Le sorcier esquisse un sourire avant de rire, il y a tellement de choses à voir et à toucher sur terre qu’elle risque d’y passer un très long moment. Il espère tout de même pour elle que les problèmes avec ses sœurs finiront par trouver une solution. Parce que ça reste triste qu’elle soit obligée de rester si éloignée des siens, quand bien même les siens soient devenus un peu plus différents qu’elle à cause de ce cœur qui prend plus de place qu’il ne le devait. Toujours est-il que Bishop est satisfait de voir que la jeune femme a trouvé des livres qui lui plaisent, même s’il avait imaginé qu’elle en prendrait plus que cela. Mais dans le fond ce n’est pas bien grave, il en a pleins d’autres dans sa bibliothèque qu’elle pourra parcourir en long, en large et en travers. Bishop finit d’ailleurs par lui explique que demain soir il y aura une fête et donc du monde et la réponse de Nerina, lui fait dire que des fois il aimerait bien savoir lire les pensées. Tout simplement parce qu’il de temps à autre du mal à comprendre comment la jeune femme en vient à ce genre de conclusion

— Pour le lac, tu pourras t’y promener nue quand tout le monde sera parti et bien sûr que tu pourras rester pieds nus si tu le veux. D’autant plus qu’il est hors de question que tu restes dans ta chambre pendant la fête, tu ne me fais pas honte Nerina ou es tu aller chercher ça ?

Certes, il ne comprend pas toujours certaines de ses réactions et doit lui expliquer comment cela fonctionne chez les humains, ce n’est pas pour autant qu’elle lui fait honte. Elle est comme elle, point barre et ses amis ne sont pas du genre à juger ou critiquer de toute façon.  Au sujet de la fête, il secoue doucement la tête, avant de soupirer, nan ce n’est pas pour la super lune d’ailleurs c’est amusant que son anniversaire tombe le même jour.

— Non on ne va pas te prendre pour une folle, mes amis sont comme toi et moi, des créatures srunaturelles alors ce genre d’idée, de légende ne risque pas de leur faire un drôle d’effet. Au contraire, ça va plutôt les intéresser.

Bishop marque une pause, pince les lèvres.

— Je vais fêter mon anniversaire.

Et hop, il prend ses livres avant de fuir le rayon pour ranger le tout dans un sac, la réaction de Nerina ne devrait pas tarder à se faire entendre. Elle risque d’être enchantée contrairement au principal intéressé.

Elle sourit à l’idée de pouvoir se baigner dans le lac … bien qu’elle ne se baigne pas vraiment nue, mais en sirène, avec sa jolie queue… mais apparemment quand on n’avait pas de bas, c’était être nue. Il y avait un autre nom qu’elle avait appris sur la plage, pendant que les femmes bronzer les seins à l’air … mais là, elle ne s’en souvient pas. Tout ce qui lui importe c’est de pouvoir nager en liberté sans la peur que Bishop ne lui en veuille. Quand elle lui demande où elle a trouvé ça, elle rougit.

- Je sais … je suis bizarre. Je suis pas vraiment … Je ne connais pas grand-chose. Et je te gêne quand on est tous les deux, alors il serait logique que je te gêne quand tu es avec tes amis.

Parce que … Elle était clairement le genre à relever son t-shirt alors qu’elle n’avait pas de soutien gorge, ou à observer la couleur de sa peau sur son entrejambe. Elle avait envie de connaître son corps et celui des autres … Alors …Elle ne voulait simplement pas lui faire honte. Elle sourit. Elle ne comptait pas montrer sa forme de sirène à une autre personne qu’à Bishop, en premier. Parce qu’il avait dit qu’elle était belle, sous forme de sirène … et que ça lui faisait chaud au cœur de s’en rappeler. Quand elle avait vue le message, elle s’était sentie heureuse. Parce qu’il lui disait sans magie et sans photo de ses parties. Parce qu’il était doux et à l’écoute. Alors, elle ne comptait pas montrer sa forme mais pourrait en parler. Elle entend les derniers mots et s’étonne.

- Attends ! cria-t-elle en le rattrapa. Un anniversaire, c’est important pour les humains !

Elle avait appris ce que c’était. Pour les sirènes, il y avait simplement la naissance avant et après, et cette connaissance de la naissance des sœurs faisaient que l’on connaissait un peu l’âge. Elles ne voyaient les années défilés avec les saisons, mais aussi avec les fêtes des humains. Et toutes les sirènes savaient ce qu’était un anniversaire, même si aucune ne pourrait donner la date de sa naissance.

- Je n’ai jamais fait d’anniversaire ! Mais je sais qu’il faut un cadeau !

Mais elle n’avait pas d’argent ! Comment faire un cadeau quand on n’a pas d’argent pour l’offrir. Elle réfléchit à toute allure. Elle voulait faire un cadeau, un vrai cadeau. Un beau cadeau. Mais elle n’avait pas de sous, et elle doute que Bishop accepte, pour lui, d’aller dans la mer. Elle réfléchit. Fort.

- Tu as le droit à un bon cadeau. Je ne veux pas de « non » qui tiennent, fit-elle très sérieuse. Si un jour tu veux quelque chose et que je peux te l’offrir, alors tu le demande, promis ?

Elle lui tend sa main pour faire la promesse mais elle se rappelle qu’elle ne doit pas le toucher. Elle a dû mal à ne pas le toucher. Alors elle prends un pas de côté.

- Sinon, j’irais te chercher des trésors et tu auras plein de vase chez toi.

Parce que, pour elle, les trésors étaient plus des étoiles de mer rares, des jolis coraux, que l’or des pirates perdus…même si, comme beaucoup de sirène, elle sait où en trouver.

Bishop soupir doucement, non vraiment, il aimerait savoir quel peut être le cheminement de pensée de la jeune femme, ne vient-il pas de lui dire qu’il n’a pas honte d’elle et il ne la gêne pas, pas vraiment. C’est juste quand elle tente des contacts physiques avec lui qu’il est gêné parce que Nerina veut le toucher d’une façon qui lui semble trop… intime dans l’état actuel de leur relation. Donc, il n’est pas gêné par la sirène parce qu’elle est bizarre, ce qu’elle n’est pas. Si une autre fille tentait d’entrer en contact physique avec lui après à peine deux jours en tête à tête en sa compagnie, il serait aussi gêné que maintenant. Il est comme ça le sorcier, quelque peu coincé du cul quand c’est du sérieux avec une feme.

— Tu n’es pas bizarre, juste en plein apprentissage de ce monde et de ses codes sociaux et tu ne me gênera pas quand je serais avec mes amis. Parce que je te fais confiance pour rester sage comme une image.

Enfin, pas qu’elle n’est pas sage, juste un peu trop curieuse du monde qui l’entoure et à vouloir toucher tout ce qu’elle peut et donc peut-être qu’elle voudra également toucher ses amis. Hum, sans doute qu’un petit débriefing sera nécessaire avant que ses invités. Parlant de la fête à venir, Bishop lâche tranquillement sa petite bombe avant de se barrer, même si ça ne sert à rien parce qu’il sait très bien que d’une façon ou d’une autre, ça va faire réagir la brunette. Rapidement, il est rejoint par Nerina, dont l'information n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde.  

— Pour certains humains oui fêter leur anniversaire, pour d'autres comme moi, dit-il en insistant bien sur le comme moi. Ça n’a pas grande importance.

C’est souvent ses amis et sa famille qui en font tout un patacaisse et c’est souvent pour eux que Bishop daigne faire une fête ou un repas, sinon ça ne change vraiment pas grand-chose.

— Ça va être l’occasion parfaite pour toi de le découvrir alors, tu verras c’est plutôt sympa de faire la fête anniversaire ou non, il n’y a pas forcément besoin de ce genre d’occasion pour.

Il voit très bien ou elle va en venir en disant qu’il faut un cadeau et ça ne loupe pas, c’est aussi pour ça qu’il n’aime pas fêter son anniversaire, pour les cadeaux. C’est gênant de recevoir un cadeau que ce soit en tête à tête ou devant tout un groupe, parce qu’il faut réagir que lui le seul truc qu’il réussit à faire c’est d’être gêné parce que justement il ne sait quoi dire même si ça le touche.

— Non, que lâche quand même Bishop l’air tout aussi sérieux. Je n’ai vraiment pas besoin de cadeau, j’ai tout ce qu’il faut crois moi et ta présence me suffit largement pas besoin de plus.

Livres emballés il tourne de nouveau la tête dévoilant pour la première fois son air de p’tit con à Nerina.

— Du coup je ne permettrais rien.
Et hop, il sort de la boutique fier comme un coq d’avoir réussi à retourner la situation comme il le veut.

Sage comme une image ? Donc, immobile … elle pouvait le faire. Pas longtemps. Elle pourrait le faire. Essayer. Sauf si le sorcier avait une amie enceinte … là, elle ne pourra pas résister. Elle le sait. Elle rêve de pouvoir toujours le ventre d’une maman pendant qu’un bébé donne un coup de pied. Elle le faisait parfois aux poissons enceintes ou aux mammifères marins … mais il n’y avait pas de pieds, juste des nageoires. Bref, elle ne le précise pas que c’est son désir le plus complet, de pouvoir toucher un bébé dans le ventre de sa maman.

- Pourquoi ça n’a pas d’importance pour toi ?

Elle ne comprend pas. Elle, elle n’a pas de date de naissance, alors elle ne comprend pas. Elle aimerait pouvoir dire exactement son âge. Elle regarde son air de petit con, réfléchit, et puis elle trouve une idée lumineuse avant de le suivre jusqu’au dehors, oubliant totalement de regarder autour d’elle, de faire attention, ou même de toucher les choses. Elle se plante devant lui avec un sourire de bien heureuse qui vient de trouver une bonne idée. Puis, elle remarque qu’elle peut presque toucher son nez, elle penche la tête et fait un pas en arrière, dans la zone dédié au vélo. Un vélo sonne, elle revient proche de Bishop et elle attend que d’autre passe en baragouinant des noms de mollusque avant de reprendre son pas en arrière, tout ça, sans se départir de son sourire ou le toucher.

- D’accord. Alors, comme tu n’en veux pas, je te le vole, dit-elle triomphalement, j’ai plus le droit de voler, tu me l’as dit, alors je vais faire de ce jour la dernière fois où je volerais quelque chose. Ce soir, c’est plus ton anniversaire, c’est le mien ! Et toc ! Et moi, je veux un autre baisemain comme cadeau !

Elle sourit en ayant l’impression d’avoir trouvé la solution parfaite pour 1. Ne plus laisser en colère Bishop parce qu’elle ne fait pas de cadeaux. 2. Faire un cadeau à Bishop en lui volant son anniversaire. 3. Pouvoir demander un nouveau contact avec lui sans que ça fasse trop flagrant. Et voilà. Une idée de sirène sortie des eaux. Mais une bonne idée tout de même.

- On est quel jour d’ailleurs ? Que je connaisse le jour de mon anniversaire.

Elle avait une tête adorable de petite joueuse bien contente d’elle. Elle se disait que c’était ainsi possible de voler un jour d’anniversaire. On pouvait bien voler des années, ou une voix, ou un cœur, pourquoi cela ne serait pas possible de voler un jour d’anniversaire ? Elle est sur que c’est possible. Et puis, aujourd’hui et son premier jour dans une ville sans qu’elle ne craigne quoi que ce soit … Sauf les vélos qui tintait pour la faire partir de la piste cyclable. Elle fait un pas de côté et se remet sur le trottoir à côté de Bishop, sans le toucher. Mieux.

Ce n’est pas son anniversaire à proprement parlé qui n’a pas d’importance, c’est plus qu’il n’a jamais vu l'intérêt de le fêter, après tout un anniversaire c’est simplement un jour qui marque une année supplémentaire dans la vie d’un humain, ou non humain. Il n’y a vraiment pas de quoi en faire tout un drame, bien sûr il sait que pour sa famille et ses amis c’est une nouvelle façon de lui témoigner son amour. Et c’est bien uniquement pour eux qu’il s’y plie, sinon, il s’en abstriendrait volontiers. Si Bishop doit être totalement honnête avec lui, il n’aime juste pas être le centre de l’attention, sans doute à cause de son côté un peu ours des cavernes.

— Disons que ce n’est pas mon anniversaire qui n’a pas d’importance, mais je ne vois juste pas l'intérêt de le fêter. De toute façon mes amis et ma famille ne me laissent pas le choix. Tiens d’ailleurs tu auras sûrement l’occasion de rencontrer ma petite sœur, comme d’habitude elle va très certainement se taper l’incruste.

S’il devait qualifier le frère et la sœur Davis, il dirait qu’il est la lune et elle le soleil, beaucoup trop brillante des fois. Silencieusement, il se contente ensuite de regarder Nerina venir se planter devant lui avec un drôle de sourire, avant qu’elle n’entame un drôle de balai en compagnie, un coup sur le trottoir, un coup sur le piste cyclable, ding ding, la revoilà de nouveau sur le trottoir. Sympathique spectacle, surtout le moment où elle marmonne des noms de mollusques. Puis, elle reprend la parole et… Ouais, Bishop éclate de rire, elle a de la suite dans les idées mais…

— Ça ne marche pas comme ça, répond-t-il hilare. C’est impossible de voler l’anniversaire de quelqu’un, même si tu n’en veux pas tu y seras toujours lié, parce que quoi qu’il se passe chaque année tu changeras d’âge. Désolé mais ton plan vient de tomber à l’eau !

Elle est plutôt bonne celle-là. Quel est le comble pour une sirène, que son plan tombe à l’eau. Ah, ah, ah ! Nan elle est vraiment nulle en vérité.

— Je veux bien te dire quel jour on est, mais ça reste quand même mon anniversaire. Si tu ne connais pas ta date de naissance, tu peux toujours décréter que tel jour est ton anniversaire si tu veux le fêter.

Voler un anniversaire ce n’est pas possible, mais rien ne l’empêche de choisir la date qui lui plait pour avoir son propre jour. Gentleman, Bishop lui tend son bras pour qu’elle s’y accroche histoire qu’elle ne se perde pas, d’autant plus qu’il serait temps qu’il lui fasse visiter la ville.

- Je serais ravi de rencontrer plein de monde, sans les toucher.

Ne pas toucher les gens c’était dur pour elle. Les enfants surtout. Elle avait eu l’occasion de le faire par des enfants à la plage en deux ans … mais chaque fois qu’un papa approche, elle disparait. Elle fait moins attention aux mamans, bien que certaines soient aussi atteintes par son pouvoir. Mais pas les enfants. Si les enfants sont attirés par les sirènes, ce n’est pas par le charme, mais pas la fascination qu’elle exerce sur eux. Sa proposition de vol faite, elle reste tout de même heureuse de sa trouvaille, même quand il la décline. Parce qu’elle venait de l’entendre rire. Et ça, c’était vraiment le must du must. Elle préfère le voir rire que renfrogner et agacer. Elle aime bien son rire. Elle pince ses lèvres dans une expression de bouderie experte toute en réfléchissant.

- Je décrète qu’aujourd’hui, c’est mon anniversaire alors ! Comme ça, si je l’oublie tu pourras me le rappeler comme on a le même !

C’était, là encore, une idée lumineuse pour la sirène. Quand Bishop lui tend son bras, elle se recule instinctivement avant de le regarder. Elle cherche à comprendre ce bras tendu.

- Je peux te toucher ? Tu es sûr ? demanda-t-elle alors qu’elle avait déjà sa main sur son bras pour éviter qu’il ne change d’avis.

Pas folle la guêpe.

Elle se demande comment elle était censée prendre ce bras, si elle avait le droit de le tater pour le plaisir d’en sentir la chaleur qui se dégage à travers les habits. Encore une raison de préférer être nue, elle aurait pu profiter de sa peau en plus de sa chaleur. Elle voit un couple plus loin, avec le bras de l’homme et la femme qui y glisse le bras. Alors, elle mime le geste. Même s’il change d’avis c’est trop tard …

- J’ai aussi décrété que c’était mon premier cadeau d’anniversaire ! Que tu autorises à te toucher, mais tu as vue, je ne caresse pas. Je te tiens juste.

Elle était si délicate avec le corps de Bishop que, s’il venait à fermer les yeux un instant, il ne pourrait même pas le sentir. Fin, de ce qu’elle pense parce qu’elle est si douce avec ce bras qu’elle n’a pas l’impression de le serrer. Elle sait qu’elle le sent, elle, sa chaleur. Elle sourit comme une bien heureuse. Se déplaçant dans la rue, elle tend la main vers une tour qu’elle aperçoit au loin.

- On va par là-bas ?

HRP – J’ai vue qu’il y avait un aquarium connu à Bristol ! Si jamais ça pourrait être mignon aussi qu’elle retourne voir les poissons (mais je pense qu’elle sera pour les aquariums s’ils sont bien ;) )

Bishop hoche vivement la tête, ne pas toucher c’était une très bonne idée, même si encore une fois il y a toucher et toucher, mais il doute que la sirène fasse vraiment la différence. Parce qu’il n’y a pas de mal à toucher l’épaule de quelqu’un, de lui serrer la main ou parfois même, s'effleurer par inadvertance, ce sont des choses qui arrivent. En revanche commencer à caresser quelqu’un, là ça devient déjà plus étrange, tout est une question de subtilité et de contexte aussi. Caresser sa compagne ou son compagnon ok, caresser un invité que tu viens de rencontrer, non. En tout cas, cette fête est finalement assez bienvenue, car cela va peut-être permettre à Nerina d’en découvrir plus les codes sociaux qui régissent les humains et autres créatures terriennes.

— Hum n’en soit pas aussi sûr, il faut déjà que me rappelle que c’est mon anniversaire, mais ce sera peut-être plus facile de m’en rappeler si le tiens est le même jour.

Oui le sorcier est clairement le genre à oublier ce genre de date, pour lui pas pour les autres bien évidement, c’est seulement en recevant des messages d’anniversaires et ou des cartes venant de sa famille lointaine qu’il s’en était rappelé. Finalement il lui tend son bras, ce qui la fait reculer, c’est vrai qu’il lui avait dit qu’il n’aimait pas trop les contacts physiques, mais là ce n’est pas intime donc ça va.

— Oui, oui tu peux, c’est juste un bras que tu prends pour t’y accrocher pour ne pas te perdre, rien de plus.

Toujours le bras tendu, Nerina semble se demander comment le prendre comme il le faut, en soi elle peut s’y pendre ou glisser son bras sous le sien, tant qu’elle est à l’aise c’est le principal.  

— En soi les contacts avec moi ne sont pas exclus, c’est juste qu’il y a une façon de faire les choses et comme tu es quelqu’un qui semble naturellement tactile et qui ne s’embarasse pas des convenances parce que tu ne les connais pas. C’est compliqué de pouvoir t’expliquer pourquoi prendre le bras c’est ok, mais pas le caresser.

Le sorcier hoche la tête et entraine la jeune femme vers la tour qu’elle a vu, il en profite pour lui en expliquer l’histoire, après tout c’est plus sympathique de découvrir la ville de cette maniére. En tout cas, lui apprécie toujours d’en découvrir plus sur un bâtiment ou un lieu, encore plus quand ils sont là depuis des siècles, car il y a encore plus de choses à raconter.

— Si jamais, quand on aura visité un peu la ville, il y a un aquarium à Bristol qui a l’air plutôt sympa, je me dis que ça pourrait être cool pour toi de voir un peu les poissons et autres créatures marines avant ton retour en mer.

Une façon comme une autre pour elle de ne pas être trop nostalgique des océans, même si une semaine au final c’est vite passée…

Elle sourit Nerina, observe le garçon et sourit. Ses yeux pétillent de joie à l’idée d’avoir un anniversaire, et au fait que quelqu’un pourra s’en souvenir. Pourra le savoir. Même dans vingt ans, si elle n’est plus là, Bishop pourra savoir que c’était son anniversaire. Il le sait. C’était quelque chose que seul Bishop savait. Puis qu’elle venait de le choisir et qu’une date pour ses sœurs ne serait que des mots. Alors elle sourit, de cette manière si heureuse qui fait pétiller son regard et dévoiler ses dents dans un sourire radieux.

- J’ai un anniversaire, chantonna-t-elle presque avant de prendre son bras comme il l’avait autorisé.

Elle avait l’impression qu’elle ne pourrait pas être plus heureuse … mais comme la veille, elle pensait ne pas pouvoir être plus heureuse, et la fois d’avant aussi quand Bishop ne lui avait pas envoyé de photo de sa partie génitale … elle pensait à chaque fois qu’elle ne pourrait pas être plus heureuse, et Bishop lui prouvait le contraire. Elle touche son bras, évite de trop serrer, à envie d’avoir plus de contact avec lui. Il était chaud. Bishop était chaud. Il était chaud et amical. Il était bon et gentil. Il avait son caractère, elle l’avait compris, mais il était juste. C’était que des qualités qu’elle voyait en lui… et pas parce qu’elle ne connaissait que lui, mais parce qu’elle pouvait le voir.

- Prendre la main comme ça, dit-elle en montrant un couple homosexuel du doigt, c’est ok ?

Les deux hommes s’étaient figés et avait regardé Nerina avec un regard froid, avant que cette dernière ne leur fasse un grand coucou de la main et que l’un deux lui réponde. Il avait compris à son sourire qu’elle ne les montrait pas du doigt pour leur orientation sexuelle. Pour tout avouer, Nérina n’avait même pas remarqué ce détail, que pour elle, il était naturel de se toucher bien plus que ça entre sœurs, elle ne voyait pas le problème. Elle sourit encore et regarda le bras, puis la main. Elle aimait bien les deux en vérité, mais le bras ça permettait de l’avoir plus collé à lui. Continuant le chemin, elle écoute les explications de l’homme qu’elle entre coupa de questions plus ou moins logique. Elle pencha la tête à sa proposition avant de sourire.

- Tu crois qu’il y a des poissons des abysses ? J’aimerais bien en revoir.

Elle était banni des abysses et des zones de chasses des sirènes, et des zones protégés par les sirènes. Le reste de l’océan, assez grand, lui était disponible … Sauf qu’une sirène seule, ça dépérit. Une manière sûr de tuer une sirène serait de la mettre loin de tout et de tous. Au bout d’un moment, quelque chose craque en elle, et elle n’est plus rien. C’était pour ça que ses sœurs lui avaient conseillé d’aller sur la terre des humains, même si ça allait être difficile pour elle.

- Tu aimes les poissons ?, demanda-t-elle ensuite, qu’est-ce que tu aimes toi ? Plus que tout. Si tu devais, là tout de suite, maintenant, choisir qu’une seule et unique chose, tu choisirais quoi ? Pas en animaux, que je sais pour les lapins, mais en ... "passion".

Et elle parlait de chose, pas de gens, bien sûr. Si on pose la question à Nerina, si tout devait mourir et disparaitre sauf une « personne », elle choisirait ses sœurs. Et Bishop. Et les deux petits qu’elle a sauvé. Mais en « chose » dont sous entendu en passion, elle ne garderait que l’eau. Pas compliqué à deviner pour une sirène … mais Bishop, qui était fait de 70% d’eau comme tout le monde, n’était pas une sirène … alors … Qu’est-ce qu’il choisirait ?

Voilà une demoiselle facilement satisfaite, il avait simplement fallu d’un anniversaire et le tour était joué, les gens simples étaient les préférés de Bishop car ils étaient moins prises de tête que les autres. En tout cas, il était heureux qu’elle soit heureuse, il espérait d’ailleurs que ça se poursuive de la même manière, si la jeune femme pouvait passer un beau séjour en sa compagnie il en serait grandement satisfait. Après lui avoir proposé son bras tel un vrai gentleman à l’anglaise, la sirène et le sorcier avaient pris la direction de la tour que la brunette avait pointé du doigt. Sur le chemin le duo croise un couple se tenant la main amoureusement et forcément ils n’ont pas apprécié d’être pointé du doigt, même si pour finir ils ont bien compris que ce n’était pas dû au fait de leur orientation sexuelle. N’importe quel autre couple ou personne seule n’auraient sans doute pas aimer non plus d'êtres montrés de la sorte.  

— Quand tu es en couple ou avec une personne dont tu es très proche, oui ça va sinon il vaut mieux éviter. Les enfants aussi se prennent par la main, mais ça reste quelque chose de très innocent. En revanche il ne faut pas montrer les gens du doigt c’est quelque chose de très malpoli, si tu veux parler d’une personne tu l’as décris tranquillement histoire de ne pas être remarqué ou de potentiellement gêner la personne dont tu parles.  

Poursuivant leur chemin, Bishop finit par proposer à Nerina de visiter un aquarium du coin, ça lui rappellera un peu son chez elle. De ce qu’il en savait il devrait y avoir de quoi voir dans cet aquarium et puis ça ferait un moment sympathique.

— Hum non je ne pense pas, ils ne vont pas chercher des poissons jusque dans les abysses, ça reste périlleux pour les humains de s’y rendre à cause de la pression exercée aussi bas.

Enfin pour l’instant, il se doute que lorsque la technologie le leur permettra ils pourront sûrement découvrir un peu plus ce que cachent les abysses. S’il aime les poissons ? Il n'a rien contre et en apprécie certains dans son assiette avec une sauce et des  accompagnements.

— Même si je n’ai rien contre, ce n'est pas les poissons que je choisirais mais mes livres, il n’y a pas meilleur compagnon qu’un bon livre pour tromper l’ennui et vivre de belles aventures. Et toi alors, tu prendrais quoi ?

Elle ne comprenait pas pourquoi, enfant on pouvait prendre la main d’une personne et ce n’était pas amoureux, et d’un coup en adulte oui. C’était étrange tout de même. C’était le même geste. Le même moyen de se tenir. Elle nota donc que prendre le bras de Bishop de cette manière, elle le peut, lui prendre la main, elle ne le peut pas. Elle ne sait pas pourquoi mais elle estime que les codes des humains étaient assez compliqué pour ne pas en plus chercher à en comprendre les méandres. Elle penche la tête et essaie de se figurer comment elle aurait pu décrire les personnes qu’elle venait de voir. Il y en avait un avec la peau beige comme Bishop, et un autre plus foncé et ils se tenaient la main. Elle pouvait dire la couleur de leur cheveux, mais elle aurait dit brun pour les deux, alors même que le brun n’était pas le même. Encore quelque chose qu’elle admit sans réellement comprendre. Les humains sont compliqués. Elle l’écoute et sourit aux souvenirs des trucs humains qui ont essayé de les rejoindre.

- C’est vrai. A chaque fois qu’ils essaient il envoie un sous-marin. Mais ils ne nous trouvent jamais.

Savoir comment ils pouvaient les louper, c’était un mystère. Parfois, Nérina avait été si proche d’un engin militaire qu’elle avait pu en toucher la coque. Sauf que pour eux, ils devaient prendre son existence pour la même que celle d’un poisson. Parfois, elle essaie de s’imaginer ce qu’il peut se passer à l’intérieur de cette grosse caisse de métal. Elle sourit quand il lui parle des livres, sourit encore plus quand il lui renvoie la question.

- Certainement pas les livres. Dans l’eau, les livres se désagrègent alors on ne peut pas en profiter quand un tombe. Je dirais l’eau, mais ça serait évident, sinon, j’adore les casse-têtes. Souvent, je trouve des rubis’cube dans l’eau, et j’aime bien essayer de trouver comment remettre toutes les couleurs.

La première fois, elle n’avait pas compris à quoi ça servait ce cube fait de plein de cube de couleur. Mais alors que, curieuse, elle avait vue un humain faire, elle avait fini par être fasciné par l’idée de se prendre la tête, des heures durant parfois, pour faire les mêmes applats de couleur de chaque côté. Ses sœurs ne comprenaient pas son intérêt pour la logique humaine … bien que celle-ci était bien plus logique, selon la sirène, que leur histoire de contact. Elle sourit à nouveau. Elle avait retrouvé un de ses cubes colorés à l’époque de sa venue ici, mais à force, des parties en s’étaient détaché et elle ne pouvait plus jouer avec. S’approchant de la tour, elle va pour tendre le doigt vers avant de ramener sa main vers elle et de montrer d’un coup de tête.

- La tour, on peut la toucher ? On peut la monter ?

Elle avait envie de voir ce que donnerait le monde de Bishop vue d’un autre angle. Celui de la hauteur, de l’au-dessus des nuages. Le monde depuis la mer était si différent. Ici, elle avait l’impression que la moindre chose avait une proportion différente de ce qu’elle connaissait … ou alors était-ce simplement elle, qui était différente d’alors ?