Je suis ronchon, je démarre au quart de tour et j'ai envie de crier très fort que je l'emmerde. Et qu'il me plait aussi. C'est tout et rien avec moi. Le petit bébé coeur une minute et la tornade de l'autre. Et je suis encore plus perdue dans ma tête avec tout ça. Pourquoi on fait pas au plus simple ? Embrasse moi, plaque moi contre le mur et fais moi des cochonneries toute la nuit ! Il faut vraiment que j'arrête de faire semblant de ne pas être attirée par Oliver mais que j'arrête réellement de l'être parce que là, c'est du grand n'importe quoi. Je suis moi même perdu dans ma propre tête alors je crois qu'aller dormir est la meilleure des choses à faire. Genre pour de vrai. Après être entrée dans l'appartement, m'être mise à l'aise et plongée sous les draps, ça m'embête presque qu'il ne soit pas là. Mais il vient quand je l'appelle, passe la tête au niveau de la porte et je l'écoute. " Oh. Ok " Lançais-je presque déçue. Je lui fais un signe de la main, me recroqueville sur moi même et m'endors après quelques longues minutes où ma tête tourne et où tout me semble plus intense. Chaque bruit me semble beaucoup plus fort que ce qu'il est réellement. Mais au bout d'un moment, je sombre dans les bras de Morphée où tout va bien, où tout est paisible. Je bouge un peu dans le lit et il doit être aux alentours de dix heures quand je gigote réellement et ouvre les yeux avec difficulté. Il me faut quelques secondes pour comprendre où je suis et comment je suis arrivée là. Je me souviens de tout mais c'est long à revenir. " Mmmh " Ronchonnais-je doucement en tournant le visage vers Oliver. Toujours aussi beau celui là, c'est déprimant, vraiment déprimant. " On peut pas faire un uber eats ? Ça t'éviterait de sortir " Lançais-je doucement en tournant le visage de l'autre côté, pour qu'il ne me voit pas. " Purée je dois avoir une haleine à tuer un macabée " Je ris légèrement avant de gémir. Ah bah oui, j'ai l'impression que mon cerveau se balade dans mon crâne quand je ris doucement. J'ai honte mais alors vraiment honte de moi pour le coup. " T'as une bouteille d'eau quelque part ? Il faut que je m'hydrate ça va pas du tout là " Je me redresse doucement dans le lit, le t-shirt à moitié remontée, les paumes des mains sur les yeux. Mon dieu... Je vais pas y arriver.

« Ca me dérange pas de sortir et puis c’est juste en bas. Ca ira plus vite. Je fais ça presque tous les matins. »

Je me redresse dans le lit et je m’étire. Je souris quand elle parle de son haleine. Je dois pas en avoir une meilleur de mon côté. Et voilà qu’elle se met à gémir. Je me disais bien qu’elle avait l’air trop bien pour un lendemain de cuite. Elle me demande une bouteille d’eau et je prends mes béquilles pour me lever.

« Je t’apporte ça. »

Je vais jusqu’à la cuisine et je prends une bouteille d’un litre et demi entamé, il y a plus de la moitié, je doute que Lyla la vide quand même. Je coince la bouteille en plastique sous mon bras et je retourne jusqu’à la chambre.

« Fais comme chez toi. Je vais faire un tour dans la salle de bain et je file au Costa. Tu veux quoi d’ailleurs ? »

Moi je vais prendre un grand café avec un muffin, ou peut être deux muffins. Ouais je suis gourmand comme ça.

« Réfléchis y et dis moi quand je sors de la salle de bain. »

Je file me prendre une bonne douche rapide. Je reviens dans la chambre au bout d’un petit quart d’heure. En serviette je suis. Je me prends un boxer propre dans la commode, je m’assois sur le lit et je l’enfile rapidement. Je prends ensuite ma prothèse et je l’attache à ma cuisse.

« Alors ? Ce sera quoi pour Mademoiselle ? »

Je l’écoute me dire sa commande et je m’habille. Un jeans et un tshirt. Un hoodie par dessus et ça suffira. Il fait peut être froid dehors mais je n’ai que la route à traverser.

« J’en ai pas pour long. »

Je file et c’est réglé en moins d’un quart d’heure. Il n’y a pas grand monde à l’intérieur. Je reviens chargé d’un sac bien rempli.

« Le petit déjeuner est servi. »

J’installe tout sur la table basse de mon salon et j’allume la télé que je mets sur une chaîne musicale pour avoir un bruit de fond.

Bon, s'il veut y aller, je ne vais pas le retenir non plus. Je pourrais filer à la douche comme ça parce que j'ai vraiment l'impression de puer de partout et c'est tout sauf agréable. Il se redresse dans le lit et je tourne doucement les yeux sur lui pendant qu'il se lève. Ce dos, ces fesses. Calme toi Lyla. Faut croire qu'hier j'avais plus envie de lui faire la tête au carré que là. Pas bien, vraiment pas bien. Je ne sais pas trop ce qui m'arrive avec lui, c'est bien la première fois que ça arrive. Je n'ai jamais ressenti ça, ce drôle de sentiments comme si on crevait d'envie de n'être qu'à lui et en même temps... Je ne sais pas, c'est vraiment bizarre et nouveau pour moi alors je me contente d'enfermer tout ça au plus profond de mon âme. Ça ne sert à rien de trop réfléchir de toute façon. Il file et reviens rapidement avec une bouteille d'eau. " Merci " Soufflais-je doucement en attrapant la bouteille et commençant à boire. Ça fait du bien, tellement de bien. J'ai l'impression d'être un vampire comme dans cette série américaine où les vampires originels, déssèchent dans des boites pendant des années parce qu'ils ne meurent jamais. Oui, je suis entrain de me comparer à un vampire. Je le regarde, un peu perplexe, occupée à boire comme si j'étais un bébé et j'avais mon biberon en mains. " Ok, j'te dis ça quand tu sors de la douche " Soufflais-je avant de me rallonger et de tirer la couverture sur mon visage pour me cacher de la lumière. Je crois même que je m'endors parce que c'est la voix d'Oliver qui me ramène sur terre, sursautant légèrement. Je bouge légèrement la couette juste pour qu'on voit mon visage. On dirait une chenille dans son cocon, prête à se transformer en papillon. Mais là, à moins d'un miracle, je peux dire adieu au papillon en fait. " Je veux bien un chocolat chaud et un muffin citron coeur framboise. Si y a pas ce muffin bah... n'importe quoi d'autre ça ira " Lâchais-je alors qu'un large frisson parcourt mon échine. " Merci " Soufflais-je avant qu'il quitte la chambre et l'appartement. Je me force à sortir du lit même si chaque pas me fait un mal fou. J'ai l'impression que chacun de mes pas résonne dans ma tête puissance mille. Comme si un éléphant courrait dans ma boite crânienne. Je file sous l'eau et reste quelques secondes comme ça, l'eau me coulant sur le visage, soupirant fortement et massant doucement mes tempes. Enroulée dans une serviette que j'ai piqué en fouillant dans les placards, je sors de la salle de bain pour aller chercher mon jeans qui traine dans le salon, ainsi que mon soutien gorge. Je m'habille rapidement et je suis assise sur le lit, la tête qui pend entre mes genoux quand il rentre. " J'arrive " Je me redresse et ouvre les yeux doucement. Ouille ouille ouille... Je me dirige vers le salon et lui souris. Je me suis rafraîchie la bouche, je n'ai plus une haleine de phoque et je n'ai donc pas trop peur de lui parler. Je m'assois par terre, les jambes autour d'un pied de la table basse et souris. " Je vais venir plus longtemps si tous les matins c'est comme ça " Je prends ma boisson et plonge mes lèvres dedans. Le liquide chaud me fait un bien fou. " Je suis désolée si j'ai été désagréable hier à un moment ou à un autre " Parce qu'il a été bien gentil et moi j'ai réagis comme une pauvre conne quand même.

Elle s’installe par terre et je me mets sur le canapé. Je sors toute la bouffe que j’ai acheté. Pas mal de muffins pour dire la vérité et un croissant et un pain au chocolat. J’ai eu une envie et ils avaient l’air pas mauvais. J’aime trop le chocolat pour mon propre bien. Elle dit qu’elle va venir plus souvent si c’est comme ça à chaque fois pour le petit déjeuner.

« Ouais je vais là bas presque tous les jours. »

Mais faut pas qu’elle s’habitue quand même. Cette fois ci c’était une fois comme ça. Je ne lui dis pas parce que je pense qu’elle le sait déjà au fond d’elle. Je sais qu’elle est accroché à moi et je fais comme si je le savais pas histoire que les choses ne soient pas trop gênantes. Un bon point c’est qu’elle s’excuse pour son attitude de la veille. Ca me fait sourire.

« T’as été carrément désagréable. Mais bon t’étais bourré. Je te kiffe pas bourré sache le. »

Ca me fait marrer.

« J’étais limite à te laisser sur le palier mais j’ai eu pitié. »

Oui maintenant je me fou gentiment d’elle. Je lui fais un clin d’oeil d’ailleurs. Dans tous les cas elle a eu de la chance que je ne sois pas accompagné hier soir. Sinon ça aurait été mort et j’aurai appelé le taxi comme elle l’avait suggéré. Je prends mon café et je bois une bonne gorgée. Je prends un muffin au chocolat et je mords un gros bout. Je m’en mets partout et je m’essuie avec une serviette.

« T’as quoi de prévu aujourd’hui? Ta famille revient chez toi j’espère. »

Parce que je ne compte pas l’héberger plus longtemps, surtout que y’a même pas de cul au milieu, je suis perdant dans l’histoire.

« Je dois filer dans… »

Je regarde l’heure sur une montre accroché au mur de mon salon.

« … Deux heures. »

Je suis dans le mal le plus total et j'ai hâte que tout ça passe, je dois bien l'avouer. J'ai hâte de retrouver totalement mes esprits et de me sentir mieux. Je déteste cette sensation et je sais donc bien pourquoi je ne suis pas du genre à sortir et à me mettre la tête à l'envers comme ma soeur tous les week-ends ou presque. Je crois que là, il va me falloir une semaine pour m'en remettre si ce n'est plus. Je me vois déjà fatiguée, le regard dans le vide à la caserne ce soir et j'espère vraiment que tout va bien se passer, qu'il n'y aura pas de grosse intervention. Il est encore tôt, je vais pouvoir retourner dans mon lit et récupérer mais bon, rien ne vaut une bonne nuit de sommeil pour se requinquer. Enfin, la journée est encore longue et avec un bon petit déjeuner, peut être que ça m'aidera à mieux aller après. J'ai des petits yeux, les cheveux qui me tirent un peu mais je ne dis trop rien. Un léger sourire, une petite excuse pour mon comportement d'hier parce que je me doute que je n'ai pas été un amour, loin de là. Je respire les coeurs et les paillettes en temps normal mais là... Un petit peu de doute sur la question. Et il me le confirme rapidement. " Désagréable ? " Je l'ai un peu rabroué mais ça va non ? Enfin, je sais pas. Une phrase toute simple sur un ton agressif peut être vite mal interprété et prendre des proportions énormes. " T'aurais osé me laisser sur le pallier ? " Demandais-je sérieusement en arrachant un bout de muffin que je mets dans ma bouche. " T'as trop l'habitude que je sois un peu plus... docile " Ronchonnais-je doucement en haussant les épaules. Ouai, à le regarder avec des yeux en forme de coeur et tout ce qui va avec. Je suis plutôt souriante et positive comme nana en temps normal mais je sais pas, peut être que j'aurais voulu un peu plus d'attention de sa part hier et j'ai pas eu ce que je voulais, donc je me suis vexée comme un trou du cul. Bien possible. Même très possible en fait. Je bois une gorgée de ma boisson et lève les yeux au ciel. Ça, c'était pas l'idée du siècle. " Je vais aller chez mes parents ouai parce que j'ai toujours pas de clés " Et vu qu'il part dans deux heures bah... Je vais pas attendre toute la journée sur ma soeur. Je dois absolument me foutre dans un lit moelleux pour récupérer avant mon shift de ce soir. Je ne suis pas trop cassée mais un peu quand même, on va pas se voiler la face. " Tu veux peut être que je parte maintenant en fait ? " Après tout, c'est un café et un muffin to go alors bon. Je dis pas ça méchamment, il a peut être réellement envie d'être tranquille, de faire sa vie pour le temps qu'il lui reste avant sa nouvelle journée/soirée de folie. C'est vraiment bizarre pour le coup et j'ai l'impression que ça ne va pas trop s'arranger pour le coup... Je me lève pas trop rapidement pour regarder mon téléphone et j'ai des appels et textos à la pelle de John. C'est lui qui a mes clés. Bon, c'est déjà ça. Et puis, les sourcils froncés, je me tourne vers Oliver. " Tu me kiffes pas bourrée mais ça veut dire quoi ? Qu'en temps normal tu m'apprécies un peu plus ? " Et puis, il entend quoi par kiffer au juste ? Voilà voilà, merci petit cerveau de te remettre en route. On s'en serait bien passé, tiens.

Elle a l’air surprise que je la qualifie de désagréable par rapport à son comportement de la veille.

« Non j’aurai pas osé, je suis trop gentil. »

Même si j’y ai pensé je ne l’aurai jamais fait. Et c’est vrai qu’elle est plutôt docile en temps normal. Elle dit qu’elle va aller chez ses parents, j’hoche la tête en continuant d’engloutir mon muffin (le premier, oui j’en ai prévu deux ou trois). Elle dit qu’elle va aller chez ses parents. Visiblement ses soucis ne sont toujours pas résolu. J’aurai cru qu’il y aurait eu de la visite chez elle depuis hier, apparemment non. Je fais non de la tête quand elle propose de partir tout de suite.

« Non tu peux rester ça me dérange pas. Juste que tu sois au courant que dans deux heures je décolle. »

Je bois un peu mon café et un légé silence s’installe. Un silence qui n’est pas vraiment dérangeant, après tout on est tous les deux en train de manger. Faut bien qu’on arrête de parler de temps en temps. Elle reprend assez rapidement la parole en plus, reprenant mes termes. Ca me fait sourire. Elle veut en savoir un peu plus sur ce que je voulais dire.

« Juste j’aime pas trop la Lyla bourré. Elle m’en met plein la gueule. »

Et ça me fait rire.

« Je me souviendrais de pas te déranger quand t’es bourré. »

Et encore elle a eu de la chance de tomber sur moi en fin de comptes. Sinon elle serait resté dans le noir à chercher ses clés et puis elle aurait eu un trajet à faire en taxi. Pas dit qu’elle était en état de faire tout ça. J’avale le reste de mon muffin, un gros morceau et je me moque d’avoir l’air d’un gosse. Je parle donc à moitié la bouche pleine.

« Mais sinon si t’as des remarques à me faire je suis toute ouïe. »

Je lui tends la perche au cas où elle aurait des trucs à m’avouer. J’ai l’impression qu’elle doit en avoir des choses à me dire. Est-ce qu’elle va oser. Ca c’est une autre question.

Je le regarde, arque un sourcil et, je dois bien l'avouer, je suis incapable de garder mon sérieux. Je ris légèrement. Trop gentil ? Ouai... Peut être pas non plus. On ne va pas abuser quand même ! Même si bon, je dois avouer qu'Oliver est vraiment très gentil et puis, il faut réussir à me supporter après tout et ça, c'est clairement pas facile tous les jours. Je suis une nana plutôt simple mais quand j'ai bu, je dis tout ce que je pense. Ça m'étonne que je ne lui ai pas sauté dessus en fait. J'ai peut être un petit peu plus de respect pour moi que ce que je pourrais croire. Intérieurement, je crois que je suis blessée de ces longues journées sans nouvelles mais c'est normal non ? Je ne cesse de m'interroger et j'ai sans arrêt peur de la réponse. Je l'écoute et je me sens rougir alors que je commence à faire ma curieuse, à vouloir toujours en savoir plus. Pourquoi est-ce que je m'enfonce comme ça ? " Arrête quand tu dis ça on croirait que j'avais la tête à l'envers. J'ai juste bu une bière de trop. Ou deux " Et voilà que je cherchais à m'excuser comme je savais si bien le faire. C'était à croire que je voulais lui plaire à tout prix et que j'essayais donc de tout faire pour rentrer dans ses petits papiers. Voilà que j'en devenais ridicule. Je me rassis en regardant mon portable et lève les yeux vers lui à sa question. " Comment ? " Je suis pas sûre d'avoir bien compris là en fait. " Des remarques sur ? " De quoi est-ce qu'il parle ? Je ne comprends pas trop là pour le coup. J'enfonce un bout de gâteau dans ma bouche pour ne plus parler. Je croise son regard et déglutis difficilement. " J'crois que la seule remarque que je pourrais faire c'est que t'es pas du genre à donner des nouvelles et ça me soule " De toute façon, je crois que je lui ai lancé un pic là dessus hier alors bon. " Et que certaines de tes bécasses rient un peu trop dans le couloir. Tu leur fais un tour de magie ou comment ça se passe ? " Demandais-je simplement, les mains occupées avec un muffin et le regard sur ce dernier. Bah ouai, je regarde ce que je détruits et mange voyons.

Juste une bière ou deux de trop ? Ouais, en vrai je ne sais pas sa consommation mais c’était clairement de trop. Elle a l’air surprise quand je lui parle de faire des remarques. C’est vrai qu’on est pas vraiment du genre à se parler ouvertement comme ça. On se connait pas assez pour se dire les choses véritablement. On se connait bien, mais sans plus. Il y a plein de choses que j’ignore d’elle. Et surtout ce qu’elle attend de nous deux. J’ai l’impression qu’elle voudrait plus mais elle ne le dit pas. Je ne dis pas que je serai partant pour que ce soit plus sérieux mais je veux simplement pas qu’elle souffre dans la relation. Si relation il y a. C’est compliqué.

Elle ose enfin prendre la parole et elle me dit qu’elle voudrait que je donne plus de nouvelles. Ouais, j’avais cru comprendre. Elle m’en a déjà parlé mais comme quoi ça lui tient à coeur. Je me souviens lui avoir fait la remarque hier comme quoi elle aussi peut prendre des nouvelles. Je ne sais pas si elle s’en souvient;

« C’est vrai que j’ai été pas mal occupé ces derniers temps. »

J’ai l’impression que c’est toujours moi qui doit faire le premier pas entre nous deux. Je n’ai pas envie qu’elle pense que je me sers d’elle que quand j’ai envie de tirer un coup, même si techniquement c’est ce que j’ai fait avec elle. Pas de ma faute si on termine toujours par coucher ensemble. Je m’attendais pas à ce qu’elle me fasse une remarque sur les filles qui sont passé chez moi.

« Ah ouais ? Non je sais pas… »

J’avoue que ça me fait un peu rire quand même.

« J’ai pas ramené tant de filles que ça. Tu m’espionnes ? »

Je souris en coin en la regardant, trouvant assez amusant de la voir jalouse.

« T’es jalouse ? »

Je me lèche les lèvres avant de boire une gorgée de mon café. Je sais que je mets un peu les pieds dans le plat, mais j’ai l’impression qu’il faut ça pour voir ce qu’elle veut au fond.

Je sais pas trop ce qui se passe. Je n'ai pas envie de parler de ça avec lui mais bon, peut être qu'il le faut. Je sais pas trop. Je veux dire, qu'est-ce que ça va changer qu'il sache qu'il me plait et que j'attendais un peu de ses nouvelles. J'osais pas trop le gêner pendant ses vacances ni paraître intrusive et au final... C'est de plus en plus bizarre pour moi et je ne saurais réellement dire pourquoi. Je suis sûrement entrain de m'attacher un peu plus que voulu à lui et ce n'est pas bon, je le sais bien. Oliver, c'est le type libre à 400% qui vit sa vie et qui fait ce qu'il veut quand il veut, avec qui il veut. Et c'est pas le genre de truc qui me tente, y a qu'à voir comment je me sens quand j'entends une de ses bécasse rire dans le couloir. Elles sont peut être super sympa et tout ce qui va avec mais je peux pas. C'est comme ça. Je suis jalouse. Ouai. Et putain que ça craint. Je le regarde et fronce les sourcils. " Les murs sont épais comme du papier à chiottes Oliver " Lâchais-je comme pour me défendre. Je l'espionne pas, j'espère juste tomber sur lui quand je sors ou quand il rentre, c'est différent. Bon pas tant que ça quand on y pense mais ce n'est pas bien grave. " Puis j'ai pas dis que t'en ramenais beaucoup, tu fais ce que tu veux après tout. J'ai juste dit qu'elles étaient bruyantes " Heureusement qu'Elias ne les entend pas au lit parce que je crois qu'il débarquerait en furie et moi, ça pourrait me faire bien chier. Je me doute bien qu'il joue pas aux dés avec les demoiselles qu'il ramène chez lui. Les lego, y a un peu plus de chance. Parce que les legos, ça s'emboite. Je lève les yeux vers lui quand il prononce les mots fatidiques et je le regarde. Peut être bien un peu. Et alors ? Ça craint. " Je vois pas du tout de quoi tu parles " Soufflais-je en levant les yeux au ciel avant de boire un peu de ma boisson. " Peut être que tu me plais un peu et peut être que ça me soule. J'ai bien dis peut être " Lâchais-je en regardant le mur face à moi. Même pas en rêve que je le regarde. Je suis pas douée pour mentir et raconter des bobards. Je suis plutôt la nana qui nie et finit par lâcher la vérité dans la minute qui suit. C'est du grand Ioannis-Hanwell de nier avant de tout balancer.

C’est vrai que les murs ne sont pas très épais, et c’est aussi vrai que j’ai fait pas mal de choses dans mon salon, qui est plus proche du couloir. Je prends note de ramener les filles dans ma chambre à partir de maintenant. Quand elle dit que je fais ce que je veux, je suis un peu rassuré. Elle a bien compris que nous deux ce n’était rien de sérieux. Je sais pas pourquoi je suis retourné vers elle en fait. Parce que c’est la voisine et que c’est du coup plus facile ? Non ce n’est pas plus facile du tout, c’est plus compliqué. Dans tout les cas j’ai un peu envie de lui faire une remarque comme quoi je mettrai la musique plus fort la prochaine fois mais je le fais pas. C’est assez méchant et j’ai pas envie d’être méchant. Quand je lui demande si elle est jalouse elle lève les yeux au ciel avant d’avouer que ouais ça la saoule et que je lui plais. Au moins elle a le mérite d’être honnête.

« Tu me plais un peu aussi. »

Quoi ? Mais qu’est ce qui me prend de dire des trucs pareil. C’était pas prévu ça. Je reprends la parole assez rapidement avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit.

« Mais tu le savais déjà ça. »

Ouais sinon je n’aurai pas couché avec elle et j’aurai pas cherché à la voir et la revoir. J’essaie de dédramatisé le truc, j’espère qu’elle ne va pas le prendre comme une déclaration parce que ça n’en était pas une.

« Je suis un mec compliqué, t’as dû t’en rendre compte. »

Mais qu’est ce que je raconte ? Pourquoi je sors ça de nulle part. Je flippe à ce point qu’elle ait mal interprété mes paroles d’un peu plus tôt que je balance déjà tout le dossier disant que je ne suis pas un bon mec pour elle. Je suis sûr que son frère n’approuve pas notre semblant de relation. Oui je pense à son frère parce que je le crains. J’espère ne jamais tomber sur lui. Je décide d’arrêter de penser et de parler. Je termine mon muffin d’un coup, comme ça j’ai la bouche pleine et j’arrête de dire des conneries.