Evidement que pour Ethan personne n’est assez bien pour Malia. Léo se demande s’il pense la même chose pour Lydia... Son frère aurait, de ce qu’il en comprend, un côté très protecteur envers la gante féminine, ou en tout cas envers les filles auxquelles il tient... Après, ce n’est qu’une interprétation du garçon.  

Lorsque Léo rétorque qu’il ne considère que comme sien que ce qu’il a acheté avec son argent, son frère ne répond que par un soupire et une secousse de la tête. Là-dessus, les jumeaux ne seront probablement jamais d’accord...

Léo se demande s’ils ne seront jamais d’accord sur quoi que ce soit un jour, d’ailleurs... Ils semblent tellement différents l’un de l’autre malgré leur naissance commune...  

Est-ce que cette idée le dérange ? Difficile à dire... Léo a toujours seul. En dehors du gang, il n’a jamais vraiment eu de famille. Et il n’arrive toujours pas à savoir si le fait d’avoir un frère le réjouit ou non...  

Les pensées de l’un comme de l’autre dévient alors que Malia revient avec de quoi manger pour Ethan. Ce dernier fait remarquer qu’entre un moineau et un ogre (à savoir lui-même), il y a une juste milieu niveau bouffe. Le garçon se contente de hausser les épaules avec l’air de dire qu’il s’en fout. Il n’est pas encore mort, ni vraiment en mauvaise santé, alors il ne voit pas où est le problème.

Lorsque Léo fait remarquer qu’il ne sera pas d’une grande aide durant le cours de chimie, son jumeau rétorque que de toute façon, entre Malia et Lydia, ils ne serviront à rien. Léo rit.

"Ok, ça m’va alors !”

Au moins, s’il est obligé de participer aux cours, il pourra glander durant les deux dernières heures.  

A sa question sur le travail, Malia lui donne ses horaires, sourire aux lèvres, ajoutant qu’elle pouvait trainer avec eux avant son service. Léo lui rend son sourire.

”Parfait alors ! Direction le centre commercial après les cours donc.”

Il note bien le fait que la jeune femme travaille beaucoup, ce qui la rend encore plus admirable, surtout que malgré le peu de temps qu’elle a à consacrer aux cours elle s’en sort apparemment super bien... Décidément, plus ça va et plus Léo la trouve craquante. Mais Ethan à raison, le garçon ne sachant pas s’attacher, il ne pourrait pas dire de sortir avec en sachant qu’il finira par la blesser à un moment ou à un autre...

Heureusement, Ethan intervient dans la conversation en envoyant un message à Lydia, qui accepte les deux propositions et précise qu’elle déposera Malik chez lui avant. Elle aussi, est admirable... et surement moins accessible qu’elle ne le laisse croire... et surtout beaucoup trop envahissante, de ce que Léo a pu voir... Mais elle a aussi l’air tellement gentille...

Léo secoue la tête, attrape la bouteille de son frère sans lui demander son avis et en boit une longue gorgée. Une cloche retentit alors et Ethan se relève avant d’aider Malia et son frère à en faire de même. Sa force est impressionnante, Léo ne peut pas le nier. Même si ni la brune, ni lui-même ne doivent peser grand-chose...

La lassitude se lit sans peine sur les traits d’Ethan. Léo le comprend, lui non plus n’a pas envie d’y retourner... Mais il se dit que ça ira mieux après les cours, tant qu’on ne l’oblige pas à faire les boutiques...

Les deux heures suivantes sont séparées. Léo passe son temps à envoyer des messages à ses potes de New-York. Lorsqu’arrive le cours de chimie, ils se retrouvent tous les quatre autour de la paillasse et la rousse en profite pour marquer un contacte. Fatigué, Léo se force à sourire brièvement avant s’affaler sur le tabouret. Le prof précise que le TP sera noté avant d’expliquer la procédure et ce qu’il attend de chaque groupe. Le garçon écoute à peine, chipotant d’un air distrait avec une éprouvette. Comme l’avait prévenu son frère, c’est Lydia et Malia qui font tout le boulot en un temps record. Léo n’a rien compris. Il n’a pas vraiment cherché à comprendre non plus...

Ayant fini bien avant la fin du cours, les quatre en profitent pour discuter discrètement. Et lorsque la cloche sonne enfin la fin, Léo ne peut retenir un soupir de soulagement.

"Merci les filles. Vous avez fait du super boulot.”

Enfin il le suppose, car même si elles s’étaient ramassées il n’aurait su le dire...

En sortant de la classe, Lydia et Ethan prennent un peu de distance. Les voitures attendent en file devant le lycée, mais Léo indique à son frère qu’il va accompagner Malia à pied. Enfin elle est à vélo, mais elle assure que ça ne la dérange pas de marcher, et Léo préfère l’accompagner plutôt que d’aller en voiture pour la retrouver au centre commerciale quelques minutes plus tard... il trouve cette idée complètement débile...

Le garçon ne remarque pas le regard de Gordon posé sur les quatre au moment où ils se séparent. Un regard noir et emplis de haine qu’il détourne aussitôt lorsque Léo tourne la tête vers lui. Ce type le dégoute, mais il reste pourtant impassible alors qu’il continue de discuter avec Malia comme si de rien n’était.

Arriver au centre commercial, ils retrouvent Ethan qui les attend dans le hall. Lydia, elle, n’est pas encore là.

"Cet endroit doit être fréquenté par pas mal de gens du lycée, non ? Vous n’avez pas peur qu’on nous voie ensemble ?”  

La brune grimace à cette idée. Léo a posé la question sur un ton sarcastique, y incluant la rousse. Il sait qu’il va probablement énerver son frère, mais c’est plus fort que lui... Malia a dit qu’ils n’étaient pas pareil au café qu’au lycée, mais si des élèves trainent par ici, en quoi est-ce différent ?  

Voyant l’air déconfit de Malia à l’idée qu’Ethan et Lydia pourraient l’ignorée ici aussi, il reprit pourtant rapidement.

"Après perso j’m’en fiche des “on dit” et des ragots. Et si quelqu’un s’en prend à Malia, étant un paria aussi, j’peux lui faire payer sans crainte d’un retour de flamme.”

Paria... le terme est peut-être un peu fort. Ici, il est encore en période de probation, d’une certaine façon... mais cela n’empêche que contrairement à la plupart des élèves, Léo n’a rien à perdre à se mettre les gens à dos... Si Ethan et Lydia ne trainent pas avec Malia soi-disant pour son propre bien, sachant que cela semble blesser la jeune femme, le garçon préfère qu’ils s’en fichent, quitte à prendre ou à rendre les coups pour elle...

Il y avait un terme, qu’Ethan essayait de retrouver en fronçant les sourcils, perdu dans ses pensées… L’histoire auto proclamé ou quelque chose comme ça, le fait d’avoir dit quelque chose, et parce que cette chose avait été dite, elle le devient. Un peu comme Œdipe qui, pour ne pas tuer son père et se marier avec sa mère, finit par être exilé pour revenir et tuer son père pendant une altercation et se marier avec sa mère pour avoir sauver la ville d’un monstre. C’était là, une prophétie qui n’aurait pas eu lieu si la prophétie n’avait pas été dite. Il avait cette sensation là, en écoutant les deux jeunes femmes comprendre quelque chose de leur TPE dont lui il ne pipait mot. Il voulait faire du sport, lui, pas se faire chier avec le nombre de mole par centimètre carré de quoi que ce soit. Malia et Lydia essayèrent de concentrer les garçons, peine perdu alors qu’il ne comprenait même pas l’intérieur de tout ça. Lydia le vit s’énerver et posa la main sur son épaule pour le calmer avant de sourire comme s’il était tout naturel pour elle de faire ce qu’il ne pouvait pas le faire. Ethan soupira. Elle était sa sœur. Plus que son frère ne le serait jamais. Lydia voulait de lui dans sa famille pendant que Léo n’en voulait pas. C’était là la différence.

Une fois séparé pour revenir, Ethan remarqua la nervosité palpable de Lydia. Elle allait ramener Malik, comme elle l’avait promis, mais était perturbé par la discussion de ce matin. Malik était une armoire à glace qui n’avait pas les mêmes codes, et Ethan savait ne pas pouvoir lui parler. Lydia y arrivait par… magie ? Un peu comme elle était devenu rapidement importante pour lui. Il savait donc le sentiment que ressentait le garçon à être avec la rousse. Il se fit déposer au centre et attendit en pensant à tout ça… après tout… Le monde était il si binaire ? Noir. Blanc. Riche. Pauvre. La question de son frère ne fait que rajouter aux troubles et ça l’énerve, en effet. Il lui lance un regard noir et meurtrier avant qu’il ne reprenne pour Malia. Pas pour lui. Léo ne voudrait jamais de lui, et ça, il en avait douloureuse confiance. Il respire doucement et cherche à expliquer ce qui, pour eux, était innée.

- L’école est… différente. La plupart des gens viennent dans le centre dans leur monde, pour une raison. Les partenariats se font par une invitation, essaya d’expliquer Lydia avant de poser la main sur la jeune femme doucement, ici tu ne risques pas de te retrouver contre les harpies de l’école, ne t’en fais pas.

Lydia sourit, un peu gêné tout de même, vers Léo. Elle s’en voulait de ne pas pouvoir être leur ami à l’école. Ils n’étaient pas Malik. Malik était problématique… mais il venait d’un famille riche. Personne ne viendrait le faire chier. Personne. Elle finit par toucher Léo aussi et Ethan, par besoin de contact. Son sourire était toujours triste. Ethan l’observa et fronça les sourcils.

- Après on peut se voir plus souvent si vous voulez, proposa-t-il avant que Lydia lui lance un regard noir. On ne te propose pas d’aide, Malia, parce qu’on sait que tu refuserais. Mais quand on aura assis notre place dans cette société qu’on ne veut pas, on pourra faire comme toi, Léo, s’en ficher… Mais on ne peut pas à l’heure actuelle.

Lydia était repassée contre les bras de Malia et la tenait. Une fois qu’elle sera aussi connu et imposante que sa mère, elle pourra faire ce qu’elle veut. L’école n’était pas assez sûre. S’ils venaient à être ensemble à l’école, tout le monde tomberait sur le dos de Malia, bien plus fortement que ce qu’ils ne pouvaient le penser. Lydia n’avait pas plus de

- Qu’avez-vous envie de faire ?
- Frapper quelqu’un, énonça Ethan sans honte avant que Lydia ne lui donne un coup de pied au cul.
- Un bowling ? ou la patinoire ?

Alors qu’ils avancent vers les zones de divertissements, Gordon apparu dans le champ de vision d’Ethan. Il ne l’aimait pas, et il se mit instinctivement devant Malia et Lydia, mais le garçon n’approcha pas. Il n’avait plus eu de relation depuis ce moment, dans l’arrière-boutique du café, mais continuait à se sentir observer par lui. Il approche du jeu choisi. Un lieu de riche, à ne pas douté, puisque même ce qui était prêté était propre et sentait le neuf. Lydia et Ethan se disputèrent pour savoir qui allait payer alors qu’ils avaient déjà donné leurs nouvelles chausses à Malia et Léo.

- Merci, souffla Malia alors que le deux meilleurs amis entamaient une série de parole pour savoir qui payer, de vouloir me protéger si jamais. Je viens de réaliser que je suis plus protégé que ce que je le pensais…

Elle observa Lydia qui avait gagné la guerre alors qu’Ethan revient en râlant pour se chausser aussi. Il avait eu une pique de colère contre Lydia, mais il l’avait contenu comme toujours, comme il peut.

- Ici, ça appartient à la famille de Lydia. Personne ne pourra nous emmerder.

Comme le café. Mais Ethan ne le dit pas, bien que son visage annonce clairement qu’il y avait quelque chose qu’il ne dit pas. Il détourne le regard. Et puis, pourquoi paie-t-elle alors ? Par principe, tout simplement.

Comme Léo s’y attendait, Ethan lui lance un regard noir à sa question. Et c’est Lydia, qui est rapidement revenue d’avoir déposé son ami, qui répond à sa place. Le garçon fronce les sourcilles.

"J’ai rien compris...”

Tant pis. Lydia ne cache pas que cette situation semble l’affectée autant que Malia. Lorsqu’elle pose à nouveau une main sur Léo, celui-ci recule d’un pas pour se dégager et tourne les yeux vers son frère alors qu’il prend enfin la parole. Il lève les yeux au ciel et se détourne du groupe en soupirant.

”New-York me manque...”

Il marmonne ces mots entre ses dents en s’éloignant un peu. La vie n’est peut-être pas facile, en ville, mais les codes y sont beaucoup plus simples... Du moins, c’est ainsi que le garçon ressent les choses.  

Accrochée au bras de Malia, la rousse demande ce qu’ils veulent faire. La réponse d’Ethan arrache un sourire en coin à son jumeau qui se tourne à nouveau vers eux. Il voudrait fumer, se racheter de l’herbe, trainer dans les rues de sa ville, mais puisqu’il est coincé ici pour le moment, autant essayer de passer le temps. Et puis c’est lui qui a proposé aux trois autres cette sortie, il doit donc assumer...

Tournant les yeux vers la brune, il lui indique de choisir d’un mouvement de tête. Rougissant une nouvelle, et sentant une certaine tension, elle s’efforce de sourire avant de répondre.

- Un bowling ?

Parfait. Léo n’a jamais fait de patin à glace, ça l’arrange donc bien. Le bowling, ça au moins il connait.

"Va pour le bowling. Passez devant.”

N’ayant absolument aucune idée d’où se trouve la salle, il tend le bras vers un point au hasard pour laisser passer Lydia, Malia et Ethan afin de les suivre. Lorsque son frère passe rapidement devant les deux jeunes femmes, Léo suis son regard pour tomber sur Gordon. Celui-ci les observe sans se cacher. Le garçon n’a aucune idée que c’est autant à cause de lui qu’à cause de son jumeau. Pour lui, ce type n’est juste pas net... et savoir qu’il va devoir avoir à faire à lui de façon plus ou moins régulière lui donne la nausée...  

Il détourne les yeux en faignant l’indifférence. Le petit groupe arrive au bowling et, alors que Malia et lui se chaussent, Lydia et Ethan se disputent pour savoir qui va payer. Parfait... si ça les amuse...

La brune sort le garçon de ses pensées en le remerciant pour ce qu’il a dit plus tôt. Celui-ci sourit.

"Ne m’remercie pas. C’est normal.”  

Les deux autres disent la protéger en l’ignorant à l’école, mais Léo n’a pas la même vision des choses. Peut-on blesser quelqu’un sous prétexte de le protéger ? Ça ne lui semble pas logique...

Ethan revient alors vers eux, boudeur, affirmant qu’ils seraient tranquilles ici.

"Si ça c’est pas beau.”

C’est sorti tout seul... et avec beaucoup de sarcasme... D’autant qu’il voit bien que son frère cache un truc, mais il s’en fiche bien. Il se lève pour s’installer à l’ordinateur et y encoder les quatre noms, mettant les deux filles en premières.  

"Honneur aux dames !”  

Son téléphone vibre dans sa poche alors qu’il va s’asseoir pour laisser la place sur la piste. Il lit rapidement le message qui l’invite à une fête le samedi qui arrive. Le numéro est évidement inconnu, il sait pourquoi il est invité. Ça n’aura pas trainé pour qu’on sache qu’un nouveau dealeur est dans le coin...

Rangeant son portable, il se tourne vers son frère alors que Lydia fait son premier lancé. Un strike parfait, calculé, qui attire brièvement son attention avant qu’il ne revienne sur Ethan.

"Y a des trucs qu’elle fait mal ou bien quoi ?”  

Parce que là il y a de quoi douter...

- C’est la liberté qui te manque, souffla-t-il avant de s’occuper d’autre chose.

New-york devait être moins compliqué… mais sans parler de la ville en elle-même, Ethan pouvait comprendre le changement qu’il avait dû faire. Ethan était mécontent d’avoir son frère qui ne voulait pas de lui chez lui, dans son univers, à draguer la femme qu’il aime et à repousser sa meilleure amie comme s’il en avait le droit…. Mais Léo avait du changé de ville, d’horizon, de familles, pour aller rejoindre celle dont il ne voulait pas. Alors, la colère fit un pic et disparu. La colère était toujours sous tension avec Lydia à proximité, mais elle arrivait à faire des merveilles.

Une fois les affreuses chaussures, pour un bowling de luxe, aux pieds, ils finirent dans une allée. Ethan lança un regard noir à son frère, qui voulait à nouveau dire « je sais ce que tu penses, mais ce n’est pas chez toi ici ». Il ne pouvait pas râler de toute leur manière de faire sans essayer de se mettre à leur place. Il y avait des codes différents, même si ça les faisait chier. S’ils voulaient survivre… Ethan avait une marque, une cicatrice contre le flanc, qui lui rappellerait tous les jours qu’il y avait des places à choisir, même parmi les gens de leur âge… mais il n’allait pas l’expliquer à son frère. Ethan laisse son frère dans sa morosité et s’engoufre dans la sienne, avant que Malia ne lui fasse un sourire.

Il rougit. Et lui sourit timidement avant de reporter son attention sur son jumeau qui posa une question essentielle.

- Je pourrais dire la vérité, mais elle est trop effrayante. Le mensonge est meilleur…
- Arrête ça tout de suite ! fit semblant de s’énerver Lydia avant de tendre la boule à la prochaine personne à devoir tirer.
- Je ne dis simplement que quand tu n’arrives pas à quelque chose, tu fais en sorte d’y arriver. Pour peu que ça l’intéresse, précise-t-il… elle n’a jamais voulu se mesurer à moi en 100 mètres papillon.
- Je n’aime pas nager comme toi, espèce de Nemo.
- Pourtant tu en as la couleur.

Elle lui envoie la boule sur le ventre et il se lève pour pouvoir faire son propre tire. Sans surprise, il est moins doué que la jeune femme et doit revenir pour prendre une nouvelle boule avant de pouvoir faire son second tir. Lydia attendit pour que Malia aille faire son tir, Ethan l’aida à trouver la boule la moins lourde.

- Je sais ce que tu te dis aussi, fit-elle vers Léo. Tu ne crois pas que cela vaille réellement la chandelle. La souffrance de Malia contre notre silence à l’école… mais tu devrais voir ton jumeau torse nu, observe son flanc, sous son bras. C’est un coup de couteau quand on avait quatorze ans. Parce qu’on avait un ami qui n’était pas de notre monde, avec qui on parlait comme si de rien n’était, qu’on aimait aussi. Il a été attaqué par des cons, et Ethan s’est mis au milieu. Un coup de couteau dans le flanc. Le garçon est parti, Ethan a été disputé et les autres ?...

Elle laissa un petit soupir qui voulait très clairement dire ce qu’elle pensait. Jeunesse ou pas, ils n’auraient pas du s’en tirer à si bons comptes… mais qu’aurait-il pu faire contre les adultes ? Les adolescents étaient bêtes… Malia pourrait être ce garçon, qui ne voit pas le mal de parler aux amis de ses amis. Ils pourraient ne pas être là cette fois-ci. Ethan revient, souriant parce que ça l’avait amusé de donner des conseils sur quelque chose qu’il gérait un peu.

- C’est ton tour ! fit Ethan avant de regarder autour de lui, je vais commander à la borne pour boisson et nourriture qui veux quoi ?

Il prit la commande et rajouta des macarons avant de se déplacer sur une borne pour y noter le tout et payer. Voilà. Plein de nourriture à prévoir. Il était content.

Ethan à entendu son frère lorsqu’il évoque New-York, et sa réplique est très vraie...

Oui, sa liberté lui manque. S’il était fortement livré à lui-même, il avait au moins l’avantage de n’avoir de compte à rendre à personne... et cela l’a probablement rendu un peu égoïste...

S’il n’y avait pas eu le gang, Léo aurait pu être considéré comme un enfant sauvage n’ayant aucun intérêt pour les autres. Heureusement, le gang lui a servi de famille et lui a appris à se soucier de ceux à qui il tient et à être sociable. Mais il n’avait pas de laisse, contrairement à ici où se sent déjà étouffer après même pas deux jours...  

Evitant de répondre de peur de provoquer une nouvelle colère chez son jumeau, Léo se contente de hausser les épaules.

Les deux frères se murent alors dans le silence l’un envers l’autre, Ethan montrant clairement qu’il en a marre du comportement de son jumeau, et ce dernier restant toujours aussi impassible. Puis Malia sourit, et Ethan se détend un peu. Léo lui demande alors à quel point Lydia est parfaite, et ils repartent dans leurs chamailleries de vieux couple. Lorsque Ethan fait référence au 100 mètres papillons, Léo se détourne pour ne pas laisser paraitre son incompréhension. Il n’a aucune idée de quoi parle son frère...

Heureusement, c’est à son tour de lancer. Léo l’observe alors qu’il aide Malia à trouver une boule après effectué ses deux tirs. Il arrive donc bien à lui parler...

Lydia l’interpelle alors, et il bug un instant alors qu’il se demande si elle est réellement humaine... elle a lu dans ses pensées là, non ? Il fronce les sourcilles à son histoire, reportant le regard sur son frère. Un justicier... Est-ce réellement par soucis de l’autre ou parce qu’il n’a aucun instinct de survie qu’il intervient ainsi pour sauver les gens ? Il entend bien ce que la rousse lui dit, et instinct ou pas, il doit reconnaitre que son jumeau ne manque pas de cran. Une blessure de guerre... ils pourraient s’amuser à comparer leurs cicatrices, tiens.

Cette idée fait sourire le garçon alors qu’Ethan vient lui indiquer que c’est à lui de jouer. Il n’a même pas vu Malia lancer... et son score est loin d’égaler ceux des deux autres, mais au moins elle n’a pas fini dans la rigole...

A la question sur les consommations, Léo doit à nouveau se rabattre sur un coca, ne tentant même pas de commander une bière, cette fois. Et cette fois, il demande des chips avec.  

Alors que son jumeau va passer commande, il se tourne vers Lydia.

"Vous vivez vraiment dans un monde de tarés...”

Et c’est le délinquant des rues qui dit ça...

Malia, qui n’a pas suivi la conversation, leur lance un regard surpris, mais Léo n’y prête pas attention, allant chercher une boule pour effectuer son lancer. Déstabilisé, fatigué et n’ayant pas mangé grand-chose depuis le matin, il fera un spare. Le bowling, il gère. Il y a pas mal joué avec les gars.

Forçant un sourire, il vient se rasseoir alors qu’Ethan revient d’avoir été commander. Ils ne devraient pas tarder à être servi, Léo n’en doute pas. Lydia va lancer, non sans laisser trainer sa main sur l’épaule du garçon en passant. Celui-ci serre un peu les dents. Il a envie de fumer...  

Mais pour garder ses pensées détournées du paquet dans la poche de sa veste, il reporte son attention sur son frère, qui semble de meilleure humeur après son petit cours avec la brune.  

”Vous jouez souvent ?”

La question est banale. Il ne veut pas revenir sur leur comportement envers Malia au lycée, ni sur ce que Lydia vient de lui raconter. Se dire que, même ici, les jeunes se battent à l’arme blanche le rassure, d’une certaine façon... Ca au moins, c’est un truc qu’il connait...

C’est un peu tordu comme façon de penser, il en est bien conscient...

Lydia revient rapidement, ayant fait un nouveau strike, et laisse la place à Ethan. Malia semble ravie, ce qui détend un peu plus l’atmosphère.  

Un serveur arrive avec les commandes et Léo ouvre le paquet de chips en grand au milieu de la petite table, de façon à ce que tout le monde puisse se servir. Il doit admettre que ça lui fait du bien, d’être là, dans un lieu qui lui est familier, d’une certaine façon. Même s’il ne connait pas encore vraiment les deux filles et son frère... Au moment où la brune va jouer, toujours aidée par Ethan, Léo prend une photo des deux, de dos, avec la piste en fond, et l’envoie à ses potes avec un court message : "Je vais devenir nostalgique XD”

Quelques personnes rejoignent les pistes à côté d’eux, dont Gordon et une bande de gars, probablement sa clique. Léo l’ignore royalement, mais garde son frère à l’œil. Ils passaient un bon moment... fait chier....

Lydia haussa les épaules au commentaire sur leur monde, elle lui lança un de ses regards clairs et transparents, de ceux qui parlent autant que les paroles.

- On a qu’un monde, et c’est le tien aussi.

De plus, elle doute fortement qu’une personne comme elle, riche et venant d’une famille connue, ne trouverait pas le monde de Léo tout aussi taré. Rien que le fait de frayer avec l’illégalité la perturbe. Elle ne fumait pas, rien du tout, mais elle savait que si elle devait le faire, elle le ferait avec plus de maîtrise que la plupart des gens. Non. Elle, au lieu de se retrouver avec la tension de la criminalité sur les épaules, elle préfère s’occuper à changer les lois pour faire ce qui l’arrange. Elle ne désire pas légaliser la drogue, simplement parce qu’elle pense que ça rends bête, mais si tel avait été le cas, elle aurait trouvé une méthode. Ethan lança la boule et revient pour le regarder.

- Assez oui. C’est une activité sympas et avec une réponse claire à la fin. Le laser game aussi. Mais Lydia devient violente, explique Ethan.

Il retourne aider Malia, pour lui donner des indications pour l’aider à envoyer plus facilement la boule dans les quilles avec un sourire. Ils reviennent tous les deux, Ethan rougit avant de remarquer un déplacement à ses côtés. Gordon. Il pouvait voir aussi Claude, qui se fit prendre un coup sur le bras. Claude, un garçon qui faisait de la natation avec lui, fit clairement un visage mécontent avant de poser son regard sur Ethan. Ethan sentit un vent de colère remontait le long de son esprit. Il savait très bien ce que Claude devait faire, ce qu’il lui arriverait s’il ne le faisait pas… et ce que lui-même devait accepter. Le garçon se leva et approcha.

- Ethan faut que je te parle, fit-il en lançant un regard vers l’arrière.
- Ici ?
- Non. Pas forcément, reprit le second avant de tourner à nouveau la tête vers Gordon.

Ethan soupira. Il se leva d’un bond avant de mettre la main sur l’épaule de Lydia. Avec un peu de chance, ça ne sera pas trop long. Il suivit Claude le long d’un couloir et Ethan tendit le bras pour prendre le papier que Claude cachait dans son poing. Il fallait un rien pour l’énerver, tout le monde le savait. Il ouvrit la feuille pour voir une photo. Son frère, tout à l’heure à l’école, avec Malia. Et un petit mot « dit lui de se tenir à carreau ». Claude attendit l’élan de colère. Qui eut lieu. Ethan frappa dans le mur avec force avant de respirer plus convenablement.

- Gordon veut que tu me frappes pour avoir une excuse de te faire sortir de la compétition.
- Je sais, fit Ethan avec la main déjà rouge des coups portés au mur.
- Si je retourne là-bas sans coup, il risque de me frapper plus fort…
- Je sais, répéta Ethan en se tordant le visage de haine contenue.
- On fait quoi ?
- Je vais frapper Gordon, jette-moi ça. Et si quelqu’un te demande, tu m’as juste transmis un mot du coach.
- Tu es sûr de toi ?
- Non.

Ils revinrent et sans attendre, Ethan s’approcha de Gordon avant que Lydia se met au milieu.

- C’est ce qu’il veut, souffla-t-elle.
- Je sais, répondit-il alors qu’il lança un regard mauvais vers Gordon, mais…

Elle finit par se reculer et donna un coup de poing à Gordon, violent et rapide. Sauf qu’elle était moins rapide qu’Ethan qui se faisait déjà bloqué le passage par deux autres. Claude, lui, gentil malgré tout, se mit vers Malia pour la défendre au cas où avec un sourire désolé. Tout ça pour ne pas le frapper lui. Et Léo ? Oh. Pour le coup, Ethan était si en colère qu’il ne préféra pas s’y chercher. Gordon attrapa la main de Lydia, qui regarda Léo pour le supplier de ne rien faire, -même si elle doute réussir cet exploit-.

- Tu sais ce que je peux te faire, ma douce chérie.

HRP – tout ça se fait en même temps, genre en quelques secondes, même si à l’écrit ça semble plus long, donc n’hésite pas à faire réagir Léo avec d’autres (ou avant) ou même tout le monde. Ethan il voudra frapper mais quoi qu’il arrive Lydia l’en empêche. (et la sécurité pourra venir, comme ça appartient à Lydia, il n’y aura pas de répercussion si Gordon la fermer)

Léo secoue la tête à la réplique de Lydia. Ce n’est pas son monde, non... et elle le sait...

Ethan, lui, répond à sa question concernant le bowling en affirmant qu’ils jouent souvent, ainsi qu’au laser game, même si la rousse y devient violente.  

"Mmh, j’aimerais bien voir ça tient.”

Le brun sourit. Il n’a jamais fait de laser game, mais ça le tente bien. Et puis, voir Lydia “violente” l’intrigue assez. Celle-ci à un air innocent signifiant qu’elle ne voit pas de quoi parle Ethan. Ce dernier semble bien profiter. Il peut bien dire merci à son frère.  

Malheureusement, cette petite parenthèse ne dure pas. Alors que c’est au tour de Léo de jouer, un type s’approche d’eux et interpelle son jumeau. Il est avec Gordon. Léo les regarde, boule à la main, jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans un couloir. Le garçon ne bouge pas, fixant le coin du couloir jusqu’à ce qu’ils réapparaissent quelques secondes plus tard. Léo lâche alors la boule en voyant Ethan se diriger vers Gordon. Lydia à bondit également pour s’interposer entre les deux. A sa grande surprise, c’est elle qui frappe en premier, surprenant Gordon qui ne s’y attendait apparemment pas.

Alors qu’Ethan est bloqué par deux types, le garçon s’approche du crétin et de la rousse alors qu’il lui attrape la main en la menaçant. Le regard que Lydia lui lance lui passe au-dessus de la tête. Il attrape Gordon par l’épaule et vient lui écraser son poing dans la figure afin de lui faire lâcher Lydia.  

”Mais toi tu ne sais pas encore ce que je sais faire, connard !”

Fournisseur ou non, s’il s’en prend à son entourage, il paiera. Sauf que c’est apparemment ce que Gordon attendait, au vu de son sourire satisfait malgré le sang qui s’écoule de son nez.

- Ca, tu le paieras, enfoiré !

Léo le sait bien, mais ce n’est rien qu’il ne sache gérer...

Il s’apprête à frapper de nouveau, mais l’un des types qui tenait Ethan arrive dans son dos, provoquant une réaction instinctive. Il s’abaisse pour éviter le coup qui manque de peu son chef, et balance son coude dans le bas ventre du gars. Un coup bas, dans tous les sens du terme, mais l’objectif ici et de les mettre rapidement en incapacité de se battre.

Un type de la sécurité débarque alors en les interpellant avec force. Ethan n’a pas pu en placer une, Lydia s’en est assuré. Gordon pise le sang, l’un de ses acolytes est recroquevillé au sol de douleur, le gars qui est venu trouver Ethan se tiens devant Malia, qui les fixe avec un mélange de peur et de stupeur. Le dernier type s’est pris un coup de pied bien placé de Lydia et se tiens le ventre en grimaçant. Aucun des quatre n’a pris de coups.  

Le gardien reconnait Lydia et lui demande ce qu’il s’est passé. Celle-ci explique qu’il ne s’agit que d’une simple altercation, que ce n’est rien de grave. Léo lui lance un regard noir avant de se tourner vers Gordon qui jubile. Ce connard avait tout prévus... Il s’approche de Léo et vient lui glisser à l’oreille.

- Tu m’as pris pour un con la dernière fois. Si tu tiens à ta place et à vos vies, t’as pas intérêt à ce que ça se reproduise.  

Vos vies... Léo serre les poings alors que le groupe s’éloigne tant bien que mal. Il se tourne alors vers Ethan.

”Qu'est-ce que ce gars voulait pour te donner envie de frapper ?!”  

L’adrénaline est vite montée dans ses veines, il a le souffle court et frapperait bien encore quelqu’un...  

”T'aurais fait quoi si elle n’avait pas été là, hein ?!”

Il désigne Lydia d’un coup de menton. Celle-ci a les deux mains posées sur les épaules d’Ethan dans un geste calmant. Si cette courte baston à fait du bien au garçon, elle l’a aussi bien mis dans la merde. Il allait devoir s’expliquer...

Claude observait tout le monde se battre et faisait juste un pas en arrière pour tenir Malia en arrière. Il avait toujours le message dans la main… et quand la jeune femme l’attrapa, il n’en fit pas cas, il la laissa le lire et écarquiller les yeux. Il avait fait un mouvement pour aider Lydia mais il avait très clairement conscience de ne pas faire le poids. Il ne pouvait pas faire le poids. Il laissa alors l’inconnu faire son combat avec Lydia qui tape directement dans l’entrejambe d’une personne. Ethan est maintenu par Lydia, d’un regard, alors que sa colère remonte le long de son esprit jusqu’à l’explosion. Il avait besoin de faire du mal aux autres. Il le voit… Il voit le visage de tout le monde et de sa terrible incapacité. Gordon et ses sbires finissent par partir… mais pas Claude qui était bloqué sur place. Il ne savait pas quoi faire. Il était coincé avec Gordon mais ne pouvait pas partir maintenant… Il se ferait frapper à son tour. Il ne voulait pas.

Ethan lança un regard vers lui, un instant, alors que la colère était en train de l’étouffer et de lui faire manquer d’air. Il allait suffoquer. Ethan posa un regard sur son frère. Il n’avait rien à dire. Il n’avait aucune putain de commentaire à faire.

- Rien, se crispa-t-il alors que ses poings n’arrivaient pas à se délier pour se détendre.

Même si Malia était en train de lui masser les épaules, ça ne changeait rien de la tension. Ethan voulait du sang. Il voulait du sang et que ça soit le plus violent possible. Il posa un regard sur Malia… il avait oublié pendant le jeu qu’il n’était pas une bonne personne pour elle. Il se sent mal.

- Elle, elle a toujours été là, siffla-t-il. Tu n’as rien à me dire alors que tu ne sais rien.

Il se sentait trembler alors que d’un coup, il craqua à nouveau. Il prit le chemin retour et rejoint le couloir avant que deux coups se firent entendre contre les murs. Des booms. Heureusement, la petite bagarre avait fait déserter tout le monde, sauf eux, bien sûr. Ethan ne sait pas ce qu’il aurait fait sans Lydia. Sans Lydia dans sa vie, il serait mort, certainement. Et ce n’était pas une figure de style. C’était la vérité. C’était une sensation dans ses os. Lydia le laissa faire avant de se tourner vers Claude.

- Gordon voulait quoi ?
- Qu’Ethan me frappe. Puisque nous sommes dans la même équipe, il aurait eu des problèmes.
- Montre, fit-elle en tendant la main pour avoir le mot, mais c’est Malia qui lui donna la photo et le petit mot.

Elle le transmit à Léo avec un petit sourire pour essayer de le calmer. Ainsi, Gordon avait eu plus d’intelligence que penser. Il avait fait une histoire dans une histoire, en prenant en compte les possibles. Il était donc malin pour ça. Lydia se détestait d’avoir cru pouvoir tomber amoureuse de lui. Elle pensait pouvoir le changer, lui prouver la bonté, mais ce n’était pas le cas.

- On rentre tous chez soi, proposa-t-elle. Je vais essayer de m’occuper de Gordon. Je suis celle qui a à commencer par le frapper, la faute me reviendra, explique-t-elle avant de faire un sourire. Et toi Claude, tu vas arrêter de trainer avec eux.
- Je ne peux pas. C’est pour ça que j’ai besoin de…, il soupira.
- Reste avec Ethan.
- Il me déteste.
- Non. Il est en colère, contre tout le monde, expliqua-t-elle vers Léo, surtout quand il se retrouve coincé entre le bien être d’une autre personne et lui.
- Il voulait le frapper pour moi, pour que Gordon ne me retombe pas dessus.
- Je sais, elle lui caressa le bras avec un sourire. On rentre tous chez nous.
- Je dois travailler, préviens Malia.
- Non, le café est fermé ce soir, mais tu es payé parce que ce n’est pas ta faute.

Malia allait dire que pas du tout, mais elle reçu un message qui le disait aussi. Elle observe le message puis Lydia. Comment avait-elle faire ça ? Lydia sourit en rajoutant que le vélo irait dans le coffre, qu’elle ramène tout le monde, c’est pas une question. Sauf Ethan, qu’elle n’attendit pas. Il avait besoin de décharger sa colère.

Ethan avait frappé si fort contre ses sacs de sport que des marques se formaient. Des marques marron et rouges. Il frappe, encore et encore. Ils avaient besoin d’une semaine où il ne se passe rien. Il frappa jusqu’à être mort de fatigue. Il était parti en courant, pour perdre son énergie, puis il avait frappé, et maintenant… il était au fond de l’eau et essayait de s’imaginer mort. Il déteste son frère, Gordon, Claude et tout le monde.

Et il déteste que quelqu'un menace son jumeau. Et ça le faisait chier !

Ethan est sur le point d’exploser... Il crache ses réponses à son frère qui fronce les sourcilles à la tournure de sa phrase : - Elle, elle a toujours été là...
Sous-entendu “toi pas”. Mais comment aurait-il pu être présent alors qu’il ne savait même qu’il avait un frère jusqu’il y a peu ?

Léo se passe une main dans les cheveux en soupirant, faisant quelques pas pour faire redescendre la tension. Son frère, lui, va taper contre un mur faute de pouvoir frapper sur quelqu’un. Il doit avoir une putain de résistance à la douleur, ce con...

Lydia laisse faire, se tournant vers le gars qui a lancé tout ça. Ce dernier n’en mène pas large. Malia tend un papier à la rousse qui le donne ensuite à Léo après l’avoir lu. Ce dernier laisse échapper ou rire narquois, bref, sans joie, avant de chiffonner le papier et de le jeter au type.

”Même pas foutu de régler ses comptes directement. Quel enfoiré !”

Lydia lui lance un regard interrogateur. Quels comptes ? Qu’est-ce que Léo a déjà pu faire pour se mettre Gordon à dos ?

Mais au lieu de poser la question directement, elle indique qu’ils devraient tous rentrer chez eux. Elle n'en a pas fini avec lui, mais ce n'est pas le moment. Elle parle au type, Claude donc, et se tourne vers Léo en disant qu'Ethan est en colère contre tout le monde. Pourquoi est-ce que le regarde en disant ça ? Il n'a rien fait ! Ou du moins pas directement...

Malia est libérée pour la soirée et la rousse impose de ramener tout le monde. Le garçon ayant des choses à faire, il refuse catégoriquement et s'éloigne sans attendre, précisant qu’il se débrouillera.  
Il n'a pas besoin d'une baby-sitter.

Une fois dehors et éloigné du centre commercial, il s'allume une clope qu'il prend le temps de consumer en inspirant profondément la fumée. Une fois calmé, il se rend compte n'avoir pas eu le temps de manger. Fait chier...
Il sors sont téléphone et appel son chef, et ami, afin de lui expliquer ce qui vient de se passer. Il se fait d'abord engueuler, pour la forme, puis il lui assure qu'il fera son possible pour calmer l'affaire.

Lorsque Léo trouve enfin un moyen de rentrer à la maison, l'heure est déjà bien avancée. Il a reçu plusieurs messages et appels qu'il a ignorés : Catherine,  Lydia, et même le paternel d'Ethan. La maison est silencieuse et il monte directement dans la chambre qui lui est assignée en faisant le moins de bruit possible. Un plateau est posé devant sa porte, avec une note. Il ne touche ni à l'un, ni à l'autre. Il s'enferme dans la chambre, prend une douche, se roule un joins puis va dormir.

Le lendemain, la musique le réveille à nouveau, mais c'est un domestique qui vient le sortir du lit en frappant à sa porte pour lui dire qu'il est attendu en bas au plus vite. Pas presser de se faire passer un savon, il prend le temps de fumer et de se changer avant de descendre. Comme il y s'y attendait, le père l'engueule et le sermonne sur son comportement totalement inapproprié, etc, etc...
Léo n'écoute pas vraiment, debout dans une position militaire : jambes légèrement écartées et mains dans le dos, le regard ne cillant à aucun moment. Une fois que l'homme a épuisé ses reproches, il congédie le garçon qui quitte la maison sans avoir manger, une fois encore. Ça va commencer à devenir problématique...

N'attendant pas son frère, il prend la moto du premier jour dans le garage pour aller au lycée où il retrouve Malia. Avec tout ça, il n'a pas pris le temps de réfléchir à son cours de musique, et il se retrouve con lorsque le prof lui demande son instrument. Par dépit, il choisi la batterie. Le prof se rend rapidement compte de son inexpérience, mais au lieu de le lui reprocher il lui propose des cours supplémentaires en individuel. Surpris, le garçon accepte sans trop réfléchir.

A l'heure du déjeuner, Léo est au bord du malaise. Pourtant, malgré que Malia l'ai aidé à choisir son menu, il arrive à peine à manger, comme si son estomac refusait la nourriture.

Ainsi, il passe les jours suivant comme un zombie, mangeant à peine et n'étant pas bien dès qu'il essaie d'avaler un peu plus que quelques bouchées. Il croise son frère et Lydia sans leur parler, même à la maison où il passe son temps entre la chambre et la salle de musique. Au lycée, il n'a d'intérêts que pour la musique, se prenant rapidement ses premières notes concernant des devoirs non faits ou un manque flagrant d'attention en cours. Mais il s'en fiche.

Lorsque le samedi arrive, il passe la journée à s'entraîner à la batterie et à la guitare, utilisant les livres d'apprentissage jamais utilisés de la bibliothèque présente dans la pièce. Le soir, il se douche et enfile des vêtements achetés par Lydia avant de descendre dans la cuisine pour essayer d'avaler au moins un morceau de pain. Il est pâle à faire peur...

Ethan se trouve dans la pièce. Léo se fige en le voyant, hésite une seconde, puis finit par prendre la parole.

”Salut...”

Une semaine qu'ils se croisent en se parlant à peine... Ce n'est pas parce que Léo n'en avait pas envie, mais bien pour laisser le temps à son frère de redescendre et, surtout, le temps que l'affaire Gordon se tasse...

Il est claire que Léo s'apprête à sortir. Le petit sachet de cachets se trouve dans la poche intérieur de sa nouvelle veste et le couteau est attaché à sa ceinture, dissimulé par son t-shirt.

Le garçon se dirige vers un placard pour y prendre une tranche de pain de mie puis se tourne à nouveau vers son jumeau.

”Quoi de prévu ce soir ?”  

La question est posée purement par politesse. Léo ne compte pas proposer à son frère de l'accompagner, cette fois. S'il compte bien profiter de la soirée, il y va d'abord pour affaire...

Lui ? Il n’avait certainement pas appelé son frère. Et quand son père était venu pour lui dire de tenir son jumeau en laisse, il y avait une altercation violente. Qui avait fini par un coup de poing d’une violence inouï dans son thorax. Cela faisait longtemps que son père ne l’avait plus « recadré ». La dernière fois… Oh, en réalité, ce n’était pas il y a si longtemps que ça, mais ce n’était plus souvent. La dernière fois, c’était quand il avait aider Malia, et donc cogner Gordon, et que son père avait du faire étouffer l’affaire. Et la fois d’avant, quand il avait été poignardé. Parce que ça ne suffisait pas d’avoir pris un coup de couteau, son père avait attendu pour lui donner un coup, bien placé pour disparaître mais continuer à faire mal longtemps, surtout sur une plaie déjà ouverte. Il était éclaté et il avait besoin de manger.

Ce qu’il fit. Il passa le temps qui s’écoula à faire du sport jusqu’à en avoir les poumons en feu et les mains en compote. Il continua à manger pour trois, mais dépenser chaque gramme pris dans la violence de son entrainement. Même à l’école, on le remarqua. Il ne fit pas mine de parler à quiconque, ni même à Lydia… et tout le monde savait ça. Il dormait pendant les cours, de toute façon, il était stupide pourquoi essayer de se battre et il continua sa natation jusqu’à exploser ses propres records et continua sa boxe jusqu’à se faire du mal. L’expulsion de sa colère n’était pas graduelle, ça ne s’effaçait pas, ça ne s’enlevait pas… Il avait besoin de frapper Gordon et de lui mettre la tête dans un mixeur.

La réaction de son frère ne l’aida pas à calmer la colère qui grouillait en lui comme un milieu d’insecte. Se faire frapper n’était pas suffisant, il fallait en plus les commentaires de son jumeau. Bon, il n’utilisait pas réellement la parole pour faire ses remarques, mais son silence et sa manière de rester loin de lui suffisait. Connard. Il ne faisait même pas l’effort, et le samedi arriva. Son père l’appela dans le bureau. Sa mère était là, telle une ado capricieuse, son décolleté débordant de toute part. Son père était le directeur vénère. Et lui ? Il était la mère de famille qui faisait tout pour que sa fille puisse allait à l’école et se retrouve à devoir des comptes sur des réactions stupides.

- Il faut que tu fasses quelque chose avec ton frère, énonça son père, je ne tolère pas son manque d’attention en cours.
- Je ne peux rien faire.
- Tait-toi quand je parle, rugit-il en plaquant les mains sur le bureau. C’est votre petit jouet. Je ne le voulais pas. Alors démerdez-vous pour qu’il apprenne. Sinon je le renvoie dans le caniveau d’où il vient.
- Mon chérie, finit par réagir leur génitrice, tu sais bien qu’il est dans la rue. Imagine si tu le renvoie et qu’il finit en prison. Ta réputation en prendrait un coup.

Et Léo, dans tout ça ? Ethan ne comptait pas laisser cette espèce de foutu emmerdeur dans la rue, au risque qu’il finisse en prison. Même si Léo n’aime pas tout ça, tout ce qu’il fait de leur vie « sa vie » et de son monde « leur monde », il allait devoir le supporter ce gros con.

- Je trouverais un moyen, accepta-t-il avant que son frère ne lui lance un regard.
- Ne me fais pas honte, fils.
- Jamais, père, ironisa-t-il avant d’aller dessiner.

L’histoire d’un petit coquillage qui devait demander à la baleine bleu d’arrêter de nager pour que le soleil soit content de pouvoir lui brûler la peau. Il finit par avoir faim après avoir dessiner en oubliant le temps qui passe. Le seul moment qui lui permettait de se calmer, convenablement, sans avoir à s’énerver. Il descendit pour manger et trouva son frère. Il l’observa. Il était toujours en colère. Surtout parce que dans l’insouciance de Léo, Ethan savait y trouver sa liberté.

- Salut, répondit-il avant d’engouffrer le petit pain au lait qu’il avait attrapé, il écoute la question et réfléchit, entrainement de 100 mètres papillon, crawl et brasse avant de faire un entrainement de rapidité au 25 mètres.

Il le quitta ainsi, sans lui laisser le temps de répondre. Il avait besoin de fuir. Il n’avait toujours pas d’idée. Il se prépara et finit par faire exactement ce qu’il avait dit. Il s’étouffa à l’ardeur de ses mouvements et mangea plusieurs encas qu’on lui présenta. Toujours nourrir doudou le poisson. Alors qu’il venait de finir un chrono très clairement fort sympathique, il remarqua que son téléphone vibrait d’appel. Il attrapa l’objet et remarqua les 24 appels manqués de Claude. Pourquoi ? Il répondu au vingt-cinquième appel et sorti de l’eau quand il comprit le problème. Son frère était fortement émêché à une fête et Gordon pourrait en profiter. Merde. Il demanda l’adresse et attrapa son pantalon et un t-shirt qu’il passa sans faire mine d’enlever son maillot. Après tout, avec ses cheveux trempés, personne ne pourrait se moquer de son état, tout le monde pourrait deviner qu’il n’était pas là pour ça. Il avait pris la moto et roula, sans casque et sans protection jusqu’à l’adresse indiqué.

- Il est où ? demanda-t-il à Claude qui l’attendait.

Il trouva Claude dans un coin, une bière à la main, mais dans un état déplorable. Gordon était aussi dans la pièce et l’avait remarqué. Il avait commencé à l’emmerder mais la réaction d’un homme fortement alcoolisé n’était jamais bonne. Le combat se stoppa quand Gordon lui donna un coup dans le nez et que Léo tomba à la renverse. Ethan se mit au milieu. Il pu voir son frère en train de sortir le cadeau de Lydia, son couteau. Mais ça va pas la tête. Il se mit encore plus au milieu, mais il n’est plus sûr de qui il défendant là.

- Arrête ça, grogna-t-il vers Gordon.
- Oh, mais je ne fais que commencer, fit-il à Ethan, je ne toucherais pas tes deux petites putes, mais ne t’attends pas à ce que je te laisse en paix. Tu n’auras qu’à te plaindre à ton frère. C’est lui qui t’a oublié.

Ethan n’est pas sûr de comprendre mais préfère ne rien savoir. Il attrapa Léo qui titube et ne semble même plus être réellement conscient. Claude l’attrape aussi pour l’aider. Le jeune énonça que, peut-être, Léo avait pris plus que de l’alcool… Ce qui n’arrangeait pas du tout Ethan. Qui sait ce que peut faire son père s’il apprend ça ? Merde. Il le mit contre lui dans la moto et roule.

- Je te jure que si tu me vomis dessus, je te jette tout de suite sur la route, menaça-t-il.

Il arriva rapidement, ouvrit le garage à code avant de s’engouffrer dans la pièce qui s’illumina. Une femme hurla avant de disparaître. Tout de suite après, Lydia débarqua dans un peignoir hors d’âge, non dans la qualité mais le style. Elle aida Ethan à ramener Léo à l’intérieur. Dans sa chambre d’amis. Ethan lui expliqua le pourquoi du comment. Il ne pouvait pas l’amener à la maison dans son état. Son père l’apprendrait. Elle tranquillisa Ethan et lui dit de rentrer chez lui… avant de se retourner vers Léo. Elle décida de le changer, parce qu’il suait et puait l’alcool. Elle le lava, sans les zones intimes faut pas déconner, et elle lui épongea sa blessure. Bon dieu. Les hommes. Elle prit place à côté de lui, les jambes contre elle, elle s’endormit.

Le lendemain, Ethan était en train d’attendre dans le garage que Lydia lui dise si tout va bien… avec beaucoup beaucoup beaucoup de viennoiseries.