La dernière fois, ils s’étaient envoyé en l’air sur le coup de le tension qui n’avait fait que monter entre eux durant leur dispute. Le premier baiser aussi était venu de ça. Dans la cuisine, c’était différent, il n’avait cessé de faire grimper le mercure. Ce soir… ce soir c’était les excuses que Seth avait enfin prononcé qui avait poussé Abby à venir le rejoindre. Parce que malgré la rancœur qu’elle avait envers lui, cette union de leur deux corps de cessait de la hanter. Les lèvres de Seth, le gout de sa peau, et ses coups de reins… elle y pensait au moins trois ou quatre fois par jour. Le dos collé contre son torse, elle n’avait pas envie de bouger. Vraiment pas. Elle aima le rire qu’il émit. C’était si rare de l’entendre rire ainsi. Elle avait presque cru qu’il ne savait pas faire. Elle répondit dans un gémissement : « -c’était tellement dur ! » elle sourit taquine : « -de pas faire de bruit pas de ta… » elle donna un léger coup de hanche alors que son sourire s’étirait. Bon en tout cas, ils étaient d’accord sur le fait qu’ils devaient s’arrêter là. Que ça ne mènerait à rien. Elle était presque déçue qu’il soit d’accord et qu’il ne lui trouve pas des arguments pour continuer…

Abby se tourna sur le dos, pour regarder Seth : « -ba des trucs de nana visiblement ! » s’amusa la blondinette. « -je sais pas des trucs comme : est ce qu’il va pas trouver que j’ai des petits seins, si je cris trop il va me prendre pour quoi ? Enfin des trucs débiles… mais qui parasite pas mal l’esprit. » Sans compte le fait que cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas donné son corps à un homme. Elle fronça légèrement les sourcils à son tour en l’écoutant. A nouveau son sourire s’étira. « -je t’ai fait languir ? » elle sourit et précisa en posant son index sur le torse nu de Seth : « -et tu étais autant d’accord que moi pour arrêter je te signale. » oui, ce n’était pas sa décision à elle. Elle était commune. Abby décida de jouer. Elle se redressa, posant les pieds sur le sol. « -tu as raison, je t’ai pas tout montrer. » elle tourna la tête vers lui en enfilant sa culotte. « -j’ai pas vraiment eu le temps de te montrer quoi que ce soit d’ailleurs. » c’était lui qui avait prit les commandes. « -mais là je peux pas. J’ai un rendez-vous. » elle se leva et récupéra son soutien-gorge, se pencha vers Seth et l’embrassa rapidement « -je vais manger avec ma sœur. » avait-elle ajouté comme pour le rassurer. « - Histoire qu’elle me lâche avec ma mère. » en se redressant pour terminer d’enfiler ses sous-vêtements. « -crois moi je préférerais rester ici… » ajouta Abby en le détaillant du regard, alors qu’il était toujours nu sur les draps. « -je devrais pas rentrer trop tard… » ajouta la jeune femme en ayant enfilé sa robe, grimpant sur le lit pour venir l’embrasser une dernière fois. L’envie était pourtant toujours bien là. « -trouve un moyen de virer Chris de l’appart et on dit qu’on arrête demain. » un sourire et elle se redressa.

Son torse contre son dos et son bras autour de sa taille, Seth appréciait la compagnie de la jeune femme après leurs ébats enivrants, se laissant le temps de reprendre leurs esprits. C’était également un moment de complicité qu’ils s’offraient, parvenant même à faire rire Seth. Ce petit rire discret et authentique qu’il ne laissait que rarement jaillir de sa gorge. Seulement, en compagnie d’Abigail, au milieu des draps qu’ils avaient froissé, il avait envie de se montrer sous un jour différent. Il émit un nouveau petit rire tout en nichant son visage dans son cou « Elle était dure également, sinon tu n’aurais pas eu envie de crier » rétorqua-t-il en posant sa main sur sa hanche alors qu’elle venait de lui donner un léger coup. Ils profitaient pleinement de ce moment tous les deux, nus l’un contre l’autre, parce qu’ils étaient en accord tous les deux sur le fait que ça serait la dernière fois. Ça ne pouvait pas se reproduire éternellement. Ça ne les mènerait à rien. L’adage selon lequel il n’y avait peut-être pas de mal à se faire du bien n’était pas toujours pertinent. Seth la laissa se tourner sur le dos, glissant sa main sur son ventre, intrigué de connaître ces questions qu’elle aurait dû se poser dans d’autres circonstances « Apparemment » confirma-t-il avant de la laisser justifier son propos de quelques exemples. Lorsqu’elle évoqua ses seins, le trentenaire laissa son regard se poser sur sa poitrine, avant de croiser à nouveau les prunelles claires de son amante « Débile, oui » et ajouta en glissant son index de son cou, jusqu’entre ses seins et jusqu’à son nombril, suivant le geste du regard « Je les trouve parfait tes seins » et releva ses yeux bleus sur elle « Et t’entendre crier, ça me conforte dans le fait que je te fais du bien ».

Ses lèvres de nouveau sur sa peau, le trentenaire n’était pas contre l’idée de s’aventurer de nouveau jusqu’à son intimité « Je m’interroge sur ces talents dont tu m’as parlé » confirma-t-il et se mit à sourire en coin « Je le sais bien » alors qu’il sentait son index se poser contre son torse. Oui, il savait pertinemment ce qu’il avait dit. Toutefois, la décision restait difficile à respecter, surtout en la voyant entièrement nue à ses côtés. Un froncement de sourcils en l’observant se redresser dans les draps, posant pieds au sol. Seth se redressa sur un coude et haussa les sourcils face à l’aveu de cette dernière « Tu m’aguiches avec de tels propos et tu prends la tangente ?! ». Ce n’était pas particulièrement fair-play, surtout le concernant. Il n’avait pas caché son désir pour elle et cette envie de la faire crier de nouveau, et voilà qu’elle partait. Pour un rendez-vous ?! Seth resta silencieux, ne sachant pas s’il devait être plus surpris par le baiser qu’elle venait de lui donner ou pour ce rendez-vous nocturne. Il lui rendit son baiser, appréciant le goût de ses lèvres alors qu’elle précisa les raisons de son départ de son lit « Tu vends du rêve » rétorqua-t-il avant de baisser son regard sur son corps nu, esquissant un sourire en coin alors qu’il croisa les prunelles de la jeune femme « Tu n’auras que tes pensées pour te satisfaire ce soir ». Ce qu’elle précisa par la suite le fit sourire davantage. Cela sonnait comme une promesse d’une nuit dans ses bras et lui rendit de nouveau son baiser, sa main sur sa joue, l’attirant une dernière fois à lui pour l’embrasser une nouvelle fois, et la laissa s’éloigner « Tu sais qu’il a sa chambre ici ?! » alors que la jeune femme semblait omettre ce détail.

Le trentenaire se leva à son tour du lit, entièrement nu et récupéra son boxer, puis ses vêtements qui avaient fini par joncher le sol de sa chambre, et s’approcha de sa colocataire « Plus vite tu es partie, plus vite tu es rentrée » et enfila son boxer juste avant d’ouvrir la porte de sa chambre pour s’assurer que Chris n’était pas présent, et la laissa passer afin qu’elle sorte de son antre en première. Un dernier regard pour la jeune femme et se hâta jusqu’à la salle de bain pour se délecter sous une douche froide plus que nécessaire. Il passa une importante partie de la soirée à travailler, et fini par rejoindre son lit lorsque minuit approcha à grand pas. Il huma l’oreiller qui sentait le parfum d’Abigail et ferma les yeux, prêt à rejoindre les bras de Morphée à défaut de ceux de la jolie blonde.

En énonçant ces questions à voix haute Abby réalisa au combien elle avait apprécié simplement profiter de ce qui s’était passé entre eux. Sans justement ce poser ces questions, sans se faire le moindre films. Sauf les rêves qui étaient venu perturber son sommeil. Tout s’était fait de façon naturelle, sans que l’un ou l’autre ne contrôle quoi que se soit. Un léger frisson couvrit sa peau alors que Seth faisait glisser son dos le long de son cou, pour rejoindre ses seins. Elle sourit avec douceur à son compliment. Parce qu’elle sentait la sincérité dans sa voix. Ce n’était pas une sorte de technique de drague pour la retenir dans son lit. « -je te l’aurais dit si ça ne me plaisait pas. » avait répondu la belle blonde.

« -t’as surtout toujours ton rêve en tête ! » se moqua Abby en ne sachant pas vraiment de quels talents elle lui avait parlé. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait de rester ici et de remettre ça. Mais elle avait un rendez vous avec sa sœur. « -je t’aguiche pas, je stimule ton imagination. » avait répliqué Abby avant de préciser que c’était avec sa sœur qu’elle dinait, l’embrassant au passage. Là encore elle n’avait rien calculé. Peut-être que ce geste était déplacé au vu de leur relation qui n’était que… amicalement sexuelle ? Elle en avait simplement eut envie. Comme si cela lui manquait déjà. « -ouais je sais… » elle savait d’avance que sa soirée serait merdique. « -je déteste ma sœur deux fois plus. » pourtant elle n’avait pas envie d’en rester là. Pas ce soir. Encore une fois… juste cette nuit. Enfin… il restait encore à virer Chris. Et ça c’était la mission de Seth.

La jeune femme rejoignit sa chambre rapidement, avant de se préparer et de filer. Le repas était bon, la conversation et la compagnie bien moins. Sa sœur lui prit la tête au sujet de sa mère. Elle ne prit même pas le temps de lui demander si elle allait bien, si le travail se passait bien. Non, directement le vif du sujet. Son comportement face à leur mère. Mais Rebecca ne pouvait pas comprendre. Elle était presque la copie conforme de leur mère. Abby argumenta pourtant, et finalement elle céda pour un diner afin de remettre les choses à plats, avec diplomatie. Enfin… si sa mère en était capable. Elle rentra vers les minuits, envoyant un sms rapide à Seth avant de passer la porte d’entrer : « -tu dors ? » oui, ils avaient potentiellement parlé de terminer la soirée ensemble. Mais elle posait surtout la question parce qu’elle avait envie de discuter un peu. Et comme c’était avec lui qu’elle parvenait à résoudre ses soucis… et qu’il était capable de la comprendre, sans qu’elle ne sache comment d’ailleurs. La jeune femme ferma la porte silencieusement, retira ses talons et déposa son sac à main dans l’entrer. Elle soupira et alluma la cuisine, avant de se servir un verre d’eau.

En discutant ainsi avec Abigail, l’agent de la CIA eut un aperçu des angoisses qui pouvaient traverser l’esprit des femmes, même à ce moment-là où chacun se dévoilait littéralement à l’autre, avec ses qualités et ses défauts physiques. Il trouva donc pertinent de rassurer la jeune femme sur les quelques points qu’elle énonça, alors que son doigt traça une ligne invisible sur sa peau, que cela soit la taille de ses seins ou ses cris durant leurs ébats. Un sourire en posant son regard sur Abigail qui lui confirma qu’elle ne simulait pas en sa présence. Ce n’était pas uniquement pour son égo masculin qu’il apprécia la délicatesse de cette dernière, mais parce que ce qui lui plaisait dans la compagnie d’Abigail, c’était l’absence de faux-semblant. Elle était sincère et honnête, et il voulait voir ses qualités perduraient également dans l’intimité « C’est tout ce que je voulais entendre » souffla-t-il juste avant de disgresser sur les qualités dont avait parlé Abigail à son arrivée à l’appartement. À l’époque, elle avait évoqué la cuisine et la danse, mais il y avait eu également cette sensation de sous-entendus qui ne l’avait pas quitté depuis. Il se mit à rire de nouveau en enfouissant son visage dans son oreiller, puis tourna la tête en sa direction « Ce n’est pas tant l’acte que ton regard qui m’a perturbé dans mon rêve ». Oui, il se souvenait encore de cette lueur de désir dans ses prunelles claires, cette envie de l’avoir à sa merci la plus complète. « Ce sont des synonymes » répliqua-t-il par la suite alors qu’Abigail quittait son lit pour se rendre à un rendez-vous avec sa sœur. Les baisers qu’ils échangèrent… étaient à la fois perturbant et si naturel. C’était également la promesse d’une nuit avec elle. Un sourire et la laissa quitter sa chambre pour se rendre au dîner avec sa sœur pendant qu’il se délectait d’une douche froide en l’attendant.

Les heures défilèrent derrière son écran. Ce fut un bâillement qui l’interpella sur l’heure. Un regard pour son téléphone et constata qu’Abigail ne lui avait envoyé aucun message. Peut-être comptait-elle passer la nuit chez sa sœur en finalité. Un peu trop de vin en mangeant. Peu importe. Pour sa part, il rejoignit ses draps portant son parfum, lui rappelant leurs ébats de quelques heures auparavant, ce qui lui tira un sourire avant de fermer les yeux, prêt à s’endormir. C’était sans compter sur la lumière de son portable qui lui signala la réception d’un message. Un regard pour le petit appareil et ne répondit rien, sortant de sa chambre vêtu d’un boxer et d’un débardeur. La chaleur était toujours aussi étouffante et porter plus relèverait de la torture. En apercevant la lumière à l’étage inférieur, Seth descendit silencieusement les marches et se rapprocha du comptoir de la cuisine « Comment s’est passé ta soirée ? » demanda-t-il avant de se diriger au réfrigérateur pour sortir deux bouteilles de jus, tendant l’une d’elle à la jeune femme « C’est frais ».

Durant le diner, Abby s’était fait plusieurs fois la réflexion qu’elle aurait mieux fait d’annuler et de rester avec Seth pour remettre le couvert. Sa sœur, enfin sa demi sœur pour être précis, était du genre miss parfaite. Tous lui réussissait. Elle s’était mariée l’année précédente avec le type parfait. Enfin parfait pour elle. Abby l’appréciait sans plus. Elle détestait surtout lorsqu’ils lui étalaient leur bonheur sous le nez. Cela faisait à peine quatre mois que Josh l’avait largué que Rebecca s’était pointée en agitant une bague avec une énorme diamant. Aujourd’hui, ils avaient le mariage, la maison, le chien, manquait plus qu’elle lui annonce être enceinte et là, Abby allait surement chercher une corde pour se pendre. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Même si le sujet ne fut pas moins chiant. La blondinette se retrouva presque sur le banc des accusés. Mais elle ne s’était pas laissée faire pour autant, expliquant à sa sœur qu’elle en avait assez d’être jugé et contrôler tout le temps par leur mère. Oui, elle n’avait pas la vie merveilleuse que leur mère voulait, mais c’était sa vie !

De retour à l’appartement, Abby délaissa ses talons et avala un grand verre d’eau. Puis un léger sursaut lorsqu’elle entendit la voix de Seth derrière elle. « -je t’ai… » mais elle reprit un ton plus bas : « -je t’ai pas entendu descendre. » elle avait vu les affaires de Chris dans l’entrer. Ils n’étaient pas seuls. Elle ne pu s’empêcher de mater ses fesses alors qu’il lui tournait le dos pour ouvrir le frigo. « -t’as besoin de te rafraichir ? » demanda Abby avec un sourire avant de lui dire merci. « -et pour te répondre… » soupira la jeune femme. « -c’était… merdique… ma sœur à choisi un resto où une simple salade coutait plus de 20 dollars. » elle avala une gorgée et reprit : « -elle m’a fait tout un tas de commentaire sur mon soit disant comportement déplacé vis-à-vis de maman. » elle s’installa sur un des hauts tabourets et ajouta : « -j’ai dû lui demander de la fermer pour pouvoir en placer une. Et au final je crois que je me suis quand même fait avoir parce que j’ai fini par dire oui, à contre cœur, mais oui quand même, pour un repas chez ma sœur, dans deux semaines. Un dimanche midi en plus ! Histoire de bien pourrir toute la journée. » elle soupira de nouveau en réalisant qu’il en avait sans doute rien à foutre de tout ça. « -je t’ai réveillé ? » il n’avait pas la tête d’un endormi. « -excuses moi, je t’embête avec mes histoires de famille. » enfin c’était grâce à lui qu’elle en était là ! « -ça me fait penser que ma sœur n’a même pas demandé qui tu étais. » elle ajouta : « -enfin vu que… enfin tu t’es fait passer pour mon mec l’autre jour. » elle soupira en levant le visage vers le plafond. « -ma mère a certainement oublié de mentionner ce détail. » un léger sourire. « -et toi ta soirée ? »

A la réception du message d’Abigail, il avait compris par lui-même qu’elle venait de rentrer de son rendez-vous avec sa sœur. Ce fut donc silencieusement qu’il descendit les marches qui le séparait de la cuisine qui venait de s’allumer. Un sourire en entendant la jeune femme, sans mot dire. Ce n’était pas la première fois qu’il la surprenait en arrivant ainsi, sans un bruit. Il ouvrit le réfrigérateur pour en sortir deux bouteilles fraîches, tendant l’une d’elle à Abigail qui esquissa ce petit sourire qui en disait long sur le fond de ses pensées « Nous sommes en été et il fait une chaleur caniculaire », et porta le goulot de sa bouteille à ses lèvres. Il coupait ainsi court à toute arrière pensée qui pouvait germer dans l’esprit de la jolie blonde. Pas qu’il n’avait pas envie de jouer lui aussi, mais ça l’amusait également de réagir comme s’il n’avait pas compris son sous-entendu. Lorsqu’il l’entendit soupirer, Seth compris alors que la soirée ne s’était pas déroulée comme elle l’avait espéré. Apparemment la sœur avait une situation aisée et ça ne semblait pas la déranger de mettre en évidence le contraste avec la situation financière avec Abigail. Il l’écouta tout en restant renfermé dans son habituel mutisme, l’observant se déplacer pour prendre place sur l’un des tabouret. Quant à lui, il resta près de l’îlot, sans détourner le regard de cette dernière.

Quand elle lui posa la question, Seth se redressa alors qu’au cours de l’explication de la jeune femme, il avait fini par poser les avant bras sur l’îlot, se voutant quelque peu « Non » répliqua-t-il simplement. Puis réitéra son « Non » franc et sincère quand elle craignait de l’ennuyer avec ses histoires de famille. Ce n’était nullement le cas. Un sourire alors qu’elle fit le triste constat que ses proches ne s’étaient pas intéressé à sa personne « Elle n’a pas dû apprécier ma manière d’intervenir » et se rapprocha de cette dernière, glissant sa main dans la sienne « J’ai travaillé » et l’entraîna jusqu’à la porte d’entrée. Un regard pour le sommet des marches, Chris était sûrement endormi. Ils sortirent donc de l’appartement en prenant soin de refermer doucement la porte d’entrée et montèrent jusqu’à la terrasse.

En arrivant sur le toit, Seth la conduisit jusqu’aux banquettes sans prononcer toujours le moindre mot, et finit par stopper sa marche pour se retourner vers elle « Je suis désolé que ta soirée se soit mal déroulée » et la fit s’asseoir, prenant place sur la table basse face au petit salon d’extérieur, et lui saisit la cheville, lui massant ses pieds nus « Pourquoi as-tu voulu assister à ce dîner alors que d’après ce que je comprends, ta sœur a l’air fait de la même étoffe que ta mère et que te dicter ta vie est un sport national semblerait-il dans ta famille ? ». Oui, ça le dépassait quelque peu. Peut-être parce qu’il n’avait pas connu tout ça.

Bon… Seth n'avait pas rebondit sur son sous entendu. Il n’était peut-être pas d'humeur. Ou alors il n'avait pas apprécié qu'elle s'en aille en le laissant sur sa fin ? Quoi qu'il en soit, elle répondit à sa question, expliquant sa soirée en tête à tête avec sa sœur. Abby lui donna des détails et réalisa qu'il n'en avait peut-être rien à foutre. Qu'il avait demandé par politesse. Seth garda de la distance. Elle avait envie qu'il se rapproche. Qu'il la touche. Mais elle ne bougea pas, hochant la tête à ses non. « -elle est surtout trop concentrée sur son petit nombril. » constata Abby. « -pas de soirée télé avec Chris ? » Se moqua légèrement la jeune femme derrière sa bouteille, avant que Seth ne glisse sa main dans la sienne et précise qu’il avait seulement travaillé. « -t’es vraiment accro à ton boulot… » soupira Abby alors qu’elle avait envie de l’embrasser. Un léger froncement de sourcils, alors qu'il tirait sur son bras. Elle le suivit sans rien dire. Direction la terrasse, main dans la main. Abby était troublée par ce geste. Enfin surtout parce que ça venait de lui.

Abby se retrouva presque collé à Seth lorsqu’il se retourna. « -ça c’est pas mal déroulé. Je m’attendais pas à mieux tu sais. » elle avait l’habitude. C’était sa sœur. La blondinette prit place sur le canapé, et observa Seth en face d’elle. Puis elle resta figée quelques secondes alors qu’il venait de saisir sa cheville. « -heu… » souffla Abby qui n’avait pas tout à fait écouté ce qu’il venait de dire, trop déstabilisée parce qu’il était en train de faire. Qu’est ce qui lui prenait ? « -heu.. parce que… parce que c’est ma sœur. Elle est pas parfaite. Notre relation non plus mais malgré tout je l’aime. » elle avait cru comprendre qu’il n’avait pas de famille proche, alors peut être qu’il ne pouvait pas comprendre. Abby resta silencieuse quelques secondes avant de dire : « -ça va toi ? » Comme si c’était suspect qu’il lui masse les pieds.

Distant et silencieux étaient les deux adjectifs qui caractérisaient au mieux sa ligne de conduite au quotidien, et ce soir ne faisait pas exception. Ce n’était pas dû au fait qu’Abigail avait dû s’absenter ce soir pour un tête-à-tête compliqué avec sa sœur. C’était davantage le résultat de plusieurs heures de travail et de l’heure tardive. Pour autant, son mutisme ne signifiait pas pour autant qu’il ne portait aucun intérêt à l’histoire d’Abigail, bien au contraire. Il se montrait seulement attentif à ses mots « C’est peut-être mieux qu’elle soit concentrée sur le sien que sur le tiens » comme le faisait si bien sa mère. À moins qu’il se trompait et qu’elle aspirait à plus de considération de la part de sa sœur. Pour sa part, il lui confia avoir passé sa soirée devant son ordinateur à travailler et pencha la tête en entendant l’idée saugrenue de la jeune femme « Tu te trouves drôle ?! » et esquissa un sourire alors qu’il se rapprocha de cette dernière, glissant sa main dans la sienne pour l’attirer à l’extérieur de l’appartement « J’aime mon travail » souffla-t-il. Ils gravirent les quelques marches qui les séparaient de la terrasse sur le toit et il frissonna presque sous le petit courant d’air nocturne qui contrastait avec la chaleur ambiante.

Seth stoppa sa marche devant le mobilier de la terrasse et se retourna face à Abigail « C’est triste » répliqua-t-il avant de la convier à prendre place sur le canapé alors qu’il en faisait de même face à elle, sur la table basse. Sans vraiment y prêter une particulière attention, il se saisit de sa cheville et lui massa le pied sûrement endoloris par les talons hauts. Son regard fixé sur ce qu’il entreprenait, il releva son regard sur la jeune femme quand elle se confia sur l’amour qu’elle portait à sa sœur « Donc tu acceptes de passer des heures de torture à te faire juger par amour ? » et plissa légèrement les yeux « Drôle de conception de l’amour, tu ne trouves pas ? » et lui sourit avant de froncer les sourcils « Oui… Pourquoi ? » et baissa son regard sur le pied d’Abigail « Oh ! » et relâcha sa cheville « Je me disais que tu avais besoin qu’on prenne soin de toi ». Seth se leva de la table basse pour prendre place aux côtés de la jeune femme dans le canapé « Tu ne parles jamais de ton père ». Simple constat. C’était à elle d’en parler si elle le désirait. Il ne s’en offusquera pas. Il tourna la tête vers la jolie blonde « Je ne voulais pas te faire peur en … prenant ce genre d’initiative » répliqua-t-il en désignant les pieds de cette dernière, puis se mit à sourire « J’ai compris maintenant que c’était le connard qui te plaisait en moi ».

« -je suis d’accord, sauf qu’elle va pleurnicher auprès de ma sœur et ça a le don de m’agacer. Je ne lui ai pas dit qu’elle était une mauvaise mère ou que je ne voulais plus la voir, seulement qu’elle devait se mêler de ses affaires. » Abby était fière d’elle lorsqu’elle avait osé s’opposer à sa mère. Malheureusement cela lui retombait sur le coin du nez aujourd’hui et c’était fatiguant. Abby avait souri. « -oui, assez. » elle l’imaginait assez mal manger en tête à tête avec Chris. Ça l’amusait de le taquiner là-dessus. La blondinette se laissa guider par son colocataire jusqu’à la terrasse, sensiblement troublé par sa main qui n’avait pas lâché la sienne durant l’ascension des marches. Mais elle le fut plus encore lorsqu’il se saisit de sa cheville afin de lui masser les pieds. C’était sans doute la première fois qu’un homme faisait cela pour elle. Et c’était d’autant plus perturbant que ça vienne de Seth. Elle eut du mal à se concentrer sur ce qu’il lui demandait, mais parvint tout de même à répondre. Abby ouvrit la bouche, puis la referma. Elle finit par dire en laissant son dos retomber dans le canapé, profitant du massage qu’il lui faisait. « -c’est une façon de voir les choses… je préfère me dire qu’elles s’inquiètent pour moi, l’une comme l’autre et que même si c’est totalement maladroit et très chiant, c’est une manière de me dire qu’elles m’aiment également. » ça faisait moins mal de résonner comme ça.

Les lèvres d’Abby s’étirèrent d’un beau sourire lorsqu’il sembla capté qu’il était en train de lui masser les pieds. « -ah non mais tu peux continuer ! » s’empressa de dire la jeune femme alors qu’il relâchait sa cheville. « -depuis quand tu as envie de prendre soin de moi toi ? » demanda la petite blonde avec une pointe d’humour dans la voix. Elle apprécia vraiment l’intention derrière le geste. « -ça va tu sais… » ajouta Abby comme pour le rassurer. « -mais merci. » c’était déstabilisant, mais c’était aussi appréciable de découvrir une autre facette de la personnalité de Seth. Un homme capable de douceur et de prévenance envers les autres. Le sourire d’Abby s’effaça. « -il s’est tiré quand ma mère lui a annoncé être enceinte de moi. » un petit haussement d’épaules. « -je sais qui c’est. Je n’ai pas envie de le connaitre. Il a refait sa vie sans souci. J’ai fais la mienne sans lui. » ce n’était pas plus compliqué que ça.

« -oh non, j’ai pas pris peur. A moins que tu sois fétichiste des pieds » elle grimaça avant d’ajouter : « -j’ai été… surprise. Tu as fais ça de façon si naturelle… » puis elle émit un petit rire : « -j’aime beaucoup le connard, je dois l’avouer, mais le côté attentionné est pas mal aussi. » elle étendit ses jambes sur les genoux de Seth, son sourire s’élargissant. Mais elle reprit sa position initiales en rigolant. « -je suis pas habituée, c’est tout. » elle leva l’index : « -mais je pourrais très vite y prendre goût ! » elle le regarda quelques secondes avant d’ajouter, petit sourire en coin : « -tu caches bien ton jeu… » à nouveau cette envie de l’embrasser. Elle baissa les yeux. "-pourquoi tu penses que j'aurai pu prendre peur?" demanda Abby pour continuer la conversation. "-je vais pas me faire de fausses idées tu sais. On a été relativement claire sur ce qui peut se passer entre toi et moi." il n'était pas volontaire pour jouer les petits amis. Seulement les imaginaires.

« Mes conseils n’étaient pas si pertinents que cela finalement » rétorqua alors l’agent gouvernemental. Après tout, c’était lui qui l’avait encouragé à se dresser face à sa mère, à faire entendre sa voix pour ne plus subir l’ingérence de cette dernière dans son quotidien. En finalité, ça n’avait fait que compliquer davantage leur relation. Seth considéra qu’elle avait besoin d’un moment de quiétude, et lui saisit la main pour l’entraîner jusqu’au toit, ne lâchant l’emprise sur ses doigts qu’au moment de prendre place sur le mobilier de la terrasse. Il lui saisit la cheville et commença à lui masser les pieds tout en l’écoutant lui parler de sa relation chaotique avec sa famille. Il releva ses yeux bleus sur elle, pas particulièrement convaincu « Tu pourrais leur demander de te le prouver autrement, non ? ». Parce qu’agir de la sorte, ça ne ressemblait pas réellement à l’idée dont il s’était fait de l’amour familial. Elles avaient ignoré également l’homme qui partageait sa vie. Même si ce n’était pas la vérité, elles, elles ignoraient tout de ce mensonge. Alors oui, il s’interrogeait sur cette relation complexe qu’elle avait avec sa mère et sa sœur.

Ses mains massant ses pieds, ça n’avait pas été un geste particulièrement calculé dans l’esprit de Seth qui pris conscience de ce qu’il était en train de faire. Au moment, il était parvenu à faire sourire la jeune femme « Tu aurais dû te taire dans ce cas-là » rétorqua-t-il sur un ton taquin alors qu’il prenait place à ses côtés. A la question pour le moment pertinente d’Abigail, il resta silencieux en l’observant, étant incapable d’apporter une quelconque réponse alors elle devrait se contenter d’un silence. Elle le rassura sur son état d’esprit. Elle allait bien. « Je t’en prie… » répliqua-t-il avec une hésitation dans la voix, n’étant pas certain que ça soit une réponse à donner, mais ça évitait un nouveau silence de sa part. Seth saisit l’opportunité de changer de sujet en évoquant le père de cette dernière, apparemment inscrit aux abonnés absents. Il fixa de nouveau la jolie blonde alors qu’elle lui répondit sur cet homme qui les avait abandonné « Je vois… Le comportement de ta mère est peut-être un peu compréhensible en finalité ». Après tout, elle s’était retrouvée à avoir les deux rôles, et elle aspire peut-être à une vie différente pour son enfant.

Seth émit un petit rire discret « Non, je ne le suis pas ». On pouvait lui trouver toute une liste de défaut mais celui-ci n’en était pas un. Il fixa un point invisible sur la table basse où il s’était assis préalablement « Ce n’était pas réfléchit, tu sais » et releva ses yeux bleus sur elle. Non, ça ne l’avait pas été. Il avait seulement voulu prendre soin d’elle après cette mauvaise soirée. Mais peut-être qu’Abigail préférait le connard. Ce qui était légitime. Elle n’avait connu que lui depuis son arrivée, alors c’était plus simple. Toutefois, elle mesura sa réponse. Il se mit à rire quand elle posa ses jambes sur les siennes « Il n’est pas très présent ce Seth là ». En réalité, il l’avait même pense disparu. Il la laissa retirer ses jambes dès siennes en souriant « Oh ! Tu es sûre ?! Je ne veux pas te perturber davantage ! » Rétorqua-t-il sur un ton taquin. « Je ne le cache pas… » souffla-t-il « Je n’ai pas envie d’être ainsi avec tout le monde ». Il le percevait comme une faiblesse qui pouvait lui porter préjudice. Seth releva la tête vers Abigail qui ne comprenait pas ses craintes « J’avais peur que tu penses que je tombais amoureux de toi et que tu prennes la fuite, parce que, comme tu l’évoqué, on a mit les choses au clair entre nous » répliqua en se désignant tour à tour de la main.