–Je ne suis pas certaine que tu puisses t'en débarrasser un jour… dis-je à propos des paillettes parsemées sur son corps.
– Et tu penses que tu t'en sortiras indemne ?J'ai bien l'intention de voir si je peux te rendre toute aussi brillante, mon amour.

C'est un regard perplexe mais provocateur que je lui lance alors. Je me demande bien comment il compte s'y prendre et cette seule pensée m'arrache quelques frissons. Il me ramène à lui pour m'embrasser et… Je n'ai plus froid du tout malgré la grande différence de température entre l'extérieur et l'intérieur de cette baignoire. Ses baisers me brûlent et m'entraînent dans cette passion dévorante qui me fait si bien tourner la tête.

Il a le don de tout faire disparaître autour de lui. Le monde, les doutes… Plus rien n'existe en dehors de cette douce chaleur qui m'enlace. Je ne me rends pas tout de suite compte de la sensation du mur, pourtant froid, contre la peau nue de mon dos. Je ne m'en préoccupe pas le moins du monde. Seul son corps pressé contre le mien captive toute mon attention.

Je sens son désir pointer contre mon ventre… Ses lèvres se perdent sur ma peau m'arrachant quelques soupirs d'aise sur leur passage. Dans ses bras, je me sens minuscule, une pauvre petite chose dépourvue de la moindre volonté en dehors de celle consistant à le savoir en moi. Je ne peux m'empêcher de maudire, une fois encore, ce besoin de protection qui nous force à nous montrer raisonnable… Je ne veux pas être raisonnable, je veux être sienne… Entièrement.

– Ça me rappelle vaguement quelque chose, vient-il murmurer à mon oreille. Sauf que cette fois nous ne sommes pas dans ma loge. Nous ne serons donc pas interrompus. Et nous avons toute la nuit devant nous.
– Ah oui ? je rétorque sur le même ton tout en venant poser mes bras sur ses épaules. Ce serait dommage de ne pas en profiter alors.

Mes mots se perdent sur ses lèvres que je viens cueillir avec ferveur. J'ai terriblement envie de lui. Mon corps tout entier brûle de désir pour cet homme qui sait si bien me faire perdre la tête. Mes baisers se font rapidement plus pressants. Je les sème le long de ses mâchoires jusque dans son cou que je viens marquer doucement. Cette marque-ci, juste sous son oreille, restera parfaitement visible pendant plusieurs jours et cette seule idée ne manque pas de me faire gémir. Il est à moi. Je suis à lui.

Mes mains glissent et se perdent dans son dos, puis sur son torse. Je me presse un peu plus contre lui comme si ma vie en dépendait… Peut-être est-ce réellement le cas après tout. Son parfum m'ensorcelle, je perds totalement pied, mais là encore, je m'en contrefiche.



– Je t'aime, je susurre à son oreille attentive.

"– Ça me rappelle vaguement quelque chose. Sauf que cette fois nous ne sommes pas dans ma loge. Nous ne serons donc pas interrompus. Et nous avons toute la nuit devant nous."
"– Ah oui ?"

Elle s'accroche à mes épaules, et j'ai envie de ne faire plus qu'un avec elle. Ici, maintenant.
Sauf qu'il me faudra une fois de plus m'équiper de cette fichue protection qui est beaucoup trop loin.

"– Ce serait dommage de ne pas en profiter alors."
"– J'y compte bien," je grogne juste avant qu'elle ne prenne de nouveau possession de mes lèvres.

Nos baisers se font de plus en plus pressants, au fur et à mesure que nous reprenons possession de ce nous si précieux. Juste elle et moi.

Je gémis lorsqu'elle me mordille un point bien précis juste sous mon oreille. La douleur passagère ne fait qu'attiser ce désir que j'ai pour elle. Ce n'était pas comme ça, avant. Je n'avais pas besoin de ressentir ce genre de chose, d'appartenir ainsi à quelqu'un. Mais avec Emily, tout est différent.
J'ai déjà hâte de voir le résultat dans un miroir. Demain, peut-être. J'espère simplement qu'elle m'a marqué suffisamment fort pour que je garde cette trace des jours durant. Juste assez pour ancrer Emily dans ma réalité, même lorsque nous serons séparés.