Bien choisir… « -je crois que j’ai pas envie de choisir… » souffla Abby en regardant ses mains. « -c’est peut-être con, mais j’ai envie que ça me tombe dessus… J’ai pas envie de chercher l’homme qu’il me faut. J’ai envie d’une rencontre non calculé, d’un truc banal et naturel. » elle n’avait pas envie de faire l’effort de rencontrer quelqu’un, de devoir se taper des tonnes de diner en tête à tête, de raconter sa vie à chaque fois… ça viendrait comme ça. Ou pas. « -peut-être que je suis pas faite pour être en couple après tout… » c’était un peu défaitiste. Mais c’était aussi une éventualité.

« -attends… » avait-elle demandé en grimaçant : « -t’as vraiment pensé que je voulais pas rester et remettre ça ? » elle était surprise. Elle avait été claire dans ses propos pourtant, ça avait été plus que bon. Et elle avait adoré le petit moment de complicité juste après… Et pourtant, là tout de suite, malgré cette frustration, cette envie de ne rien arrêter, elle était incapable de lui sauter dessus. Heureusement, Seth prit les devant. Avec une certaine douceur qu’ils n’avaient jamais encore expérimenté entre eux. La terrasse n’était éclairée que par quelques petites leds, pourtant elle vu le désir dans ses yeux. Et c’est ce qui l’avait poussé à l’embrasser à nouveau, avec bien plus d’envie. Lorsque Seth la souleva du sol, elle l’embrassa sa plus belle, le besoin de lui revenait. Ce truc incontrôlable qui venait de nulle part. Plus de questions, rien à foutre du lieu, il n’y avait plus que lui qui comptait. Plus que ce qu’ils allaient faire. Rapidement nu l’un comme l’autre, elle le fixa du regard alors qu’il la détaillait du sien. Un léger doute. Pourquoi est ce qu’il la regardait ainsi ? Mais il l’embrassa à nouveau, chassant cette question stupide. Ses mains sur celles de Seth, elle soupira lorsqu’il glissa ses lèvres dans son cou. Elle souffla un : « -ok… » le laissant à nouveau prendre chaque décision pour leur ébats.

Un délicieux frisson la parcouru lorsqu’il entra en elle. La belle blonde s’agrippa au canapé, laissant échapper un petit cri à chaque coup de reins. C’était terriblement bon. Avant Seth, elle n’aurait pas imaginé qu’elle pouvait aimé cette manière de faire l’amour. Elle avait toujours aimé les préliminaires, prendre le temps de s’embrasser, de se caresser. Et pourtant elle se délectait de la violence des coups de reins de Seth. Elle cria son plaisir sans la moindre retenu cette fois. La souffle court, elle pencha sa tête en arrière, comme si cela pouvait caresser celle de Seth. Elle se redressa avec lenteur et se laissa tomber sur le canapé. Elle sourit en l’entendant rire. « -parce que j’ai mal aux genoux ?! » répondit la jeune femme, un coude sur le dos du canapé, sa tête posée sur son poing, tourner vers Seth, une jambe remonter pour légèrement cacher sa nudité. Elle resta quelques secondes à lui sourire, avant de déclarer : « -on peut pas arrêter, j’ai toujours pas eu l’occasion de te montrer mes talents ! » un nouveau rire plein de bien-être. Abby aventura sa main livre sur le torse de Seth, le caressant du bout des doigts. « -on devrait allé se coucher… » avait elle soufflé ensuite en laissant retomber sa main. Lorsqu’elle rejoignit sa chambre après un dernier signe de la main, elle avait l’impression qu’ils venaient de rompre…

Deux semaines… elle parvint à tenir deux semaines sans trop penser au manque de lui. Il avait beaucoup de travail, elle aussi, alors ils s’étaient surtout croisé. La seconde semaines, Chris était en vacances. H 24 à l’appartement. Ça avait aidé Abby. Aujourd’hui… ils étaient de nouveau seul à l’appartement et qu’elle était en train de se prendre la tête avec un client qui ne comprenait pas que parfois, ça prenait du temps le dépannage informatique. « -je comprends parfaitement que vous ayez besoin que cela fonctionne. » avait répondit la jeune femme en gardant un maximum son calme. Seulement le ton monta rapidement : « -je fais au mieux. Cela prend du temps. » pour poursuivre sur un : « -pardon ? Vous pensez vraiment que c’est mon sexe qui détermine mes capacités en informatiques ? » elle avait vraiment fait de son mieux pour ne pas le traiter de tous les noms. La conversation était enregistrée. Finalement il l’avait traité de pétasse et lui avait raccroché au nez. Abby balança son casque sur son bureau : « -connard! » avait elle enfin crié pour décharger sa colère. Puis elle avait claqué la porte de sa chambre pour descendre se faire un café. Au passage elle prit un paquet de gâteau. Elle se hissa sur le comptoir de la cuisine et mangea à même le paquet.

Seth avait connu ce genre d’amour qui tombe dessus sans crier gare, qui n’était pas réfléchit, seulement guider par la voix du cœur. Il comprenait qu’Abigail nourrisse les mêmes aspirations. C’était différent, c’était excitant et doux à la fois. C’était difficilement définissable également. Il esquissa alors un doux sourire tout en l’observant « Que ça soit ton cœur qui choisisse, et pas l’application de rencontre » souffla-t-il juste avant de froncer les sourcils devant le ton défaitiste de cette dernière « C’est également possible ». Le trentenaire n’allait pas la rassurer sur ce point, il ne la connaissait pas lorsqu’elle s’impliquait dans une relation. Peut-être que la solitude lui convenait mieux, mais pas en matière de sexe. En solitaire, elle n’était pas particulièrement adepte, alors qu’avec lui, elle se délectait de chaque coups de reins. Pour autant, il avait supposé qu’elle avait préféré ce rendre au dîner de sa sœur ce soir que de rester en sa compagnie « Oui ». Après tout, elle craignait peut-être de s’attacher à ce genre de relation purement sexuelle, sans prise de tête, et qu’à trop donner, elle risquait de perdre de vue qu’elle cherchait le grand amour. Il n’en savait rien. Il n’était pas particulièrement doué pour cerner le psychisme des femmes. Il était plus doué avec le corps de ces dernières, et plus précisément celui d’Abigail. Leurs baisers, puis cette manière de se soumettre à ses demandes, aussi incongru puissent-ils être. À genoux à même le sol de la terrasse, c’était une demande particulière, mais il souhaitait diriger leurs ébats une fois, l’entendre crier sous ses coups de reins, se délecter de ses vas-et-viens en elle. Pas de gestes tendres ou encore de préliminaires. C’était presque sauvage et abrupte, même violent et Abigail aimait cela. Quant à lui, il en savourait chaque seconde.

Presque fébrile après l’orgasme, Seth parvint à se hisser jusqu’au canapé, riant de bien-être et baissa son regard sur cette dernière « Parce que tu es excitante et que je me délecte de nos ébats » avant de froncer les sourcils « Tu as mal ? » et posa sa main sur ses genoux, les caressant. Lui aussi sentait ses genoux tiraillés, mais c’était une torture qu’il avait été prêt à endurer pour prendre Abigail de la sorte. Comment pouvaient-ils arrêter alors que c’était si bon ? Si exaltant ? Il se mit à sourire à son rire « Tu as raison, et j’ai envie de découvrir ça » tout en se penchant pour l’embrasser, puis laissa son regard de nouveau glisser sur son amante entièrement nue, puis croisa à nouveau ses prunelles claires. Il la trouvait belle et sexy. Comment résister à l’appel de ses instincts primaires face à un tel spectacle ?! Il posa son regard sur son torse qu’elle caressait, appréciant cette douce caresse, et reporta son attention sur Abigail « Oui… ». Ils rejoignirent l’appartement et se quittèrent dans le couloir, un dernier signe de main avant de pénétrer dans son antre.

L’agent de la CIA parvint à résister à ses pulsions durant les deux semaines qui suivirent. Il avait passé son temps entre l’Université et avait reprit sa filature d’un des deux nouveaux russes arrivés sur le territoire américain. Ils semblaient tous vivre une vie pour le moins banale. Ils avaient loué un appartement près de Manhattan, dégustaient un café dans le Starbucks à proximité, puis ils se séparaient chacun de leur côté pour se perdre dans les rues de New York. Lorsqu’il faisait le point avec Tom qui assurait la filature du second nouvel arrivant, ils arrivaient à la conclusion que cette banalité était suspecte. Seth poursuivait alors les recherches sur l’ordinateur, s’infiltrant dans les méandres d’internet pour en savoir davantage. Ainsi, l’esprit occupé par le travail, il parvenait à ne pas succomber aux charmes d’Abigail. La présence de Chris toute la semaine durant était également un argument de poids. Puis il y eut cette insulte criée dans l’appartement qui le fit sursauter, le poussant à s’extirper de son antre pour descendre à l’étage inférieur « Un souci ? » demanda-t-il en saisissant l’opportunité pour prendre un café. Il jeta un coup d’œil pour le paquet de chips, puis pour elle. Elle avait de l’appétit.

« -je suis excitante ? » avait reprit Abby agréablement surprise d’entendre ça. Elle le prenait comme un compliment, ne cessant de sourire. « -non mais ça va je vais survivre. Le matelas de ton lit est seulement bien plus confortable. » en vérité, cela n’avait gêné en rien la jolie blonde durant l’acte en lui-même. Elle avait prit du plaisir, elle avait aimé le crier au point que tout le voisinage avait dû l’entendre. Elle s’en foutait royalement. Elle avait passé une très belle fin de soirée. Une très bonne dernière fois avec lui également. Ils ne s’étaient pas totalement mit d’accord finalement. Arrêter ou pas… En tout cas, Abby avait fait des efforts pour éviter de penser à ça. Enfin à lui et elle comme ça.

La jolie blonde était descendue à la cuisine d’un pas pressé, claquant la porte de sa chambre, insultant son client à voix haute. Elle détestait être traiter comme de la merde alors qu’elle n’y était pour rien s’il n’avait pas prit la version la plus cher et donc la plus performante ! Elle avait besoin d’une pause, d’un café ou de n’importe quoi d’autre pour se calmer les nerfs. Alors elle avait opté pour la boisson chaude et le paquet de chips. Assise sur le comptoir, elle attendit que le liquide coule dans sa tasse, tout en mangeant. Elle s’était fait la réflexion la veille, elle avait la sensation de ne faire que ça : manger ! Est-ce que c’était parce qu’elle était frustrée ? Abby tourna la tête en entendant Seth descendre l’escalier. « -non un connard. » avait elle répliqué en baissant le regard toujours autant énervée. Lorsqu’elle releva le visage, elle vit le regard de Seth. Elle lui tendit le paquet : « -quoi t’en veux ? » avant de fermer le paquet et de sauter de son perchoir pour se lever les mains. Elle allait finir par prendre cinq kilos à se rythme. « -je suis désolée si je t’ai dérangé. » ajouta Abby en retirant sa tasse de la machine, pour venir placer celle de Seth.

Elle lui fit face, les deux mains le long du comptoir, le dos contre. Elle remonta une main à sa bouche, mordant l’ongle de son pouce. « -je déteste quand on me traite plus bas que terre simplement parce que je suis une femme. Non mais sérieux, comme si l’informatique était un domaine d’homme ! » elle reprit à mordiller son ongle. C’était soit ça, soit les chips. « -je crois qu’il faut que je me remette au sport. J’ai besoin d’évacuer quand je suis en colère. » elle marmonna ensuite : « -il va attendre encore un moment son dépannage, ça lui apprendra. » rien à foutre ! Elle leva les yeux sur Seth : « -excuses moi. » elle se tourna pour appuyer sur la machine à café. Puis elle saisit la tasse et lui tendit. Ses doigts touchèrent ceux de Seth alors que son regard s’accrochait au sien. La tasse fut rapidement et vulgairement posée alors qu’elle se collait à son colocataire pour l’embrasser : « -j’en peux plus… j’ai trop envie de toi… » souffla Abby en lui retirant son t-shirt.

Abigail semblait perplexe face à l’adjectif choisi par le trentenaire. Excitante. Il aurait pu choisir d’autres adjectifs pour la désigner, mais certains étaient trop vulgaires pour qu’il les utilise, et les autres ne correspondaient pas entièrement à l’idée qu’il souhaitait véhiculer par ce terme. Il avait donc jeté son dévolu sur celui-ci. Excitante. « Oui. Tu me donnes envie de toi, de ton corps, de me sentir en toi, et durant l’acte, tu es exquise ». Il suffisait d’un regard, d’une dispute ou d’un baiser pour qu’ils s’embrasent tout deux de désir l’un pour l’autre et qu’ils répondent à cet appel du corps. « Oui, je trouve aussi », mais il ne s’était pas vu trainer son matelas au travers de l’appartement pour le poser au beau milieu de la terrasse. Ça aurait sûrement alerté Chris, et ce n’était pas ce qu’il désirait. Ni elle. Finalement, cette nuit-là fut la dernière pour eux deux durant les deux semaines qui suivirent. Le travail occupa grandement l’esprit de l’agent de la CIA qui avait la sensation qu’il ne parviendrait jamais à démanteler le plan de ces trois russes. Puis il y avait eu également la présence perpétuelle de Chris dans l’appartement la semaine suivante. Cela n’avait fait que conforter le trentenaire à rester dans son antre pour travailler. Comme il le faisait à ce jour, jusqu’à entendre la porte claquer à la suite d’une insulte prononcée avec violence par Abigail. Cela avait fait sortir Seth de sa propre chambre, rejoignant cette dernière à l’étage inférieur « Un connard, c’est un souci » répliqua-t-il avant de poser son regard sur le paquet de chips « Non», et posa son dos contre l’établi face à cette dernière « J’avais envie d’un café de toute manière ». Quelques mois auparavant, Seth aurait sûrement fulminé à son encontre. Aujourd’hui, il relativisait. De toute manière ses recherches de mener à rien de concret.

L’altercation verbale avec le connard, tel que désigné par Abigail, l’avait mise dans tous ses états. Il le constatait en l’observant se mordre l’ongle. Un geste nerveux. Il releva ses pour croiser les siens « Pourquoi tu ne l’as pas envoyé se faire foutre ?! ». Après tout, ça aurait été légitime. Il l’aurait fait si cela avait été son cas. Sûrement pour cela que ses relations avec ses collègues n’étaient pas placé sous le signe de l’amabilité et la bienveillance. Quand Abigail évoqua le sport, il se mordit les lèvres pour ne pas lui proposer une activité qui se pratiquait régulièrement allongée et qui lié orgasme avec exercice. « Tu ne l’aimes vraiment pas » constata le trentenaire en haussant légèrement les sourcils « Pourquoi ? Ce n’est pas moi qui t’emmerde ». Elle ne lui avait rien dit de déplacé. En fait, elle lui préparait même le café. Seth se détacha de l’établi pour se saisir de sa tasse, et fronça les sourcils en sentant le regard d’Abigail sur sa personne. Un bref coup d’œil pour sa tasse qui venait d’être hâtivement posée sur le comptoir, et reporta son attention sur sa colocataire qui s’était blottie tout contre lui, lui rendant son baiser « Suffisait de demander » et la laissa lui retirer le t-shirt qui chuta sur le sol de la cuisine. Il en fit de même avec les vêtements de cette dernière, et la hissa sur le comptoir, baissant son short sur les chevilles, puis la fit sienne. Ce fut brutale et langoureux, exprimant son plaisir à chaque coups de reins qui lui donna. Il la fit descendre les pieds au sol, pour qu’elle se penche sur l’établi de la cuisine, et entra de nouveau à elle, se saisissant de ses hanches, reprenant les vas-et-viens avec intensité jusqu’à ce que l’orgasme ne l’assène de plein fouet. Le cœur battant à tout rompt dans la poitrine, il se détacha de cette dernière, remonta son short en jean, et récupéra sa tasse de café ainsi que son t-shirt, et grimpa les marches, marquant une pause « C’est du sport aussi, alors si tu as besoin, tu sais où me trouver » et retourna dans sa chambre.

Jusqu’à présent, elle avait réprimé son envie de lui. Même si parfois le souvenir de leur ébats la troublait. C’était presque comme si elle était capable de l’entendre souffler son prénom juste après avoir jouie. Mais elle était frustrée, c’était une vérité ! Alors forcement le manque de respect de son client n’aida en rien son humeur. Elle était sortie en colère de sa chambre, et s’était précipitée sur la bouffe. Seth l’avait rejoint assez rapidement. Est-ce qu’il s’était inquiété ? Quoi qu’il en soit, elle s’excusa du dérangement. Elle l’observa quelques secondes. Besoin d’une pause ? Lui ? La jeune femme délaissa la bouffe, et lui expliqua rapidement ce qui l’énervait. « -parce que les échanges que j’ai avec chaque client son enregistré. Que là je peux prouver que c’est lui le con et pas moi l’hystérique. » ça lui était déjà arrivé. Ça arriverait encore. « -non ! Il a pas à me dire que je sais pas faire mon boulot. Je suis pas magicienne. Il a planté le système, forcement ça prends du temps pour tout relancer et trouver ce qui a merder. Les gens crois tous qu’il suffit d’éteindre et rallumer un pc pour relancer la machine ! » mais c’était loin d’être le cas parfois.

« -non, excuses moi pour ma mauvaise humeur. » elle ne s’en prenait pas à lui. C’était déjà pas mal ! Un mois plus tôt c’était ainsi qu’ils en étaient venu à s’embrasser. Rah pourquoi elle pensait à ça ?! Cette fois, il suffit d’un effleurent de ses doigts, d’un regard et Abby laissa tomber ses défenses. Merde ! Elle en avait trop envie. Et ça ne pouvait que lui faire du bien. Elle retrouva la fougue des baisers, il en avait autant envie qu’elle. Rapidement il ne lui resta que son soutien-gorge. Assise sur le rebord de comptoir, elle glissa ses jambes autour des hanches de Seth, positionna ses mains derrière ses fesses, le visage légèrement en arrière alors que son colocataire glissait sa tête entre ses seins. « -merveilleux… » souffla la jeune femme la voix pleine de désir, alors qu’il s’enfonçait en elle. Abby reposa les pieds sur le sol, et un cri passa ses lèvres. « -va s’y… » souffla la jolie blonde alors qu’il s’accrochait à ses hanches. Elle se mordit les lèvres parce que c’était délicieux. Avant de laisser s’exprimer son plaisir qui montait peu à peu. L’orgasme la saisit avec violence. Il lui fallu quelques secondes pour revenir sur terre. Elle souffla un : « ouh… » comme pour exprimer le bien que cela lui avait fait. Puis elle récupéra sa robe. Un sourire pour Seth qui gravissait les marches. « -je prends note ! » lui cria la jeune femme qui avait largement retrouver le sourire. Cinq minutes plus tard, la porte d’entrer s’ouvrait sur Chris qui rentrait du travail. Elle le salua en souriant, remontant dans sa chambre de bien meilleure humeur.

Le dos appuyé contre le comptoir de la cuisine, les mains posées sur le rebord, il l’écouta déballer toute sa colère dans le vide, à l’encontre de ses clients. Cette fois-ci, il n’était pas le destinataire de ses reproches. Leur relation évoluait. Abigail tentait seulement d’exprimer tous ses ressentiments à voix haute sans passer pour une hystérique aux yeux de ses supérieurs « Si les cons savaient voler, on ne verrait plus la lumière du jour » répliqua-t-il avec détachement avant d’ajouter un « Si tu veux » alors qu’elle tenait à s’excuser de sa mauvaise humeur. Il n’allait pas la contredire ou prendre les armes contre elle pour si peu. Si elle souhaitait s’excuser de son comportement, alors qu’il en soit ainsi. Puis, sans réellement prendre conscience du cheminement, les lèvres de Seth étaient posées contre celles de la jeune femme, lui rendant chacun de ses baisers avec une envie certaine. Tout cela avait une saveur de précipitation, d’envie soudaine à laquelle il fallait rapidement répondre. Le trentenaire ne s’était pas fait prier pour soulever la jeune femme du sol et la faire sienne. Un sourire se glissa sur ses lèvres en entendant le compliment. Il se délecta de son cri au moment de la prendre de nouveau, dos à lui, et davantage au moment de l’orgasme. Un nouveau sourire étira ses lèvres alors qu’il constata que ça l’avait complètement satisfaite « Je te retourne le compliment » et se revêtit en toute hâte, n’hésitant pas à glisser une invitation à réitérer leurs ébats dès lors qu’elle en éprouverait l’envie. C’était enivrant et délicieux.

Pour autant, les jours qui suivirent, Seth ne reçut aucune visite de la jeune femme et ne vint pas frapper à sa porte pour autant. Il lui laissait toujours l’initiative de leurs ébats. C’était elle qui demandait, si on omettait la première fois où c’était lui qui l’avait embrassé avec pour unique envie de la faire sienne. Ce qu’il était parvenu à faire à l’issue. Peut-être craignait-il d’essuyer un refus s’il venait à venir à sa rencontrer pour s’envoyer en l’air. Enfin, aujourd’hui, la question ne se posait pas réellement. Chris et Kim étaient à l’appartement, mais également, la jeune femme était convié au déjeuner avec ses proches pour tenter de rétablir un minimum de dialogue avec tout ce beau monde. Seth avait profité d’un moment seul à l’étage supérieur pour venir se glisser dans la chambre d’Abigail alors qu’elle s’habillait. Seulement vêtue de ses sous-vêtements, l’agent apprécia la vue qu’elle lui offrait, mais il n’était pas présent pour cela « Comment tu te sens ? ».

Ses doigts, son regard… il n’avait pas fallu grand-chose à Abby pour l’embrasser à pleine bouche. Deux semaines, c’était trop long. Elle y avait prit gout. Vraiment. Heureusement, Seth répondit rapidement à ses attentes. Il lui rendit ses baisers avec la même envie et comme à chaque fois, ils ne furent pas long à se retrouver à moitié nu. Toujours cette même fougue, cette même puissance dans les va et vient. Toujours ce plaisir fou de le sentir en elle et de jouir grâce à lui. Elle aimait la décontraction dont fit preuve Seth à la fin de leur folie dans la cuisine. Comme elle l’avait dit, elle prenait note qu’il était disponible si besoin. Sauf qu’elle ne revint pas à la charge. Elle ne pouvait pas se servir de lui ainsi, même s’il y trouvait également son compte.

La fin de semaine arriva et Abby avait refusé de sortir samedi soir avec Kim parce que le lendemain, elle avait le fameux diner familiale qu’elle avait accepté. Chez sa sœur… Elle n’avait pas la moindre envie de s’y rendre, mais elle n’avait pas le choix. Sauf peut-être mentir et dire qu’elle était malade. En sous vêtement face à sa penderie, elle avait déjà changer trois fois de tenue. Elle vit apparaitre Seth par l’intermédiaire du miroir. Elle ne chercha pas à se cacher, il l’avait déjà vu nue après tout. Elle portait des dessous noirs en dentelle et cherchait encore la robe qui irait par-dessus. « -à moitié nue. » avait elle répondu en lui souriant dans le miroir. Elle savait parfaitement qu’il ne parlait pas de ça. Elle prit deux robes, en positionna une devant elle, puis en fit de même avec l’autre. « -tiens tant que tu es là. Celle-ci ou celle-ci ? » elle n’était pas certaine qu’il ait un avis sur la question. Elle choisi la première et l’enfila avant de se tourner vers Seth. « -je meurs d’envie d’aller à ce diner. » elle montra son visage : « -ça se voit non ? » elle se regarda à nouveau dans le miroir, et finalement changer de robe. « -bon aller j’arrête là. Ça ira très bien. » de toute manière, c’était avec sa famille qu’elle allait diner. Alors il y aurait forcement un truc à redire.

« -toi ça va ? » demanda Abby en regardant son téléphone pour voir s’il était chargé. Ils n’en avaient pas reparlé alors elle lança le sujet : « -tu sais… pour l’autre jour dans la cuisine… » et elle allait dire quoi ? Merci ? « -je devrais plutôt me mettre à courir. » elle n’était pas du tout convaincu dans ses propos. Elle se posta à nouveau devant le miroir et commença à se maquiller. Léger. Juste un peu de mascara. « -même si je ne suis pas fan de la course à pieds… » avait elle ajouté avec un sourire. Elle soupira ensuite et lui fit face : « -j’ai pas envie que tu crois que je me sers de toi. » hé ba voilà c’était dit !
 

Seth délaissa volontairement son travail pour rejoindre la jeune femme dans sa chambre, profitant de l’accalmie du premier étage pour s’y rendre en toute discrétion. Au vu de la tournure qu’avait pris le précédent rendez-vous familial, l’agent voulait s’assurer qu’elle était prête à affronter l’ensemble de ses proches ce midi. En arrivant dans la chambre d’Abigail, il prit soin de fermer la porte derrière lui, prenant appui tout contre alors qu’il observait la jeune femme à peine vêtue. Quelques semaines auparavant, Abigail l’aurait sûrement éjecté de sa chambre ou se serait immédiatement couverte d’un morceau de tissu. Aujourd’hui, leur relation avait évolué. Il l’avait vu nu à plusieurs reprises. Ce n’était pas pour autant qu’il se lassait de la vue qu’elle lui offrait, bien au contraire. Il la savourait toujours autant alors qu’il esquissa un sourire en entendant la réponse de cette dernière « Je ne m’en plains pas » rétorqua-t-il tout en se détachant de la porte pour se rapprocher de cette dernière, observant les deux robes juste avant de croiser le regard d’Abigail « Je les trouve jolie toutes les deux ». Il finit par prendre place sur le coin du lit, faisant face à la jolie blonde qui se trouvait devant lui. Il ne la quitta pas du regard alors qu’elle enfila la première robe « Je vois ça ». Abigail n’était pas particulièrement ravi de ce repas de famille. C’était compréhensible. Un petit sourire glissa sur ses lèvres alors que la jeune femme se changea de nouveau, pas convaincue de sa tenue. Comme si la robe qu’elle mettrait aurait une incidence quelconque sur l’issue du déjeuner. « Tu es très jolie » souffla-t-il alors qu’Abigail venait de jeter son dévolu sur une autre robe.

Le dos bien droit, assis sur le rebord du lit, les mains jointes devant lui, il répondit par un simple « Oui » à sa question. Pourquoi n’irait-il pas bien ?! Ce n’était pas lui qui devait affronter la mère, la sœur et leurs remarques désobligeantes sur sa vie. Quand Abigail évoqua la cuisine, ou plutôt leur partie de jambes en l’air, Seth plissa légèrement les yeux en penchant la tête, attendant patiemment la suite. La course à pied au lieu du sexe. Il n’en était pas plus convaincu qu’elle. Le trentenaire finit par se lever en faisant un « Oh ! » tout en hochant la tête, et s’avança de la jolie blonde « Tu ne penses pas que ça ne serait pas plus simple de me demander : Au fait, Seth, est-ce que tu as l’impression que je me sers de toi ? » parce que j’aurais pu te répondre que « Non, Abigail. Je n’ai pas cette impression » ». Il l’observa en silence, détaillant chaque détail de son regard, et ajouta « Mais si tu ne veux pas continuer parce que tu as des craintes, alors on peut arrêter ». Il n’allait pas la forcer à coucher avec lui si elle ne le désirait plus, ou à jouer avec elle alors qu’elle tentait de tirer un trait sur cette relation qui s’était naturellement créée entre eux deux. « Je cours le mardi et le samedi soir, si tu veux m’accompagner ». Puis il se pencha pour l’embrasser avec douceur « Mais je n’ai jamais pensé cela », un nouveau baiser et se recula « Encore une fois, tu es très jolie », et tourna des talons, posant sa main sur la poignée « À tout à l’heure » et quitta sa chambre après s’être assuré que Chris et Kim n’étaient pas de passage dans le couloir, rejoignant sa propre chambre.

Abby sourit à la remarque de Seth. C’était plaisant de se sentir belle et désirable dans son regard. Pourquoi jouer les prudes ? Il l’avait entendu crier de plaisir, voir le supplier de poursuivre pour parvenir à jouir. Alors se cacher, c’était exclu. « -je savais que tu me serais d’une grande aide. Merci. » railla la petite blonde en penchant la tête sur le côté. En fait il l’aidait. Pas pour le choix de la robe. Il était venu voir comment il se sentait. C’était adorable, même si elle se garda bien de le dire à voix haute. Discuter un peu avec lui, permettait à Abby de décompresser quelque peu. Un regard lorsqu’il la complimenta. Un sourire doux. De toute façon, ce n’était pas sa tenue qui allait faire en sorte que ce diner se déroule bien.

Seth et ses grandes réponses… il allait bien. Tant mieux. Abby trouva cela judicieux de reparler de ce qui s’était passé dans la cuisine. Parce qu’elle aurait pu le rejoindre le soir même, ou encore à bien d’autres moments. Sauf qu’elle ne voulait pas qu’il se fasse de fausses idées. Elle finit par le dire à voix haute. Elle le regarda se lever, et ne le quitta pas des yeux à mesure qu’il comblait la distance entre eux. Doucement, elle se mit à sourire. « -d’accord… » souffla la jeune femme, rassuré. « -ma seule crainte c’est de devenir accro… » ajouta Abby avec un sourire en coin et un regard plein de tendresse face à la compréhension de Seth. « -ok… » elle nota dans un coin de sa tête pour les jours de courses à pieds. Proche l’un de l’autre, elle lui rendit son baiser avec un léger temps de surprise. Elle fronça même légèrement les sourcils, souriante, déstabilisée et amusée à la fois. Elle le laissa partir après ce second baiser, se mordillant la lèvre inférieure. Un léger signe de main et la porte se referma. Elle se regarda alors dans le miroir. Ça allait être ça leur relation ? Abby médita quelques secondes sur la question. Ça ne la gênait pas plus que ça en réalité. C’était étrange et peu conventionnelle, et après ?

Abby termina de se préparer et descendit à l’étage une grosse demi-heure plus tard. Kim prenait son sac et Chris avait le nez plongé dans son téléphone. Un regard avec l’hôtesse de l’air. Chris leur avait dit avoir rencontré quelqu’un qui lui plaisait beaucoup. Depuis il était pendu à son téléphone. Abby était heureuse pour lui. Kim lui expliqua qu’ils partaient mangé en ville, histoire de bouger un peu. Elle lui souhaita une belle journée et Abby se retrouva seule dans le salon. Bon… elle n’avait plus qu’à mettre ses chaussures. Un soupire et elle se saisit d’une paire de talons, qu’elle enfila assise sur le canapé. Geste lent, regard ailleurs.

Depuis le moment où leur relation avait pris une tournure différente, l’idée qu’elle se servait de lui ne lui avait jamais traversé l’esprit. Mais il était le seul apparemment, s’il écoutait les dires d’Abigail. Il appréciait ce qu’ils se donnaient mutuellement et n’allait pas s’en plaindre. C’était exaltant, enivrant et comme il le lui en avait fait part, il était disponible lorsque l’envie se présentait. Il prit donc le soin de la rassurer tout en émettant le fait qu’il était tout à fait possible de tout arrêter si tel était son choix. Il ne lui en voudrait pas. C’était un acte qui se faisait à deux, et il n’allait pas la contraindre à quoi que ce soit. « Accro au sexe avec moi ou à moi ? » demanda-t-il tout en la fixant. Mais si jamais elle souhaitait changer d’activité physique, il courrait toujours régulièrement et n’était pas contre un peu de compagnie si elle le désirait. Il déposa ensuite ses lèvres sur les siennes à deux reprises, puis quitta la pièce comme si de rien n’était. Il ne savait pas vraiment pourquoi il l’avait embrassé ainsi. Une envie. Une sorte de soutien pour le déjeuner à venir. Peu importe, il l’avait fait et ça n’avait pas semblé déplaire à la jolie blonde. Après un détour par sa chambre où il passé quelques minutes à trouver un costume adéquate pour l’évènement, il se rendit dans la salle de bain où il prit le temps que pour une brève douche avant de s’apprêter.

Un dernier détour par son antre pour se saisir de son portable, et descendit les marches dans son costume trois pièces bleu marine parfaitement taillé et une chemise blanche ouverte au col, le tout accompagné d’une paire de chaussure en cuir marron. Cela contrastait avec son code vestimentaire à l’appartement en période de canicule. Son regard se posa sur Abigail qui semblait ailleurs, dans une autre dimension, puis constata à l’oreille qu’ils étaient seuls « Chris et Kim sont partis ? » demanda-t-il en arrivant en bas des marches. Il se rendit dans la cuisine pour servir deux cafés et apporta l’une des tasses à la jolie blonde sans prononcer le moindre mot. Seth jeta un coup d’œil à sa montre pour s’assurer de ne pas arriver en retard, et releva son regard sur Abigail « Tu as la tête des mauvais jours » constata le trentenaire tout en prenant une gorgée du breuvage brun. Il posa son dos contre l’établi, croisant ses chevilles, le temps de déguster sa dernière dose de caféine avant de partir.