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"Un corps peut-il guérir, dont le coeur est malade ?" [Ft. Charly]

Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Dim 12 Mai - 15:05

Ian Edwards
J'ai 42 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis formateur au FBI et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparé et je le vis, très mal.

A venir ...

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La nuit ne portait pas toujours conseil. Ian en faisait l’amer constat au moment où la jeune femme lui rappela sa demande. Elle voulait qu’il quitte son appartement. Ce qu’il n’avait évidemment pas fait. Au lieu de ça, il était resté et s’était assuré qu’elle retrouve un environnement propre et rassurant, ainsi que de quoi s’alimenter pour les prochains jours. Il ne fut pas surprit par ses remerciements à demi-teinte. Elle n’avait jamais su remercier quiconque. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais aimé être aidée. Chaque geste qu’il pouvait faire en ce sens était perçut comme de la pitié. « Oh ! À d’autres Eli ! ». Ian n’en croyait pas le moindre mot. Elle non plus. Avec tout ce temps passé loin l’un de l’autre, Eli avait presque oublié qu’il la connaissait suffisamment pour savoir ce qu’il pouvait croire ou non. Parce que même s’il construisait une nouvelle vie, comme elle le disait si bien, l’agent n’avait pas oublié son passé et les personnes qui le composait. Encore moins la jeune femme, alors qu’il se battait chaque jour pour qu’elle l’accepte de nouveau dans sa vie. « Parce que ça sonne comme ça dans ta bouche Eli » soupira-t-il avec lassitude tout en relevant ses yeux sur elle « Tu ne pourrais changer de disque pour une fois ? ». Eli n’avait de cesse que de lui rappeler qu’elle était son passé. Un passé qu’il devait oublier. Ce qu’il ne souhaitait uniquement, et sa présence aujourd’hui dans son appartement… Il aurait pensé que ça serait suffisant pour le lui faire comprendre, mais il s’était fourvoyé, une fois encore.

« Tu es une droguée ! » hurla-t-il en même temps que la belle brune « Les médicaments sont faits pour apaiser la douleur, pas pour se défoncer le crâne avec dans l’espoir que tous tes soucis se dissiperont ! ». Eli n’avait pas idée à quel point cet aveu le terrifiait. « C’est quoi la prochaine étape ? Ne plus être capable de réfléchir ? De te souvenir que tu dois aller manger, ou faire une overdose sur le sol parce que tu ne te souviendras pas de ta dernière dose ? C’est ça que tu veux Eli ?! Réponds-moi bordel ! » cria-t-il sans se soucier une seconde du voisinage. Il n’en avait rien à foutre que sa voix transperce les parois. Il voulait seulement faire entendre raison à la jeune femme. Il était un ancien drogué. A l’alcool, mais c’était du pareil au même. Ça restait une dépendance qui détruisait tout, le corps, l’esprit, l’entourage… Ses mains à hauteur de ceinture, il tenta de lui faire comprendre qu’il était prêt à tout endurer, il était suffisamment fort pour eux deux, mais Eli ne voulait pas de son aide ou encore de lui dans sa vie « Mais pourquoi ?! Qu’est-ce que tu as sur le cœur Eli ? De quoi as-tu peur ? Que je t’abandonne comme la dernière fois ? Ou tu veux me faire payer le jour où j’ai refusé ton aide pour l’addiction, pour que je sache bien ce que ça peut faire ? C’est ça ? Je brûle là ? » et ajouta « C’est donc ce qu’on va faire ? Une erreur pour une erreur ? On rendra coup par coup ? C’est puéril Eli » et ça commençait à le fatiguer.

Ces derniers mois avaient mis le nouvel homme qu’il était à rude épreuve, mais il n’avait pas failli pour autant. Il était toujours là, présent pour elle, mais Eli ne cessait de le lui reprocher, de le repousser. « Parce que tu penses que ça peut être pire que de voir la femme que j’aime se détruire de la pire des façons, d’avoir failli mourir dans mes bras, par ma faute, qui ne peut plus se mouvoir à cause de la douleur et qui continue de sombrer parce qu’elle ne sait pas demander de l’aide ? C’est quoi la prochaine étape ? Faire une overdose ? De te taper tout l’immeuble sous mes yeux ? » Non parce qu’il commençait à court d’idée ce qui pourrait être pire que ce qu’il avait pu supporter jusqu’alors. Lassé de se battre, il se rapprocha en lui expliquant qu’il y avait de la nourriture à disposition, qu’il avait parlé au thérapeute et déposa un baiser sur son front, fermant les yeux avec force à sa demande. « Ok… » et quitta l’appartement à sa demande, le cœur lourd.

« Madame Griffins ne s’est pas présentée à son rendez-vous aujourd’hui. Vous m’aviez dit de vous informer si … » « Je vous remercie Dr. Je vais voir avec elle » et raccrocha, sentant sa mâchoire se serrer à cette révélation. Cela faisait des jours qu’ils n’avaient pas échangé un mot, un appel. Il savait seulement qu’elle était toujours de ce monde grâce à son portable. Il avait demandé à Bennie de géolocaliser l’appareil, seulement par prudence. Ce fut comme ça qu’il retrouva la belle brune assise sur un banc, seule. Il prit place à ses côtés, en costume, lunette de soleil sur le nez et joignit ses mains entre ses jambes « Beau temps pour une promenade, tu ne trouves pas » et observa les alentours comme si de rien n’était « On entend même les oiseaux chanter » et tourna la tête en sa direction, lui adressant un doux sourire « Le Docteur Wyatt m’a appelé. Tu n’es pas venue à la séance d’aujourd’hui ».



Charly
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Charly
Dim 12 Mai - 15:35

Elionor Griffins
J'ai 36 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparée et je le vis, mal.



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Alors qu’il lui hurlait qu’elle n’était qu’une droguée, elle hurla de plus belle : « -j’en ai besoin ! » comme si sa vie en dépendait. Pourquoi est ce qu’il la poussait encore et encore dans ses retranchement. Il voulait quoi ? Il ne l’avait pas déjà vu assez faible et misérable comme ça ? « -je sais tout ça Ian ! » avait elle répondu en hurlant de nouveau. Le souffle court, elle ajouta avec moins de décibel : « -je sais tout ça… » elle le savait et pourtant, pour le moment, c’était la seule chose qu’elle était capable de faire. Ouvrir les portes du passé, aller fouiller dans son âme… ça lui foutait une trouille bleue. Bien plus que de mourir, bien plus que tous les dangers qu’elle avait pu affronter dans sa carrière. Il y avait tellement de monstre dans son placard… « -non ! La prochaine étape c’est cette putain de thérapie à la con que vous tenez tant que je fasse ! » quoi qu’elle pouvait dire, il ne la croyait plus. Et il avait raison. Là tout de suite, elle pensait seulement à prendre deux comprimés de plus. Ceux qu’elle n’avait pas encore prit parce qu’il était là.

Elle bougea la tête de gauche en droite, en pleurant, en portant une main devant sa bouche comme pour retenir ses cris ou sa douleur. « -non… non… c’est pas ça… » elle leva les yeux pour ravaler ses larmes, même si ça ne servait à rien. Mais elle hurla : « -pourquoi tu veux pas comprendre putain ! » elle chercha de l’air : « -pourquoi tu me pousses à bout ?! » elle n’était pas assez mal comme ça ! « -c’était pas ta faute ! » cria-t-elle de nouveau. « -c’est pas ta faute… » souffla-t-elle moins fort, avec moins de force. Le regard noir refit surface quand il la traita à demi-mot de salope. Elle eut envie de le gifler, mais enfonça ses ongles dans sa propre chaire. « -t’as raison… je suis qu’une salope de toxico… » ça devait lui prouver qu’il s’accrochait à du vent non ? Heureusement, il finit par quitter son appartement, la laissant seule avec sa douleur.

Le premier rendez-vous n’avait servit à rien. Elle n’avait pas prit la peine d’appeler pour annuler le second. Elle n’y avait pas penser à dire vrai. Elle avait perdu de vu ce pour quoi elle était sortie de chez elle. Elle avait donné une adresse à un taxi, et maintenant, elle était là, à attendre un signe, devant la maison de repos de sa mère. Assise les deux jambes replie sous son menton, elle fumait une cigarette d’une main tremblante. Un sursaut lorsqu’un homme vint s’asseoir à côté d’elle. Elle écrasa sa clope avec rapidité, même si cela ne servait à rien. « -tu lui diras que je suis désolée… » connasse… elle avait forcement appeler Ian. Elle chercha quelques secondes dans son esprit, avant de plisser les yeux et de regarder enfin, Ian. « -comment tu… » elle chercha de nouveau : « -comment tu as su où j’étais ? »


Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Dim 12 Mai - 16:26

Ian Edwards
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La dépendance aux médicaments était l’une des cause principale de décès aux États-Unis. Toutefois, Ian n’avait pas besoin d’écouter les médias pour le constater par lui-même. Certains anciens soldats avaient sombré dans cette dépendance, sans jamais parvenir à s’en extraire. L’année passée, il apprenait qu’un vétéran de la guerre en Irak avait été retrouvé mort dans les rues de Pasadena. Il avait succombé d’une overdose d’opioïdes. Alors entendre les cris de désespoir de la belle brune, lui martelant qu’elle en avait besoin, ça ne faisait qu’accentuer ses craintes les plus profondes. Il ne voulait pas la perdre… Pas elle. Il était capable de surmonter bien des adversités, mais il ne parviendrait pas à survivre à sa disparition. Pourtant, Eli ne semblait pas encline à consulter et il se sentait impuissant face à sa détresse. « Mais tu continues et ça va te tuer ! » renchérit-il en haussant la voix. Un soupir de lassitude lui échappa et il ajouta « Ça va te tuer … » de manière presque inaudible. Il s’interrogeait donc sur la prochaine phase de sa spirale autodestructrice. Consulter ?! Il riait intérieurement à ce mensonge éhonté. « Pour ton bien. On veut que tu fasses cette putain de thérapie pour ton bien ». Un détail qu’elle avait consciencieusement omis de préciser dans son laïus de martyre. Il ne comprenait pas. Brennan non plus. Excepté qu’il était passé lui aussi par cette envie de solitude, ce désir de disparaître, de ne plus souffrir, par cette peur d’affronter les évènements passés … Mais Eli ne voulait pas l’entendre. Elle semblait vouloir gérer la situation seule. Ou alors souhaitait-elle seulement lui faire endurer ce qu’il lui avait fait vivre par le passé. Coup pour coup.

C’était douloureux de la voir ainsi, les larmes coulant sur son si beau visage, luttant pour ne pas la serrer dans ses bras. Ils devaient parler. Elle devait extérioriser tout ce qu’elle ressentait vis-à-vis de lui. « Mais je veux comprendre Eli ! J’en ai envie, crois-moi ! » répondit-il alors qu’elle ne savait que le contredire, sans jamais lui apporter la moindre réponse concrète « Pour que tu t’exprimes enfin sur ce que tu éprouves ! Je veux que tu me hurles dessus tout ce que tu ressens, tout ce qui te détruit de l’intérieur ! Je … Je ne sais plus comment faire pour t’aider ! ». Il détourna finalement le regard « Tu n’as pas idée à quel point tout ça est de ma faute ». Il en avait conscience. Il s’en voulait chaque jour depuis qu’elle s’était fait poignarder, mais il apprenait à vivre avec. Dans une dernière tentative désespérée, il la poussa jusque dans ses retranchements, en vain « Tu es surtout une morte en sursit si tu continues ainsi » et décida de quitter l’appartement avant qu’ils ne se fassent encore plus de mal.

Les jours qui suivirent, Ian lui octroya tout l’espace qu’elle avait exigé de lui. Plus de visite. Plus d’appel. Pas de message. Ce n’était pas pour autant qu’il ne veillait pas sur elle à distance. Bennie avait fait un travail extraordinaire avec la géolocalisation du portable à la belle brune. Ce fut ainsi qu’il la retrouva sur un banc dans la capitale et qu’il put prendre place à ses côtés, engageant une conversation polie. « Tu le lui diras » répondit-il simplement avant de sourire. Son hésitation laissait supposer qu’elle continuait à prendre les médicaments… « Je croyais que tu avais arrêté de fumer ? » demanda-t-il au lieu de répondre dans l’immédiat à sa question. Il se demandait sur quoi encore elle lui avait menti. « Ton portable » et ajouta aussitôt « Ne commence pas à me crier dessus. Je voulais seulement être sûre que tu allais bien, et vu que tu ne veux plus de moi dans ta vie, c’était soit ça, soit engagé un type pour te suivre. J’ai trouvé ça moins invasif » se justifia-t-il en lui adressant un sourire et posa son dos contre le dossier du banc « Qu’est-ce que tu fais ici ? ».



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Elionor Griffins
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Ian voulait qu’elle s’exprime… qu’elle lui explique son mal-être… « -je peux pas ! J’y arrive pas ! C’est là ! » elle montra sa tête et puis posa ses deux mains sur sa poitrine : « -et là ! ça m’étouffe de l’intérieur. J’arrive pas à le faire sortir… » elle ne parvenait pas à y voir claire. C’était pour ça qu’elle gobait ces pilules à longueur de journée, pour que ça s’apaise, que ça se calme et qu’elle parvienne à avoir un peu de tranquillité. Sans, elle avait envie de s’éclater la tête contre les murs. « -mais je t’ai pas demandé ton aide bordel ! » quand est ce qu’il allait s’en rendre compte ?! « -non Ian… non… je t’interdis de penser ça comme ! Tu m’entends ? Je veux pas. Tu dois pas… ne fais pas ça… » elle ferma les yeux en pleurant de plus bel. « -c’était déjà là… bien avant toi… bien avant nous... » il ne devait pas porter le poids de la culpabilité. La fin de conversation fut amer et douloureuse…

Eli n’eut d’autre choix de faire cette première séance avec le docteur Wyatt. Elle ne porta pas du jugement sur ses compétences. Elle trouva seulement peut-être peu judicieux qu’elle soit également la thérapeute d’Ian. Quoi que… de toute manière Eli n’était pas prête à faire sortir tout ça. Elles pouvaient rester des heures à se regarder dans le blanc des yeux, elle n’avait pas l’intention de dire quoi que se soit. Elle ignora d’ailleurs le second rendez-vous. L’esprit troublé, elle finit par s’installer sur un banc en face de la maison de repos où se trouvait sa mère. Mais surprise Ian débarqua. « -c’est la seule… je l’ai taxé au chauffeur du taxi… » elle leva les yeux vers lui. « -c’est la vérité, t’as qu’à me fouiller. » elle regarda à nouveau l’établissement de santé de l’autre côté de la rue, avant de demandé comment il avait fait pour la retrouver. « -t’es sérieux ? » s’emballa automatiquement Eli. Elle sera les dents. Bien sûr ! Elle devait fermer sa gueule. « -t’es au courant que c’est illégal au moins ? Et ton pote il sais aussi qu’il peut avoir des ennuis avec tes idées de génie ? » comme si elle allait se gêner pour lui en attirer.

Un putain lui échappa. « -je suis venue voir ma mère. » répondit Eli du tac au tac. Ian ne devait même pas être au courant que la mère d’Eli était encore en vie. Elle n’en avait jamais parlé. « -je l’ai pas revu depuis… depuis ton arrivé en infiltration… » ça faisait donc trop longtemps… « -enfin j’avais des nouvelles par le personnel soignant. Mais… je… je voulais la voir. » et elle était bloquée ici, sur ce banc. Parce qu’elle savait d’avance que la femme qu’elle allait trouvé là-bas, n’aurait aucune idée de qui elle était. Eli renifla tout en cachant ses mains dans les manches de son sweat. « -elle a… un Alzheimer précoce… » elle coinça ses deux mains sous son menton. « -d’après certaines études, ça arrive aux gens qui ont vécu de gros trauma… » Eli ferma les yeux. « -je sais même pas ce que je fou ici… » soupira la jeune femme avant de se mordre les lèvres.


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Ian Edwards
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Ce n’était pas de gaieté de cœur que Ian se montrait aussi violent par les mots, d’autant plus avec Eli. À chaque parole blessante, il avait l’impression de lui faire du mal gratuitement. C’était une horrible sensation qui lui lacéré le cœur. Mais il voulait seulement qu’elle exprime ce qu’elle éprouvait, ce qu’elle avait enfoui au fond d’elle durant toutes ces années et qui la dévorait de l’intérieur, au point de la détruire peu à peu. Ian avait la sensation qu’ils étaient au bord du précipice, la tenant du bout des doigts, tout en sachant qu’à tout moment, elle pouvait lui échapper et sombrer dans la pénombre sous leurs pieds. Mais rien n’y faisait. Eli ne se sentait pas prête à mettre des mots sur ses traumatismes, sur ses craintes et ses douleurs. « Tu dois aller voir la thérapeute, elle saura t’aider… ». Il y croyait fermement parce qu’elle était parvenue à faire des miracles le concernant. Il avait réellement besoin qu’elle accepte l’aide du Docteur Wyatt, parce qu’il ne parvenait plus à savoir comme lui pouvait l’aider à affronter toutes ces épreuves « Je ne peux pas faire autrement ! Tu compte pour moi, quand est-ce que tu vas le comprendre ? Je ne peux pas t’abandonner encore fois ! » avait-il crié comme un cri du cœur. Il voulait qu’elle l’entende, même si c’était difficile pour elle. D’autant plus que Ian se sentait responsable de son état. Il releva son regard pour croiser les prunelles embrumés de la belle brune qui pleurait après son aveu. Il était assaillit par la culpabilité et la voir ainsi, si vulnérable, ne faisait que croître ce ressentiment qui lui pesait au quotidien « Tu as été abimée par ton passé, et je t’ai assené le coup fatal … ». Mais la conversation devint plus difficile, plus acerbe et Ian décida de quitter l’appartement… Ne serait-ce que pour sauver les derniers fragments de leur relation.

Contre toute attente, Eli avait rencontré leur thérapeute une séance. Tenue au secret professionnel, elle n’avait rien dit de plus, mais ça avait permis à Ian de croire qu’elle pouvait finalement guérir… Qu’elle s’accrochait à la vie. Enfin, c’était jusqu’à ce qu’il reçoive l’appel l’informant qu’elle n’était pas venue à la deuxième rencontre. Il ne mit pas longtemps à la géolocaliser, la trouvant assise sur un banc, à fumer une cigarette qu’elle avait emprunté à un chauffeur de taxi « Je te crois » répliqua-t-il simplement. Bien évidemment, la belle brune l’interrogea sur le pourquoi du comment il était arrivé jusqu’à elle. Son portable. Sans grande surprise, elle ne se montra pas particulièrement ravie d’apprendre qu’il la surveillait à distance « Oh c’est bon ! Je t’ai laissé respirer je crois, alors je peux au moins m’assurer que tu es toujours en vie ». Il ne voyait pas où était le mal « Je ne passe pas non plus mon temps à t’espionner. Je voulais seulement savoir où tu te trouvais quand Wyatt m’a appelé. Contente ? » et détourna le regard pour observer les alentours. Il émit un petit rire et tourna de nouveau la tête en sa direction « Tu vas faire quoi ? L’accuser de viol lui aussi ? Oh non ! J’ai mieux ! De violer ton intimité. Bon plan. Tes idées à la con t’ont bien aidé la fois dernière ». C’était cynique, bien évidemment. Il reporta son attention sur la rue où ils se trouvaient.

La jeune femme aurait pu lire la surprise dans ses prunelles sombres si elles n’étaient pas masquées par sa paire de lunettes de soleil « Ta mère ? » et la laissa poursuivre. Cela faisait presque un an qu’elle n’avait pas revu sa mère. Il fronça les sourcils quand elle évoqua la présence d’un personnel soignant « Elle est malade ? » et il apprit ainsi qu’elle était atteinte d’un Alzheimer précoce. Une maladie qui n’épargnait personne. Pas même les proches. « Je suis désolé » souffla-t-il avec douceur. Il se montra silencieux, peut-être parce qu’il n’avait pas idée de ce qu’il pouvait dire dans une telle situation. Ian lui saisit la main et se leva du banc « Viens. On va lui rendre visite » et posa son regard avec tendresse sur elle « Même si elle ne te reconnais pas aujourd’hui, toi tu sais qui elle est. Tu passes du temps avec ta maman, et elle sera heureuse d’avoir de la compagnie ». Il retira sa main de la sienne, et la glissa dans son dos « Juste une petite heure et on va boire un café ensuite. Tu pourras me le jeter à la gueule si ça te fait plaisir ».

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Je te crois… c’était bien la première fois qu’il lui disait cela depuis que leurs chemins c’étaient de nouveau croisés. Elle apprécia. Même si elle ne faisait que mentir à tour de bras. Pour cigarette, elle disait vrai. Même si cela lui manquait atrocement, elle se disait, débilement sans doute, que c’était déjà une petite victoire. Lorsqu’il lui annonça la vérité sur le fait qu’il suivait ses déplacements grâce à son téléphone, la réaction d’Eli ne tarda pas. « -y avait d’autres moyens de t’en assurer ! » il n’avait pas le droit de faire ça. « -ah parce qu’elle doit t’appeler toi ? De mieux en mieux… » elle avait la sensation d’être fliqué à longueur de temps. « -t’en a d’autres qui te fond des rapports ? Mon kiné ? L’infirmière ? Elle t’a prévenue qu’elle passait trois fois par semaine maintenant ? » oui, elle avait écouté son conseil ! Il allait pouvoir sourire et être contant ! « -putain mais tu vas pas me lâcher avec ça ? Tu veux des excuses ? » elle haussa les sourcils : « -ok très bien. Je suis désolée ! C’était débile, irréfléchie, complètement con et malsain. Je suis qu’une pauvre conne doublé d’une salope… c’est bien ce que tu as sous-entendu l’autre jour n’est-ce pas ? » rah mais qu’est ce qu’il pouvait lui taper sur le système en à peine cinq minutes.

Elle finit par répondre à sa question sur sa présence sur ce banc. « -c’est ce que je viens de te dire. » oui, sa mère. Lorsqu’il avait reposé une question débile, elle le regarda comme s’il était con et ajouta : « -je parle un langue que tu comprends pas ? » puis elle confirma : « -oui, depuis trop d’années déjà. Elle m’a eu jeune, cette saloperie aussi… » pas même soixante ans… Le trauma… c’était elle. Eli se considérait comme responsable de la maladie de sa mère. Elle regarda Ian se lever : « -quoi ? Non… je sais pas… » elle ne savait pas si c’était une bonne idée. « -si seulement elle capte qu’elle a de la compagnie… » marmonna Eli. Elle allait déjà mal, trop mal. Pourquoi est ce qu’elle voulait s’infliger cela en plus ? C’était si douloureux de voir sa mère ainsi. Perdue dans le vague, lui demander qui elle était… « -je sais pas si j’en aurai la force… » elle parlait du café dans sa gueule.

En entrant dans l’établissement, elle eut un léger mouvement de recul. Mais la personne qui se trouvait à l’accueil lui demanda si elle pouvait les idées. « -je… je viens voir Eline Griffins… je… je suis sa fille. » la femme en face d’elle sembla surprise, mais elle sourit et les invita à la suivre. « -elle va être heureuse d’avoir de la visite. » sans blague… Eli adressa un sourire forcé à la femme, avant de s’immobiliser. Sa mère était assise prêt d’une fenêtre, regardant au travers, les fleurs ou le vide, Eli ne savait le dire. La belle brune, se passa les deux mains sur les joues, tira sur sa pull et chercha un petit peu de courage pour faire le premier pas. « -madame Griffins… vous avez de la visite. C’est votre fille qui vient vous voir. » Eli eut l’espoir débile de voir sa mère sourire et la reconnaitre. Dans le regard de sa mère, il n’y avait que du vide… cela lui déchira le cœur. Comme à chaque fois. Eli jeta un bref regard à Ian, puis elle osa s’avancer. « -bonjour maman… c’est moi… Eli… je suis désolée de ne pas être venue te voir plus tôt… » elle osa poser sa main sur celle de sa mère et celle-ci sourit. « -Eli… c’est un joli prénom… » à nouveau les larmes montaient dans les yeux de la jeune femme. « -tu… tu regardes dehors… tu veux qu’on sorte un peu ? » sa mère hocha lentement la tête avant de regarder Ian. « -oh… » souffla Eli. « -je te présente Ian… c’est mon… » elle se pinça les lèvres. « -c’est une personne très importante pour moi. » elle ne savait plus exactement comment le définir.
Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
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Ian Edwards
J'ai 42 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis formateur au FBI et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparé et je le vis, très mal.

A venir ...

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Sans réelle surprise, Eli condamna son idée de la surveiller à son insu. Toutefois, à l’issue de leur dispute, cela lui avait semblé être la seule alternative possible pour continuer de veiller sur elle. Ce fut à son tour d’être confus vis-à-vis des propos de la jeune femme « Ah bon ? Et lesquels Eli ? Tu ne veux plus me voir et tu ne veux pas de mon aide ». Avait-elle oublié leur conversation houleuse dans son appartement ? Parce que lui, non. « Je lui ai demandé de me tenir informé ». Ce n’était pas la faute du Docteur Wyatt, et dieu sait qu’il avait dû faire preuve de persuasion pour parvenir à la convaincre du bien-fondé de sa demande. Il resta interdit un instant quand Eli lui confia que l’infirmière avait triplé ses visites à son domicile. Une ébauche de sourire étira alors les lèvres de l’agent « Trois par semaine ? Je… l’ignorais », mais il était ravi de l’apprendre. Finalement, Eli tentait de s’en sortir. C’était tout ce dont il désirait dans la vie. « Maintenant que tu proposes, oui, j’aimerais bien » renchérit-il ensuite avec espièglerie. Parce qu’après tout, elle ne s’était jamais réellement excusée de l’avoir accusé d’être un prédateur. Des excuses à demi-teinte, une fois encore, parce que lui aussi n’avait pas été dès plus cordial avec la belle brune. Il avait également tenu des propos désobligeant à son encontre. Il ouvrit la bouche, la referma, puis finalement répliqua « Tu sais bien que je ne le pensais pas une seconde Eli, j’essayais de … » et poussa un soupir « Je suis désolé. Je n’aurais pas dû ». Il ne l’avait jamais perçu ainsi. Il avait seulement voulu la pousser dans ses retranchements, et d’une certaine manière, ça avait été utile. Elle semblait vouloir fournir les efforts nécessaires pour s’en sortir.

« Ça t’étoufferais d’être un peu gentil ?! » parce qu’il avait la sensation de ne pas être réellement le bienvenu sur ce banc. Mais ça devenait une constante avec Eli. « Va te faire foutre ! » renchérit-il ensuite tout en détournant le regard. Il tentait de se montrer bienveillant à son égard, et voilà ce qu’il récoltait. Elle avait réellement le don de le sortir de ses gongs ! Ce n’était pas possible ! « Elle a voulu oublier ton père » ou le fait que son unique fille avait dû tuer son géniteur pour les sauver l’une et l’autre. Ian finit par se lever, glissant sa main dans la sienne « Moi je sais » lui souffla-t-il avec douceur, « Peu importe. Au moins tu seras venue la voir. Allez, viens. Je reste avec toi » et glissa sa main dans le dos pour la conduire jusqu’au centre « D’aller boire un café ? Ou de me le jeter à la gueule ? » demanda-t-il avec un petit sourire en coin. Ian l’accompagna jusqu’à l’établissement, restant aux côtés de la belle brune jusqu’à ce qu’ils arrivent jusqu’à sa mère. Il garda cette fois-ci ses distances pour leur laisser un peu d’intimité. Il observa les deux femmes et le lien entre ces dernières était indéniable. Elles se ressemblaient. Sa mère semblait si douce privée de ses souvenirs. L’attention de la vieille femme se porta ensuite sur lui et ne sut quoi répondre. En entendant les mots d’Eli, il couva du regard cette dernière avec tendresse. Très importante. « Je suis un ami » répondit-il et ajouta en posant sa main sur le bras de son ex-petite-amie « Je reste ici. Si tu as besoin… » et désigna un fauteuil à proximité.


Charly
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Charly
Lun 13 Mai - 12:01

Elionor Griffins
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« - oh parce que tu écoutes enfin ce que je te demande ? Depuis quand ? » elle leva les yeux aux ciel. « -laisse-moi rire. » s’il voulait s’assurer qu’elle était vivante, il était capable de venir l’observer avec des jumelles en bas de chez elle ! De paye run livreur afin qu’il lui fasse un rapport après avoir déposé une pizza. Ian ne manquait pas de ressource de ce côté-là. « -très professionnel de sa part… » ironisa de nouveau Eli. Elle savait que ce n’était pas une bonne idée qu’elle voit la même thérapeute que lui ! « -ah bon tu l’ignorais ?! » avait elle renchérit comme s’il venait de lui mentir, poussé dans cette conversation de tac au tac. Elle capta ce qu’il venait de dire. « -pourquoi tu souris ? » avait elle ensuite demandé en plissant les yeux comme si elle n’aimait pas ça. C’était faux, elle avait toujours adoré son petit sourire en coin taquin. L’accalmie de dura pas longtemps, Ian remis sur le tapis les fausses accusations qu’elle avait déposé contre lui. Elle s’emporta de plus belle. Mais elle constata qu’elle était allée trop loin, alors elle ferma sa gueule quelques secondes, avant de dire : « -je sais… » avant d’ajouter sans le regarder : « -je te demande pardon. Je sais que je t’ai blessé. Plus que ça même. J’avais… j’avais pas les idées claires… » comme si c’était le cas là tout de suite ! Elle précisa cependant un : « -je suis sincère…. » parce que ça, c’était la vérité. Elle était désolée. Vraiment désolée.

Mais Eli restait Eli et même en parlant de sa mère, elle ne pouvait s’empêcher de chercher Ian. Là tout de suite, sur ce banc, son va te faire foutre lui fit presque du bien. « -toi aussi. » avait elle répliqué, avant de poursuivre ses explications qui elles, lui ruinaient le cœur. « -ou sa fille… » souffla Eli en se torturant toute seule. Ian l’entraina avec lui et elle finit par accepter, malgré la peur qui lui vrillait le ventre. « -de te le jeter à la gueule. » Rapidement, ils furent conduit à cette femme qui avait été sa mère. Le cœur d’Eli se serra de la voir ainsi. Malgré tout ce qu’elle pouvait lui faire endurer, Ian était là. Alors elle profita des présentations pour lui faire passer un message. C’était plus simple de le dire comme ça. Un hochement de tête dans sa direction. Une heure plus tard, Eli ressortait de la maison de repos le cœur en miette. C’était si douloureux… Après avoir prit place à la terrasse d’un café, elle demanda à Ian, en se grattant le sourcil comme mal à l’aise : « -elle a donné une autre date ? » elle osa un regard vers lui : « -la doc… » Eli avait baratiné Ian durant une bonne heure. Elle lui avait confié être prête. Qu'elle ne voulait pas finir comme sa mère. Qu'elle devait le faire, elle l'avait comprit. Sur le coup, elle y croyait elle aussi.

La date était fixée la semaine suivante. Malgré les bonnes résolutions qu’Eli s’était fait miroiter dans sa tête, lorsque le docteur Wyatt passa la porte de son appartement, elle n’était pas plus décidé à ouvrir la bouche. La visite fut écourtée et la sentence tomba. Eli n’était pas apte à rester chez elle. Elle devenait un danger pour sa propre sécurité. La doc la faisait admettre dans une maison de repos afin de suivre une thérapie intensive et obligatoire. Ainsi elle ne pourrait pas s’y soustraire. Lorsqu’elle quitta l’appartement, Eli prit son téléphone et composa le numéro d’Ian. C’était avec rage qu’elle avait hurlé : « -c’est toi qui tu as dit de faire ça ! Je suis pas cinglée Ian! Je t'ai dis que j'allais le faire! »

Manhattan Redlish
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Lun 13 Mai - 12:56

Ian Edwards
J'ai 42 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis formateur au FBI et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparé et je le vis, très mal.

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« J’essaie de faire des efforts. Tu pourrais quand même le constater et apprécier » si on omettait la violation flagrante de sa vie privée en traçant son portable pour s’assurer qu’elle était toujours de ce monde. « C’est bon ! Je n’ai pas non plus épié tes communications privées ». Il avait été raisonnable tout de même. Elle pourrait le souligner. « Elle ne l’a pas fait de gaieté de cœur, tu sais ». Il avait dû se montrer particulièrement persuasif pour obtenir ces informations à son encontre. Finalement, il avait eu de l’intuition, comme s’il s’était attendu à ce que ça se produise ainsi. Eli n’aimait pas recevoir de l’aide de quiconque, alors consulter un thérapeute… Enfin, c’était jusqu’à ce que cette dernière lui confie que l’infirmière prenait soin de ses blessures trois fois par semaine, évitant ainsi un début d’infection. Elle n’avait pas besoin de cela dans son état. Il fallait croire qu’il n’était pas le seul à écouter. Elle aussi. « Je ne suis que tes déplacements, je te l’ai dit ». Ian ne s’intéressait pas à ses échanges privés. Ça serait franchir une limite qu’il n’était pas prêt à franchir par respect pour la jeune femme. « Parce que tu m’as écouté » répondit-il tout en arborant son petit sourire en coin de satisfaction. C’était une petite victoire, mais ça restait une victoire à ses yeux. Ian voulait sincèrement qu’elle s’extirpe des bras de son passé et qu’elle avance. Même si ce n’était pas avec lui qu’elle souhaitait le faire, la savoir heureuse et épanouie serait un véritable réconfort pour lui. La quiétude de leur échange ne dura pas alors que l’agent remua le couteau dans la plaie vis-à-vis de l’accusation dont il avait fait l’objet par sa faute. Il n’avait pas été meilleur élève non plus, alors il s’excusa en premier. Il n’avait jamais voulu la blesser. Il ne l’avait jamais considéré comme une salope, tel était le mot qu’elle avait employé. Un sourire quand elle le rassura sur ce point. Elle savait. Et contre toute attente, la belle brune s’excusa à son tour avec une sincérité déstabilisante. Ian l’observa en silence quelques secondes, puis posa sa main sur la sienne un bref moment « Merci ». C’était tout ce dont il avait besoin. Des excuses. La page était définitivement tournée pour celui qui avait la rancune tenace.

La tête alignée au reste du corps, il lui accorda toutefois un regard en coin quand elle lui répondit, et en vint à esquisser un petit sourire. Il avait toujours aimé son répondant. Entre autre. « Tu es son plus beau cadeau. Tu ne devrais pas penser ainsi » souffla-t-il avant de se lever, l’encourageant à rendre visite à sa mère. Même si cette dernière ne la reconnaissait pas, ça restait un instant qu’elle devait partager avec elle. Au moins pour ses propres souvenirs. Au moment des présentations, Ian ne s’était pas attendu à ce qu’elle le désigne ainsi et son cœur se gonfla. Elle tenait encore à lui. C’était important pour lui de le savoir, de l’entendre. Il resta toutefois en retrait, et resta silencieux jusqu’à ce qu’ils prennent place à une terrasse de café « La semaine prochaine » répondit-il avec douceur. C’était une femme différente qui se trouvait face à lui, enthousiaste à l’idée d’aller mieux à l’avenir. Il avait sincèrement envie de croire la belle brune. Désespérément envie de la croire. Pourtant, il reçut cet appel une semaine plus tard et il ne comprenait pas ce qu’elle laissait sous-entendre « Eli ? Mais… Qu’est-ce qui se passe ? Eli ? Réponds-moi ». La conversation fut coupée et Ian appela alors la seule personne capable de lui apporter une réponse « Docteur Wyatt, dites-moi… » mais n’eut le temps de poursuivre qu’elle lui coupa la parole « Votre amie a réellement besoin d’aide Monsieur Edwards. Elle ne prend pas la parole, elle se renferme. Ça ne peut plus durer. Je suis désolée » et raccrocha, laissant l’agent complètement désemparé par la tournure des évènements. Et les promesses d’Eli ?! Elle voulait se soigner et … Un soupir lui échappa.

Le docteur Wyatt avait interdit tout contact avec l’extérieur les quatre prochaines semaines. Ian accepta à contrecœur. La savoir enfermée dans cet endroit, sans contact, sans proche à qui parler… C’était une torture pour lui aussi. Donc lorsqu’il fut autorisé à lui rendre visite, Ian fut au rendez-vous. Il lui avait apporté un ours en peluche, sans vraiment savoir si elle aimait ça. Il frappa à la porte de sa chambre, ouvrit la portière avec lenteur et lui adressa un sourire « Bonjour toi… » et tendit l'ourson « Je sais que tu n'as pas la main verte alors… » et le déposa sur le meuble à côté, et reprit place dans l’embrasure de la porte, l’épaule appuyée contre l’encadrement de la porte, une main dans la poche de costume « Je ne savais pas… Et … Je n’ai pas pu… ». Quoi dire ?! « Comment tu vas ? ». Oui, voilà. Autant revenir aux bases de la politesse.

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Lun 13 Mai - 16:41

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« -c’est pas l’impression que ça donne. » elle leva de nouveau les yeux au ciel avant de répliquer : « -il manquerait plus que ça ! Même si je ne sais pas ce que tu pourrais y trouver. » elle n’avait de contacte avec personne. Et c’était très bien comme ça. « -oh oui bien sûr, je t’imagine très bien la supplier. » tu parles ! Grâce à lui elle avait une cliente en plus. Elle n’attendait surement qu’une chose, qu’Ian parvienne à vraiment convaincre Eli de suivre cette putain de thérapie, histoire qu’elle puisse s’en mettre plein les poches avec des tonnes de séances. « -et bien tu as bien dû te faire chier. » elle n’était pas sortie de chez elle. Sauf aujourd’hui. Elle lui demanda pourquoi il avait ce petit sourire au coin des lèvres. En réponse elle soupira. Finalement, Eli en vint à lui présenter des excuses. De vraies excuses cette fois-ci. Malgré son mal-être, parfois elle avait de la lucidité. Elle savait qu’elle lui avait fait du mal et qu’il en souffrait. Qu’il faisait de gros efforts pour rester présent, pour lui faire entendre raison, lui faire comprendre qu’il tenait toujours et encore à elle. De là à encore l’aimer… ça, elle avait du mal à le croire.

Une semaine plus tôt, Eli avait abdiqué. Elle avait dit être enfin d’accord. Qu’elle arrête de lutter et qu’elle allait faire cette thérapie. Après tout, ça lui avait réussi à lui… Peut-être que cette docteur Wyatt était bonne dans son domaine. Seulement le temps entre les deux rencontres avait peut-être été trop long. Les résolutions d’Eli s’étaient étiolées face à la douleur physique et mentale. La décision fut prise sans son consentement. Pour la thérapeute, Eli devait se faire soigner, véritablement soignée et pour cela, il était impossible qu’elle reste chez elle. Elle précisa que des ambulanciers attendaient en bas, elle lui laissait une petite demi-heure pour faire un sac avec quelques affaires. De rage, Eli avait appelé Ian et lui avait hurlé dessus. « -tu me fais interner ! Je ne suis pas cinglée ! » mais comme si la psy l’avait prédit, les deux ambulanciers ne laissèrent pas le temps nécessaire à Eli pour déverser sa rage.

Coupé du monde durant quatre semaines… trois séances par semaines… La doc lui avait retiré les traitements. C’était la douleur qui avait déverrouillé la parole d’Eli. Elle avait trop mal, elle ne dormait plus… alors c’était avec colère et en hurlant que la seconde séance à l’institue s’était déroulée. Eli avait finit en nage et en pleure. Petit à petit, elle céda. Petit à petit, elle s’ouvrait. Certains sujets étaient encore verrouillés. Mais ça allait venir. Etape par étape avait dit la psy. Le chemin était encore long… Eli avait apprit que c’était Brennan qui avait demandé au docteur Wyatt de prendre des mesures drastiques. Ian n’y était pour rien.

Durant les dernières séances réalisées, elles avaient abordé la culpabilité mais aussi l’amour qu’Eli avait pour Ian. Elle avait parlé de sa peur de lui faire du mal, de la détruire, de ne pas être celle qu’il imaginait… sa nouvelle vie, dont elle ne pouvait pas faire partie… Aujourd’hui, elle savait qu’il venait. Le docteur lui avait dit. Elles avaient préparé cette visite ensemble. Pourtant Eli était angoissée à l’idée de le revoir. Elle avait peur de ses propres réactions. Lorsqu’il entra dans la pièce, elle était assise sur le rebord de la fenêtre, la tête contre le vitre, le regard perdu vers l’extérieur. Avec lenteur, elle avait tourné la tête pour le regarder. Un regard pour l’ours en peluche. « -le chocolat c’est bien aussi… » avait elle soufflé, avant d’ajouter un : « -merci… » aussi bref que peu audible. Elle l’observa en silence. Il n’osait pas entrer. Alors plutôt que répondre, elle dit : « -je vais pas t’agresser, tu peux entrer tu sais… » peut-être que maintenant qu’elle était ici, il avait de nouveau peur d’elle… « -je sais que c’est pas toi… » ajouta la belle brune affublé d’un jogging et d’un sweat gris. « -ça va… enfin je crois… » elle ne bougea pas, genoux sous le menton, tête contre la vitre, elle lui demanda : « -et toi… ça va ? » question qu’elle ne lui avait jamais posé depuis que leurs chemins c’était de nouveau croisés.

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