Abby avait besoin qu’ils en parlent. Pas en faire une longue conversation, mais elle voulait mettre les choses au point. Elle ne l’utilisait pas comme moyen de décompression. Jusqu’à présent elle lui avait hurlé dessus pour calmer ses nerfs. Quelques jours plus tôt, elle lui avait expliqué ce qu’elle ressentait mais ils avaient finit par faire des folies dans la cuisine. En entendant la question de Seth, Abby ouvrit la bouche avant de refermer. « -bonne question… » souffla la jeune femme. Elle le regarda quelques secondes, avant de détourner les yeux. Elle n’en savait rien. Elle finit par répondre sans le regarder, raccrochant l’autre robe dans la penderie. « -un peu des deux je dirais. » leur relation était particulière. Elle avait commencer par une sorte de haine. Ils étaient capables de se prendre la tête pour un rien. De se hurler dessus puis de se jeter l’un sur l’autre. Abby aimait ces montagnes russes, même si elle n’était pas certaine que cela soit le plus sein dans un relation. Elle aimait aussi le côté attentif et prévenant de Seth. Et elle adorait sa manière de lui faire l’amour. Alors oui, elle serait sans doute capable de devenir accro à tout ça. Le prochain qui entrerait dans sa vie aurait intérêt à assurer point de vu sexe. Elle sourit pour elle-même.

La jeune femme prit le temps de finir de se préparer. En sortant dans le couloir, elle entendit la douche couler. Elle se fit violence pour descendre les escaliers plutôt que de gagner la salle de bain. Kim lui annonça qu’elle sortait manger en ville avec Chris et bien vite la blondinette se retrouva seule avec ses chaussures sur le canapé du salon. Elle releva la tête en clignant des paupières en entendant la voix de Seth. « -hum… oui. » répondit Abby avant de constaté qu’il portait chemise et costume. Ça lui allait vraiment bien. Mais pourquoi est-ce qu’il s’était changé ? Il sortait ? Et surtout pourquoi est ce que ça ne plaisait pas à Abby ?! Il avait totalement le droit de sortir. Elle réceptionna le café et commenta : « -un truc plus fort était peut-être une meilleure idée… » avant de lui adresser un léger sourire et d’ajouter un : « -merci. » elle souffla sur son café avant de lever le nez. « -tu sors ? » finit elle par demander. Elle avait tenté de dire cela d’un ton neutre. Et pourtant, elle avait comme l’impression d’être trahit. Il allait à un rendez-vous, galant vu sa tenue… Il lui avait pourtant dit qu’il ne planifiait pas ce genre de chose sur son agenda. Et elle… elle allait devoir supporter le diner de famille. « -ça te va bien. Comme ça. Ça change. » avait elle ajouté avec un léger sourire, avant de prendre une gorgée de café. Elle inspira un grand coup, se leva, termina sa tasse et vint la déposer dans l’évier.

Avoir peur qu’il pense qu’elle se servait de lui, c’était légitime, mais il avait la sensation que les craintes d’Abigail était un peu plus profonde que cela. Elle lui donna en raison. Ce fut alors sans détour qu’il lui demanda de préciser. Elle craignait de tomber accro au sexe avec lui ou à sa personne ? Parce que c’étaient deux choses différentes, mais probable autant l’une que l’autre. Seth avait envisagé la possibilité qu’elle passe sa question sous silence, comme elle l’avait fait sur la terrasse quelques jours auparavant. Cette manière de détourner le regard, de s’éloigner également de lui en se confiant sur ses craintes. Il ne faisait aucun doute que ses peurs étaient concrètes. Elle s’inquiétait de succomber à ces deux hypothèses. « Sache qu’on peut tout arrêter si tu le souhaites » répliqua-t-il avec une certaine douceur, pour ne pas la pousser dans ses retranchements et qu’elle finisse par ne plus se confier à lui sur quoi que ce soit. Cela ne l’empêcha pas pour autant de l’embrasser à deux reprises avant de quitter la chambre. Une espèce d’encouragement silencieux pour le déjeuner, et partit s’apprêter à son tour. Seth avait délaissé le short et t-shirt de ces dernières semaines pour un costume trois pièces particulièrement bien taillé. Il ne portait plus ce genre de vêtements depuis que les grandes vacances universitaires avaient sonné, et avait opté pour des tenues décontractées lorsqu’il assurait des cours particuliers durant l’été. Mais pour l’évènement d’aujourd’hui, Seth avait choisi de se présenter sous son meilleur jour.

Il descendit les marches tout en posant ses yeux sur la jeune femme qui semblait ailleurs. Elle n’était pas particulièrement enthousiaste à l’idée de déjeuner avec ses proches. Pas besoin d’être devin pour cela. En tendant l’oreille, il constata également que c’était le calme plat et Abigail lui confirma n’être plus que tous les deux dans l’appartement. Un hochement de tête et s’éloigna pour se rendre dans la cuisine, servant deux tasses à café et un sourire se glissa sur les lèvres du trentenaire « Il vaudrait mieux éviter de leur donner du grain à moudre en se rendant au déjeuner ivre » et porta sa propre tasse à ses lèvres. Il baissa son regard sur son costume et le releva ensuite sur Abigail « Oui, j’ai rendez-vous avec une femme » et reprit une gorgée de café avant de sourire « Merci » souffla-t-il touché par son compliment. Il termina sa tasse peu de temps après Abigail, un rapide coup d’œil à l’heure et se dirigea vers la porte d’entrée « On y va ? Je n’ai pas envie d’arriver en retard chez tes parents » et l’ouvrit, attendant patiemment qu’Abigail le rejoigne « À moins que tu ne veuilles pas que je vienne » demanda-t-il en se rendant compte que peut-être sa présence pourrait déranger la jeune femme.

Abby avait apprécié le fait que Seth se montre compréhensif. Vraiment. Elle n’avait pas envie de gâcher leur relation. Elle avait peut-être simplement peur de s’attacher à lui mais pas de la bonne façon. Il n’y avait pas de place entre eux pour des sentiments plus fort que de l’amitié. Seth avait été claire sur ce point. Abby devait donc apprendre à connaitre cette relation étrange qu’ils entretenaient. Mais elle aimait vraiment cette communication présente malgré tout.

Abby ressentit pourtant quelque chose de totalement étrange en le voyant arriver dans le salon, dans son costume. Elle le trouva très attirant. Et s’imagina rapidement qu’il était habillé ainsi pour un rendez vous galant. Est-ce qu’elle était froissée parce qu’il n’en avait pas parlé ? Comme s’il lui faisait des cachoteries… ou bien est ce que l’idée qu’il puisse voir une autre femme lui déplaisait ? Pourtant, ils n’étaient pas en couple. Ils avaient seulement couché ensemble à plusieurs reprise. Elle n’avait donc aucun droit d’être jalouse. Ou de lui en vouloir. La réponse qu’il lui donna lui fit ouvrir la bouche. Elle venait de prendre une claque. « -ah top ! » avait elle répondu même si le ton enjoué sonnait faux. « -je pensais que tu… enfin que tu passerais la journée à bosser. Mais tant mieux pour toi ! » enchaina Abby avec un sourire un peu plus étiré avant de le complimenter sur sa tenue. Un nouveau sourire. Merde ! Mais pourquoi ça la gênait tant que ça sérieux ?

En posant sa tasse dans l’évier, elle dit : « -bon, quand faut y aller… » elle récupéra sa veste, son sac à main et releva avec lenteur les yeux sur Seth qui venait d’ouvrir la porte. « -attends qu’est ce que tu viens de dire ? » demanda la jeune femme en plissant les yeux. « -je croyais que tu… » elle pencha la tête en ayant du mal à comprendre. « -tu veux venir avec moi ? » il aimait vivre dangereusement. Mais Abby se demandait surtout pourquoi il faisait ça. Enfin, elle trouvait ça adorable. Vraiment. La blondinette approcha, et l’observa quelques secondes avant de dire : « -t’es pas obligé tu sais. Je vais survivre et revenir. » il s’inquiétait à ce point pour elle ? Abby se pinça les lèvres, avant de sourire en détournant le regard : « -moi qui pensait leur annoncer que ça n’avait pas fonctionné entre nous. » c’était amusant. Elle l’observa à nouveau puis elle dit : « -c’est pas grave si on est en retard. » avant de refermer la porte. « -retires ta chemise… » souffla Abby en en faisant de même avec sa veste et ses talons. S’ils s’envoyaient en l’air avant le diner, elle arriverait bien plus détendue !

L’engouement dans la voix d’Abigail concernant son rendez-vous avec une femme sonnait faux à l’oreille du trentenaire qui ne la quittait plus des yeux. S’il n’avait pas précisé l’identité de cette femme, ce n’était en rien pour attiser une quelconque jalousie chez la jolie blonde, mais uniquement pour maintenir un certain suspens. En fait, il n’avait pas envisagé que cela puisse déranger Abigail qu’il rencontre d’autres femmes, mais elle venait de le lui prouver qu’il s’était fourvoyé en pensant le contraire. Pas de sourire satisfait pour autant sur ses lèvres. Il l’observait seulement tout en restant appuyé contre l’établi de la cuisine « J’essaie d’apprendre à me sociabiliser à l’extérieur » répliqua-t-il simplement. Seth ne souhaitait pas lever le voile sur la vérité pour le moment. Ils terminèrent tous les deux leur tasse de café pratiquement en simultané et le trentenaire s’approcha de la porte, sa main posée sur la poignet en l’observant rassembler ses derniers effets personnels avant de quitter l’appartement. « Je t’accompagne » répondit-il alors que la nouvelle perturba quelque peu Abigail. Elle ne s’était pas attendue à sa compagnie pour le repas familial. « C’est toi la femme avec qui je passe la journée » et lui sourit avec douceur alors qu’il ouvrait la porte d’entrée avec lenteur « Oui » fut sa réponse. Il voulait venir avec elle, sinon pourquoi se serait-il apprêté de la sorte pour un dimanche ?!

Toutefois, Abigail pouvait refuser sa compagnie si elle le désirait. Il ne l’obligeait à rien, une fois encore « Je ne m’inquiète pas pour toi ». La fois dernière, lorsqu’elle avait parlé de ce dîner avec sa mère, il avait accepté de l’accompagner. Il avait donné sa parole et il comptait la respecter jusqu’au bout. « Et leur donner une raison de plus de déprécier ta manière de mener ta vie ? » et ajouta « Et puis c’est moi qui t’ai embrassé devant ta mère, et qui t’ai placé dans cette situation. J’assume mes responsabilités » avec un sourire sur les lèvres. Seth fronça les sourcils en sentant la porte se refermer sous sa poigne, mais comprit bien vite où voulait en venir la jeune femme. Il fallait croire qu’il était parvenu à prononcer les mots qu’il fallait pour la rassurer. Le trentenaire ne se fit pas prier et ôta sa veste de costume, ainsi que son gilet, puis défit les boutons de sa chemise avec hâte tout en la dévorant du regard comme elle le lui avait demandé. D’un geste précipité, il retira en parallèle ses chaussures avec l’aide de ses pieds, jetant sa chemise au sol, et vint se blottir tout contre la jolie blonde, entourant son visage de ses mains pour venir l’embrasser avec envie, sa langue cherchant la sienne.

Il délaissa son visage pour s’atteler à son pantalon, le laissant glisser au sol, le dégageant comme un vulgaire torchon d’un geste du pied, puis se recula jusqu’au canapé, chutant tout contre après mal évalué la distance entre le meuble et la porte. Il dégagea son boxer d’un geste hâtif, puis posa son regard sur elle, soufflant d’une voix rauque de désir « Tu veux que je te prenne ou… » voulait-elle prendre les commandes de leurs ébats ?!

Seth était assez doué pour lire en elle comme dans un livre ouvert. Et clairement pour le coup, ça ne devait pas être trop compliqué de la faire. Abby avait bien du mal à mettre de l’enthousiasme face à ce que son colocataire venait de lui dire. Il voyait une autre femme… Abby fut d’autant plus perturbé face à ce qu’elle ressentait. Sa réaction était absurde. Seth avait totalement le droit d’avoir un rendez-vous. Pas grand-chose de ne les liais… « -oh… » s’amusa Abby avec un sourire toujours peu enjoué. Il pouvait se sociabilisé autrement qu’avec une femme non ? Elle se leva pour posa sa tasse de café, se traitant d’idiote mentalement. Non mais vraiment c’était quoi cette sorte de déception ? Veste, sac à main et incompréhension totale. « -tu m’accompagnes ? » elle avait vraiment du mal à assimiler la chose. Mais elle finit par sourire, toujours quelque peu perturbée. « -c’est moi ton… » rendez-vous. Pourquoi est ce qu’il faisait ça ?


« -pourquoi tu veux m’accompagner alors ? » oui, elle avait bien du mal à saisir l’idée. Il était à se point maso pour avoir envie de passer son dimanche dans une famille qu’il ne connaissait pas. Et qu’il savait déjà dysfonctionnelle. Abby leva les yeux et haussa les épaules. Un peu plus un peu moins. Elle avait tellement la sensation d’avoir touché le fond avec sa famille que limite tout lui passait haut dessus. « -t’es vraiment prêt à faire ça pour moi ? » à jouer le rôle du petit ami. Wahou… elle était soufflée. Est-ce que c’était son attitude de chevalier servant ou bien le costume qui lui donna des idées… Abby avait simplement décidé de profiter du fait qu’ils soient seuls à l’appartement. De se détendre avant d’endurer le repas familiale. De saisir cette occasion d’à nouveau coucher avec lui. Elle avait fermé la porte, elle prit même soin de tourner la clé et de la laisser dans la serrure. Au cas ou Chris et Kim avait décidé de revenir en ayant pris à emporter.

Elle lui demanda de retirer sa chemise, avant qu’elle ne quitte talon et veste. Sans le quitter des yeux, elle fit glisser la fermeture de sa robe et la laissa tomber au sol. Elle sourit amusée et à la fois excité de la situation, de le voir se dévêtir aussi rapidement. En sous vêtement qu’il avait déjà vu un peu plus tôt, elle vint se blottit contre lui, répondant à ses baiser avec une envie démesurée. Lorsqu’il fut assis sur le canapé, la jeune femme vit l’occasion de prendre les commandes. Jusqu’à présent, il avait toujours contrôler. Debout entre les jambes de Seth, elle fit glisser sa petite culotte au sol, avant de lui sourire et de venir prendre place sur lui, à califourchon. Elle l’embrassa à nouveau, seule réponse à sa question. Comme à chaque fois, il y avait comme une urgence dans leur geste. Elle glissa ses doigts dans les cheveux de Seth et guida son visage jusqu’à ses seins encore retenu en otage dans son soutien-gorge. Puis elle l’embrassa à nouveau avant de reculer légèrement le visage, le souffle déjà court, du désir plein les yeux. Un nouveau baiser, puis à nouveau un léger recule avant de le regarder dans les yeux et de le guider en elle. Elle soupira de plaisir sans le lâcher des yeux. Abby ondula du bassin, avant sceller de nouveau leurs deux bouches. Elle finit par poser ses mains sur les épaules musclés de Seth, imprimant un mouvement de va et vient. Elle savait que ça prendrait plus de temps ainsi que si c’était lui qui passait à l’action. Mais elle n’en avait rien à foutre d’être en retard. Elle aimait le fait de pouvoir prendre le dessus pour une fois. Elle ajouta du rythme, laissa son plaisir s'exprimer jusqu'à crier quand son corps se contracta sous l'orgasme. Le visage de Seth proche du sien, elle chercha ses lèvres et finit par sourire, puis rire contre ses lèvres. "-on va vraiment être en retard..." souffla Abby en reculant légèrement le visage, avant de caresser les cheveux de Seth du bout des doigts.

Seth avait choisi de lever le voile sur cette mystérieuse femme pour qui il s’était apprêté aujourd’hui. Ce n’était pas pour une inconnue qu’il avait pris soin de choisir son costume, mais bel et bien pour elle. Cela semblait la surprendre qu’il prenne l’initiative de l’accompagner à ce repas de famille « Oui » confirma-t-il une nouvelle fois. Est-ce que c’était si incongrue que cela ?! Un sourire étira légèrement les lèvres de Seth devant sa question à demi-mots « Oui, c’est toi ». Il n’avait rencontré aucune autre femme à ce jour et ce n’était pas dans ses projets à court ou long terme. S’il s’était ainsi vêtu, c’était uniquement pour elle, pour tenir ce rôle de petit-ami qu’il lui avait imposé pour la sortir d’une conversation trop pesante « Parce que je t’ai donné ma parole, la fois dernière, que je viendrais avec toi » et ajouta pour qu’elle ne perçoit pas dans ses mots une quelconque contrainte « Et j’en ai envie ». Le cas contraire, il aurait passé les mots prononcés quelques semaines auparavant. C’était également l’occasion de retirer sur la liste des reproches, celui de sa vie sentimentale. Cela semblait importer peu à Abigail, mais il savait qu’au fond, ça lui faisait mal. Personne n’était insensible aux mots prononcés par les gens aimés. Il se désigna de la main dans son costume sur mesure « Je suis devant toi, alors je pense que tu connais la réponse ». Et il fallait croire que son initiative ne laissait pas sa colocataire impassible en entendant la porte se fermer. Un petit sourire en coin en entendant la clef tourner dans la serrure. Ainsi, elle s’assurait qu’ils seraient seuls les prochaines minutes.

Son regard brillant d’une lueur de désir pour elle, Seth ôta chacun de ses vêtements avec une hâte certaine. En quelques mots, elle avait su attiser l’envie chez ce dernier qui se laissa tomber sur le canapé, terminant de retirer son boxer pour ainsi libérer sa virilité tendue. Il n’avait d’yeux que pour son amante alors qu’elle retirait sensuellement sa culotte devant lui. Un spectacle duquel il se délecta. Son baiser pour réponse, Seth était ravi d’être à sa merci cette fois-ci. Plus d’une fois, Abigail l’avait fait languir avec son savoir faire et il fantasmait sur ce moment qu’elle lui promettait et qui était enfin arrivé. Il nicha son visage dans la poitrine de la jeune femme qu’il libéra tout en caressant son dos, embrassant ses seins avant de déposer ses lèvres à nouveau contre celles d’Abigail. Elle mit fin au baiser et il put ainsi lire tout le désir qu’elle éprouvait pour lui en cet instant. Son cœur battait d’ores et déjà à tout rompt, animé par l’envie de se sentir en elle. Il aimait cette manière de le dévorer des yeux avant de le guider en elle, gémissant à cette délicieuse sensation. Ses mains se posèrent sur ses fesses alors qu’il lui rendit son baiser avec envie. Il savourait sa manière d’onduler du bassin tout contre sa masculinité, soufflant des « Continue » et des « Abigail »« C’est bon… encore» à l’oreille de la jolie blonde jusqu’à l’orgasme qu’il exprima à voix haute. Il lui rendit son baiser, souriant en l’entendant rire « Je m’en moque » et entoura son visage de ses lèvres pour l’embrasser de nouveau alors qu’il appréciait la caresse de ses doigts dans ses cheveux. Si ça n’était que de lui, il passerait des heures durant à lui faire l’amour ainsi. Il embrassa son cou en soufflant un « On doit vraiment y aller… ».

« -tu as envi de venir avec moi ? » oui, non, elle avait bien du mal à assimiler ce qui était en train de se produire dans le salon. Son esprit s’était déjà fait des films concernant les projets de Seth pour la journée. Une belle brune… pas une petite blonde comme elle… et en réalité, c’était pour elle et uniquement pour elle qu’il avait enfilé ce costume et qu’il voulait sortir de l’appartement. Abby se passa une main dans les cheveux en ajouta : « -je suis désolée, j’ai un peu de mal… » puis elle hocha la tête. Ok… il l’accompagnait. Mais avant ça, Abby avait envie de profiter du fait qu’ils étaient seuls ici. Elle saisit également l’occasion de diriger leurs ébats, prenant place sur les jambes de Seth, imprimant le rythme et les va et vient. L’entendre souffler son prénom avec autant de désir dans la voix ne faisait que redoubler son plaisir. Elle aima l’entendre jouir en cœur avec elle. Un sourire, un léger rire contre les lèvres de Seth avant de répondre : « -moi aussi… » là tout de suite, aucun importance que la dinde soit trop cuite ou que sa famille soit obligé de les attendre pour le premier verre.

Elle pencha la tête alors qu’il embrassait son cou. « -pas tout de suite… » souffla la jeune femme à voix basse. Non, elle voulait rester encore un peu dans cette petite bulle de bienêtre. A chaque fois qu’ils s’étaient envoyé en l’air, ils avaient été obligé de se séparer rapidement juste après. C’était encore le cas aujourd’hui, mais Abby n’avait pas envie de bouger. Toujours assise sur lui, elle vint se blottir contre son torse. « -juste quelques minutes… » souffla Abby, adorant son odeur de mâle. « -j’ai été à la hauteur de tes attentes ? » demanda la petite blonde le nez nicher dans le cou de Seth, comme si elle avait encore besoin de sa dose. Puis à son oreille : « -j’adore quand tu murmures mon prénom… » oui, vraiment déjà les fois précédentes cela lui avait fait de l’effet. Elle embrassa de nouveau son cou, puis son menton avant de mêler sa langue à la sienne. « -on doit y aller… » ils allaient arriver avec un bon 40 minutes de retard. Sa mère allait forcement faire la gueule. Heureusement que c’était chez sa sœur.

Quinze minutes plus tard, ils étaient à nouveau habillés, et prêt à partir. « -mets seulement la chemise… tu vas avoir trop chaud… » lui conseilla Abby. « -on va manger chez ma sœur, pas chez la reine d’Angleterre. » une fois dans le taxi, la jolie blonde regarda par la vitre avant de tourner le visage vers Seth. « -tu veux vraiment faire ça ? Te faire passer pour mon petit ami ? » il ne savait pas dans quoi il mettait les pieds. « -on trouvera un prétexte pour pas rester trop tard. » simplement parce qu’elle n’en avait pas la moindre envie. Et qu'elle ne voulait pas imposer ça à Seth trop longtemps.

« Oui, j’en ai envie » répliqua-t-il avec assurance, afin de dissiper les doutes qui subsistaient dans l’esprit d’Abigail, puis un sourire étira ses lèvres tout en répondant un « J’ai vu ça ! » alors qu’elle avait quelque difficulté à assimiler l’idée qu’il voulait l’accompagner à ce dîner. Pourtant, c’étaient bel et bien les projets de l’agent pour la journée. Enfin, Abigail les modifia quelque peu en lui demandant de retirer sa chemise, puis de monter sur lui à califourchon, menant leurs ébats langoureusement. C’était différent. Moins abrupte. Plus sensuel. Seth en avait savouré chaque seconde, lui demandant de poursuivre entrecoupé de son prénom qu’il murmurait tel un mantra alors qu’elle se donnait entièrement à lui jusqu’à l’orgasme qu’ils exprimèrent à voix haute l’un et l’autre. Ses lèvres contre les siennes, il lui confia se moquer de leur retard. Un sourire alors que la jolie blonde partageait son état d’esprit. Il n’avait pas encore assez d’elle, de sa peau, de son odeur, qu’il déposa ses lèvres une fois encore dans son cou. Ils devaient se résigner et se revêtir pour se rendre au repas de famille, mais c’était sans compter l’opposition d’Abigail qui désirait rester encore quelques minutes avec lui. Le baiser dans son cou fut l’argument pertinent à ses yeux alors qu’il ferma les yeux sous la caresse de ses lèvres sur sa peau. Il apprécia la sensation de son corps qu’elle était venue blottir tout contre lui alors qu’il dessina des arabesques dans son dos, le caressant du bout des doigts tout en l’observant « Ok… » souffla-t-il alors qu’elle lui demandait juste un peu de temps.

En sentant le visage d’Abigail se nicher dans son, le trentenaire la pencha légèrement pour la poser tout contre la sienne « C’était délicieux » souffla-t-il dans un murmure tout en continuant de caresser le dos nu de son amante. Un petit rire, discret, alors qu’elle lui confia apprécier le murmure de son nom durant l’acte « Je vais continuer alors » et redressa légèrement la tête en sentant la jolie blonde embrasser son cou, puis son menton, pour venir mêler sa langue à la sienne. À son baiser, il avait posé ses mains sur ses joues, puis souffla un « Je sais… » dans lequel trahissait une certaine déception. De nouveau vêtu, Seth terminait de ramasser son gilet et sa veste, lorsque la jeune femme lui conseilla de les délaisser pour le repas, que ce n’était pas nécessaire. Il regarda les deux morceaux de tissus dans sa main « Tu es sûre ? » et les posa sur le canapé en suivant Abigail pour quitter l’appartement. Seth observait le paysage urbain qui défilait derrière les vitres sales du taxi quand la voix de la jeune femme le ramena à la réalité. Il tourna alors la tête en sa direction « De quoi as-tu peur Abigail ? » et acquiesça lentement de la tête « Si tu le souhaites ». Il continua d’observer le paysage urbain jusqu’à ce qu’ils arrivent devant chez la sœur de la jeune femme. Seth observa la demeure, puis glissa sa main dans celle d’Abigail « Ce n’est question que de quelques heures » et la laissa sonner, attendant patiemment que la sœur de cette dernière ne vienne leur ouvrir. Il posa son regard sur elle et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille en lui souriant, et se remit face à la porte.

Ça avait été différent. Moins précipité, moins brusque. Et pourtant elle avait tout autant adoré. Entendre son désir dans sa voix, sentir ses mains sur ses hanches, son souffle sur sa peau. Elle apprécia également qu’il lui confie avoir aimé cette version de leurs ébats. Il aurait très bien pu s’ennuyer ou avoir envie de reprendre le dessus. Pourtant, il s’était laissé faire et avait aimé. Elle était comme rassuré. Elle sourit à sa réponse. Parce qu’elle avait envie qu’il recommence et aussi parce que cela voulait dire qu’ils remettraient ça. Cela faisait déjà deux fois qu’ils couchaient ensemble après avoir annoncé haut et fort qu’ils devaient arrêter. Là tout de suite, blottit contre lui, Abby n’avait pas du tout envie que cela s’arrête. Seth ne semblait pas avoir envie de quitter le canapé.

« -oui, t’inquiète pas. » avait confirmé Abby Il était très élégant dans sa chemise et ça suffirait. « -ça fait trop de chose à retirer… » souffla la jeune femme avec un sourire en coin. Ils prirent le taxi et Abby lui posa la question qui lui trottait dans la tête. « -que ça se passe mal, qu’ils disent quelque chose de déplacé, que ça t’enferme dans un rôle qui n’est pas le tien, que tu m’en veuilles à la sortie… » il avait assez de réponses ? Ils arrivèrent devant la maison de sa sœur. Un de ces pavillons qu’on trouvait à Brooklyn. Le genre de maison qu’Abby n’aurait jamais. Elle en était certaine. La jeune femme baissa le regard sur sa main que venait de saisir Seth. « -ouais… » souffla la jeune femme. C’était dingue quand même, il s’agissait de sa famille. Elle devrait être heureuse de diner avec eux. Pas être pleine de réticences et d’appréhension. Elle sonna avant de de sourire timidement à Seth. Elle avait envie de l’embrasser, juste histoire de se donner du courage. Mais la porte s’ouvrit sur Rebecca et Abby sourit : « -Salut Becca ! Je te présente Seth. Seth, voici ma sœur » Rebecca sourit et répondit : « -ravis de te rencontrer. Tu ne m’avais pas dit que tu serais accompagné. » et voilà ça commençait. « -oui je sais, je suis désolée. » « -ce n’est rien, on va rajouter un assiette ! » lança une voix masculine derrière Rebecca. Abby sourit à son beau père qui la serra dans ses bras. Il la considérait comme sa propre fille. Il serra la main de Seth et clamant : « -Ravi de vous rencontrer Seth. James, je suis le beau-père d’Abby. » Ils finirent par être invité à entrer. Abby laissa sa veste dans l’entrer et salua son beau-frère. « -Tom, voici Seth. Le mari de Rebecca, et tu connais déjà ma mère… » qu’elle désigna de la main, de l’autre côté de la pièce. « -tu es en retard Abby. » « -moi aussi je suis ravie de te voir maman. » répliqua la jeune femme. Bon, voilà les présentations étaient faite. Heureusement que son beau-père était là ! Elle savait qu’il aiderait à ce que le diner se passe au mieux et éviterait que Seth se fasse dévorer. Le pauvre… il allait subir tout ça alors qu’il n’était même pas son petit ami. Tom leur demanda ce qu’il voulait boire en les invitant à passer au salon. Abby prit place sur le canapé, Seth à ses côtés. Elle osa un regard vers lui, ses yeux murmurait un : je suis désolée.

À la demande de sa colocataire, Seth délaissa le gilet et la veste de costume pour se rendre dans la famille de cette dernière, et posa son regard sur elle en rétorquant un « Le plus important se trouve dans mon pantalon » non sans un sourire en coin, et quittèrent l’appartement. Sur la banquette arrière du taxi, Seth était perdu dans le fil de ses pensées jusqu’à ce que la voix d’Abigail ne lui parvienne. Elle voulait être certaine qu’il était en accord avec son choix de jouer son rôle. Au lieu de répondre qu’il l’était, il préférait l’interroger sur les raisons d’une telle interrogation. « Bien. Alors je te confirme que j’en suis sûr » et tourna de nouveau la tête vers la fenêtre, avant de regarder de nouveau la jeune femme « Peu importe l’issue de ce dîner, je ne t’en voudrais pas. Je m’attends au pire de leur part, comme ça je ne pourrais qu’être agréable surprit si le déjeuner prend une autre tournure ». Si elle savait ce qu’il avait pu traverser comme épreuve par le passé, elle saurait alors qu’un dîner chez sa famille était bien loin d’être un défi insurmontable. Pas de balles, de shrapnels, d’embuscades, de secrets à garder…. Ce n’était qu’un repas avec ses parents et sa sœur. Il devrait parvenir à surmonter cela sans mal. En quittant le taxi, Seth se saisit de la main d’Abigail dans la sienne, la rassurant sur le fait que ce n’étaient que quelques heures de son existence. Ils ne patientèrent pas bien longtemps devant la porte que la sœur d’Abigail leur ouvrit. Becca. L’accueil était bien loin d’être chaleureux. Il avait même l’étrange sensation de déranger « Je me suis imposé » rétorqua-t-il avec aplomb et un sourire pour adoucir le tout. Il délaissa la main de la jolie blonde pour la glisser dans le bas de son dos, l’invitant à entrer avant lui.

Seth serra ensuite la main au beau-père qui semblait être le plus bienveillant de tout ce petit monde et à qui il sourit naturellement, avant de serrer la main du dénommé Tom, puis en fit de même avec la mère d’Abigail qui souligna davantage le retard que leur venue main dans la main. Il suivit Abigail jusque dans le salon, commandant un jus de fruits au gendre idéal, puis croisa les prunelles claires de sa colocataire et lui fit un clin d’œil. Une manière comme une autre de la rassurer. Ce n’étaient pas des talibans, seulement sa famille. Il devrait parvenir à survivre sans trop de séquelles. Ses mains jointes devant lui, les coudes posés sur ses genoux, il remercia le dénommé Tom pour le verre, puis Becca posa la première question « Que faites-vous dans la vie Seth ? » « Je suis professeur à l’université » avec sa neutralité habituelle, portant son verre à ses lèvres. Il observa ensuite les lieux, soulignant l’aisance financière du couple, puis porta son attention sur chacun des membres de cette famille. Becca semblait être fière de sa situation sentimentale et financière. Tom avait le physique du gendre idéal, et également l’attitude. Le père était peut-être le seul allié d’Abigail entre ses murs.