J’essaie de me retenir de rire quand il se justifie. J’aime bien sa petite précision. C’est vrai que c’est moi qui l’avait embrassé à proprement parler. Cela dit il ne s’était pas reculé, et tant mieux pour moi. Louis a l’air tellement adorable quand il est gêné, je crois que je pourrais m’amuser à le mettre dans l’embarras encore longtemps. Je caresse doucement sa cuisse et je me retiens de ne pas monter trop ma main, non je n’ai jamais fait ce genre de chose, même si ça me traverse l’esprit assez souvent. Ouais je suis un jeune homme dans la fleur de l’âge, je pense au sexe tous les jours. Surtout quand je suis sous ma douche.

« T’avais pas l’air dérangé que je t’embrasse alors techniquement tu as répondu au baiser, donc tu m’as embrassé toi aussi. »

Je joue sur les mots je sais, mais ça me fait marrer. Il me plante le joint dans la bouche et je le reprends avec ma main libre. Je n’ai pas envie d’enlever le contact de mon autre main et sa cuisse. Je suis trop bien installé comme ça. Je souris en coin quand il parle de le refaire. Je fais non de la tête.

« Non, mais ça fait une bonne excuse pour toi… Si jamais t’assumes pas. »

Je ne sais pas si il s’assume ou non gay. Peut être bisexuel mais ça m’étonnerait, je le sens gay le petit Louis. Je remonte un peu ma main sur sa cuisse sans vraiment m’en rendre compte et je rapproche mon visage du sien.

« Envie de recommencer ? »

Il a intérêt à dire oui parce que moi je suis chaud bouillant. Je caresse sa cuisse de mon pouce, délicatement. Je ne touche pas son entrejambe mais je ne suis pas bien loin et je sais qu’il doit bien s’en rendre compte. La simple pensée de ma main si proche de son membre me fait devenir un peu chaud. Il m’en faut pas beaucoup, c’est vrai, mais je n’ai que 16 ans, je n’ai pas d’autres excuses. Même s'il ne m'a pas répondu j'ai déjà mon visage qui se rapproche du sien... Je me lèche les lèvres regardant les siennes, puis mon regard remonte à ses yeux.

Louis ne pouvait pas réfuter les arguments de Pierre. C'était vrai. Il ne l'avait pas repoussé. Il avait même aimé ça... un peu trop. Et depuis hier, il ne pensait qu'à ça et au désir qu'il avait alors ressenti sur l'instant pour le blond. Ouai, Pierre aurait pu continuer que Louis ne l'aurait même pas empêché. Et maintenant qu'il avait goûté aux lèvres perlées de son camarade, il en avait rêvé toute la nuit et tout le jour, et sa bouche à lui crevait d'envie de les toucher à nouveau. Le fait que Pierre soit un mec ne l'avait pas dérangé. C'était logique en un sens qu'il aime son corps masculin plutôt qu'il n'aime les courbes féminines. Ça restait encore un peu flou dans sa tête, mais ce n'était pas une barrière face à ses sentiments. Louis lança un regard sur le visage d'Apollon de son ami. Il est beau putain. Il est beau comme une comète, mais il n'osait pas se mettre complètement à nu. Pas encore. Peut-être était-ce le fait qu'il ne pensait pas si bien connaître le blond.
Louis aurait voulu répondre à Pierre, sur le champs. L'assurer que ça ne lui faisait pas mal d'être comme ça avec lui, qu'au contraire ça le transcendait, qu'il en avait plein d'étoiles dans les yeux. Mais l'adolescent sentit la main remonter un peu sur le haut de sa cuisse et le feu attaqua d'abord ses joues puis se répandit ensuite dans tout son corps. Une chaleur se propagea dans son bas ventre et il sentit bientôt le tissus de son boxer le serrer. Il était chaud bouillant. Louis se mordit la lèvre pour empêcher sa respiration de le trahir. S'il allait lâcher un petit gémissement, ce sera quand Pierre perdra lui aussi son pieds. Pour l'instant, ils étaient beaucoup trop loin l'un de l'autre pour que le brun ne se sente pas observer par son ami.
Lorsque Pierre posa la question, Louis se contenta de hocher de la tête du bas vers le haut, comme s'il n'osait pas dire la réponse à voix haute. Et pourtant, là, maintenant, avec la main de Pierre qui touchait le haut de sa cuisse, Louis essayait tant bien que mal de restreindre les papillons qui gazouillaient dans son ventre. Il regarda Pierre se lécher les lèvres et planter ses prunelles dans les siennes. Il ne pouvait plus lui résister.
« Oui... »
Ce furent les seuls mots qu'il fut capable de susurrer, presque intimement à quelques centimètres du visage du blond. Et puis, pour montrer qu'il était pour, le bout de ses doigts vint effleurer son t-shirt puis s'enfonça jusqu'à ce que ses abdos entrent en résistance. Là, il ne sut plus quoi faire, à part respirer beaucoup plus que la normale. Louis avait suivi du regard sa main et releva donc son regard vers Pierre. Et maintenant? S'il voulait qu'il soit plus entreprenant, le brun allait avoir besoin de reprendre le joint un petit moment. De sa main libre, il le prit des doigts de son pote et le porta à la bouche, inspirant un petit peu, de peur de tousser à nouveau. Il arriva à s'en sortir dignement, puis après qu'il expira la fumée au dessus de leur tête, Louis sentit sa tête un peu lui tourner. Il cligna des yeux et sentit son coeur ralentir ses coups de battement petit-à-petit. Ses muscles se détendirent et il se laissa tomber sur la matelas et son coussin qui se trouvait là par inadvertance. Les mots, ici, étaient inutiles. Peut-être qu'ils reviendraient plus tard, mais pour l'instant, Louis se taisait, en espérant que Pierre ne le lâche pas de ci-tôt. Seule sa main toujours tendu vers le buste du Tremblay parlait à sa place.

Je sens qu’il se tend légèrement quand je monte ma main sur sa cuisse. Ok je le remarque surtout au rouge de ses joues. Je ne vais pas monter plus haut, non je n’oserai pas. Pas déjà. Je n’ai jamais fait ce genre de chose même si mon cerveau a souvent laissé libre court à son imagination. Surtout quand je suis sous la douche bien évidemment. Et je ne parle pas des rêves érotiques que je fais de manière très régulière. Dans ma tête je suis doué, mais pour la pratique c’est autre chose. Ce n’est pas quelque chose qui me fait peur mais j’aime bien faire les choses en leurs temps. Quand je lui demande s’il veut recommencer je suis bien content de le voir hocher la tête. Et comme si je n’avais pas compris son geste il confirme en murmurant un « oui ». Il a l’air déjà hypnotisé par le moment alors qu’on a encore rien fait. Ok j’avoue que ma main sur sa cuisse c’est déjà pas mal. Il n’a pas l’air trop pressé cependant. Il prend mon joint et tire une taffe. Je le regarde faire, je le trouve vraiment trop beau. Il se laisse tomber sur le matelas et je reste un moment à l’admirer. Je me bouge enfin et je fais exprès d’effleurer son entrejambe au passage. Je m’allonge à côté de lui et je me mets de côté pour pouvoir être plus près de lui. Je lui pique le joint des mains et je tire une longue taffe. Je souffle toute la fumée et je lui en mets plein le visage. Je fais de l’air avec ma main pour ne pas l’étouffer. Puis je laisse de côté le joint et je rapproche mon visage de celui de Louis. Je pose mes lèvres sur sa joue et je lui dépose un petit baiser, puis deux, puis trois… Et je me rapproche de ses lèvres en même temps. Je vais poser ma main, avec le joint, sur sa joue et je fais légèrement pivoter son visage pour pouvoir déposer un baiser sur sa bouche. Je reste comme ça un moment, simplement contre ses lèvres. Mon coeur bat bien vite et je sais que ce n’est pas à cause du joint cette fois. Je me détache et je le regarde.

« Ca va…? »

Je reprends une taffe du joint, il est bientôt terminé et je le rapproche de ses lèvres pour qu’il tire encore une fois dessus. Mes lèvres vont se perdre sur sa joue et je descends dans son cou. Je m’improvise un suçon. Je ne sais pas si je fais ça correctement mais je kiffe carrément. Quand j’ai terminé je me redresse et je le regarde avec un sourire pas peu fière sur les lèvres.

« Je t’ai marqué. »

Et je suis content.