Les cheveux en cascade sur mes épaules, je vérifie mon reflet dans le miroir une dernière fois. J'ai envie que tout soit parfait, j'ai envie d'être parfaite, j'ai envie qu'il parte à Punta Cana et que dès qu'il ferme les yeux, c'est mon visage et mes courbes qu'il voit. Ouai, rien que ça. J'ai envie d'être dans sa tête comme il l'est dans la mienne, en permanence. Ça n'arrivera surement pas mais je sors le grand jeu et je suis bien contente d'avoir enfiler cette paire de sous vêtements avant de venir. J'aurais pu mettre un vieux truc mais non, nue devant mon miroir, j'avais envie d'être belle, d'être magnifique. J'avais envie d'envoyer du lourd pour ne rien regretter. Appuyée sur la porte, mes yeux partent des pieds du lit vers la tête de ce dernier, où se trouve Oliver. Je l'écoute et ris légèrement. " Pourquoi ça ne m'étonne pas ? " Demandais-je rapidement alors qu'il me tend la main et, pleine de grâce, féline, je me dirige vers le lit, montant doucement sur le lit et filant vers lui, à quatre pattes, un sourire en coin sur le visage. Il ne faut pas me le demander deux fois, de venir le rejoindre, loin de là même. Je me glisse sur lui, à califourchon et l'embrasse tendrement. " Du coup... Le massage c'est pour demain... " Soufflais-je alors que mes doigts fins glissent sur sa jambe, doucement. C'est du bout des doigts que je caresse sa cuisse. Je descends légèrement, un centimètre par un centimètre. Ça ne me gêne pas moi. Mais je n'ai pas envie d'être trop rapide, comme si ça m'attirait. Non, les unijambistes ne sont pas ma came. Oliver l'est lui, par contre. Yeux dans les yeux, je joue un peu avec lui, l'embrassant du bout des lèvres, caressant sa jambe puis son torse, le surplombant encore un peu, profitant de la vue. Et quelle putain de belle vue. Mon corps ondule, envieux et pressé de le sentir contre moi, de sentir ses mains sur moi. Et plus encore. Encore et encore. Parce que je sais qu'il ne me décevra pas. Encore plus. Toujours plus. À en être fatiguée, exténuée, épuisée. Un souffle chaud sur ma peau fraîche, les yeux fermés et une nouvelle danse commence.

Ca la fait rire quand je parle de repousser le massage. Je m’en moque de passer pour un type porté sur le sexe. Je ne suis qu’un jeune homme après tout et elle est en sous vêtements devant mes yeux. C’est difficile de se concentrer sur autre chose. Elle ne perd pas de temps pour me rejoindre sur le lit et elle se met à califourchon sur moi. Je vais poser mes mains sur ses hanches et je la regarde. Elle vient m’embrasser et je réponds à son baiser tendrement. Elle parle de faire le massage le lendemain et j’hoche la tête. Elle s’en prend quand même à ma cuisse et le touché est agréable. Elle me caresse entre deux baisers et je lui rends la pareille, mes mains se perdant dans son dos, glissant sur ses fesses. Je suis le rythme de Lyla et me voilà déjà en train de lui ôter son soutien gorge…

Quelques minutes plus tard je reprends ma respiration après avoir été submerger par le plaisir. Je me laisse tomber dans le lit, sur le dos. J’enlève le préservatif et je le jette dans la corbeille à papier qui est non loin de mon lit. Oui je prévois tout. Je me tourne pour la regarder, j’ai un sourire aux lèvres. Je n’ai pas du tout sommeil, je suis encore réglé à l’américaine. Je me rapproche d’elle et je vais reprendre d’embrasser son épaule, puis je remonte jusqu’à sa nuque, ma main se baladant sur son ventre. Je suis déjà prêt pour un second round, oui je suis du genre à en vouloir toujours plus.

« Pas trop fatigué j’espère… »

Parce que moi pas du tout, enfin, si un peu, mais je suis prêt pour remettre ça. Je fais descendre mes baisers sur sa poitrine et puis sur son ventre et puis encore plus bas…

C’est après une deuxième vague de plaisir que je me recale dans le lit de manière plus confortable. Je me débarrasse du morceau de plastique et je prends mon téléphone qui est posé sur la table de nuit. J’ai plein de notification et des messages de mes potes que j’ai laissé un peu plus tôt. Je souris en lisant leur  « merci d’être venu et d’avoir tweeter ». Je réponds rapidement en disant que y’a pas de soucis, que ça me fait plaisir. Je fais un tour sur instagram et je vois que j’ai été tagué sur une photo.

« Tiens y’a la photo que t’as pris sur insta. »

Je me rapproche de Lyla et je lui montre la photo sur mon tel. Je like la photo et je fais défiler pour lire quelques commentaires, beaucoup de gens qui sont jaloux de pas avoir été là. Trop de commentaires et de notifications, je ferme l’app et je repose mon téléphone.

Je suis bien avec Oliver à ce moment même et quand je vois le regard qu'il pose sur moi, je dois bien avouer que je me sens encore mieux. En même temps, comment pourrait-il en être autrement ? J'aime la façon dont il me regarde et encore plus quand il pose ses mains sur mon corps. Je ne suis pas le genre de nana à enchaîner les conquêtes et encore moins à être du genre à me montrer comme ça, dans une tenue qui en dévoile beaucoup pour ne pas dire énormément. Mais je sais pas, avec lui, j'ai envie, avec lui je me sens bien, je ne me force pas, je ne vais pas contre qui je suis et ça, ce n'est pas rien. Pour moi du moins. Lui, il en a aucune idée de ça et il a pas vraiment à le savoir en fait, pour tout dire. Ses mains sur ma peau, décharge d'électricité à faible dose et pourtant si forte. Je souris largement, l'embrassant de plus en plus avec passion, envie, mon corps ondulant au dessus du sien. Rapidement, mon soutien gorge se retrouve au sol et ma petite culotte ne fait pas long feu avant d'aller le rejoindre. Son boxer non plus d'ailleurs. Essoufflée, je tire mes cheveux en arrière, gênant et voulant s'incruster dans la danse que nos bouches ont entamé il y a quelques minutes maintenant. " Il m'en faut plus pour me fatiguer tu sais " Soufflais-je en le défiant du regard alors qu'il se rapproche de moi à nouveau. Des bisous presque innocents pour commencer avant de s'amuser à nouveau, de rire aux éclats et de repasser aux choses plus intéressantes, plus folles. Et je dois avouer que cette deuxième fois, je suis bien plus fatiguée. Les nuits ont été courtes ces derniers temps et je ne suis pas réglée sur un autre fuseau horaire, moi. Allongée dans le lit, tirant doucement le drap sur ma poitrine, je le sens bouger alors que je reprends mon calme et demande presque à mon coeur de se calmer. Je tourne le visant vers lui et fronce les sourcils. Accroc aux technologies, va. Je l'écoute et souris légèrement. " Je suis une super photographe quand même.. Elle aurait pu me créditer " Lâchais-je en haussant les épaules, ayant bien retenue l'username de la jeune fille. T'inquiète pas princesse, t'as bientôt la meilleure photographe qui va débarquer mettre un petit commentaire. Je ne bouge pas vraiment, mon téléphone étant bien trop loin et je préfère tendre l'oreille pour voir si Ethan a fini de pleurer ou non. Parce que pour le coup, je l'ai totalement oublié lui. Mais mon instinct de tata poule en décide autrement. Pas de bruit, rien, tant mieux. J'entends le bruit du cellulaire sur la table de chevet et me tourne vers Oliver. " Alors... Punta Cana ? " S'ensuit une discussion, des rires, des baisers et une bonne nuit. Suivie de près par des vacances à l'autre bout du globe - ou presque - et un silence encore plus qu'assourdissant. Près de quinze jours à tout remettre en cause. Suis-je trop chiante, collante, imposante ? Je préfère me dire qu'il est fou amoureux de moi et qu'il essaye de se sevrer de ma peau. Mais les photos qui courent sur internet montrent le contraire. Pas très grave. Il préfère ma peau blanche que celle couleur caramel des jeunes femmes sur la plage, c'est sur. Et puis, toujours rien. Trois semaines. Un mois passe et je finis par arrêter d'espérer, par arrêter de tendre l'oreille à la porte dès que j'entends du bruit dans le couloir.
On est un vendredi soir, il est 18h et je rentre du travail. Une douche et je me prépare à sortir avec un ami new yorkais ayant posé ses valises à Londres il y a quelques jours pour un semestre d'étude. Je suis vêtue d'un jeans slim bleu foncé, de cuissardes en daim et d'un t-shirt gris chiné quand j'entends frapper à la porte. J'attache mes cheveux en queue haute et file vers la porte pour ouvrir à mon ami. " J'en ai pour deux minutes, entre " Sauf qu'il reste là dans le couloir, comme pour vouloir me presser. Un coup de rouge à lèvres, j'attrape ma veste, mon sac et sors rapidement. Sauf qu'il y a Oliver sur le pallier. Je le regarde, lui adresse un léger sourire, mon coeur menaçant de se barrer de ma poitrine à tout moment. " Salut " Soufflais-je doucement en fermant la porte à clé, personne à la maison ce soir. Salut et rien d'autre. Parce que j'ai décidé de jouer l'indifférence avec lui. Pour quelques minutes du moins parce que je ne sais pas combien de temps ça va durer. " Bonne soirée " Soufflais-je alors que John ouvre la porte et qu'on dévale rapidement les escaliers. Un bon restaurant, un cinéma suivi de près par un bowling et me voilà de retour, à une heure du matin. Je pousse la porte du couloir et soupire largement alors que j'ôte mon élastique qui me compresse le crâne. Putain, j'ai l'impression d'Ethan me tire les cheveux et que mon cerveau essaye de se barrer, merci l'alcool. Il me faut de longues secondes pour trouver mes clés, mes cheveux bruns entourant mon visage et cachant presque ma vue. Pompette, je suis pompette. La honte. Surtout si Oliver arrive et ça ne manque pas. Est-ce qu'il rentre d'une soirée, y va ou je le dérange, je sais pas trop, je l'ai pas vu arriver. Pourtant, il est là et... J'suis une idiote.

Je passe une bonne nuit avec Lyla. On discute pas mal, on reparle de Punta Cana et je prends mon ordi portable pour voir les deal qu’il y a pour les voyages à cette destination. C’est que le lendemain que je bloque un séjour. Je décide de partir tout seul finalement. Une semaine, ça me fera du bien. Je mets pas mal de photos sur instagram et je me la coule douce au soleil. Je passe du bon temps avec des filles que je rencontre en soirée. Je m’amuse comme un petit fou. Je fais attention à ne pas cramer. Je ne me baigne pas beaucoup par contre, c’est pas très pratique avec la prothèse. Je ne suis pas reconnu de tout mon séjour et je crois que je n’ai pas été pris en photo. C’est plutôt loin de tout Punta Cana. Je suis content de mon choix. Si j’avais été aux States je suis sûr que j’aurai été emmerdé par des photographes.

Quand je rentre de mon voyage je vais passer quelques jours chez mes parents. Ca faisait un moment que je ne les avais pas vu. Je vois mes soeurs aussi et quelques oncles et tantes. Ca fait du bien de voir la famille. Au final j’y reste une semaine. Puis je rentre chez moi, je passe devant chez Lyla et je me demande comment elle va depuis le temps. On ne s’est pas contacté. J’y pense pas plus longtemps et je rentre chez moi. Je ne suis pas beaucoup dispo les jours qui arrivent, j’ai pas mal de visite de mes camarades du groupe. Ils ont des idées pour quelques chansons, on bosse un peu dessus et on va s’enregistre à l’arrache des démo chez moi. On appel notre manager pour lui dire qu’on a besoin d’enregistrer encore quelques chansons. Elles sont trop bonnes on ne peut pas passer à côté de ça, même si on a déjà mis en marche la création de l’album quelques semaines auparavant. Au final on a cinq chanson de plus à mettre sur l’album. On les enregistre la semaine qui suit. On passe pas mal de temps ensemble, le temps passe et ça fait déjà un mois que je n’ai pas vu Lyla. Je pense brièvement à elle de temps en temps, ok je l’avoue, je pense à elle à chaque fois que je passe devant chez elle. Sauf que je ne la contact pas. Je prends pas le temps.

Un soir, je rentre chez moi et je tombe sur Lyla sur le palier. Elle est avec un mec.

« Salut. »

Elle est en train de partir avec ce type. Je le mate de haut en bas, ouais il est pas mal. Je me demande si c’est son mec. En vrai je m’en moque un peu.

« Bonne soirée. »

J’entre chez moi quand elle est plus visible et je vais m’allumer la console pour passer une bonne soirée à jouer. Sauf que je suis pas seul bien longtemps, j’ai Freddie qui se ramène. On joue à la console ensemble. On se boit quelques bières. Vers une heure du mat’ il décide de décamper. Je l’accompagne jusqu’à la porte et quand je l’ouvre je tombe sur Lyla. Seule. Un sourire se forme sur mes lèvres. Elle a l’air de galérer avec ses clés.

« Lyla ? »

Elle a pas l’air net. Je lui parle de l’encadrement de ma porte. Mon pote étant parti à présent.

« Besoin d’aide ? »

Je ne parle pas trop fort pour ne pas déranger les voisins. Je m’approche d’elle bien décidé à lui ouvrir cette porte. Je vois qu’elle cherche dans son sac et j’allume la lumière du couloir.

« Ce sera peut être mieux comme ça. »

J'entends sa voix et je suis bien contente de savoir qu'il est là, qu'il va me voir même si ça ne changera sûrement rien. Je me suis attachée à lui en un claquement de doigts et je m'efforce de l'oublier, d'oublier ces moments qu'on a passé ensemble. Au moment où j'ai posé mes yeux sur lui, je savais que c'était fichu d'avance. Je le savais. Mais ça ne m'a pas empêché de tomber sous son charme, sinon ce n'est pas drôle. Mais je suis bien contente de ne pas être seule. Parce que je me connais, j'aurais baragouiné une connerie, aurais perdu mes moyens comme une gamine s'il n'y avait pas eu Josh pour me 'tenir' en place, en quelque sorte. Je souris et passe la soirée à rire, à déconner et à penser à tout sauf à Oliver. Il faut dire que Josh me divertit bien comme il faut. Sourire aux lèvres, un peu trop d'alcool dans le sang, je rentre tardivement et j'espère que je ne vais pas réveiller tout le pallier. Ça craindrait totalement de réveiller tout le monde. Et puis, je suis sûre que certains voisins seraient bien capable de tout répéter à mon frère en rentrant. Je ne suis pas la bruyante des filles mais là, je suis plutôt un éléphant dans un magasin de porcelaine. J'entends mon prénom et sursaute, comme si j'étais prise la main dans le sac. Oh wait. J'ai la main dans le sac. Mais c'est mon sac alors bon, ça va non ? Je tourne le visage et croise le regard d'Oliver. Large sourire sur le visage, je souffle. " C'est comme ça que je m'appelle " Captain obvious va ! Je souris doucement et secoue la tête de droite à gauche. " Non non ça va très bien ! Merci " Mensonge, disgrâce. J'ai terriblement besoin d'aide parce que je n'arrive même pas à trouver mes clés dans mon sac à main. Et il allume la lumière, me faisant grogner comme une malpropre. " Putain mes yeux " Je vais finir aveugle avec ses conneries là, il me casse les bonbons le petit Calloway. Je pose une main sur mon visage et me tourne doucement, le dos à la porte. Je me laisse glisser contre cette dernière et baisse le visage vers mon sac à mains. " Je crois qu'on m'a volé mes clés putain " J'ai jamais juré de la sorte. Mais quand j'ai bu, les mots fusent et bien comme il faut. Surtout quand il n'y a pas mes parents dans le coin. Non parce que se faire laver la bouche au savon dove, une fois mais pas deux. " J'vais dormir là, j'en ai marre " Soufflais-je en ôtant mes talons hauts qui me détruisent les orteils et ramenant mes genoux autour de mes bras. " On s'dit à dans un mois ? " Lâchais-je en levant les yeux vers lui alors que la lumière s'éteignait à nouveau, à mon plus grand bonheur. Pourquoi je lui dis ça moi au juste ? Je veux vraiment dormir là, sur le pallier de ma propre porte ? Il me prend quoi ? Faut croire qu'alcoolisée, je parle plus que je ne devrais le faire aussi, par la même occasion.

J’hausse les sourcils quand elle me répond cette phrase évidente. Elle elle a pas toute sa tête on dirait. Elle dit que ça va très bien et je ne le crois pas. Je l’observe sur le palier, me demandant ce qu’elle attend pour rentrer chez elle. Puis je comprends qu’elle ne trouve pas ses clés. J’allume la lumière pour qu’elle puisse les trouver plus facilement et elle se plains de la lumière. Je la regarde se laisser tomber au sol contre la porte. Elle dit beaucoup de grossièreté, c’est pas quelque chose que j’ai l’habitude d’entendre dans sa jolie bouche. Elle dit qu’on lui a volé ses clés. Ah chiant.

« T’es sûr ? Et sinon y’a personne chez toi ? »

Ok ça ne résout pas le problème des clés perdues, mais il fallait quand même qu’elle rentre chez elle. Ok il est tard mais dans des cas d’extrême urgence comme ça tu réveilles les gens. Ils s’occuperont de changer leur serrure plus tard. Enfin fallait encore que le voleur sache où elle habite, ça c’est pas dit. Elle me fait rire quand elle dit qu’elle va dormir sur le palier. Je continue de la regarder, amusé par le moment, même si je sais que ça ne doit pas être bien drôle pour elle. Elle me fait encore plus rire quand elle me dit « à dans un mois ».

« J’ai été pas mal occupé ouais. Tu sais tu peux m’appeler toi aussi. »

La lumière s’est éteinte de nouveau et je suis toujours dans l’encadrement de ma porte qui n’est pas bien loin de la sienne.

« T’as bu non ? »

Elle a l’air en tout cas.

« C’était qui ce type ? Un ami à toi ? Un boyfriend ? »

Ouais je suis curieux. Faut que je sois au courant si elle n’est plus dispo aussi. Je ne vais pas l’inviter chez moi si je sais qu’elle est prise. A moins qu’elle lâcherait son mec pour moi ? Je sais pas pourquoi je me dis que ça peut être une possibilité avec elle. Je me dis aussi qu’il faut pas qu’elle se fasse trop de films avec moi. Je ne me case pas.

« Pas que je sois jaloux, juste pour savoir. »

Dommage qu’on soit dans le noir, elle ne peut pas voir le sourire sur mon visage.

Je ne sais pas trop ce que je fais, ce que je dis, où je suis. Je suis complètement perdue et j'ai la tête qui tourne. Ce n'est vraiment pas agréable mais alors pas du tout. Pourquoi j'ai bu ? Pour m'amuser. Est-ce que c'était vraiment drôle et pertinent ? Je ne pense pas, surtout vu l'état dans lequel je me trouve à ce moment précis. " Non ma soeur dort avec Ethan chez mes parents et je crois qu'Elias est chez un copain " Chez son copain. Enfin, je ne sais même pas si Elias et Roméo sont ensemble, je ne comprends pas trop, je m'en fiche en fait, pour tout dire. Là pour le moment, je me laisse glisser le long de la porte et j'ai l'impression que ma tête va exploser et que mon monde va s'arrêter aussi par la même occasion. Je ne vais plus jamais boire. Plus jamais. Parole de petite fille qui ne supporte pas trop l'alcool. Il faudrait que je me bouge mais j'y arrive pas. Et quand la lumière s'éteint, je soupire doucement, comme si ça me soulageait puissance cent milles. " Ouai j'aurais pu " J'aurais pu, j'ai même voulu mais qu'est-ce que ça peut bien faire au juste ? Je vais pas lui courir après alors qu'il revient toujours comme une fleur quand ça l'arrange. Han ! Illumination ! Peut être que c'est ça, en fait, ma relation avec Oliver. On se contacte juste quand monsieur a envie de s'envoyer en l'air avec moi parce que, bien évidemment, je suis la meilleure au lit et tout ce qui va avec. " Je voudrais pas que tu crois que je te cours après en fait " Balançais-je simplement en vidant mon sac entre mes jambes pour trouver mes clés. Je tourne le visage quand il me demande si j'ai bu. Non, non, ça m'amuse d'être comme ça. Je me sens mal, vraiment mal mais c'est pas bien grave. Demain j'aurais peut être tout oublié ou pas. J'ai pas assez bu pour ça. " Pourquoi ? " Ça t'intéresse ? tu veux me pécho et t'as peur de te faire casser la gueule par plus fort que toi ? J'ai presque envie de lui dire ça mais je me retiens. Ça sert à rien et j'ai pas l'énergie nécessaire à tenir une telle discussion. Il me donne rapidement la réponse et je farfouille dans mes affaires pour... ne pas trouver mes clés. On a vraiment du me les piquer c'est pas possible autrement. Énervée, je range mon sac dans un boucan pas possible. " C'est un de mes meilleur ami de New York " Soufflais-je avant de me mettre à genoux et de me relever avec difficultés. " Bah voilà comme ça tu sais " Grognais-je en m'agrippant à la poignée de porte pour me relever. " Tu peux m'appeler un taxi pour que j'aille chez mes parents s'il te plait ? Je vais me faire arracher la gueule putain " Mon père va me faire la peau, surtout si j'ai perdu mes clés. Mais même pas je lui demande de crécher sur lui. J'ai un minimum de fierté. Même si j'ai clairement envie d'aller chez lui. Quelle conne tu es, mini Ioannis-Hanwell !

Elle est effectivement à la porte puisqu’il n’y a personne chez elle. Je me demande si c’est une bonne idée de l’inviter chez moi. Vu son état je dirai que non, ce n’est pas du tout une bonne idée. Quand je lui dis qu’elle aurait pu m’appeler elle ne me contre pas, elle est même d’accord. Le plus surprenant c’est qu’elle s’explique juste après. Ca me fait sourire.

« Je veux pas que tu me cours après non plus. »

Au moins je suis sincère. C’est bizarre d’avoir ce genre de conversation avec une fille mais si jamais elle est d’accord pour n’avoir avec moi qu’une relation physique de temps en temps c’est le pied. Quand je parle du mec en question elle me demande pourquoi.

« Pour savoir c’est tout. »

J’hausse un peu les épaules. Pour savoir si ça veut dire qu’on couchera plus ensemble tous les deux. C’est ça que j’aurai du répondre mais j’ai pas osé, c’est quand même vachement implicite. Ok elle est bourré du coup ça doit être plus compliqué pour elle de comprendre les sous entendus. Elle m’explique ensuite que ce n’est qu’un ami. Un des meilleurs apparemment. Il doit être ici de passage puisqu’il est de New York. J’hoche la tête pour toute réponse. Elle essaie de se relever et elle galère, mais je ne m’approche pas pour autant. Je sais pas pourquoi je la sens énervé. Elle pourrait très bien me mettre une droite.

« Soit pas stupide, viens, tu vas passer la nuit chez moi. »

Mauvaise idée, mais je lui propose quand même. Je ne vais pas la laisser filer alors qu’elle a l’air complètement KO. J’ouvre un peu plus grand la porte pour lui faire signe de venir.

« Je peux même dormir sur le canapé si tu veux. »

Je ne prends même pas la peine de regarder Oliver quand il me dit qu'il ne veut pas que je lui cours après. J'ai envie de l'insulter mais je me retiens. À quoi est-ce que je m'attendais en fait au juste ? On est pas fait pour être ensemble, on est des amis et c'est pas parce que je le trouve terriblement craquant que... Je me flagellerais rien que d'y penser. Calme toi Lyla, ça sert à rien de s'énerver. Mais je dois avouer que je me sens mal à l'aise, comme étrange, comme si j'avais voulu qu'il me dise "bah j'aurais voulu que tu me contactes". C'est tellement bizarre, étrange, tordu. Je... Je veux pas y réfléchir ni même y penser, ça ne me fera que plus mal au coeur parce que je fais la maligne face à lui mais y a un petit truc, je peux pas le nier. Et j'aurais presque envie qu'il soit jaloux de Josh en fait. Oui, j'aimerais tellement l'entendre râler, entendre une pointe de jalousie dans sa voix mais rien. Enfin, ça se trouve il y en a une et je suis incapable de l'entendre. Lyla, arrête de te monter la tête toute seule. J'ai presque envie de montrer les pouces en guise de "cool" quand il me dit qu'il demandait juste pour savoir mais si je pouvais éviter d'être aigrie à ce point... Je change d'humeur en un claquement de doigts et je dois dire que je me ferais presque flipper. Je devrais rentrer chez moi et basta, fini, adios amigos, merci au revoir. Mais j'ai rien pour et je n'ai donc pas le choix : aller chez mes parents. Mon père va m'étrangler à me voir dans cet état. J'aurais du rester avec Josh comme il me l'a proposé plutôt que de jouer à la grande fille et de rentrer. Mais non, je voulais une bonne nuit dans mon lit et, surtout, pouvoir me reposer et être en forme pour mon shift qui début à 18h ce soir. " Moi, stupide ? Ça va ? Tu veux pas me traiter de conne non plus ? " Pourquoi je réagis comme ça au juste, pourquoi je démarre au quart de tour ? Ah, oui. Je veux son attention et je l'ai carrément pas. La lumière de son appart éclaire un peu plus le couloir et, une fois debout, mes talons en mains, mon sac rangé, je soupire fortement. " Ça va, tu vas pas me violer non ? On peut dormir ensemble hein " Je peux très bien dormir avec un garçon qui me plait sans lui sauter dessus voyons. Et puis, je doute qu'il ait envie de moi à ce moment précis. Même en temps normal en fait. Je passe devant lui sans trop le regarder et alors qu'il ferme la porte derrière nous, que j'ai posé mes talons hauts et mon sac près de l'entrée, je me tourne vers lui et embrasse sa joue. Je voudrais tellement plus mais je réagis comme une folle furieuse depuis tout à l'heure donc bon. " Bonne nuit " Oui, je crois, je sais pas trop. J'enlève ma veste, mon soutien gorge et mon jeans que je pose sur une chaise pour tout retrouver demain. Et, en petite culotte et tshirt rose chiné, je vais vers sa chambre et son lit. Je connais le chemin. Je connais même le côté duquel il dort alors je me glisse sous les draps, de l'autre côté, espérant qu'il me rejoigne quand même. Juste pour sentir sa chaleur corporelle... " Oliver ? Tu viens pas dormir ? "

J’hausse assez haut les sourcils quand elle s’enflamme. Je m’attendais pas à tant de haine envers moi comme ça. J’ai rien dit de méchant en plus. Je ne fais pas plus de remarque là dessus, elle est bourré, elle sait pas ce qu’elle dit. Ou plutôt elle dit trop ce qu’elle pense. Elle me fait bien rire quand elle dit que je ne vais pas la violer.

« Non ça c’est sûr… »

Surtout avec ce que je me prends dans la gueule, elle est vraiment pas commode ce soir. Elle entre chez moi et je ferme la porte. Elle se rapproche de moi et m’embrasse la joue. Tiens, elle s’est calmé on dirait.

« Bonne nuit. »

Je la regarde filer vers ma chambre et moi je vais m’installer dans mon canapé, je prends mon ordi qui est posé à côté et je vais un peu sur les réseaux sociaux. J’entends Lyla qui m’appelle depuis la chambre. Je pose l’ordi et je vais la voir.

« Pas tout de suite, m’attends pas pour t’endormir. »

Je lui éteins la lumière et je retourne dans le salon. Je lis quelques articles et je regarde la télé d’un oeil. Je vais me coucher sur les coups de 2h30. Je ne fais pas de bruit et je me déshabille, restant en boxers. Je me glisse dans le lit après avoir enlevé ma prothèse. Je soupire un peu et je ferme les yeux pour m’endormir.

Le lendemain matin c’est sentir Lyla bouger dans le lit qui me réveille. Je me tourne dans le lit mais je ne me lève pas.

« Hey… »

Je murmure. Je me doute qu’elle doit avoir mal à la tête.

« J’ai rien pour petit déjeuner, je vais aller faire un tour au Costa Café pas loin. »

Oui c’est la seule chose à laquelle je pense. J’ai pas fait de courses. Hier on avait commandé les pizza avec mon pote.