C'est sûr, Cornelia ne se laisse pas faire, ce n'est pas le genre de fille qui se laisse marcher sur les pieds, pas le genre de fille qui encaisse les coups sans au moins essayer de les rendre et à ce petit jeu là il semble que ces derniers temps elle soit très forte, alors qu’elle n'épargne pas Aayden et lui renvoie toutes les balles qu’elle a pu recevoir ces dernières années, lui rend toutes la monnaie de ses pièces. Alors c'est sûr que c'est plutôt une mordante la princesse, comme il dit, et la seule raison pour laquelle Lisa ne lui rentre pas encore dedans est la même que celle qui l'empêche de lâcher Den au milieu de ses larmes. Son amour pour lui. Si elle n'avait pas peur de lui faire du tort, malgré elle, elle aurait sans aucun doute déjà exigé que la brune se calme avec Aayden, considérant qu'il ne lui faisait plus rien depuis des semaines. Bien sûr, Cornelia avait souffert et la jeune femme pouvait le comprendre mais, pour autant, cela ne justifiait pas qu'Aayden souffre. Il avait déjà trop souffert de son père, de sa famille, pour ça.

”- Ouai, mais on sait tous les deux que ça t'empêcherais pas de la traiter comme telle.” remarque Lisa en déposant un nouveau baiser sur la temps du jeune homme, ce dernier la gardant dans ses bras.

Ce qu'il ferait sans elle ? La jeune femme préfère ne pas le savoir, ne pas chercher à le deviner, parce qu'au fond, elle le sait, elle s'en doute du moins. Elle imagine la personne qu'il serait devenu s'ils ne s'étaient pas trouvés, s'ils n'avaient pas eu le soutiens l'un de l'autre. Elle, elle s'en serait sorti malgré tout. Moins bien, c'est sûr, mais elle avait au moins une mère pour veiller sur elle, une famille. Aayden n'avait qu'elle. Qu'elle et sa famille à elle qui était devenue comme la sienne. Parce qu'il avait Lisa, il avait eu Julia et les autres. Sans elle... Lisa ne sait pas s'il serait seulement devenu une épave ou s'il aurait sombré plus encore, jusqu'au point de non-retour.

"- Tu sais que je serais toujours là." souffle-t-elle le plus honnêtement possible en le serrant plus fort contre elle, maîtrisant l'humidité de ses propres yeux tant bien que mal.

Est-ce qu'ils peuvent compter sur Arthur pour s'occuper des pizzas ou est-ce que Den doit s'en charger ? Lisa fait une petite moue, n'étant pas sûre qu'Arthur soit encore là ou qu'il pense à ce genre de choses, s'il est dans son monde. S'il ne sait pas que son frère est dans cet état, il n'a pas vraiment de raisons de chercher à faire d'efforts, en plus.

"- J'vais m'en occuper t'en fais pas." dit-elle en sortant son propre téléphone de sa poche, apercevant le message d'Andy. Elle répondra plus tard. "Toujours la même pizzeria j'suppose ?" demande-t-elle en parcourant son répertoire. "J'prends quoi pour lui ?"

Elle a raison. Rien ne pourrait t'empêcher de traiter la brune comme tu le ferait avec Lisa. Avec respect, communication, amour et bienveillance. Rien que d'y penser, d'avoir ce micro espoir te fait sourire et te donne un peu d'aplomb, te faisant te redresser pour embrasser Lisa sur le front, en réponse à son réconfort. Elle le dit, elle sera là pour toi, et tu le sais, c'est réciproque. Tu rigoles un peu quand elle parle de ton frère alors qu'elle attrape son téléphone et t'apprêtes à répondre lorsque tu manques de sursauter en voyant la tête du concerné qui passe la porte. Une tête d'ahuri, les cheveux en bataille et le regard un peu sérieux malgré son accoutrement de rockeur perdu des années 80.

- Ah vous êtes là ! Parfait.
- P'tain Arthur ! On t'a pas appris à frapper aux portes avant ?

Il rigole un peu dans son manteau de cuir et fronce un instant les sourcils en voyant le mur. Il vous regarde en silence avant de hausser les épaules.

- Cache ça avant l'retour des parents. Perso j'ai rien vu.
- Qu'est-ce que tu veux?

Que tu commences à dire, un poil nerveux. Pourtant, sa réponse ne se fait pas attendre, manquant presque de te laisser sur le cul. Une chance que tu sois au sol remarque.

- Les pizzas arrivent. J'vous en ai pris deux chacune. T'auras ton truc immonde à l'ananas et du poulet curry et j'ai pris c'que la miss préfère. J'mange pas ici. L'argent est sur la table à l'entrée avec l'pourboire.

Tu écarquilles les yeux un instant, regardant Lisa, l'air de dire "il a dit quoi?". Mais tu n'as pas le temps de répliquer qu'il s'apprête à repartir avant de faire demi-tour. Il se remet à parler, adosser à l'encadrement de ta porte.

- Ah au fait, j'me casse dans la nuit pour quelques jours. J'reviendrais pas avant qu'père revienne, mais si jamais il nous la r'fait comme la dernière fois, appelle moi, j'serais d'retour dans trentes minutes max. M'man est toujours à Vegas, j'sais pas quand elle reviendra et Cherry s'est barrée du centre désintox. Bref… T'as la maison pour toi tout seul jusqu'à la mi Août minimum quoi. Donc…

Il se masse la nuque, comme s'il cherchait un truc à dire, à rajouter, comme s'il était inquiet pour toi. Tu te redresses un peu, cherchant à te lever pour lui faire face, croiser son regard et croire que tu rêves, abasourdi par le soudain élan de présence à ce frère qui t'a ignoré pendant tant d'années.

- Pardon?
- Bah si tu veux rester là, go. Si Hampton reste aussi, osef. Et au pire si tu veux fermer la maison pour aller chez elles, libre à toi p'tit Padawan. Juste, pense à appeler l'gars d'la piscine si t'es pas là. Manquerait plus qu'Pa déconne en la voyant verte. Bref. J'vous abandonne les jeunes… Pas d'conneries hein ? Bye p'tit Gremlins. Bye Lisa.

Qu'il rajoute en te tapotant la tête, ébouriffant tes cheveux avant de faire signe à ta meilleure amie. Il disparaît ensuite dans les escaliers, sifflant, récupérant son sac en bas et ses clés, fermant la porte derrière lui comme s'il n'avait jamais été là. Tu restes là, perdu, un instant avant de revenir à ta meilleure amie, les yeux écarquillés, rond comme des soucoupes. Qu'est-ce qu'il venait de se passer?

- … J'rêve où il m'a … appelé Gremlins ? Il a plus fait ça d'puis … genre dix ans ?

La jeune femme sursaute comme la porte de la chambre s'ouvre d'un coup sur la silhouette d'Arthur, dont son frère le rabroue rapidement en remarquant qu'il devrait apprendre à frapper aux portes. Le jeune homme ne répond pas et se contente de regarder la trace de coup laissée dans le mur tandis que Lisa, elle, observe la tenue du jeune homme. Drôle d'allure. Mais, bien sûr, elle ne fait aucune remarque. Elle n'en a pas le temps de toute façon puisque l'homme parle rapidement du coup, affirmant qu'il n'a rien vu, surprenant les deux amis comme il demande simplement à son frère de masquer tout ça avant le retour des parents. Ok. Qu'est-ce qui lui arrive en ce moment ? Lisa ne sait pas. Et ce n'est pas le moment de s'en soucier de toute façon, comme Arthur embraye sur les pizzas.

”- Arthur Sachs se souvient de mon amour pour la pizza quatre fromages ?” demande-t-elle en levant un sourcil comme il affirme avoir pris sa pizza préférée.

Alors là, elle ne s'y attendait pas le moins du monde. Arthur est plutôt une tête en l'air qui ne s'occupe pas vraiment de son petit frère en général alors les potes de son petit frère… ouai, elle peut être étonnée et ce d'autant plus que son meilleur ami semble l'être tout autant. Ils n'ont pas besoin d'en parler pour s'accorder sur ce point. C'est bizarre. Très bizarre.

Elle laisse les garçons parler, Arthur expliquant qu'il va partir et laisser son frère seul pour quinze jours, le laissant libre de recevoir sa meilleure amie ou de partir chez les Hampton. Alors là… qu'est-ce qui arrive à l'aînée Sachs ? Il va pleuvoir ? Le coup du gremlins l'achève et, apparemment, il en va de même pour Aayden. À peine son frère sorti, il demande ce qui lui arrive, faisant remarquer que ce dernier ne l'a pas appelé Gremlins depuis des années.

”- Alors là… il est tombé contre le mur ?” demande la demoiselle en levant un sourcil. ”Bon… au moins t'es tranquille. Tu pourrai peut-être inviter Cornelia à la piscine un de ces quatre ? Je vous laisserai le champ libre…” souffle la demoiselle avec un petit sourire. ”Sinon… tu veux venir à la maison ? Ou tu viendras quand ton père rentrera ?” demande-t-elle.

Tu mets un temps avant de revenir à toi, te rendre compte de ce qui venait de se passer. Ton frère, ton grand frère, l’aîné de la fratrie déséquilibré de la famille Sachs, était.. Il avait… Non, il ne fait pas ça. Il y a une erreur. Il venait de commander les bonnes pizza pour Lisa ET toi ? Sans se tromper ? Sans oublier l’argent et t’avais même prévenu des jours qui allaient venir pour pas que tu aies des problèmes avec ton père ? Tu secoues la tête et grimaces avant de regarder Lisa en haussant les épaules.

- J’ai tapé trop fort, tu crois ? C’était lui derrière ? Non mais… Quand il revient, j’demanderais qui c’est et qu’est-ce qu’il a fait de mon frère… Bordel...

Bien sûr que non, vu que ta chambre était en bout de la maison. Le reste des chambres sont de l’autre côté ou en face. Tu pouffes un peu et te grattes le bras en regardant la fenêtre. Est-ce que tu auras le courage de le faire, de lui envoyer un message… Mieux ?! De l’appeler ? Ou d’aller toquer à sa porte ? Non, trop risqué. Tu ne sais même pas si ses parents ou son frère seront là. Tu grimaces, rien qu’à l’idée de leur faire face. Tu soupires et secoues la tête.

- Ouais… Si j’me dégonfle pas avant… J’verrais comment ça s’passe… Vient, on va descendre attendre le livreur.

Que tu dis en tendant la main, l’invitant ainsi pour l’aider à se relever. Tu hoches la tête quand elle demande pour aller chez elle et tu souris.

- Quand mon daron reviendra, sûr qu’j’vais vouloir quitter cette maison de dingues. À voir dans quel état il sera surtout. Si Arthur a raison et Cher’ s’est barrée du centre… L’vieux doit être en train de gueuler pour la ramener.

Que tu dis en rigolant, imaginant bien la gueule de ce dernier en apprenant la nouvelle. Mais il était temps de ne pas y penser, de réfléchir à demain, de savourer la pizza avec ta meilleure amie et de vous coucher sur des matelas par terre, comme lorsque vous étiez enfant… Et attendre le lendemain…

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Serviette sur les transats, la piscine qui tourne à fond et toi autour, en maillot, pour la nettoyer. Il est presque neuf heures et tu es déjà en train de tout préparer. Le grignotage est aussi préparé dans la cuisine, ayant fait les courses tôt le matin. Plus qu’à attendre l’invité... En jetant quelques regards vers le balcon de la belle d’en face…  

Nerveux, tu es au volant de ta voiture en tapotant le volant. Tu grimaces et te ronges un ongle. Que va-t-il se passer ? Sachs va être cool ? Avec Lisa, comment ça va se passer ? Tu arriveras à convaincre ta meilleure amie en face de venir vous rejoindre pour avancer l’opération Roméo et Juliette ? Tu n’en a aucune idée, tu sais juste que tu vas essayer de passer une bonne journée et d’en apprendre plus sur celui que vous appelez Brutus, tu vas tenter de te rapprocher de Lisa, de savoir comment elle pourrait être si tu tentais quelque chose.

Tout s’emmêle dans ta tête et pourtant… Pourtant, tu es là devant l’entrée à te garer comme tu peux aux côtés de la... Tu bug en voyant la voiture qui est devant. C’est celle de Sachs ? Tu grimaces, ne te souvenant pas qu’il avait changé pour une voiture de course. Tu te demandais même si vous aviez techniquement l’âge pour ce genre de bolide. Puis tu te souviens de ce qu’avait dit Lisa. Le père est du genre à dépenser sans compter quand il s’agit de son génie de fils, de quoi pouponner le gardien comme il faut, le gâter.

Tu secoues la tête et viens sonner, remettant ton sac sur l’épaule. Il y avait une chance sur deux pour celui ou celle qui viendra t’ouvrir et sourit finalement en voyant la tête du blond qui t’ouvres. Tu t’épargnes au moins de tomber sur Lisa en maillot pour le début de la journée.

- Hey ! Sachs ! Tient, cadeau pour t’remercier de l’invitation !

Que tu lances en lui tendant une boite de biscuit au chocolat. Tu vois à la tête du gardien que ce n'était pas prévu, mais il se contente de se décaler pour dire que Lisa est encore en train de se préparer. Tu hoches la tête alors qu’il te guide dans.. Oh merde.. Tu écarquilles les yeux en voyant la déco contemporaine et clichée des familles riches des Amérique. Les murs blancs, les trophées du père et du fils dans un coin du salon, l’îlot de cuisine en marbre. Ok… C’est vraiment CE genre de famille. Tu poses ton sac dans un coin, un peu perdu devant tout ça.

- Hey. Myers. T’as la salle d’bain là si tu veux t’changer. J’y r’tourne.

Qu’il te dit, te faisant sortir de ta contemplation. Tu le remercies comme tu peux et… Oh merde oui. La salle de bain double évier… Ok. Imitation or… Merde… Tu grimaces, mal à l’aise, alors que tu mets ton maillot en vitesse et sors de là rapidement avant de… Percuter quelqu’un… Et c’est petit, tu dois baisser le regard pour croiser le sien... Et t’as les mains possiblement pas au bon endroit en les levant par réflexe défensif. Tou rougis, te rendant compte que tu as touché possiblement sa poitrine et tu recules rapidement.

- Oh Pu… Pardon Lisa ! J’t’avais pas vu !

Ok. Elle n’est pas sûre d’être prête pour la journée mais maintenant, elle ne peut plus vraiment reculer. Elle ne peut pas vraiment revenir sur l’invitation qu’Aayden a fait et elle ne peut pas non plus trouver le moyen de filer à l’anglaise en laissant les deux garçons seuls, d’autant plus qu’elle a promis à Andy qu’elle serait son garde du corps. Elle compte bien ne pas lui faire faux bond. Mais ça veut donc dire qu’elle va devoir supporter de le voir en maillot de bain encore toute une journée. Supporter de passer des heures et des heures à voir ses abdos bien dessinés, sa peau dorée par le soleil, sa musculature qui n’a rien à envier à celle d’un hockeyeur et… Oh bon sang, son esprit divague déjà bien trop. Tournant alors la poignée de la température pour rafraîchir celle-ci, elle pousse un petit glapissement quand des trombes d’eau gelées lui tombent dessus, lui rafraîchissant les idées. Simple et efficace. Se séchant rapidement, elle enfile son maillot de bain noir, une pièce, tout simple, qu’elle avait emmené avec elle à Seattle et revient dans la cuisine pour préparer le déjeuner avec les courses qu’ils sont partis faire le matin même avec Aayden pendant que ce dernier continu de s’occuper de la piscine, en maillot de bain au bord de l’eau.

Andy devrait arriver d’une minute à l’autre lorsque Lisa remonte dans la chambre d’Aayden pour récupérer son téléphone qu’elle avait mis à charger, songeant qu’elle aurait sûrement un tas de photos à faire aujourd’hui. Un tas de choses à immortaliser. Et en fermant les yeux, elle parvient parfaitement à visualiser le sourire d’Andy même si ce n’est pas la seule chose qu’elle risque de photographier aujourd’hui. Parce que les moment où Den est heureux, vraiment heureux et détendu, sont rares, elle s’emploie toujours à les immortaliser, à composer des albums photos ensuite, qu’il pourra montrer un jour à ses enfants, quelque chose de plus naturel, de plus spontané, que les photos conservées par le père Sachs et qui se ressemblent toutes, celles des victoires.

Quittant la chambre après avoir rangé leurs draps sur les matelas au sol, ayant délaissé le lit cette nuit, Lisa ressort de la pièce, son téléphone à la main. Il lui semble avoir entendu qu’Andy est arrivé il y a plus ou moins cinq minutes. Cette information ne tarde pas à être confirmée comme, en passant dans le couloirs, il lui tombe littéralement dessus quand il ouvre la porte de la salle de bain, sa main rencontrant la courbe de son sein au passage. Si cela ne dure qu’une seconde, avant qu’il ne la retire, c’est suffisant pour que Lisa ait l’impression qu’il fait cinq degrés de plus que réellement. Suffisant pour qu’elle sente le rouge lui monter aux joues et une bouffée de chaleur l’envahir. Elle n’a aucun mal à imaginer comment cette main aurait pu s’attarder sur elle, tandis que l’autre défaisait le nœud dans son dos, que leurs lèvres se rejoignaient… Aucun mal à l’imaginer dévier pour venir embrasser son cou, poursuivant ses caresses et… La gifle mentale est magistrale au moment même où un léger frisson la parcourt. Elle déglutit.

"- C'est rien, ça arrive..." souffle-t-elle avec un sourire qui tente de masquer son trouble. "Tu... T'es déjà prêt je vois." poursuit la jeune femme en se mordant la lèvre comme son regard semble vouloir vérifier ce qu'elle vient d'affirmer. Oui, il est prêt. Et comme elle le savait déjà, toujours aussi bien foutu que lors de leur dernière baignade. Dieu ait pitié de sa pauvre âme.

Tu es aussi rouge qu’elle, sûrement. Tu cherches rapidement le Cerbère du regard et soupires de soulagement que ce dernier n’ait rien vu de la scène. Tu pourrais parier un double coca avec Cornelia qu’il t’aurait refait le portrait, comme avec McAllister. Non non non. Hors de question de finir aux urgences pour avoir mis une main sans le vouloir à un endroit qui n’était pas prévu à cet instant. Du moins pas comme ça. Et pas dans ce genre de situation gênante des enfers. Oh grand dieu. Tu voudrais tellement devenir tout petit et te cacher pour te faire oublier pendant dix ans.

Au minimum. Et loin de préférence. Dans un pays sans Internet. Mais tu sais que tu ne pourras jamais y arriver, tes parents seraient capables de te retrouver dans la jungle amazonienne avec une matraque et un canif. Tu baisses un peu la tête et bug doucement en la voyant dans son maillot. Ce n'était pas celui-là qu’elle avait chez elle, c’est sûr. Tu souris nerveusement et te masses la nuque.

- Il.. heu… Il te va bien.

Oh merde... Plus bancal, tu meurs. Tu crois même entendre de loin le gardien qui se facepalm. Tu lèves un peu la tête vers se dernier qui te fusille du regard… Parce que tu es lent ? Tu fronces les sourcils alors qu’il semble te faire signe de… De continuer ? De tenter des trucs ? Attends quoi ? Tu clignes des yeux rapidement et crois rêver. Tu déglutis et reviens à Lisa.

- Heu.. AH oui !

Tu retournes chercher ton sac et tends une bouteille. Tu souris nerveusement, ne sachant pas comment elle pourrait le prendre. Mais c’est ton langage, la bouffe. Merci la famille Myers et ses vieilles habitudes. Ou merci Maman d’avoir ce réflexe de nourrir tout le monde en preuve d’amour maternel.

- Je.. j’ai appris que c’était ton jus et ta marque préférée… Alors… J’vais la mettre au frais si tu veux.

Que tu dis en t’exécutant, presque sans attendre la réponse avant d’avancer de nouveau pour rejoindre la terrasse et la piscine. Tu dis presque naturellement, par habitude :

- Tu voudras que je te mette de la crème solaire dans le dos ou...

Tu laisses les deux tourtereaux se dépatouiller entre eux, retournant à ta piscine pour finir de la maintenir. Ah, c’est sûr, c’est pratique, c’est beau, mais c’est une gestion immonde. Au moins, tu sais faire le minimum pour éviter à ton père d’appeler pour rien le gars de l’entretient. C’est du gâchis d’argent et de temps, à ton humble avis. Tu te redresses pour voir où ils en sont dedans et te pinces le nez devant la scène qui se dévoile sous tes yeux. Myers est vraiment en train de gesticuler, rouge et tente de s’expliquer ? Il a fait quoi encore ?

Tu murmures doucement, pour toi-même.

- Oh merde… On est pas sorti du sable, Nel’.

Tu secoues la tête, sachant très bien que celle que tu appelles ne viendra pas aujourd’hui. Tu avais tenté d’envoyer dans la matinée un texto, mais encore une fois, ça s’était soldé d’un échec et d’une flopée d’excuse sur le passé. Tout ça pour qu’elle ne régisse que pas trois petits points silencieux et un "Rien" qui t’a valu un bug mental d’au moins deux bonnes minutes devant ton bol de céréale. Tu fais alors signe au brun, pour l’aider à entreprendre, tu ne sais pas bien quoi, et te facepalm encore une fois en le voyant sortir une bouteille. Oh merde. Tu abandonnes.

Tu lâches l’épuisette sur le côté et retournes sous le parasol que tu avais planté, casque sur les oreilles et ton bouquin à la main. Tu gardes ton téléphone à portée de main, sait-on jamais, si la brune se manifeste au dernier moment, sans grand espoir. Mais hey. Il fait vivre, non ? Au moins, dans ta bulle comme ça, tu les laisses tranquilles faire leur bêtises. Tu n’as même pas vraiment de musique dans les oreilles, au cas où quelqu’un serait en train de se noyer et que tu doives t’activer rapidement pour agir et appeler les secours. Les laisser oui, mais rester responsable avant tout.

Oh bon sang. Elle est rouge et elle se sent idiote, complètement. Il lui en faut si peu pour enflammer tout son corps, tout son être et même son esprit. Si peu pour imaginer la sensation des lèvres d’Andy sur les siennes. A quel moment elle est devenue à ce point accro à lui pour visualiser tout ça, pour perdre si facilement pieds ? Elle a l’impression que tout se précipite ces dernières semaines et qu’elle perd le peu de contrôle qu’elle avait. Et son corps qui s’en mêle, ce traître, ne lui facilite pas la tâche. Ce n’est pas une bonne chose, elle en a conscience, parce qu’elle sait que cela pourrait lui faire faire des erreurs, elle sait que cela pourrait devenir très gênant assez rapidement.

Elle pique un fard supplémentaire quand il complimente son maillot de bain, affirmant qu’il lui va bien. C’est vrai qu’elle l’aime bien parce que, tout en étant très fin sur la poitrine, il a tout de même un effet push-up qui lui permet de souligner les courbes un peu absentes de son corps. Ouai, elle aurait aimé en avoir plus. Pas énormément plus mais… Un petit bonnet C à la place de son B n’aurait pas été de refus. Elle aurait bien aimé avoir le même décolleté que Karine mais… Dame nature en avait décidé autrement. Elle ou la pratique intensive de son sport.

”- Ah ? Merci… Et le tiens il... t'vas bien aussi...” qu'elle souffle alors que son regard parcourt son torse.

Bon sang, il est trop bien fait, trop bien dessiné, trop bien taillé. Trop tout, en fait, pour la rendre faible. Comment aurait-elle put ne pas craquer pour lui ? Si elle ne l'avait pas déjà aimé depuis longtemps, elle serait tombé amoureuse maintenant, en le voyant si doux, si gentil, si généreux et si... parfait.

Il sort une bouteille de dragon fruit juice, affirmant avoir appris que c’était celui qu’elle préférait et elle lui adresse un grand sourire. C’est vrai et elle pourrait en boire des litres. Elle adore particulièrement celui-ci, en plus. Cette marque. C’est le plus équilibré qu’elle ait trouvé. Et comme elle en boit trop pour le préparer elle-même, à la maison, trouver une bonne marque était vital. D’autant plus que ce n’est pas le jus le plus répandu non plus.

”- Merci ! Oui c’est celui-là !” confirme la demoiselle avec un sourire.

Il propose de la mettre au frais et elle n’a pas le temps de dire qu’elle s’en occupe que l’homme se dirige vers le frigo de la cuisine. Sortant sur la terrasse, elle aperçoit son meilleur ami allongé sur son transat en pleine lecture, ses travaux de nettoyage à prioris terminés et elle lève un sourcil. Il compte vraiment lire et ne pas venir avec eux ? Elle déglutit un peu.

”- Den ?” appelle-t-elle.

Ses joues deviennent cramoisies quand elle entend Andy proposer de lui mettre de la crème solaire. Avec sa peau de rousse, elle a évidemment besoin de se protéger du soleil mais l’idée que ce soit Andy qui lui étale la crème… Oh seigneur. Il lui semble que tout le sang a maintenant quitté son visage mais Aayden ne semble pas vouloir lui répondre, ni coopérer, lui jetant presque un regard impertinent par-dessus son livre. Et un hochement de tête. Mentalement, Lisa le traite de faux frère en comprenant qu’il ne lit pas sérieusement, qu’il n’y a pas de musique dans ses écouteurs et qu’il écoute tranquillement ce qui se passe, l’air de rien. Mais elle sait aussi pourquoi il fait ça. Elle sait ce qu’il espère et… Elle sait qu’elle aussi, elle lui a tendu un guet-apen au mcdo.

”- Je… Je veux bien, s’il te plaît…” souffle-t-elle en attrapant le tube de crème sur la table pour le lui donner, avant de remonter ses cheveux sur sa tête pour dégager son dos, ses épaules, lui laissant accès à son épiderme comme au laçage de son maillot de bain.

Tu ne t'es jamais senti aussi gêné qu'actuellement, en face d'elle, en train d'essayer de baragouiner un truc potable sur son maillot de bain. Tu ne sais pas si tu dois maudire Sachs pour l'invitation ou ta meilleure amie de ne pas être là avec vous pour te soutenir… Ou alors, ils se vengent tout simplement du McDo. Mais ce serait petit venant d'eux, non ? Puis, ils ne parlent pas ensemble, si ? Enfin, tu sais qu'il arrive à Corny d'envoyer des messages, mais seulement parce qu'elle répond aux siens, sans plus. Enfin. Te voilà maintenant là, coincé, le tube de crème solaire dans la main et tu déglutis devant son dos.

Ok… alors… Comment dire… Tu lèves un peu les yeux vers Sachs, voir s'il surveillait avec son regard sombre, mais rien. Il semble être en train de lire un bouquin, la musique sur les oreilles, absent, dans sa bulle. Tu lèves les sourcils avant de te concentrer sur le… Oula. Tu as connu des maillots plus simples à retirer. Tu attrapes le nœud, essayant de ne pas faire une bourde et se toucher ses fesses par mégarde. Tu tires doucement et essaye de suivre la ficelle du regard pour savoir comment tout remettre après. Tu déposes un peu de crème sur ses épaules et des phalanges, tu appliques le tout avec délicatesse.

Même dans les rêves les plus fous, ce moment restera gravé dans ta mémoire. Et tu fais ça doucement, profitant un peu pour garder le contact avec sa peau, n'ayant jamais pu imaginer qu'elle soit si douce. Tu souris doucement, en mettant sur sa nuque, le long de sa colonne vertébrale et descend sur ses reins pour couvrir toute sa peau.

- Et voilà, ma Belle. Protégée du soleil pour au moins toute la matinée !

Tu lui tends le tube avant de faire signe, essayant de ne pas rougir à ce que tu vas dire en te tournant, montrant ton propre dos.

- Tu… Tu m'rendrais bien la pareille ?

Tu te pinces les lèvres en la laissant faire, jetant alors un coup d'oeil au blond qui semble toujours dans sa bulle. Tu te penches un peu.

- C'est zéro une bonne idée d'aller l'emmerder quand il est au calme comme ça, on est d'accord ?

Quand elle sent les mains d'Andy se poser dans son dos, le temps de dénouer le maillot de bain qu'Aayden a lacé un peu plus tôt dans la journée, elle sent le rouge lui monter aux joues rapidement et sa peau qui s'échauffe sous ce contact qui lui donne la chair de poule et fait naître en elle de petits frissons qu'elle ne parvient pas tout à fait à contrôler. L'idée qu'Andy soit en train de la déshabiller est déjà trop pour elle, trop pour ses nerfs, alors qu'elle n'aurait même jamais osé le rêver. Pourtant, c'est ce qu'il fait, dénouant lentement le vêtement qui la couvre pour ensuite venir, précautionneusement, déposer de la crème dans son dos et l'étaler du bout des doigts, avec douceur, passant sur tout son épiderme sans sembler oublier le moindre centimètre carré de peau et, bon sang, elle est presque sûre qu'un râle pourrait lui échapper d'un instant à l'autre si elle ne cherchait pas autant à se maîtriser, si elle ne pinçait pas les lèvres aussi fort, de peur de trop en dire, trop en démontrer. Comment peut-elle seulement tenir le choc ? Elle ne sait pas, elle ne peut le dire, ne comprenant pas elle-même comment elle peut être encore debout en sentant ses jambes aussi chancelantes. Si elle s'écoutait, elle se laisserait tomber contre lui, son buste contre son dos, le supplierait de continuer, de passer sur ses bras, sur tout son corps... Sa raison, pourtant, ne l'abandonne pas, lui interdisant ce faux pas, lui interdisant de laisser parler ces pensées secrètes, la sauvant d'une honte certaine.

"- Bien sûr !" souffle-t-elle, le rouge aux joues, comme en lui tendant le tube, il lui demande si elle pourrait lui rendre la pareille.

Elle applique un peu de crème sur ses doigts avant de la travailler du bout de ces derniers pour la réchauffer et la rendre plus facile à appliquer, posant ensuite ses mains sur le dos d'Andy, son cœur battant la chamade comme elle part de ses omoplates et descend jusqu'aux reins, passe sur ses côtes, sa taille, remonte le long de son dos, de ses épaules, avant de s'aventurer sur ses bras précautionneusement. Elle fait durer le moment autant que possible, c'est vrai, comme s'il ne pouvait pas lui-même s'occuper de ses bras, comme s'il ne pouvait pas le faire tout seul.

Remontant sur les épaules elle vient appliquer la crème jusque dans la nuque, s'y attardant un peu plus longtemps qu'elle ne le devrait alors même qu'il parle d'Aayden, avachit dans son transat un peu plus loin et auquel la demoiselle jette un regard à son tour, sans trahir le petit secret de ce dernier.

"- Une très mauvaise idée. Sauf si c'est moi qui l'fait. Pourquoi ?" demande-t-elle en retirant précipitamment ses mains quand elle réalise les avoir non seulement laissées sur le corps d'Andy mais avoir, aussi, commencé à le masser sans même vraiment s'en rendre compte, dénouant les nœuds qu'elle sentait là, une technique qu'elle avait apprit pour aider Den à se détendre, à la base.

Quand Aayden lui avait proposé de se joindre à la journée piscine, Cornelia avait d'abord refusé, craignant d'être un frein, par sa présence, au rapprochement de son meilleur ami avec Lisa. Et, jusqu'au dernier moment, elle avait maintenu ce cap, considérant qu'elle n'irait pas, qu'elle préférait laisser le champ libre à Andy sans distraction et surtout, sans qu'ils ne soient deux gêneurs au milieu. Sachs se suffisait sûrement à lui-même.

Et puis, finalement, elle avait reconsidéré les choses, imaginant son meilleur ami ne rien osé faire, justement stressé par la présence du goalie avec eux, sachant qu'il n'avait déjà rien tenté quand il avait été seul avec Lisa, si bien qu'elle avait finit par quitter son lit en soupirant pour enfiler un maillot de bain et un paréo, attraper son téléphone, sa crème solaire et filer de la maison, tongs aux pieds, sans croiser personne dans le salon. Tant mieux.

En arrivant devant le portail des Sachs, elle pousse un soupir, s'arrêtant quelques secondes, le temps pour elle d'être sûre de ce qu'elle est en train de faire, le temps d'évaluer surtout si c'est une bonne idée, si elle ne devrait pas plutôt faire demi tour et rentrer. Mais, finalement, rajustant son sac de piscine sur son épaule et son cœur battant la chamade, elle se décide à lever la main pour appuyer sur la sonnette du portail, en espérant qu'ils l'entendront. Elle ne compte pas vraiment rester plantée au milieu de la rue en maillot de bain pendant de longues minutes.

Tu frissonnes un peu sous les caresses que fait Lisa, aidé par la crème solaire. Mon Dieu, c’est quoi cette douceur de main ? Tu fermes les yeux doucement avant de lancer une blague pour balancer de l’eau sur Sachs. Mais elle te confirme bien que non, ce serait un peu mortel de le faire, sauf éventuellement s’il s’agit d’elle. Tu fermes les yeux alors qu’elle applique des petits massages sur ta nuque et tes épaules.

- Comme ça. Pour qu’il profite aussi d’l’eau. Mais tu m’as déjà dit qu’il craignait donc… On va le laisser tranquille. Pas envie qu’il me balance son livre à la tronche.

Que tu dis en rigolant avant de baisser la tête en baissant les épaules, manquant de t’endormir un peu sur place. Ouais non, toutes les tensions que tu avais eues en arrivant sont en train de partir d’un coup. C’est qu’elle est douée bordel. Tu comprends pourquoi Sachs se calme d’un coup quand elle lui masse la tête. Tu en avais entendu des rumeurs, mais là… Le vivre, c’est au-delà de tout ce que tu avais espéré. Tu redresses un peu la tête quand tu entends une sonnette et ouvres les yeux, un peu à l’ouest.

- Que?
- J’y vais. Bougez pas.

Tu n’as pas le temps de comprendre ce qui vient de se passer que Sachs est déjà en train de retourner à l’entrée pour voir ce qui se passe dehors. Tu souris, te tournant vers Lisa, sachant qu’il va sûrement gérer la personne qui vient vous déranger en plein début de journée piscine. Tu lèves le pouce.

- T’as des doigts de fée, par contre, ma Belle. J’ai failli m’endormir.

Que tu commentes en rigolant un peu. Tu secoues la tête pour te réveiller un peu. Tu te tapotes les joues et prends sa main en souriant, retrouvant ton énergie folle dont tu as l’habitude d’avoir.

- Chiche, on saute ?

Vu le début de la mâtiné, tu penses sincèrement avoir fini ton bouquin avant qu’il y ai une action d’un côté ou de l’autre. Tu soupires, te rappelant des discussions eues avec Cornelia. Ouais non. Si l’amour rend aveugle, ils en sont l’exemple parfait. Tu hésites fortement à l’appeler par téléphone en mode Mayday ou pour aller te cacher chez elle le temps que les deux se bougent le fion. Mais non. Tu te souviens encore de vos derniers textos et te contente de faire semblant de changer de musique pour faire semblant d’être dans ton coin.

Mais tu n’as pas le temps de t’y attarder, alors que les deux autres en étaient encore à se foutre de la crème solaire sur le dos, que la sonnette de l’entrée résonne dans la maison. Tu fronces les sourcils avant de jeter ton casque et ton livre sur le transat pour rejoindre rapidement l’entrée. Tu avertis les tourtereaux de ne pas bouger et tu te diriges dehors. Tu ne comprends pas parce que tu n’attendais plus personne. Tu gardes la tête baissée en avançant ouvre rapidement le portail et t’apprêtes à demande c’est le problème avant de.. Buguer. Tu es complètement figé en te retrouvant face à...

-Nelly ?

Ok, ça c’était plus qu’inattendu. Tellement inattendu que tu as prononcé son surnom de code utilisé entre toi et Lisa. Tu te rends comptes de ton erreur et te rattrapes, manquant de hurler de surprise, sous la panique.

- Nelia ! Cor… Nelia…

Ce n’est pas mieux, mais on y croit. Tu grimaces, rougis, bug sur son accoutrement, n’ayant jamais vu ce maillot-là et… Oh merde, oui, non. Tu avais été con plus jeune, ne te souvenant pas du tout de quoi tu avais pu la traiter, mais il n’y avait RIEN de vrai actuellement devant toi. Tu te gifles mentalement pour ne pas te figer et te décales pour la laisser passer devant toi.

- Pardon, j’pensais… Enfin que tu… Entre !! Pardon… Reste pas là… Heu.. Sont déjà à l’eau et… Tu…

Que tu essayes de dire en fermant le portail derrière elle, la guidant vers la terrasse. Tu te masses la nuque et tente de la recevoir comme il faut.

- T’veux boire un truc ? Manger ? Une serviette d’bain ?