Bishop hoche doucement la tête, en effet les humains n’ont pas encore su atteindre les abysses et donc l’occasion d’en percer les mystères. Mais le sorcier ne doute pas qu’ils finiront par y arriver, les mortels sont de nature curieuse et aiment les défis, et les abysses en représente un comme l’espace par exemple et quand ils auront la technologie nécessaire ils ne se priveront pas pour en explorer les moindres recoins.

— Pour le moment ils ne trouvent pas parce qu’ils ne le peuvent pas à cause de la technologie sous-marine, mais les humains sont malins et persévérants alors ça finira par arriver. Ton peuple et toi devaient rester sur le qui vive.

Et s’il n’y avait que pour les sirènes que ses mots étaient vrais. Pour l’heure les créatures de l’ombre s’en sortent bien et arrivent à garder le secret, même s’il se doute que certains humains sont au courant. Cependant, le blond à le sentiment que la vérité finira par éclater au grand jour et il espère qu’il ne sera plus de ce monde à ce moment-là. Parce que ça l’emmerderait franchement d’être pris avec les autres dans ce genre de tourment. Le duo en vient à échanger sur la seule et unique passion qu’ils pourraient choisirent.

— Avec un sort adapté je suis sûr que tu pourrais emmener des livres sous l’eau sans qu’ils ne désagrègent, ça doit être une expérience intéressante de lire sous l’eau d’ailleurs. Ah les casses-têtes ça fait passer le temps intelligemment et contrairement aux livres tu es sûr que ça peut résister.

Finalement, ils arrivent au pied de la tour qu’ils vont certainement pouvoir visiter, la vue doit être spectaculaire là-haut.

— Tu sais tu peux montrer des bâtiments ou des choses du doigt, ce n’est pas embêtant, dit-il en ayant remarqué qu’elle avait corrigé son geste. Ce sont les personnes qu’il ne faut juste pas montrer du doigt, quant à la tour tu peux la toucher et on peut très certainement la visiter.

S’approchant de l’entrée de la tour, Bishop discute briévement avec une jeune femme faisant partie du staff gérant les visite de la tour, apparemment c’est calme, ils peuvent donc visiter sans souci. Il fait donc signe à la sirène de le suivre et c’est parti pour quelques longues minutes de grimpe.

- Nous sommes toujours sur le qui vive… Mais on est curieuses aussi.

Les humains étaient curieux des abysses ? Les sirènes des humains. Sauf qu’elles mangent leur cœur et évitent de sortir et d’essayer pour se protéger des humains, justement. Logique paradoxale, mais logique tout de même. Nérina le savait. Elle savait que les hommes étaient dangeureux. Elle l’avait vécu quand elle était venue toute seule… Mais c’était de « leur faute ». La magie ne pouvait pas s’arrêter parce qu’on sortait de l’eau. D’ailleurs, plusieurs fois elle caressa son pendentif alors qu’elle observait un homme au loin et attendait sa réaction. Bishop ? Lui ? Elle ne faisait plus réellement attention à lui dans ce sens là. Elle n’avait pas peur de lui. Même sans collier. Mais cela avait à voir avec le fait qu’elle lui faisait entièrement confiance. Sans le moindre doute. Les yeux fermaient.

- Tu voudras essayer de lire sous l’eau ? Quand tu auras appris à nager, je pourrais te donner un souffle pour avoir le temps de lire, si tu veux.

Cela signifie l’embrasser pour lui passer le souffle de la sirène pendant quelques minutes … C’était pratique quand on voulait noyer un homme. L’attirer au fond de la mer alors qu’il pense pouvoir respirer puis le priver d’oxygène. Il ne pouvait pas remonter, trop enfoncé dans la mer, et il ne pouvait pas respirer. La mort assuré. Elle ne dit rien de plus sur les casse-têtes, laissant Bishop allait parler à quelqu’un pendant qu’elle s’approche de la tour. Elle pouvait la montrer du doigt. Elle caresse la pierre et elle sent l’eau qui a ruisselé dessus. Elle caresse la pierre et s’approche d’une petite crevasse d’où une araignée sort. Elle n’a pas peur, elle prends l’araignée dans ses doigts, la laisse gambader sur elle avant de la remettre sur la pierre doucement. Les animaux humains étaient si étranges aussi. Oui parce que pour la sirène, il y avait les animaux à elle, et ceux des humains, tout ceux de la surface. Elle suit Bishop, elle trouve des escaliers en spirale et s’étonne de la forme.

Il y avait quelque chose de … oppressant, dans ce genre d’escalier. Trop peu d’espace. Pourquoi il y avait si peu d’espace ? Elle marche et suit Bishop. Elle lui avait demandé de passer en premier. Pas pour regarder ses fesses, bien qu’elle les regarde en se demandant si elle avait la même forme quand elle portait un pantalon, mais pour qu’il ouvre la voix. Une fois arrivé sur le panorama, elle prend le temps de mettre ses mains sur ses fesses et de tâter le contour avant de décider qu’elle préféré la forme de ses fesses dans la robe que dans le bas de Bishop. Elle touche encore la pierre, suivant aussi Bishop pour voir la ville « vue d’en haut ».

- Oh, dit-elle surprise de trouver un tel paysage.

Elle se penche aussi, pour voir en bas, trop, bien trop, comme une enfant inconsciente du danger.

- Les gens, ils sont touuuuuuts petits en bas ! Bishop, on peut voir ta maison d’ici ? demanda-t-elle en se remontant pour le regarder.

Elle perd l’équilibre et tombe presque sur lui, mais elle arrive à ne le toucher qu’un peu avant de faire un nouveau sourire de toutes ses dents.

- Bishop, tu n’as pas l’impression d’être un oiseau d’aussi haut ? On est plus proche du ciel que de la Terre, c’est impressionnant ! Tu as déjà volé ?

La curiosité, en soit c’est bien d’être curieux des choses, de la vie qui nous entour, du monde, c’est comme ça qu’on apprend et qu’on découvre, qu’on élargit son savoir et sa culture. Cependant, dans certains cas la curiosité peut être un très vilain défaut et il espère pour le peuple Nerina qu’elles n’en pâtiront pas. Les sirènes ont beau être sur le qui-vive le jour où les humains envahiront les abysses et bien… Et bien vérité il ne sait pas trop comment cela va se passer, tellement de choses auront changé d'ici à ce que les humains en arrivent à voyager dans les abysses sans problèmes. Alors soit tout ira très bien, soit ce sera une hécatombe, son côté un chouia négatif lui souffle que la seconde option risque d’être la bonne. Et son côté un brin je m’en foutiste lui chuchote qu’il ne sera sans doute même plus là pour voir ça, alors à quoi bon se prendre la tête.

Il haussa doucement les épaules pour lui-même avant de faire les gros yeux à la brunette, il allait sans doute se passer un long moment avant qu’il puisse lire sous l’eau. Apprendre à nager va sûrement lui donner beaucoup de fil à retordre, mais enfin il se demande quand même un truc…

— C’est quoi un souffle très exactement ?

Bon, il n’est pas non plus complètement con non plus, il se doute que c’est pour respirer sous l’eau cette histoire de souffle, il se demande juste comment elle est censée lui donner ça ? En lui soufflant dans la bouche ou quelque chose du genre ? Toujours est-il qu’une fois arrivée à destination, le sorcier va engager la conversation avec une jeune femme du staff et apprends avec plaisir qu’ils peuvent visiter la tour sans problème, c’est calme, tellement calme qu’il n’y a qu’eux pour visiter cette pauvre tour qui a dû en voir des choses. A la demande de Nerina, Bishop passe devant sans doute parce que ça doit être la première fois qu’elle monte dans ce genre de bâtiment et que cela doit la rassurer qu’il soit en avant ? Enfin, c’est ce qu’il suppose en tout cas. La montée est un peu longue et finit par donner un peu le tournis au bout d’un moment, mais une fois tout en haut ce désagrément est vite oublié par une vue à couper le souffle. Il esquisse un sourire en voyant la réaction de la jolie brune, c’est sûr que ce n’est pas quelque chose qu’elle doit voir tous les jours.

— Oui pour sûr ils sont tout petits, mais ne te penche pas autant, dit-il en tirant légèrement sur son haut pour la ramener un peu vers l'arrière. Sinon tu vas vite les rejoindre.

La demoiselle perd d’ailleurs un peu l’équilibre dans son empressement d'admirer la vue et tombe presque sur le sorcier, qui est bien obligé de la toucher pour l’aider à se remettre sur ses deux pieds. Elle lui offre un grand sourire, ce qui lui fait lever joyeusement les yeux au ciel. Il va quand même éviter qu’elle chute, aplati comme une crêpe sur le bitume, ce serait franchement triste et moche comme fin. Le blond plisse les yeux et secoue la tête, non on ne voit pas sa maison depuis la tour, elle est assez excentrée par rapport à la ville et cachée dans la nature.  

— Hum, on n’a quand même encore une belle marge avant de pouvoir atteindre le ciel, je crois qu’on est encore plus proche du sol que de l’inverse, répond le blond en observant l’un puis l’autre. Oui j’ai déjà volé, je sais me transformer en oiseau.

Rien de bizarre là-dedans, beaucoup de sorciers ont cette capacité de pouvoir se métamorphoser en animal, ce n’est pas eux qui choisissent leur animal totem, ils se transforment un jour et découvrent ce qu’ils sont tout simplement.  

Nérina n’avait pas répondu pour le souffle. Parce qu’elle n’avait pas trouvé les mots, et parce qu’il y avait bien trop de chose à dire, ou si peu. Pour elle, le souffle était quelque chose de naturel. C’était un fait. On donne le souffle pour tuer. Le souffle fonctionne tant que la sirène le décide. Le souffle était une puissance à part. Alors elle réfléchissait avant d’avoir une nouvelle raison d’oublier jusqu’à la discussion. Elle sourit. D’abord, parlons du ciel, ensuite ils pourront parler du souffle. Elle tend la main vers l’immensité du ciel.

- Mais le ciel n’est-il pas infini ? Donc, on ne pourra jamais « littéralement » être plus proche du ciel que du sol, non ? Ainsi, ici, on est au plus proche du ciel que ce qu’on peut l’être normalement ?

Et puis … si on monte sur une montagne, on avait toujours les pieds sur le sol, mais le ciel se rapproche, non ? Elle se demande alors si elle ne peut pas considérer être au milieu du ciel maintenant, avec Bishop. Pour le plaisir de se voir voler au loin, de se jeter aussi –ce qu’elle ne fera pas, mais elle ne dirait pas ne pas le penser-. Elle se retourne avec un sourire.

- Tu peux te transformer en oiseau ? Tu es donc l’opposé de moi. Je ne peux pas voler, tu ne peux pas nager. J’aimerais voler, tu aimerais nager. C’est rigolo je trouve.

Elle se rapproche sans le toucher, le visage toujours virait vers les nuages et le ciel si immense.

- J’apprendrais à voler, pas en me transformant, mais j’ai déjà vue des gens avec des grandes ailes mécaniques. Et toi, tu apprendras à nager. Cela serait comme si nos mondes se côtoient et s’unissent ailleurs que sur le sol. Je trouve l’idée jolie.

Elle voyait cela un peu comme deux opposés. D’ailleurs, si elle était la mer, et lui le ciel. Elle était aussi l’eau. Etait-il le feu ? Elle se le demande. Elle se demande tout ce qui pourrait les séparer, elle et lui. Et tout ce qui pourrait les unir. Y avait-il une chose dans lequel ils pouvaient être semblables ? Elle le regarde. Il était une bonne personne. Il avait un cœur. C’était déjà beaucoup comme point commun. Elle le regarde à nouveau et observe ses lèvres un instant.

- Le souffle est une méthode, normalement, pour tuer ses victimes. Les sirènes les embrassent et l’homme, ou la femme, peut respirer sous l’eau. La victime suit la sirène dans les fonds marins et ensuite on récupère le souffle et la personne se noie. Souvent, c’est pour faire un cadeau à une autre sirène. Mais si je ne retire le souffle que quand tu ressors, alors ça ne sera pas pour te tuer, hein !

Si le début était dit de manière penaude, expliquant le souffle simplement, elle ne voulait pas qu’il puisse penser qu’elle désire le tuer. Loin de là. Elle pose à nouveau ses yeux sur ses lèvres avant de sourire doucement, triste mais aussi … désabusé ?

- Je n’ai jamais donné mon souffle à personne, puisqu’elle n’avait tué personne, mais je veux bien te le donner à toi.

Et l’embrasser. Elle ne sait pas que c’est un geste encore plus intime. Elle avait vue une mère embrassait son fils sur la bouche, c’était donc pas si bizarre, si ? En tout cas, elle ne le voyait pas comme quelque chose de romantique ou sexuelle, elle. Elle avait juste envie de lui partager ce qu’elle possède. Parce qu’elle avait toujours envie de lui partager ce genre de chose.

Elle n’a pas répondu pour le souffle, préférant plutôt parler du ciel. Peut-être que cette histoire de souffle est un sujet sensible et qu’elle a du mal à l’évoquer ? Ce n’est pas lui qui va la forcer à en parler si pour l’heure la jeune femme n’en a pas envie, quand elle se sentira prête il sera la pour l’écouter. Pour l’heure donc, Bishop échange donc sur le ciel esquissant un sourire quand la sirène évoque l’immensité bleue au-dessus de leur tête.

— Non, le ciel n’est pas infini, il peut sembler l’être parce que la terre est ronde, mais si tu monte encore et encore tu vas finir dans l’espace et là, c’est un sujet que je ne maitrise pas trop. En revanche, l'espace lui est infini. Pour ce qui est de savoir si on est plus proche du sol ou du ciel, j’imagine que c’est une question de point de vue.

Plutôt diplomate le Bishop, il ne donne ni tort, ni raison à personne, après tout comme il l’a si bien dit tout est une question de perspective. Si Nerina considère qu’ils sont plus proches du ciel en montant dans cette tour, alors soit, il n’a aucun désir de lui prouver par A plus B que ce n’est pas le cas.

— Oui, pas mal de sorciers ont cette capacité de se métamorphoser en animal que dame destin aura choisi pour lui ou pour elle, moi c’est un oiseau, un corbeau plus exactement. En effet, nous nous opposons même si techniquement, ce n’est pas qu’on ne peux pas, c’est qu’on ne sait pas et la ça fait toute la différence. Il y a tout un tas de possibilités pour toi pour voler.

Des grandes ailes mécaniques ? Le blond mets quelques instants à savoir à quoi la jeune femme fait référence, il croit voir mais sans être sur à cent pour cent.

— Tu dois sûrement parler des deltaplanes, c’est en effet un autre moyen de voler tout en ayant un peu les mêmes sensations qu’un oiseau volant dans le ciel. Comme tu vas m’apprendre à nager, je vais me renseigner pour voir si tu ne pourras pas faire un baptême en deltaplane et je volerais près de toi en corbeau ? L’idée me semble sympa.

Finalement, alors qu’il allait lui proposer qu’ils aillent manger une glace avant de rejoindre l'aquarium, Nerina commence à lui parler du fameux souffle et autant dire que ce n’est pas très engageant. Il se doute bien qu’elle ne risque pas de le lui retirer avant qu’il ne ressort de l’eau, il a confiance en elle, même s’ils ne se connaissent pas depuis si longtemps quand il y regarde bien. Mais quand même, c’est un peu flippant comme truc.

— Hum d’accord, je vais d’abord apprendre à nager avant qu’on passe à cette histoire de souffle, qu’il répond en riant. Ça a un côté un peu flippant ce truc, t’imagine, le jour où tu me le donnes on s’est pris la tête et tu n’as plus qu’une envie de me zigouiller. Ce serait une fin terrible pour le grand sorcier que je suis.

L’espace ? Les étoiles étaient dans le ciel pourtant. Alors le ciel était la première partie du monde, avant les nuages, puis il y avait une limite sur Terre qui délimite le ciel et l’espace ? Les étoiles n’étaient pas dans le ciel. Elle avait bien envie de comprendre tout ça. Elle penche la tête et regarde Bishop. Puis, elle sourit. Elle avait envie de lui prendre la main, mais elle ne le fit pas.

- L’espace est infini, et on est là, l’un à côté de l’autre. Je trouve l’idée … bonne. Je ne sais pas, elle me réchauffe le cœur.

Elle avait l’impression que c’était sa place. Face à l’immensité du monde, de la Terre, de la mer, du ciel, elle se sentait à l’aise, ici. Elle était à côté d’un homme en qui elle avait confiance. Qui savait ce qu’elle était et qui l’acceptait. Qui ne la trouvait pas vilaine, ou mauvaise, ou mal faite. Elle avait un cœur et il aimait ce cœur qu’elle avait détesté parfois. Alors, elle était heureuse d’être là, sur cette tour avec lui. Entre la mer, qui était son royaume, et le ciel, qui était le sien.

- Tu aurais préféré être un lapin ? demanda-t-elle doucement curieuse, et il y a un tas de possibilité pour toi de nager. J’ai hâte de faire les deux avec toi. Et surtout si tu voles avec moi, ça sera encore mieux !

Elle n’arrêtait pas d’avoir hâte. Elle se souvient, elle est impatiente. Elle n’a aucune patience. Elle ne sait pas être patiente. Elle avait envie de tout faire. Elle éclate de rire, un rire rapide et bon alors qu’elle le regarde.

- Je n’aurais jamais envie de te zigouiller, Bishop, tu es trop important pour moi. Si je t’offre mon souffle, je ne te le retirerais pas pour te faire du mal, je peux te le jurer sur chacune de mes écailles.

Et ce n’était pas une promesse en l’air. Elle ne faisait pas de promesse sur ses écailles pour rien. Elle promettait avec tout ce qu’elle avait. Elle ne ferait jamais de mal à cet homme. Pas seulement parce qu’elle avait un cœur, mais parce qu’elle l’aimait bien. Elle ne lui ferait pas de mal. Elle s’approche de lui et le laisse descendre en premier. Elle pensait à faire semblant de tomber, pour pouvoir l’enlacer, et fit une grimace. Elle était aussi le genre à ne pas mentir. Elle était parfaitement consciente qu’elle ne pouvait pas mentir. Mentir la mettait mal à l’aise, alors elle préféra garder sa pensée pour elle… Elle ne le ferait pas, et ne le dirait pas.

- On va où maintenant ? Voir les poissons ? Tu t’amuses au moins ?