Asil faisait vraiment attention à ses mots. A la manière de les prononcer. A comment il les faisait rouler sur sa langue. Il faisait aussi en sorte de cacher son loup. Il le fallait. Il observa Bran. Il laissa un sourire.

- Si tu me fais assez confiance pour te combattre, fais-moi assez confiance pour le reste alors.

Sa voix était posée mais ferme. Il fallait que Bran le comprenne. Qu’il comprenne qu’il n’avait pas à être seul dans l’histoire qui lui était imposé par … quoi ? le destin ? On pouvait l’espérer. Le destin avait une mission pour chaque personne. Asil semblait juste que le destin ne voulait pas le lâcher en lui donnant toujours une chose de plus à faire. Il fit semblant de ne pas paraître surpris par la nouvelle. Il le pensa fort. La grand-mère était un grand-père ! Il essaya de se souvenir de la jeune femme. Il ne l’avait vu que peu de temps et ne pouvait pas trouver un lien de parenté physique entre les deux. Mais tout comme Charles ne ressemblait en rien à son père. Il nota les informations nécessaires à la compréhension.

Sierra, meute des esprits, pas super cool qui tue avant de penser. Protéger son territoire était une chose, tuer sans raison était une autre. Surtout pour une erreur qui n’avait rien à voir avec la dominance. Quand on ne connaissait pas les territoires, quand on était un jeune loup ou juste quelqu’un ne s’occupant pas des meutes, alors on pouvait traverser un territoire sans le vouloir. Asil l’avait déjà fait pour trouver Bran après la mort de Saraï. Il serait impensable qu’Adam tue tous les loups qui s’approche des Tri-cities. Asil attendit la suite.

Asil l’écoutait mais penser. Son loup n’appréciait pas de savoir que son Marrok, son alpha avait été contraint à quoi que ce soit… Et il repensa à Hazel, dans le lit, expliquant qu’elle avait souffert. Il ne savait pas si la fille de Sierra était aussi mauvaise que sa mère … mais la fille de Bran avait eu des enfants. Les triplés étaient intéressants. Gretel avait un super maintien, et cela malgré le fait qu’elle n’entende pas. Hazel était Hazel. Et Angel avait pu passer par-dessus sa soumission pour ses sœurs. Un lien pareil, de famille, ne pouvait pas venir de la mort… Ni de la haine.

- Tu veux qu’on te remette en question ? Bran Cornick, tu es un abruti. Cette famille, celle-là, que tu comptes amener dans la meute, c’est une famille. Je ne peux pas te dire dans le futur ce que donnera la petit Gretel… mais j’ai déjà eu la claque de ton fils pour accepter que des bébés puissent être plus dominant que moi. Et je suis trop vieux. Toi aussi. Peut-être devrions-nous devenir des loups doyen ? Le genre vieux loups sache. Comme grand-mère feuillage. Cette famille, elle est uni, et pas mauvaise. Tu peux me croire. Ils font du bien. Et pas qu’Hazel. J’ai chassé avec les trois enfants, tes petit-enfants. Tu devrais essayer, tu remarqueras directement ce qui peut arriver pour eux.

Il réfléchit ensuite, observant rapidement sa tasse de thé qu’il remplit à nouveau en faisant de même pour celle de l’homme.

- J’irais chercher Samuel. Je devrais mettre toute ma force, mais ton fils à toujours eu un loup intelligent. Si je viens pour le récupérer alors il m’écoutera.

Il eut envie de proposer la présence d’Hazel avec lui mais se stoppa. Avait-il vraiment envie de la mettre en danger ? Non. Non. Absolument pas… et si Asil voulait que Bran accepte sa famille.

- Si tu veux que je ne m’approche plus de tes petits-enfants, et il insista sur le mot, alors tu devras y aller à ma place. Et pas comme l’alpha super badass d’Amérique, mais comme leur grand-père.

Son loup grogna de mécontentement. Il voulait voir Hazel, lui. Bien plus, il voulait la garder avec lui, surtout pas partir de l’autre côté du monde pour supporter la solitude. Non. Asil le fit se taire enfoui en lui. Il n’avait pas le temps.

- C’est peut-être là ta première erreur, mon ami, répondit Asil plus doux que ce qu’il ne l’aurait voulu.

Après tout, Bran était un loup dominant et un défi entre les deux étaient à éviter … mais il y avait quelque chose de bien pire que de défier le Marrok… Perdre son amitié en étant trop revêche, trop dur, trop contre lui. Il valait mieux pour Asil qu’il lui rappelle leur amitié et son existence. Non pas en tant que loup dont il a la garde et qu’il doit protéger, mais en tant que loup vieux et dominant qui peut être utilisé à son tour.

- Un jour, quelqu’un deviendra le Marrok. Nous vivrons encore milles ans, deux milles ans ? Qui peut le dire. Vraiment. Mais un jour, nous allons mourir parce que toute chose à une fin. Nous aussi. La peur de te voir déposséder de cela, et que personne ne puisse en prendre la tête, obscurcit ton jugement. Je peux te dire leur qualité. Ils en ont. Déjà, ils sont accueillant. Ils sont comme toi. Ils ont vu un vieux loup qui a besoin de temps, de douceur, de calme et ils m’ont offert la meilleure chasse depuis … depuis très longtemps.

La meute du Marrok accueillait tous les inadaptés, pour les adaptés et les renvoyer ailleurs. C’était une meute qui aider, qui soutenait, qui protégeait, et ça même si leur chef ne savait pas comment protéger son cœur, pensa Asil. S’il fallait remplacer le Marrok, il valait mieux que cela soit avec une personne dont le cœur soit aussi pur. Pour le reste …

Asil n’avait jamais aimé les tyrans. Une personne comme Bran qui faisait les choix difficiles en pensant bien faire, c’était une chose. Une connasse soumise à la magie des esprits qui s’amuse à faire copuler ses enfants pour avoir plus de pouvoir … Mhhh… Il n’avait jamais eu d’enfants, qui ne soit pas adoptif, mais ça l’agaçait autant que Bran ce qu’elle faisait à des loups. Les loups étaient sa race. Il avait plus d’empathie pour eux que pour les humains… et il n’aimait pas Sierra.

- Bah, j’ai bien envie de la faire disparaître elle, fit-il avec un ton plus sec que ce qu’il le voulait.

Il enferma son loup et ferma les yeux pour le calmer. Son loup voulait aller voir cette Sierra et lui arracher la gorge. On ne faisait pas de mal aux loups. On ne faisait pas de mal à Hazel et surtout on ne faisait pas de mal son ami. Pour Leah, bien que la question n’eût pas été posé, Asil avait une réponse simple. Le loup revendiquait-il plus Leah comme compagne ou la famille d’Amara ? Il penchait pour la seconde, ce qui permettrait de libérer cette femme. Peut-être que Leah pourrait trouver une relation qui concilie loup et humain pour la prochaine fois.

- Je ne laisserais pas Hazel y aller seul, rugit encore le loup avant qu’Asil lui rappelle qu’il était en présence du Marrok. Je comprends ce que tu veux dire, pour moi, mais Hazel aura besoin d’allié. Et je pense que je peux être apte à l’aider pour défendre sans tuer.

Si on attaque l’alpha, des loups risquent de s’interposer. Le voulant ou non, les loups se sentiront obligés de protéger leur alpha. Asil pouvait mettre à mort une meute de loup, mais il pouvait aussi les blesser pour les arrêter, sans jamais mettre fin à leur vie. Il savait en être capable. Je peux me faire passer pour un louveteau.

Cela aussi c’était vrai. S’il y avait bien deux loups capables de ça, c’était Asil et Bran… et Charles et Samuel, foutus gamins. Il pouvait se faire passer pour moins dominant. Personne ne connaissait réellement le visage du Maure. Hazel ne donnerait jamais son surnom sans une bonne raison … et il pourrait même prendre une nouvelle identité. La question finale le fit se figer, relevant les yeux qu’il avait caché derrière sa tasse pour contrôler son loup. Il n’avait aucune envie de mettre Hazel en danger et une envie déraisonnable d’aller becter sa grand-mère. Il posa la tête et réfléchit.

- Si tu me donnes une véritable bonne raison, alors je le tolèrerais. Mais après tout ce que tu m’as dit, il n’y en a aucune. Pour ce qui est d’Hazel…

Il laissa son loup revenir sous ses yeux. Asil pouvait voir la réponse. Limpide. Simple. Puissante. Bordel. Il n’avait même pas réalisé qu’il voulait être avec elle avant que Bran lui dise. Fin. Qu’il le voulait à ce point-là. Cependant le loup comme l’homme se souvenaient des paroles d’Hazel. Elle ne veut pas de compagnon. Il ne peut la revendiquer de force, bien que tout son corps le demande. Mais ce n’était pas la question. Alors il répondit.

- Oui. Il la veut.

C’était plus simple que d’expliquer avec trop de mots ce qu’il se passait entre eux. Il avait le temps. Son loup comptait bien prendre le temps. C’était aussi pour ça qu’il avait cherché des solutions pour l’aider, hier soir, pour lui dire que lui … Il ne la laisserait pas tomber. Qu’elle parte deux jours pour six mois, il l’attendrait. Parce qu’il était ainsi. Il pensa à ce qu’elle avait dit. Il y avait un esprit dans la roseraie… il caressa une rose doucement. Et s’il demandait à cet esprit de l’accompagner ? Sierra sait que les loups ne s’occupent pas des esprits. Et que le Maure est aussi chamanique que le soleil est de glace. Si un esprit, même si faible que cela, reste auprès de lui, il pourrait facilement mentir, protéger Hazel et chercher comment lui avouer ce que son loup hurle dans sa tête.

- On a plus de milles ans et on se prends encore la tête, réalisa-t-il avec un sourire, les gens qui disent qu’avec l’immortalité vient l’ennui mériteraient qu’on leur fasse un petit cours mon cher.

- Je n’ai vu ta fille que rapidement, elle n’était pas ravi de voir que sa fille traine avec le Grand Méchant Loup, merci pour ça d’ailleurs. Je sais qu’elle a dû mal à faire le deuil de son compagnon, et qu’elle aurait bien besoin d’une raison de rester.

C’était plus ou moins ce qu’il en avait compris de la discussion avec Hazel. Sa mère avait besoin de trouver quelque chose pour passer le deuil. Asil avait mis deux siècles. Qui pouvait dire combien de temps elle mettrait ? Cependant, il ne pouvait pas non plus mentir au Marrok en affirmant qu’elle allait bien.

- Gretel pourrait prendre ta place, si elle a toutes les cartes en main, sans même avoir de combat. Une passation légale au lieu d’un défi mortel. Et puis, pour le reste, je suis infiltré là-bas, je pourrais te donner des nouvelles tant que tu n’as pas le courage.

Il pourrait apprendre à connaître les enfants, et sa fille, lui dire les choses qui sont bonnes, et les mauvaises aussi. Lui peindre l’éventail d’émotion qui passe sur leur visage quand ils font une soirée. Lui montrer, petit à petit, les qualités qu’ils possèdent et les raisons de les aimer. Asil s’en sentait capable. Asil laissa un juron espagnol, qu’il n’avait plus utilisé depuis des années, passer la barrière de ses lèvres. Sierra devait donner sa place ? Ouais ; Il avait déjà compris que non. Et les esprits ? Asil allait leur expliquer, lui, à ses êtres intangibles s’il le fallait. Asil allait dire qu’il préférait mourir que d’offrir un enfant à cette salope mais s’arrêta, conscient que, comme Bran, il pouvait y avoir de bonne raison d’offrir un enfant. Pour le bien de tout.

- Cela me convient. Je me ferais passer pour un petit louveteau trop timide, tu verras, un vrai gosse contre la vilaine sorcière, fit-il avec un sourire avant de reprendre pour Hazel, elle … elle n’a pas envie d’être courtiser, alors je ne les brutaliserais pas s’il la respecte. Les respecte. Tous.

Il précisa au cas où. Gretel n’avait pas besoin de lui, mais il préférait prévenir qu’il la défendrait si quelqu’un insiste trop. Parce que. Pour le moment, il allait jouer le rôle de protecteur pour cette famille, jusqu’à ce que le loup de Bran décide de lui mettre un coup de pied au cul pour prendre la place.

- On partira avant alors… Fin. Maintenant, il faudrait peut-être prévenir Hazel qu’elle est de corvée. Elle m’a dit avoir des choses à faire pendant trois jours, mais une petite visite ça ne paie pas de mine. D’ailleurs, si tu veux encore des brioches, faut retourner là-bas…

Il allait se la faire cette Sierra. Elle avait fait du mal à Hazel, à sa famille, à Bran et il le prenait personnellement Asil. Il avait peu d’amis. Il avait un ami et une femme qu’il aimerait avoir comme plus qu’une amie. Il ne laisserait rien leur arriver. Et il y avait l’esprit de sa roseraie. Il ne savait pas du tout comment qui quoi… même Hazel ne savait pas, mais il caressa à nouveau un pétale et fit une prière. Il n’avait pas fait cela depuis longtemps. Priant pour débarrasser le mal et ne laisser que la beauté.

- Charmant ? fit semblant de s’étouffer Asil, je pense que l’on doit parler de l’image que tu portes sur toi-même… pour le reste, c’est une bonne idée.

Non…Non il venait pas d’envoyer Bran chez Amara en mode « cadeau voilà »…. Il était plus subtil que ça …voyons … mais c’était pour le mieux. Si Bran arrivait à faire des blagues sur sa paternité alors tout aller vers le mieux. Asil avait l’impression que cette action, celle de le faire venir à lui, avait été la bonne.

- On ne dit pas que tu dois disparaître, moi non plus. Les premiers lieutenants sont là pour ça. Et on ne dit pas de faire ça demain, non plus.

Et puis, merde, il n’avait pas à être le seul à souffrir que des bébés en couche puissent être plus dominant que lui, hein. Il devait faire partager la souffrance et l’agacement que cela causer en lui. Et l’accepter pour avancer vers un monde meilleur. Il reposa le pétale qu’il avait caresser encore tout en réfléchissant. Il n’arrachait jamais les pétales de ses roses. Il ne les couper même pas pour rien. Ou n’en offrait pas. D’ici que le monde change, eux deux seront toujours les plus vieux loups de la terre, avec Samuel. Et les autres seront de la nouvelle génération, et petit à petit, la politique de la meute changera. On trouvait cela aberrant de donner le droit de votes aux femmes aussi. Asil l’écouta.

- Elle est intéressé par moi. Mais pas pour être attacher. Elle a beaucoup souffert de son ancienne relation. Et j’ai dormi avec elle par pur galanterie, il n’y avait pas d’arrière-pensée, précisa-t-il malgré tout.

Il n’y avait pas eu de désir sexuel, juste l’envie de la protéger dans ses bras et de l’aider. Il avait accepté par envie d’être un atout pour elle, sans rien de plus. Il n’avait même pas accepté dans l’espoir qu’elle le désir un jour. C’est tout. Il pensait que c’était trop tôt pour lui en parler. Pour le moment, il sait ce qu’elle lui dira.

- Est-ce que je dois comprendre que Mère-Grand accepterait une relation entre le Grand Méchant Loup et le Petit Chaperon Rouge ? fit-il en étirant ses lèvres.

Avoir l’aval de Bran pour cette relation n’était pas obligatoire … mais cela serait le mieux. Même Bran ne pourrait se mettre entre Hazel et lui s’ils le décident ensemble… Parce qu’il ne voudra pas perdre sa petite fille et son amie ? Certainement… pour le reste… Il aurait voulu rire du malheur qui allait s’abattre sur son ami, et la furie de sa compagne, si cela ne faisait pas autant de mal à Bran.

- Je sais cuisiner pourtant. Quand, et il ne dit pas « si », on aura débarrassé le monde de Sierra, je nous ferais un repas. Pour tes fils … J’imagine qu’une conversation dans ma serre pourrait être utile. Ils seront plus calmes en sachant que ce n’est pas ma colère mais ma tristesse qu’il engendrait s’ils cassent une rose. Pour Leah….

Il voulait vraiment trouver une idée pour l’aider … vraiment … VRAIMENT. Mais il n’avait aucune idée de comment faire pour contenir la louve. Il pouvait la comprendre, Asil. Il pouvait s’imaginer de son point de vue.

- Libère-la. Laisse-lui le choix de redevenir ta compagne ou pas. Ton loup doit le sentir aussi. Cette relation doit être guider par Leah, dominante ou pas, elle doit faire son choix. Et toi, tu devras l’accepter.

Il avait un peu de mal, Asil, à imaginer une compagne sans avoir de l’amour pour elle. Il aimait Sarai. Comme personne. Il appréciait vraiment Hazel. Cela n’avait rien de logique. Mais il savait qu’il en faudrait peu pour que les deux faces de lui-même soit en osmose. En ça… Asil pensait que Bran avait bien moins fait son deuil que ce que lui-même avait fait. Des vieux loups. Têtu en plus.

- Comme si je laisserais quoi que ce soit arriver. Ne t’en fais pas. J’ai un violon à réparer et une serre à préparer, que d’activité.

- J’admets, ça ne change pas que mes paroles sont véridiques. Les jeunes sont l’avenir, même les humains l’ont compris. Et non. Je suis vieux. D’abord courtiser, ensuite se marier, enfin consommer. L’ordre permet l’ordre.

S’il trouvait Hazel très belle, il ne pouvait pas penser à faire autre chose, pour le moment. Ni son loup, ni lui, ne se permettrait de faire ce genre de pensée avant d’avoir une bonne raison de le penser. Il n’avait pas besoin de désir sexuel pour savoir le désir de compagnie de son loup. C’était déjà suffisant de supporter ce désir sans en rajouter un autre parasite. Pour le moment. Il ne demanda pas Asil, pourquoi il ne pourrait pas rester avec Hazel si elle remplace Sierra. Il était un vieux loup, il avait vécu partout et surtout … il allait mieux. Bran renvoyait les loups une fois qu’il allait mieux. Et il allait mieux.

- Parles avec ton loup. Ou alors, apprends à aimer ta femme comme tu te sens prêt à aimer ta fille.

C’était des solutions si simple, énoncé de cette si simple manière … mais c’était des solutions qui méritaient d’être dit, au moins une fois, à voix haute.

Il laissa l’homme partir et se mit à faire du ménage. Il nettoya la serre, poussa la table, vérifia ses roses, poussa les roses les plus fragiles, au cas où les sagouins viennent à vraiment se battre. Il avait proposé sa place à Bran, et il avait plutôt intérêt de la laisser en l’état. Il finit de tout ranger avec tranquillité avant de s’occuper de la seconde manière possible. Il commença à réparer le violon.

Sans pensée à rien d’autres. Mécaniquement.
Tout aussi mécaniquement, il se mit à faire un potpourri avec des roses.
Puis à ranger ses livres par couleur, en mode arc-en-ciel.

Et son loup grogna à chaque fois. Ouais. Tout au lieu de penser à ce qu’il venait d’avouer au Marrok. Absolument tout au lieu de penser à ce qu’il avait dit …. Merde …. Il avait vraiment avoué au Marrok qu’il comptait revendiquer quelqu’un ??? Bran l’avait souligné sans aller jusqu’à l’extrême mais … Asil n’avait pas eu de relation amoureuse et sexuelle et une nouvelle amitié depuis … Bah depuis quoi. Et maintenant, il devait y penser. Et maintenant qu’il y avait pensé son loup grogner.

- Vas-tu te taire ? C’est toi que je vais bâillonner, fulmina-t-il en espagnol pour sa bête trop heureuse d’avoir l’acceptation de son humain.

Asil n’avait pas eu besoin de son loup pour comprendre que la femme lui plaisait … mais tout de même … parler de … De plaisir charnel. Il aurait pu éviter de lui faire ça Bran. Même si c’est lui qui l’avait précisé, il ne s’attendait pas à ce que 1. Sa parole soit mise en doute. 2. Son loup trouve ça stupide d’attendre. Et il avait la journée comme ça à attendre. Parce qu’elle allait venir à lui. Il le sentait d’une certaine manière. Il n’avait même pas de quoi la prévenir. Il recommença plusieurs fois la réorganisation de ses livres, puis décida qu’il était aussi temps de déménager les meubles alors qu’il sortit tout à la force de ses bras pour ranger les meubles autrement. DEUX FOIS. Quand il sentit l’odeur d’Hazel, il avait remis les meubles dans la même position qu’à l’origine.

Parce qu’il était un vieux loup. Et qu’il aimait la routine. Alors son loup n’allait pas lui faire changer ses habitudes maintenant… Voilà pourquoi il fallait une passation lente de pouvoir, et des loups vieux auprès des jeunes. Pour leur petite sensibilité. Il s’approcha de la porte et l’ouvrit pour qu’Hazel puisse rentrer quand elle veut. Il prit les tasses, oui les mêmes qu’avec Bran, puisqu’il avait aussi fait le ménage, et le mit sur la table basse en soupirant.