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Date d'inscription : 28/08/2021
Région : Île de France
Crédits : Cosmic Kin
Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
Préférence de jeu : Les deux
Zaran LannisterJ'ai 30 ans et je vis à Port Real, même si la vrai maison est Castral Roc. Dans la vie, je suis Prince des Sept Couronnes mais surtout Commandant de la Garde Royale sur ordre de mon père. et je m'en sors comme je peux avec l’équipe d’incapables qui m’a été confiée.. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuf et je le vis plutôt très mal.
Le second fils de Redroc Lannister, l’actuel Roi des Sept Couronnes, est à l’image des gouverneurs de l’Ouest : grand à la silhouette élancée, cheveux blondis par le soleil de Port Real, il possède des yeux aussi bleus que l’océan qu’il aime tant. Son agilité naturelle qui fait de lui un combattant hors pair, et lui donne une confiance naturelle.
Le statut privilégié de l’homme lié à son appartenance à la famille royale lui a donné accès à un enseignement de qualité, une bibliothèque bien fournie, et de nombreux passe-temps qui favorisent une culture développée. Rapidement, il s’est passionné pour la pêche, le fonctionnement des océans et… par-dessus tout : la navigation.
Zaran s’est marié à l’âge de 17 ans à la fille du Prince de Dorne, Yaja Martell, afin de calmer les tensions entre la principauté et Redroc. Contre toute attente, et malgré les nombreuses fausses couches de Yaja au début de leur union, ils considéraient leur mariage comme heureux. A la mort de Yaja, sauvagement assassinée par un brigand en pleine rue de Port Real, le doux sourire de Zaran s’envola, et laissa place à la mélancolie qui le tient debout depuis dix ans. Dix années que le prince, convaincu que son appartenance à la Royauté est responsable de son meurtre, s’est retiré de la vie royale pour Castral Roc : une vie modeste était préférable pour voir grandir Ara. Pas de domestiques ou de jardiniers, seulement l’ancienne femme de chambre de Yaja devenue gouvernante, cuisinière, confidente… mais surtout la mère de substitution de son unique fille.
La peine, la douleur… sont les sentiments que Zaran laisse passer à travers ses yeux devenus vitreux. L’éclat qui jadis faisait rugir le lion Lannister s’était éteint, laissant place à une terrible envie de solitude sur son voilier, et un silence de plomb. Il ne parlait plus que nécessaire, s’autorisant quelques sourires avec la prunelle de ses yeux : sa petite fille aux traits de Yaja, dont les grands yeux noirs ne faisaient que resserrer son cœur à chaque fois qu’il les croisait. La passion du Lannister pour l’eau pouvait se lire dans ses yeux, à l'image de la couleur qu'ils renvoyaient. Quelques heures à côtoyer l’homme, et sa femme de chambre avait déjà bien cerné son caractère indépendant et affranchi. Il ne s’en cachait pas, de toute façon. Zaran trouvait un côté plaisant à la surprise qui siégeait dans le regard de tout nouvel arrivant à ses côtés : Quel Prince refusait son titre de noblesse ? Quel Prince tournait le dos au pouvoir, à la richesse, et à tous les privilèges les accompagnant ? Lui seul.
Il n’osa pas contredire les paroles de celle qui, tapie dans l’ombre à côté de lui, répondait avec autant de mordant que lui. Il aimait ces conversations spontanées, simples. Cela faisait bien des années que Zaran n’avait pas trouvé de compagnie dans ses escapades nocturnes. Peut-être que l’eau avait coulé sous les ponts, car l’ancien Prince retrouvait l’envie de partager des paroles futiles, alors des années durant, le souffle du vent et le bruit des vagues lui avaient suffi à apaiser sa solitude.
« Vous m’avez démasqué, Ma Dame. » Répondit le lion en mettant les formes sur un titre de noblesse qu’on accordait jamais à une femme de chambre. Elle souhaitait lui conserver tous les artifices de son rang, bien qu’il lui ait proposé de l’appeler par son prénom. Elle avait refusé, et il respectait tout à fait son choix. En revanche, il ne pouvait pas se résoudre à se montrer familier avec elle.
Peut-être la surprise de cette appellation, sa Dame, établirait-elle un lien de confiance avec celle qui aurait sans même le savoir une proximité évidente avec le Commandant de la Garde Royale. Une proximité qu’il n’avait laissée à personne d’autre que sa Gouvernante, depuis la mort de sa bien aimée… malgré de nombreuses tentatives de cette dernière pour être accompagnée d’une assistante. La pauvre croulait sur les corvées.
La pénombre masqua le sourire discret qui se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle lui indiqua qu’elle ne partirait pas. Du moins, pas tout de suite. Il respectait d’avance toute la patience dont elle devrait faire preuve pour pouvoir accomplir toutes les missions qui lui seraient confiées par sa gouvernante, et ce en composant avec la volatilité du Commandant.
Quelques instants de silence aux côtés de l’ancienne vagabonde avaient suffi à apaiser l’esprit du Lion solitaire. Les multiples tentatives d’approche des femmes de Corcolline, presque irritantes pour lui qui ne souhaitait pas se remarier… lui semblèrent à présent bien lointaines.
Quelques instants, pourtant, qui lui suffirent à apaiser son esprit, et se laisser aller dans ses pensées. Pensées qu’il chassait depuis des semaines, des mois… même des années. Enfouies pour ne pas ressasser les mauvais sentiments. Masquées pour éviter la souffrance de la réalité.
Les paupières de Zaran Lannister se firent plus lourdes, et il comprit qu’il valait mieux ne pas lutter tant que la chance de trouver le sommeil se présentait à lui. « Ma Dame, je suis ravi de savoir que je ne vous ai pas encore fait fuir… Bien que fuir soit plutôt ma technique de camouflage… » Dit-il pour briser le silence, avec une pointe d’humour dans la voix. « Je ne vais pas troubler votre instant de paix plus longtemps. Passez une très belle nuit. »
Et sur ces quelques paroles, le Lion s’évapora dans la forêt en direction du château. Son pas était décidé, mais ralenti. Il profitait de la fraicheur de la nuit pour remettre ses idées en place.
Les quelques jours qui suivirent lui parurent bien moins difficiles. Peut-être était-ce lié au sommeil réparateur ? Ou peut-être aux bribes de discussions avec de nouvelles personnes... Tout cela lui ouvrait de nouvelles perspectives.
Si le visage du Commandant s’était adouci, et ce même pendant le voyage qui les conduisait à Port Real, il n’en restait pas moins réservé. Il décrochait quelques mots à son Capitaine, Clegane, lorsqu’il avait des consignes à lui donner.
Ses autres hommes se contentaient de suivre, habitués à ce que le Lannister se mure dans un silence de plomb. Seule Sybelle parvenait à lui faire aligner des phrases à peu près cohérentes une fois la nuit tombée… mais fidèle à lui-même, l’homme laissait sa place lorsqu’il sentait que la conversation s'épuisait. Il n'avait pas envie de paraitre grossier ou égoïste à la retenir aussi tard.
Zaran avait hâte de rentrer.
Non, pas à Port Real… Il avait hâte de revoir sa fille, de rentrer chez lui. Sa vraie maison… loin de son père et ses convictions si éloignées des siennes. Loin de ses prétendantes dont il ne voulait pas demander la main. Loin de l’agitation de la citée royale, et des commérages incessants.
Lorsque les remparts se dressèrent devant les cavaliers de la Garde Royale, l’air iodé caressa les narines de leur meneur. Zaran inspira longuement, puis serra les mollets pour demander à sa monture d’accélérer le pas. Les dernières heures furent les plus longues.
Avant la tombée de la nuit, ils pénétrèrent dans la citée de Port Real, escortés par d’autres gardes royaux venus saluer leur dirigeant. Un dirigeant qui, certes, n’avait pas souhaité l’être, mais qui en gardait pourtant les responsabilités. Voire, les honorait.
Zaran mit pied à terre et tendit ses rênes à un écuyer qu’il n’avait jamais vu. A Port Real, le personnel changeait tous les jours en fonction des humeurs du Roi. Zaran n’avait pas la moindre idée du contexte politique dans lequel il s’apprêtait à mettre les pieds, une petite voix au fond de lui lui intimant de ne pas trop attendre de son séjour dans la Capitale.
Il apportait, certes, une bonne nouvelle à son géniteur… mais serait-ce suffisant pour celui que personne ne réussissait à contenter ?
Finalement, l’éclaircie parmi le ciel orageux qu’était la foule de curieux dans la cour ne fut autre que la fillette à la longue chevelure dorée qui se précipita dans les bras de son père. « Ara, ma douce Ara, comme tu es grande maintenant ! » Il blottit son visage tout entier dans les mèches soyeuses de son enfant, bénissant les Septs de ne pas avoir eu à prononcer d’autres mots tant l’émotion le submergeait.
Sa ressemblance avec Yaja était de plus en plus troublante.
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