Je ris comme une gamine lorsqu'il me plaque contre lui pour m'empêcher de la frapper. La manœuvre fonctionne à merveille puisque je me retrouve totalement impuissante. Je gesticule dans tous les sens pour me libérer mais voilà que ce traître se met à me chatouiller. J'éclate alors de rire jusqu'à manquer d'air… Je limite dans l'espoir de le forcer à me relâcher, mais toujours collée à son torse, je peine à me mouvoir … Alors je fais ce qui fonctionnait toujours avec Alex… Je plante mes dents dans sa clavicule jusqu'à ce qu'il se retrouve contraint à me lâcher. Là, je peux finalement rouler sur le côté pour respirer…

– T'es un sacré traître, je souffle entre deux inspirations.

Entre le rire et le manque d'air, je peine à retrouver mon souffle. Il se défend avec un “c'est toi qui a commencé” déguisé. Bon sang, on dirait deux gosses…

– Équité avant tout, tu as bien pris deux oreillers toi ! je proteste, hilare, la main posée sur mon ventre.

Et voilà qu'il parle de me rendre la monnaie… Ne me laissant pas vraiment le temps de comprendre, je ne peux que réaliser lorsque ses dents se plantent dans la chair de mon cou. Je hurle sous la surprise et je dois lutter pour ne pas le cogner par réflexe. Je le repousse en m'écartant avant de récupérer l'oreiller pour le cogner une fois de plus.

– C'est pas bientôt fini oui ! je grogne, entre deux fous rires. Je t'ai mordu uniquement pour te pousser à me lâcher avant que je meurs de suffocation ! Là, c'était une attaque gratuite, non mais !

Je plains définitivement les voisins. Entre les rires, les bruits de pas lourds et précipités, voilà que vient s'ajouter un gros boom, allant avec la chute monumentale qu'il nous a imposée. Je me retrouve de nouveau sur lui. Ma tête cogne l'oreiller qui vient de lui atterrir sur la poire. Alors je me redresse, m'asseyant carrément sur lui… Luttant pour ne pas rire.

– Bravo, tu as l'air malin je pouffe. Je vais finir par croire que tu le fais exprès.

Je croise les bras, le lorgnant d'un regard fier.

– Tu sais que si mon frère rentre maintenant… je me baisse pour lui souffler à l'oreille, on risque de se faire priver de dessert.

Je me redresse de nouveau puis me relève pour de bon.

– Je te trouve bien mal avisé pour critiquer ma coiffure, raillé-je en lui offrant un grand sourire. Tu t'es vu ?

Et puisque je suis joueuse, je m'empresse de lui emmêler la tignasse en la frottant joyeusement avec mes mains.

– Là ! Parfait, un look sorti du lit parfaitement tendance, affirmé-je d'un air triomphant. Enfin, je suppose… La mode et moi, tu sais…

Je me dirige alors vers la cuisine pour nous servir deux grands verres d'eau. A force de rire et de m'agiter dans tous les sens, je commence à me sentir particulièrement assoiffée. Je vide mon verre tout en lui tendant le sien. J'hésite un instant à l'arroser puis je me ravise. Il est peut-être un peu tard pour continuer à chahuter comme deux gamins.

Il chahute encore, allant jusqu'à me filer un coup de hanche… Avant de dresser le drapeau blanc.

– Tu as d'autres films à me proposer ? je demande tout en déposant mon verre dans l'évier.

Je m'étire les bras avant de le rejoindre. Je n'ai peut-être pas sommeil, mais la fatigue reste bien présente et je me sens d'humeur à larver sur le canapé jusqu'à ce que Morphée ne vienne m'emporter.

– Par contre, tu restes de ton côté ! je précise. Surtout maintenant que je sais quel genre de traître tu es….