Après quelques secondes, je me dois de réprimer un grognement alors que nos lèvres fiévreuses se séparent.

– Désolé. L'excitation du concert, lance-t-il en adaptant sa position sur le canapé. J'imagine que son pantalon doit être un peu plus étroit.
– Hm… Je vois, je pouffe.
– D'habitude je trouve d'autres moyens pour évacuer une certaine... tension. Un peu de sport. Quelques pompes. Juste pour me fatiguer un peu. Ca ira mieux ce soir, lorsque je serai sur scène.
– Ah ? Parce que c'était un moyen de … d'échanger la tension ? je demande, un sourire espiègle sur les lèvres.

Je n'ai personnellement aucun stress à évacuer, hormis une frustration certaine qu'il vient de gentiment provoquer… Je lui souris avant de me relever pour m'installer à l'autre bout du canapé. À l'évidence, ce n'est pas une bonne idée de rester ainsi, l'un sur l'autre.

– J'ai vraiment hâte que tu me vois sur scène. Même avec des chansons qui n'ont aucun intérêt.
– Et moi il me tarde de te voir chanter tes chansons sur scènes… Mais je me contenterai de ce soir, pour l'instant.

Je rajuste mon t-shirt avant de m'asseoir en tailleur.

– Je ne t'ai jamais vu aussi impatient… Tu me fais penser à un petit garçon au matin de Noël… Ça te rajeunit.

"– Ah ? Parce que c'était un moyen de … d'échanger la tension ?" me demande-t-elle avec un sourire qui en dit long.
"– Echanger ?", je relève en souriant. "Parce que tu ressens une certaine tension, à présent ?"

A vrai dire, la situation m'amuse beaucoup. Surtout lorsqu'Emily recule à l'autre bout du canapé, comme si rester près de moi risquait de faire déraper les choses.
Au fond, je ne m'en veux même pas. Peut-être juste un peu. Ca me plait surtout de constater que je ne suis plus le seul à être frustré.

"– J'ai vraiment hâte que tu me vois sur scène. Même avec des chansons qui n'ont aucun intérêt."
"– Et moi il me tarde de te voir chanter tes chansons sur scènes… Mais je me contenterai de ce soir, pour l'instant."
"– Pour les autres, je pourrais toujours te faire un concert privé", je lui propose.

Je souris avec amusement en la voyant remettre son t-shirt en place.

"– Je ne t'ai jamais vu aussi impatient… Tu me fais penser à un petit garçon au matin de Noël… Ça te rajeunit."

J'écarquille les yeux. Me rajeunir... Et puis quoi encore ?
Elle me provoque, c'est évident.

"– Tu as fini avec tes allusions au sujet de mon grand âge ?" je m'exclame d'un air faussement réprobateur.

Mais je ne peux m'empêcher de sourire. Ce que j'aime plaisanter avec elle de cette manière ! J'éclate de rire quelques secondes plus tard.

"– Et pour ta gouverne..."

Je me redresse sur le canapé, et m'avance vers elle.

"– Je croyais que nous avions déterminé que je n'étais pas vieux du tout ?" je lui souffle à l'oreille. "A moins que tu ais complètement oublié ce qui s'est passé hier soir ?"

Je frissonne. Je sais que ce n'est absolument pas une bonne idée, mais c'est plus fort que moi.

"– Tu as de la chance", je lui murmure ensuite, "je ne peux pas te rafraichir la mémoire. Enfin, pas complètement."

Je me redresse, et laisse mes mains glisser le long de ses jambes.

Et j'hausse un sourcil en relevant la tête, la défiant de la moindre protestation.

"– Mais après tout", je continue en reculant. "Mon grand âge m'impose de me reposer pour être en forme pour ce soir, n'est-ce pas ? Je devrais peut-être faire une sieste."

–Echanger ?Parce que tu ressens une certaine tension, à présent ?
– J'ai dis échanger ? je répète en souriant. C'est un lapsus, je voulais dire "décharger". Oui, j'ai effectivement senti une tension certaine et… à vrai dire, je peux aussi la voir, mon chéri.

J'éclate gentiment de rire avant de prendre place de l'autre côté du canapé. Il me parle alors de son impatience concernant le concert, ce à quoi je rétorque qu'il me tarde de le voir chanter ses propres chansons.

– Pour les autres, je pourrais toujours te faire un concert privé.
– Certes, mais ce n'est pas pareil…

Je m'amuse à le taquiner à propos de son excitation, pointant volontairement son grand-âge pour plus d'espièglerie. Maintenant que j'ai compris que cela le fait réagir…

–Tu as fini avec tes allusions au sujet de mon grand âge ?
– Hm… Non ? C'est beaucoup trop facile, je pouffe en faisant mine de reculer tandis qu'il se rapproche.
–Et pour ta gouverne... Je croyais que nous avions déterminé que je n'étais pas vieux du tout ? me souffle-t-il à l'oreille. A moins que tu ais complètement oublié ce qui s'est passé hier soir ?
– J'ai peut-être un tout petit peu oublié… je murmure tout en affichant un grand sourire amusé.
– Tu as de la chance, je ne peux pas te rafraîchir la mémoire. Enfin, pas complètement.

J'explose tout bonnement de rire tandis que ses mains glissent le long de mes cuisses.

– Mais après tout. Mon grand âge m'impose de me reposer pour être en forme pour ce soir, n'est-ce pas ? Je devrais peut-être faire une sieste.
– Tu devrais, sans doute… Il ne faudrait pas trop te fatiguer… À ton âge… D'ailleurs, est-ce que tu connais le mien ?

Je me relève, m'éloignant de quelques pas pour jouer un peu plus. Puisqu'il tient tant à me provoquer, autant en faire de même avec lui.

– Oh, il ne nous reste que quarante-cinq petites minutes. C'est fou ce que le temps passe vite.

"– J'ai dis échanger ? C'est un lapsus, je voulais dire "décharger". Oui, j'ai effectivement senti une tension certaine et… à vrai dire, je peux aussi la voir, mon chéri."

Le 'mon chéri' me fait sourire un peu plus. Ce ne sont que deux mots. Deux petits mots tout à fait ordinaires. Mais entendre Emily m'appeler ainsi me fait chaud au coeur.

Cela vaut pour moi autant qu'un 'je t'aime'. Une preuve de plus des sentiments qui nous unissent.

Quand au fait que la tension en question soit parfaitement visible... maudit soit l'inventeur des jeans aussi étroits.

Elle se joue de moi. Elle recule lorsque j'avance vers elle.
Et elle continue de se moquer de mon âge.

Mais ça me plaît tellement de la voir ainsi, aussi détendue, éclatant de rire tandis que je caresse ses cuisses.

"– Mais après tout. Mon grand âge m'impose de me reposer pour être en forme pour ce soir, n'est-ce pas ? Je devrais peut-être faire une sieste."
– Tu devrais, sans doute… Il ne faudrait pas trop te fatiguer… À ton âge… D'ailleurs, est-ce que tu connais le mien ?

Je ris à cette nouvelle taquinerie. Décidément, je crois que je vais entendre parler de ce sujet encore longtemps.

Mais concernant l'âge d'Emily, je dois admettre que je ne sais pas.

Je prends quelques secondes pour réfléchir.
Quelques secondes durant lesquelles Emily se lève du canapé et recule de plusieurs pas.

"– Oh, il ne nous reste que quarante-cinq petites minutes. C'est fou ce que le temps passe vite."

J'éclate de rire, toujours assis sur le canapé. Et je me lève à mon tour.

Nous nous poursuivons en riant dans la pièce, tels deux enfants.

Mais je parviens finalement à la coincer dans un coin, et la plaque doucement contre le mur le plus proche en capturant ses lèvres.

"– Pour revenir à ton âge", je murmure, "tu n'es pas beaucoup plus jeune que moi. Trente-cinq ans, peut-être ?"

Je lui mordille la lèvre inférieure et remonte ensuite lentement le long de sa mâchoire.

"Tu ne peux pas avoir moins de trente ans", je poursuis à voix basse. "Ou alors..."

Je lui mords doucement le lobe de l'oreille, puis trace les contours de ce dernier avec ma langue.

"– Peut-être que c'est moi qui devrait te taquiner si tu es plus âgée que moi ?"

J'enfouis mon nez dans son cou, et ferme les yeux pour mieux respirer son odeur.
Tout ça ne calme en rien les battements de mon coeur. Et la tension qui m'habite n'a pas diminué.

C'est plus fort que moi. Son contact m'électrise. Et le risque d'être interrompu à tout moment ajoute une dose d'adrénaline supplémentaire.

"– Quarante minutes, à présent"

Je glisse un genou entre ses jambes.

"– Il va falloir profiter du peu de temps qu'il nous reste, mon amour. Si tu as besoin d'échanger... ou plutôt de décharger cette tension."

Je dois bien avouer que ce petit jeu du chat et de la souris me plaît beaucoup. J'aime voir cette lueur espiègle briller dans ses yeux… Son sourire me fait tout simplement fondre et je ne peux que m'amuser de ses réactions. J'éclate de rire lorsqu'il me rattrape, je ne cherche aucunement à lutter…

– Pour revenir à ton âge, tu n'es pas beaucoup plus jeune que moi. Trente-cinq ans, peut-être ?
– Hm… Non, je ronronne alors qu'il s'amuse à me mordiller la lèvre…
–Tu ne peux pas avoir moins de trente ans… Ou alors…
– Ou alors ? je répète en laissant les ongles remonter doucement le long de ses flancs tandis qu'il vient me mordiller l'oreille et manque de me faire chavirer lorsqu'il se met à jouer de sa langue.
–Peut-être que c'est moi qui devrait te taquiner si tu es plus âgée que moi ?

Je pouffe.

– J'ai peut-être la quarantaine… je murmure en fermant les yeux avant de l'enlacer. Peut-être même plus…
–Quarante minutes, à présent.

Je sursaute lorsqu'il place son genou contre la zone la plus sensible de mon anatomie. Bien malgré moi, un profond soupir s'échappe de mes lèvres… Mais je n'ai pas la moindre envie de lui donner satisfaction alors qu'il se joue de moi… Hors de question.

– Ça passe vite…
– Il va falloir profiter du peu de temps qu'il nous reste, mon amour. Si tu as besoin d'échanger... ou plutôt de décharger cette tension.
– Quoi ? Tu trouves que j'ai l'air tendu ? je demande en haussant un sourcil alors que ma main se pose sur la partie boursouflée de son jean. Hm … Tu dois confondre…

"– J'ai peut-être la quarantaine… Peut-être même plus…"

Ses bras me serrent, et je ferme les yeux en m'installant dans cette étreinte bienvenue. Nous partageons désormais cette chaleur émise par nos deux corps, et qui s'attise toujours plus avec les baisers et caresses que nous échangeons.

"– Peu m'importe ton âge... Mais tu n'as certainement pas plus de quarante ans."

Je la sens sursauter lorsque je deviens un peu plus entreprenant. Et je note le soupir qui franchit ses lèvres, que je viens ensuite étouffer d'un baiser.

"– Il va falloir profiter du peu de temps qu'il nous reste, mon amour. Si tu as besoin d'échanger... ou plutôt de décharger cette tension."
– Quoi ? Tu trouves que j'ai l'air tendu ?
"– Très."

J'essaie tant bien que mal de garder un certain contrôle, mais cette main posée à cet endroit précis est difficile à oublier.

"Hm … Tu dois confondre…"

"– Je crois que c'est la chose la plus intéressante qui me soit arrivée dans une loge"

Je suis essoufflé, j'ai très chaud. Et j'ai surtout besoin de me nettoyer en vitesse étant donné qu'il nous reste... Moins de vingt minutes.
Je sais que Jeff s'en donnera à cœur joie pour me taquiner si je débarque dans l'état dans lequel je suis actuellement.

"– Nous devrions peut-être nous... Enfin... Nettoyer tout ça."

J'ai l'impression d'être un peu poisseux. Heureusement, un t-shirt propre m'attend dans mon sac. Il me faudra juste faire un brin de toilette avant ça.

Je vole un baiser à Emily avant de reculer d'un pas. Sa chaleur me manque déjà. Mais je sais que le devoir m'appelle.

"– Et peut-être pourras-tu maintenant me donner ton âge ?" j'ajoute avec un sourire taquin.

– Je crois que c'est la chose la plus intéressante qui me soit arrivée dans une loge.
– Vraiment ? je demande tout en m'efforçant de reprendre mon souffle.

J'ai bien du mal à croire qu'il s'agisse de la vérité. Des "choses", il a dû en vivre un sacré paquet et je doute que ce que nous venons de faire soit si exceptionnel pour lui. Mais soit.

– Nous devrions peut-être nous... Enfin... Nettoyer tout ça.
– Je pense que c'est nécessaire, oui, je pouffe tout en répondant à son baiser.
–[i] Et peut-être pourras-tu maintenant me donner ton âge ?
– Hm… Non. Autant te laisser deviner, je réponds avant de lui tirer la langue.

Je me dirige aussitôt dans la salle de bain pour me laver les mains avant de me passer de l'eau sur le visage. J'ai les joues rouges et les lèvres gonflées… Nul doute que notre petit tête à tête ne sera certainement pas considéré comme chaste par les autres… Tant pis.

– On reprendre dans quinze minutes, s'écrie une voix féminine à travers la porte, ce qui m'arrache un sourire.

J'imagine la personne derrière, se demandant si elle n'est pas en train d'interrompre quelque chose… Je me demande si elle serait surprise de savoir à quel point Tom pouvait être un homme sage et raisonnable…

– Je crois que le devoir t'appelle, je lui lance en lui offrant un grand sourire. Vous avez prévu quelque chose après le concert ?

Je récupère mon sac et mon téléphone. Je pense qu'il est temps pour moi de retourner à l'hôtel pour terminer de préparer mes affaires. Ce serait stupide de gâcher le peu de temps qu'il me reste avec lui en préparatifs déprimants.

– Je vais prendre un taxi pour rentrer à l'hôtel. Je reviendrai pour le concert, dis-je en lui volant un baiser. Travaille bien !

Jamais je n'aurais pensé que de me retrouver face à ma valise me fasse me sentir aussi triste… À cette heure-ci, demain, je serais probablement à bord de Betty, en route pour Castine… Seule. Je déteste cette émotion… Je me sens atrocement vide… Je m'efforce de ne pas y songer, me contentant de plier mes affaires pour les ranger. Mes gestes sont purement mécaniques, mon esprit est ailleurs…

Lorsque j'en ai terminé avec les affaires éparpillées, je prends une doute avant d'enfiler des vêtements propres. Je suis maintenant prête à y retourner… Et je suis très impatiente de le voir sur scène.

"–Et peut-être pourras-tu maintenant me donner ton âge ?"
– Hm… Non. Autant te laisser deviner.

Emily me tire la langue.
Et j'éclate de rire.

"– A partir de maintenant je considèrerai donc que tu as cinquante-cinq ans bien tassés", je la taquine.

Puis je lui vole un baiser.

"– Je plaisante. Mais crois-moi, je devinerai."

Je suis Emily dans la salle de bain, et je prends le temps de nettoyer mon torse et mon ventre. Heureusement, mon pantalon est propre.

Me reste juste à me recoiffer tant bien que mal.

"– On reprend dans quinze minutes !"

Je connais cette voix. Une des jeunes femmes qui s'occupent d'organiser le concert. Le ton est presque interrogatif, comme si elle s'attendait à ce que nous soyions occupés à autre chose... à juste titre.

"– J'arrive dans quelques minutes !" je réponds aussitôt.

"– Je crois que le devoir t'appelle", me lance Emily. "Vous avez prévu quelque chose après le concert ?"

Je viens embrasser le sourire sur ses lèvres.

"– Rien de spécial", je lui répond en enfilant un t-shirt propre. "On sera tous fatigués. Peut-être juste un verre dans une de nos loges. Je ne doute pas que Sofia ou Jeff auront amené assez d'alcool pour tout un régiment. Mais je n'ai pas l'intention de rester. Je compte bien profiter de ta dernière nuit à Vegas."

Et mes intentions sont cette fois parfaitement chastes et innocentes.

"– Juste pour m'endormir avec toi dans mes bras", j'ajoute avec un sourire tendre.

Je n'ai vraiment pas envie de la voir partir. Mais elle m'annonce sa volonté de retourner à l'hôtel pour préparer ses bagages.
Lorsqu'elle dépose un baiser sur mes lèvres, je ne peux que fermer les yeux, tentant de mémoriser ce contact.

Nous nous quittons peu après, et me voilà forcé de retourner aux répétitions.

Je note les regards appuyés lorsque je rejoins la scène. Beaucoup semblent assez amusés. Kelly a l'air particulièrement agacée. Et Jake est toujours d'aussi mauvaise humeur.

"– La pause a été agréable, Tom ?", me lance Jeff avec un clin d'oeil tandis que Sofia me flanque une grande tape dans le dos comme pour me féliciter.
"– J'ai raté quelque chose ?"
"– Au contraire Tommy", ricane mon ami, "il semble que tu te sois très bien débrouillé. Tu as une marque juste là."

Et je rougis lorsque Jeff effleure un point particulier sur ma mâchoire.

"– Et tu te rappeleras que les murs entre les loges ne sont pas très épais. Ta loge jouxte la mienne, et celle de Sofia. Et j'en déduis à l'air de Kelly qu'elle aussi a tout entendu."
"– Tais-toi", je marmonne en sentant mes joues chauffer un peu plus. "Juste... Tais-toi "

Jeff se contente d'éclater de rire avant de retourner s'installer à sa batterie.

Les répétitions reprennent dans un climat général de bonne humeur. Vers le milieu d'après-midi, nous nous soumettons tous les trois à une séance photo.

Et enfin, après quelques derniers réglages, nous passons par la case maquillage et costume. Je dois une fois de plus négocier pour porter les vêtements que j'ai amenés avec moi. Des choses suffisamment confortables pour tenir sur scène.
Et après discussion, j'autorise finalement la costumière à me vêtir d'une chemise fluide qui fait presque un effet seconde peau, mais qui est incroyablement confortable.
Je retire les premiers boutons, et gagne le droit de garder mon jean noir.

J'ai chaud, je suis empli d'un stress qui ne pourra retomber que lorsque je serai sur scène.

Je n'ai pour l'instant pas revu Emily. Mais je suppose qu'elle est déjà allée s'installer dans la salle, à l'une des places assises les plus proches de la scène.
D'ici je peux déjà entendre la clameur du public. J'ai vraiment hâte de remonter sur scène.

Je croise Jeff dans le couloir en sortant de ma loge, et ce dernier vient m'étaler quelque chose sur les joues.

"– Des paillettes, Tommy", me déclare-t-il d'un air parfaitement sérieux. "Pour que tu sois beau. Ne me demande pas pourquoi, c'est une idée de Sofia. Soit-disant que ça va avec sa robe."

Et je note les paillettes d'un rose flashy qui ornent les paumettes de mon ami. Juste un trait, mais suffisamment large pour que ça se voit.

"– Et Tom", me souffle-t-il sur le ton de la confidence, "tu as des marques juste là." Il effleure ma clavicule gauche du bout des doigts. "Et là aussi..." Il fait de même avec la droite.

Il aurait probablement pu continuer, mais je recule en riant.

"– Tu vas me mettre des paillettes partout !"
"– Oui, c'est l'objectif !"

Mon ami porte une chemise semblable à la mienne. Sauf que la sienne est ornée d'un motif fleuris.

Nous sommes rejoints par une Kelly parfaitement silencieuse. Elle semble stressée à l'idée de monter sur scène.  Mais peu à peu, le bruit du public semble la sortir de sa torpeur.

Nous sursautons tous les trois quand une porte claque derrière nous.

"– J'espère que vous êtes prêts, car je ne vous attendrai pas !"

La robe de Sofia est moulante, et d'un rose pailleté qui égale celui sur qui orne mes joues. Des froufrous complètent ce vêtement. Elle porte une sorte de boa rose sur ses épaules. Ses cheveux sont lâchés dans son dos, et elle nous dévisage avec un large sourire. Manifestement, elle est dans son élément.

Et mon coeur bat un peu plus vite.
La scène nous attend.

Jake parvient à nous attraper juste avant que nous montions sur scène, juste pour nous rappeler les enjeux de ce concert.
Mais je ne l'écoute que d'une oreille. Je suis uniquement conscient du poids de ma guitare sur mon épaule, du tappotement des doigts de Jeff, et surtout de la clameur du public.

Puis nous nous avançons enfin. Les lumières m'éblouissent, les flashs m'aveuglent, et les cris m'assourdissent.

Mais mon sourire est radieux lorsque je m'avance pour me positionner derrière mon micro.

"– Bonsoir, Vegas !" je m'exclame avec énergie.

Je scanne le public du regard, et je souris un peu plus lorsque mon regard croise celle que je cherchais. Je lui lance un clin d'oeil qui fait crier certaines jeunes femmes dans le public.

L'énergie du public est incroyable, et nous nous lançons sans attendre dans la première chanson de la setlist.