– Ma maison est bien trop grande déclare-t-il soudainement.

“Et la mienne est minuscule,” me dis-je, tout en craignant que ce manque d'espace vienne à l'étouffer.

– Et puis, je viens à peine d'arriver.

Certes. Néanmoins, cela ne m'empêche pas vraiment d'avoir peur qu'il ne trouve pas sa place à mes côtés. Ce n'est pas la première fois que nous sommes amenés à vivre sous le même toit, mais… Tout me paraît différent aujourd'hui. Sans doute parce que j'ai finalement pris conscience de ce qu'il était réellement… De nos différences. Autrefois, il n'était que Tom, l'homme à la guitare et au pickup en panne… Aujourd'hui, il est Tom Alskell, le richissime musicien adulé par des centaines de milliers de personnes à travers le monde… De quoi me donner le tournis même si, pour moi, j'aimerais qu'il reste juste Tom… Mon Tom.

C'est probablement trop demandé cela dit. Je n'arrive pas à oublier le luxe de la chambre d'hôtel, son concert, les photos prisent par les inconnus. Je n'oublierai pas non plus sa maison, même si je n'ai fait que l'apercevoir à travers un écran… Et cette maison, à côté de tout ça, ce n'est peut-être finalement qu'un trou à rat.

– J'ai envie que nous prenions notre temps. Tu m'as laissé suffisamment de place pour que je me sente bien. Je n'ai pas amené assez de bazar pour avoir besoin de plus d'espace pour le moment.
– D'accord, je rétorque, pas vraiment rassurée mais… Je saurai très certainement m'en contenter. Rien ne presse après tout.

– Si dans quelques temps je ressens le besoin de m'installer un studio un peu plus grand, alors pourquoi pas acheter quelque chose ici. Mais pour l'instant, ce n'est absolument pas dans mes projets. Toi et moi avons été séparés bien trop longtemps à mon goût. Je veux simplement rester ici avec toi. Dans cette maison. Elle me plait beaucoup.
– Hm… Vraiment ? je le taquine tout en venant me lover contre lui autant pour profiter de sa chaleur que pour répondre à son baiser.

Personnellement, je n'ai pas besoin de plus… Juste sa présence à mes côtés suffit à me combler. Je finis d'ailleurs par m'endormir dans ses bras pour une sieste bien méritée.

C'est Nix qui me réveille, en léchant la main que j'ai laissé pendre. Il fait nuit… L'horloge suspendue au-dessus de la télé m'annonce même dix-huit heure. Super, j'ai beaucoup trop dormi. À coup sûr, j'ai même ruiné ma nuit. Tom dort toujours, mais cela ne m'étonne guère finalement. La journée a été éprouvante et il n'a pas encore eu le temps de se remettre de ces dernières semaines compliquées.

Doucement, je viens recouvrir son visage de baisers. J'aime son visage endormi. Il a l'air si paisible…

– Il est temps de se réveiller, mon amour, je susurre à son oreille.

Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais la fatigue finit par avoir raison de moi. Et je m'endors finalement, là, sur ce canapé confortable, avec Emily dans mes bras.

Je suis tiré du sommeil par des baisers sur mon visage. Des lèvres douces, qui font naître sur ma peau de délicieux frissons.

Je soupire dans un état à mi-chemin entre éveil et sommeil. Un état dans lequel j'ai encore bien du mal à me raccrocher à la réalité.

"– Il est temps de se réveiller, mon amour", me murmure-t-on à l'oreille.
"– Emily", je gémis en entrouvrant les yeux.

Il me faut quelques secondes de plus pour émerger complètement.
Je savais que j'étais fatigué, mais pas forcément à ce point. Ou du moins, pas assez pour m'effondrer de cette manière.

Je dois admettre que le réveil est fort agréable. Surtout après avoir été privé de ce genre de contact des semaines durant.

Je me blottis un peu plus contre elle, déposant des baisers dans son cou.

"– Hmm, l'est quelle heure ?", je m'enquiers à mi-voix.

Ma main valide se cale dans le bas de son dos pour la serrer un peu plus contre moi. Assez pour venir chercher un peu plus de chaleur. Et je laisse mes doigts glisser sous ses vêtements pour venir à la rencontre de la peau de son dos.

"– Je devrais m'assoupir comme ça plus souvent", je commente ensuite. "J'en avais vraiment besoin. Et la compagnie est fort agréable."

Je lui mordille doucement l'oreille, trace avec ma langue le lobe de cette dernière, puis part à nouveau à la conquête de la peau de son cou.

Lorsque je relève enfin la tête, c'est pour lui sourire tendrement.

Il n'est guère difficile de deviner qu'elle aussi a profité de cette longue sieste. Ses cheveux sont décoiffés, et je peux lire dans ses yeux qu'elle n'est pas réveillée depuis bien longtemps.

"– Tu as bien dormi ?"

– Hmm, l'est quelle heure ? murmure-t-il juste après avoir embrassé mon cou.
– Dix-huit heure, je pense qu'on avait besoin de sommeil, je raille tout en reprenant ma place contre lui.

Sa main ne tarde pas à passer sous mes vêtements et je laisse la mienne faire de même, venant ainsi effleurer la peau de son ventre.

– Je devrais m'assoupir comme ça plus souvent", je commente ensuite. "J'en avais vraiment besoin. Et la compagnie est fort agréable.
– Ah oui ? Qu'a-t-elle de particulier cette fameuse compagnie ? je le taquine tandis que ma main remonte sur son torse.

Je soupire lorsque ses dents viennent doucement mordiller mon oreille avant que ses lèvres ne descendent jusqu'à mon cou.

– Le réveil est agréable en tout cas, je murmure alors qu'une intense chaleur ne s'éveille au creux de mon ventre. Une chaleur bien familière et sacrément contrariée au cours de cette journée.

– Tu as bien dormi ?
– Hm… Oui, et toi ? je rétorque avant de capturer ses lèvres, ne tardant pas à approfondir ce baiser en venant flatter sa langue de la mienne.

Langue qui s'aventure dans son cou que je viens amoureusement mordiller. Ma main, quant à elle, se fait plus exploratrice, plus curieuse… Elle se glisse sous ce pantalon dépourvu de bouton et de braguette.

Dix-huit heures... Nous avons dormi beaucoup trop longtemps.  Mais peut être en avions-nous besoin tous les deux.  Certainement, même.
Je ne peux toutefois que regretter tout ce temps perdu, que nous aurions pu mettre à profit pour faire bon usage de ces heures de tranquilité avant que la tornade nommée Lucy débarque demain à la première heure.

Emily semble être parvenue à la même conclusion, car sa main se faufile sous mon pull et mon t-shirt pour venir se poser sur mon ventre. Ce qui éveille chez moi une chaleur qui elle ne s'était pas tout à fait assoupi.

"– Qu'a-t-elle de particulier cette fameuse compagnie ?" me demande-t-elle en remontant sa main sur mon torse.

Perçoit-elle à quel point mon coeur s'accélère avec juste quelques caresses ?
Probablement.

"– Tu me tiens chaud. Et j'aime t'avoir dans mes bras."

Encore plus si c'est pour ce genre d'activité, qui a si vite éclipsé mon envie de replonger dans les bras de Morphée.

"– Le réveil est agréable en tout cas."
"– Assurément."

Ses soupirs me rendent complètement dingue.
En un rien de temps, elle sait faire grimper en moi ce désir pour elle qui couve toujours sous la surface.

Lorsque je lui demande si elle a bien dormi, elle m'assure que oui, puis me retourne la question.
Mais répondre à cette dernière n'est que le cadet de mes soucis.
Ses lèvres se plaquent avec insistance contre les miennes. Et je gémis quand elle approfondit ce baiser.

Son nom s'échappe de mes lèvres, particulièrement quand sa main descend jusqu'à la ceinture de mon jogging, et... Oh.

Je ferme les yeux, me cambrant pour aller chercher ce contact dont j'ai désespéremment besoin. Il ne doit pas être difficile pour elle de constater l'effet qu'elle a sur moi. Je suis déjà beaucoup trop tendu, à l'étroit dans des vêtements pourtant confortables.

Je nous manoeuvre comme je peux, la laissant venir se positionner sur moi tandis que je reste allongé sur le dos.

Je regrette particulièrement mon incapacité à me servir de ma main gauche. J'ai envie de lui ôter ce pull, et le vêtement qu'elle porte en-dessous.
Mais j'en suis réduit à pousser le tissu vers le haut, la priant à mi-voix de me laisser l'explorer, goûter une fois de plus sa peau.

Mes lèvres s'égarent dans son cou, et je viens mordiller ce dernier. Assez pour laisser une trace bien visible. Et tant pis si Lucy nous fait un commentaire à ce sujet lorsque nous la verrons.

A vrai dire, je n'ai pas envie de songer à Lucy pour le moment.
J'ai chaud. Trop chaud.
Et je suis là comme un idiot à me battre avec mon propre pull, jusqu'à parvenir enfin à le passer au-dessus de ma tête, entrainant au passage mon t-shirt.
Je suis probablement complètement décoiffé, mais je m'en moque.

Le poêle situé non loin projette une chaleur agréable sur ma peau nue. Mais elle n'a rien à voir avec celle que je retrouve quand ma main se repositionne sous les vêtements d'Emily. Sur son ventre, cette fois, et je ne tarde pas à remonter pour venir caresser ses seins du bout des doigts.

"– Il va falloir que tu m'aides à retirer ça", je lui glisse à l'oreille en tirant sur ces vêtements fort encombrants.