Il pense à Elle. Repousse cette pensée. Cela le démange de réfléchir, mais il ne peut pas. Il ne doit pas. Il avait promis de ne pas chercher à savoir qui elle est, tant qu’elle, elle n’est pas prête. Alors il bloque toutes ses pensées. Déni, plus œillère, avec un peu de déni en plus pour bien repousser toutes les réflexions qu’il pourrait avoir. Voilà. Il allait être con jusqu’à nouvel ordre et se fermer à tous ce qu’il pourrait voir, penser, croire, imaginer, déduire, induire, BREF il arrête son cerveau sauf pour la mission et c’est tout. Il se mord la lèvre, voulant s’empêcher de parler, mais il le fait tout de même, le con.

- Tu n’as pas l’air d’aller bien. Mais toujours. Pas que maintenant.

Ta gueule Kuro. Personne n’avait envie qu’on lui foute dans le gueule qu’elle laisse derrière elle une aura de tristesse camouflé par l’élégance, la droiture et le calme. Personne n’avait envie de ça ! Mais le problème, ou pas, c’était qu’il savait comprendre sa famille sans un mot. Il savait reconnaître les paroles de ses parents sans le moindre bruit. Il pouvait écouter une histoire aux déplacements des épaules de son frère. Alors il savait la différence entre quelqu’un qui se tait parce qu’il n’a pas envie de parler, ou peu, qui est triste ou qui s’étouffe soi-même pour ne pas déranger. Il avait vu Yamato marché une seule fois et il se souvient qu’il s’était fait la réflexion qu’elle devait avoir envie de parler mais ne le faisait pas. Il n’avait pas cherché plus loin. Il remarquait trop de chose et parfois, il le sait, il empiétait sur la vie privé des gens. C’était aussi pour ça qu’il osait parler de vie amoureuse et de chagrin avec tout le monde, même une inconnue. Parce que l’inconnue ne l’était pas tant que ça, pour lui. C’était chiant. Et en même temps, sans ça, il se sentirait désœuvré.

- Pour ce qui est d’incroyable, tu l’es. Je dirais que tu es perdu entre ceux que les autres veulent de toi et ce que tu veux, toi. Mais ça n’enlève en rien ton caractère bien plus élégant et calme que beaucoup de monde.

Son caractère, pas son pouvoir ou ses capacités. Il parle de caractère parce qu’elle en avait un. Le fait de ne pas s’énervé n’était pas un mal. Lui non plus ne s’énervé que rarement, jamais pour ainsi dire, même quand il défendait sa famille, il le faisait avec calme et détachement pour se permettre d’arranger les choses. La colère n’a jamais été quelque chose qui le motive. Il rit un peu.

- Oh. Ne t’en fais pas, ma famille ne me voit pas du tout comme ça. En réalité, j’ai un caractère très semblable aux restes des Aburame. C’est juste que moi, je parle. Une vraie pipelette. Mais sauf mon petit frère qui est agacé que je chante sous la douche, ils ne m’ont jamais fait ressentir que j’étais à exclure de la famille.

Kuro dirait qu’avec les Akimichi, ils étaient les deux meilleurs clans de Konoha. N’en déplaise à tous les autres. Eux, ils étaient un clan avec plus d’une dizaine de membres, actif ou non… mais ils acceptaient les désirs de chacun. Son oncle était dans la recherche, pas ninja. Sa grand-mère préférait vivre dans la forêt au milieu des insectes. Ils acceptaient les uns et les autres. C’était aussi pour ça que Shinra était totalement accepté à la maison, sans le moindre risque qu’elle se sente de trop avec eux. Parce qu’ils étaient cools. Il avait la meilleure famille, c’est tout. Pourquoi les gens luttaient contre ce fait avéré ?

- Tu es de bonne compagnie, alors ne me remercie pas.

Il avait l’impression de dire ça tout le temps. A Elle, mais aussi à Yamato. Non mais… Ne faut pas remercier les gens d’être simplement avenant et ouvert. Il l’était parce qu’il l’était. Ce n’était pas quelque chose dont on devait le remercier. Il sourit à sa taquinerie, regarde la jeune femme le pousser un peu de son bras et ça le fait rire. La technique des anbu était ennuyeuse.

- J’ai envoyé mes papillons en reconnaissance, on n’a pas besoin de se presser. Pour le moment, le chef du village rebelle n’est pas encore arrivé au château, nous avons le temps.

Il se mit à étirer ses bras le long de son dos, les faisant craquer pour les réveiller un peu. Il n’avait pas réellement fait d’étirement ce matin. Son t-shirt ample, dévoilant son buste, sous la veste des ninjas, était trop serré. Comme les papillons, il n’aimait pas être enfermé, même dans des habits. Pour ça qu’il avait normalement cette tenue. Pour le bas, il avait appris à faire avec le pantalon officiel. Il s’habituerait.

- Je pense que je ne pourrais jamais faire parti des Anbu. Rien que l’idée de passé une mission entière avec un masque sur la tête, ça me terrorise. J’aurais l’impression d’être enfermé loin de la lumière. Même si j’imagine que c’est le but pour des ninjas d’élite comme vous, de se faire discret. Tu sais, tu as aussi choisi des insectes élégants, qui montre leurs ailes, et je pense que tu aimerais aussi pouvoir te montrer, se fait-il la réflexion à voix haute avant de se taire pour reprendre toujours dans ses réflexions, je suis sûr que tu aimes les oiseaux aussi.

Comme Elle.
Ta gueule Cerveau.

Elle n'a absolument rien répondu à la remarque de sniper de Kuro. Sa seule réaction a été de serrer les dents et de tourner son regard de quelques millimètres vers l'opposé d'eau jeune homme. C'est tout. Elle a encaissée les mots, les à rangé dans un coin, et elle verra bien plus tard. Comme elle a l'habitude de le faire avec chacune des petites choses qui lui vrillent (vrillaient ?) le cœur chez Kakashi.

Elle ne se reconcentre sur les mots de Luro que quand il parle de sa famille. Et elle a une pensée pour la meilleure des familles … même si elle ne sait pas encore de laquelle il s'agit, ahah. Elle chuchote un "Tant mieux." quand Kuro affirme que tout va bien avec sa famille. Un petit sourire revenant sur ses lèvres quand elle imagine Shino s'agacer des chants de son aîné s'élevant de la salle de bain. Elle est certaine que Shino doit être le genre à trouver que certaines personnes respirent trop bruyamment. Alors avec un frère baryton des salles de bain ….

Bref. Ils ont le temps, alors d'accord, ils ne se presseront pas. Même si une petite voix commence à tirer la sonnette d'alarme dans sa tête. Parce que si Kuro continue à faire ce genre de percée et de déduction à son sujet, surtout à voix haute, Kinoe risque d'avoir les nerfs et le cœur mis de plus en plus à l'épreuve. Mais la conversation dévie vers l'Anbu, ouf. Avant de revenir vers l'analyse de sa personne, zut. Elle n'aurait jamais dû poser cette foutue question, ahah. L'Aburame est beaucoup trop efficace en termes de lecture des gens. (C'est presque dommage qu'il ne soit pas dans les renseignements. HEIN !!?) alors la jeune femme se raccroche au chapitre oiseaux.

"Mmh. Oui. Et les oiseaux m'aiment bien."

Elle sourit un peu plus, tourne la tête de l'autre côté de celui où se tient Kuro, cherchant quelque chose parmi la forêt. Elle marche encore quelques mètres avant de trouver ce qu'elle cherche et elle s'immobilise.

"Si on a le temps … attends. Reste là."

Kinoe adresse un nouveau sourire au ninja avant de sortir du sentier et se faufiler entre les arbres sur lesquels elle laisse glisser le bout de ses doigts sans s'en rendre compte. L'habitude. Elle suppose que les Inuzuka font la même chose quand l'un de leurs chiens passe à proximité de leurs mains. Puis la jeune femme monte sur une souche d'arbre visiblement victime d'un entraînement un peu trop vigoureux dans le coin … d'après les autres traces qu'elle décèle dans le sol et les troncs encore debouts. Elle se tient debout, les mains jointes dans le dos, mais pourtant décontractée. Et puis elle lève la tête. Ferme les yeux. Et efface sa présence humaine, en même temps qu'elle laisse son chakra emprunt du mokuton se déverser tranquillement autour d'elle.

Alors il se passe deux choses. La première, plus visible, est l'arrivée d'oiseaux, soudain attirée par cette nouvelle présence sylvestre apaisante. Un pinson, un geai, deux rouges gorges et une mésange qui lui tournent autour avant de se poser sur ses épaules et sa tête. La mésange hésite et Kinoe tend un bras devant elle, le mouvement ne perturbant pas plus les autres oiseaux que le mouvement d'une branche d'arbre poussée par le vent. Et la mésange se pose sur ses doigts. L'autre chose qu'il se passe, plus discrète, se déroule à ses pieds. La souche reprend des couleurs et lentement, très lentement, de petites pousses de feuillues y grandissent. A mesure que le chakra de la ninja fait revivre les racines du pauvre arbre décapité. Elle aime faire ça. Elle aile faire ça car c'est le seul moment où elle a l'impression que les capacités du premier du nom sont bien les siennes. Elles ne servent pas à contrôler Kyubi, comme Orochimaru le voulait, comme le veut sa mission actuelle avec Naruto. Elles ne servent pas à se battre comme Hashirama Senju s'en servait. Elle en fait autre chose. De vivant et de beau. Rien qu'à elle.

Kinoe reste moins de cinq minutes sur sa souche, soutenant des oiseaux qui font leur toilettes et quelques insectes curieux de voir ce qu'il se passent par ici, mais qui se demandant bien quel est ce drôle de bois sur lequel ils grimpent et qui ressemble vachement à un humain habillé en fait … Elle réveille doucement sa présence humaine, oiseaux et insectes la quittant tranquillement, sans peur. Et puis elle saute à nouveau à terre et rejoint Kuro avec un sourire simplement heureux sur le visage. Laissant derrière elle la souche qui aura quand même eu le temps de faire pousser une nouvelle petite branche. Et qui redeviendra un arbre. Un jour. A son rythme.

"Voilà…"

Qu'elle chantonne timidement en revenant vers Kuro. Elle ne sait pas bien pourquoi elle avait eu envie de lui montrer ça. Mais elle en avait eu envie. Poussée par sa discussion avec Sphinx à être un peu plus elle-même. A l'aise avec Kuro qui voit de toute façon, déjà ses peines, et ne la juge pas. Alors c'est simple avec. Presque autant qu'avec Lui. Hm. Et puis elle avait besoin de se remettre un peu de ce qu'il venait de dire, et de calmer son flot d'émotions intérieures.

"On peut y retourner, ahah."

A marcher, hein. Pitié qu'on arrête cette conversation à son sujet.

- J’attends, murmura-t-il alors que son esprit était en train de faire un « 1+1=2, donc 1+1+1=3 ». Il essaie de nier tout ce qu’il sait.

Jusqu’à nouvelle ordre, 1+1=3 et c’est tout. Plus de 2 dans la formule pour éviter de se prendre la tête. Il n’allait pas commencer à aller plus en profondeur. NOPE. Sinon, il allait exploser. Il allait devenir fou s’il se mettait à chercher à comparer. Il ne pouvait pas comparer les autres. Et surtout pas elle et Elle. Cela ne serait pas bien. Ses doigts le démangent d’envoyer un message à Seiryu. Il avait envie de lui écrire, de lui parler, de lui dire qu’il pensait à elle, encore. Et il avait envie de lui dire qu’il avait rencontré une fille comme elle. Il pensait à elle… Et il observait ce qu’elle était en train de faire. C’était beau. Naturel. Typiquement le genre de technique qu’il aimait. Respectueuse de la nature, belle, élégante, incroyable. Il la regarde sans bouger, laissant ses propres énergies le traverser. Sa famille serait tellement plus fan de Yamato s’ils pouvaient voir ça. Peut-être même qu’ils l’obligeront à venir vivre avec eux. Parce qu’il faut toujours plus de classe à sa propre famille. Il la regarde fasciné avant de sourire à son encontre.

- Voilà ? C’était … Super cool ! Tu ne devrais pas être anbu mais travailler pour la reconstruction poste combat. C’est vraiment un pouvoir trop bien ! Et cela te va tellement bien je trouve. Les oiseaux aussi. Tu es …

HZfmogierhzimoher NON. Il n’allait pas dire comme Elle. Son cerveau s’arrête complètement de travailler. Il a une grosse seconde de silence pendant laquelle il voit un gros « 1+1=2, CONNARD ». Mais qu’il refuse d’analyser. Il le repousse avec une force qui le fait se détendre les doigts avant qu’un nouveau sourire retrousse ses babines dans une expression de joie et de contentement.

- J’avais raison. Mais bref. J’imagine que je te mets mal à l’aise à te décortiquer comme ça, alors même que tu n’es pas là pour ça, haha. Si tu veux tu peux me poser des questions gênantes, je promets d’y répondre. Quoi que je ne sais pas si je serais le genre à être gêné pour une question ou une autre. Si ce n’est que sur moi, je n’ai aucune gêne, et pas beaucoup de secret.

QUOI QUE. Juste personne ne peut se douter des quelques secrets qui trainent de ci, de là, dans sa vie. Il n’y avait pas de secret dans sa vie … pas qu’il soit impressionnant en tout cas. Ou simplement il ne l’a jamais dis. Il réfléchit aux quelques possibilités. Ouais non. Il était le genre à dire nature peinture ce qui lui passe par la tête. Un véritable livre ouvert le petiot.

Kuro s’extasie devant son petit tour, et elle s’en sent vachement fière. Parce que c’est son truc à elle, vraiment à elle (même si c’est permis grâce aux cellules d’un autre, ok). En tout cas, elle est fière d’elle.

“Ahah, c’est une idée. On m’a déjà collé à la reconstruction de Konoha. Ça va plus vite quand tu as quelqu'un capable de reconstruire une maison en quarante-sept secondes. Mais comme je suis la seule à savoir le faire, c’est un petit peu fatigant, ahah.”

Exténuant oui !!! Trois maisons et elle est hors service pour le reste de la journée. Mais il est clair que personne n’arrive à avoir le même rendement qu’elle. Heureusement qu’il y a Naruto, ses missions et ses entraînements , qui nécessite qu’elle soit en forme et disponible. Qui aurait cru que bosser avec Naruto serait reposant ?! Et bah c’est dernier temps ça l’est devenu. Alors cette mission avec Kuro, c’est presque des vacances !

“Mais merci. C’est vrai que ça me plait bien Ce serait une paisible reconversion.”

Bon, faut pas rêver. Tsunade ne va certainement pas la nommer garde forestière de Konoha. Mais si elle fait autre chose en même temps … pour la sécurité à l’intérieur de Konoha … peut-être qu’elle pourrait accepter. Bon. De toute façon, il faut en finir avec Naruto déjà. Donc. En finir avec l’Akatsuki. Puisque sans ça, il n’aurait pas son besoin actuel de manier la puissance du démon renard.

Kinoe soupire d’aise et croise ses doigts derrière son dos. Nettement plus à l’aise que tout à l’heure. Cette petite activité la calme toujours beaucoup, et lui fait beaucoup de bien. Elle avait eu une bonne idée en s’arrêtant pour faire ça. En plus d’avoir mis un terme à une conversation qui devenait gênante pour elle, ahah, ça l’avait énormément calmée. Et elle se sent bien mieux. En tout cas, Kuri a remarqué son malaise et elle lui adresse un petit sourire de gratitude quand il annonce cesser de continuer à l’analyser.

“Mh. C’est moi qui avait posé la question. Mais je ne te pensais pas aussi doué. Tu me fais penser à quelqu’un …”

A lui, mais ça, elle ne le sait pas. Elle lui sourit toujours, en pensant à Lui. Elle se dit que si ce type est vraiment dans le même genre que Kuro, comme elle en a la sensation, ça pourrait bien marcher entre eux. Et cette pensée lui fait chantonner l’air du refrain de the middle (jimmy eat world) en fond de gorge alors qu’elle réfléchit à quelles questions elle pourrait bien lui poser à propos de lui. Ce n’est absolument pas dans ses habitudes de poser des questions aux gens à leur propos. Déjà parce qu’elle a été élevée au milieu de personnes à qui on ne pose pas des questions. C’est un peu le principe à l’Anbu, ahah. Et aussi parce que les personnes dont elle est proche ont la fâcheuse tendance à ne pas répondre à ses questions. (N’est-ce pas Sai et Kakashi !) Donc elle ne pose pas de questions.

Mais cette fois-ci, elle aimerait bien essayer. Kuro est facile à vivre, visiblement. Alors elle peut tenter sans avoir peur d’aller toucher un point sensible, ou d’être indiscrète. Ou de poser une question toute nulle et sans intérêt aussi, ahah. Alors elle finit par se lancer, et comme une mystérieuse loi de l’univers veut que beaucoup de choses aillent par trois, elle pose trois questions.

“Mmmh alors. Ta pizza préférée ? La chanson que tu chantes ou écoute une fois par jour ? Et ta race de chien préférée ?”

Elle lui lance un regard en biais signifiant “oui je sais, monsieur est team insectes” mais Kinoe n’aura jamais confiance en un homme qui n’aime pas les chiens. Même pour faire équipe pour une “simple” petite mission.

Il grimace pour elle. Heureusement pour lui, ses capacités étaient propre à la construction de nid à chenille pour faire des papillons. Les gens oublient souvent que les papillons ne naissent pas sous forme de papillon. Sauf un. Mais il ne compte pas, c’est un gros patapouf à la voix toute mignonne qui ferait faire des cauchemars à n’importe qui. Bref. Il ne sait pas faire de maison… mais s’il savait en faire, il trouverait ça chiant, en vrai, de devoir en faire. Il préfèrerait carrément se perdre dans la forêt pour aider les arbres à se reconstruire. Les humains, bien qu’il les adore, pouvaient facilement se débrouiller sans lui. Ce qui n’était pas le cas de certains insectes. Elle avait raison donc, cela devait être fatiguant, et à sa place, il dirait à tout le monde d’aller se faire voir. Non. Pas comme ça. Il dirait à tout le monde de vouer un culte à sa famille s’il voulait une aide tangible. Mieux. Il sourit à nouveau, oubliant sa grimace. Bon, construire des maisons, c’est chiant, mais aider des arbres à repousser, ça c’est carrément cool.

- Il faut toujours penser à ce qu’on aimerait faire. Déjà si tu peux en profiter pour ton plaisir personnelle c’est déjà pas mal.

Parce qu’il a bien vue le sourire qu’elle avait fait … Un sourire radieux qui voulait dire qu’elle était heureuse en faisant ça. Et ça faisait du bien à Kuro de voir ça. Elle était bien plus heureuse au milieu d’une forêt qu’au milieu d’un champ de bataille. Ah, la vie de ninja. Il pense à son frère, Torune, qui avait été adopté après avoir été exploité pendant des années par la racine parce qu’il pouvait contrôler les araignées… Il était aimé dans la famille comme ce qu’il était : son frère. Et c’était aussi une raison de décidé que les araignées étaient des insectes et prout. Il rit.

- J’espère que je te fais penser à quelqu’un que tu aimes alors ! Si cela n’était pas le cas, je pourrais croire que tu finiras par ne pas m’apprécier.

Elle, elle appréciait d’être analyser. Il croit. Il pense que son inconnue aimait qu’il puisse comprendre ce qu’elle ne dit pas. Parce que ça évite de le dire justement. Si lui devait dire avec tous les mots qu’il s’intéresse à elle, Elle elle ne le pouvait pas encore. Il avait comprit et l’acceptait … Mais il fallait l’apprécier un peu pour supporter qu’il décortique ainsi tout ce qu’il entendait, voyait, sentait, entendait de la part de ses petits espions … Bref.. Il entend la chanson, tourne la tête. Là, encore, il pense à Elle. Cela lui irait bien. Mais non. Il doit arrêter de penser à elle. Il s’arrête un instant pour sortir son téléphone et envoyer un simple message « Je pense à toi ». En toutes lettres avant de le remettre dans sa poche. Après tout, ils étaient dans un coin paumé, la réception était mauvaise, il ne serait pas envoyé tout de suite (//Oui, je m’arrange avec le réseau). Il écoute les questions et y réfléchit.

- Il faudra y répondre pour toi aussi, alors. Sinon, ça n’est pas drôle. Ma pizza préféré … je dirais les quatre fromages, simples et efficaces. La chanson que j’écoute une fois par jour … Mhhh … J’ai envie de dire Happy, parce qu’il faut toujours une raison de sourire dans la journée. Et … pour la dernière question, si je ne réponds pas un chien de montagne des Pyrénées, Kiba viendra me faire la morale pour au moins une décennie encore. Il me saoule déjà assez en ce moment.

Il aimait bien les chiens, mais il doit avouer préférer les chats. Il sourit un peu en se demandant s’il devait lui dire en penchant la tête. Pour Elle, il dirait … mhhh … Pizza ananas, les gros chiens que personne ne désire, sans race particulière qu’un gros besoin d’amour et .. Anyway you want it ou un medley d’une série musicale… D’ailleurs, sans faire attention, il se mit à chantonner la chanson, parce qu’il pensait vraiment à Elle.

“Oui, oui, quelqu’un que j’aime bien. Ne t’inquiète pas. Et puis si je ne t'appréciais pas un minimum tu le saurais très vite. Je ne suis pas quelqu'un de très bavard habituellement.”

Kinoe lui adresse un regard entendu en posant son index sur ses lèvres pour mimer un “chut”. Si elle n’appréciait pas sa compagnie, elle aurait tout bêtement et simplement arrêté de causer, et passé cette mission en mode Anbu. Et ils en seraient restés là. De toute façon, cette de notoriété publique, enfin pour ceux qui s’intéressaient à autre chose qu’à son Mokuton, que la capitaine Yamato était une femme discrète. Donc elle aurait très bien pu tout simplement se taire. Donc. Elle aime bien la compagnie de Kuro. Et elle se laisse à espérer que la compagnie de Sphinx sera au moins aussi agréable. Et si lui veut la décortiquer, elle le laissera sans doute faire. Même s’il voit les trucs pas très jolis en elle. Ça lui va. La jeune femme aimerait bien, finalement, que quelqu’un la connaisse vraiment et entièrement. Et pour l’instant, il n’y a qu’en Sphinx qu’elle a, étrangement, confiance pour ça.

Enfin bon. Elle verra bien tout ça plus tard, quand elle le rencontrera enfin. L'avantage d’avoir rencontré Kuro avant, c’est que ça la rassure. Si c’est facile avec lui, il n’y a pas de raison que ce soit difficile avec Sphinx. En attendant, elle peut s'entraîner à poser des questions plus ou moins intéressantes.

“Bah bien sûr …”

qu’elle répond avec un petit sourire en coin. Bah bien sûr, en effet, cette manie qu’avait les gens de renvoyer les questions. Heureusement qu’elle n’avait rien demandé de trop étrange, ahah. (De toute façon, ce n’est pas son genre.) Kinoe hoche la tête et écoute les réponses de Kuro.

“Mmh. Donc classique, optimiste et conciliant ? c’est ça ?”

Oui, madame aussi peut s’amuser à analyser quelqu’un. Bon, elle ne peut pas s'amuser à déduire des choses dans le comportement des gens qu’elle ne connaît pas. Ni à partir de leur insecte préféré. Mais elle a d’autres références auxquelles se raccrocher pour comprendre quelques traits de caractères chez les gens. Bon. En même temps, ce ne sont pas les plus difficiles à trouver chez Kuro qui n’est pas le genre … bah le genre Kakashi quoi. (Qui en réponse à ces questions aurait répondu soit “tous” soit “aucun”, soit dit en passant.) Bref. La jeune femme rit doucement, juste parce que là tout de suite, elle se sent bien, et présente. Vivant vraiment le moment sans avoir à surveiller qui que ce soit, ni à faire attention à quoique ce soit.

La chanson qui filtre à travers les lèvres du jeune homme la fait sursauter et attire son attention vers sa bouche. Sur laquelle elle phase deux secondes (sans raison apparente, nope) avant de relever les yeux vers les siens.

“Je suis assez Journey oui. Don’t stop believing, anyway you want it, ou lin touchin squeezin, ça dépend des jours, ahah.”

Elle rit encore, doucement, en lui lançant un drôle de regard en bien. A la fois épatée que cette musique lui soit venue sans trop d’indices, inquiète qu’il arrive à en voir autant si facilement, et … flattée ? Qu’il la trouve suffisamment intéressante pour chercher à déduire tout ça. Sauf s’il ne cherche pas et que ça lui vient tout seul et du coup il en a rien à carrer de sa personne, ahah, c’est nuuuuul. Erm. Tant pis. BREF. Kinoe reporte son regard devant elle et répond aux deux autres questions.

“Ne me brûle pas sur un bûcher, mais je suis team pizza hawaïenne, sans viande. Et pour les chiens, tant que c’est un gros chien, je n’ai pas de préférence. Quoiqu’il y a même des petits chiens qui peuvent être mignons. Mais je peux t’avouer que j’ai un faible pour les croisés dont personne ne veut.”

Bah oui, hein. Kinoe déteste que l’on juge quelqu’un selon son apparence ou des préjugés stupides. Ni elle-même, ni qui que ce soit d’autre. La jeune femme se fait surprendre par son téléphone qui vibre, malgré le fait qu’elle l’ait éteint, ce qui n’arrive que quand elle reçoit un sms du QG. Alors elle le récupère, lit rapidement ce qui s’avère être une information sur la venue de dame Zabuza. Meh. Mais il y a aussi un message de Sphinx. Qui pense à elle. Et elle sourit de toutes ses dents sans même s’en rendre compte.

Moi aussi je pense beaucoup à toi.

Kuro était ce genre de personne. Les gens lui parlent. Tout le monde lui parle. Il était assez simple de parler avec lui, de le laisser entrer… Simplement, d’ordinaire il laissait, pour lui, une distance de sécurité de son côté. Avec Seiruy, il n’avait laissé aucune distance. Plus proche que jamais, il était en train de devenir rapidement, trop peut-être, intrigué et intéressé par cette inconnue derrière son téléphone. Il pensait à elle. C’était vrai. Toutes les secondes. Et il faisait en sorte de ne pas penser à elle. Quelque part, son esprit avait déjà compris que 1+1=2, mais il arrivait à regarder ailleurs, à ne pas y penser en le submergeant d’autres informations qu’il était en train d’avoir. Et lui, il n’était même pas conscient de ça. Il n’était pas conscient d’avoir déjà compris mais de mettre un raz-de-marée d’information entre eux pour ne pas le faire remarquer. Il ne capte pas. Parce que le déni était quelque chose qui se faisait inconsciemment, bien sûr. Il l’observe quand elle lui répond.

- Bien analysé, la félicita-t-il avec un sourire honnête, même si mes frères diraient plus "puce excitée au bonheur qui tolère et accepte tout sans saute d’humeur" Ce que je trouve contradictoire, mais qui suis-je pour les contre dire.

Conciliant. Voilà. Il acceptait beaucoup de beaucoup de monde … Surtout parce que pour lui, rien n’était grave. Qu’on le voit comme une personne classique, ou bien naturel, c’était simplement l’opinion que la jeune femme avait de lui, à l’instant. Il savait, pour l’avoir observé, que l’être vivant était un panel de chose qui va de la plus logique et visible à la plus petite parcelle. Les gens étaient comme une maison. On voit d’abord les murs qui font la maison, les plus gros traits, le nombre de fenêtre, puis on voit les pièces à l’intérieur, des traits intermédiaires qui sont plus petits mais important. Et ensuite, on apprend à connaître la maison, les placards dans chaque pièce, les tiroirs dans les placards. Les gens étaient une myriade de chose. Une maison pouvait ressemblait à une autre, de l’extérieur, les pièces mais être complètement différentes une fois que l’on ouvre les placards. Il pense à ça. Il explique la ressemblance avec Kinoe (//J’avais zappé qu’il connaissait son prénom) et Yamato par cette idée que leur maison devait se ressemblait, et il n’avait pas encore ouvert assez de placard pour en voir une différence …

Sauf qu’elle ne l’aide pas, Yamato, avec ses réponses qui sont vraiment très proche de celle qu’il imagine pour Kinoe. Il se stoppe, stoppe sa respiration et une nouvelle alarme dans son subconscient lui fait secouer la tête. Non. Cela ne doit être qu’une coïncidence (SON CUL OUI, cria son subconscient)(TA GUEULE, cria sa conscience). Il sourit doucement, presque tendrement à la place de lui laisser voir tout ce qu’il se passe dans sa tête. Il l’avait dit, il n’avait pas de secret, mais parfois il avait le secret des autres … Et Yamato était clairement en train de dévoiler une partie d’elle qu’elle cache. Yamato était sensible. Plus que ce qu’on pourrait le croire. Et il arrivait à faire 1+1, bordel, pour comprendre qu’elle était aussi parfois timide, parce qu’elle était ignorante de certaine chose. Et tout ça fait que sa conscience et son subconscient se remettent à crier dans son esprit sans qu’il puisse comprendre ce qu’il comprenait. Il se gratte la tête. Fmiehgizr, voilà le message que lui donner son esprit. Il n’avait aucune idée de ce que cela pouvait vouloir dire. Il avance encore et choisi de lui renvoyer des questions. La connaissant, à peine mais voilà, il se dit que s’il se tait elle va croire qu’elle a mal fait quelque chose … Mais aussi, s’il continue il va y avoir bazar dans son esprit alors il cherche un terrain où il n’aurait pas de réflexion, inconsciemment.

- En ce moment, je suis en train de lire un livre intéressant. Une histoire d’amour entre une fille complètement allumé et un mec narcoleptique. Tu lis quoi comme genre de livre ?

Fmiehgizr, il a dit ! Pourquoi il continue de réfléchir ? Il allait compter jusqu’à 50 000 pour ne pas réfléchir au reste. Mieux.

Ouais, la description donnée par ses frères est nettement plus imagée. Mais Kinoe ne le connaît pas encore assez pour se permettre ce genre de comparaison. Ou déjà tout simplement l'imaginer d'elle-même. Elle y rit tout simplement, tout doucement, consciente que de la part des Aburame, ça doit être plein d'amour quand même, comme remarque. Mais se demandant tout de même si l'un d'eux l'a vraiment dit avec tout ces mots, ou si Kuro l'a déduit des haussements d'épaules de Shino.

Mais en tout cas, elle a tout à fait raison. Le jeune homme est des plus conciliants.

Kinoe lui rencontrer donc les réponses à ses propres questions. Rien de très surprenant là dedans, alors elle ne fait absolument pas le lien entre ce qu'elle vient de dire et le soudain arrêt de l'Aburame. Elle s'arrête juste à son tour et se tourne vers lui avec un air interrogateur, élevant illico son niveau d'alerte pour sonder les alentours, des fois que son attention ait été réveillée par une éventuelle menace. Mais elle lit vite sur ses traite que ce n'est rien de tout ça qui l'a arrêté mais une raison interne et personnelle. Alors la jeune femme lui sourit tendrement et le laisse avec ses pensées. Sauf s'il veut en parler, bien sûr. Elle attend qu'il se remette en route et suit le mouvement.

Ce qu'il lui raconte ensuite la surprend de nouveau. Pourquoi il lui parle littérature ?? Un arrêt brusque, et il repart en lui parlant de sa lecture actuelle … Étrange … Elle aimerait bien savoir ce qu'il s'est passé dans sa tête pour que la conversation bifurque de cette façon. Enfin bref. Elle lui sourit en hochant doucement pour toute réponse, avant d'ouvrir la bouche :

"En ce moment ?"

C'est vrai, tiens ? Elle lit quoi en ce moment ? Pourquoi la réponse ne lui vient pas naturellement ? Elle lit … Kinoe se fige, s'arrête carrément, en ouvrant de grands yeux alors qu'elle se souvient de ce qu'elle est en train de lire. Et puis elle tourne ses grands yeux un œuf inquiet vers Kuro, avant de pouffer de rire derrière sa main. S'il y a bien une personne à qui elle peut le dire sans trop de honte, c'est sans doute à l'Aburame. Donc la jeune femme reprend sa route en secouant doucement la tête.

"Une amie m'a prêté un livre où… un type raconte comment s'est mis en place sa relation bdsm avec sa petite amie."

Elle pouffe encore en se mordillant la lèvre inférieure. MERCI ANKO HEIN !!

"C'est… particulier."

Ouais. Elle ne voit pas bien quel autre adjectif utiliser pour décrire "l'œuvre" qu'elle est en train de lire, ahah. Elle veut bien lui causer de beaucoup de chose à Kuro, mais elle ne va certainement pas lui parler de sa vie ou de ses préférences sexuelles spontanément. Kinoe retient encore un rire. Non mais la honte. Elle va se venger d'Anko en rentrant. Bon ok, elle aurait simplement pu lui mentir et lui parler du thriller qu'elle a lu juste avant. Mais l'idée de mentir au jeune homme ne lui a même pas traversé l'esprit. A croire qu'elle lui fait naturellement confiance. Même si elle glisse un regard amusé vers Kuro et ajoute en chuchotant.

"Je compte sur toi pour ne pas ébruiter ce petit secret."

Miss discrétion, vertue et droiture qui lit un bouquin qui fait passer Jiraya pour un auteur de livre pour enfant …. Ça ferait son petit effet si ça se savait, ahah.

Reoita yau mssyte. Son cerveau lui disait cela. Ouais. C’était mieux de le faire comme si. S’il mettait les lettres dans l’ordre, ça donnerait certainement quelque chose qu’il ne voulait pas comprendre. Alors pour le moment, il reste avec ses lettres étranges qui ne veulent rien dire et n’essaient même pas de les mettre dans ordre dans son esprit. Non. Non non monsieur. Il préfère parler de littérature. Après tout, qu’est-ce qu’il en sait de ce que lit Seiryu en ce moment, hein ? Il dirait qu’elle est le genre à lire un peu de tout, mais surtout des ouvrages qu’on lui conseille pour essayer de comprendre les autres. Mais, hé. Qui ne fait pas ça, hein ? HEIN ???? Il essaie d’oublier donc la phrase aux lettres mélangées qui volaient dans son esprit et se concentre sur sa réponse. Il la regarde s’arrêter, penche la tête et fait un fin sourire quand elle lui répond.

- Oh. Je crois que je l’ai lu. Même s’il n’y a pas qu’un livre avec ce thème, en ce moment c’est une véritable mode.

Il avait lu plus d’un livre qui parle de comment se placer une relation parfois saine ou pas, entre deux personnes… Le pire étant l’histoire avec les 365 jours là …Mais c’était encore autre chose. Il sourit un peu plus quand elle lui demande de garder le secret.

- Oh, ne t’en fais pas. Avec moi tous les secrets sont bien gardés. Je remarque tellement souvent les choses que parfois, il vaut mieux ne rien dire. Tu n’es pas la seule qui lise des romans de ce genre, et encore tu ne l’as pas choisi. Ce qui montre encore quelque chose de toi, même si j’essaie de ne rien analyser.

Il se remet dans la position de départ, celle où il marche à l’envers, un peu devant elle, avec un sourire franc. Il y avait une phrase dans son esprit mais maintenant qu’il sait qu’elle est là, il n’avait pas besoin de s’en occuper. Comme tous les secrets qu’il connait, il garde en mémoire les choses et les pose dans un coin. Il fait en sorte de ne pas faire honte aux gens. Il avait bien envie de lui dire que sa curiosité était mignonne, mais qu’il doute qu’elle aimerait se faire frapper… Ou alors pas à ce point là. Il avait envie de dire qu’il pouvait comprendre pourquoi on faisait du BDSM. Il s’y était essayé, une fois. Une seule et unique fois. Mais non. Certaine chose ne pouvait pas aller trop loin avec lui.

- Tu aimes quoi comme littérature ? Donne moi tes livres favoris ! Promis je n’analyserais pas !

Et il remarqua que c’était vrai. Il ne comptait pas le faire. Et il ne se demanda même pas les livres préférés de Kinoe. Son subconscient avait intégré le fait qu’elles étaient l’une et l’autre même s’il n’en avait pas conscience, alors il voulait apprendre à la connaître sans deviner. Cela faisait un bazar dans sa tête !

"Oh y en a pour qui c'est pas une mode."

Kinoe fait les gros yeux au jeune homme. Comme pour signifier que non, elle ne parle pas d'elle, mais de la fameuse amie qui lui a refilé son bouquin. Elle est à peu près certaine qu'Anko à un moins un pied dedans. Cette femme a une telle confiance en tout ce qu'elle fait que ça ne l'étonnerait même pas de la voir en talons aiguilles avec un mec à ses pieds tenu en laisse d'une main et avec une cravache dans l'autre main. Nope. Même pas étonnant. Kinoe aimerait bien ressembler un peu plus à Anko, … sentiment d'ailleurs partagé par celle-ci, dans l'autre sens (sans que ni l'une ni l'autre ne se doute que la réciproque est vraie). (Si elles sont pas mignonnes toutes les deux !)

"Ahah merci. Après tu peux analyser, hein. Évite juste de me faire trop part de tes résultats."

Elle le taquine plus qu'elle ne le lui demande vraiment. Mais en effet, elle ne peut pas empêcher l'esprit de Kuro de faire le chemin qui a à faire (même si lui-même arrive très bien à le bloquer ahah), alors bon, autant le déculpabiliser de le faire. Kinoe rit à peine, en silence, s'amusant de le voir marcher comme il le fait, pour pouvoir lui faire face. C'est … flatteur. Ok, il le fait peut-être à chaque fois, avec tout le monde, hein on se calme. Le boug est peut-être juste un type naturellement attentionné et attentif aux autres, très certainement. Mais. Ça lui fait du bien, à Kinoe. De parler à quelqu'un qui la regarde quand il lui parle, quitte à se mettre dans cette position. Ça lui change d'un certain autre type, qui a l'habitude de regarder ailleurs quand il lui cause. Oh, elle sait bien que ça non plus, ce n'est pas personnel. Dans les deux cas, ce n'est pas elle la cause de leurs attitudes. Mais force est de constater que l'une est plus agréable à vivre que l'autre.

La jeune femme soupire à peine. Sourit à Kuro, en puissant légèrement les yeux. Elle se doute, fort, qu'il décèle les changements émotionnels en elle. Alors elle lui intime d'un regard de ne pas s'appesantir sur le sujet. Et puis elle répond à sa question :

"Aloooors. En vrai je lis beaucoup d'ouvrages documentaires, pas mal sur l'architecture. Sinon … j'ai un livre que je relis souvent, c'est un livre pour … enfant. En quelque sorte. Le jeu de la mort. Tu connais ? C'est le seul livre dont j'oublie l'histoire à chaque fois que je le lis. Certainement que mon cerveau apprécie de le re-découvrir à chaque fois. Et du coup … je saurais pas vraiment te l'expliquer, ahah."

Étrange, ce livre. Elle devait le lire une fois tous les deux ans depuis qu'elle avait dix ans. Et elle ne l'imprimait pas. Poutant. Elle savait qu'elle l'aimait. Bizarre. C'était "juste" l'histoire de jeunes adolescents s'enfonçant au cœur d'une mine pour y entrer dans des sorte de transe pour y voir le fantôme de leurs ancêtres, mort au même endroit. Un truc un peu glauque mais étonnamment… confortable ? Ouais. Un bouquin étrange pour de la littérature jeunesse. N'empêche qu'elle m'avait lu à dix ans, et le relirait encore à 30. Bref. Elle hausse les épaules.

"Sinon tout ce qui a un ambiance un peu ancienne et gothique. Je trouve ça poétique. Miss Peregrine et les Enfants particuliers par exemple."

Elle incline la tête, réfléchit une seconde et esquisse un petit sourire en coin.

"Ça veut dire que je suis aussi une personne marginale ? Une ado qui n'a pas trouvée qui elle est ? Un truc comme ça ?"

Ouais. Certainement un truc comme ça.