Est ce que ma question l'a mise mal à l'aise ? C'est l'impression que j'ai durant les quelques secondes qui suivent où elle semble plus intéressée par son verre que par la réponse à me fournir.
Aura me dit qu'elle espère pouvoir partir au Québec , un jour. Ce n'est pas si loin des États-Unis , effectivement. Quant à sa raison de partir elle me dit simplement avoir voulu quitter le cocon familial. Elle avait besoin de mettre de la distance entre elle et sa famille pour mûrir si je comprends bien ?
D'accord , pourquoi pas ? Mais , au point de changer de pays ? De mettre plusieurs milliers de kilomètres entre eux ? Enfin , ça ne me regarde pas vraiment. Je ne vais donc pas insister.

"C'est courageux comme décision." , je suis sincère. S'adapter à une nouvelle contrée , toute seule , ça n'a pas du être évident. Probablement difficile.
Sa remarque sur les favelas est une blague , j'espère ? Non que ça me fasse particulièrement peur avec ma double vie. Je préfèrerai éviter, ceci dit.

"Tu pourrais me traîner dans des endroits plus sympathiques du Brésil non ?" , je répond avec un sourire en coin. Je hausse ensuite les épaules à sa question. Je n'ai pas vraiment de lieux favoris. Je ne me déplace pas tant que cela , en dehors du boulot. Et , dans ce cadre , je n'ai pas le loisir de prendre du bon temps.

"Je n'ai rien d'original à te conseiller. J'aime beaucoup ce restaurant ça tu l'as compris." , parce que manger c'est important mine de rien. "Sinon pour te servir un bon cliché je vais souvent à Central Park." , comme,bon nombre de New-Yorkais et de touristes étrangers. Rien d'original , comme je lui ai dis.

"Qu'es ce que tu préfères faire pour te détendre justement ? Magasins ? Promenades ? Ou musées ?" , j'ajoute avec un sourire. Je dois bien avouer que je je ne suis pas le genre à passer mes journées dans ce genre d'endroits mais peut-être qu'elle apprecie plus la culture que moi ?

« Tu pourrais me traîner dans des endroits plus sympathiques du Brésil non ? »

J’éclate de rire à sa question. Les Favelas sont réputées pour être le repaire des bandits et je ne peux le nier. Mais on y fait de sublimes rencontres. Le Brésil profond, la culture. Il faut savoir y trouver la bonne protection le temps de quelques heures. Je fais semblant d’être offusquée.

« Ce sont de sublimes endroits non mais ! Tu peux mourir à tout moment mais en dehors, c’est une enrichissante visite ! Mais promis, je t’emmènerais sur les plages avec des demoiselles magnifiquement bien galbées et avec très peu de vêtements. Compte sur moi, pour te trainer partout, si un jour, on y va. Ca te plairait ? »

Cela me fait bizarre de me projeter dans un tel avenir. Et surtout dans ce pays que je fuis tellement. Mais peut-être qu’accompagné, j’exorciserais mes démons. Je l’écoute me parler de ses habitudes. Et puis ce lieu est inlassable, tant il y a toujours quelque chose à faire.

« Je vais a Central Park pour faire du Yoga en groupe ou pour aller courir par moment. C’est magique comme lieu, faut bien l’avouer. »

Nous avions à présent deux endroits en commun dans ceux qu’il me fait partager.

« Qu'est-ce que tu préfères faire pour te détendre justement ? Magasins ? Promenades ? Ou musées ? »

Les questions s'enchainent mais cela me fait plaisir qu'on ne se tarissent pas en conversation.

« Dis donc ! Ce n’est pas du tout cliché, ce que tu me demande là ! Je te taquine. J’aime bien faire les magasins pour m.. oi. Je dois probablement les faire deux-trois fois dans le mois. Promenades, je profite d’aller faire des footing pour découvrir des lieux. Mais c’est tout. Et les musées, j’avoue que je me snes pas très digne d’y mettre les pieds »

Je baisse la tête, je me sentais bien trop bête pour ce genre d’endroits. Alors que cela me plairait beaucoup. J’ai failli lui dire pour ma fille. Je devrais probablement tout lui dire. Je soupire, je bois une gorgée pour me donner un peu de courage.

« Je dois te parler de quelque chose, de tres important. Et je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir après ça. »

Avoir un enfant est une responsabilité. Et je ne veux pas lui en imposer une s’il ne se sent pas prêt. Machinalement, je viens pose ma main pour obtenir la mienne. Je .. Etre rassurée. Le coeur battant à tout rompre, je le fixe, me préparant mentalement à le voir fuir.

Visiblement ma réponse quant à une éventuelle visite des favelas l'a fait rire. Tant mieux. Manquerait plus que je la vexe pour une broutille. Je souris franchement à sa réponse , lâchant un petit rire également.

"L'idée de mourir à tout moment ne me paraît pas enrichissante." , peut être parce que je vis cette situation beaucoup trop souvent , pour accepter d'y être confronté pendant des vacances. "C'est pas un peu cliché d'imaginer que je veux voir des femmes avec peu de vêtements ?" , c'est sûr que ce n'est pas désagréable pour les yeux , on ne va pas se mentir.

Évidemment que ça me ferait plaisir ! Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller." , je lui réponds sincèrement avec un petit sourire en coin.

Elle me demande où j'aime passer mon temps , et sans être original je lui parle de Central Park. Ça fait partie des poumons verts de la ville , après tout. Heureusement pour moi , c'est un endroit qui lui plaît aussi , que ce soit pour du yoga ou simplement pour courir. Je pense que je vais éviter de faire des commentaires sur le yoga , je ne sais pas pourquoi mais ça me fait rire d'imaginer Aura faire du yoga.
Oui , c'est un peu idiot , je sais. À la place , je lui demande qu'est ce qu'elle aime faire pour se détendre. Apparemment, mes propositions sont clichés. Tant pis. Les femmes dénudées à la plage , c'était cliché aussi. J'apprends ainsi que faire les courses pour...elle a hésité ? En tout cas , elle semble apprécier aller dans les magasins , ce qui n'est pas vraiment mon cas. Enfin , ça dépend des cas. Les courses de bases pour la nourriture et tout ça, ça me gonfle sincèrement.

"Je pense que ce serait dur de faire du jogging avec moi...Marcher c'est bien aussi non ?" , je n'ai pas une condition physique exécrable mais de là à courir plusieurs minutes...Ce n'est clairement pas mon truc.

"Pourquoi tu ne te sens pas digne des musées ? C'est justement fait pour apprendre !" , je n'y vais pas tous les mois évidemment mais j'aime prendre le temps quand c'est possible. Si quelqu'un comme moi , qui fait des livraisons et...du trafic peut y aller pourquoi pas elle ?
Ce qu'elle dit ensuite me fait hausser les sourcils d'incertitudes. Quand elle pose sa main sur la mienne, je lie nos doigts ensembles et lui souris chaleureusement.

"Ça m'étonnerait beaucoup que tu puisse me faire fuir Aura. Ne t'inquiète pas. Je t'écoute." , je la regarde toujours avec un petit sourire en coin. Mine de rien , je suis quand même inquiet . Que m'a t-elle donc caché ?

« Ça m'étonnerait beaucoup que tu puisses me faire fuir Aura. Ne t'inquiète pas. Je t'écoute. »

Mes doigts s’entrelacent aux siens, me fournissant un peu d’audace. Mon regard vacille entre nos mains et lui. Il me fait fondre avec son sourire. J’ai envie de lui tirer les joues, tellement il est adorable comme ça. Je soupire longuement, me préparant à déchanter. Et dire que je prenais out à sa présence. A nos chamailleries, même cette conversation. Oser se projeter. Savoir qu’il serait prêt à venir avec moi au Brésil. Il m’a touché dès le nouvel an. Mais bon, tout allait probablement s’arrêter dans les jours à venir ou meme ce soir. Quand il aura cogité et compris ce que je vais lui dire est une sacrée information, il ne restera pas. Dans mes trois rencards, le précédent, tous ont fui mais je veux croire qu’il soit différent.

« Je suis maman, d’une petite fille de cinq ans. Elle s’appelle Hope. Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit plus tôt. Je ne voulais en aucun cas te piéger ou je ne sais quoi. Et je comprendrais que tu veuilles qu’on en reste là. Un enfant demeure une responsabilité. J’en suis fiere, c’est un véritable amour. Mais cela peut faire peur. Et vraiment, je ne t’en voudrais pas. Cela fait des années que je refuse de sortir avec des hommes. Alors, je me suis préparée à finir seule. Même plus tard, si c’est trop lourd pour toi, qu’on est un fardeau, je l’accepterais. Je ne veux surtout pas te forcer à quoi que ce soit. Mais je pense qu’il est temps de te dire la vérité. Elle fait partie de moi, c’est toute ma Vie et je ne me voyais mal de ne pas te le dire. On est venu ici, car cela se passait mal avec son père. C’était … Assez … Violent. Alors j’ai quitté le pays. »

Je prie pour que mes larmes ne coulent pas. Je me mords fort la langue pour contenir un peu de dignité. J’aurais préféré lui parler des femmes peu vêtues pour le coup. Du yoka, du footing, des musées. DE toutes ses banalités qui semblaient nous rapprocher. Mais non, j’ai choisi – peut-être – de briser la bulle qui m’enchante tant depuis qu’il est apparu dans ma vie. J'ai l'impression que tout le restaurant peut  entendre comment mon myocarde s'affole. Je tente de soutenir son regard avant de devier sur nos mains.

Aura me fait un peu peur , avec son air grave , s'imaginant que sa confession me fera fuir. Je sens qu'elle a même du mal à soutenir mon regard , alors que nos mains sont toujours liées. Je l'encourage à me parler. À vrai dire , j'ai vu assez de choses dans ma vie , pour me convaincre qu'elle ne peut rien m'annoncer de pire.

Elle est mère d'une petite fille de 5 ans. C'était donc ça. C'est vrai que c'est...étonnant et quelques peu déstabilisant. Comme les autres détails du reste. Un homme violent ? Ça veut tout et rien dire. Qu'est ce que le père de sa fille lui a fait subir, pour qu'elle choisisse de le fuir ? Je préfère ne pas y penser. Je ne veux pas même le savoir. Ça ne me regarde pas. À moins qu'elle se sente un jour libre de me confier cette part de son histoire.

Ce qui m'inquiète davantage , c'est que désormais , mes activités illégales mettent deux personnes en danger. Aura et la petite Hope. L'idée que me fréquenter, puisse mettre en danger la jeune femme ne m'a jamais plu , mais si il y a une petite fille encore dans la balance...
En même temps , je me sens incapable d'abandonner Aura , alors que tout me semble facile avec elle. Je n'ai pas envie de tout laisser tomber maintenant.
Naturellement, je presse sa main dans un geste rassurant.

"C'est vrai que je ne m'attendait pas à ça..." , je finis par rompre le silence. "Ça...C'est vrai que ça m'impressionne un peu. Beaucoup. En même temps...tout se passe bien entre nous. Pour tout t'avouer, ça fait aussi des années que je ne suis pas sortie avec une femme. Ce que tu viens de me dire...ça ne change pas le fait que je veux continuer d'apprendre à te connaître. Je ne te considérerait jamais comme un fardeau , même si tu as un enfant." , je lui souris.

"Je suis sûr que ta fille , Hope doit être adorable. Surtout si elle te ressemble , ce dont je ne doute pas."

« Je suis sûr que ta fille, Hope doit être adorable. Surtout si elle te ressemble , ce dont je ne doute pas. »

Etau qui se desserre à mesure qu’il parle. Main qui fait pression dans la mienne. Je ne réagis pas tout de suite. Larmes qui montent plus encore. Je perçois des brides, et le tout monte au cerveau. Immense soulagement qui se fait. En tout cas, pour le moment, c’est le cas. Qui sait, il en réfléchira à tête reposée. Je suis contente qui veuille bien poursuivre à chaud. Je lui fais un grand sourire. J’étais partie sur une fin mais apparemment, on s’engageait sur un encore et plus demain. J’appréciais sa franchise et j’allais la prendre en compte. Je ne voulais pas du tout mettre de pression ni même le voir comme un beau-père. S’il devait avoir une relation entre les deux, cela signifierait que l’un et l’autre sont prêts à la vivre. Autrement dit, on n’y est très loin. Mais au moins, il connaissant l’existance de mon petit bout et c’était un grand pas pour moi.

« C’est une petite personne vraiment extraordinaire. Un petit rayon de soleil avec un sacré caractère. Avec toujours un besoin de découvrir le fonctionnement du monde. Elle pose pas mal de questions. C’est avec elle que je vais au musée parce que je ne sais pas toujours répondre. Elle adore faire des maquettes. Si toi aussi, je t’embauche ! C’est une petite exceptionnelle, j’ai beaucoup de chance de l’avoir dans ma vie. »

Je ris doucement mais je le pensais tellement, elle nous a sauvé la Vie, il faut bien l’avouer. Sans elle, je serais probablement sous la joug de la violence d’un homme a enduré sans oser en parler, considérant que j’étais fautive. Il m’arrive encore de le penser.

« Je n’ai plus rien à t’avouer. Si t’as un gros secret, c’est le moment ? Sinon, tu dois te taire à jamais. »

Je le préviens avec un grand sourire. Mais à mes yeux, quoi qu’il puisse arriver, cela ne pouvait nous séparer. J’étais confiante.

Je vois que Aura est émue , et je la trouve de plus en plus attachante à mesure qu'elle sourit. J'imagine qu'elle pensait sincèrement que sa révélation me ferait fuir , mais non. À vrai dire , je crois que ce serait davantage mon propre secret qui l'a ferait fuir , et très loin de moi.
Je l'écoute me parler de sa fille , attendri. Apparemment , ça a l'air d'être une enfant pleine de vie , qui pose beaucoup de questions. Aura a tout de suite l'air plus heureuse en parlant d'elle.

"Ça ne doit pas toujours être de tout repos." , je réponds amusé . J'ai toujours trouvé que les enfants avaient un côté épuisant. Ce n'est pas forcément dérangeant, mais c'est une des difficultés d'élever un enfant seule.

"Je serai heureux de la rencontrer quand tu penseras que ce sera le bon moment." , je continue. C'est important pour moi qu'elle sache que je ne chercherai pas à entrer dans leur vie , rapidement. Aura a visiblement vécue des choses dures dans sa dernière relation , et je ne voudrai pas passer pour le même genre d'homme.
Sa dernière phrase me met un peu mal à l'aise. J'en ai des secrets , oui. Mais absolument rien que je peux lui confier.

"Eh bien...Je ne crois pas avoir quelque chose de spécial...à cacher. Rien de bien excitant en tout cas." , je regarde mes mains quelques instants , gêné avant de souffler.

"Mais...avec ce que tu m'as confié je dois t'avouer..." , je connais mon tempérament et je ne voudrais pas l'effrayer le jour où elle comprendra mes propres démons.

"Je m'emporte facilement depuis la mort de mon frère . J'ai la fâcheuse habitude de casser...des trucs." , je souffle. Voilà un "secret" que je peux lui révéler. Mais ça peut lui faire peur , à elle aussi non ?

Rencontrer Hope quand ce moment sera le bon. Je ne m’attendais pas du tout à l’entendre le dire. Enfin, j’aurais plutôt dit qu’il allait prier pour que ce moment ne soit jamais évoqué. De jour en jour, il me surprend. Et je ne peux m’empêcher de sourire.

Puis les révélations se corsent. Casser des objets. S’emporter facilement. Et ces mots s’ancrent dans mon esprit. La violence. Avec lui ? Non, cet acte ne peut être possible, pas quand il semble aussi doux avec moi. Mais bon, l’habit ne fait pas de moine. Je refuse de penser ainsi. Il ne peut pas être mon ex. Non, c’est impossible. Je me retiens de fondre en larmes. Ce n’était pas possible. Non non. Je ne dis rien pendant un premier temps pour ne pas sur-réagir. Il m’avait avoué cette faiblesse et je devrais prendre en compte son honnêteté. Sur les objets. Pas sur moi. Mais je sais que je fuierais si un jour, il éclate devant moi. Mais je veux croire en lui, en nous. Et je finis par lui sourire.

« D’accord, bon, je ne te laisserais pas à côté de mes bibelots en porcelaine alors. »

Je tente d’en rire pour accepter ses propos. J’avais demandé, je devais l’accepter. On termine le restaurant. J’hésite à lui refaire le coup de payer en premier. Je range notre table – c’est plus fort que moi – et je le suis sagement jusqu’à la caisse. Je remercie les propriétaires, promettant de revenir rapidement. L’un des deux charrient Aaron et je ris doucement. On sort, je ferme ma veste, frissonnant surprise par le froid.

« Tu veux aller te promener ou on rentre ? »

Enfin dit comme ça, je ne sais pas trop, ce qu’il peut en penser. Je … Oh merde .. Est-ce qu’il pense passer à l’étape supérieure ? Blackout du cerveau et je rougis. Non, impossible. C’est … Comme le vélo, on oublie dirait les filles. Non, j’ai oublié la notice.

« Histoire, de te faire un peu de sport. »

Je le taquine. Ma phrase atil un double sens ? Oh non, je n’espère pas. J’enfourne mes mains dans les poches et baisse le regard pour masquer ma gêne. Il va penser quoi de moi maintenant ?

Je me dis , tout à coup , que j'aurai mieux fait de me taire. Aura reste silencieuse quelques instants , et je serre les dents de frustration. Son histoire m'a poussé à lui avouer mes démons , mais je crois que c'était une erreur...Avant qu'elle ne reprenne la parole , tournant les choses à l'humour. Je souris également, quelques peu soulagé qu'elle ne me fuit pas.

"Effectivement." , je presse doucement sa main. "Je ne leverai jamais la main sur toi" , je souffle. "Je te le promets." , je n'ai jamais frappé de femmes dans une de mes relations et je refuse qu'elle soit la première .

Nous finissons le dîner , dans une ambiance plus détendue. Elle me laisse même le soin de payer , ne me refaisant pas le coup de la dernière fois. En sortant , Aura promet de revenir ce qui amuse le propriétaire. Faites attention à vos dépenses , voilà en gros ce qu'il me dit amusé. Je lève les yeux au ciel , sans me départir de mon sourire avant de la suivre hors du restaurant.

Voilà qu'elle me propose de se promener encore , pour faire du sport. Aussitôt après , Aura semble gênée de sa proposition, je ne vais pas lui demander quelles pensées lui ont traversé l'esprit. Je ris doucement , me dirigeant vers ma voiture.

"Avec plaisir , j'en ai bien besoin. Tu veux qu'on marche dans le coin ou tu as une idée d'endroits où aller ?"

« Avec plaisir, j'en ai bien besoin. Tu veux qu'on marche dans le coin ou tu as une idée d'endroits où aller ? »

Je regarde à gauche puis à droite, fait un picnicdouile dans ma tête avant de partir à gauche. J’ose le tirer vers son bras pour l’inviter à me suivre et finis par ne pas le lâcher. Bien trop peur de le voir disparaître de nouveau. Je n’étais pas confiante mais, je suppose que je devais agir en adulte et faire les timides n’allaient pas faire avancer notre histoire.

Je ne connais pas spécialement le quartier mais on a tellement l’impression que ce quartier ne dort jamais. Enveloppé de lumière artificielle, les odeurs de repas qui chatouilles nos narines. Des petits stands pour nous réchauffer chaque fois qu’on passe devant. Chinatown, est un lieu magique, tant la diversité est mise à l’honneur, certes pas les origines qui portent son nom. On s’arrête tous les minutes tellement, tout me donne faim. Heureusement qu’on avait bien mangé. A mesure qu’on se promène, on se fait arrêter par un vendeur de roses. J’éclate de rire quand il vante les mérites de l’amour éternel si Aaron m’en offre une. Je ne suis pas spécialement romantique alors, je ne fais pas vraiment attention à ce genre de superstition.

Je préfère ces légendes aux plus peureuses, préférant faire les yeux doux au sublime métis pour avoir une … Barbe à papa. Je n’aurais jamais cru pouvoir trouver quelqu’un en vendre à cette heure-ci ! « S’il te plait ! » Je demande également une crêpe au sucre. J’avais toujours une place pour ce met du paradis. « Tu veux quelque chose ? » Que je ne sois pas la seule à céder à la gourmandise.