Nolan resta interdit quelques secondes en entendant la jeune femme, la couvant du regard en cet instant, alors qu’elle venait de lui confier qu’elle n’aurait pas divorcé de lui. Il se mit alors à sourire en soufflant « C’est parce qu’au début, mes défauts font mon charme ». Sa passion pour son travail était charmante, sa sincérité à tout épreuve aussi, ainsi que sa capacité à tout prendre avec légèreté. Puis un jour, elle sera fatiguée de passer la soirée seule ou les week-ends, et elle imitera Helen et Julie, elle partira. Il pourrait arrêter leur histoire dès maintenant, mais au fond de lui, Nolan espérait qu’avec elle, ça serait différent… Le quarantenaire baissa les yeux, laissant disparaître son sourire peu à peu, se concentrant sur sa préparation du dîner. Nolan réprima son rire quand ils se mirent à parler d’aventure d’un soir « Tu n’es pas obligée d’être frustrée au lit pour voir comment ça se passe avec d’autres types et si, tu as le droit de te moquer de moi, mais là, j’essaie de te dire que je n’ai pas envie que tu sortes draguer d’autres hommes que moi parce que… parce que… bah parce que je commence à vraiment tenir à toi et que ça me fait quelque chose là » répondit-il avec une sorte de timidité dans la voix, comme un adolescent face à son premier flirte, tout en posant sa main sur son cœur, puis leva sa spatule vers la jolie rousse « Alors on ne se moque pas Mademoiselle Hall », puis retourna ses coquilles Saint-Jacques.

Nolan se mit à sourire. Il comprenait mieux le comportement de David à son encontre, et sa défiance lorsqu’ils s’étaient rencontrés la première fois. Quand elle évoqua le fait qu’elle n’allait pas lui faire un plan, Nolan y alla de son commentaire purement masculin « Tu ne connais pas encore toutes mes mensurations de toute manière », et cela, même si elle avait pu en voir une grande partie alors qu’il était sorti de la salle de bain vêtu de seulement une serviette autour de la taille. Le sujet devient plus sérieux quand le chef de chantier lui demanda si elle éprouvait encore des sentiments pour son ex-fiancé « J’avais oublié le mensonge sur notre soirée ensemble… Vu tout cela, l’infidélité est peut-être le premier argument que j’aurais sorti à sa place aussi… Même si, lorsqu’on te connaît, on sait que tu ne l’aurais pas fait… » donc finalement, Nolan n’était pas sûr que ça soit la première chose qui lui serait venu en échangeant les rôles. « Certes, mais pas quand ta fiancée te quitte… ». Il ne comprenait vraiment pas ce qui avait pu charmer Maggie. Il haussa les épaules « Je n’y serais pas parvenu si tu me l’avais demandé de toute manière » en souriant pour la détendre un tant soit peu, parce qu’il savait que la suite de la conversation ne serait pas dès plus agréable…

Le chef de chantier termina son assiette en silence, lançant quelques regards à Maggie alors qu’elle continuait de se confier à lui. Elle avait mal… Et il avait mal pour elle… La voir ainsi… Il souffla un simple « D’accord » en se levant pour débarrasser la table « Viens, on va se mettre au chaud devant un film » et s’avança sans un mot jusqu’à son appartement, puis retourna rapidement sur le toit pour récupérer la glacière contenant le dessert et souffla sur les chandelles pour les éteindre, revenant auprès de Maggie « Si tu as faim un peu plus tard dans la soirée, j’ai fais des mousses au chocolat hier soir » rétorqua-t-il doucement, encore impacté par leur conversation sur le toit, alors qu’il les rangeait dans le frigo. Nolan pris ensuite place contre le comptoir de sa cuisine, se pencha pour se saisir de la main de Maggie et l’attira à lui, ses bras entourant sa taille « Je sais que tu as mal et ça me fait de la peine de te voir souffrir pour un connard qui n’a pas su prendre conscience de la femme qu’il perdait, qu’il ne s’est pas battu pour te garder à ses côtés ». Une main dans le creux de ses reins, il posa l’autre sur sa joue « Je ne vais pas te dire d’arrêter d’avoir mal, parce que ce n’est pas possible. Je vais juste te dire que je suis là si tu as besoin, et que je vais tout faire pour que ça fonctionne tous les deux, peu importe si notre route va être semée d'embûches » et la serra tout contre lui « Si tu as envie de pleurer, de relâcher la pression, tu peux. Tu ne risques rien ici ». Il la garda un instant dans ses bras ainsi et se redressa de contre l’établi « J’ai pensé à prendre du pop-corn pour le film » et s’éloigna pour récupérer le paquet qu’il secoua devant elle, glissa sa main libre dans la sienne et s’installa dans le canapé, le film déjà prêt à être lancé « J’ai opté pour Pitch Perfect, ça te convient ? ».

« -ba si forcement ! » répliqua Maggie en parlant en même temps que lui. « -si tout va bien dans ton couple, tu n’as pas envie d’aller voir ailleurs ! » et elle poursuivit : « -ouf merci me voilà rassurée ! Et j’avais… compris... » le dernier mot était sorti avec bien plus de lenteur, alors qu’elle prenait pleinement conscience de ce qu’il était en train de lui révéler. Elle le regarda avec beaucoup de douceur avant de murmurer : « -d’accord... » il avait toujours sa façon à lui de dire les choses, de les balancer sans qu’elle ne les attente.

La conversation se poursuivit et elle fit un non de la tête en levant les yeux au plafond. Elle expliqua pourquoi David avait pensé qu’elle était infidèle, et elle grimaça en n’étant pas aussi certaine que lui de ce qu’il avançait. IL lui avait fallu beaucoup de volonté pour ne pas succomber. En pensées c’était encore bien pire… Elle savait bien que la conversation qu’ils avaient, était toute particulière. Après tout elle était en train de confier à Nolan comment est ce qu’elle avait mis fin à sa relation avec David, et annuler le mariage. C’était un peu comme lui parler d’un ex finalement. Toujours un peu gênant. Elle savait très bien qu’il n’appréciait pas David, et elle ne lui demandait pas de trouver des excuses à son ex conjoint. Elle le faisait déjà assez elle même.

Un hochement de tête et elle était redescendue dans l’appartement. « -donnes, je vais t’aider. » lui souffla t elle en prenant les assiettes de ses mains, afin de le laisser remonter. Elle les déposa dans la cuisine et fut heureuse d’avoir quelques secondes seule. « -proposition très intéressante... » répondit Maggie avec un sourire. Elle le laissa prendre sa main et elle ne refusa pas de venir se coller à lui. « -ça va passer... » oui, il lui fallait juste un peu de temps. Rien de plus. Un non de la tête : « -te mets pas la pression. T’es pas ma roue de secours. Je veux que tu restes toi. Et on verra... » elle le lui avait déjà dit. Mais elle avait toujours la conviction qu’avec Nolan rien ne se passeraient de la même façon. « -j’ai surtout envie de t’embrasser... » Maggie se hissa sur la pointe des pieds, et approcha ses lèvres. Un baiser doux, tendre, un baiser dont elle était à l’initiative. Un baiser sans aucune trace de culpabilité. « -merci d’être là... » c’était agréable.

« -oh mais c’est une soirée parfaite ! » s’exclama la jeune femme de nouveau souriante avant de le suivre jusqu’au canapé. Elle se tourna vers Nolan en plissant les yeux, l’air suspicieux : « -tu aimes ce genre de film ? » elle trouvait ça étrange. Ou alors il l’avait choisi juste pour elle, pour lui remonter le moral. « -je l’adore... » souffla t elle comme une confidence avant de demander : « -je peux mettre mes pied sur le canapé ? Enfin, faut d’abord que tu m’autorises à retirer mes chaussures. » elle n’était pas chez elle après tout. Elle avait surtout envie de se blottir tout contre lui.

Nolan se mit à rire alors qu’ils ne parvenaient pas à se comprendre « Je parlais après avoir quitté David, en tant que célibataire », sauf si la jeune femme ne se considérait pas comme étant célibataire… En ce qui le concernait, le chef de chantier n’avait pas particulièrement envie de la voir sortir avec d’autres hommes parce qu’il commençait à s’attacher à elle. Il croisa son regard et lui sourit, avant de les rebaisser sur la cuisine. Ils poursuivirent le diner sur le toit, ainsi que leur conversation concernant la séparation de Maggie et de son ex-fiancé. Le sujet était délicat et encore sensible pour Maggie qui s’était retrouvé face à un homme qui n’avait pas envie de se battre pour elle, pour son amour, pour leur mariage. Il avait posé les armes sans même tenter de la récupérer. Évidemment, cela était douloureux pour Maggie, et Nolan en souffrait de la voir ainsi. Ils s’autorisèrent quelques secondes chacun de leurs côtés avant que le chef de chantier ne revienne dans l’appartement auprès de Maggie, un sourire quand elle trouva l’idée de manger le dessert qui l’attendait patiemment dans le frigo, puis il s’appuya contre l’établi et l’attira à lui.

« D’accord » souffla-t-il alors qu’elle lui confia que ça allait bien se passer, puis sourit en faisant un signe négatif de la tête « Maggie… Maggie… » en souriant avec douceur « J’essaie de te dire que tu peux me parler. Je n’ai pas envie d’avoir seulement les bons côtés, je veux aussi être là pour les mauvais moments. Je n’ai pas envie que tu me voies comme une roue de secours, mais comme un probable futur petit-ami ». Il pencha ensuite légèrement la tête, son sourire s’agrandissant « Ah bon ?! » et la laissa prendre l’initiative du baiser qu’il lui rendit avec tout autant de douceur, de tendresse qu’elle pouvait en mettre. « Toujours pour toi » et se décolla de l’établi pour récupérer le paquet de pop-corn « Tu as vu ça ?! » et glissa sa main dans la sienne pour se rendre jusqu’au canapé où il prit place « Oui, pourquoi ? » et ajouta « Eh ! Ce n’est pas un film de filles, d’accord ?! » en jouant les faussement vexés et sourit avec douceur « Je m’en serais douté » tout en ouvrant le paquet de pop-corn qu’il déposa sur le rebord de la table « Oui. Fait comme chez toi. Je ne suis pas vraiment du genre à être matérialiste sauf avec ma moto ». Combien de fois il s’était retrouvé à monter sur son canapé, à sauter dessus avec son gamin, tout en chantant en chœur avec les films qu’ils regardaient. Puis il désigna le plaid qui reposait dans un coin du canapé pour la déco « Tu peux le prendre si tu as froid ».

Nolan se leva brièvement, se retournant vers elle en chemin et levant ses deux index en l’air « Une seconde, je reviens » et se hâta pour préparer deux thés avec lesquels il revint, éteignit la lumière en passant, puis repris place dans le canapé, posant ses pieds sur la table basse et se pencha pour appuyer sur le bouton de la télécommande afin de lancer le film.

Elle avait froncé les sourcils et reculer les visages pour mieux le regarder, prenant le temps d’assimiler ce qu’il venait de dire. Il n’avait pas tord. Depuis qu’ils se connaissaient elle faisait en sorte d’éviter de le voir lorsque ça n’allait pas. Lorsqu’il avait débarqué à son bureau alors qu’elle était d’une humeur exécrable, cela l’avait vraiment contrarié qu’il assiste à ça, de lui montrer qu’elle n’était pas… et bien qu’elle n’était pas parfaite. En le regardant là, dans ses bras elle pris conscience qu’il était déjà au courant. Après tout elle avait été parfaitement imparfaite lors de leur première rencontre. Alors pourquoi est ce qu’elle s’obstinait… Maggie baissa les yeux en trouvant la réponse. Parce que c’était ce qu’elle faisait tout le temps, depuis plus de huit ans. Peut être même depuis toujours d’ailleurs. Ne jamais vraiment montrer que ça n’allait pas, dire que tout allait bien, que c’était passager, que ça allait passer. Alors elle releva les yeux et souffla un : « -je suis désolée… j’ai pas l’habitude de ça. Et… sache que je ne te considère pas autrement. » et elle se sentit obligé de préciser : « -que comme un probable futur petit ami. » elle savait qu’elle était chanceuse de l’avoir. Il comptait vraiment pour elle. Et comme elle le lui avait dit, elle n’avait aucune certitude sur ce que ça allait donner entre, eux mais elle était déjà heureuse de ce qu’ils avaient vécu. Elle lui confia ensuite qu’elle avait vraiment envie de l’embrasser. Son sourire s’élargit avant qu’elle n’agisse enfin.

La soirée était parfaite, pas seulement pour le pop-corn ou le choix du film. « -ba si un peu quand même... » se moqua gentiment Maggie avant de lui confier qu’elle adorait le film en question. « -oh ba ça va, je risque pas d’y toucher sans toi ! » non, ça n’était pas vraiment une idée qui allait lui traverser l’esprit. Un regard pour le plaid. Pour le moment ça allait, mais elle prenait bonne note. Avec ses pieds elle retira ses chaussures sans y toucher, fronçant les sourcils alors qu’il se relevait déjà. Elle sourit en le regardant faire de loin, tout en mangeant quelques pop corn. Péché mignon. Au début du film, elle n’osa pas venir se blottir contre lui, restant seulement assise à ses côtés. Maggie finit par bouger pour prendre sa tasse de thé, et lorsqu’il recula, après avoir souffler sur la boisson chaude, elle posa sa tête contre l’épaule de Nolan. C’était fou tout de même, après l’envie qu’ils avaient eut l’un pour l’autre, voilà qu’elle se retrouvait à agir comme une ado. Encore une fois il avait raison, elle n’était plus vraiment habitué à tout ça. Les trucs du début… Elle se sentait encore plus maladroite que d’ordinaire. « -Emmy, c’est un personnage que j’adore ! » souffla Maggie sans détourner les yeux de l’écran. En même temps, ça ne devait pas être très original. C’était le personnage le plus drôle du film. Au bout d’un moment, elle bougea à nouveau pour reposer sa tasse vide, reprenant sa position, tête sur l’épaule de Nolan, et lorsque le film prit fin, elle se décala légèrement pour le laisser bouger. « -tu fais les mousses aux chocolat à emporter ? » demanda Maggie avant d’ajouter : « -je vais pas… enfin je vais rentrer… » elle n’avait pas la moindre idée de comment Nolan s’imaginait la fin de soirée. « -Si Tess comprends que j’ai dormi ailleurs, s’en ait finit de notre relation secret et mystérieuse. » une pointe d’humour tout en se levant, à nouveau assez mal à l’aise, ne sachant pas trop comment agir, glissant les mains dans les poches arrière de son jean.

Maggie souhaitait qu’il lui fasse part des bons et mauvais côtés de sa vie d’homme, de père et d’ex-époux, alors qu’elle-même était incapable de se confier sur les mauvais aspects de sa vie. S’il était voué à devenir son petit-ami dans l’avenir, alors Nolan voulait faire pleinement parti de sa vie. Il voulait pouvoir lui changer les idées après une mauvaise journée de travail ou essuyer ses larmes lorsqu’elle n’irait pas bien. Nolan ne voulait pas qu’elle garde cela pour elle ou exprime ses sentiments à l’abri des regards pour ne lui offrir que les bons aspects de la vie à deux. « Je suis ravi de l’entendre… Et pour ce qui est du reste, tu dois pouvoir lâcher prise avec moi. J’ai envie de vivre autant les bons que les mauvais moments avec toi, d’accord ? » en souriant avec douceur, et la laissa l’embrasser. Premier baiser qu’elle lui donna depuis leur rencontre.

Nolan aurait pu l’emmener directement au cinéma au lieu de se satisfaire de la télévision de salon, mais il avait envie d’un tête-à-tête au calme, sans spectateur, d’autant plus que Maggie n’était pas encore totalement remise de sa séparation avec son ex-fiancé. Et puis ça leur permettait de se rapprocher en douceur, de discuter sans se soucier des oreilles indiscrètes, et ils pouvaient choisir le film qu’ils souhaitaient, même si Maggie était surprise par son choix « Bon, peut-être un peu, mais je regarde aussi des films très virils, je te rassure » alors qu’il prenait place dans le canapé « Je ne suis même pas sûr que tu parviennes à la démarrer » en se moquant légèrement d’elle. Il se releva quelques secondes après pour ramener deux tasses de thé chaud, et reprit place dans le canapé, ses pieds sur la table basse et sourit en sentant la tête de Maggie sur son épaule. Il avait alors posé son bras autour de ses épaules « Je l’aime beaucoup aussi… » lui confia-t-il en baissant brièvement son regard sur la jolie rousse, et se reconcentra sur le film, appréciant leur proximité et la simplicité du moment.

Lorsque le générique de fin s’afficha sur l’écran et qu’il sentit Maggie se détacher de lui, il se pencha en avant pour appuyer sur la télécommande afin de remettre le menu principal. Le quarantenaire ne put s’empêcher de sourire devant la gêne apparente de l’architecte qui ne savait comment agir avec lui alors que la soirée touchait à sa fin « Maggie… J’avais prévenu de te raccompagner jusqu’à chez Tess ce soir. Détends-toi. Je te l’ai dit, on va prendre notre temps et dormir dans le même lit le premier soir, ce n’est pas vraiment prendre son temps » tout en se levant du canapé pour se rendre jusqu’au frigo sortir la mousse au chocolat de Maggie qu’il enveloppa correctement et la lui tendit « Madame est servie » et récupéra sa veste, son unique casque de moto, ainsi que ses clefs « On y va ?! » en ouvrant la porte, la laissant sortir en première. Il lui tendit le casque et prit place sur le devant de la moto qu’il démarra lorsqu’elle fut installée et la ramena jusqu’en bas de chez Tess. Nolan récupéra le casque de la jolie rousse qu’il posa au sol alors qu’il descendit de la bécane pour la raccompagner jusqu’à la porte de l’immeuble. Les mains dans les poches de son jean, la tête baissée sur le sol, il s’arrêta devant l’immeuble et leva la tête vers ce dernier, avant de baisser ses yeux sur Maggie « Voilà ! Nous sommes arrivés » et lui sourit avec douceur « J’ai passé une agréable soirée » et désigna le dessert du doigt « Tu m’en diras des nouvelles », puis après une hésitation digne d’un adolescent, il se pencha pour l’embrasser, faisant un pas de plus pour réduire l’espace entre eux deux, et recula son visage du sien, murmurant « Bonne nuit », puis se recula, lui faisant un signe de main et ramassa son casque et remonta sur sa moto et rentra chez lui…

Pour éviter de la prendre au dépourvu, le quarantenaire avait pris rendez-vous avec Maggie à son bureau, comme s’il était un client à cette dernière, et était venu à la première heure de la matinée. Il poussa lentement de la porte, passant seulement la tête au travers de la porte « Bonjour toi. Je ne dérange pas ? J’ai pris rendez-vous » en désignant le secrétariat du doigt, et poussa réellement la porte pour entrer dans le bureau, refermant la porte derrière lui « Je me suis dit qu’on pourrait prendre le petit-déjeuner ensemble. On a une heure. J’ai dis à ta secrétaire que c’était un rendez-vous de la première importance et qu’on avait besoin d’un peu de temps » souriant, fier de son subterfuge.

« -je vais faire de mon mieux... » lâcher prise c’était pas vraiment un domaine dans lequel elle excellait ! Ça n’était pas une histoire de confiance vis à vis de Nolan, seulement une façon d’être et de faire bien trop encré dans sa personnalité. Alors elle ne pouvait pas lui promettre de changer radicalement. Mais faire des efforts, ça elle pouvait. La soirée était vraiment agréable. Tout ce qu’elle voulait. Quelque chose de simple, et surtout d’intime. Pour l’instant, ils étaient d’accord pour garder leur début de relation secret, alors sortir au restaurant ou au cinéma… Avec sa chance elle allait tomber sur des amis de ses parents ou quelque chose d’approchant. Non, ils étaient bien mieux ici. Et pourtant, lorsque le film prit fin, elle se retrouva à nouveau mal à l’aise, ne sachant pas comment agir ou quoi dire. Elle se mordit les lèvres en hochant la tête, les yeux baissés sur ses pieds nus. Mon dieu qu’il devait la trouver gourde ! Elle prit le temps de remettre ses talons, avant de remercier Nolan pour la mousse au chocolat. Un nouveau hochement de tête et elle enfila sa veste pour le suivre.

Comme la dernière fois, elle s’agrippa à la taille de Nolan, elle n’avait rien contre la moto, mais pour le moment, elle n’était pas encore vraiment très à l’aise. Une fois en bas de chez Tess, elle mis pieds à terre, et retira le casque avant de le tendre à Nolan. Rah mais quand est ce qu’elle allait arrêté de se comporter en ado débile ! Ça n’était pourtant pas la première fois qu’elle avait un rendez vous avec un homme ! Et puis ils se connaissaient, c’était déjà embrassé… N’importe quoi ! Bon pour le coup, il semblait tout autant mal à l’aise quelle. « -très oui… enfin moi aussi je veux dire... » elle cacha quelques secondes son visage de sa main gauche en fermant les yeux. Puis elle baissa les yeux sur la mousse au chocolat. « -je n’y manquerais pas. Je vais devoir mettre un post it avec écrit en gros : NE PAS TOUCHER, sinon je suis certaine que Tess va la manger avant moi. » un petit rire avant de regarder à nouveau Nolan. Son regard passa furtivement sur ses lèvres, comme si elle doutait de ce qu’il allait faire en approchant son visage. Maggie lui rendit son baiser : « -bonne nuit... » souffla la jeune femme avec un doux sourire, avant de lui adresser un petit signe de la main en retour.

Assise à son bureau, elle était concentrée de grand matin sur des truc qui lui sortaient par les yeux. De nouveaux projets qu’on lui proposaient mais qui ne correspondait en rien à ce qu’elle aimait. Maggie leva les yeux en entendant frapper à la porte. Immédiatement elle sourit et répondit : « -Bonjour. Non, entre. Oui j’ai vu ça. Et ça m’a bien fait rire » un simple sms lui aurait suffit. « -très bonne idée ! Et puis ça fera l’occasion que je te parle enfin du prochain projet. » comme si c’était une évidence qu’il accepte de bosser dessus avec elle. Maggie prit son sac à main, enfila sa veste et d’un geste de la main invita Nolan à sortir. Une fois dehors, elle lui proposa un café à quelques rues, qui les éloignaient ainsi du bureau et leur évitait de trop croiser de ses collègues. « -ils proposent un petit déjeuner super sympa tu vas voir. » marchant à ses côtés d’un pas assez soutenu, elle lui demanda : « -ça va toi ? » avant de s'arêter et de fermer les yeux avec force. "-roh mince je recommence." voilà nouveau elle jouait les mal à l'aise!

En bas de l’immeuble de Tess, le chef de chantier avait l’impression de retrouver ces quinze ans, après un tout premier rendez-vous fast-food et cinéma, ramenant sa probable future petite-amie jusqu’à chez ses parents. Il y avait une espèce de malaise, comme s’il craignait de mal agir, que ses mots ou ses gestes soient mal interprétés. Et de l’autre côté, Maggie avait comme perdu l’habitude des premiers rendez-vous après avoir passé huit ans avec le même homme. Nolan tenta alors d’engager une conversation simple, lui confiant avoir passé une agréable soirée à ses côtés et sourit à la réponse de Maggie, soufflant pour réponse un « J’avais compris ». Il désigna ensuite la mousse au chocolat et se mit à rire cette fois-ci « Si elle la mange, je t’en ferais d’autres » en haussant les épaules comme si ce n’était pas grave que Tess mange sa mousse au chocolat. Il l’embrassa, lui souhaita bonne nuit et rentra chez lui…

Nolan avait laissé quelques jours passer entre leur dîner et sa visite matinale à son bureau. Il avait pris rendez-vous comme si c’était un client, et pourtant, il craignait la déranger dans son travail, mais au vu de l’accueil de Maggie, cette dernière semblait contente de le voir de bon matin « C’était le but » avoua-t-il tout en prenant soin de refermer la porte derrière eux avant de lui proposer un petit-déjeuner en extérieur. L’idée enchantait la jolie rousse et soulagea Nolan qui avait envie de passer du temps avec elle avant d’attaquer sa propre journée « Avec plaisir » alors qu’il l’observa prendre ses affaires. Nolan glissa ses mains dans les poches de son jean, marchant à ses côtés pour rejoindre le café quelques rues plus loin « Je te fais confiance » en relevant la tête vers elle avec un petit sourire sur les lèvres. La distance entre le bureau et le café allait leur permettre de ne pas être observé ou surpris par les collègues de cette dernière, leur offrant ainsi un peu de tranquillité de bon matin, et ça n’allait pas être Nolan qui allait s’en plaindre. Silencieux, il se mit à rire à la question de la jolie rousse qui se rendit compte, par elle-même, qu’elle était de nouveau mal à l’aise.

« Pourquoi on dirait des ados quand on est ensemble ?! » en s’amusant presque de la comparaison « On n’était pas aussi gêné ou mal à l’aise avant. Regarde-nous au mariage, c’était presque difficile de nous séparer… Et là, maintenant qu’on peut être officiellement ensemble, être tactile, et avoir des conversations sans malentendus, on est gêné comme deux adolescents de quatorze ans » alors qu’il se mettait à rire nerveusement. « Est-ce que c’est parce qu’on n’a pas encore sauté le pas et couchés ensemble ? Est-ce que c’est parce qu’on veut tellement bien faire les choses qu’on craint même de parler ? Ou qu’on se met trop la pression… Je ne… Je n’en sais rien, mais faut qu’on sache et qu’on y remédie » rétorqua Nolan sans se départir de son sourire. Il préférait prendre tout cela avec décontraction et détachement « Lors de notre week-end dans les Hampton, on aurait dû être mal à l’aise et on ne l’était pas et là, alors qu’on n’a aucune raison de l’être, on ne peut pas s’en empêcher » et désigna d’un signe de tête le café quelques rues plus loin « C’est celui-ci ? ».

Un échange professionnel dans son bureau. Bon d’accord il y avait la secrétaire pas loin, le bureau était vitré, et elle lui avait dit qu’il lui était impossible d’être proche de lui ici. Mais dehors ?! Pourquoi est ce que de nouveau elle se sentait si mal à l’aise ? « -mais j’en sais rien ! » râla Maggie en riant à moitié. C’était n’importe quoi ! Ils se connaissaient assez pour savoir que le courant passait plus que bien entre eux ! « -enfin moi ça peut se comprendre, ça fait huit que j’ai pas vécu ces trucs de premiers rendez vous, mais toi ? Hein ?! » c’était de l’ironie, elle se foutait de lui et d’elle au passage, tentant de dédramatiser tout ça ! « -non mais tu as raison ! On était obligé de se retenir et de crier des citrons ! » à nouveau elle se mis à rire de façon forcé. « -quatorze ans ?! Sérieux t’as commencé à sortir avec des filles si tôt que ça ? » demanda t elle du tac au tac à la façon Maggie. « -ah non parce que moi, c’était bien plus tard. » elle allait passé pour la saint ni touche.

« -merci d’exposer les faits à voix haute, ça m’aide beaucoup. » commenta Maggie les lèvres en avant, faisant se toucher ses doigts plusieurs fois entre eux, les mains en pyramide devant elle. « -oui, oui, oui, je vote pour parce que… parce que ça peut pas durer comme ça. » oui, elle voulait vraiment qu’ils retrouvent leur naturel. C’était insensé. Maggie resta silencieuse quelques secondes, certains mots employés par Nolan faisant écho dans son esprit. Officiellement ensemble… Il venait peut être de là le problème. « -hum ? Ah oui, celui ci. » répondit la jeune femme en sortant de sa méditation. Elle entra en premier et demanda une table à l’intérieur, au fond de la salle. Dans l’idée c’était pour qu’ils soient plus tranquille. Mais une fois devant la table elle hésita quelques secondes à s’asseoir. Et si inconsciemment elle avait choisi le fond de la salle par ce qu’elle avait peur de s’afficher avec Nolan ? Avec lenteur elle prit place, déposant son sac et retirant sa veste. Bon, il faisait gris aujourd’hui… Maggie se porta machinalement son index à ses lèvres en retirant son foulard, le regard dans le vague, perdue dans ses pensées. Et puis d’un seul coup : « -on est pas officiellement ensemble. » elle cligna des yeux et regarda Nolan. Puis comme si elle réalisait qu’il manquait des éléments autour de tout ça, elle secoua la tête de gauche à droite et ajouta : « -on est pas officiellement ensemble, c’est peut être pour ça qu’on… qu’on a ce moment de… ces comportements débiles. Disons les mots ! » elle continua sur sa lancé : « -je veux qu’on soit ensemble. Je sais, ça fait peut être un peu tôt, mais ça c’est une question de point de vu. Et les autres je m’en fou de ce qu’ils vont penser ou dire. Je veux... » elle réalisa que le serveur attendait à côté d’eux, se gratta derrière l’oreille et enchaîna : « -des pancakes aux myrtilles, un thé et une salade de fruits. Merci. » un sourire avant de reprendre : « -je disais donc... » mais Nolan n’avait pas passé commande. Alors elle s’excusa en se cachant légèrement en se massant le front, baissant les yeux sur la table.

Cette manière de s’exprimer, de bafouiller, de formuler des phrases bateaux dans le but d’enclencher un semblant de conversation ou de combler un silence trop pesant, ou encore ces gestes qu’ils se retenaient de faire l’un envers l’autre alors qu’ils devraient être naturels… Eux qui avaient toujours fait preuve d’une sincérité sans borgne, sans la moindre retenue, se retrouvaient à agir tels des adolescents à un premier rendez-vous et ça n’était plus possible. Leur relation risquait d’en pâtir et Nolan ne souhaitait pas de cela, et il n’était pas le seul en entendant la réponse de Maggie. Pourquoi cette gêne était omniprésente ?! La jeune femme évoqua un début de réponse plausible en la concernant : Elle n’avait pas eu de premier rendez-vous depuis huit ans, mais lui ?! Le chef de chantier se mit à rire « Moi ?! Il y a un peu moins d’un an et ça s’est terminé au premier rendez-vous » en répondant complètement à côté parce qu’il n’avait pas la réponse. Il n’avait jamais éprouvé ce genre de malaise avec les autres femmes qu’il avait pu rencontrer, mais peut-être parce qu’il savait que ça n’irait pas plus loin que quelques semaines, quelques mois. Peut-être qu’avec Maggie, il avait de nouveau espoir… Il n’en savait rien. Ils étaient pourtant si à l’aise l’un avec l’autre avant sa séparation d’avec David. Ils étaient difficilement détachables l’un de l’autre au mariage d’Helen et voilà que maintenant, il était presque impossible de les laissait l’un à côté de l’autre sans qu’ils ne se sentent gênés, mal à l’aise… « On en était frustré et maintenant, on n’ose même plus se toucher » en riant nerveusement « J’ai commencé à sortir avec des filles à quinze ans plus précisément » avant d’ajouter « On ne fait pas un concours mademoiselle Hall ».

Pour tenter de trouver une explication, le quarantenaire se mit à exposer toutes les possibilités à voix haute, puis se tut et se mit à sourire « C’est ironique, n’est-ce pas ?! ». Dans tous les cas, peu importe la cause de cela, ils devaient trouver une solution et Maggie partageait son avis. Il désigna ensuite le café et la suivit jusqu’au fond de la salle, prenant place face à elle. Nolan retira sa veste en cuir et son écharpe qu’il déposa à ses côtés, ajusta sa monture de lunette qui glissa et commença à regarder la carte quand Maggie prononça des mots qui lui fit mal sans même le vouloir. Il releva lentement son regard brun sur elle et souffla un « Ok » de pris au dépourvu. Quoi dire d’autres ? Il reporta son attention sur la carte, la lisant sans vraiment le faire, quand la jolie rousse vint préciser sa pensée, engendrant une vague de soulagement chez Nolan qui posa la carte à plat sur la table, ses mains dessus. Il se mit à sourire tendrement en entendant les premiers mots, puis leva son regard sur le serveur qui patientait, et le baissa de nouveau sur Maggie qui ne se rendit compte de sa présence qu’un peu plus tard. Il la laissa prendre commande et voilà qu’elle décida de poursuivre, mais le serveur attendait maintenant la commande du chef de chantier qui se décida pour « Des pancakes au sirop d’érables, un café noir sans sucre et un jus d’orange, merci » en lui tendant la carte. Nolan se saisit de sa main qui cachait son visage pour la lui faire baisser et souffla « Tu n’as pas fini » et retira sa main de la sienne lentement, et croisa ses bras sur le rebord de la table, attendant patiemment la suite.

« -oui, tu as raison c’est pas bien mieux... » marmonna Maggie en regardant ses pieds. Ils étaient d’accord que leur attitudes étaient absurdes, c’était déjà un bon point. Et aussi qu’il fallait y remédier. Au plus vite de préférence ! Elle ne voulait pas perdre Nolan ou faire foirer ce qu’ils voulaient voir naître d’une relation ensemble. Un léger haussement de sourcils pour appuyer les dire de Nolan, mais surtout par rapport à l’ironie de ces mots. Parce que l’envie était bien là. Mais il y avait une sorte de blocage. « -c’est jeune quand même quinze ans non ? » demanda la jolie rousse en fronçant le nez. Elle n’osa pas renchérir. « -oui... » souffla Maggie pour confirmer.

En entrant dans le café, elle était en pleine réflexion sur ce qu’avait dit Nolan dans la rue. Quittant sa veste par automatisme elle lâcha les premiers mots sans prendre conscience de l’impact qu’ils pouvaient avoir énoncé comme ça. Maggie et son tact ! Alors en voyant la réaction de Nolan elle se précipita en explication, afin qu’il comprenne ce qu’elle voulait dire vraiment. Mais le serveur était là à attendre, alors elle passa sa commande et finit par devoir attendre à son tour, un peu honteuse que ce type ait eut à assisté à sa grande révélation. Elle releva les yeux avec lenteur sur Nolan, encore une fois comme si elle avait à peine 18ans. Puis elle chercha ses mots, coupée dans son élan. « -je veux qu’il y ait un toi et moi. Un vrai. Pas un on attends que ça aille mieux, que j’ai réglé mes soucis avec David, fais comprendre à mes parents que je les emmerde parce que c’est ma vie. Si on attends ça, on va pouvoir attendre longtemps. Et je veux pas. Et si il faut que je dise à David que finalement toi et moi on est ensemble, et ba je le ferais. » si ils s’affichaient ensemble, ça lui remonterait peut être aux oreilles. « -d’accord je veux qu’on prenne notre temps, mais je veux qu’on … je sais même pas comment on dit ça ! » un petit rire pour s’auto foutre d’elle : « -qu’on soit officiel ? Ou je sais pas à quatorze ans on dit quoi ? Tu veux bien sortir avec moi ? » un nouveau rire bien plus détendue cette fois ci.

Elle lâcha un pffiou !! sonore avant d’ajouter avec une main sur le coeur : « -hé je me sens vachement mieux, enfin non attends il manque quelque chose. » elle se leva alors, déplaça ce qui était devant elle, les couverts, déjà en place, le sous main aussi, puis enfin sa chaise afin d’être sur l’angle de la table, pas en face de Nolan, mais à côté de lui. « -voilà. » un regard pour le serveur avec ses pancakes : « -oh merci beaucoup ! » rien à foutre qu’il l’ait regarder de travers parce qu’elle déménageait. Lorsqu’il fut parti elle posa son coude sur la table, son menton sur son poing et dit alors : « -bonjour toi... » avant d’avancer son visage pour embrasser Nolan comme si elle venait tout juste d’arriver.