Elle était en train de faire n’importe quoi. Travis était sûrement en bas à espérer qu'elle descend, peut-être dans l’incompréhension la plus totale et elle… elle, elle venait d’embrasser Seth, de lui demander de rester et de ne surtout pas prévenir Travis. Il venait de la repousser. Certes en douceur mais il l'avait repousser quand même, cherchant à lui faire entendre raison et se protéger d'elle. Abby n'entendit pas ce qu'il lui dit. Complètement perdue. Elle avait fini par se lever en faisant un rapide tableau de ce qu’était Travis. Il était le type bien. Celui qui était censé la rendre heureuse. Alors pourquoi ? Pourquoi est ce qu’elle venait d’embrasser Seth ! Elle dressa ses qualités et ce qu’elle aimait tant chez lui, énonçant cela presque comme un reproche.

La main de Seth sur son bras, son cœur qui loupait un battement et puis toutes ces questions. « -parce que… » commença Abby. Mais il reprit la parole et elle resta droite comme un I, là devant lui. « -bien sur que si tu es responsable ! » Repondit la jeune femme en essayant de garder une voix au niveau sonore le plus bas. « -j’ai l’impression d’être accro. Comme une toxico en manque de sa came. J’ai cette sensation de manque de toi à longueur de temps. Tu me manques. Parce que j’adore nos conversations qu’elles soient simples ou violentes. J’adore ta façon de me voir telle que je suis sans me juger. Avec toi je suis tellement moi.. chose que je n’arrive pas encore à faire avec lui. Avec toi c’était si… si naturel. » elle soupira : « -je peux pas te dire que je te ferais plus souffrir Seth parce que c’est ce qu’on ait. On se fait du bien autant qu’on se fait mal. » elle le regarda quelques secondes. « - oui j’ai fais un choix. Ce soir ici, je le regrette. Mais je peux pas revenir en arrière et effacer tout ça en un claquement de doigt. » elle claqua des doigts. Ça ne claqua pas. « -tu vois je sais pas faire ! » Un léger rire nerveux . « -et Travis et moi on en ai pas à coucher ensemble toute la nuit. Parce que… parce que je pensais être prête mais je le suis pas encore totalement. Parce quz tu es là » elle pointa sa tête : « -dans la tête à longueur de temps. Et ça me rends dingue et ça me fait peur aussi. » le mot peur. Elle venait enfin de le dire.

Les lèvres d’Abigail s’étaient déposées sur les siennes alors que le nouvel homme dans sa vie se trouvait quelques mètres plus bas. Il aurait pu savourer l’instant, cette brèche qu’elle laissait entrevoir. Se dire qu’il pouvait accepter une dernière étreinte charnelle, sentir son souffle chaud sur sa peau, ses caresses, l’entendre gémir sous ses coups de reins, mais il n’en fut rien. Seth avait eu mal. Bien trop mal la fois dernière et il n’était pas prêt à se voir réitérer cette douleur si jamais Abigail choisissait, une nouvelle fois, de l’écarter de sa vie. Il la repoussa donc avec douceur avant que l’irréparable ne se produise entre eux, mais il n’était pas encore enclin à la laisser rejoindre le dénommé Travis maintenant. Il devait savoir. Savoir pourquoi elle lui en voulait d’être lui. Il fronça les sourcils face aux premiers mots d’Abigail. Il était responsable ? Il rétorqua un « Responsable de quoi Abigail ? » Murmura-t-il pour ne pas attirer l’attention sur la chambre en raison de leurs éclats de voix.

En posant la question, Seth était bien loin de se douter que la jeune femme formulant une telle réponse. Elle était accro… à lui. Il lui manquait. Elle se sentait libre d’être elle-même avec lui. Alors pourquoi lui en vouloir ?! Et elle prononça ce mot. Si naturel… S’en suivi des regrets. Des regrets d’avoir choisi Travis, mais c’était fait dorénavant. Il esquissa un sourire en la voyant tenter de claquer des doigts, en vain. Puis elle confia avoir peur. Peur parce qu’il occupait chacune de ses pensées. Tout le long du monologue, Seth était resté silencieux à l’observer. Il finit par prendre place sur le rebord du lit, l’attirant entre ses jambes et leva ses yeux en sa direction « Ce n’était pas ce que tu voulais Abby ? Que ça soit naturel ? ». N’était-ce pas les mots qu’elle avait prononcé un soir alors qu’ils évoquaient tous deux sa vie sentimentale. Elle voulait que ça soit naturel. Un soupir et posa son front contre l’abdomen de la jeune femme « J’ai la trouille aussi ». Il resta un instant ainsi, puis releva la tête en sa direction « Tu as peur que je ne sois pas celui qu’il te faut et que Travis le soit ? ». Il souleva son haut avec douceur, venant embrasser sa peau avec douceur, et toujours dans des gestes posés, lui retira son pantalon « C’est bien fait pour ma gueule à m’obstiner que te tenir loin de moi était la solution » et fit descendre le jean de la jolie blonde, avant de l’attirer sur ses genoux, lui ôtant son haut qu’il laissa tomber au sol. Il embrassa son cou avant de murmurer « Tu me manques aussi » et libéra sa poitrine pour venir l’embrasser, prenant son temps de redécouvrir ses seins avec ses lèvres.

Abby aurait du partir, franchir la porte de sa chambre et rejoindre Travis. Même si pour le moment leur histoire était récente, techniquement ils étaient ensemble. Techniquement, encore, c’était dans ses bras à lui qu’elle devait se réfugier ou trouver du réconfort. Pas dans les bras de Seth, encore moins dans ses baisers. Mais voilà… Abby n’eut pas la force de sortir de sa chambre. Elle n’en avait pas la moindre envie. A voix basse, elle fit alors des aveux à Seth sur un ton de reproche. Il l’obsédait. Il était toujours dans un coin de sa tête. Elle le laissa l’attirer à lui avant de lancer un : « -non, attends… » il était en train de sous-entendre quoi exactement ? Qu’elle était amoureuse ? Non ! Elle ne l’était pas ! Ou alors son esprit faisait tout pour la convaincre que ça n’était pas le cas. Elle n’était pas amoureuse, c’était complètement différent ! Mais elle ne le dit. Il venait de poser son front contre elle, et de lui confier qu’il partageait ses peurs. Elle ouvrit de grands yeux. Qu’est ce qu’il voulait dire exactement ?

Abby tenta de garder les idées claire, mais Seth venait de poser ses mains sur sa peau, et cela la troublait. Elle sentait déjà sa respiration s’accélérer. « -j’ai… j’ai peur d’avoir fait le mauvais choix… » souffla Abby alors qu’il posait les mains sur son jean. « -j’ai peur de te faire encore du mal… » souffla Abby en glissant ses mains dans les cheveux de Seth, levant lentement un pied après l’autre pour se libérer de son pantalon. Geste fait sans réfléchir. Elle se laissait guider par les mouvements de Seth, un peu comme si elle était totalement incapable de lui résister. Il venait d’avouer en quelques mots qu’il s’était tenu loin d’elle exprès. Que le travail ou Tom n’étaient donc que des excuses bidons. « -oui… c’était… vraiment une mauvaise idée… » avait elle soufflé en levant les bras, incapable de dire stop à ce qui se déroulait ici. Alors qu’il embrassait son cou, elle tentait de concentrer son esprit convenablement. C’était difficile. Tellement difficile. Elle lui retira son t-shirt et souffla : « -pourquoi… pourquoi tu as fait ça… » c’était une question légitime. Au final, ils avaient souffert tout les deux. Et elle avait prit deux mauvaises décisions. Dire stop à leur amitié et accepter de voir Travis. Elle faisait quoi maintenant ? Elle revenait en arrière sans aucune garanti ? « -qu’est ce que… » roh qu’est ce qu’elle aimait quand il embrassait son cou… « -qu’est ce que tu veux qu’on fasse ? » lui demanda-t-elle avant de l’embrasser. Les yeux fermés, elle avait bien du mal à contrôler quoi que se soit. Elle avait besoin de savoir s’il voulait tenter quelque chose de plus sérieux avec elle. S’ils décidaient de franchir cette limite. D’officialiser et de standardiser ce qu’ils avaient. Elle devait savoir si c’était possible. Parce que jusqu’à présent, il lui avait toujours dit qu’il n’était pas candidat au poste. Et voilà qu’aujourd’hui il enviait la place de Travis.

Seth ne parvenait plus à comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Il occupait chacune de ses pensées, appréciait les moments passés en sa compagnie, et pourtant elle avait mis à terme à tout cela quelques semaines auparavant. Elle avait peur. Tels étaient ses mots. Donc après avoir repoussé ses avances quelques minutes auparavant, ce fut à son tour de l’attirer entre ses jambes tout en prenant place sur le rebord du lit « Attends quoi ? » finit-il par demander dans un murmure avant de poser son front contre son ventre. Immobile, il resta ainsi quelques secondes et finit par relever son haut pour venir déposer ses lèvres sur sa peau qu’il caresse de ses mains. Ses doigts glissèrent jusqu’à sa ceinture d’un geste posé tout en relevant la tête vers le visage d’Abigail dressé entre ses jambes « Tu crois que je n’ai pas peur moi aussi de tout ça ? » alors qu’aucune colère ne perçait dans sa voix, seulement une certaine douceur qui le surprit lui aussi. Il ne voulait pas attirer l’attention de leurs convives en haussant le ton, et surtout, Seth ne souhaitait pas faire fuir la jolie blonde alors qu’ils parvenaient enfin à parler de nouveau, sans hurlement. Il fit glisser le pantalon jusqu’au sol avec l’aide de son amante qu’il fit venir sur ses genoux, et déposa ses lèvres dans son cou avec sensualité, et souffla entre deux baisers un « Je sais ». Lorsqu’il se détacha de sa peau, ce ne fut que le temps de lui ôter son haut qui tomba au sol, et laissa Abigail en faire de même avec lui. Le trentenaire croisa son regard alors qu’il baissait les bras, déposant ses mains sur ses cuisses nues « Parce que je me pensais immunisé après Inaya, et je ne le suis pas… Je sais qu’avec le temps, je n’aurais aucun mal à tomber amoureux de toi et ça me terrifie parce que je ne suis pas celui qu’on présente à ses parents et à ses amis. Je ne suis même pas certain d’être celui qui pourrait te rendre heureuse ». Il ne savait pas si c’était opportun de se montrer aussi sincère, et pourtant il venait de le faire. Il avait exposé ce qu’il éprouvait à cœur ouvert, ainsi que ses craintes. Elle connaissait dorénavant les raisons qui l’avait poussé à prendre ses distances, à se renfermer sur lui-même. En autre.

Ses lèvres de nouveau dans son cou, laissant sa langue caresser sa peau avec sensualité, il prenait plaisir à la découvrir sans hâte. A savourer le grain fin de sa peau, d’humer son odeur. Tout ça lui avait manqué également. Il finit par libérer sa poitrine de son enveloppe en tissu, et prit soin de s’attarder sur ses seins avec cette délectation que celle qu’il prenait pour le reste de son corps. Sans répondre à la question de la jolie blonde, Seth pivota sur lui-même, déposant Abigail sur les couvertures. Il dessina une ligne invisible sur sa peau avec ses lèvres, descendant lentement jusqu’à son bas ventre, alors qu’il s’afférait à retirer son jean qu’il fit glisser au sol. Ses doigts glissèrent de chaque côté de sa culotte en dentelle, et la fit délicatement glisser le long de ses jambes, rejoignant le reste de leurs effets personnels, puis prit place au-dessus d’elle, sa virilité durcie mais toujours enfermée dans son boxer « Je t’ai dit ce que je pensais Abby » souffla-t-il tout en venant onduler du bassin tout contre sa féminité à nue « Seulement, tu ne peux pas nous avoir tous les deux. Tu dois faire un choix. Le gendre idéal qui t’attend patiemment à l’étage inférieur avec tes amis, et la tête de con qui te fait actuellement tendrement l’amour » répliqua-t-il tout en redescendant lentement jusqu’à son intimité qu’il vint caresser de sa langue. De sa main libre, il attrapa à tâtons l’un des oreillers et le tendit à Abigail pour qu’elle se fasse taire, et laissa ses mains se saisir de ses hanches, s’appliquant à la tâche qui était la sienne. Il remonta ensuite jusqu’à elle par cette même ligne invisible sur sa peau, s’attardant jusqu’à son cou « Tu ne peux pas savoir avec lequel tu seras heureuse. C’est ainsi que fonctionne le jeu de la vie. Mais si tu le choisis lui… » et prit possession de ses lèvres, cherchant sa langue avec envie, avant de mordre sa lèvre inférieure en y mettant fin « Un retour en arrière ne sera pas possible… ». Il baissa son boxer pour libérer sa virilité, et conduisit les doigts de cette dernière pour qu’elle s’en saisisse sans la quitter du regard.

« -bien sûr que non ! T’es pas le genre de type à avoir peur de quoi que ce soit ! » avait elle répliqué comme une évidence ! « -je pensais que… » roh voilà qu’il déboutonnait son jean. Elle lui demanda pourquoi est ce qu’il l’avait tenu éloigné de lui. S’il n’avait pas agit ainsi, ils n’en seraient pas là. Enfin… si probablement en train de se déshabiller exactement comme ils le faisaient en ce moment. Mais ils n’auraient pas cette discussion. Elle resta figée quelques secondes alors qu’il parlait de tomber amoureux, de son ex, des parents… « -tu l’es as déjà rencontré alors… » elle avait haussé les épaules tout en poussant un soupire de plaisir. « -jusqu’à présent tu l’étais pourtant… » avait elle ajouté alors que sa peau se couvrait de frisson.

Avant de répondre au question de la petite blonde, Seth la fit s’allonger sur le lit. C’était une telle torture… et voilà qu’il descendait sa petite culotte, qu’elle se retrouvait totalement nue, totalement offerte. Abby l’observa alors qu’il collait son corps au sien, jouant avec son désir. Elle le sentait déjà tellement dur entre ses cuisses. « -je sais… » souffla Abby en fermant les paupières. « -continue… » comment pouvait elle réfléchir de cette façon ? Et en même temps, le choix était déjà fait. Il fallait simplement qu’elle se l’avoue et qu’elle l’énonce à voix haute. Elle mordit l’oreiller alors qu’il jouait encore et encore avec ses sens. Elle gémit le plus discrètement possible alors qu’il la faisait jouir rapidement. Elle écouta la suite, un peu comme entre deux mondes. Pas de retour en arrière. Si elle choisissait Travis. Lorsqu’elle sentit le membre tendu de Seth, tout le désir qu’il avait pour elle, là dans le creux de sa main, elle resserra les doigts autour en plongeant son regard dans celui de Seth. « -c’est toi que je choisi… c’est toi que je veux. » elle approfondit ses va et vient, sans le quitter des yeux : « -dans mon lit, et dans ma vie… » elle le fit se mettre sur le dos, et elle descendit à son tour plus bas sur son corps. Elle joua avec sa langue, marqua une pause et reprit : « -je sais pas ce que ça va donner… » une prise en bouche. « -mais je veux essayer. » à nouveau elle joua avec lui. Elle s’appliqua à le faire jouir et lorsque se fut chose faite, elle se redressa sur les genoux et ajouta : « -je dois d’abord lui parler. » oui, enfin ce n’était pas comme si elle était totalement nue avec un autre homme.

Elle laissa passer un silence, sa joue contre le torse de Seth. Un léger froncement de sourcils. Des bruits de pas précipités dans l’escalier. Puis on tambourina à la porte. « -Abby ! Abby ! Abby bordel ouvre cette porte et arrête de bouder comme un bébé ! » C’était Kim. La petite blonde se redressa, sans pour autant se lever et s’habiller. « -Abby c’est Travis ! Il est rentré en taxi. La voiture c’est fait rentrée dedans. Il vient d’être admis aux urgences. » La jeune femme resta figée sur place quelques secondes, puis elle délaissa Seth pour enfiler rapidement ses vêtements. Elle se tourna vers Seth, lui jeta son jean au visage en soufflant : « -dépêches toi. » mais elle vint se coller à lui, l’embrassa avec une envie certaine. « -ça change rien ! » souffla-t-elle avant de lui indiquer de se planquer pour qu’elle ouvre la porte. « -pourquoi c’est toi qu’on appeler ? » demanda Abby. « -parce que ton portables est éteins ! Tu faisais… Laisse tomber. Je t’emmène. » Abby récupéra sa veste et son sac à main, et quitta bien vite l’appartement, pressé par sa colocataire.

Abigail le percevait comme un homme n’éprouvant aucune peur, et pourtant… La vie lui avait appris à avoir peur à ses dépens parce que rien n’était acquis, tout était fragile. C’était simple d’être un homme sans peur. Ça l’était bien moins d’avouer ses craintes les plus profondes à la jeune femme « Pourtant j’ai peur de te faire du mal » souffla-t-il en relevant son regard sur elle, alors qu’elle dominait de sa taille en cet instant. Il ne craignait pas l’adversité ou bien encore la mort, pour l’avoir côtoyée tant de fois durant sa carrière, mais ce qui se passait entre lui et elle. Il n’y était pas préparé. Il avançait à l’aveugle. Ce fut la raison pour laquelle il s’était renfermé dans son travail. Une manière comme une autre de se protéger elle et lui. Pourquoi ?! Tout en continuant de la déshabiller à la faible lueur de sa lampe de chevet, Seth décida de se confier sur les réelles raisons qui l’avait poussé à adopter un tel comportement à son encontre. Il savait que tôt ou tard, il finirait par éprouver des sentiments plus fort à son égard, mais il savait également qu’il n’était pas celui que l’on présentait à ses parents. Il n’était pas celui qui faisait un crédit maison et avec lequel on envisageait de construire une famille. Un sourire quand elle lui rappela qu’il s’était déjà soumis à cet exercice « L’issue n’a pas été pourtant celle espérée ». Abigail n’adressait plus la parole à sa mère. Ce n’était pas réellement exploit. Un nouveau sourire tout en l’entendant soupirer de plaisir alors qu’il s’attarda sur sa poitrine, parcourant chaque parcelle de ses lèvres. Il marqua un arrêt en relevant son regard sur elle « Je te rendais heureuse ? » demanda-t-il, quelque peu interloqué par cette révélation.

Cela n’empêcha pas le trentenaire d’allonger Abigail sur le dos, la dominant de tout son corps, poursuivant la découverte de son corps d’une toute autre manière. Aucune précipitation, comme s’ils avaient la nuit devant eux. Il lui retira sa culotte avec lenteur, et vint blottir sa virilité encore enfermée tout contre l’intimité de son amante, ondulant du bassin pour qu’elle ressente tout le désir qu’il éprouvait pour elle. Il finit par descendre sur son corps jusqu’à laisser sa langue s’immiscer dans son intimité avec sensualité. Continue. Qu’est-ce qu’il aimait ce simple mot. Il lui démontra toute l’habilité de sa langue jusqu’à ce qu’elle jouisse à son contact, savourant de l’entendre gémir tout contre l’oreiller afin que sa présence dans sa chambre reste secrète pour leurs convives. Seth remonta de nouveau jusqu’aux lèvres de la jolie blonde. Elle devait faire un choix. Deux hommes. Deux mondes. Mais elle ne pouvait pas partager sa vie entre eux deux. Toutefois, si le choix d’Abigail se portait sur Travis, alors plus aucun retour en arrière serait possible. Ça serait à son tour d’avancer, sans elle. Un choix difficile qu’il s’imposait, mais qui était également nécessaire pour ne pas souffrir davantage de cette relation qu’il considérait parfois comme impossible. Sans la quitter des yeux, Seth baissa son boxer pour libérer son membre tendu à l’étroit dans le morceau de tissu, et conduisit la main de la jolie blonde jusqu’à ce dernier afin qu’elle lui prodigue de douces caresses. Un soupir de plaisir lui échappa en sentant ses doigts se refermer contre sa virilité, et resta interdit en entendant les mots de cette dernière.

Elle le choisissait. Lui. Pas Travis. Mais lui. Dans son lit et dans sa vie. Il se mit à sourire, avant de fermer les yeux sous les caresses d’Abigail, laissant échapper un léger gémissement, puis rouvrit les paupières pour croiser le regard de son amante qu’il embrassa avec tendresse. Un geste qui valait mieux que milles mots qu’il était incapable de prononcer. Il n’avait pas les mots. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle le choisisse lui. Il se laissa conduire par son amante, glissant sur le dos pour qu’Abigail le domine à son tour et descendit jusqu’à son intimité dressée pour elle et autour de laquelle, elle laissa glisser ses lèvres. Les doigts de Seth serrèrent les draps dans un long soupir de plaisir. Elle le torturait à s’arrêter ainsi pour prononcer quelques mots avant de reprendre et de cesser de nouveau. Dans une supplique, il prononça son nom, l’invitant à poursuivre ce qu’elle entreprenait jusqu’à ce qu’il se laisse gagner par l’orgasme qu’il tenta de faire taire. Ses doigts relâchèrent leurs prises sur les draps et accueillit Abigail tout contre lui, caressant son dos « Je sais » et déposa un baiser sur son front. Il ferma les yeux, apaisé par leur conversation et par le plaisir qu’ils s’étaient mutuellement donné, tout en continuant de caresser la peau de la jolie blonde. Il voulait rester ainsi toute la nuit.

C’était sans compter la voix agitée de Kim de l’autre côté de la porte. Seth baissa son regard sur la jolie blonde qui se redressa légèrement dans sa nudité la plus parfaite, priant pour que leur colocataire abandonne son entreprise et se rende dans sa chambre. Mais contre toute attente, leur bonheur ne fut que de courte durée en entendant la nouvelle. Travis avait eu un accident de voiture. Son cœur se serra en la voyant se hâter pour se revêtir, et se saisit de son jean qu’elle lui lança au visage. Il obéit en s’extirpant des draps pour se rhabiller, et fut rassuré par le baiser qu’elle lui donna et qu’il lui rendit. Silencieux mais soulagé de ses mots. Il s’éloigna de la porte, trouvant refuge dans un coin à l’abri des regards, et la laissa partir. Il prit le temps de récupérer ses vêtements, un dernier regard pour le lit d’Abigail, et quitta la chambre pour se retrouver nez à nez avec Tom « Tu veux que je t’emmène à l’hôpital ? ». Il hocha de la tête et suivit son ami « J’espère pour vous que vous aviez fini ». Quelque peu inquiet, Seth l’interrogea du regard « On n’a rien entendu » « Tu es vraiment un connard », et se rendirent à l’hôpital. Pas pour Travis, mais pour la jeune femme.

« -je te l’ai déjà dit… on est comme ça… » elle se pinça les lèvres en le détaillant du regard. « -on se fait autant de mal que de bien. » c’était ainsi depuis le début. Il y avait parfois une sorte de rage dans leur comportement, leur dispute. Et pourtant ils avaient l’un pour l’autre une immense tendresse. Elle n’avait pas la moindre idée de comme tout cela était arrivé. Naturellement… il avait raison, c’était arrivée comme ça. « -on s’en fou… » elle n’avait pas envie de parlé de ses parents maintenant. « -oui… » un oui soupirer avec délice. « -comment peux-tu en douter… » souffla ensuite la jeune femme alors qu’il effeuillait ses vêtements un à un. Bien sûr qu’elle était heureuse… Leur relation avait toujours été particulière mais qu’est ce qu’elle avait aimé ça. Et c’était pour cela que la distance et le mutisme de Seth avait été plus que douloureux.

Elle n’avait jamais imaginé avec cette conversation avec Seth. Encore moins en train de se donner du plaisir. Abby devait faire un choix. Seth ou Travis. Elle ne mit pas longtemps à choisir. Cela s’imposait. Celui qu’elle voulait était là, allongé dans son lit, et c’était avec lui qu’elle prenait du plaisir. Celui qu’elle voulait la connaissait, savait la comprendre et ne la jugeait jamais. Celui qu’elle choisissait venait de prononcé son prénom presque comme une supplique pour qu’elle arrête de le torturer et qu’elle s’applique enfin à aller jusqu’au bout de ce qu’elle avait entreprit. Une fois le petit nuage dissipé, elle déclara tout de même qu’elle devait parler à Travis avant toutes choses.

Le destin ou simplement un conducteur ivre en décidèrent autrement. Travis avait eu un accident. Il avait été conduit aux urgences. Kim la trainait par la manche alors qu’Abby avait à peine enfilé sa veste. « -arrêtes de tirer comme ça ! ça changera rien qu’on ait aussi un accident ! » râla Abby en tirant en arrière. Une fois dans l’ascenseur, Kim lui jeta un coup d’œil. Abby gardait le visage baisser sur ses pieds. « -tu m’as planté, tu as planté tous les invités, incompris Travis pour… » Abby lança un regard noir à sa colocataire : « -tu sais pas de quoi tu parles. Alors tais toi. Ça vaut mieux. » elle n’allait pas subir ça. Hors de question. Elle laissa passer un silence pesant avant de préciser : « -je t’avais demandé de ne pas organiser de soirée. J’avais été très claire. » elle se pinça les lèvres : « -écoute Kim… » elle se tourna vers sa coloc : « -je veux pas qu’on se dispute. Et je veux pas que tu te mêles de ma vie. C’est déjà bien assez compliqué comme ça. » Kim leva les deux mains : « -ok ! ok ! Ta vie. Tes problèmes. Essai de faire le bon choix » Abby serra les dents. Le choix était fait. En y pensant elle avait envie de sourire, et pourtant, elle partait rejoindre son petit ami du moment, qui souffrait après un accident de voiture. En arrivant à l’hôpital, la sœur de Travis lui sauta au cou. Abby se sentit vraiment mal à l’aise. Elle écouta le médecin en essayant de comprendre les termes technique. « -donc en gros là… il dors… il a une épaule en vrac et deux côtes de casser.» le médecin hocha la tête. « -bon ba on va le laisser dormir alors. » souffla Abby qui ne voyait pas l’intérêt d’être présente. « -il a besoin de toi voyons ! Je sais que tu es sous le choc, mais sa présence lui fera du bien. » « -ok… » souffla Abby en ne comprenait pas tout à fait pourquoi la sœur de Travis la prenait pour la sauveuse du monde. « -il m’a tellement parlé de toi… » ah génial… "-on va déjà se concentré sur le fait que ses jours ne sont pas en danger. C'est... c'est bien ça." "-ma pauvre chérie tu es sous le choc..."

Les paroles maladroites, les regards noirs, les disputes à en perdre haleine, les silences difficiles à supporter… Mais il y avait également les sourires et les rires, les longues conversations, sa manière de venir l’extirper de son travail le temps d’un café, juste pour lui parler de tout et de rien, et bien sûr, cette osmose dans l’intimité. Abigail avait raison. C’était ainsi qu’ils fonctionnaient. Ils se faisaient autant de bien que de mal. Et pourtant, malgré cela, Seth parvenait à la rendre heureuse. Bien sûr qu’il en avait douté, d’autant plus ces derniers mois. Il l’avait fait souffrir en voulant la tenir à distance. En vain. Abigail le choisissait lui. L’antagoniste. Celui qui n’avait jamais su faire l’unanimité. Celui qui était bien loin de l’image du gendre idéal qu’on se plaisait à présenter à ses parents. Il en était aux antipodes. Et pourtant… C’était lui qu’elle voulait dans sa vie. Néanmoins, le doute subsista l’espace de quelques secondes alors que Kim averti la jolie blonde de l’accident de son petit-ami. Comme si elle avait lu dans ses pensées, la jeune femme était revenue jusqu’à lui, l’avait embrassé et avait confirmé sa position. Elle ne changeait pas d’avis. C’était lui qu’elle désirait dans sa vie et pas un autre. Il était resté silencieux, comme bien souvent, et avait laissé Abigail rejoindre leur colocataire afin de se rendre à l’hôpital. En se pensant seul dans l’appartement, Seth avait quitté à son tour la chambre pour se retrouver nez à nez avec Tom qui prit soin de faire la discussion pour deux concernant ce qui s’était déroulé entre la jeune femme et l’agent de terrain entre ces murs. Le trajet jusqu’à l’hôpital se déroula dans le silence, malgré quelques tentatives vaines de l’analyste d’en savoir davantage sur leur relation. Seth était resté muré dans le silence jusqu’à leur arrivée.

En arrivant à leur hauteur dans le couloir donnant sur des portes battantes interdites aux étrangers du service hospitalier, Seth observa tour à tour les trois femmes. Il ignorait tout de l’inconnue et c’était tout aussi bien ainsi. En croisant le regard de Kim, il comprit que cette dernière avait des doutes les concernant, et si les paris étaient ouverts pour le Bachelor, il n’aurait sûrement obtenu aucune voix de sa part. Peu importe. Ce n’était pas avec elle qu’il entretenait une relation. Silencieux, il fronça des sourcils lorsque l’inconnue s’adressa à lui « Vous êtes des amis à mon frère ? » « Pas vraiment non » répliqua Seth en observant la main tendue. Hors de question de sympathiser avec qui que ce soit. Il n’était pas là pour Travis, aussi tragique puisse être son accident. Tom se montra plus cordial et se chargea des présentations. Quel abruti aussi celui-là lorsqu’il s’y mettait ! Il attendit qu’Abigail se rapproche de lui et demanda « Alors ? ». Il s’était montré plus éloquent dans la chambre quelques minutes auparavant. L’agent de terrain glissa ses mains dans les poches de son jean pour en sortir son portable qui se mit à sonner. Il sortit donc devant le service, profitant de la brise automnale qui soufflait sur New York. L’appel fut bref. Un ami de Washington. Lorsqu’il se retourna, Seth tomba nez à nez avec sa colocataire, Kim « Un souci ? » « Je ne sais pas ce qui se passe entre vous, et je m’en moque. Seulement, je t’avais demandé de ne pas la faire souffrir et tu l’as fait. Des mois durant. Alors je ne sais pas si elle souffre d’une forme particulière de Stockholm, mais si c’était à choisir, Travis est un bien meilleur choix que toi ». Seth hocha lentement de la tête et rétorqua « Je ne t’ai pas demandé ton avis, mais merci » et passa devant cette dernière qui lui saisit le bras « Tu vas la briser et tu ne seras pas là pour ramasser les morceaux ». Le trentenaire la fixa quelques secondes, bougea le bras pour s’en défaire et continua son chemin jusqu’à l’intérieur de l’hôpital, se rendant auprès de la jeune femme.

Travis avait eu un accident de voiture. Mauvais timing… Il fallait bien le reconnaitre. Plutôt que de s’envoyer en l’air avec Seth, Abby aurait mieux fait de courir le chercher en bas et de le larguer au plus vite. Lui expliquer vite fait que tous les deux ça n’allait pas fonctionné et que c’était mieux de se quitter bons amis. Assise dans la voiture, elle s’en voulu de ne pas avoir été capable de résister à Seth de ne pas avoir mit fin à tout cela avant l’accident. Enfin… elle aurait été la connasse qui l’avait largué juste avant. Peut-être même la responsable de l’accident. Comme si elle avait guidé le débile d’en face à rentrer dans ce taxi. Maintenant, elle était condamnée à faire des sourire forcé à la sœur de Travis, pour qui visiblement Abby était une sainte ou alors le trésor de son frangin. Mais bordel ça faisait quoi, à peine deux mois qu’ils se voyaient ! Il ne pouvait pas avoir parlé d’elle à sa sœur ?! Qui faisait ça ?!

« -alors… » souffla la jolie blonde en glissant également ses mains dans ses poches. « -alors il a une épaule démise et une ou deux côtes cassés. Je sais déjà plus… » elle n’avait pas vraiment écouter. Elle avait seulement retenu qu’il allait s’en sortir et ça assez vite. Donc c’était une bonne nouvelle. Elle leva les yeux sur Seth. Est-ce qu’il était capable de la comprendre par télépathie ? Son regard disait : je peux pas faire ça maintenant ! « -il dors. » raison de plus. Mais le portable de Seth sonna et elle le laissa répondre. Boulot… elle était prête à parier. Ça leur ferait deux contre temps… Rah mais qu’est ce qu’ils pouvaient être con sérieusement ?! Ils avaient tout pour être ensemble et heureux et ils avaient pris des décisions de merde à tour de bras. Pourtant elle le savait qu’elle tenait à lui plus que de raison. Depuis qu’il avait prit sa défense face à sa mère. Depuis le baiser qu’elle lui avait donné ce jour-là, sous la pluie et lui sautant au cou.

Abby revint vers la sœur de Travis, qui lui demanda si elle voulait rester à son chevet. Elle lui proposa même un relais ! La blondinette se sentait comme prise au piège. Et pourtant elle répondit : « -et bien je… je sais pas trop comment je vais pouvoir faire point de vu boulot… mais je… » rah ça lui faisait mal de dire ça : « -mais je ferais mon maximum pour être présente. » elle n’allait pas jouer les indifférentes ! Elle appréciait Travis, ça se passait bien mais ce soir… clairement elle savait que ce n’était pas pour lui qu’elle avait des vraies sentiments. Alors… elle ferait l’effort pour ne pas passer pour la sans cœur voir pire… mais elle aurait bien vite une discussion avec lui. Au bout de dix minutes, elle ne tenait plus. Elle s’éclipsa pour aller chercher un café. Même dégeu, elle s’en foutait. Elle voulait juste s’éloigner de la sœur de Travis. Un regard pour Seth afin qu’il l’accompagne.

Pas un seul instant, Seth avait envisagé de poursuivre la soirée dans un hôpital, surtout au chevet du petit-ami de la jeune femme. Et pourtant, c’étaient bel bien ces portes qu’il venait de franchir en compagnie de Tom. Il n’était pas venu ici en soutien de Travis, mais pour être avec Abigail. Lorsque la sœur de ce dernier vint à sa rencontre, il mit hâtivement fin à toute conversation cordiale et interrogea la jolie blonde sur l’état de santé du patient. Il hocha simplement de la tête aux informations qu’elle venait de lui communiquer, se retenant contre l’envie de déposer ses lèvres sur elle. A la sonnerie de son portable, le trentenaire quitta l’hôpital et mit rapidement fin à la conversation avec l’un de ses amis à Washington. En fait, la discussion fut plus longue avec Kim qui avait choisi un autre camp, considérant l’homme devant elle incapable de rendre heureuse son amie. Au mieux, il la briserait. Tels étaient ses mots. Il les ignora pour revenir auprès de la jolie blonde qui, d’un signe de tête, l’invita à s’éloigner en sa compagnie jusqu’à la machine à café.

L’épaule de l’agent de terrain se posa tout contre le bloc d’acier, les mains dans les poches de son jean , la tête baissée à fixer un point invisible en réfléchissant aux mots de Kim, à cette décision qu’Abigail avait prise. Et si elle avait tort ? Et si elle faisait le mauvais choix en ce moment même ? Elle ne disait pas être prête et il était un agent de la CIA. Tôt ou tard, il rentrerait à Washington, reprendre une vie dont elle ignorait tout… Et dans le cas contraire, il partirait risquer sa vie sans qu’elle n’en sache rien, jusqu’au jour où elle recevrait un appel pour lui dire qu’il avait été tué. Un joli drapeau américain et ses larmes pour seuls réconfort. Seth se rendit compte qu’il était perdu dans ses pensées et silence depuis beaucoup trop de temps et releva son regard sur Abigail « Et si c’est maintenant que tu faisais le mauvais choix ? » et ajouta « Si c’était en me choisissant moi ? Tu ignores tout de moi… ». Et se tourna, posant son dos contre le côté de la machine à café, et laissa sa tête reposer tout contre la plaque d’acier recouvrant la machine. Il resta de nouveaux silencieux quelques secondes, et ajouta d’un ton las « Kim pense que Travis est un meilleur choix. Tous le pensent. Même Tom doit se dire que tu es tombée sur la tête » et laissa échapper un soupir.