« Tu appelles ça comment alors ? » en posant son index sur la joue de la jeune femme tout en continuant de rire avec légèreté, et elle finit par abdiquer, avouant qu’elle était, en effet, soudainement mal à l’aise « Tu es ici chez toi, alors tu débarques quand tu veux » répliqua-t-il avec davantage de sérieux, cette fois-ci. Et il le prouva à la suite de la conversation en lui proposant son canapé si jamais elle souhaitait revenir à Miami, sans pour autant devoir être hébergée chez ses parents. Il remarqua le regard qu’elle posa sur lui, et ce fut à son tour de rougir quelque peu tout en soufflant un « Quoi ?! » alors qu’il afficha un sourire soudainement gêné « Aucune chance, et ça me fera un peu de compagnie de temps à autre ». Après avoir vécu dix ans avec son épouse, Jacob rencontrait encore quelques difficultés à accepter de vivre seul. Ce n’était pas une question de devoir faire la cuisine ou encore le ménage, il avait appris à le faire au même titre que ses sœurs, et en réalité, ça l’apaisait de ranger la maison. C’était la présence humaine qui lui manquait, les conversations au retour de sa journée de travail, partager un dîner avec quelqu’un d’autre. Un peu comme ce soir. Alors non, il ne voyait aucune objection à ce que la jolie brune vienne passer du temps chez lui. Mais ce qui lui importait davantage, c’était de savoir si elle comptait revenir à Miami un jour. Il appréciait leur amitié, et elle était bien trop récente pour devoir tirer un trait définitif dessus « J’aimerais bien » avoua-t-il en lui adressant un doux sourire.

La conversation dévia sur la nourriture chinoise qu’il prenait souvent en grande quantité pour le lendemain, et fronça les sourcils tout en fixant les différentes boites sur la table « Non. Je les recuisine dans des plats adaptés, je rajoute de la sauce ». Il savait cuisiner, en plus de se servir de baguettes, ce qui n’était pas le cas de Victoria apparemment, ce qui l’amusa grandement « La prochaine fois, on prendra une pizza si ce n’est que ça ». Il n’avait aucune préférence sur le menu, et finit par piquer un ravioli à la vapeur dans la boite de la jeune femme, et la bouche pleine, calant ce qu’il mangeait dans un coin de sa bouche, et rétorqua un « Non, c’était juste pour t’embêter. Mange », et continua de macher en riant presque. Il reprit son sérieux par la suite, quand il l’interrogea sur savoir si elle avait prévenu ou non ses parents « Promets-lui que tu rentreras vite. Explique-lui ». Mais il pouvait comprendre la mère de cette dernière. En ce qui le concernait, il espérait maintenir le contact et acquiesça « C’était prévu ». Lui aussi allait être à l’initiative des messages ou encore des appels. « Très délicat Mademoiselle » rétorqua-t-il en notant le sous-entendu avec un regard en coin amusé.

Les mains dans les poches de son jean, il se tenait aux côtés des parents de Victoria pour un dernier aurevoir à quelques mètres du bus. Les parents étaient déboussolés face au départ de leur enfant, et il comprenait. Ce n’était jamais simple. Il fut surprit des bras autour de son cou, mais il entoura bien vite sa taille pour la serrer tout contre lui « Tu as intérêt ! » murmura-t-il à son oreille, déposa un baiser sur sa joue et se recula à contrecœur « Fait attention à toi » et lui adressa un dernier signe de main alors qu’elle embarquait dans le bus. Il resta là, à l’observer jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision, et retourna dans sa voiture, et au poste, pour tenter de reprendre le courant de sa vie.

« -quoi quoi ? » s’amusa Vic alors que c’était lui qui semblait gêné là tout de suite. « -je me disais juste que tu es vraiment quelqu’un de bien. » autant lui dire, même s’il devait déjà le savoir. Et puis c’était amusant de le voir à son tour gêné. « -merci c’est sympa… » elle appréciait vraiment. Parce que revenir à Miami raviverait surement la douleur, et retourner chez ses parents seraient une épreuve aussi. Une sorte de retour à la case départ. Alors c’était rassurant de savoir qu’il voulait bien lui passer son canapé et l’héberger. Elle ne comptait pas disparaitre des radars définitivement. Seulement quelques temps, pour tenter de cicatriser son cœur. Vivre autre chose, se retrouver également. Elle n’était plus vraiment elle-même depuis que Roberto avait disparu. La Vic d’avant n’aurait jamais eut l’idée de mettre fin à ses jours. Elle aimait trop la vie pour cela. Elle savait qu’elle avait toucher le fond. Elle ne pouvait que remonter, même si ça allait être dur. Parfois moins, parfois plus. Mais elle se savait entouré, par sa famille et également par Jacob qui lui offrait son amitié et son soutien.

« -ah d’accord. » s’il disait cela, elle voulait bien le croire. Même si elle avoua n’être pas une grande adepte de la bouffe asiatique. « -la prochaine fois, j’arriverais avec le repas. » ajouta la jeune femme. Elle lui avait remboursé les courses qu’il avait fait pour elle. D’ailleurs Vic avait du insister. Mais elle avait finit par lui rendre son argent. Les bons comptes faisaient les bons amis. Et elle avait dans l’espoir que leur amitié perdure. Il était capable de la comprendre, de trouver les mots qui lui faisait du bien au cœur et à l’âme. Sans jamais la juger. C’était tellement appréciable. Et réconfortant. Sécurisant même. Oui, vraiment, elle avait beaucoup de chance d’être tombé sur un homme comme lui. « -non mais tiens sers toi ! » renchérit Vic en lui tendant la boite. Elle n’avait pas vraiment faim. « -je ne vais pas lui faire de promesse. Parce que je pars un peu… à l’aventure. Et que je n’ai pas fixé de date de retour. Mais je vais l’appeler, lui envoyer des messages, des photos… et faire passer en avant le fait que c’est pour mon bien être psychologique que je veux faire ce voyage. » ça devrait aider à faire passer la pilule. De toute façon, elle savait qu’elle ne resterait pas éloigné de Miami très longtemps. Par souci d’argent, mais aussi parce que sa mère avait des soucis de santé. Mais pour une fois, elle se choisissait elle. Elle en premier. Pour aller de l’avant.

Le jour J, elle avait dit au revoir à ses parents et elle avait prit Reyes dans ses bras. « -c’est promis. » elle allait l’appeler, lui donner des nouvelles aussi souvent que possible. Et oui, elle allait faire attention à elle. L’idée n’était pas de rentrer plus mal encore. Vic avait envoyé un message pour dire qu’elle était arrivée à destination. Lui demandé comment il allait également. Deux jours plus tard, elle avait appelé en visio. « -hey coucou toi ! » un sourire sur les lèvres, elle était heureuse de voir son visage. « -je te dérange pas ? » il semblait être chez lui. « -comment tu vas ? » avait elle demandé heureuse de prendre le temps d’avoir cette conversation.

« Ton regard » rétorqua-t-il alors qu’il venait de la surprendre à l’observer en silence quelques instants, et finit par baisser les yeux, gêné et rougissant face aux paroles prononcées par la jolie brune « Oh… Tu trouves ? » et releva son regard sur elle « Merci ». Il n’était pas certain que beaucoup partageait cet avis à son encontre, comme sa femme par exemple, qu’il avait finalement trompé après des mois de soupçon, ou encore les différents criminels qu’il avait arrêté durant sa carrière dans la police. Mais face à la noirceur de la société qu’il côtoyait au quotidien, Jacob tentait d’être différent et bienveillant avec les gens à qui il tenait. Pour Victoria, il était alors quelqu’un de bien. Pour lui, il tentait seulement de faire de son mieux au quotidien pour apporter un peu de quiétude aux monde qui l’entourait. Pour autant, ça ne suffisait pas à garder la jeune femme à Miami, et il comprenait son choix de quitter la ville, de s’éloigner du souvenir de Roberto, afin de guérir au mieux. Elle reviendrait lorsqu’elle se sentirait prête, lorsqu’elle se sentirait mieux, et ce jour-là, elle viendrait avec une pizza car, apparemment, elle n’était pas une adepte de la nourriture asiatique. En ce qui le concernait, il n’était pas bien difficile en matière de nourriture et sourit alors qu’elle lui tendit la boite. Un regard pour Victoria, et piocha un ravioli dedans tout en souriant « Merci ». Il hocha lentement de la tête lorsque la conversation vint un peu plus sérieuse. Les parents de Victoria ne se montreraient sûrement pas aussi compréhensif que lui « Elle finira par accepter l’idée que c’est pour ton bien ». Il ne se faisait aucun souci là-dessus.

La séparation fut difficile, même pour lui alors qu’il ne la connaissait que depuis peu. Un sourire à sa promesse, un baiser sur la joue et laissa son amie s’éloigner pour d’autres contrées, pour guérir. Il avait apprécié son message pour lui confier qu’elle était arrivée à destination, et deux jours plus tard, alors qu’il sortait tout juste de la douche embuée, il vit que la jeune femme l’appelait. Il répondit tout en prenant soin de garder le téléphone à une certaine hauteur « Salut toi ! » tout en souriant, heureux de la revoir après ces quelques jours « Je sors tout juste de la douche » alors qu’il nouait une serviette autour de sa taille « Mon ex-femme a décidé de vendre notre appartement et considère qu’elle doit garder plus de la moitié du prix de vente au vu du préjudice subi. L’infidélité coûte cher » et se saisit du portable, sortant de la salle de bain pour rejoindre sa chambre et la posa en équilibre au-dessus de la commode « J’espérais récupérer le prix de vente pour m’acheter un nouvel appartement. J’ai perdu l’habitude de verser un loyer tous les mois » et il aimait l’idée d’être propriétaire, et surtout d’avoir un appartement plus en adéquation avec ses goûts. Il retira la serviette et enfila un boxer tout en ajoutant « Et toi ? Alors ce début de voyage ? ». Il s’éloigna jusqu’à son lit pour récupérer le bas de pyjama et le débardeur qu’il avait mis de côté un peu plus tôt.

Vic l’avait regardé avec étonnement. « -parce que tu en doutes ? » c’était quoi ce délire ? « -je peux savoir d’où ça sort ça là ? » elle était vraiment curieuse de savoir ce qui le faisait rougir. Personne ne lui avait jamais dit ? Alors elle imaginait bien qu’il pouvait être un con parfois, comme n’importe qui, mais jusqu’à présent, elle était vraiment convaincu que Jacob faisait parti des belles personnes. De ceux qui sont sur terre pour faire du bien.

Elle avait passé une belle soirée. Mais Vic n’avait pas changé d’avis. Elle avait fait son sac, rendu sa maison, prévenue ses parents et puis elle était montée dans ce bus direction l’inconnu. Ça avait été compliqué de quitter ses parents, douloureux de dire au revoir à Jacob même si ils s’étaient promis de s’appeler. Pourtant, lorsqu’elle était arrivée, la jeune femme s’était déjà sentie plus légère. Elle avait trouvé une sorte d’auberge de jeunesse où déposer son sac et où dormir. C’était pas cher, mieux que rien. C’était un message rapide qu’elle avait envoyé à son arrivée, parce qu’elle était crevée des heures interminables de bus. Mais deux jours plus tard, elle passait son appel en visio à Jacob, comme promis. Assise dans le sable, face à la mer, elle sourit avec douceur en voyant apparaitre son visage. « -oh heu… je peux te rappeler après si tu veux… » ils n’étaient pas à cinq minutes prêt. Mais visiblement ça ne le gênait pas puisqu’il lui raconta ce qui s’était déroulé avec son ex-femme. Vic grimaça. Exactement la même grimace qu’elle avait fait quand il lui avait expliqué pour le divorce. « -pourquoi elle veut vendre ? C’est une histoire d’argent ou elle a décidé de déménager ? » Vic était assez bien placé pour comprendre qu’il y avait des souvenirs dans les pièces de l’appartement. Des souvenirs bons, d’autres plus douloureux. « -il a dit quoi ton avocat ? » tout tenant le téléphone d’une main, elle retira sa capuche, et déplaça ses cheveux sur le côté gauche de sa nuque.

Vic décida de regard la mer, Jacob était torse nu. Cela ne semblait pas le gêner, mais bon… elle ne voulait pas être intrusive. « -tu veux acheter un nouvel appart ? » demanda Vic surprise de l’information. Elle vit la serviette atterrir sur le lit derrière lui. Bien, il était parfaitement à l’aise… Cela la fit sourire. Il ne la voyait pas comme une femme capable d’être attiré par lui. Elle aimait ça. « -hé bien ça. J’ai trouvé une chambre pas trop cher. Rio est immense et en effervescence constante. Demain je vais surement allée faire une randonnée. » elle avait envie de s’éloigner des gens, de prendre de la hauteur, de se dépasser physiquement. « -j’ai besoin de bouger, le trajet en bus, c’était top pour mon porte feuille mais c’était hyper long. » elle sourit. « -d’ici quelques jours, je vais aller dire bonjour à Jesus… » elle sourit de plus belle. « -je me dis quand même que j’aurais dû choisir plus petit comme ville. J’ai du mal… trop de monde… Enfin, c’est peut-être simplement parce que c’est le début. Ça va passer. »

Jacob se mit à rire discrètement alors que la jeune femme évoquait son rougissement soudain « Je ne sais pas. Peut-être parce qu’on ne me le dit pas souvent ». Il était flic. Il était donc naturellement détesté par la majorité de la société. Incompétent, laxiste, nonchalant, intransigeant… Les adjectifs ne manquaient pas, sauf celui d’être quelqu’un de bien. Mais il apprécia le compliment de la jolie brune. C’était toujours agréable de savoir qu’il n’était pas devenu une mauvaise personne à force de côtoyer la noirceur de la société actuelle. Qu’il était resté lui, malgré les évènements qui avaient chamboulé sa vie. Enfin, ce n’était pas son ex-femme qui allait le désigner de la sorte. Pour elle, il avait gâché leur mariage en la trompant avec Mia. Pour lui, leur mariage n’existait plus depuis plusieurs mois, sinon il n’aurait pas été tenté par la douceur et les caresses d’une autre femme. Et peu importe qu’aujourd’hui ils soient divorcés, Sharon parvenait toujours à se venger de l’affront qu’il lui avait fait en couchant avec sa coéquipière. Il avait donc décidé de quitter le bureau à l’heure et de se délecter sous une longue douche chaude. S’en aurait suivi une bière, une pizza en souvenir à Victoria et un film, et ce, afin d’oublier cette journée pour le moins irritante en tout point. C’était ses projets, mais son téléphone sonna et se retrouva face à face avec Victoria et se mit à sourire « Non, c’est bon. Normalement tu ne peux rien voir à cette hauteur » répliqua-t-il avec taquinerie, et la transporta jusqu’à la chambre, évoquant la dispute qu’il avait eu avec Sharon. Il la vit grimacer. « Un peu des deux je suppose. Elle souhaite tirer un trait sur les dix années de mariage qu’on a partagé et elle souhaite également profiter de la vie en tant que femme divorcée ». Il s’en moquait, il souhaitait seulement que ça soit équitable. Il ouvrit le tiroir de la commode en quête d’un boxer et se mit à sourire « Oh ! Je vois tes cheveux ! » en se moquant gentiment d’elle, puis ajouta « J’ai fauté et je dois le payer. Si j’avais su, j’aurais divorcé, et j’aurais couché avec Mia ensuite… Elle serait sûrement en vie aujourd’hui, et qui sait, on aurait même été ensemble ». Son regard dans le vide, il cligna des yeux, réprima un petit rire nerveux et ajouta « Mais la vie en a décidé autrement ».

« Oui. Cet appartement était une solution de repli. Il n’est pas particulièrement bien isolé, ni bien placé. Et je n’aime pas non plus l’idée de payer tous les mois mon loyer pour un bien qui ne m’appartient pas en finalité » rétorqua-t-il tout en jetant la serviette sur son lit, enfilant ainsi son boxer. Il s’avança ensuite jusqu’au lit, et s’habilla de son pyjama, avant de revenir auprès de Victoria « Retrouver le calme de la nature sauvage » répliqua-t-il sur un ton poétique, avant de se saisir du portable pour rejoindre la cuisine et se décapsuler une bière « Tu lui passeras le bonjour ». Jacob porta sa bière à ses lèvres et acquiesça « Peut-être. Sinon tu peux revenir vers la frontière. Le Costa Rica est vraiment agréable ». Beaucoup de nature, peu de population. Une jolie biodiversité et sûrement l’un des pays le plus heureux de l’Amérique du sud actuellement. Un regard pour la porte « C’est la pizza » et s’éloigna pour la récupérer, et la montra à Victoria « 4 fromages et supplément peppéroni ! » et en prit une part, la sauce tomate coulant sur son débardeur « Eh merde ! ». Il déposa la part dans la boite et s’essuya avec une serviette en papier à proximité « J’étale la sauce… Fait chier… On ne doit jamais aller dans un grand restaurant. Je suis insortable » et poussa un soupir « Tant mis, j’irais me changer ensuite » et reposa son regard sur la jeune femme « Malgré tes cernes, tu es rayonnante ».

« -sauf si je tombe ! » s’amusa Vic alors qu’il parlait de ce qu’elle pouvait voir ou non. Elle était un peu mal à l’aise parce que leur amitié était récente, mais en réalité, elle s’en fichait. Jacob était bel homme, mais elle ne le voyait pas ainsi. Elle était en plein deuil, il sortait d’un divorce compliqué… Ils n’y avait pas ce genre d’attirance entre eux. Alors qu’il apparaisse torse nu l’avait surprise, mais elle allait s’y faire. « -sincèrement, je la connais pas, mais je crois que… que je réagirais pareil. Pas pour l’argent, mais pour le tirer un trait. Enfin tu vois… » elle n’avait pas prit la défense de Jacob quand il lui avait annoncé son divorce. L’infidélité… c’était un sujet qui pouvait créer des débats. Il savait que Mia n’attendait que ça. Il savait que c’était un terrain dangereux et il avait glissé. Oui, comme il venait de le dire, il était fautif. Une légère grimace alors qu’il la taquinait.

« -on ne peut pas réécrire l’histoire. Mais c’est certain que ça t’aurait couté mon cher. » avait répliqué Vic avec toute franchise et sincérité. « -Jacob… » souffla-t-elle ensuite. Il s’en voulait toujours. « -ça n’aurait peut-être rien changé. » divorcé ou non, Mia serait peut-être décédée. « -où ça aurait été toi. » elle n’aimait pas penser ainsi. « -ne te torture pas. » avait elle ajouté en lui adressant un regard doux. Ils parlèrent à nouveau immobilier et ajouta en hochant la tête : « -aucune chance que tu largues tout pour venir voyager avec moi donc… » un léger haussement d’épaules. Tant pis. Elle savait qu’il aimait son métier. « -le calme je sais pas, mais je… dans ma tête si je prends de la hauteur, je vais peut-être mieux respirer… » elle avait toujours ce poids sur la poitrine. « -je compte t’appeler pour te le présenter ! » si jamais il bossait à ce moment-là, elle prendrait des vidéos et des photos. « -je vais peut-être faire ça… on verra… » elle se laissait guider. « -oh je te manquais tant que ça ? » s’amusa la jeune femme avant de gémir : « -ma préférée. » elle montra ce qu’elle avait pris de son côté. « -bon ap’ » elle sourit en l’entendant jurer. « -oh ba non t’étais tout beau ! » puis elle fronça les sourcils : « -on ira jamais dans un grand restaurant, je suis pas assez raffinée pour ça. » elle sortait d’où cette idée ? « -merci… » souffla Vic avec un léger sourire. « -ma mère m’a dit que tu étais passé les voir. Tu t’ennuyais ? »

Le rire de Jacob résonna dans la salle de bain durant un instant « Tu es bien installée, ne crains rien », mais se pencha tout de même pour s’assurer que son portable n’avait aucune chance de chuter. Victoria n’était qu’une amie, et il n’avait aucun tabou avec la nudité, néanmoins, il tentait toutefois à une certaine intimité et ne désirait pas partager cela avec la jeune femme. Ils étaient amis, et il ne cherchait en rien à la séduire d’aucune manière. Il ne percevait pas cette dernière ainsi. Jacob voyait réellement la jolie brune comme une amie, une confidente, sinon il n’aurait pas évoqué son infidélité avec elle, ou encore le fait que Sharon souhaitait vendre l’appartement et faire en sorte de garder la majeure partie du prix de vente. Il resta quelques secondes à observer son interlocutrice sur son écran de téléphone, et acquiesça « Moi aussi… ». Il n’aurait pas pensé que cette nuit d’égarement lui coûte si cher, et comme le précisa si bien Victoria, s’il avait fait les choses autrement, le coût aurait été moins élevé « Je pense que j’ai payé ma dette à la société en perdant Mia… Je ne vois pas pourquoi Sharon me pourris autant l’existence alors que, d’une certaine manière, elle a aussi provoqué mon comportement. Je veux dire, ça faisait des moins qu’elle me bassinait avec cette histoire d’infidélité, alors que je ne l’avais jamais été, qu’elle ne prêtait plus aucune attention à moi, et alors que je tentais de renouer le contact, elle a ensuite pensé que je couchais avec toi… » et poussa un soupir. Il sentait l’agacement l’accabler en évoquant le sujet, et précisa que sa coéquipière aurait été sûrement toujours en vie s’il avait su divorcer avant de succomber aux charmes de cette dernière. Quand il entendit son prénom, il murmura un « Je sais ». Il ne pouvait pas refaire le monde. Il fixa de nouveau Victoria quelques secondes sans mot dire « Je ne serais peut-être plus là pour discuter avec toi… » et il en avait conscience. Un divorce et sa nouvelle petite-amie, qui était également sa coéquipière, qui décédait parce qu’il ne s’était pas rendu sur les lieux avec elle. Oui, il aurait sûrement commis l’irréparable. Jacob hocha lentement de la tête « J’ai encore besoin de temps… Et si Sharon voulait bien me lâcher, ça me ferait le plus grand bien également » et afficha un faux sourire ironique, avant de rire « Pardon, je gâche la conversation ».

Le lieutenant haussa les sourcils en entendant la proposition implicite de Victoria « C’est une proposition sérieuse ? » alors que l’idée faisait son chemin dans son esprit. Peut-être que ça lui ferait le plus grand bien également. S’éloigner de son ex-femme, du poste de police, de sa famille, de son quotidien. « Alors prends de la hauteur Vic’. Tu es libre de faire ce qui te plait. Aucune obligation, aucune contrainte. Juste tes envies à toi et toi seule » répliqua-t-il avec le sourire. Une liberté qui pouvait être effrayante, mais aussi tellement attrayante. Il émit un petit rire alors qu’il prenait une gorgée de bière « Je devrais préparer une liste de questions, qu’est-ce que tu en penses ? » et lui proposa ensuite de se rapprocher de la frontière pour s’émanciper de la population « Ou le Guatemala, j’ai de la famille là-bas. Je suis certain qu’il pourrait t’héberger quelques temps ». Il s’éloigna le temps de récupérer la pizza et se mit à sourire « Tu n’as pas idée ! » et la remercia alors qu’il avait la bouche pleine. Finalement, il ne mit pas longtemps à se tâcher, jurant une fois encore entre ses dents face à sa maladresse légendaire, et releva son regard sur la jolie brune « Je suis toujours tout beau » et se mit à rire de nouveau après une giclée de bière « Tant mieux, je n’aime pas ça non plus. C’était Sharon qui m’obligeait à m’y rendre, dans un joli costume ». Quelle idée ?! Il avait toujours préféré les petits restaurants de quartiers, avec une âme et un savoir-faire maison. Il changea radicalement de sujet en évoquant le fait qu’elle était rayonnante « Ce début de voyage te fait du bien » et prit un morceau de pizza qu’il prit soin d’avaler avant de répondre « Tu penses vraiment que j’ai le temps de m’ennuyer ? » et leva les yeux au ciel en esquissant un sourire « Tu m’as dit que ta maman était malade. Je voulais m’assurer qu’ils ne manquaient de rien et qu’ils surmontaient ton départ », puis ajouta « Mais si tu trouves ça déplacé de ma part, j’arrête. Promis » en levant les deux mains, tâchant une nouvelle fois son débardeur avec un peppéroni qui venait de s’échapper de sa pizza qu’il tenait dans sa main « Non mais ce n’est pas possible ! » et poussa un soupir « Promis, je mange correctement normalement ».

« -y’avait aucune dette à payer Jacob. » répliqua Vic en parlant en même temps que lui. Elle se pinça les lèvres pour la fermer et le laisser finir. Il avait le droit de se plaindre, le droit d’être en colère, le droit de vouloir que ça sorte. Alors elle le laissa faire. « -tu veux une vraie réponse ? Ou tu parles tout seul pour extérioriser le fait qu’elle te les brises ? » demanda Vic avec une pointe d’ironie. « -ok ok je te vais te donner une réponse. » lança alors Vic. « -je dirais que le souci venait d’elle en grande partie. Tu faisais que bosser, et elle ba elle vieillissait. Peut-être qu’elle avait peur que tu ne la désires plus. Mia était… plus jeune, plus fraiche. Il y avait ce truc grisant du début de relation. J’imagine que Shanon a eu peur… pour vous. Et quand on a peur parfois, enfin, non souvent, c’est la colère qui prends le dessus. Pour te faire voir qu’elle était là, elle aussi. » un haussement d’épaules. C’était une hypothèse. « -tu vois si elle a pu s’imaginer du toi et moi dans ce cadre-là, c’est vraiment qu’il y avait un manque de confiance. En elle surtout je pense. Bon après je suis pas la meilleure qualifié pour tout ça… Mais en tant que femme… » elle bougea la tête de gauche à droite, comme si cela pouvait peser dans la balance. Elle lui demanda d’arrêter de s’en vouloir. « -ouais ba j’aurais pas mis longtemps à te rejoindre… » souffla la jeune femme en faisait référence à ce qu’elle classait dans les plus grosses erreurs de sa vie. « -non tu gâches rien du tout. L’idée de ces appels c’est ça. C’est pouvoir être sincère autant sur le positif que sur le négatif. Elle t’a saoulé, je suis là pour t’écouter. » elle ne voulait surtout pas qu’il se censure.

« -heu… ouais. Bien sûr. » souligna Vic en voyant qu’il doutait. Si elle lui en parlait, c’était qu’elle avait réfléchit à l’idée. Elle était certaine que ça pouvait lui faire du bien, à lui aussi. « -après je sais que y’a ton boulot et ta famille et… enfin c’est à toi de voir. » pour le moment, elle avait besoin d’être seule, mais peut-être que dans quelques temps, ils pourraient bouger ensemble. « -ouais… ouais… c’est ce que je vais faire. » elle était rassurée qu’il n’ai pas de mauvaises pensées. Qu’il s’imagine qu’elle puisse encore avoir envie de sauter dans le vide. « -je suis pas certaine qu’il soit très bavard tu sais. » puis elle s’exclama : « -arrête c’est vrai ? Oh ça serait super ! En plus j’adorerais aller là-bas. » elle sautait un peu sur la proposition. « -enfin… peut-être qu’ils pourront ou voudront pas. » après tout elle n’était qu’une inconnue pour eux. Pour lui aussi. Encore. En partie. Elle sourit un peu plus lorsqu’il avoua qu’elle lui manquait. « -je suis que tu adorerais la plage. » même si elle ne savait pas si justement il aimait la plage ! Peut-être qu’il détestait le sable entre les doigts de pieds. « -j’ai pas dit le contraire ! » s’amusa Vic en riant légèrement. « -oui ba après c’était ta femme, pas ta pote dépressive à l’autre bout du monde. Rien avoir. » enfin en même temps, elle n’était jamais allée dans un super resto. Ils n’avaient jamais aimé ça, et n’avaient pas les moyens.

Pour éviter de penser à Roberto, elle parla de ses parents à qui visiblement Jacob avait rendu visite. « -ba t’es flic donc oui. » ok c’était totalement gratuit, son sourire en témoignait. « -quoi ?! Non ! Attends j’ai pas dit ça ! Ma mère te trouve tellement adorable. Et si bien élevé. Méfis toi parce que tu vas te retrouver avec dix prétendantes dans peu de temps. Elle est très forte pour ça. » c’était une mise en garde véridique. Elle avala une morceau de son sandwich, réalisant qu’elle aurait aimé manger cette pizza avec lui, en le charriant en direct. Il finit par la faire rire. « -la tâche partira jamais. » elle allait laisser une auréole rosée. « -pourtant tu m’as calé contre je sais pas quoi d’ailleurs. Tu as tes deux mains libres. Regarde, moi je suis obligée de te tenir. » enfin, c’était elle qui avait décidé de manger et de passer cet appel sur la plage. « -la prochaine fois, tu mets un grand torchon. Tu sais comme les bébés. T'es plus doué avec des baguettes que veux tu! » elle sourit puis avec plus de tendresse lui déclara un: "-ça me fait du bien de te voir."

Sa femme… Son ex-femme lui en voulait toujours de l’avoir trompé avec sa coéquipière, et à ses yeux, le prix à payer de cette infidélité avait bien été assez grand sans que ça soit nécessaire de détériorer de la sorte son quotidien. Pour autant, Sharon ne partageait pas sa manière de concevoir ce châtiment divin que lui avait imposé la vie pour avoir brisé leur mariage. Elle n’avait pas eu sa part. Jacob était épuisé de tout cela, et souhaitait seulement tourner la page de ce divorce pesant, de ce deuil qui n’en finissait plus, et juste réapprendre à vivre normalement. Sa dette était payée, et cela, même si aux yeux de Victoria, aucune dette n’était à payer. Il termina son laïus, exprimant cette colère qu’il éprouvait envers Sharon, et rétorqua avec une certaine fermeté qu’elle ne lui connaissait pas encore « Bien sûr que si, j’ai une dette à payer ! J’ai détruit mon mariage ! » et détourna le regard en inspirant profondément et souffla un « Pardon ». Elle n’y était pour rien. Elle ne faisait qu’apporter son point de vue sur la situation. Il tendit la main en sa direction, la conviant à prendre la parole. Le lieutenant laissa Victoria évoquer sa théorie concernant son épouse, son ressentiment vis-à-vis des années qui marquaient son visage, ce regard qu’il ne portait plus sur elle, cette crainte d’être délaissée pour une autre femme plus jeune qu’elle. Jacob détourna le regard un instant, et finit par reporter son attention sur l’écran du portable « Je n’ai jamais cessé de la regarder. Je pensais à elle régulièrement, je lui apportais des fleurs, je l’invitais à dîner, je prenais le temps pour savoir comment s’était déroulé sa journée. Mais un jour, elle a fait la rencontre de Mia alors qu’on riait tous les deux dans la salle de pause, et j’ai compris au regard qu’elle avait posé sur elle, qu’elle s’en était immédiatement … » et il comprit « Elle était plus jeune et on s’entendait bien… » un soupir « A compter de ce jour, elle a cessé de me regarder comme son mari. Elle n’a vu qu’un homme qui avait une liaison sans me laisser le bénéfice du doute ». Il se passa une main lasse sur le visage « Je pense que j’étais fatigué de me battre continuellement contre ses soupçons, et Mia m’offrait une quiétude que je n’avais plus avec elle. Il y avait cet attrait du début, cette séduction… Et j’ai merdé. Tu peux le dire, tu sais ». Il en avait pleinement conscience, mais il ne se considérait pas comme seul fautif pour autant. Toutefois, si les choses se seraient déroulées autrement, il se serait sûrement jeté d’un toit lui aussi, et ce qu’ajouta Victoria lui serra le cœur. Est-ce qu’elle considérait comme celui qui l’avait sauvé sur ce toit ? Sans lui, elle aurait sauté ? Il resta silencieux quelques secondes, puis s’excusa pour cet appel qu’il venait de gâcher, et se mit à sourire avec douceur « Le mot est faible… Mais merci ».

Dire qu’il ne fut pas surprit de sa proposition de la rejoindre à l’autre bout de l’Amérique serait mentir. Il était réellement interloqué par sa demande, et encore plus lorsqu’elle confirma qu’elle était sérieuse. Il se mit à sourire et acquiesça « En effet ! Je ne peux pas partir du jour au lendemain comme ça ». Il était tenu à quelques obligations personnelles et professionnelles. « Pense à prendre des photos pour ceux qui restent à Miami » rétorqua-t-il en la conviant à penser à lui au sommet des montagnes, et ne pas hésiter à lui envoyer quelques souvenirs de Rio de Janeiro. Tout en baissant la tête, Jacob se mit à rire de bon cœur, et releva seulement ses yeux sur elle « Oui, je le suppose ». Puis il releva la tête en évoquant la possibilité de séjourner chez sa famille au Guatemala quelques jours « Il n’y a pas de raison. Je leur venterais toutes tes qualités, ils tomberont sous ton charme » la rassura-t-il alors qu’il savait d’ores et déjà qu’ils seraient ravis de l’accueillir. Face à pizza, il avoua qu’elle lui manquait et la regarda avec douceur « J’en suis certain ». Finalement, des vacances lui ferait peut-être le plus grand bien. Il se mit à tendre la main en sa direction « Merci ! » alors qu’elle confirmait qu’il était beau, puis la laissa retomber sur sa bière au moment d’évoquer les grands restaurants « Je préfère un restaurant avec mon amie dépressive de l’autre bout du monde que ma femme » et porta sa bière à ses lèvres.

Jacob se mit à pencher la tête en la fixant, lui signifiant silencieusement et faussement que plaisanterie n’était pas drôle « Je suis hilare, mais j’intériorise » et redressa la tête en lui adressant un sourire amusé, puis prit conscience que son geste aurait pu être déplacé, mais ce ne fut pas l’avis partagé par Victoria qui le rassura sur ce point, et il se mit à rire lorsqu’elle évoqua les prétendantes « Par pitié, Dieu, protégez moi des femmes ! » répliqua-t-il avant d’ajouter avec plus de sérieux « Je ne suis vraiment pas prêt à rencontrer qui que ce soit pour le moment » et c’était la vérité. Il savourait assez son célibat pour le moment. Une fois encore, il se tâcha et ça l’exaspérait d’être aussi maladroit « Merci pour ton optimisme Victoria, mais je suis certain que si », et ajouta « Tu es appuyée contre la théière » et ajouta « Eh ! C’est toi qui m’a appelé, tu aurais dû mieux t’organiser bonito corazon » en riant de bon cœur et pencha de nouveau la tête « Très drôle », puis la pointa du doigt menaçant « Ne le dit jamais à ma mère, elle va me déshériter si elle l’apprend », et rit de nouveau, avant de la couver du regard avec tendresse « Moi aussi », et ajouta « Tu vas me faire le coup de qui raccroche en premier ? Au bout de trois ? » en se moquant gentiment d’elle. A son tour cette fois-ci.

Vic détourna le regard vers les vagues lorsqu’il haussa le ton. Il était donc vraiment énervé par son ex-femme. Ça pouvait se comprendre. « -t’as pas à t’excuser. » souffla simplement la belle brune de l’autre côté du téléphone. « -et si tu veux mon avis, même si tu n’avais pas couché avec Mia, tu serais quand même en train de divorcer. » il avait essayé de sauver les meubles, mais dans l’esprit de Shanon, c’était déjà imprimé. Alors même avec tous les efforts du monde, lorsque la confiance n’était plus présente, la fin était inévitable. Elle pu presque voir le chemin se faire dans le regard de Jacob. « -j’ai toujours détesté lorsqu’une femme approchait Roberto de trop prêt et qu’il ne la repoussait pas. Je détestais encore plus qu’il me fasse passer ensuite pour la parano de service. » elle ne voulait pas ramener la conversation à elle, pas du tout. « -c’est simplement pour te dire que la réaction de ton ex-femme était… légitime ou en tout cas classique. Tu es bel homme, tu as le contact facile, elle a vu une menace. Et dans le fond, elle avait raison. Mais si tout allait bien dans ton mariage, tu n’aurais pas tisser ce lien avec Mia. Ça serait resté une relation de collègue. Peut-être que toi tu te sentais délaissé. » un nouveau haussement d’épaules. Ce n’était encore une fois qu’une hypothèse. « -je n’ai pas dis ça. Et je n’ai pas à te juger. » lui ne l’avait jamais fait, et pourtant Roberto avait un lourd passé. « -c’est fait, c’est tout » voilà, à quoi bon remuer encore et encore le couteau dans la plaie.

Elle lui proposa de voyager avec elle. Il déclina. Elle savait qu’il ne dirait pas oui. Il était bien trop droit et avait ce besoin de prendre soin des gens. Il le comblait grâce à son boulot. « -promis. » oui, elle ferait photo et vidéo pour lui permettre de voir tout ça, lui aussi. « -rien que ça ! » vanter ses qualités. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il allait pouvoir dire. « -ça serait vraiment sympa, mais te sens pas obligé de le faire. » elle lui devait déjà beaucoup. C’était sa famille. Il la fit rire avec son merci. Encore une fois elle se demanda comment ils étaient arrivés à une si proche amitié en si peu de temps. « -ba j’espère bien ! ça voudrait dire que je suis plus chiante quelle sinon ! » Vic savait qu’elle était un boulet en ce moment. Depuis la mort de Roberto, elle n’était plus elle-même. D’où ce besoin de distance et de voyage.

« -faut pas tout garder en toi comme ça tu sais ! » renchérit Vic en se foutant de lui. Ça lui faisait vraiment du bien cette conversation. « -quoi que si tu as encore ton alliance au doigt, elle te laissera peut-être une chance de survie… » sa mère lui avait déjà rabattue les oreilles avec le lieutenant Rayes. Elle se trompait dans son nom, mais elle l’aimait déjà beaucoup. Elle l’entendait encore : il est poli, bien élevé, beau garçon en plus. Pour arrêter la conversation, Vic avait soufflé un : maman s’te plais… pour lui faire comprendre que c’était trop tôt, bien trop tôt et surtout déplacé. Elle avait ajouté que Jacob devenait un ami et que même si elle était d’accord avec elle, il n’y avait rien de possible entre eux. Ils étaient bien trop abimé. « -je comprends… » oui, elle comprenait parfaitement qu’il n’avait pas envie d’une nouvelle femme dans sa vie. Il avait déjà du mal à virer l’ex-femme et le fantôme de sa co équipière… « -non, elle partira pas. » avait elle ajouté avec conviction. « -ba je voulais pas t’appeler de ma minuscule chambre. On est largement mieux ici, les pieds dans le sable, au grand air. » elle haussa les sourcils : « -à ta mère ? » comme si elle oserait aller parler à sa mère ! « -parce que c’est pas déjà le cas d’ailleurs ? » mauvaise question. Mais le divorce… ça ne devait pas faire un bel effet. Elle en était certaine. « -pourquoi tu veux déjà raccrocher ? » demanda Vic avec un léger sourire.

Elle entendit frappé chez lui. « -ah ba c’est toi qui va raccrocher. » elle le vit disparaitre. « -sympa de laisser là… » souffla-t-elle en étant curieuse de qui pouvait venir lui rendre visite. Ce fut une belle brune qu’elle vit apparaitre à l’écran. Vic fit un petit signe de la main. La petite sœur garagiste.