Wanda dormait bien. Elle était dans un monde différent. Il y avait tellement de pensées dans sa tête, que la tempête avait créé un œil de cyclone d’où elle pouvait se reposer. Dans ses rêves, elle voyait Kaya. Ce n’était pas nouveau. Elle imaginait toujours Kaya dans ses rêves. Parfois habillé dans le plus simple des tenues… parfois dans la tenue blanche que Wanda avait acheté que pour elle, parfois dans une robe blanche où elle avançait à l’autel d’une église… Sauf qu’une fois arrivée devant l’autel, Wanda réalisé qu’elle n’était qu’une femme voulant épouser une femme, et elle se faisait jeter sur une chaise électrique. Elle se faisait noyer. Elle se faisait endormir dans un bac froid et elle frissonnait de peur face à ce qu’elle avait fait. Elle s’excusa d’avoir rendu malade Kaya, elle le dit, et promit d’arrêter de la rendre malade si on ne lui faisait pas de mal. Parce qu’elle savait…

Wanda avait vu rencontré une femme, bien avant de rencontrer Kaya ou Douglas. Cette femme lui avait parlé de ce qu’elle avait vécu dans l’asile, ce qu’on lui avait fait pour la soigner de sa maladie. Elle avait dit être guéris… mais elle avait surtout montré les répercussions sur son corps. On lui avait coupé son bouton de plaisir pour ne pas qu’elle se le touche en pensant à une femme. On lui avait brûlé les mains pour ne pas penser à la douceur de la peau féminine… On lui avait fait voir des hommes nus pour l’exciter et on lui avait donné des coups de jus quand elle regardait le corps d’une femme. La femme lui avait dit être soigné, mais cela faisait flipper Wanda.

- Je dois protéger Kaya, marmonna-t-elle, inconsciente qu’on était en train de la déshabiller.

Elle devait la protéger d’elle. Elle le dit. Elle expliqua être un monstre et être une maladie, alors qu’elle se sentait dans la douleur imaginaire de la torture. La jeune femme était en train de se calmer, chaque fois que son aimé la toucher… mais ça, elle l’ignorait totalement puisqu’elle dormait du sommeil du juste malgré les tourments qui l’empêche de se reposer totalement. Surtout que… Wanda avait accepté qu’elle était amoureuse de Kaya depuis longtemps… et elle acceptait que Kaya pouvait désirer une femme. Mais pas qu’elle puisse l’aimer. Kaya ne pouvait pas être amoureuse d’elle. En tout cas, Wanda ne l’avait pas compris dans son brouillard et préféra se cacher dans son œil de cyclone pour ne pas penser à la catastrophe que donnerait un amour à sens unique « au grand jour »… Et si Kaya lui demandait de… d’être sa prostituée ? De remplacer la femme dans le lit qu’elle avait pénétrer…

- Je ne veux pas avoir mal, pleura-t-elle doucement, mais tu peux me faire du mal…

Elle parlait à une version étrange de Kaya dans son rêve. Totalement nue, elle l’attendait dans le lit avec des liens pour la retenir comme un animal. Elle avait connu ce genre de délire par des clients qui l’avaient tenu par la gorge, et elle ne voulait pas le faire… elle ne voulait plus jamais souffrir… mais pour Kaya ? Elle se laisserait souffrir. Elle n’avait pas conscience d’être en déplacement, et finit par se calmer alors que le carrosse la bercer plus efficacement que tout. Elle avait toujours aimé le balancement des véhicules pour se reposer. Deux mots tournèrent dans son esprit « Mon amour ». En réalité, quatre. « Ma femme » se rajouta en plus. Elle ricana dans son sommeil. Elle ne pouvait pas être sa femme, mais c’était drôle à dire. Et le cauchemar de l’église reprit. Encore. Elle gémit et se tient contre la chaleur qui émanait à ses côtés… Kaya. Elle savait que c’était Kaya.

D’un coup, dans son rêve, il eut une chose nouvelle. Au lieu de finir dans l’eau glacé, frapper par un fouet qui laisserait des sillons dans le dos, c’était Kaya que l’on frappa. Elle fronça les sourcils avant de crier dans ses songes. Elle devait la sauver. Elle devait la protéger. Elle se réveilla d’un bond. Elle tourna la tête sans comprendre où elle était, mais elle continua de faire semblant que tout était logique. Elle attrapa le visage de Kaya, alors que des larmes remontèrent de ses yeux. Elle observa les joues de la femme qui faisait battre son cœur. Et d’un coup, elle expira un grand coup quand elle ne vit aucune des marques de la femme qu’elle avait rencontrée. Il n’y avait pas de veines explosées autour de sa joue, et à l’intérieur de ses yeux. Elle n’avait pas été touchée. Puis… elle tourna la tête.

- Où est-ce que l’on est ? demanda-t-elle en penchant la tête, remarquant alors qu’elle était habillée et fronça les sourcils.

Elle n’était pas dans une voiture. Pas du tout. Le balancement qui l’avait endormie et apaisé était autre. Elles se trouvaient dans une chambre dans un bateau ? Elle se tourne. Et d’un coup… Elle se relève.

- Est-ce que tu es kidnappée ? Est-ce qu’on t’a attrapé ? Je ne les laisserais pas te toucher ! Je te le promets. Je peux les amadouer avec mon corps pour te protéger !

Elle remarque sa robe. Elle n’était pas nue juste avant de s’endormir. Elle papillonne des yeux. Perdue. Elle se rapproche doucement de Kaya avant de regarder encore dans cette chambre, plutôt grande et agréable, qui tanguait comme le bateau. Un bateau. Que pouvait-il bien se passer ? Elle s’assoit à côté de Kaya pour lui prendre la main, comme si tout ça pouvait repousser les ombres et les brumes.

- Kaya, qu’est-ce qu’il se passe ?

Malgré elle, elle se mit à caresser la peau sur la main de la jeune femme. Elle posa la pulpe de ses doigts sur son épiderme et elle la caresse. D’un coup… elle s’arrête et lâche la main. Ce n’était pas ce que faisaient des amies… Parce qu’elles n’étaient qu’amies. D’ailleurs, Wanda rougit et mit de la distance entre elle. Elle posa son poing serré devant sa bouche avant de détourner les yeux… Elle n’avait pas envie de mettre mal à l’aise Kaya. Pas maintenant qu’elle savait ce qu’elle était… une malade qui pouvait la contaminer.

- Désolée, souffla-t-elle penaude, inconsciente encore de ce changement que Kaya voulait entre elles.

On ne pouvait pas accepter l’amour entre femmes, cela ne se faisait pas… mais maintenant que Wanda savait qu’elle était un virus pour Kaya… elle ne pouvait plus rester avec elle. Une fois qu’elle disparaitra, Kaya pourra arrêter d’être malade et ne plus faire du bien/mal à des femmes… Wanda rougit à cette idée. Elle ne se voit faire ça… Elle ne pouvait pas s’imaginer le sexe avec de la violence, et elle rougit d’autant plus quand elle s’imagine caresser cette femme qui porte son cœur. Elle reste ainsi éloignée.

- Pourquoi des hommes t’écoutent ? finit-elle par demander car cette discussion était plus simple à avoir que les sentiments entre eux.