J’étais quand même fier de mon petit tour, bon Taylor n’aimerait peut-être pas… non en fait elle allait plus se méfier de ce que j’aurais pu faire comme connerie. Je ne me trompais pas alors que je lisais tranquillement le livre attendant son arrivée. Je relevais un regard vers elle mon sourire de gamin s’agrandissant un peu plus. Je ne répondis pas tout de suite.

- Ah… tout de suite les doutes… Fais-moi confiance. Je suis blessé, dis-je en mettant une main à plat sur mon torse là ou était le coeur. Puis “ça” c’est en souvenir du bon vieux temps. Un café comme tu aimes et même le muffin que tu aimes. Me remercie pas, c’est cadeau.

Je me replongeai dans mon livre reprenant mon sérieux alors que Sandra arrivait, café en main en la serrant dans ses bras en s’excusant et suivi de près par Bonnie qui apportait elle aussi un café me faisant mordre la lèvre inférieure alors que mon regard était figé sur un mot depuis leur arrivée. Je pus reprendre mon sérieux continuant ma lecture simplement.

- Phil tu viens?

- Désolé, je leur brandis le livre, et je dois étudier le dossier pour demain. Mais une prochaine fois.

Je les laissais quitter en les suivant du regard et une fois plus loin, je tournais mon regard espiègle vers Taylor un trop grand sourire sur le visage. Je croisai les bras sur mon bureau et penchai la tête sur le côté.

- Tu vois rien de mal. dis-je en haussant les épaules. J’ai même bossé sur le dossier et ta théorie. Tu as le temps ou…

Visiblement en attente je fouillai rapidement dans le dossier et en tirai une feuille ou j’avais écrit plusieurs noms et je la glissai vers elle.

- Je suis parti de l’idée que Alban Perez n’était pas son vrai nom et peut-être un anagramme. Donc j’ai bossé sur ça une partie de la soirée. J’ai repris les lettres et formé d’autres noms. Peut-être que le coupable se trouve là-dedans… ou pas. Mais on risque quoi au fond.

Je lui laissai la feuille et m’adossai au dossier en la regardant. Je ne m’étais pas assis sur mes lauriers, j’avais bossé. J’aurais pu aller chez-elle, on aurait pu parler mais comme j’étais encore hésitant à faire les premiers pas pour éviter de me prendre un violent coup de bâton, donc je faisais la seule chose que je trouvais pas trop mal. La seule chose qui pouvait capter son attention et qu’elle ne soit pas la seule à croire à son hypothèse: Je m’étais creusé la tête pour que quelque part, elle ne voit pas que j’étais pas un gros débile.

- Alors tu en penses quoi? Puis ton livre n’est pas mauvais. Ah! au fait… il risque d’avoir Bret et Will aussi qui présentent leur excuses… fais juste jouer le jeu je veux voir ce qu’il vont faire eux.

Et nouveau sourire gamin qui la faisait soupirer… à mon plus grand plaisir aussi.

Il y a des jours, comme ça, où la migraine se pointe de bonne heure et décide de ne pas vous lâcher de la journée. Une vieille amie, cette migraine… Elle aussi, on pouvait l'inclure dans les "souvenirs du bon vieux temps". Comme ce fichu sourire farceur qui restait affiché sur son visage… Je gardais donc le combiné coincé entre mon oreille et mon épaule pour écouter ce qu'il avait à me dire. Visiblement, il avait bossé… Et plutôt bien bossé justement. Et il semblait si fier de lui à présent.

A travers le téléphone, on me répondit enfin… Je reformulais ma demande pour la… sixième fois et… Bordel, on me remettait en attente parce que je ne me trouvais toujours pas dans le bon service.

– Je vais… les tuer… grognais-je sans terminer ma phrase. Non, à ce stade on ne peut rien exclure du tout. Et laisse Bret et Will en dehors de tout ça… Ils bossent en extérieur aujourd'hui il me semble.

Je ne savais pas du tout où ils se trouvaient, et je n'en avais strictement rien à faire.

– Bonjour, je suis l'agent Taylor Martinez du FBI, bureau de Chicago et… bip, bip. Non mais… Ils ont raccroché !

Je me relevais brusquement afin de prendre une profonde inspiration pour me calmer… et éviter d'exploser ce téléphone qui devait être plus âgé que moi.

– Bonjour Taylor ! Écoute, pour hier… Je suis vraiment désolé. J'te jure que je ne voulais pas te vexer et…
– Will… soupirais-je avant de lui offrir un grand sourire.
– Oui ?[/b]
– Règle-moi ça, s'il te plaît, dis-je en lui tendant mon classeur pour récupérer mon repas. Je vais manger… À plus tard.

A la fin de la journée, les derniers détails étaient réglés. Mes notes étaient prises et il ne restait plus qu'à fouiller dans ces fameuses archives.

–[i] On dîne ensemble ? lança Bonnie en récupérant son sac.
– Sans moi, je dois finir de préparer mes affaires.
– N'oublie pas ton maillot… Plage… Soleil… siffla Sandra.
– On y va pour travailler, tu te souviens ?
– Rabat-joie ! s'écrièrent-elles en cœur.

Je me contentais de répondre avec un grand sourire sincèrement amusé.

Notre vol était prévu pour la mi-journée. Trois heures de vol et quarante minutes de voiture plus tard, nous arrivâmes à notre motel… Jusque-là tout s'était déroulé sans encombre… Pas de retard, aucun bagage perdu… Mais évidemment, cela ne pouvait pas durer.

– Euh…
– Non, non, il y a une erreur. Nous avons réservé quatre chambres… Quatre, pas trois.
– Navrée, mais il n'y a plus aucune chambre de libre.
– C'est bon, y'a un autre hôtel un peu plus loin, j'irai là-bas.
– Non, c'est stupide… On peut juste changer de plan. Je peux dormir avec toi et Phil dormira avec Will, souffla Bonnie… Ce à quoi son mari répondit qu'il ne partagerait certainement pas son lit avec un homme.
– C'est bon, je vais trouver autre chose. C'est pas un problème, soufflais-je, épuisée.
– Sinon… intervint Sandra. Vous partagez la chambre, Phil et toi. Vous êtes des adultes après tout… Non ?

Ok… C'est là que je réalisais qu'il ne s'agissait absolument pas d'une erreur. Ils l'avaient fait exprès !

En attente, elle fut transférée encore une fois la faisant grogner d’impatience. Elle me demanda de ne pas mêler les garçons à tout ça en disant qu’ils bossaient en extérieur. Ce qui devait arrivé, arriva: Elle se fit raccrocher au nez me faisant lever le regard du bouquin. Si ce n’est pas que j’étais fraîchement débarqué, j’aurais été en attente avec plaisir mais je ne connaissais pas toute l’étendu des détails non plus. Je verrais sur place. Bien sûr ce fut ce moment béni que Will arriva repentant et qu’il se fit donner le classeur de Taylor et quitta simplement.

- Mais… elle a quoi?

- Elle vient de se faire raccroché par les archives…

- Oh…

La fin de la journée arriva avec plaisir alors qu’on avait débriefer pour le lendemain, que j’avais écouté attentivement leur hypothèses, les pistes à vérifier et les archives à consulter. Je ramassai mes effets vérifiant pour la centième fois qu’il ne me manque rien.

- Pas pour moi non plus. Je dois faire ma valise

- Maillot pour toi aussi hein?

- On verra si on a le temps après le boulot… dis-je sourire en coin

- Vous êtes vraiment les pires rabat-joie du monde vous deux!

Je lui servis un grand sourire et leur souhaitait une bonne soirée pour retourner chez-moi préparer ma valise tout en regardant la température de la Floride pour apporter les vêtements de ville approprié. Bien sûr je n’oubliais pas l’éternel complet du FBI, mon badge, mes dossiers et le bouquin. Le vol se passa plutôt bien, je le passai à lire surtout. Même que je me fis taquiner sur le fait que j’avais céder à l’hypothèse de Taylor.

- C’est un excellent bouquin, vous devriez le lire sérieusement.

En arrivant on se présenta à l’accueil et c’est là qu’on réalisa qu’il n’y avait pas 4 chambres mais 3 de réservées. Je les écoutaient se disputer ma “garde” alors que j’étais debout juste derrière eux.

- Euh… je peux parler? On parle de moi là. Madame, puis-je avoir la clé je vous prie?

La dame me donna la clé et je la remerciai gentiment.

- Tu prendras le lit et je dormirais à terre, dans le fauteuil. C’est si pénible de partager une pièce avec moi? dis-je en rigolant à moitié

- Ça serait si cruel de le laisser dormir par terre pauvre chou… dit Sandra, faussement empathique.

- Merci Sandra. On se retrouve en bas tantôt.

C’est sous les gloussements des quatre comparses qu’on se retrouva seuls. Je plantai mon regard dans le sien. La main sur ma poignée de valise, je fouillais son regard un moment.

- Ce n’est pas toi qui me disait que tu n’avais plus peur? À moins que j’ai rêvé ce bout de phrase. Alors si tu penses ce que tu dis, viens on a une chambre à prendre.

Dis-je d’un ton légèrement ferme. Je n’étais pas un monstre non plus! Je n’allais pas lui sauter dessus comme un pervers… enfin facile de dire ça alors que je l’avais fait dans une pièce à peine plus grande qu’un placard. Je me mis en route donc vers l’ascenseur pour regagner notre chambre et roulai ma valise jusqu’à la porte de la chambre. J’ouvris donc la porte et laissai passer la brunette.

- Après vous madame…

J’entrai dans la chambre et haussai les sourcils et fit un sifflement admiratif. C’était grand oui mais quand même luxueux. Bien sûr un seul grand lit et deux fauteuils près d’une grande fenêtre donnant sur la plage en contrebas.

- C’est super comme chambre en fait! Le FBI a les moyens.

Je poussai ma valise sur un mur et me tournai vers elle, les mains dans les poches.

- Alors, pourquoi tu ne voulais pas partager une chambre avec moi? La vérité.

Il y a des moments, comme ça, où on a la sale impression que la vie se fout bien de notre gueule… Enfin, la "vie", ici, c'étaient mes collègues. Ces sales petites fouines qui se régalaient de cette situation qu'ils avaient eux-mêmes provoquée. Et c'est ce qui m'énervait là-dedans… Cette foutue tendance à vouloir provoquer je-ne-sais-quoi en usant de diverses manœuvres complètement grotesques. Et Ford, lui… Prenait tout cela avec philosophie. Enfin, sur l'instant, c'était ce que je croyais…

–Ce n’est pas toi qui me disait que tu n’avais plus peur? À moins que j’ai rêvé ce bout de phrase. Alors si tu penses ce que tu dis, viens on a une chambre à prendre.

La peur n'avait strictement rien à voir là-dedans. Je ne voulais rien forcer, rien précipiter non plus… Et je voulais encore moins que les quatres idiots s'en mêlent ! Dormir dans la même pièce que lui ne me posait pas le moindre problème. Je l'avais déjà fait... même s'il s'était passé autre chose avant que le sommeil ne nous gagne. Mais sur l'instant, je ne répondis rien du tout, me contentant de lever les yeux au plafond. Je le suivis dans l'ascenseur, à travers le couloir jusque dans notre chambre. Je le laissais s'extasier sur la qualité de cette dernière avant de m'asseoir sur le lit afin de retirer ces foutus escarpins qui faisaient partie de l'uniforme.

–Alors, pourquoi tu ne voulais pas partager une chambre avec moi? La vérité.
– La vérité ? répétais en me relevant pour lui faire face. Je n'ai pas la moindre envie de leur faire plaisir, c'est tout… Tu veux toujours dormir par terre ? La vérité.

Je n’aimais pas qu’on parle de moi comme si je n’étais pas là donc je pris la clé et une fois seuls, je lui remémorais ce qu’elle m’avait dit: Qu’ellen’avait pas peur. Une fois sortis de l’ascenseur je laissais passer la brunette entrant à sa suite regardant la chambre en sifflant d’admiration, clairement le FBI avait le budget. On ne serait pas coincé dans une bagnole… enfin je l’espérais. Toujours est-il qu’un fois que mon regard c’était posé sur la décoration douillette, le grand lit qui semblait tout aussi confortable et la vue de la plage en contrebas, je me tournais vers elle pour savoir la vraie raison pour laquelle elle ne voulait pas partager une chambre avec moi. Je relevais le sourcils à sa réponse de merde. Ne pas leur faire plaisir…. pfff… tu parles d’une excuse de merde! Quand elle me demanda si je voulais toujours dormir sur le plancher, je relevai le menton les mains dans les poches.

- Il y a toujours les fauteuils. Mais non… moi je n’ai aucun problème à dormir dans le même lit que toi, je m’avançai d’un pas et plongeai mon regard dans le sien, À moins que tu veuilles que je dorme sur le plancher.

Dis-je sérieusement, limite en la défiant. Pourquoi je faisais ça? Pourquoi je ne disais pas simplement qu’au fond, j’en mourrais d’envie? Ah oui! Parce qu’elle était partie pendant un an sans rien dire! Donc je pense que c’est normal que je sois un peu craintif non? Je pris une inspiration et me passais une langue sur les lèvres.

- Puis tu n’as pas envie de leur faire plaisir.. ce que tu ne veux pas c’est que d’autres se mêle de ta vie. C’est ça la vrai raison Taylor. Tu ne veux tellement pas que personne se mêle de ta vie que tu t’échines à même me tenir loin. Ce n’est pas un reproche, mais juste laisse couler.

Putin… c’était quoi cette manie de toujours tenter d’avoir le contrôle sur toutes les sphères de sa vie? On ne peut pas avoir le contrôle sur tout quand même!

- Plus tu vas t’opposer, rechigner et grogner de ne pas se mêler de tes affaires, pire se sera. Crois-en mon expérience avec deux sœurs. Puis quand bien même s’il se passe quelque chose entre nous? Ça regarde qui? Nous! Alors s’ils te posent des questions tu fais comme moi, tu réponds évasivement, tu les tourne en bourrique.

Je me passai un main dans les cheveux en soupirant longuement. Il fallait vraiment qu’elle se décoince un peu quand même! Notre boulot était déjà assez sérieux et même que ça pouvait attaquer notre moral alors il fallait se lâcher un peu, il fallait se détendre. J’étais peut-être l’éternel bébé de famille mais au moins je me bidonnais un peu.

- Il faut que tu te lâches un peu Taylor, tu sais ça ne te feras pas de mal de juste déconner un peu.

J’allais prendre ma valise pour revêtir des vêtements plus confortable pour aller au resto-bar de l’hôtel. Je pris un jean, une chemise propre et allai dans la salle de bain pour me changer, me mettre une touche de parfum et remettre un peu d’ordre dans ma tignasse.

- Allez change-toi, on va aller se détendre. Je ne veux même pas entendre que tu n’as pas envie, qu’on a du boulot et toutes les excuses pourries que je connais déjà…Là ce soir, on se détend, on prend du bon temps. Demain le travail. Allez… go je t’attends.

J’attendis qu’elle fouille dans sa valise en lui faisant un sourire. Quand elle passa dans la salle de bain j’allais m’asseoir dans un des grand fauteuil pour reprendre mon livre le temps qu’elle finisse de se préparer. C’est quand elle sortit de la salle de bain que j’avais oublié comment elle était renversante en vêtement de ville. Lentement je remis mon signet dans le livre et le refermai en le posant doucement sur la table. Je la détaillais des pieds à la tête et lui fis un sourire ravi.

- Même si tu n’aimes pas ça, tu es vraiment renversante. Allez viens, on va prendre du bon temps et amuse-toi.

Avant qu’on sortes, je m’avançais vers elle et allai poser une mains sur sa joue ronde et fouillai son regard, je passai un bras à sa taille et la rapprochai de moi fermement et allai prendre ses lèvres en pressant mes lèvres aux siennes dans un long baiser tendre avant de la relâcher doucement me replongeant dans son regard.

- Je n’ai pas besoin d’eux pour entremetteurs. Pas plus que j’ai besoin d’eux pour te faire plaisir. sache-le. Viens avant qu’ils viennent tambouriner à notre porte.

Au grand jeu de la vérité vraie, je perdais constamment face à lui. Je n'essayais pas de lui mentir, loin de là… C'est juste que sa franchise avait le don de me retourner le cerveau quand je sentais que la mienne ne lui convenait pas… Jamais.

- Il y a toujours les fauteuils. Mais non… moi je n’ai aucun problème à dormir dans le même lit que toi, me dit-il avec cette déstabilisante assurance qui le poussa même à avancer vers moi, son regard plongé dans le mien. À moins que tu veuilles que je dorme sur le plancher.
– De la provocation hm ? rétorquais-je en haussant les sourcils. Comme si je pouvais t'empêcher de faire exactement ce que tu veux.

Il voulait jouer à ce jeu-là ? Pas de problème. Moi aussi j'en étais capable. Je me mordis doucement la lèvre supérieure avant de lui offrir un grand sourire.

– Puis tu n’as pas envie de leur faire plaisir.. ce que tu ne veux pas c’est que d’autres se mêlent de ta vie. C’est ça la vraie raison Taylor. Tu ne veux tellement pas que personne se mêle de ta vie que tu t’échines à même me tenir loin. Ce n’est pas un reproche, mais juste laisse couler.
–Hm… Si ce n'est pas un reproche, c'est quoi ? Un conseil ?

Tout le monde se mêlait de ma vie depuis mes quinze ans. À cette époque-là, mon existence entière avait été exposée dans les journaux, qu'ils soient télévisés ou sur papiers… Tout ça devait être raconté, encore et encore à divers spécialistes parce qu'ils avaient besoin de l'entendre pour comprendre et savoir comment me traiter… Tout le monde autour de moi se sentait obligé de parler des événements les plus traumatisants de mon existence simplement pour me manifester leur soutien à la con… Ouais… Quand on vit tout ça, on a certainement besoin de garder une partie de sa vie entièrement privée. Et ai-je vraiment besoin d'expliquer pourquoi il est important pour moi d'avoir un minimum de contrôle sur ma vie ? Sérieux ?

– Tu trouves que je te tiens loin ? lui demandais-je en me rapprochant encore un peu plus.

– Plus tu vas t’opposer, rechigner et grogner de ne pas se mêler de tes affaires, pire ce sera. Crois-en mon expérience avec deux sœurs. Puis quand bien même il se passe quelque chose entre nous? Ça regarde qui? Nous! Alors s’ils te posent des questions tu fais comme moi, tu réponds évasivement, tu les tourne en bourrique.
– C'est vraiment trop demandé de me foutre la paix, n'est-ce pas ? C'est trop demandé de me laisser vivre ma vie comme je l'entends ? Je dois encore faire des efforts pour coller aux autres parce que, au fond, on s'en cogne de ce que je pense, c'est bien ça ?

Ça me contrariait et, pourtant, je lui souris quand même. Lui aussi, il essayait de me contrôler. Oh, il ne le faisait pas volontairement. Je ne suis même pas certaine qu'il s'en rendait compte… Mais il venait précisément de me dire quoi faire et quoi penser …

– Il faut que tu te lâches un peu Taylor, tu sais ça ne te fera pas de mal de juste déconner un peu.

Je ne pu m'empêcher de pouffer. "Bon sang, Ford… Ça fait un an que je déconne et que j'en ai marre", me dis-je avant de le dévisager d'un œil un peu plus sombre. Ouais, il me disait exactement quoi faire… Il ne pensait pas à mal, non… Bien-sûr que non… Mais, putain… je détestais tellement ça.

Il voulait que je me change… Pas de problème. J'enfilais un pantalon horriblement moulant ainsi qu'un top à bretelles fines. Une paire de bottes plates, une veste de blazer, parfait. Je lâchais mes cheveux, ajustais mon maquillage… Voilà. Je quittais la salle de bain avec un air triomphant. Non, je ne le laisserai certainement pas gagner sans aucune contrepartie.

– Même si tu n’aimes pas ça, tu es vraiment renversante. Allez viens, on va prendre du bon temps et amuse-toi.
– C'est ça ouais… soufflais-je, prête à sortir…

Et bien-sûr, c'est ce moment qu'il choisit pour briser les barrières en m'embrassant par surprise. Bon sang, ses lèvres… Ce que je pouvais les aimer. Je grognais presque lorsqu'il l'interrompit pour poursuivre son blabla.

– Je n'ai pas besoin d’eux pour entremetteurs. Pas plus que j’ai besoin d’eux pour te faire plaisir. sache-le. Viens avant qu’ils viennent tambouriner à notre porte.
– Tant mieux, moi non plus, pouffais-je en souriant avant d'ouvrir la porte pour m'engouffrer dans le couloir.

Je le suivis jusqu'au hall d'entrée où je ne pris pas le chemin du restaurant de l'hôtel… Non, je choisis plutôt la sortie.
– Amuse-toi bien, moi je sors, sans eux, m'écriais-je en souriant à pleine dent. Désolée, Philou mais… J'en ai vraiment marre que l'on me dise quoi faire, quoi dire ou quoi penser… J'ai bien l'intention de faire exactement ce que je veux… Libre à toi de venir avec moi.

Je quittais l'hôtel et hélait un taxi à l'extérieur. Au chauffeur, je demandais de me conduire dans un bar sympa et animé…

Je la provoquais? Ouais… sûrement. Je ne savais même pas pourquoi d’ailleurs, pas consciemment du moins. À sa propre réplique à savoir qu’elle ne pouvait m’empêcher de faire ce que je voulais, je haussai un sourcil en faisant un sourire en coin.

- Je suis certain que tu y arriverais…

Je continuais donc en lui disant la vraie raison de son excuse tout pourrie. Il fallait juste qu’elle les laisse parler, un moment ça arrête et il laisse tomber. Donc non pas un reproche, un conseil? Ouais on peut dire ça. De ce fait je haussai une épaule comme si c’était l’évidence même. Je comprenais quelque part pourquoi elle ne volais pas trop qu’on fouine dans ses affaires mais son nom n’était pas cité nul part, donc aucune inquiétude. Même moi je ne l’avais pas su avant qu’elle me le dise. Donc oui elle me tenait loin avec ses trucs bien moches mais la demoiselle ne l’entendait pas ainsi se rapprochant même un peu plus.

- Quand tu agis comme tout à l’heure oui…

Pour dire vrai je n’avais pas aimé qu’elle tente d’avoir une autre chambre comme si j’étais la personne à éviter à tout prix. Comme si j’étais un paria, un lépreux. Ça me faisait quelque chose oui. C’est comme si elle défaisait tout ce qu’elle m’avait dit: qu’elle n’avait pas peur mais qu’au fond… si un peu. Continuant lui disant même que plus elle allait agir ainsi, pire se sera je renchérit que même s’il se passait quelque chose entre nou ça ne regardait que nous. Puis avait-elle si honte de moi? Putin dans l’hypothétique futur qu’on serait un couple… on bosse tous ensemble! Je n’ai pas envie de me cacher merde!

- C’est pas ce que j’ai dis Taylor! J’ai juste dit de les laisser faire! dis-je exaspéré

Putin… elle n’avait pas apprit les base de la relation fraternelle ou elle a couler son cours de fratrie? Je roulai des yeux quand elle me dit que ça faisait un an qu’elle déconnait et qu’elle en avait marre. C’est pas ÇA que je voulais dire! Putin mais elle fais exprès de ne rien comprendre c’est pas possible autrement! Rire, dire des idioties, des blagues…. Ce genre de truc non? Je sentais l’agacement monter au fond du ventre mais je ne voulais pas qu’on se prenne la tête, pas après même pas 72 heures. Elle allait quand même à la salle de bain mais quand elle en sortit elle était renversante! Putin qu’elle était belle! J’avais dit sortir moi? Je ne pus m’empêcher de lui dire qu’elle était renversante même si ça l’agaçait. Je ne pouvais caché que c’était oui une belle fille mais pas juste belle et conne. Non, elle était belle et intelligente. Une femme avec une tête sur les épaules. Bien sûr j’allais prendre ses lèvres et je dois dire que c’était addictif… Malgré ma grande volonté de ne pas m’approcher trop rapidement, c’était plus fort que moi. Plus fort que ma volonté. Je lui dis également que je n’avais besoin de personne pour jouer les entremetteurs.

Descendant dans le hall elle bifurqua vers la sortie alors que… C’est pas vrai! Elle fait chier là! Je poussai un soupir en roulant des yeux.

- Taylor putin….

Mais elle sortit, j’hésitais une petite seconde et me ruait dehors alors que le taxi arrivait et qu’elle avait ouvert la porte.

- Sérieusement Taylor? dis-je en fouillant son regard.

- Vous embarquez ou quoi? demanda le chauffeur agacé.

Hé merde de bordel! je jetai un regard au chauffeur avant de le reporter sur Taylor. Je poussais un soupir, je vais hyperventiler au rythme où je soupire, je m’engouffrai dans le taxi avec elle. Je me tournai vers elle en haussant un sourcil.

- Quand je parlai de s’amuser, je ne voulais pas dire sur un coup de tête… dis-je avec un sourire en coin, Puis tu étais obligé de gueuler Philou dans le hall?

– Quand je parle de s’amuser, je ne voulais pas dire sur un coup de tête…me dit-il avec ce petit sourire taquin que j'adorais presque autant que je le détestais. Puis tu étais obligée de gueuler Philou dans le hall?
– Faudrait savoir ce que tu veux… rétorquais-je en souriant à mon tour. Je n'étais pas obligée non, mais je ne le regrette pas… Tu ne m'aurais probablement pas suivi sinon, ajoutais-je en lui offrant un clin d'œil.

Le chauffeur nous interrogea sur l'adresse, la direction à prendre… Visiblement, l'idée du bar ne lui convenait pas. Alors je lui demandais de nous conduire là où l'on passerait une excellente soirée. Je pus voir son sourire dans le rétroviseur, à l'évidence cette situation l'amusait.

La voiture s'arrêta quelques minutes plus tard devant un restaurant en bout de jetée, portant le nom de Rusty Pélican. L'endroit était plutôt joli… Plus adaptée à une soirée romantique, cependant. Mais soit, finalement, nous ne l'avions jamais eu ce rencard, c'était peut-être l'occasion d'y remédier. Je payais la course et quittais la voiture. Le coin était vraiment très joli. Les palmiers, la mer, les bateaux… Je me sentais légèrement dépaysée, mais ce n'était pas pour me déplaire.

Nous fûmes ensuite accueillis par un jeune homme fort sympathique. Il portait la tenue du parfait serveur, chemise blanche sur pantalon noir, un grand classique de la restauration. Il nous installa à une table à l'arrière, sur la terrasse qui donnait sur la mer et la ville juste en face. Il ne faisait pas encore nuit, mais la vue était tout de même très jolie… Il me tardait néanmoins de voir le soleil décliner pour jouir de cette vue à la lumière artificielle.

Je commandais un martini blanc avant même de jeter un œil à la carte. J'étais … Étonnamment heureuse d'être ici, avec lui. Je ne cessais de sourire, un peu bêtement, sans doute. Ça valait toujours le coup de le taquiner un peu et puis… J'aimais son regard lorsqu'il était contrarié. Pas en colère, non… Juste légèrement agacé.

– On est tout de même mieux ici qu'à l'hôtel non ? lui demandais-je, sourcil haussé.

Attends… elle m’avait appelé Philou pour que je la suives? Mais elle avait qu’à demander! Je roulais des yeux mais si j’étais honnête… j’aimais bien qu’elle m’appelle comme ça. Pas devant tout le monde cependant. Ça sonnait… bien dans sa bouche.

- Après c’est moi qui provoque? dis-je en haussant un sourcil.

C’était limite vilaine fille ça! Mais au fond… ce n’est pas ce qu’on faisait tout le temps? Non… qu’on faisait AVANT… là oui j’aimais bien mais ça me déstabilisait en quelque sorte. En même temps si je n’avais pas voulu je ne serais pas assis dans ce taxi qui nous conduisait dieu sait où mais visiblement on était un bon divertissement pour le chauffeur. D’ailleurs il nous conduisit devant un restaurant qui avait plus des allures de rencard que “d'amusement”. Bon bien… soit! Resto se sera alors. Je sortis de la voiture quand elle paya la course et tendit la main pour l’aider à sortir de la voiture. Ouais gamin mais j’étais aussi un minimum galant. Je la suivis donc et un gentil serveur nous conduisit à une table à l’arrière qui donnait sur un cadre tout simplement magnifique autant que dépaysant. C’était peut-être le cadre différent de Chicago. Les palmiers, la mer et ses bateaux et le soleil qui finirait sa course dans la mer. Malgré l’agacement du début, j’étais plutôt content d’être ici avec elle.

Pendant qu’elle se commandai un martini blanc, je me commandai un long island iced tea et ouvrit le menu. Je le parcouru lentement en lui jetant un regard en coin. Elle était magnifique avec les cheveux lâche sur ses épaules, sa tenue qui était… époustouflante! Elle dessinait sa silhouette tout simplement parfaite. J’étais rendu à la section “produits de la mer” quand elle dit, comme ça tout bonnement, qu’on était mieux ici plus qu’à l’hôtel. je lui jetai un regard en coin alors que je le relevais de mon menu en plissant le regard. C’est moi où elle me taquinait purement et simplement? Je remis mon regard dans le menu en me retenant de sourire, ce qui ne fonctionna qu’à moitié.

- J’avoue que le paysage est plus plaisant à regarder…

Je refermai le menu mon choix étant fait et relevai le regard vers elle et plantai mon regard dans le sien.

- Et là je parlais de toi. Puis tu sais… si tu l’avais demandé, j’aurais compris. ajoutais-je en scrutant son regard. Avoue que tu m’as provoqué pour qu’on soit ici loin des fouines…

– Je sais, mais… Ça retirerait toute notion d'amusement et puis… Tu aurais sans doute essayé de me faire changer d'avis, dis-je en souriant. Tu sais, l'esprit de contradiction, tout ça…

Mon sourire s'élargit doucement. J'étais vraiment heureuse d'être là avec lui. Il m'avait énormément manqué… C'était de ma faute, de cela j'en avais parfaitement conscience…. mais cet éloignement brutal était néanmoins nécessaire, ne serait-ce que pour me permettre de réaliser toutes ces choses que je refusais de voir autrefois… Ces choses que je lisais à présent dans ses yeux et qui ne me dérangeaient absolument pas.

On nous apporta nos boissons avant de prendre notre commande, mais j'étais totalement incapable de détacher mon regard du sien. Je levais mon verre avec la ferme intention de porter un toast, mais je ne savais pas à quoi exactement ?

À Miami ? Aux fouines à fuir ? À la provocation ? Ou bien à nous, tout simplement ? Peut-être à un mélange subtil de tout ceci sous le couvert du FBI.

Le repas se déroula à merveille. L'on parla de tout, de rien… Avec un naturel déconcertant. Je pris des nouvelles de sa famille, je lui donnais des nouvelles de la mienne. Je lui parlais de mon nouvel appartement, lui décrivant presque chaque brique tant qu'en était tombée amoureuse. Étrangement, nous parlâmes de tout, sauf du boulot, des collègues et de l'affaire qui nous avait pourtant conduite jusqu'ici.

À la fin du repas, je mourrais d'envie de prolonger l'instant… Je lui proposais donc de marcher un peu sur la plage…

– J'aime cette soirée, lui dis-je en regardant la ville s'illuminer au loin. J'ai l'impression d'être… libérée d'un poids.