Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

« Mon ivresse à ta fièvre, nos souffles féaux » — ft. Rein

Basalte
Messages : 23
Date d'inscription : 07/03/2020
Crédits : Basalte

Univers fétiche : /
Préférence de jeu : Les deux
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Basalte
Aujourd'hui à 3:57

Katherine E.
Attenborough

J'ai 27 ans et je vis principalement à Londres, dans le quartier Mayfair, Angleterre. Dans la vie, je suis à la tête d'une entreprise dans l'industrie métallurgique depuis la mort de mon père, je possède plusieurs usines et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire mais il va me falloir trouver un époux, et il s'agit bien plus d'un devoir que d'une réelle envie.

Informations supplémentaires ici.
« Mon ivresse à ta fièvre, nos souffles féaux » — ft. Rein Arabesque

« Voilà ce qui arrive lorsque on met une elle buterait peu si subtilement sur le mot, quand sa pensée irait plus vite que sa langue que trop habituée encore à cingler de réprimandes femme au pouvoir... Avec tout le respect que je vous dois lady Katherine, feu votre père n'aurait pas- » le ton sec et sévère de la vieille servante fauché en son milieu par tout le tranchant de la jeunesse.

« Avec tout le respect que vous me devez Hortense », l'interromprait la jeune femme d'une voix calme et plus haute que la sienne, autoritaire dans toute la souplesse que lui conférait sa prosodie particulièrement étudiée, « Vous laisserez à mon seul soin de gérer les affaires qui sont les miennes, et ce comme bon me semble ; je n'ai pas souvenance que vos attributions s'étendent à ces domaines-là, ni même que votre position ne vous permette de remettre en question mes décisions, sauf à dire, peut-être, que mon père vous ait prise pour épouse dans le plus grand secret ? » prononcerait-elle, ses traits se mouvant de subtiles, délicates & limpides expressions en leur temps, marquant ses mots d'un non verbal aussi précis qu'acéré, et concluant d'un sourcil haussé quiet comme pouvait l'être un fauve alangui. Son regard, lui, rivé sur elle tout du long.

Miss Doyle froncerait notablement les sourcils d'une vexation & d'un agacement clairs. C'était là un sujet particulièrement sensible et la source de bien des railleries lorsque la baronne n'était encore qu'une jeune fille ; fondées et si faciles. Comme une plaie que l'on asticoterait encore et encore. Elle bouillonnerait intérieurement.

Tant qu'elle en écorcherait les convenances à l'angle de son arcade hérissée, à défier du regard celle qui désormais était la maîtresse des lieux et à se mordre la langue pour ne pas rétorquer. Le pli qu'elle avait entre ses deux yeux noirs, ridé, fatigué par les années, surmontant un nez fier et étroit, avait d'aussi loin que Katherine s'en souvienne toujours été le même – toujours aussi rigide et mauvais. Seule la ligne de sa chevelure, en tout temps tirée et coiffée d'un chignon sobre, avait perdu de son éclat de jais à la faveur d'un gris terne,  délavée par les années de services et les épreuves imposées par la jeune blonde d'alors, de bonne guerre. Un sillon creusé des années durant à épuiser la pauvre femme, et des rides presque comme des cicatrices de guerre. Elle y avait toujours trouvé une certaine satisfaction, d'ailleurs, quand la sévérité de la rombière se brisait à son tempérament indomptable, et que l'épiderme laiteux de cette Irlandaise pure souche se chauffait d'un carmin au goût de victoire, quand aux lèvres de la juvénile dame de fer en devenir, magnifiquement, se peignait une moue glorieuse. Mais si la malice naturelle de la blonde était de notoriété commune, son penchant pour l'insolence, le manque de respect manifeste qu'elle s'évertuait à entretenir & à toujours plus affiner –à perfectionner– quant à lui n'avait jamais relevé de la malfaisance. Cela avait souvent même été le contraire.

Non – leurs inimitiés n'avaient jamais, au fond, été dues au mauvais sang de Katherine, l'eut-elle entendu à maintes reprises, martelé à son insolente résistance, lorsque cela ne faisait pas l'objet de complaintes auprès du beau maître son père, au détour d'une tentative désespérée de la servante de se hisser au rang de pauvre victime... A défaut de pouvoir s'abaisser à celui d'horizontale opportuniste. Mais bel et bien de celle qui, trop longtemps, avait attiré sur elle les facéties de la jeune femme, et forgé au feu réprouvant l'injustice qui brûlait en elle une farouche combattivité. A certains égards l'aristocrate l'en remerciait. Elle y avait affûté ses armes, sa finesse. Perfectionné son audace et découvert les limites des limites, comme d'un doigté de maître l'on pousserait avec patience et attention les goupilles d'un cadenas jusqu'à atteindre la perfection ; un subtil équilibre entre bellicisme relevant de l'Agôn & courtoisie toute vipérine, qui à bien des égards pouvait ouvrir des portes. N'était-ce pas de ça que les affaires et le monde de l'aristocratie étaient faits ? Des traîtres, des opportunistes ; qui comme le disait Shakespeare en son temps, drapaient la vile nudité de leur scélératesse sous quelque vieux haillons volés à l'évangile, et passaient pour Saints à l'heure où ils jouaient au Diable. Ceux-là portant leur titre comme égide, et dont l'honneur bafoué pouvait se montrer fort tranchant, se devait d'être manipulés avec précaution et travaillés à la lumière d'une certaine forme de prudence.

Katherine observerait un silence, tant à dessein de laisser la servante réfléchir que d'y faire peser tout le poids de son autorité nouvelle et absolue, reprenant lorsque Miss Doyle s'apprêterait à rétorquer, sans égard pour le fond de sa pensée. Elle n'en avait cure, car déjà bien que trop soupé de ses mots bien trop amers et dans la finalité que trop émoussés désormais. Trop pour que son esprit ne trouve encore quelque plaisance à jouter, elle qui vivait pour les bons mots, l'intellect, le défi, et vibrait que son esprit se confronte à ce qui était digne de lui. La blonde n'éprouvait pas même l'envie de la tourmenter en réponse à des décennies de mépris & de jalousie qu'Hortense nourrissait à son égard. Quel intérêt y avait-il à cela ? Elle ne lui tenait pas rigueur du traitement qu'elle avait reçu, pas plus qu'elle ne portait de jugement particulièrement défavorable à son encontre. Il lui fallait, simplement, tourner la page. Son règne commençait, le deuil comme voile et les enseignements d'acier de son père comme les châsses d'une couronne. Et elle les sertirait, une à une, sur le chemin de sa gloire, en laissant son passé derrière elle. Il n'y avait plus aucun filet de sûreté. Seulement elle et son ambition libérées.

Et par tout ce qui était sacré, que c'en était délicieusement grisant...

« Vous allez apporter ceci à Miss Hawthorn, voulez-vous ? », désignant de son minois pivotant en direction de la table un petit paquet de papier brun, noué de simples ficelles, sur lequel reposait une enveloppe – tout deux scellés à la cire rouge & frappés du sceau de sa famille. « Suite à quoi vous rentrerez chez vous. »

L'étonnement pourrait se lire aux traits de la servante, dont les sourcils se relâcheraient immédiatement dans une sorte d'incompréhension qui irait jusqu'à casser la tension de ses épaules, qui s'affaisseraient comme un poids ralenti dans sa chute par un ressort. Katherine poursuivrait

« J'ai pris soin de rédiger une lettre de recommandation à l'égard de vos nombreuses années de bons & loyaux services, et vous ferai verser l'équivalent de deux semaines de salaire afin que vous puissiez confortablement retomber sur vos pattes. »

L'expression de la vieille Irlandaise se préciserait soudainement à la réalisation, mais Mademoiselle Attenborough la couperait à nouveau

« Je vous libère de vos obligations à compter de la bonne réception pour l'orphelinat de ce colis. De grâce, ne versons pas dans le conflit stérile. Vous saviez que ce jour arriverait depuis longtemps. Tout a déjà été dit. Vous pouvez disposer. »

Et à Miss Doyle d'obéir, récupérant le petit paquet sous son bras ainsi que l'enveloppe avant de disparaître sans un mot ni même un geste. Le regard courroucé, bafoué, mais pourtant résigné. Il s'agissait d'un mal pour un bien. Elle qui n'était jamais parvenu à faire plier la jolie blonde dans ses plus jeunes années se serait condamnée à de furieux retour de bâton, dans une guerre qu'elle n'aurait pu gagner désormais. Et, si elle ne l'admettrait sûrement pas de sitôt, écrasée par son propre égo, elle remercierait le temps venu & son propre deuil passé son ancienne maîtresse.

5 maitrois jours plus tard
« Mon ivresse à ta fièvre, nos souffles féaux » — ft. Rein Arabesque

Le printemps était juvénile mais déjà les maisonnées s'activaient. Aux balcons des habitations, les bonnes secouaient les tapis, ouvraient les fenêtres pour aérer & laisser l'air pur rentrer, alors qu'elles procédaient au changement des draps et à chasser la vilaine poussière qui réalistiquement n'avait pas le temps de se former. Le pollen ferait peut-être davantage de victimes, quand les premières fleurs viendraient à éclore, et que Katherine se régalerait du parfum des mimosas, une tasse de thé non loin. Mayfair était idéalement situé pour cela. A l'Ouest du centre-ville, le quartier bénéficiait d'un immense parc tout comme d'air particulièrement frais ; soufflant en direction des quartiers Est dévolus aux ouvriers et à l'industrie, où les cheminées au charbon tournaient à plein régime toute la journée durant. Crachant de hauts panaches de fumée qui salissaient, à grands renforts d'un peu à la suite d'un peu, les façades blanches d'une couche de suie épaisse. Le smog se tenant entre les ruelles comme les treize doigts patients de la Fatalité, où les poumons comme les espoirs des moins fortunés que les moins fortunés devaient être bien sombres. Les travailleurs, eux, s'ils ne vivaient dans le faste, étaient au coeur de cette révolution industrielle en marche ; ils étaient les rouages de cette mécanique au nom de progrès, d'évolution, de futur. Ils étaient les bâtisseurs de l'Angleterre, dans l'ingratitude, souvent, des plus hautes sphères.

La différence entre Mayfair & Bermondsey était claire – et la baronne en était consciente. Elle réprouvait au fond d'elle-même que certains puissent jouir du confort quand d'autres étaient voués de par leur seule naissance à la peine & l'épuisement. Katherine n'irait pas jusqu'à vouloir être déchue de son piédestal, dépossédée de ses privilèges, en aucun cas ; mais elle ne pouvait pas non plus détourner le regard de la misère lorsque entre ses mains siégeait le pouvoir. Chacun faisait avec ce qui lui était donné, et elle, oh elle était de ces forgeronnes aux talents protéiformes maniés d'une volonté de fer.

Mais toute dame se devait d'avoir ses supports, quelle qu'en était la nature. Il lui fallait pouvoir se reposer sur des bases solides. Et à présent que Miss Doyle n'était plus à son service, il lui fallait trouver une remplaçante ; quelqu'un de jeune & de vif, à l'esprit affûté et capable d'apprendre. Quelqu'un qui comprenait les tourments des classes les plus pauvres et pourrait demeurer à son côté dans chaque moment du quotidien. Un bras droit.

Elle avait donc prit le pas de faire paraître dans le journal de Londres une annonce d'offre d'emploi. Son nom transcenderait le papier, le déchirerait presque, tant les nouvelles allaient vite. La mort de lord Henry Attenborough avait gagné les quartiers ainsi que les châteaux comme une trainée de poudre, de Buckingham et ses aristocrates à la basse-ville noircie par le charbon et l'oubli. Elle trouverait la perle rare.


« Recherche femme de chambre, de 20 à 30 ans, sachant lire écrire et parler à minima une langue étrangère de préférence, vive d'esprit et capable d'une grande adaptation. Curiosité et détermination sont essentielles. S'adresser à Lady Katherine Attenborough, 105 Park Lane, Londres. Toute candidature sera étudiée avec la plus sincère attention. »


« Mon ivresse à ta fièvre, nos souffles féaux » — ft. Rein Arabesque
« Mon ivresse à ta fièvre, nos souffles féaux » — ft. Rein
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