Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Sam 23 Avr - 10:28
Felgild Payne of Northwood
J'ai 25 (*) ans et je vis en Angleterre. Je suis le fils d'Harald Payne, le Païen, le Viking, le Traître...
Comment me définir ? Chevalier errant, pauvre mais fier.
A sa mort j'aurais tout aussi bien pu devenir brigand, voleur des riches et manne des pauvres, j'aurai pu retourner dans ce Grand Nord dont nous sommes descendus il n'y a qu'une génération, et battre ma coulpe pour faire pardonner mon père.
J'aurais pu, descendre à la rencontre des Gallois dont ma mère est née et réclamer vengeance pour sa liberté volée !
Je suis resté sur ces terres, l'unique « chez moi » que je connaisse...
Sinon, je suis paraît-il en quête de l'épouse qui me donnera des héritiers. Depuis... beaucoup trop longtemps, mais je n'ai que bien peu à transmettre, mon épée, mon cheval, mon armure et quelques tours en ruines ou presque que mon suzerain me dispute. Je ne peux même pas dire ma foi, les moines qui m'ont éduqué espéraient bien me donner leur Dieu et m'offrir à lui, je n'ai pas accepté.
Je leur dois de lire et d'écrire aussi bien qu'un clerc, ce qui est rare chez les hommes d'armes, même nobles. Et de connaître l'art de vivre pauvre et soumis. Pauvre je le reste, soumis jamais !
Je sers... un roi, un parmi d'autres parce qu'on me l'a dit vaillant et preux, et je le vis bien.
Toutefois, si mon Maître actuel venait à faillir et faisait preuve de couardise ou mettait ses armées en danger sans autre raison que sa faiblesse, alors, digne fils d'Harald, je reprendrais ma parole ! Nul ne vaut que je donne ma vie s'il ne peut en retour me donner la sienne.
Je suis ce qu'on appelle un mercenaire, et je n'en ai aucune honte. .
Occasionnellement je combats mon sang, Gallois ou Pillards du nord... Peu importe qui fait face.
Accessoirement, je tiens de ma mère la pratique du gaélique, et de mon père celle du noroît. Encore d'autres talents qui font qu'on me jalouse parfois et que surtout on se méfie.
(*) 25 ans, Bradley James est plus âgé mais les visuels sont tous issus de la série Merlin dont le dernier épisode est sorti en 2012.
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Le roi Knud "le Grand" & Felgild Payne of Northwood
L'an mille est passé... Depuis moins d'un quart de siècle, et le monde a survécu, malgré les prédictions funestes !
Un groupe d'hommes m'encercle. Je ne monte pas un cheval de prix, et mon harnois n'est pas neuf... Mais face à eux, je suis riche. Ces contrées comptent plus de pauvres hères que de chevaliers, la guerre, les mauvaises récoltes, les attaques de pillards de tous bords... ont jeté sur les routes et dans les forêts bien des preux qui sont devenus à leur tour brigands, ou soudards.
« Messire ! Donne ta bourse et nous te laisserons passer ! Nous ne te voulons pas de mal, mais les temps sont durs pour nous autres ! »
Son accent fait que j'ai peine à le comprendre, d'où vient-il le vieux ? En fait de bourse je sors l'épée que je porte dans le dos et la tiens à deux mains, chassant mon cheval qui me retrouvera ! Tandis que l'un des quatre tente de le rattraper et de s'approprier mes sacoches je fais face aux autres...
« Ne fais pas l'idiot Seigneur ! Tu es encore trop jeune pour mourir ! »
« Il n'y a pas d'âge pour mourir ! Toi qui a depuis longtemps dépassé le mien tu devrais le savoir ! »
Ses deux compagnons sont moins vaillants face à une épée, et se tiennent en retrait, prêts à décamper si je venais à avoir le dessus, et je l'aurais, il n'a pour arme qu'un mauvais surin...
Notre combat est court en effet, mais il n'a pas reculé, faisant preuve pour son âge d'une rapidité et d'une souplesse rare, et d'une connaissance de la guerre que je ne soupçonnais pas. Dois-je tuer cet homme ? Pourquoi le ferais-je ? Il a été valeureux et la vie s'est chargé de le punir à sa façon, peut-être un jour serais-je lui ? Vieillissant, sans autre valeur que celle des armes, forcé de m'acoquiner avec n'importe quels malfrats pour survivre ? Je n'ai pas de haine, et aucune raison de raccourcir son temps sur cette terre s'il ne m'en donne pas ? Or il a rendu les armes et attend mon bon vouloir. Ce n'est pas la notion de pêché ou le prix de la vie qui me retiennent, je trouve juste stupide de tuer sans motif, et pour moi, avoir voulu me détrousser n'en est pas un valable, en cela, je me démarque probablement de la majorité de mes contemporains !
Je baisse mon épée.
« Que fais-tu avec ces gens ? Tu n'es pas de leur trempe ! »
« J'étais soldat du roi, on m'a laissé pour mort ! »
« Quel roi ? »
Il me regarde, sidéré...
« LE roi ? Tu en connais plusieurs toi jeune guerrier ? »
Il me regarde mieux et sourit, j'ai beau avoir adopté les coutumes de ce pays, mon visage vient d'ailleurs, encore que bien mâtiné entre ma Galloise de mère et mon Norvégien de père.
« Le roi de ce pays, celui qui boutera les fils de tes ancêtres hors d'ici ! »
J'éclate de rire ! C'est ainsi que j'ai rencontré Beowald, et ainsi que j'ai proposé ma lame aux armées du roi. Ainsi aussi qu'un sergent a dit à l'oreille de son capitaine que je n'étais pas un reître ordinaire, et ainsi qu'on m'a affecté à la garde rapprochée de ce roi que mon vieux compagnon estime et admire tant.
« Ne vas pas faillir Felgild, tu ne connais pas ta chance ! »
Je la connaîtrai quand j'aurai rencontré l'homme dont je dois garantir la survie ! La solde ne suffit pas pour moi, je veux servir un prince qui vaut que j'écourte mon existence pour la sienne. Et jusqu'à présent, je n'ai pas rencontré beaucoup d'hommes, princes, nobles ou gueux, qui par leur valeur méritaient que je perde la vie.
« Sa Majesté veut te voir, il lui est venu à l'oreille que tu sortais de l'ordinaire ! »
Et bien soit, allons donc nous montrer, et rencontrer le maître de cette armée et de ce château.
J'ai 17 ans et je vis en Angleterre, au sein de la Maison royale de Jelling. Fille illégitime mais aimée du roi Knut Le Grand, enfant unique, le sang bleu qui coule dans mes veines me contraint à un destin que je subis. avatar :Bridget Regan copyright:️ Ma pomme
-Brûle-pot, dépêche-toi !
-Ça ! Qu'est-ce que ça fout là? Ouste ! Aux ordures !
-Taille-Navet, coupe moi ça plus encore ! No't seigneur va s'dilater l'gosier si tu l'coupes pas plus p'tit !
-Fais voir ça...Hummm, oui...Hummm, c'est bon. Pose-le sur la pierre, on s'en occupera avant d'servir.
-Les poulardes, Cul Brûlé, tu les grilles comme il faut sous les ailes, compris ? Et j'veux voir aucune plume sous le croupion, t'as compris ?!
-Toi, l'puîné, enlève bien toutes les écailles ou j'te tire l'oreille qu't'entendras pus !
-C'est bon pour la souplette ?
C'était le coup de feu aux cuisines. Le roi était rentré, il fallait préparer le souper sans traîner. La brigade s'affairait pour que tout soit prêt à l'heure, comme d'habitude. Basin, le maître-queux, veillait à tout, ordonnait, rouspétait, collait un coup de soulier sur un séant par ci par là : fallait bien qu'ils conservent le rythme les bougres ! A trop les laisser faire, ça pouvait faire des complications comme le Gaudry qui s'était endormi un jour sur un coin de la cheminée ! C'te coquebert s'était réveillé en hurlant, les braies en feu !Il en avait eu le derrière si brûlé qu'il n'avait pas pu s'assoir pendant deux lunes. Bref, la cuisine c'était son domaine et bien qu'il fut chef et grognard à la fois, tout le monde l'appréciait car au fond, il n'était point méchant homme.
Les flammes de l'âtre ronronnaient à qui mieux mieux, chauffant le gros chaudron où commençait à bouillir une eau claire et salée. Posés sur la lourde table centrale, les terrines, pots en terre, épices, couteaux, viandes à couper, poissons à préparer et moultes ustensiles s'entremêlaient dans un désordre qui n'en avait que l'apparence, car, orchestrée de main de maître, les cuisiniers obéissaient à une mécanique bien huilée, qui s'enchaînait dans l'habitude et l'expérience. Chacun connaissait parfaitement ce qu'il avait à faire, les préparations finissant tôt ou tard dans les plats de service, prêts à être acheminés dans la salle à manger ou dans la chambre royale. De temps à autre, l'un chantait, l'Yvain sifflait toujours dès qu'il touillait une marmite sur le potager, on riait parfois des plaisanteries grivoises du Gibouin, et sans relâche, jour après jour, les repas étaient servis à l'heure. Le travail terminé, on briquait la cuisine l'après midi et le soir, on ôtait les cendres du foyer puis chacun rentrait chez lui épuisé, mais le ventre plein. L'hiver, on en oubliait la froidure. C'était le grand privilège de travailler aux cuisines de sa Majesté.
***
-Dame Hildegarde, je veux y aller.
L'abbesse soupira, angoissée de l'échéance récurrente.
-Madame...Vous savez bien que...
Et l'enfançon de prendre un air...un de ces airs qui fêlerait un pot de fer. Elle soupira, résignée. Lui refuser signifiait un retour de bâton tôt ou tard, on ne contrariait pas une fille de roi fut-elle illégitime.
-Venez mais ne dites pas un mot et nous ne resterons pas longtemps.
Elle prit sa petite main et contourna le couloir qui menait au grand salon puis bifurqua sur la gauche afin de rejoindre les communs. Les odeurs et la chaleur des cuissons emplissaient la pièce.
-Tiens, v'là la nourrice !
Plusieurs paires d'yeux les regardèrent alors, certaines fronçant les sourcils, l'expression assombrie tout à coup. D'un coup de vent, l'effervescence tomba et un silence épais s'abattit. Seules, les flammes de la cheminée monumentale vibraient joyeusement, lâchant parfois un pet de bûches incandescentes. Et puis, d'un mouvement ample, rompus à l'étiquette, toutes et tous s'inclinèrent devant la fillette.
Encore une fois, Melisende désobéissait à l'interdiction de se mêler aux domestiques. La joyeuseté de faire des choses en cachette, défendues par Père, c'était si...plaisant !
***
Printemps 1017
-Sire, le sieur en question est arrivé ce tantôt au château.
-Faites le quérir.
L'ordre de sa majesté fut immédiatement exécuté par deux gardes. Il se tourna alors vers sa fille, terminant une discussion venimeuse :
-...La date est fixée au 22 du mois d'août, soit dans quatre mois. Le peuple fêtera ainsi la fin des moissons et le mariage de la fille de son souverain que cela te sied ou non. L'alliance avec la Normandie permettra enfin le contrôle de ses rives contre ces chiens de vikings.
Les flottes de l'envahisseur utilisaient en effet les côtes normandes comme bases arrières pour détruire et attaquer autant qu'il était possible celles de l'Angleterre.
-Il n'y a rien à discuter. Tu es de mon sang et en tant que telle, ta destinée se doit d'être de haut lignage et servir les intérêts du royaume. Je suis le roi, j'ai dit.
Les lèvres pincées, Melisende s'inclina sans mot dire et allait quitter la salle du trône quand il l'arrêta d'un geste.
-Demeure ici, écoute et regarde. Seule la raison a son utilité dans ce que Dieu nous a confié. Tu sais ta place. Ne t'oppose pas à la volonté du Très Haut.
Obéissante et silencieuse, elle alla s'assoir sur le fauteuil de bois sis un peu à l'écart de celui de son père, au moment où la lourde porte s'ouvrait :
-Messire Felgild Payne de Northwood !
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Oskar
Mer 1 Juin - 12:23
Felgild Payne of Northwood
J'ai 25 ans (*) et je vis en Angleterre. Je suis le fils d'Harald Payne, le Païen, le Viking, le Traître...
Comment me définir ? Chevalier errant, pauvre mais fier.
A sa mort j'aurais tout aussi bien pu devenir brigand, voleur des riches et manne des pauvres, j'aurai pu retourner dans ce Grand Nord dont nous sommes descendus il n'y a qu'une génération, et battre ma coulpe pour faire pardonner mon père.
J'aurais pu, descendre à la rencontre des Gallois dont ma mère est née et réclamer vengeance pour sa liberté volée !
Je suis resté sur ces terres, l'unique « chez moi » que je connaisse...
Sinon, je suis paraît-il en quête de l'épouse qui me donnera des héritiers. Depuis... beaucoup trop longtemps, mais je n'ai que bien peu à transmettre, mon épée, mon cheval, mon armure et quelques tours en ruines ou presque que mon suzerain me dispute. Je ne peux même pas dire ma foi, les moines qui m'ont éduqué espéraient bien me donner leur Dieu et m'offrir à lui, je n'ai pas accepté.
Je leur dois de lire et d'écrire aussi bien qu'un clerc, ce qui est rare chez les hommes d'armes, même nobles. Et de connaître l'art de vivre pauvre et soumis. Pauvre je le reste, soumis jamais !
Je sers... un roi, un parmi d'autres parce qu'on me l'a dit vaillant et preux, et je le vis bien.
Toutefois, si mon Maître actuel venait à faillir et faisait preuve de couardise ou mettait ses armées en danger sans autre raison que sa faiblesse, alors, digne fils d'Harald, je reprendrais ma parole ! Nul ne vaut que je donne ma vie s'il ne peut en retour me donner la sienne.
Je suis ce qu'on appelle un mercenaire, et je n'en ai aucune honte. .
Occasionnellement je combats mon sang, Gallois ou Pillards du nord... Peu importe qui fait face.
(*) Avatar et photos issues de "Merlin" en 2012, Bradley James avait dont 25 ans.
Accessoirement, je tiens de ma mère la pratique du gaélique, et de mon père celle du noroît. Encore d'autres talents qui font qu'on me jalouse parfois et que surtout on se méfie.
Dame Melisende & Felgild Payne of Northwood L'an mille est passé... Depuis moins d'un quart de siècle, et le monde a survécu, malgré les prédictions funestes !
« Messire Felgild Payne de Northwood ! »
Mon père ne se sentirait pas de m'entendre annoncé de la sorte. La porte s'ouvre et Beowald, mon... écuyer … vu ma fortune c'est bien prétentieux ? Me tire par le pan de la tunique et murmure -aussi bas qu'il peut, c'est à dire qu'il me fait la honte de parler de façon intelligible pour tous les larbins, et nobles, présents- « Mon Guerrier, c'est le Roi ! Va pas y causer comme au premier sac à vin ! Pis t'avais pas aut' chose que ces maudites défroques ? On t'dirait descendu du drakkar... »
J'ai un mouvement d'impatience, roi ou pas, c'est le Knud qui a banni mon père, lui laissant la vie sauve parce que tout houlier qu'il soit, il était « un fier coquin » et l'avait distrait en pétant plus haut qu'il avait le cul fait ! Lui et moi, on partage le sang, même si le mien est bien abâtardi par rapport au sien, nos pères en tout cas sont nés sur la même terre à défaut de sortis du ventre de la même femme, et je ne rougis et ne ploie l'échine devant personne ! Et puis, s'il m'a fait mander, c'est que lui a besoin de moi. Ai-je besoin de lui ? Ma terre n'a de terre que le nom, mon château tombe pierre après pierre, mais quelle importance puisque mon seul bonheur sur cette terre est de tirer l'épée et de foncer, honnissant Dieu et ses hommes, en hurlant un cri de guerre venu du grand nord... Moins souvent du sud là où ces Gallois qui ont vu ma mère naître pour la perdre en route sévissent encore.
Knud « le grand » est assis, pas de courtisans, pas de conseillers, juste une jeune fille ou femme ? Concubine ? Fille ? Elle n'a pas froid aux yeux et bien qu'elle les baissent -modestement ?- je sens son regard qui me perce comme autant de lames. A demi incliné je relève la tête juste assez pour planter les miens dans les siens, dédaignant le maître des lieux.
« Payne of Northwood... Fils d'Harald le Parjure ? Je croyais son épouse -cette fille qu'il a arrachée à son père par l'épée et la traîtrise- morte en couche ? »
« Elle l'est. »
Je n'ai rien ajouté, pas même « Mon roi ou Monseigneur » je ne donne de titre qu'à ceux qui le méritent et pour l'instant le seul exploit de cet homme a été de laisser la vie à mon géniteur, exploit notable puisqu'il m'a permis de venir au monde, mais pas suffisant pour juger de sa valeur ! Je le vois qui se raidit, il a un mouvement de recul significatif, non seulement ma réponse l'a heurté, mais il en a perçu le caractère volontaire.
« Felgild Payne... Tu as conscience que tu t'adresses à ton roi ? Que je pourrais d'un claquement de doigts te rappeler au respect qui m'est dû, et à ton rang ? »
« Je ne respecte que ceux qui me soumettent par leur valeur... Et je … n'ai pas de roi, pas plus que de Dieu. Fais de moi ce que tu veux Knud Svenson. »
La jeune dame à ses côtés met la main devant sa bouche … Tremble-t-elle ? De colère ? De peur ? Ou comme j'en ai l'impression, d'amusement. Knud lui, éclate d'un rire tonitruant. Nous sommes seuls, tous les trois... Dans le fond de la salle, Beowald est resté en retrait, et semble faire sous lui à m'entendre. A n'en pas douter tout à l'heure, si je sors vivant, il va me jurer qu'il reprend sa liberté et préfère risquer la pendaison en détroussant les voyageurs que la torture en restant à mon service.
« Je ne pensais pas rencontrer un jour pis que ton père... N'ais pas de roi si tu le souhaites Felgild Haraldson, mais ne dis jamais que tu n'as pas de Dieu... Pense-le au pire, et surtout n'en fais pas état. »
Alors qu'il était mutin en commençant la phrase il est devenu sombre en la finissant. En effet, sans Dieu ni roi, c'est impossible, ça vaut à coup sûr l'excommunication et la mort. Et puis, j'ai des dieux, même s'ils sont multiples, comme ceux de bien des gens encore, et que mon sang ne saurait mentir, je suis viking par mon père et gallois par ma mère... Rien qui prédispose à prendre la tonsure, même si les moines s'y sont essayés avec application. Aurais-je pu être l'abbé Felgild ? Par les dieux du Noroît ! Jamais ! Il reprend la parole, la parenthèse est-elle fermée ? Je suis toujours en vie, et entier. Je sens presque le vieux soudard, là-bas près de la porte, remettre son cœur en route après avoir failli mourir faute de souffle.
« Puis-je compter sur ta fidélité ? Si tu me donnes ton bras, le reprendras-tu ? Ou feras-tu comme ton père qui a négocié pour lui seul avant même qu'il soit question de parler avec les Angles ? Si je te confies un bien qui est pour moi plus précieux que tous, le mèneras tu à bon port ? Ou le vendras-tu au premier marché ? »
Je suis sérieux aussi. Mais je souris. Je n'ai jamais de haine, pour aucun, il s'agit juste de définir les choses, dès l'abord.
« Je ne donne pas mon bras, Monseigneur, je le vends. Je ne suis fidèle qu'à ma vie. Mais si tu payes un prix honnête pour livrer ton trésor, alors je livrerai... ou je te ferai savoir qu'on me paye plus pour le … détourner de son chemin... et attendrai ta décision. »
Il me regarde, sidéré... Puis rit à nouveau.
« Je me demande comment tu a atteint l'âge qui est le tien ? Mais tu me plais décidément. Le digne fils du Païen... »
Il me regarde mieux et sourit, j'ai beau avoir adopté les coutumes de ce pays, mon visage vient d'ailleurs, encore que bien mâtiné entre ma Galloise de mère et mon Norvégien de père. Comme l'a remarqué mon serviteur, je mêle encore dans ma vêture des éléments de mes trois origines, prenant à chaque peuple ce qui me paraît le plus « portable » pour mon confort et ma survie. Je n'ai guère de hardes de prix, ça ne sert à rien d'autre qu'à dépenser les deniers qu'on n'a pas. Et puis, je ne suis pas un coquelet de cour, mais un homme d'armes, à vrai dire, un mercenaire sans foi ni loi dit-on ?
Il marque un arrêt, regarde la jeune femme qui n'a pas pipé mot mais se morigène semble-t-il pour rester calme et modeste, comme toute femme doit l'être. De noble naissance ai-je décidé, encore que... je le suis aussi, et à me voir, on me prendrait plus volontiers pour le pire des maroufles.
« Je ne suis pas couard Seigneur, et si je te créant, que je trépasse si je faiblis. Je n'ai pas pour habitude d'avoir cuer de lièvre ! »
« Pas couard mais volontiers félon ? Je n'ai pas besoin d'un ferailleux ou d'un ricard qui bondit la masse en main sans réfléchir à l'issue de la bataille... Des bruits sont venus jusqu'à moi, Payne le Rifleur ? Payne le Robeur ? Tout sauf l'homme à qui je peux confier ma fille ? Et pourtant, d'autres m'ont dit de toi que tu étais honorable et fier, et que parole donnée tu ne reprends pas ? Tu me dis, toi, tout et son contraire si j'écoute bien ? »
Je regarde la fille... Elle est donc sa fille ? Bâtarde, comme moi. Il n'a pas de fille de cet âge à ce que j'en sais ? Tout et son contraire ? Non. S'il le pense c'est que je n'ai pas exprimé comme il faut ma pensée. Je ne suis pas clerc ni robin... Il y a ce que je dis, et j'en dis beaucoup trop et pas sur le ton qu'il faudrait qui plus est... Et ce que je fais. Je suis au plus offrant, ce n'est pas une découverte, mais quand j'ai juré, je me respecte à défaut de respecter mes « maîtres ». Fils d'esclave arrachée aux siens, emmenée comme butin, vendue, esforcée ? Non, je ne ferai rien à sa fille que je ne ferai à la mienne s'il m'était donné d'en avoir une un jour. Je m'incline devant l'homme, le … roi. Mon ? Roi ? Puis devant la fille.
« Gente Dame, je suis votre cavalier... Je défendrai votre vertu et votre vie, en ma présence pas de malencontre, personne ne vous cherchera noise. »
Si le père agrée, j'ai comme l'idée que la fille en est presque déçue ? Non, je me fais des idées...
J'ai 17 ans et je vis en Angleterre, au sein de la Maison royale de Jelling. Fille illégitime mais aimée du roi Knut Le Grand, enfant unique, le sang bleu qui coule dans mes veines me contraint à un destin que je subis. avatar :Bridget Regan copyright:️ Ma pomme
Il n'y avait rien eu à discuter, juste à ouïr la « loi » irrévocable de son père et acter l'inévitable. Mais comme toute damoiselle offerte sur l'autel des nécessités royales, elle avait osé espérer l'inespérable contre vents et marées, affrontant sans épée l'armée invisible et impitoyable de ce que l'on nommait communément la « destinée » ou bien plus religieusement, la volonté de Dieu. Le droit de la généalogie imposait, le roi transmettait et fatalement, la géniture obtempérait. C'était ainsi, nul ne se permettait de remettre en cause l'ordre établi depuis des siècles. Ses prières intimes n'avaient résonné que dans le vide et le silence.
Sa mère, Ælfgifu de Northampton, lui avait souvent parlé de la grâce divine et de la protection fidèle avec laquelle celle-ci accompagnait ses sujets dans leur long pèlerinage terrestre. Fille chrétienne, elle y avait cru comme l'on croque dans du pain frais, à pleines dents, à pleine âme. Jusqu'à ce qu'elle réalise, au fil des années, avec effarement, que son père s'arrangeait à sa façon avec les préceptes religieux, la morale affranchie. Durant un temps certain, elle avait craint pour sa vie. N'étaient-ce point péchés mortels ?! De quelle terrible manière son âme allait expier de telles aberrations ? Il œuvrait pour sa damnation ! Mais les jours et les nuits s'étaient succédés sans éclat. La bâtarde au sang bleu finit par comprendre que cela était, qu'aucune justice surnaturelle ne se produirait. La généalogie de David avait le sang long.
La bienséance la contraignait à se rendre à la messe à la chapelle chaque dimanche. Nonobstant, depuis cette « révélation », elle n'y priait plus que du bout des lèvres, l'esprit assoiffé d'un breuvage qui n'existait pas. Les saints et les martyrs se taisaient et elle se sentait abandonnée, trahie par le Ciel. Ainsi soit-il, la piété s'arrogeait la liberté des puissants.
« Ne mésestimes pas la volonté du Très Haut », alors que la servantaille annonçait le nouveau venu, elle songea, le cœur froid, que sa majesté avait le bon rôle à donner des leçons ! Lui qui, de brunes en aurores, coqueliquait tour à tour avec son épouse Emma et sa mère ! Mais il entretenait une correspondance étroite avec sa sainteté* et de ce qu'elle avait pu entendre ici et là, ce dernier l'appréciait, n'est-il pas. À Dieu, rien n'était impossible, au roi, tout était possible.
Son attention se reporta sur celui qui s'avançait. Quoique grand et très bien fait de sa personne, il ne ressemblait pas à grand-chose, les affûtiaux poussiéreux, fripés, mal coiffé. La voix de son domestique résonna dans la grande salle et elle en fut agacée. Qui était-il pour se permettre de haranguer de la sorte en présence du souverain ? Mais ce dernier n'en tint pas compte et s'attacha à accueillir son hôte.
Le séant posé sur le fauteuil de bois trop dur, contrainte d'obéir, Melisende jeta un œil sans complaisance sur le sieur Felgild Payne– un nom à s'entailler la langue- et commença à s'ennuyer. Elle trouva à se distraire en mirant d'un œil goguenard les souliers dudit bel homme. (Car tout de même, il fallait avoir perdu la vue pour ne pas remarquer qu'en dépit de ses défroques, ce baronnet possédait une certaine allure). Le dodu d'un orteil sortait d'une déchirure béante, une lanière pendouillait sur le côté, des traces de boue et de poils drus s'étalaient un peu partout. Il avait du passer de son cheval au castel sans se laver un tant soit peu, dédaignant l'effort de se présenter le visage et les mains propres à défaut du reste. Discrètement, elle huma l'air, persuadée que des relents de vinasse, de sueur et de crottin allaient lui chatouiller les narines. Presque déçue, elle ne sentit rien et tendit l'oreille soudain, brusquement arrachée à la contemplation de ses chausses qu'elle jugeait pitoyables. L'insolence de sa réponse face à son père lui fit relever la tête et camoufler d'une main le rire silencieux qui s'échappait de ses lèvres.
Coquebert ou téméraire ? Rares étaient ceux qui osaient s'adresser ainsi au suprême seigneur, et pour cause. Mais elle sut, à l'intonation de sa voix, avant même qu'il ne termine sa phrase, que le Sire ne s'en offusquerait pas. Du moins, il n'aurait point fallu que cela perdure trop longtemps. Knut avait son caractère et bien qu'il estimât la franchise et l'honnêteté sous toutes ses formes, il n'en demeurait pas moins qu'il existait certaines limites à ne pas franchir.
« ...ne dis jamais que tu n'as pas de Dieu... Pense-le au pire, et surtout n'en fais pas état. »
Excédée par ses mots, elle leva les yeux aux ciel. Qu'avait-il besoin d'étaler ainsi toute une hypocrisie royale ?! Et de bavasser sur la fidélité. « Sainte Vierge, que ne puis-je lui dire d'aller au diable et de sortir d'icelieu ! J'aurai du apporter mon coussin de soie bleue, au moins je n'aurais pas le crépion autant douloureux... » Il faut dire que la « grande chaise » n'avait rien de confortable et que l'inclinaison du siège obligeait à se tenir le dos extrêmement droit, à peine appuyé sur le dossier. Au bout d'un moment, c'en devenait une torture.
Elle n'écoutait plus, Melisende, songeait à sa prochaine sortie à cheval.« L'étalon ou la jument ? Tout dépendra de qui m'accompagnera. Si c'est Merwyn, je monterai Cædmon et... »
Il y eut un silence. Le père se tourna vers sa fille qui fit de même, se fendant d'un beau sourire de circonstance. Faire semblant d'écouter, tout un art.
« Il est bien assuré ce...Tudieu ! » Le mot avait bien failli jaillir de sa bouche alors que ses pensées repartaient au galop. « ...confier ma fille... ?! Que... ?! » Toute ébaubie, elle peina à comprendre, interloquée que l'autre s'inclinât devant son père, puis...devant elle ?
Une brise glaciale lui transperça les os soudain. Las, bien plus tôt qu'elle ne l'avait envisagé, elle devra quitter les douceurs de son enfance, de sa prime jeunesse, faire ses adieux à sa mère, à ceux qu'elle affectionnait entre ses murs depuis tant d'années ! Tout cela pour épousailler le comte d'Est-Anglie*, un chef viking, un vieil édenté, acariâtre et colérique ! Æðelþryð avait surpris une conversation l'année dernière alors qu'elle nettoyait l'âtre du salon d'honneur et s'était empressée de lui rapporter.
Hautaine, elle soupira lentement en silence, la poitrine soulevée par tout un poids trop lourd puis se leva:
-Je vous remercie Felgild Payne de Northwood.
Elle se tourna vers Knut, s'inclina à son tour :
-Père, qu'il en soit fait selon votre volonté. Permettez-moi de prendre congé, c'est l'heure de ma leçon.
Le ton s'était quelque peu modifié, légèrement plus dur, usant d'un mensonge subtil. Le visage impassible ne souriait plus et Melisende, violemment endeuillée de mille chagrins clandestins, n'aspirait plus qu'à se retrouver dans sa chambre.
La lourde porte claqua. Dans le couloir, elle s'appuya contre la pierre froide, se mordant le poing de rage et de désespoir. Il la connaissait par cœur, sa lâcheté n'ayant d'égal que pour ses intérêts qu'il défendait à tout prix. L'alliance avec ce comte d'East Anglia** consoliderait sa position, apaisant les peuples du nord. Tout souverain qu'il fut, il l'avait prise en traître afin de s'éviter sa réaction, lui annonçant son départ devant un mercenaire ! C'était brutal, calculé.
Elle souffla un grand coup et s'en fut, à la fois soumise et rageuse. Condamnée.
-Fait monter une cruche de vin. Une grande. Et qu'on me laisse tranquille jusqu'à demain, je ne dînerai pas ce tantôt.
L'ordre sec fouetta l'air. Ce jour d'hui, l'ivresse la rendra heureuse.
*Benoît VIII **Thorkell le Grand
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Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Dim 7 Aoû - 21:35
Felgild Payne of Northwood
J'ai 25 ans (*) et je vis en Angleterre. Je suis le fils d'Harald Payne, le Païen, le Viking, le Traître...
Comment me définir ? Chevalier errant, pauvre mais fier.
A sa mort j'aurais tout aussi bien pu devenir brigand, voleur des riches et manne des pauvres, j'aurai pu retourner dans ce Grand Nord dont nous sommes descendus il n'y a qu'une génération, et battre ma coulpe pour faire pardonner mon père.
J'aurais pu, descendre à la rencontre des Gallois dont ma mère est née et réclamer vengeance pour sa liberté volée !
Je suis resté sur ces terres, l'unique « chez moi » que je connaisse...
Sinon, je suis paraît-il en quête de l'épouse qui me donnera des héritiers. Depuis... beaucoup trop longtemps, mais je n'ai que bien peu à transmettre, mon épée, mon cheval, mon armure et quelques tours en ruines ou presque que mon suzerain me dispute. Je ne peux même pas dire ma foi, les moines qui m'ont éduqué espéraient bien me donner leur Dieu et m'offrir à lui, je n'ai pas accepté.
Je leur dois de lire et d'écrire aussi bien qu'un clerc, ce qui est rare chez les hommes d'armes, même nobles. Et de connaître l'art de vivre pauvre et soumis. Pauvre je le reste, soumis jamais !
Je sers... un roi, un parmi d'autres parce qu'on me l'a dit vaillant et preux, et je le vis bien.
Toutefois, si mon Maître actuel venait à faillir et faisait preuve de couardise ou mettait ses armées en danger sans autre raison que sa faiblesse, alors, digne fils d'Harald, je reprendrais ma parole ! Nul ne vaut que je donne ma vie s'il ne peut en retour me donner la sienne.
Je suis ce qu'on appelle un mercenaire, et je n'en ai aucune honte. .
Occasionnellement je combats mon sang, Gallois ou Pillards du nord... Peu importe qui fait face.
(*) Avatar et photos issues de "Merlin" en 2012, Bradley James avait dont 25 ans.
Accessoirement, je tiens de ma mère la pratique du gaélique, et de mon père celle du noroît. Encore d'autres talents qui font qu'on me jalouse parfois et que surtout on se méfie.
L'an mille est passé... Depuis moins d'un quart de siècle, et le monde a survécu, malgré les prédictions funestes !
Tandis que nous discutons, Knut Svenson, pardon le roi, et moi, je peine à ne pas pointer mon regard assassin sur la fille qui … Peste soit de cette damoiselle qui reluque à ce point mon affublement ! Lorgnant par dessus tout sur la botte mortie à force de piétonner dans la gadoue que le cheval peinait à traverser ! Ne lui a-t-on jamais dit à cette dévergoigneuse qu'on ne fixe pas ainsi les gens !
Quand elle découvre le pot aux roses, elle se lève et sort prestement, ne laissant pas à son père le temps de la retenir. Je la pensais avertie à défaut de consentante... En quoi est-ce si dérangeant de devenir l'épouse de Thorkell le Grand ? C'est un chef valeureux et un homme de parole ? Il a certes le double de son âge...
Je suis là, bras ballants, à me dire que convoyer la jouvence risque d'être une autre paire de manches que ce que j'escomptais. Qu'importe. Va savoir de plus pourquoi Knut nous veut aller à la brune ? Craint-il qu'on ne lui rapine sa géniture avant ses épousailles ? D'être lobé par je ne sais quel maroufle de sa suivance ? Il va me falloir mander à la dame de quérir sa suite et préparer son arroi...
Là-bas, dans le fond obscur de la salle, Beowald est rouge comme un coq qui s'étouffe ! Il faut que je le boute dans un couloir, à demi esbaudi.. Il me marmonne des mots comme respect, roi, honneur, conchier, vergogner... Toute une jactance qui peu me chaud !
« Va-t-en me quérir un établissement de bains ! Et ensuite va aux cuisines, et dis leur de livrer chez dame Mélisende de la vinasse gouleyante et une francherepue ! Nous partons après les vêpres »
Il était prêt à obéir quand il fait un arrêt sur place.
« Felgild ! Je te créant que jamais je ne sortirai de ce castel à la nuitée ! Es-tu donc fou ! Aller à la brune ? Pour convoier avec une damoiselle ? Mais veux-tu donc rencontrer des bisclavrets ? Des sorceresses ? Les mânes ? Tomber dans les attrapoires de marauds ? Recevoir charmogne du Diable ? Ou même finir sous le croc d'une meute de loups ? »
Il se campe devant moi, de toute sa hauteur, il m'arrive donc à l'épaule -bon, soyons honnête, un peu plus haut mais à peine- ... et me dit « Je m'en vais te faire donner le bain, j'irais offrir le vin et la bectance à Dame Melisende, une bonne pitance de ta part. Mais ensuite Felgild Payne seigneur de Northwood, je m'en vais préparer ta couche! Nettoyer tes défroques et les rendre présentables, et reposer mes vieilles jambes ! »
Je me fige, l'oeil courroucé -semble-t-il- il est couard cet homme quand il s'agit de maîtres, autant qu'il est valeureux au combat !
« Les ordres du Roi sont de partir derechef ! Je vais m'entretenir avec sa fille et lui signifier de se tenir prête. Je t'emmène, toi, une servante pour elle, et deux gardes au plus ! Tu n'y peux pas plus que moi ni ho ni jo »
Knut a dit : après vêpres... Le soleil ne sera donc pas totalement couché... Mais je n'en sais pas la raison, il n'a pas daigné m'expliquer le pourquoi, ce n'est pas faute de m'être enquerri. Il a baillé sans attendre mon acquiescement, refuser serait déconfier, il ne s'agit pas de trouiller ! Il y aura certes des loups au loin, et peut-être un ou deux maroufles sur notre chemin, mais la menuaille sera couchée, pour commencer sa journée à l'anjorner... Veut-il dissimuler le départ de sa princesse ?
J'aime toujours mieux comprendre quand je dois agir, mais là, je suis dans l'ignorance. Qu'a cela ne tienne, en tout cas, si j'ai bien une certitude c'est que les diables et autres sorceleurs resteront à distance, que gagneraient-ils à maudire deux femmes et quatre hommes ? Je dois dire à Dame Melisende de se choisir une vêture modeste voir pauvre, prendre une défroque de la servante ? Ainsi nous paraîtrons un vieux marchand Beowald, son fils, moi, mon épouse et la bonne... Accompagnés de gardes loués que je vais choisir pour leur aspect balourd autant que pour leur finesse de cervelle !
Beowald me jette le regard d'un chien que son maître battrait trop !
« C'est LUI qui ordonne ? Trève de balivernes Felgild ! Tu m'en fais serment sur les Saintes Ecritures ? » il patiente le temps que je jure... Ses écritures ne commandent elles pas justemement « tu ne jureras point ? » Moi, pour ce que je crois en son dieu, je peux bien prêter serment sur le Père, le Fils, sa mère et le Saint Esprit... Il m'aurait demandé sur les dieux du nord, j'aurais réagi moins sereinement, j'ai un peu arrangé la vérité pour le faire obtempérer !
Je me dirige vers les bains, puis, revoyant le jouvencelle hilare je lui crie presque « Trouve-moi des bottes neuves ! » Il n'a qu'à demi entendu...
« Tudieu ! Quel guignon ! J'aurais bien lancé les dés devant une belle flambée moi ! »
Je me décrasse et me désengourdis, mes muscles aussi auraient bien aimé une flambée et une couche molle dans une bâtisse sûre... Je jette un coup d'oeil à mon reflet dans l'eau des douves, elle ne me dit rien qui vaille, un grand gredin blond plus propre qu'à l'habitude, chaussé de bottes neuves mais vêtu de bien piètre manière...
Les dès en sont jetés ! Je dois aborder dans cette tenue la moqueuse pucelle !
J'ai 17 ans et je vis en Angleterre, au sein de la Maison royale de Jelling. Fille illégitime mais aimée du roi Knut Le Grand, enfant unique, le sang bleu qui coule dans mes veines me contraint à un destin que je subis. avatar :Bridget Regan copyright:️ Ma pomme
-Laisse nous tranquille, nous n'avons pas besoin de toi ce soir!
-Mais Dame...les vêpres...
-Suffit ! Sors sans respit !
Elle avait aacié, perdant patience. Les vêpres! Qu'en avait-elle bien à faire encor ! La pauvre Dame s'en fut sans mander son reste, piteuse mais digne, soupirant à l'envie. La soirée s'annonçait agréable, un service en moins ! Et ce n'était point la première fois que la princesse s'escagaçait de la sorte. Loin de s'en doulouser, elle ne pipait mot, attendant patiemment que la colère trépasse.
L'aatie lui dévorait la ventraille. « Peste soit du roi Knut ! » Hormis egroter brusquement au point de demeurer alitée, elle ne voyait pas comment éviter ce partement brutal. Tout au plus, s'arrangerait-elle pour faire traîner les jours. « Oh Mère ! » Les yeux brûlants, ce fut l'ire qui l'emporta. Pieds nus, elle pietonnait de part et d'autre de la pièce, fulminait, insultait à mi-voix, gémissait, se lamentait. Elle n'était pas prête à s'arracher du castel, littéralement. C'en étoit trop tôt ! Pas de cette manière lâche, vile ! Quelle mouche- issue du tas de fumier de la ferme sans doute aucun !- l'avait piqué pour qu'il lui annonce de la sorte ?! Meurtrie, elle se sentait déconfiée, méprisée. « Que je t'estrille Père ! Pourquoi me fais-tu subir cela ? Pourquoi ? Et Cædmon ? Je ne puis quitter icelieu sans l'emporter ! »
Chagrin et colère se mêlaient violentement. Elle en était encore à souffler de rage lorsque l'on frappa à la porte.
-J'ai ordonné qu'on ne nous importune pas !
-Votre Altesse, c'est votre hypocras et...
Le pas saccadé, elle alla ouvrir largement la porte, découvrant par là-même un gaillard qui se tenait à quelques pas de sa dame de chambre, les mains chargées d'un plateau où étaient soigneusement posés une écuelle pleine de brouet, une épaisse part de patisserie*, deux lèches de pain et un gros bout de fromage. Sur l'instant elle ne le reconnut pas mais remarqua son air goguenard, de celui qui aurait voulu se trouver partout sauf ici. Elle prit la cruche sans égard, dédaigna le repas et allait de nouveau s'isoler mais la garce poursuivit :
-Pardonnez-moi Votre Altesse, mais cet homme vient de la part du Sieur Felgid Payne... - et de se mettre à bégayer face aux sourcils froncés et à l'oeil noir de sa maistresse- , de...de Northwood ainsi que...de...sa...Majesté le Roy, et...hum -toussotement-...il...il a un...message à vous...délivrer.
Au fur et à mesure qu'elle parlait, sa voix s'éteignait. Si elle avait pu, elle se serait enfoncée toute droite entre les lourdes dalles afin de disparaistre. Yeux baissés, elle dissimulait bien maladroitement sa gêne, ce qui, à l'évidence, n'échappa guère à la bâtarde.
-Et Doncques ? Que t'arrive t-il Brunhild ?! Tu penches la tête comme un mauvais cheval et nous n'avons point de temps à perdre en batelage ! Ouste ! Déguerpissez ! Et qu'on nous laisse tranquille à la fin ou le fouet vous tâtera la tripaille à faire pleurer vos mères qu'elles soient vivantes ou six pieds sous terre !
Foutredieu ! Pour une fois qu'elle congédiait ses servantes, il fallait que ce soit précisément au moment où elle nécessitait de se retrouver seule qu'on venait l'embrener² ! Contrariété et impuissance la rendaient cruelle et injuste.
Elle voulut leur claquer la porte au nez sans autre discussion mais l'homme, qui jusque là s'était tu, posa son pied contre la chambranle et d'un geste relativement lent mais sûr, rouvrit ladite porte. Sidérée, Melisende en demeura coite sur le coup, la bouche entrouverte, faillant en lâcher le breuvage.
Avec respect mais l’œil brillant d'agacement, il s'inclina :
-Votre Altesse, Beowald pour vous servir. J'ouïs votre...volonté mais neporquant, j'obéis aux ordres du Roy et il baille que vous vous entreteniez avec mon seigneur immédiatement. Je crois qu'il s'agit d'une affaire urgente qui requiert votre présence.
Le goupil ! Il se défaussait sur Felgid et naviguait comme un vieux loup de mer sur la curiosité féminine. L'appât fonctionna à merveille : bien qu' étonnée, Melisende fit la moue, intriguée :
-Mum...C'est toi l'homme de corps de ce baronnet qui bavassait ce tantôt ? Une affaire urgente...Et où cela doit-il se tenir ?
Pour un peu, elle en aurait ri si l'attitude de son père ne l'avait pas autant écharpée.
-Dans la salle d'armes votre Altesse.
La mine méprisante, elle l'ignora, sembla réfléchir, prit le temps de se servir et de boire deux chopes de vin. Désobéir à son père pouvait avoir des conséquences très désagréables et elle n'était pas d'humeur à subir son courroux. Espérer obtenir l'avantage demeurait peine perdue.
Elle conservait son mécontentement mais l'impatience de connaistre la suite de cette histoire prit le dessus. Le ton dur, elle cogna la chopine vide sur la table:
-Or i allons.
La pièce n'était que très rarement chauffée. Le peu de fois où elle s'y estait rendue, l'humidité et le froid transperçaient les os, même l'été. Aussi se vestit elle d'un camail et l'air suffisant, le précéda.
À pas de loup, la mâchoire du destin se resserrait...
*Patisserie : pâté ²Dans le sens contemporain, « emmerder ».
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Ven 19 Aoû - 21:23
Felgild Payne of Northwood
J'ai 25 ans (*) et je vis en Angleterre. Je suis le fils d'Harald Payne, le Païen, le Viking, le Traître...
Comment me définir ? Chevalier errant, pauvre mais fier.
A sa mort j'aurais tout aussi bien pu devenir brigand, voleur des riches et manne des pauvres, j'aurai pu retourner dans ce Grand Nord dont nous sommes descendus il n'y a qu'une génération, et battre ma coulpe pour faire pardonner mon père.
J'aurais pu, descendre à la rencontre des Gallois dont ma mère est née et réclamer vengeance pour sa liberté volée !
Je suis resté sur ces terres, l'unique « chez moi » que je connaisse...
Sinon, je suis paraît-il en quête de l'épouse qui me donnera des héritiers. Depuis... beaucoup trop longtemps, mais je n'ai que bien peu à transmettre, mon épée, mon cheval, mon armure et quelques tours en ruines ou presque que mon suzerain me dispute. Je ne peux même pas dire ma foi, les moines qui m'ont éduqué espéraient bien me donner leur Dieu et m'offrir à lui, je n'ai pas accepté.
Je leur dois de lire et d'écrire aussi bien qu'un clerc, ce qui est rare chez les hommes d'armes, même nobles. Et de connaître l'art de vivre pauvre et soumis. Pauvre je le reste, soumis jamais !
Je sers... un roi, un parmi d'autres parce qu'on me l'a dit vaillant et preux, et je le vis bien.
Toutefois, si mon Maître actuel venait à faillir et faisait preuve de couardise ou mettait ses armées en danger sans autre raison que sa faiblesse, alors, digne fils d'Harald, je reprendrais ma parole ! Nul ne vaut que je donne ma vie s'il ne peut en retour me donner la sienne.
Je suis ce qu'on appelle un mercenaire, et je n'en ai aucune honte. .
Occasionnellement je combats mon sang, Gallois ou Pillards du nord... Peu importe qui fait face.
(*) Avatar et photos issues de "Merlin" en 2012, Bradley James avait dont 25 ans.
Accessoirement, je tiens de ma mère la pratique du gaélique, et de mon père celle du noroît. Encore d'autres talents qui font qu'on me jalouse parfois et que surtout on se méfie.
L'an mille est passé... Depuis moins d'un quart de siècle, et le monde a survécu, malgré les prédictions funestes !
Mais qu'a donc fait ce... Mordiable de Beowald ! Mais que l'amène-t-il céant ! Elle va prendre la mort dans ce froid ! J'avais dit de m'annoncer pas de la traîner à la vue de tous les gardes ! Ce Chiabrena va me …
Ma rage n'a d'égal que ma honte ! Entre mes dents je siffle plus que je ne parle, à l'attention de ce coquin !
« Mais Tudieu tu me vergognes ! J'espère que nous rencontrerons une sorceresse qui jettera charmogne sur le Jacques que tu es ! Crois tu donc que Knut nous a baillé de tenir le secret et de partir à la brune pour que tu me boutes sa fille dans une salle d'arme où la piétaille va se desengler d'elle comme d'une coureuse de remparts ! »
Je tente au mieux de cacher la dame aux regards des houliers déjà fort curieux... Une femme dans un corps de garde ! Et une damoiselle ! Pas la première paillarde venue ! Je soupire comme si la mort était venue me quérir pas même à la bataille !
« Bien vaigniez Ma Dame, peste soit de ce sac à vin ! Je vais vous mander de me suivre sur les courtines, ou bien de me précéder chez vous si la froidure vous trouille ? Je l'ai envoyé mander votre acquiescement pour me recevoir, non de vous quérir pour vous offrir en pitance à la garde ! »
Piétonner sur les remparts avec une bachelette géniture de roi, autant ce vaut être estrillé tôt à tire ! Repris à forfet à conchier la jouvencelle et déconfier son père ! Mon ire ne tombe pas, Beowald n'a pas l'air de comprendre qu'il a fauté, ni en quoi ! Mais se croit-il au bordeau à convoier avec une fille ainsi ! Au vu de tous ! Et quelle fille ! Celle-là même qu'on nous mande d'escamoter à la brune ?! Pour lui permettre d'épousailler un prince sans malaventure ou attrapoire ! Je la tire le plus loin possible de la troupe, la faute à ce coquebert si d'aucuns déjà se mesttrent en tête de la trousser !
« Dame Melisende, sans fatrouiller plus que ne faut, votre père baille de partir derechef, après vêpres, à la nuitée. Je vous jure, point de balivernes, je n'ai rien pu lui faire odir, je sais vous escagacer mais il semblait trouiller une déconfiture et vous veut sauvegarder. Je dois vous mander de changer d'affublement et choisir une suivance réduite... Sans être couard, nos chefs sont mis à prix assurément par quelques marauds, plus votre défroque sera d'une gueuse et notre arroi misérable et plus nous aurons une chance de quitter le castel prestement et sans malaventure.»
J'ai dit ce que j'ai à dire...
Le guignon serait qu'après que Beowald l'ai bien boutée au milieu de la piétaille et donc mise en péril, la jouvencelle se mesttre à brailler que nenni onc elle ne partira à la brune !
Oui Da, je porte la main à ce pentacol qui me vient de ma mère... et n'a rien de chrétien... Il ne manquerait plus que quelque maroufle par ses criements au sorceleur ne me fasse occire ! Felgild ! Ne sois pas aussi lacrimable que ton escuyer !
J'ai 17 ans et je vis en Angleterre, au sein de la Maison royale de Jelling. Fille illégitime mais aimée du roi Knut Le Grand, enfant unique, le sang bleu qui coule dans mes veines me contraint à un destin que je subis. avatar :Bridget Regan copyright:️ Ma pomme
Une affaire urgente avec ce baronnet aux pieds sales et aux bottes trouées ?! Fi donc ! Que fomentait le roi ? Le mariage n'était prévu qu'à la fin de la saison des moissons ! Pourquoi tant de hâte soudain ? Quelques semaines de voyage, tout autant pour les préparatifs et le tour était joué ! « Ma fille, ne te fourvoies pas dans des espoirs impossibles ! » et d'invoquer tous les saints du paradis ne le ferait point bouger d'un pouce ! Alors quoi ?! Si ce bougre devait l'escorter jusqu'au castel de Thorkell, grand bien lui fasse ! Quelle était donc cette exigence soudaine du souverain ? Elle n'en saisissait pas l'importance, s'interrogeait, à la fois intriguée et impatiente de connaître ce qu'il en retournait. Le vin lui chauffait les joues, libérant une hardiesse qui la faisait marmonner à mi-voix. Le pas rapide, elle ne s'enquiérait guère d'être suivie ou non par Beowald et sa suivante.
La salle d'armes...Une pièce qui la fascinait, où elle s'était rendue quelquefois en cachette, enfançonne et polissonne. Les hauts murs, les armes rutilantes et lourdes, l'atmosphère de force mâle qui suintait de tous côtés, l'impressionnaient. Ne s'était-elle pas costumée en drole au moment des fêtes de ce fameux Noël, où un hiver sibérien s'était abattu sur toute la contrée ? Les gueux crevaient alors de faim et de froid. Et elle, petite souris parmi la garde, avait fini par être démasquée car son chapeau, trop étroit pour sa longue chevelure déjà épaisse, était tombé d'un seul coup, découvrant le jais brusquement ondulé sur son dos ! D'aucuns avaient ri, d'autres dit des mots qu'elle n'avait pas compris. On l'avait ramenée à sa nourrice, son père et sa mère avaient été de suite informés et dans l'heure suivante, elle avait reçu trois coup d'escorge devant le roi, la reine et sa nourrice ! L'humiliation ressentie la faisait encor gronder lorsqu'elle y repensait. Ce jour d'hui, revenir dans ce lieu au souvenir cuisant quoique plaisant, la gaillait fort.
À leur arrivée, -deux pas après la porte entrouverte-, le Fengild fondit sur son escuyer à grands pas, l'ire pétillante, le prenant à partie, et de lui envoyer une bonne soufflante. Le sourire en coin, la princesse jeta un regard d'autorité aux soldats présents et émit un large soupir d'agacement. Ce goujat lui faisait perdre son aage !
-Vous suivre sur les courtines ou chez moi ?! Plaît-il, Northwood ? Me voici iciluec sur la volonté du roi mon père et foulant sur vos priorités toute considération de ma présence, vous vous permettez de bavasser en premier lieu avec votre valetaille ?
La voix claire et forte frappait autant qu'elle méprisait. Un certain silence s'était abattu dans la salle, et bien que quelques murmures fusèrent entre les chicots, seuls, les bruits des lames que l'on maniait claquaient. Il y eut des ricanements mais le mercenaire ne se laissa point impressionner.
-M'offrir en pitance à la garde ?
Melisende éclata de rire et haranguant les membres présents de l'estoc, déclama bien haut, emplie de provocation et de malice assurées :
-La garde, oyez ! On acreante que nous risquons une débrisure par vos briquettes ? Qui, icelieu, aussi coquefredouille qu'il puisse être né par la volonté du Christ, ignore que je suis la fille du roi ?! Qui serait assez fol dingo pour oser une telle mise à mort ?
Pour le coup, un silence épais s'abattit.
-La torture, longue et savante, leur collerait au corps comme la glaise aux souliers un jour de pluie, Messire. Et leur géniture serait maudite jusqu'à la fin des temps !
D'ironique, le ton devint âpre et la mine triomphante, elle ordonna :
-Acorcissons tout cela séant.
Nonobstant, Felgid le Parjure n'en démordit pas et sans répondre, lui prit le bras fermement, l'entraînant dans un coin de la pièce. Melisende tenta violentement de se défaire de son emprise, lança un « lâchez-moi ! » entre ses dents aussi venimeux que possible, en vain. Brunhild, durant toute icce noise, n'avait pipé mot, ne sachant ni que dire ni que faire d'une situation qui la dépassait et l'horrifiait. Pensez doncques ! La princesse dans la salle d'armes en présence de tous ces soldats et icel qui la maintenait comme un croquant !
Mais ce fut le ciel en personne qui tomba sur la tête de la bâtarde. Interdite, elle resta en suspens quelques instants.
Damnedeu ! Il plaisantait le gredin ! Ce n'était qu'une vile farce ! Elle le regarda, l'oeil mauvais.
-Vous déraisonnez manant ! Cessez vos bobeaux ! Comme si j'allais donner dans ce grossier godant ! Jamais mon père ne me traiterait de la sorte ! Ralez joer à vos ripailles et vos ribaudes ! Je lui parlerai de votre audace à prime, et croyez moi, vous aurez tout intérêt à supplier vos dieux pour conserver votre chef !
Digne, elle fulminait autant qu'il était possible sans que son courroux ne fut visible par les autres. Elle rajusta son camail, frotta machinalement le devant de sa robe et releva la tête, plantant ses yeux durs dans les siens :
-Ne vous avisez plus de me toucher de la sorte où je hurle haro pour l'honneur du roi et vous finirez sur une pique !
Pour qui se prenait-il ce guêpin ?! Le regard noir vissé au sien, elle appela sa suivante et s'en fut sans un mot, furibonde.
Une fois à l'extérieur, -il fallait utiliser l'escalier et passer par la haute-cour pour quitter la salle d'armes-, elle congédia la domestique, ayant besoin de prendre l'air seule et d'évacuer ce trop plein de coups de poignards qui lui faisaient saigner le cœur. Hé quoi ! Elle le savait depuis longtemps que ce jour maudit finirait par arriver. Quitter cette existence plutôt douce où elle avait été heureuse pour un inconnu dont elle n'avait cure...Sa poitrine se souleva lourdement, chargée d'un dehait sans nom. « Comme si père allait me chasser sans même faire mes adieux à mère !... » Son épouse légitime se réjouissait de son départ, évidemment. Melisende ne l'aimait guère et le mépris de l'une s'inscrivait dans l'indifférence de l'autre. Elle ne lui manquera pas celle-là ! Mais les autres, oh tous les autres ! Les cousins qui venaient leur rendre visite de temps à autre, l'oncle qui finissait toujours ivre, contant des histoires de maraud à n'en plus finir. Il avait le don de la faire rire aux éclats icelui ! Et les cousines, toutes mariées à ce jour, qu'elle ne verrait plus...Car la distance était conséquente nécessitant un périple de plusieurs semaines. Knut lui avait acreanté que sa mère lui rendrait visite au moins une fois l'an. Mais elle avait bien vu comment cela s'était organisé avec ses proches. Après deux ou trois années, l'entrain s'amenuisait, les maladies retardaient les départs, hormis, parfois, celui qui menait au cimetière.
Au loin, elle aperçut la relève de la garde. Elle avait contourné le donjon et grimpé les marches qui menaient à la tour de la chapelle. Les vêpres n'allaient pas tarder, si froids en cette saison. Appuyée contre la pierre, frissonnante, elle s'attarda encor à contempler les plaines qui s'assombrissaient de plus en plus alentours.
« Mais si c'était vrai ?...Et si... ? »
Que nenni ! Demain, demain sera un autre jour !
Il y a un vieux silence familier Quand je suis perdue dans mon coeur Je ne peux pas entendre la voix à l'intérieur de moi Alors je lève les yeux vers les étoiles*
*L.Stirling
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Mer 31 Aoû - 16:22
Felgild Payne of Northwood
J'ai 25 ans (*) et je vis en Angleterre. Je suis le fils d'Harald Payne, le Païen, le Viking, le Traître...
Comment me définir ? Chevalier errant, pauvre mais fier.
A sa mort j'aurais tout aussi bien pu devenir brigand, voleur des riches et manne des pauvres, j'aurai pu retourner dans ce Grand Nord dont nous sommes descendus il n'y a qu'une génération, et battre ma coulpe pour faire pardonner mon père.
J'aurais pu, descendre à la rencontre des Gallois dont ma mère est née et réclamer vengeance pour sa liberté volée !
Je suis resté sur ces terres, l'unique « chez moi » que je connaisse...
Sinon, je suis paraît-il en quête de l'épouse qui me donnera des héritiers. Depuis... beaucoup trop longtemps, mais je n'ai que bien peu à transmettre, mon épée, mon cheval, mon armure et quelques tours en ruines ou presque que mon suzerain me dispute. Je ne peux même pas dire ma foi, les moines qui m'ont éduqué espéraient bien me donner leur Dieu et m'offrir à lui, je n'ai pas accepté.
Je leur dois de lire et d'écrire aussi bien qu'un clerc, ce qui est rare chez les hommes d'armes, même nobles. Et de connaître l'art de vivre pauvre et soumis. Pauvre je le reste, soumis jamais !
Je sers... un roi, un parmi d'autres parce qu'on me l'a dit vaillant et preux, et je le vis bien.
Toutefois, si mon Maître actuel venait à faillir et faisait preuve de couardise ou mettait ses armées en danger sans autre raison que sa faiblesse, alors, digne fils d'Harald, je reprendrais ma parole ! Nul ne vaut que je donne ma vie s'il ne peut en retour me donner la sienne.
Je suis ce qu'on appelle un mercenaire, et je n'en ai aucune honte. .
Occasionnellement je combats mon sang, Gallois ou Pillards du nord... Peu importe qui fait face.
(*) Avatar et photos issues de "Merlin" en 2012, Bradley James avait dont 25 ans.
Accessoirement, je tiens de ma mère la pratique du gaélique, et de mon père celle du noroît. Encore d'autres talents qui font qu'on me jalouse parfois et que surtout on se méfie.
L'an mille est passé... Depuis moins d'un quart de siècle, et le monde a survécu, malgré les prédictions funestes !
Par les dieux de mon père ! Je suis homme d'honneur et plutôt calme, mais mon sang ne fait qu'un tour ! Cette garce à la chemise de soie ! Enfin, je lui suppose des chemises de soie sous son chainse en damas à orfrois, et son mantel à fermoir ouvragé par dessus une robe d'écarlate ! N'est-elle pas ridicule avec sa coiffe ouvragée et ses fourrures ! Je crois que l'ire me fait perdre raison... Mais qu'ouis-je !
« La garde, oyez ! On acreante que nous risquons une débrisure par vos briquettes ? Qui, icelieu, aussi coquefredouille qu'il puisse être né par la volonté du Christ, ignore que je suis la fille du roi ?! Qui serait assez fol dingo pour oser une telle mise à mort ? »
Malgré sa jactance et ses mises en garde « Vous déraisonnez manant ! Cessez vos bobeaux ! Comme si j'allais donner dans ce grossier godant ! Jamais mon père ne me traiterait de la sorte ! Ralez joer à vos ripailles et vos ribaudes ! Je lui parlerai de votre audace à prime, et croyez moi, vous aurez tout intérêt à supplier vos dieux pour conserver votre chef ! Ne vous avisez plus de me toucher de la sorte où je hurle haro pour l'honneur du roi et vous finirez sur une pique ! »
Je l'attrape par le bras, et le lui tords presque !
« Accoise ! »
Beowald manque s'étouffer. « Felgild !»
« Il suffit Ma Dame ! Voulez-vous vergogner votre père ! Vous me conchiez à m'accuser de dire des balivernes ! Leude je suis mais point manant ! Et je ne fais que suivre ce qu'a baillé le roi ! Continuez votre batelage en bonne saltimbanque, et si je suis puni, vous le serez itou ! Allez vous affubler nous partons sans respit ! »
Comme elle me toise, prête à recommencer ses braillements, je l'attrape violentement et la batacule sur mon épaule, comme un gueux porterait un sac de bon grain. Malgré ses criements et les rires de la garde qui se désengle à en perdre les dents, je sors de la pièce, la maintenant à une hie, Beowald aussi blanc que les mânes qu'il craint tant, prêt à quérir un exorciste pour mettre fin au charmement dont je suis frappé par quelque sorceresse ! Géniture de roi ou ribaude, une donzelle ne sera pas cause de mon défaut de parole ! Mortecouille ! Je ne pensais pas que convoier avec une fillote de Knut serait plus ardu qu'aller à la mortaille ! Puisqu'elle ne veut suivre, il suffit de bifourcher ! Elle et moi à n'en pas douter sommes fort courroucés, mais j'ai pour moi la force, et je n'en démords pas, à Knut j'ai juré de mener à bien la mission, qu'elle me haye tant qu'elle veut ! Me jette horions et houspilles, nous partons tôt à tire !
« Je vous laiz choir à l'aquoison au prochain fiert ! M'oyez ? Je ne me laisserai pas navrer par une bachelette faée ! »
Je crois bien que le souffle lui manque tant son ire est grande ! J'en suis fort aise ! Si je dois faire qu'elle sommeille tout le voyage, je ferai ! Quand le roi baille, chalt d'obtempérer !
Le robeur dont j'ai fait mon écuyer peine à suivre... Il puit pire qu'une carogne ! À Trouiller je dirais qu'il s'est fait dessous... Peu me chaud ! Avec ou sans l'acquiescement de Dame Melisende, nous partons, que la suivante qui trottine blanche comme la neige immaculée de l'hiver nous suive !
« Or y allons ! »
« Felgild ...» ça semble bien un sanglot ! Allons Beowald tu étais moins capon sur les chemins à rapiner les bourgeois !
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Ven 4 Nov - 22:58
Wendy Hall alias Shcherbakova Darya ( issu du site https://www.dobrovolskaia.com/ )
J'ai 20 ans et je vivais jusqu'à il y a deux ans dans une petite maison , sur les terres d'un grand seigneur à l'écart du village. Dans la vie, j'étais désoeuvrée... j'aidais bien un peu ma tante lingère au château en faisant son ménage, de la couture, en m'occupant du potager et des poules, mais j'étais souvent trop seule... Je m'en sortais plutôt mal . J'avais la malchance, d'être célibataire et je n'en étais pas bien fière. Depuis, pire encore m'est advenu, et je m'en sens bien ? Pourquoi ? A cause d'un gueux de Gallois ! Pourtant, je n'ai plus ni toit ni famille ?
Spoiler:
Ma naissance a coûté la vie à ma mère, elle n'est malheureusement pas la seule à avoir payé de son existence celle de l'enfant venu au monde... Mais, en ce qui me concerne, les choses sont différentes, elle était … fille mère ! Et n'a jamais voulu avouer de quel homme elle portait le fruit ! Heureusement ma tante Belinda, sa seule famille, était ouverte d'esprit, beaucoup trop, les gens du village ne cessaient de le répéter, trop libre, célibataire, et maintenant sœur d'une dévergondée ! Ajoutez à cela qu'elle lisait, et écrivait ! Une femme ! A n'en pas douter, elle était fort suspecte ! Mais personne n'a chassé ma tante, et elle m'a gardé avec elle et élevée...
Toutefois, j'ai bien des défauts à n'en pas douter, je suis une fille, sans père, sans mère non plus mais c'est moins grave on sait qui elle était, je suis rousse ! Donc pas d'âme ! Je suis née à une date funeste, le jour des morts ! Et puis... Je suis bizarre, n'ai-je pas pleuré dès toute petite quand on tuait le cochon ? Ou quand on tordait le cou à une vieille poule qui ne pondait plus ? Je 'allais même jusqu'à sauver les renards pendant les chasses, ramasser des chats errants, y compris un noir qu'on a vu -paraît-il devenir un homme cornu?- et je parlais aux loups ?
Le début, je l'avoue, j'aime les animaux et ne veux pas les tuer ! Le reste... C'est la légende qui s'est installée, MA légende, qui fait que pas un garçon du village ne me courtisait bien que je sois jolie, et que pas une ferme ne voulait de moi comme servante ! Une sorcière ! Vous n'alliez pas ouvrir votre porte au diable non ?
J'en pleurais, d'ailleurs, j'en pleure encore parfois, mais ma tante me répondait : ce sont des balivernes ! Ne t'en occupes pas ! Jamais Dieu ne confirmera.
Honnêtement, le jugement de Dieu, je préférais l'éviter, surtout s'il s'adressait à des hommes bornés, ils pourraient tout comprendre de travers ! Je faisais donc profil bas !
Darach An'Bhard alias Colin Morgan
J'ai 25 (*) ans et je vis là où me portent mes pas , sur les routes d'Angleterre. Dans la vie, je suis baladin, barde et je m'en sors moyen . Sinon, grâce à ma chance ou malchance ? , je ne sais trop, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. (*) Photos tirées de la série "Merlin" sortie de 2008 à 2012.
Spoiler:
J'appartenais à une troupe de baladins itinérants, originaires de mon pays : les marches de Galles. Je les ai quittés, nous n'étions pas d'accord entre nous pour nous produire à une fête de village. Notre chef et guide, le grand Will ne voulait pas s'arrêter. Moi, je l'ai fait, et pensais les rattraper... Mais j'y ai fait bien autre chose que jongler et faire danser... Et quand j'ai rejoint la troupe, je n'étais plus seul. Will m'a donné la liberté, il ne la trouvait pas intéressante, pas suffisamment d'or à glaner avec une rouquine, et c'est bien connu, les roux amènent le guignon ! Moi, je ne m'en suis pas trouvé plus mal du feu des cheveux de Wendy ?
Pourquoi diable ai-je convoié avec ce bateleur ? Parce qu'à mes criements il est accouru sans trouiller... Un des gueux m'avait fait choir, tandis qu'un autre me voulait conchier, me bataculant sur la table comme une devergoigneuse ! Le troisième en quête d'une francherepue estrillait mes poules, avant à n'en pas douter de « m'espouisailler » lui aussi à sa manière ! Darach, dont j'ignorais le nom, a bastaillé, et abrayant son chef d'un lourd coup d'un grimoire de ma tante l'a morti ! Les deux autres ont violentement riposté, puis l'un, s'enquerrant du livre tombé sur la jonchée a crié à la sorceresse et au bisclarel invoqué à la brune, boutant son compère il a ardé toute la bâtisse, brisant la jarre d'huile dans le feu pour en faire une traînée au sol !
Nous restait peu de temps pour fatrouiller, puisque divinatrice j'étais je les ai faés, ou leur ai fait accroire ! Ma vertu était sauve, mais de mes poulardes point n'en restait, pas même un oeuf ! Et ma couche partait en flambée comme buissonnade...
C'est ainsi, puisque charmogne il y a que je suis devenue la « bessonne » de Darach An'Bhard, qui présentement s'enquière de rapiner clairet et bonne pitance aux gardes qui jouent aux dés alors que je guette.
« Si je perds ! je meurs ! » Icelui nous sauve ! Un coquebert fait un signe de croix ! Blasphème attire le Malin ! Aller à la mortaille avec l'ost et craindre un lancer de dès !
Mortecouille ! Le guignon va-t-il choir et tôt ?
Peste soit de ce baronnet et de son chiabrena d'escuyer ! Il s'en est fallu de peu que Darach soit repris à forfet ! Mon bric lui y voit ajour, et me fait signe !
Les criements de la donzelle -non ! Par la volonté de Dieu : damoiselle - que le maroufle a chargée comme un sac sont odis de tous et sonnent comme autant de cors, loin d'apazimer ou d'attendrezir les coilles et broquettes ils appètent ! Si elle s'était accoissée, sans nul doute aucun ne songerait à battre le velours... La caillette, bataculée comme une bagasse baille à mon valdenier une chance de vitement sortir ! Je te créant Barde qu'on ne m'y prendra plus ! Mais bonne pitance à la nuitée, par cette froidure... Il sait bien le ribaud que je ne le déconfierai point. Après mangeaille il me trousse, lui qui me dit sa sœur, c'est moi la sorceresse et lui qui m'a faée... Sa défroque à terre, la paille nous accueille...
Je serais curieuse quand même de me mestre en quête de la jeune dame et de son houlier de baronnet ? Etaient-ce épousailles ? J'en doute, sinon la suivance aura tâche ardue ! Ce ne sont les humbles qui paient toujours l'ire des nobles !
Le Darach, c'est un gueux... Dans sa giberne, à l'accoutumée, il y a que quelques défroques, du pain, noir et dur, quelques racines, et sa jouvence. Pourtant, il n'est pas couard, ni boursemolle ! Mais là... oui, il n'est pas sans déduit, mais je devrais être pucelle... et donc n'en rien savoir ? C'est la raison de la « bessonne », nul ne me touche sans son accord, et son accord, nul ne l'obtient. Certes, dans sa jactance, il y a balivernes et batelage, il en vit. Nous convoions de concert, et jamais je ne trouille, je sais qu'il rapine et trousse, d'autres jupons que les miens !
Comment il fait ? C'est sorcellerie diraient les manants de mon village, puisqu'il ne parle que Gallois ? Moi pourtant, je l'ai entendu ? Il faut dire qu'il m'a bataculé comme le chevalier la damoiselle qui se disait fillotte du roi ?
Fillotte du roi ?! Fi !
J'ai crié, laissant Darach... l'épée en l'air et les yeux comme deux soucoupes. Il ne comprend pas tout, mais plus qu'on ne le pense...
La peste des fames ! Qu'a-t-elle donc à s'écrier ? Je reste là l'arroi en berne à peinturer la paille de semence perdue ! Je vais accroire qu'elle est bien Satanique comme on l'oyait dans son village. Je guerroyais, la pourfendais ? Que trépasse si je faiblis ?! Je suis plutôt bon gaultier mais n'aime guère qu'elle me boute hors d'elle comme une merdaille ! Surtout pour se dire...
Fillotte du roi ?
A l'anjorner, il va nous falloir décamper, et prestement. Outre que le roi refuse de mander quelques tours de jonglage ou ménestrel pour que sa reine et sa géniture ne s'escagacent point, j'ai... la malaventure d'avoir joilé dans ma besace un pentacol brisé quand le jouvenceau a bouté sa donzelle sur son épaule !
Quand la genre dame va le quérir, mieux vaut pour nous... être loin ?