— Bah, je ne dirais pas que je suis fort pour faire voler des pancakes, c’est juste que je commence à avoir l’habitude est un peu de chance, explique le sorcier en souriant. Mais toi aussi en t’entrainant tu vas y arriver et ça marche pour beaucoup d’autres disciplines.

Enfin, retourner des pancakes ou des crêpes en les faisant voler dans les airs, il ne peut pas vraiment appeler ça une discipline, mais il se comprend. Disons juste que pour maîtriser quelque chose, il faut prendre le temps d’apprendre et à force, ça devient beaucoup plus facile de mettre en pratique ceci ou cela. Cependant, si elle veut apprendre, elle pourra toujours prendre une poêle froide avec un pancakes déjà cuit et qui ne sera pas mangé au cas où il tomberait au sol. Toujours est-il que le sorcier termine de préparer de faire le petit-déjeuner, avant de dresser la table en compagnie de la sirène qui a la gentillesse de lui servir un verre d’eau. Ils passent ensuite à table et autant dire que pour la jeune femme tout est une véritable découverte, que ce soit avec la boureille de sirop d’érable ou de la tête qu’elle fait quand elle goute au pancakes dans son assiette. En tout cas, il espère qu’elle apprécie ce petit déjeuner plus américain qu’anglais, parce que dans le petit déjeuner à l’anglaise il n’y a pas de pancakes. D’ailleurs, il ne sait pas si elle est prête à la saucisse et aux haricots blanc à la sauce tomate dés le matin, il faut couple à ça les oeufs brouillés, le bacon et le pain de mie toasté. Autant dire que tu ressors de table le ventre bien plein et encore, il y a des personnes qui ajoutent d’autres ingrédients à cette assiette déjà bien chargée. Nerina en vient ensuite à lui parler de ses découvertes nocturnes, il semble qu’elle ait joué à l'aventurière la nuit dernière et il se demande comment elle fait pour être en pleine forme, un truc de sirène sans doute. Bishop l’écoute et répond aussi à ses questions, certaines plus surprenantes que d’autres. Non il n’aime pas spécialement toucher l’intérieur des coquilles d'œufs, et son endroit préféré de la maison reste incontestablement son grand bureau qu’il lui montrera peut-être brièvement.  La jeune femme continue de parler et lui, il continue d’écouter, ça ne la jamais dérangé d’écouter les autres, enfin, tout dépen aussi de ce qu’on lui dis et de la façon dont on lui dis. Petit-déjeuner achevée, il est temps de passer à la suite.

— Comme promis, je vais te faire visiter la maison, après je pense que ça pourrait être sympa de te montrer les alentours de la ville et peut-être de manger un bout quelque part. Puis on passera à ma librairie pour prendre des livres pour toi, je pense que ça sera plus simple d’avoir toutes les infos que tu veux sur les sujets qui t'intéressent via des bouquins. En revanche….

Il pointe ses pieds nus.

— Il va falloir mettre des chaussures pour aller dehors, tu vas te bousiller les pieds sur le bitume sinon, je te montrerais comment on met des chaussures si jamais tu ne sais pas faire. Ce n’est pas bien compliqué, pour l’heure on va faire la visite.

Comme elle a déjà vu la cuisine, le blond retourne plutôt à l’entrée de son chez lui et commence par le grand salon, il n’y a pas grand-chose à dire sur cette pièce, ni sur la suivante qui est la salle à manger qu’il utilise uniquement pour les réunions de famille, quand ses amis viennent ils utilisent plutôt le salon. Ils empruntent ensuite un couloir ou Bishop lui montre sa bibliothèque qui est en bordel pour ne pas changer, il y aussi son bureau mais il ne le montre pas pour l’instant, il montre plutôt brièvement la réserve ou est stocké certaines conserves ainsi que la buanderie, là ou il fait ses lessives. Ils font encore quelques pas et arrivent à la véranda de laquelle on peut voir l'extérieur et juste à côté de cette dernière, il y a la serre ou le jeune homme fait pousser toutes ses plantes.

— C’est mon autre endroit préféré de la maison après mon bureau, c’est un lieu que je trouve calme et apaisant, j’aime y passer du temps après une longue journée à la librairie.

Elle avait sourit, tout le long. Suivant ses regards, elle bouge ses orteils avant de grimacer fortement. Elle connaissait les chaussures et, si c’était des chaussures ouvertes, elle savait les mettre sans aide … mais elle n’aimait pas ça. Elle était déjà obligé de comprimé sa poitrine dans un tissu qui la compresse et la démange … mais bon pour Bishop, elle pourrait accepter l’insupportable. Elle bouge encore ses doigts de pieds et lui sourit.

- Je mettrais des chaussures, alors.

Mais elle était assez contente qu’il est dit « dehors », cela signifiait bien qu’elle pourrait continuer à marcher à même le sol ici, n’est-ce pas ? Elle le suivit dans la maison, toucha à tout ce qui était à proximité d’elle, les livres, surtout. Même si elle touchait à tout, elle mettait une infinie douceur à chaque contact, presque comme si elle avait peur de faire pourrir le bois si jamais elle y mettait trop de force. Dans l’eau, on ne peut pas toucher trop aux choses, que ça peut se désagrégé selon la matière. Elle n’avait aucune envie de toucher et de tout casser. Elle le suivit et observa la serre alors qu’il lui dit que c’était son endroit favori.

- Tu y lis parfois ? Tu n’as pas peur d’abimer les livres ? Tu t’occupes comment des plantes à l’intérieur ? Genre, tu les arroses une à une ou à la place tu as mis en place de l’arrosage automatique ?

Elle cherche à s’approcher avant de faire volte face et de rester assez loin pour ne toucher aucune plante. Elle sourit encore.

- Si je rentre là-dedans, je vais caresser toutes les plantes qui s’y trouvent, sans exception, je ne suis pas sûr que tu sois prêt à supporter ça, mais pourrais-je revenir dans la nuit ? Si je ne dors pas. Ce que je risque de faire mais on ne sait jamais.

Elle avait besoin de dormir, comme la plupart des créatures. C’était l’excitation qui la tenait réveillé et lui faisait tout toucher… alors elle ne préférait pas commencer tout de suite. Elle rejoint sa chambre et trouve les ballerines sous la chaise. Elle grimace encore. Vraiment, les humains ont des jambes mais elles s’enquiquinent bien la vie. Elle passe son pied dans la chaussure, sent quelque chose au fond et enlève son pied pour en trouver une chaussette minuscule. Ah oui. Ça. Des couches sur des couches sur des couches.

- Les gens sont des oignons, conclut-elle en passant la chaussette puis la chaussure et en faisant la même chose de l’autre côté, des couches et des couches de choses.

Elle se relève d’un bon, et si Bishop était bon en messages mentaux, il pourrait clairement lire le « j’ai hâte qu’on se promène tout nu » qui danser devant les yeux de la sirène.

Bishop esquisse un sourire en la voyant bouger ses doigts de pieds si vigoureusement, il n’en dis mais ça lui rappelle cette scène dans la petite sirène ou Ariel vient juste de devenir une humaine et se retrouve à faire la même chose.  Le sourire du sorcier s'agrandit d’autant plus quand la seconde suivante, il l’a voit grimacer après lui avoir expliqué que oui, elle doit mettre des chaussures. Visiblement, elle a très certainement déjà dû tester et ça n’a pas dû être une grande réussite.

— Certaines chaussures sont plus confortables que d’autres si ça peut te rassurer, celles que je t’ai prêter devrait d’ailleurs faire partie de cette catégorie.

Même s’il se doutait qu’elle préférait traîner pieds nus plutôt qu’avec des chaussures, surtout en été quand il fait chaud, mais comme le sorcier l’avait si bien précisé elle risque de souffrir sur le bitume en plein caniar, même en Angleterre la canicule existe bel et bien. La visite de la maison commence et dès que la brunette peut toucher à quelque chose, elle le fait, c’est toujours surprenant pour Bishop qui va devoir vraiment s'habituer à cette manie, d’ailleurs, il devra lui préciser que les autres personnes non plus il ne faut pas les toucher. Socialement parlant ça risque de ne pas passer, peut-être à part auprès de certains mecs ou certaines nanas, mais le blond compte bien veiller au grain. Arriver dans la serre et en bonne questionneuse que la jeune femme est, Nerina lui pose pas moins de trois questions en un temps record.

— J’y lis souvent, non je n’ai pas peur d’abimer les livres parce que j’y fais très attention, même les livres que je n’aime pas trop au final. Pour les plantes, je les arrose uniquement quand c’est nécessaire, certaines ont un dispositif d’arrosage automatique pour les autres, je les arrose moi-même. Et je me disais que je pourrais te prêter des feuilles et un stylo pour y noter toutes les questions que tu veux me poser, je suis sûr que tu dois en avoir des tonnes.

Il hausse un sourcil l’air de dire, je le sais très bien je commence à cerner l’animal.

— Tu pourras y venir après la balade, ça ne me dérange pas si tu veux passer du temps dans la serre, en revanche fais-y bien attention, certaines plantes sont fragiles et même parfois vieilles et fragiles.

Bishop avait quelques spécimens rares là-dedans qu’il ne voulait pas voir réduite en petits morceaux à cause d’une mauvaise manipulation, Nerina avait l’air très précautionneuse, il espérait qu’il en serait de même avec ses plantes. La demoiselle finit d’ailleurs pas quitter la serre pour rejoindre sa chambre, de sorte que le sorcier n’a pas pu lui montrer la pièce réservée aux lapins, tant pis il fera ça à leur retour. Il profite d’ailleurs de l’absence de la sirène pour jeter un coup d'œil à ses petits bébés qui pour la plupart dort encore. Enfin, il rejoint le salon au moment où Nerina revient.

— Bon, Bristol est une très belle ville mais aussi très grande, il y a pleins de choses à voir et je sais que ta curiosité va être piqué au vif par tout un tas de trucs. Je te demanderais juste de ne pas t’éloigner et si tu veux aller voir une chose ou une autre, tu me demandes.

Manquerait plus qu’il ne la perde tiens, ce serait le pompom. Une fois cette petite consigne donnée, il n’y a donc plus qu’à se mettre en route.

Elle n’était pas rassuré … elle se doutait, parce que Bishop était le genre attentif aux détails, qu’il ne lui avait rien donné pour la faire souffrir … mais ça reste un poil dérangeant pour elle de simplement s’habiller. C’était s’enfermer dans du tissu pour « rien ». Elle avait compris l’intérêt d’un drap, surtout quand il faisait froid en hiver, sur Terre que l’année dernière. Sous la mer, tout ça serait juste de quoi l’alourdir … et personne n’a envie de peser une tonne sous l’eau. Elle se demande si elle aimera un jour s’habiller. Peut-être si Bishop lui montre les plus agréables ? Elle devrait lui donner l’argent qu’elle gagne, tiens. Elle l’avait laissé à sa cabane mais … Elle pourrait lui ramener après la semaine. Pour le remercier.

- Je n’ai pas besoin de noter, fit-elle remarqué, puisque je peux te les poser au fur et à mesure.

Elle avait sa tête d’adorable, totalement inconsciente d’avoir loupé les lapins quand elle dit cela. Pas que ne veuille pas voir les lapins … mais son esprit était en train de rebondir comme une balle à l’intérieur ses pensées, ou l’inverse ? Les pensées qui rebondissent. Oh, c’était pareil, le tout était qu’elle n’arrivait pas à se poser une seconde tant tout était étrange. Et une fois qu’elle aura vu la ville, elle pourra enlever les chaussures. C’était la première pensée qui lui était venu. Elle avait promit pour les plantes, de toute façon elle était toujours délicate quand elle toucher une nouvelle chose. Alors qu’elle se met à ses côtés, elle se fige. Elle l’observe alors que pour la première fois, ses yeux reflétaient un peu de peur derrière la curiosité.

- Grande ville comment ? Plus que là où j’habite ?

Ce n’était pas dur d’avoir plus de monde que là où elle habitait…. Mais justement. D’un coup, elle prit le collier, qu’elle n’avait pas enlevé une seconde et caressait déjà plein de fois, entre ses doigts. Elle se dit que ça marche sur Bishop … et que Bishop est intelligent… mais … et si ça fonctionne pas ? Ou pire, que ça fonctionne le temps qu’elle se retrouve au milieu de plein de personne. La magie des sirènes fait que les gens sont prêts à tout pour toucher une sirène… Et même si elle adorait toucher à tout, elle ne supportait pas ce genre de contact là. Elle savait en faire la différence. Elle avait envie de prendre la main de Bishop, comme elle l’aurait fait pour ses sœurs, mais il avait dit non… Alors à la place, elle prit le pendant dans son poing et elle releva des yeux presque sereins vers Bishop.

- Je ne m’éloignerais pas. Promis.

Pas même d’un demi-centimètre. Quoi que… elle nota la distance entre lui et elle. Elle s’approcha même un peu pour vérifier la distance où elle ne le toucher pas. Cinq centimètres, pas plus. Elle ne pouvait pas le toucher et elle frissonna à l’idée de devoir se retrouver au milieu des gens sans lui.

- Je crois que… même si j’ai confiance en ta magie, j’ai un peu peur, avoua-t-elle.

Bishop hausse doucement les épaules, c’est vrai qu’elle peut lui poser ses questions au fur et à mesure, mais il trouvait cela juste plus pratique si elle en avait plusieurs à lui soumettre d’un coup. Parce que des fois, le sorcier il n’a juste pas toujours envie de causer et certains jours il n’est pas forcément hyper sociable, comme toutes personnes il lui arrive en effet parfois de se lever du mauvais pied comme on dit et dans ces cas là, il est parfois irritable. De sorte que si la demoiselle l'abonde de tout un tas de questions un jour où il est de mauvaise humeur, bah, il risque de la froisser non en lui disant qu’il n’a pas envie de parler, d'où le fait de les poser sur papier. Il ne sait pas en vérité quelle serait la réaction de la sirène face à la mauvaise humeur du sorcier, peut-être qu’elle arriverait à l’apaiser qui sait. Après avoir donné quelques conseils à son invité au sujet de la ville, il est pour l’heure plus que temps qu’ils se mettent en route, cependant Nerina semble soudainement moins sereine à l’idée de déambuler dans une si grande ville.

— Plus que là ou tu habites en effet et je ne crois pas que te donner un chiffre pourra t’aider, bien au contraire. Ça risque de plus de donner le vertige qu’autre chose.

Et encore, ce n’est rien comparé à la capitale qu’est Londres ou il y a plus d’un millions d’habitants qui y vivent, là, ça risque très certainement de donner des sueurs froides à la sirène. Il voit bien son geste avec le collier et comprend qu’elle a peur que ce dernier ne fonctionne pas s’il y a trop de monde.

— Ne t’en fais pas, si ton collier marche avec moi il marchera avec n’importe qui d’autres, il fonctionne un peu comme un bouclier, un genre d’enveloppe magique qui te recouvre et repousse le désir des autres à ton encontre. Et si vraiment il devait y avoir un problème, ce qui n’arrivera pas, je serais pour corriger le tir.

Un p’tit coup de magie pour effacer la mémoire des gens de plusieurs minutes pour qu’ils oublient ce qui a eu lieu, téléportation pour rentrer à la maison en sécurité. Mais ça n’arrivera pas, Bishop est extrêmement doué avec sa magie et surtout sûr de lui en ce qui la concerne, son sort ne faillira pas. Hochant doucement la tête, ils sortent enfin de la maison et après avoir ouvert la portière du côté passager, il invite la demoiselle à entrer.

— C’est normal d’avoir peur, tu vas avoir à faire avec beaucoup de monde dans une grande ville avec pleins de choses à voir et à sentir, mais ça va aller une fois que tu y sera ce sera beaucoup plus simple. C’est souvent l'avant qui est le plus à cause de l’appréhension que tu ressens.

Une fois qu’elle est montée dans le véhicule, Bishop lui passe sa ceinture et la clips dans le bloqueur avant de prendre place derrière le volant.

— Je suis sûr que tu vas vite oublier ta peur en découvrant la ville et toutes les choses que tu pourras voir et peut-être toucher..

Il hausse un sourcil, sourire en coin avant de démarrer, direction Bristol.

Nérina pensa, fugacement, qu’il était ironique que la seule personne dont elle autoriserait le toucher un peu …. Pointu était le seul qui en avait aucune envie. Elle caressait encore le collier avant de relever sur elle une tête entre la peur et la compréhension. Il était là. Il ne la touchait pas, ne lui prenait même pas la main, mais il était là … Alors, elle se mit dans la voiture, et quand il l’attacha pensa qu’elle ne s’attacherait jamais elle-même. Bishop était plus proche que jamais. Et elle aimait son odeur. Si elle n’avait pas eu si peur, elle aurait mis son nez dans ses mèches pour humer son odeur. Ce qui était super bizarre, mais ça, la sirène ne le sait pas forcément. Pour elle humer, voir, toucher, caresser, ça permettait d’apprendre. Et elle avait aussi le fait d’être rassurer par la présence de Bishop avec elle. Elle lui sourit encore et … Comme il l’avait dit … Elle ne se fit pas de bile, plaquant le visage contre la fenêtre pour voir la ville qui s’approche, elle observe le tout.

- C’est étrange, se dit-elle à voix haute, je ne sais pas où je suis, mais je peux te dire exactement où se trouve la mer. Je pensais que c’était à cause de l’odeur, mais je ne sens que toi, là.

C’était juste dans son âme. La mer, l’océan, la plage. Elle était une fille de l’océan. Elle était une sirène même si elle essayait d’en oublier le travail inné qu’on lui avait demandé de faire. Elle se demande pourquoi les sirènes doivent tuer. Pour manger, elle comprend cela … mais les sirènes n’avaient pas besoin de tuer des humains pour se nourrir. Et elles mangeaient peu. Les sirènes détestent les humains. Non. Ce n’est pas ça, c’est au-dessus de ça, les sirènes détestent absolument toutes les autres créatures dotaient de parole. Alors pourquoi ne pas simplement disparaître au fond de l’océan,  là où personne ne les trouvera jamais ? Elle tourne le visage vers Bishop.

- Qu’est-ce que tu sais sur les sirènes ? Je veux dire … tu sais pourquoi on doit tuer des humains ? Personne n’a jamais su me l’expliquer. C’est juste « comme ça ». Si je pouvais simplement empêcher mes sœurs de tuer, alors tu pourrais venir chez moi. Je te présenterais mon monde, et tu pourras caresser les coraux, les tortues et toutes les autres merveilles qui se cachent sous la mer.

Cela serait tellement bien, si elle pouvait embrasser Bishop –parce que c’est comme ça qu’on partage le souffle de la sirène- et qu’il puisse venir au fond de l’océan avec elle. Il lui montrerait qu’elle n’est pas si bête, une fois dans son environnement. Elle lui montrerait sa vie comme il était en train de lui montrer la sienne. BON. Ses sœurs voudront certainement le toucher par curiosité, puisqu’il serait un des premiers hommes à venir dans l’océan encore en vie, mais c’était autre chose.

Elle ne sent que lui ?

— J’espère que je sens bon alors, dit-il en blaguant. Ça ne doit pas être agréable sinon. Mais enfin, je ne trouve pas ça étrange que tu saches où se trouve exactement la mer, tu es une sirène, ça doit faire partie des choses qui sont instinctives chez toi.

Tout en continuant de rouler, Bishop reçoit un message de son meilleur ami Charles, lui demandant de confirmer pour la soirée de demain. Ouais, c’est vrai qu’il faudra qu’il en parle à la jeune femme, ça lui était complétement sortie de la tête ce truc. Ce truc n’étant ni plus, ni moins que son anniversaire, mais le sorcier n’avait jamais trop aimé fêter cela.

— Et bien, la théorie la plus courante veut que les humains soient devenus des nuisibles au fil des siècles, après tout les humains polluent à tout va et cela impacte les mers et donc les sirènes. En plus de ça, ton peuple à longtemps été chassé par les hommes, tout comme certaines créatures que vous protégez. Il y a aussi la possibilité que l’humain soit naturellement devenu une proie pour vous et une façon de montrer aux sirènes qu’une autre est utile à son clan en tuant les humains qu’on lui demande. Deux théories ma foi intéressantes, mais j’en ai troisième, parce que quand vous tuez un humain vous lui prenez aussi le cœur n’est-ce pas, selon moi et de façon tout à fait inconsciente ce serait parce que les sirènes aimeraient aimer et se faire aimer par un humain.

Peut-être que ces trois possibilités sont toutes bonnes ou juste que comme l’a si bien dit Nerina, c’est juste comme ça, comme le ciel est bleu ou les arbres sont verts. Les sirènes, ce n’est pas son sujet de prédilection et ce n’est pas comme s’il existait beaucoup de livres sérieux sur le sujet, ça a toujours été un peuple très secret et se faisant discret, difficile d’obtenir des informations.  

— Avant de m’entrainer sous l’eau, il faut déjà que j'apprenne à nager, parce que même si je n’ai plus forcément besoin de respirer comme un humain, je dois quand même pouvoir le déplacer.

De toute façon il va sans doute un peu vite en conjoncture, avant que Nerina ne lui présente sa famille si tenté qu’elles ne veuillent pas le dézinguer, ils doivent d’abord voir ou leur relation va les mener. Chaque chose en son temps donc. Traversant une toute petite partie de la ville de Bristol, Bishop se gare près du port et à quelques pas de sa boutique, il tourne la tête vers brunette alors qu’il se détache.

— J’ai deux trois trucs à prendre à la librairie, si tu vois des livres qui t'intéressent, prends les je suis sûr que tu pourras y découvrir pleins de choses, les livres sont une mine de savoir.

- Tu sens bon, affirma-t-elle, tu sens … le bois. Le vieux bois. Pas étrangement comme s’il était mouillé mais plus comme … Je ne serais pas trop dire. Un bois qui rassure.

Dans sa cabane, elle avait appris l’odeur du bois mouillé, usé, pourri, du bois qui va tomber, du bois sous la neige. Bishop il avait l’odeur du bois d’une vieille bibliothèque tenant toujours ses livres à l’intérieur. Il avait l’odeur de la sécurité. Elle aimait bien cette odeur. Elle regarde Bishop sur sa théorie sur les sirènes. Elles arrachaient le cœur et le manger. Et elles n’avaient pas de cœur, elles-mêmes, enfin… Si, elles avaient l’organe cœur mais pas l’entité. C’était plausible. Elle se renfonce dans son fauteuil, se fait plus petite possible alors que sa main caresse le pendentif avant de passer sous le tissu de sa robe et de sa brassière pour sentir son cœur. Boum Boum. Elle le sent sous ses doigts. Elle jette un regard vers Bishop. Les sirènes avaient elles le même battement de cœur que les autres ? Elle le regarde, se questionne, pose encore sa main avant de l’enlever de sa peau. Elle chasse l’idée que cela puisse être ça. Si les sirènes voulaient être aimés, pourquoi elle, qui aime, avaient-elles été chassés ? Pourquoi l’idée était si inné en elle, si inculqué que ça en devenait la première chose que l’on apprenait aux nouvelles sirènes qui naissaient dans les coraux ? Elle ne sait pas. Pourtant, c’était son propre peuple dont elle parlait.

- Je t’apprendrais. Et tu pourras venir voir les trésors enfouies.

Certains endroits étaient tenus secrets par les sirènes. C’était la seule chose qu’une sirène possède, son secret, la caverne où elle cache les corps, parfois les objets qui ont trouvé grâce à leurs yeux. Il n’y avait pas de livre sous l’océan, les pages se désagrègent et tombent en lambeau. Elle regarde ailleurs, pour elle la visite de sa cité n’était pas en rapport à leur relation, amoureux, mais simplement au fait qu’elle avait envie de lui présenter son univers comme il était en train de le faire. Tout comme les cadeaux marins qu’elle voulait faire d’ailleurs. Elle attend qu’il la détache, profite encore pour humer son odeur avant de lâcher un petit rire de bienêtre et elle sort de la voiture.

- Je vais essayer de trouver ça, pour éviter de t’assommer avec toutes mes questions.

Elle rentre avec lui, tient la porte pour le plaisir de toucher la porte et se retrouve dans la librairie. Elle le laisse partir de son côté, l’entend à peine, s’il parle, et commence à caresser un livre, puis un autre, et un autre. Elle caresse les ouvrages comme s’ils pouvaient, justement, se désagréger avec une trop grande pression. Elle trouve un livre de contes. « La véritable histoire des contes ». Elle attrape le livre et l’ouvre sur une gravure d’une sirène en train de tomber dans la mer pour devenir écume. Elle retourne au début et lit l’histoire rapidement. C’était un livre pour enfant, mais pour adulte vue la fin. Rapide à lire. Elle repose le livre. Marina avait donné sa vie pour éviter de tuer l’homme qu’elle aimait, et qui ne l’aimait pas en retour. Pouvait-on faire plus triste qu’un amour à sens unique ? Elle se le demande alors qu’elle continue de caresser le dos des ouvrages en profitant du faible relief sur chacun. Elle se penche dans l’aller des jeunes et trouve un livre au dos violet.

- Le guide du zizi sexuel, lut-elle en le ramenant à ses yeux.

Elle l’ouvre et voit plein de question dont elle ne connaissait pas la réponse. Il n’y avait pas grand monde alors elle prit place et lu la réponse à la question « Peut-on toucher quelqu’un sans son consentement ? ». Oui, pensa-t-elle, si elle a une magie innée qui l’oblige, ou bien si on doit lui sauver la vie. La réponse était « non ». Elle ne comprend pas. Elle connaissait le principe du bouche à bouche, alors s’il fallait attendre le consentement, la personne inconsciente n’était pas sortie du haricot. Elle observe une page ou deux trous avaient été fait, pour faire le sexe de l’homme avec un doigt. Le sexe de la femme s’appelait « le trou de la dame ». Elle doute que ça soit le véritable nom. Elle cherche là où elle l’avait trouvé pour trouver une autre version. Là, le sexe de la femme s’appelait le vagin, et il y avait toute une partie sur le « clitoris ». Nérina n’avait jamais touché son corps, parce que ça ne l’intéresse pas plus que ça… mais elle se demande si elle là, cette organe du plaisir comme il est écrit. Elle feuillette encore et encore mais parfois les réponses étaient si étrangères pour elle. Les questions aussi. « Pourquoi ne doit-on pas pincer les seins des filles ? » parce que ça fait mal, pensa-t-elle. Là où le livre répondu que c’était une zone sensible et intime à ne pas être toucher … mais donc, elle pouvait toucher la poitrine d’un homme ? Elle laissa la première version de l’ouvrage à sa place et garda le second avant de prendre aussi le livre de conte pour enfant et un livre qui s’appelait « faire à manger avec maman » et semblait assez simple pour que même elle puisse y arriver.

Il sentait bon le bois qui rassure. Bishop hoche doucement la tête, il voit exactement de quoi elle parle, parce que les livres lui donnent la même sensation. Qu’ils soient neufs ou de secondes mains, les ouvrages qu’il peut avoir entre les mains, le sorcier aime en sentir l’odeur, c’est quelque chose qu’il a toujours apprécié, l’odeur d’un livre à quelque chose d'apaisant, de rassurant. C’est tout de même étrange qu’il ait l’odeur du vieux bois, est-ce que ça fait de lui quelqu’un de plus vieux que son âge réel, ou est-ce tout simplement qu’il est un peu plus sage que la moyenne ? En tout cas, il prend ça pour un compliment, il doute fortement que Nerina lui dise pour le vexer, elle n’a absolument pas l’air d’être de ce genre, elle est bien trop pure. Le sorcier évoque ensuite les théories au sujet des sirènes ainsi que la sienne, mais ça ne reste que des suppositions, il faudrait vivre avec les sirènes pour vraiment les comprendre. Et encore, il semble que certains points restent obscurs même en vivant à leur côté, comme en témoigne Nerina et sa question sur le pourquoi de la haine des sirènes au sujet des humains. Peut-être qu’elles même l’ont oubliées et cela est devenu culturel, comme un rite de passage à l’âge adulte que de tuer des humains. Allez savoir.

— Je ne sais pas si tu arriveras à m’apprendre à nager en une semaine même pas, disons que si je réussis déjà à garder la tête hors de l'eau ce sera pas mal.

Même un chien ayant peur de l’eau nage toujours mieux que lui. Ils finissent par arriver à destination et le blond rit doucement devant l’autodérision dont fait preuve la demoiselle.

— Ce serait dommage de finir assommer quand même, d’autant plus que je n'ai pas toujours toutes les réponses à tes questions. Je connais beaucoup de sujet, mais je ne maîtrise pas forcément tout.

Pénétrant à l’intérieur de la librairie appartenant à Bishop, il salue les deux employés présents ce jour, puis laisse comme promis Nerina fureter dans les rayons. Lui va faire un tour du côté de la réserve pour prendre des livres pour lui, mais aussi pour la sirène, la plupart sont des livres pour enfants, mais il expliquent les b.a-ba de la vie, pourquoi se laver, c’est quoi la pudeur, pourquoi s’habiller et ainsi de suite. Des petits livres faciles à lire et à comprendre. Il abandonne ensuite la réserve pour rejoindre son bureau et récupérer l’un de ses grimoirs de magie, enfin il retourne dans la salle principale du magasin pour chercher Nerina. Qu’il trouve dans la section jeunesse.

— Ah te voilà ! Alors, tu as pu trouver ton bonheur ? Tu veux faire un dernier tour de la librairie ou ont peux y aller ?

Tiens tant qu’il y pense, autant en parler à son invité pour qu’elle ne soit pas prise au dépourvu.

— Au fait, ça m’était complètement sortie de la tête parce que j’y pense jamais, mais demain soir y a une fête chez moi, y aura un peu de monde.

Il ne précise pas le pourquoi de cette fête, ce n’est pas très important et elle le découvrira le moment venu, ah, ah !

Elle avait imaginé mille manières de lui apprendre à nager, avec deux pieds…. Et chacune était avec un contact physique donc elle le repoussait. Elle ne savait pas comment elle pourrait le sauver et l’aider à nager sans le toucher, mais elle trouverait bien. Et puis, elle a été banni de plein de lieu, mais elle aimerait lui montrer son monde tout de même, au moins la partie oubliée, les ruines, les épaves de bateau, tout ça qui semblait si anodin pour elle, mais qu’elle avait appris à aimé maintenant. Nérina se doutait que parfois, l’homme n’avait pas les réponses à tout… Alors elle avait choisi ses livres. Et aussi pour lui éviter la « honte ». Si la sexualité le gêne, elle devait apprendre seule autant qu’elle le peut pour ne pas lui imposer. Il faisait déjà tant pour elle qu’elle voulait au moins le protéger de ça. Ses livres à la main, elle lui tend dans un sourire content d’elle.

- Je te suis. Je peux rester dans ton monde encore des années en touchant à tout, alors je te suis.

Elle sourit encore penche la tête et sourit encore alors qu’elle s’approche dans l’idée de lui prendre la main mais se recule. On dirait presque qu’elle danse. Bah, c’était presque ça. Elle l’écoute, sourit avant de perdre son sourire et de regarder ses habits.

- Cela signifie que je ne pourrais pas me promener nue dans le lac alors ! Ni pieds nus ? Ne t’en fais pas, je resterais bien cacher dans la chambre et je ne te ferais pas honte.

Est-ce qu’elle avait compris totalement à côté de la plaque le commentaire de l’homme sur la soirée ? Complètement. Absolument. Mais elle ne lui en voulait pas. Elle n’était pas le genre sociable, on l’avait compris. Si elle avait envie de toucher les gens, elle n’avait pas fait un pas pour parler aux personnes dans la librairie. Elle était resté dans son coin, pour toucher, caresser, observer le tout mais sans parler. Parce qu’elle ne savait pas se faire des amis. Elle savait juste … Attendre.

- Tu fais une fête pour la super lune ? On fait souvent des danses pour les super lunes avec mes sœurs. Parce que la lune éclaire notre univers dans la nuit, il y a une légende dessus. Elle serait le cœur d’une sirène qui aurait été accroché là. Pourquoi ? Cela reste un mystère. Mais j’aime bien l’idée d’avoir un cœur de sirène au-dessus de ma tête … Tu imagines si je dis ça à des invités, on va me prendre pour une folle…

Parce qu’elle n’était pas censé le dire, ce qu’elle était. Elle n’était pas censée le montrer, en parler. Son peuple était secret et possessif sur leur secret … et elle disait tout à Bishop, parce que c’était Bishop … mais si elle disait ce qu’il ne fallait pas ? Elle rougit et plaque ses mains devant sa bouche pour se taire.

- Je te suis, rajouta-t-elle à travers ses doigts.