Danny KingJ'ai 19 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis étudiant en design et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt pas bien.
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froy gutierrez © ILYRIA Je suis presque angoissé pour lui quand il me parle de retrouver ses potes. En réalité c’est une situation que j’ai jamais connue moi-même. Je triche un peu avec ce truc, j’ai jamais vraiment fait de coming out. Je l’ai jamais vraiment caché, en partie à cause d’Anna qui m’a percé à jour depuis le day one et qui en parle super facilement. Du coup moi aussi j’en parle super facilement. Peut-être que c’est pas officiel pour mon père, j’sais pas. Ça fait trop longtemps que je l’ai plus vu puis j’ai pas envie de parler de ça avec lui, je sais qu’on sera pas d’accord. Bref, je chasse ces pensées. « Au pire tu lui dis la vérité mais tu restes vague sur le genre. » J’hausse les épaules. Je sais que les mecs hétéros, ils se font des high five et tout ça quand l’un des leurs revient de ce genre de trucs. Ça s’trouve ce sera pareil pour lui, ses potes seront contents et tout. Quand je lui demande s’il a mon numéro, il secoue la tête et me tend son téléphone. « Ouais… On garde contact… » J’ai envie de m’inscrire à « Danny <3 » mais j’enlève le cœur. Je me dis que c’est pas hyper sympa, genre si ses potes tombent là-dessus y a moyen de dire que c’est moi qui suis con mais quand même, le sujet est trop sensible pour que ce soit vraiment marrant. Je peux pas m’empêcher, par contre, de lui faire remarquer que la vie serait plus simple s’il était out. Pas à l’aise du tout, il ne s’étale pas sur le sujet. Tant pis, moi j’aurais fait ma part. Son téléphone vibre dans mes mains et, sur le haut de l’écran, je vois passer quelques messages alarmés. Mais je suis pas trop concentré : mon regard est attiré au-delà de l’écran, vers Hunter qui est en train de se rhabiller. Je m’envoie rapidement un SMS à moi-même avec son portable pour que j’aie aussi son numéro. « On garde contact. », il dit encore une fois quand il a fini de s’habiller et qu’il me reprend son téléphone des mains.
On se regarde quelques secondes et tout ça a bien trop le goût d’adieux définitifs. Jusqu’à ce qu’il revienne sur le lit pour m’embrasser. Je réponds au baiser, j’en profite aussi. Tellement que j’envisage de le retenir et de le déssaper à nouveau. Mais non, je le laisse se détacher. « Texte moi. » Je souris. Ça a l’air de lui tenir à cœur parce que c’est que, mine de rien, c’est comme s’il me disait une troisième fois qu’on allait garder le contact. « Promis. », je lui dis, juste avant qu’il ne se taille pour de bon. Je ressens son absence pendant une seconde, allongé nu et seul sur le lit, puis je saute sur mes pieds pour me rhabiller. Aller, hop, la fête continue. Je passe me laver les mains aux toilettes puis je redescends me mêler à mes potes. « Danny ! T’étais où... ? » Mes lèvres commencent à peine à s’étirer que mon ami ajoute : « Non c’est bon laisse tomber, je veux pas savoir. Qu’est-ce que tu bois ? » Je ris, je me prends une bière et la soirée reprend. Je vois Hunter passer dans mon champ de vision, visiblement en se dirigeant vers la sortie et je m’efforce de ne pas le suivre du regard. Est-ce qu’il rentre chez lui ? Qu’est-ce qu’il a dit à son pote ? L’alcool et la musique finissent par chasser ces questions de mon esprit.
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