« -comme si j’allais venir frapper en te disant : tu me manques, j’aimerais bien qu’on discute. » ironisa Abby en prenant une petite voix de gamine. « -en plus c’est faux la plus part du temps je frappe pas ! » oui, elle entrait comme ça, sans prévenir et ça le mettait hors de lui. « -si t’attendait que ça pourquoi t’es pas venu toi ?! y’a pas le mur de Berlin entre nos deux chambres non ?! » c’est lui qui s’était mit à boudé. De son côté Abby avait tenté de renouer le contact, rien qu’un peu plus tôt dans la soirée ! Elle lui avait demandé son avis pour sa tenue. C’était une excuse comme une autre. Peut-être qu’elle était en train de s’en prendre à lui pour le faire réagir, pour lui prouver qu’elle était là, bien présente, qu’elle existait juste sous ses yeux. Qu’elle voulait une réaction de sa part. C’était totalement tordu, mais Abby ne voyait pas vraiment d’autres explications. Peut-être que Seth avait raison, que c’était plus facile de vomir sa colère sur lui que d’oser affronter sa mère ou encore Josh. Elle eut envie de pleurer lorsqu’elle comprit qu’elle l’avait blessé. Jusqu’à présent elle s’était toujours que tout lui passait haut dessus de la tête. Qu’il était blindé contre tout ! « -je suis qu’une conne, c’est bon ça te va ?! » avait elle crié alors qu’il appuyait sur le fait qu’elle l’avait mit dans la même case que Josh. Elle savait que c’était faux. Qu’ils étaient totalement différents. Seulement comme elle l’exprima ensuite, elle était perdue face au comportement de Seth. Et elle finit par lui avoué qu’il l’attirait et que pourtant elle avait peur d’une probable relation.

Lorsqu’il combla l’espace entre eux pour l’embrasser, Abby répondit rapidement à son baiser. En vérité elle n’attendait que ça depuis quelques secondes. Elle en avait envie sans savoir pourquoi, sans oser bouger. Peut-être par peur qu’il la prenne vraiment pour une cinglée. Elle avait agrippé son débardeur, son corps se moulant à celui de Seth de façon si spontané et naturelle. Comme si ce qui était en train d’arriver était logique. Ses mains remontèrent ensuite jusque dans ses cheveux alors qu’elle était incapable de se résonner ou de revenir à la réalité. Sur l’instant plus rien d’autre n’existait que ce baiser et le corps de Seth la plaquant contre la porte.

Lorsqu’on frappa à la porte, Abby garda les yeux fermés. Elle se pinça les lèvres avec lenteur, son front contre celui de Seth. Elle se décolla de la porte avec lenteur, avant d’afficher un sourire à Kim. « -ça va t’inquiète pas. » en hochant la tête. Lorsque la porte fut de nouveau close, elle avait croisé ses bras sous sa poitrine, une main sur la nuque, ne sachant plus vraiment quoi dire ou quoi faire. Seth prit la parole. Abby ouvrit la bouche mais pas un son ne sortit. A nouveau elle se mordit les lèvres. « -tu as raison… » souffla la jeune femme à voix basse lorsqu’il embrassa sa tempe. Demain serait un autre jour. Elle y verrait peut-être plus claire. Même si là tout de suite, c’était vraiment très embrouillé dans son esprit. Assise sur le lit, elle laissa passer un long, très long soupire lorsque Seth quitta la chambre. Abby décida de s’allonger, d’éviter de penser, même si elle avait comme une sensation de brûlure sur les lèvres. L’attirance était donc réciproque… et ils étaient perdus l’un comme l’autre…

Elle ferma les paupières lorsqu’elle entendit frapper à la porte. Elle reconnu son pas, sentit le poids de son corps sur le matelas. Le léger courant d’air lorsqu’il se glissa sous le drap. Puis la chaleur de son corps venant de coller au sien. Son torse contre son dos, son visage dans son cou, un bras autour de ses hanches. Elle ne dit rien, mais posa sa main sur la sienne et entrelaça leurs doigts. En ouvrant les yeux le lendemain, Abby avait le visage contre le torse de Seth. Il avait passé une de ses jambes par-dessus les siennes. Silencieuse, elle l’observa dormir. Ils allaient devoir parler. Vraiment parler. Pas se hurler dessus. Dans l’état actuelle des choses, Abby était incapable de lui offrir quelque chose de sain. Il l’avait dit lui-même la veille. Elle l’avait assez blessé hier soir. Elle ne voulait pas le faire souffrir plus. Et après tout, ce n’était qu’un baiser. Une envie peut-être déclenché par la tension qu’ils avaient fait naitre en se criant dessus. Aller savoir.

« Qu’est-ce qui t’en empêchait ?! » rétorqua-t-il en haussant un peu plus la voix, puis détourna le regard quand elle lui rappela que lui aussi aurait pu être à l’initiative de la démarche « Parce que je me suis senti con d’avoir cru que nous deux, on pouvait être amis ! » répliqua-t-il avec aplomb tout en posant son regard sur elle à nouveau. Pourquoi avait-il la sensation que toute cette conversation n’était une excuse pour qu’Abigail puisse déverser sa colère contre lui au lieu des véritables responsables de son malheur ?! Ou alors il se fourvoyait et cette distance qu’il leur avait imposé avait été douloureuse pour la jeune femme. Finalement, il eut la réponse au moment où Abigail comprit qu’elle était capable de lui faire mal, qu’il n’était pas aussi insensible qu’elle aurait pu le penser. Elle était seulement attirée par lui et ça lui faisait peur. Peut-être peur qu’il ne soit pas différent de Josh, qu’il lui fasse, lui aussi, tout autant de mal si ce n’est plus. Après tout, comme elle l’avait si bien dit, ils faisaient deux pas en avant et il en faisait trois en arrière. Parce qu’il était un agent de la CIA en mission à New York. Que tôt ou tard, il finirait par rentrer à Washington pour retrouver une petite-amie pour qui il n’éprouvait rien d’autres que de l’affection. Que sa position la mettait en danger, comme Inaya avait été mise en danger et tuée par sa faute… Alors il faisait ces trois pas en arrière pour se protéger, elle et lui. Parce qu’il était perdu. Parce que généralement les temps gardaient leurs distances avec lui, à l’image de Chris ou de Kim. Mais pas elle. Il l’attirait. Cet aveu lui fit réduire le peu de distance qui restait entre leurs deux corps et l’embrassa avec une envie non dissimulée, la plaquant contre la porte de sa chambre. Il aima sentir ses doigts agripper ainsi son débardeur, comme pour l’attirer davantage à elle, pour qu’il reste. Sa manière de répondre à son baiser, il la désirait et ne contrôlait plus rien. Son cœur battait à tout rompt dans sa poitrine, il aimait cette proximité… Puis Kim frappa à la porte, perçant la bulle dans laquelle ils s’étaient soudainement enfermées. La descente fut difficile. Lorsque la porte fut refermée, l’effervescence du moment avait disparu. Il s’approcha déposer un baiser sur sa tempe, l’encourageant à rejoindre les bras de Morphée plutôt que les siens, puis quitta la chambre.

Une douche froide fut plus que nécessaire pour que Seth reprenne ses esprits et n’hésita pas un instant quant à l’endroit où il passerait la nuit. Il se glissa dans les draps d’Abigail, venant de se blottir dans son dos, ses jambes entrelacées aux siennes, sa main se posa sur son bras ventre, comme pour la tenir tout contre son torse. Il huma son odeur alors qu’Abigail ne le repoussa pas. Au contraire. Elle entrelaça ses doigts aux siens et il resserra la pression sur ses doigts avant de sombrer dans les bras de Morphée. Aucun mauvais rêve ne l’extirpa de son sommeil durant la nuit et ouvrit les yeux au petit matin, comme s’il avait sentit qu’Abigail s’était réveillée. Durant la nuit, ils avaient bougé, mais n’étaient pas parvenus à se séparer. La jeune femme était venue se blottir tout contre lui et il avait été incapable de retirer son bras de sa taille. D’une voix endormie, refermant les yeux alors qu’il n’était pas encore tout à fait réveillé, il souffla un « Bonjour » avant de se frotter les yeux de sa main libre, et croisa les prunelles d’Abigail « Tu as bien dormi ? », puis fixa le plafond dans un silence de plomb qu’il vint briser au bout d’une minute ou deux « Je sais que l’on doit parler, mais pas tout de suite. Ok ? » et ajouta « Tu veux qu’on aille petit-déjeuner avant que tout le monde se réveille ? ».

« -toi ! » cria Abby. « -ton comportement, tes regards… » il n’avait jamais laissé trainer un indice ! Il avait toujours répond d’accord, mais brièvement avant de monter les escaliers ou de se tirer ailleurs, comme pour éviter d’être dans la même pièce quelle. Alors forcément elle n’avait pas tenté de venir le confronter ! En réalité, ils étaient tous les deux abrutis. Parce qu’ils semblaient chercher la même chose. Vouloir développer cette amitié qui avait commencé en voir le jour, sans parvenir à s’en ouvrir l’un à l’autre. Elle, parce qu’elle avait toujours cette sensation d’être un boulet qu’il n’en avait rien à faire d’elle, qu’il avait une vie à côté et qu’il n’avait pas la place de s’encombrer. Lui parce qu’il ne semblait pas être un grand habitué des relations humaines… Et voilà qu’ils étaient en train de se déchirer, de se hurler dessus afin de parvenir à se comprendre. Cela avait créé une sorte de tension, qui avait fait renaitre cette attirance étrange entre eux. Finalement ils s’étaient embrassés et l’interruption de Kim avait été douloureuse. Abby avait complètement oublié que leur coloc se trouvait en bas. Seth s’était détaché d’elle à contre cœur. Ce qui soit était presque rassurant pour Abby. Ça n’était pas une pulsion soudaine. Il en avait vraiment eu envie. Lorsqu’il était venu se coucher dans ses draps, se blottissant contre elle, la jolie blonde n’avait rien dit. Son geste parlant pour elle. Elle voulait qu’il reste.

Abby ouvrit les yeux avec difficultés, avant de réaliser qu’elle avait étrangement bien dormi. Et surtout qu’elle était toujours collée à Seth. Le nez niché dans torse, elle n’avait pas la moindre envie de bouger. Encore une fois, elle aima son odeur rassurante. « -salut… » souffla la jeune femme d’une petite voix alors qu’elle l’observait dormir depuis quelques minutes. « -oui… et toi ? » elle aurait pu dire : plus que bien. Mais elle ne tenait pas à jouer avec le feu. Ils devaient avoir une conversation séreuse. Là tout de suite, toujours blottit contre lui, elle n’en avait pas envie. En le voyant fixer le plafond, elle décida, à contre cœur, de se détacher lentement de lui pour poser les pieds au sol. Elle tourna le visage pour le regarder lorsqu’il prit la parole : « -ok.. » ce n’était pas pour autant qu’elle devait rester coller à lui. Ça n’arrangerait rien. Un hochement de tête. Ok pour le petit déjeuner. Elle enfila un jogging, attacha ses cheveux avant de jeter un coup d’œil à Seth et de passer la porte la première. En arrivant au milieu de l’escalier, elle fut forcer de constater qu’ils n’étaient pas les premiers debout. Le regard de Kim signifiait qu’elle était inquiète. Abby lui sourit. Heureusement Chris ne semblait pas être rentré. C’était déjà ça. Elle raconta dans les grandes, très grandes lignes ce qui s’était passé au restaurant. Non, en fait elle mentit sur bien des points. Elle fit passer le type pour un mec louche et c’était pour cette raison qu’elle avait téléphoné à Seth. Heureusement Kim devait faire sa valise, elle partait pour une semaine à l’autre bout du monde. Abby lui sourit et se fit couler un café. Puis elle colla son dos contre le comptoir, le temps que le liquide coule, prenant au passage un boite de céréales. Elle en prit une pépite et la mit dans sa bouche tout en jetant un regard à Seth. « -la terrasse ? » demanda Abby, comme si ce lieu pouvait leur permettre de mieux communiquer.

En leur imposant une telle distance ces deux derniers mois, Seth n’avait pas envisagé la possibilité que ça puisse être douloureux pour la jeune femme, et pourtant… Mais tout cela prit un sens nouveau lorsqu’elle lui avoua être attirée par lui. Le trentenaire ne savait pas si c’étaient mots qui avaient été le détonateur, ou encore le regard qu’Abigail avait porté sur lui, mais il l’avait embrassé avec une envie certaine jusqu’à l’intervention de Kim. Avec tout cela, il en était venu à oublier qu’ils n’étaient pas seuls dans l’appartement. L’effervescence du moment passé, ils avaient repris leurs esprits, mais ça n’avait pas empêché Seth de venir se glisser sous les draps, la rassurant sur ses intentions. Il était seulement là pour elle. Sa manière d’entrelacer ses doigts aux siens le rassura sur son initiative. Abigail le voulait près d’elle cette nuit. Et ils ne parvinrent pas à se détacher l’un de l’autre jusqu’au petit matin. Sa présence n’avait pas empêché la jolie blonde de dormir paisiblement, et il en était de même pour lui. Cela faisait bien longtemps que ses démons ne lui avaient pas laissé une nuit de répit. Il fallait croire que la présence d’Abigail avait eu raison d’eux « Moi aussi… » répliqua-t-il donc sans préciser que ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Le trentenaire la laissa se détacher de lui avec lenteur, pour autant, l’agent ne souhaitait pas discuter pour le moment. Un café lui était nécessaire. Il passa par sa propre chambre en quittant celle d’Abigail afin de se vêtir d’un bas de jogging en coton pour se présenter à la cuisine dans une tenue plus convenable.

Ce fut dans son mutisme habituel qu’il rejoignit les deux femmes à l’étage inférieur, les laissant échanger sans adresser le moindre mot ni à l’une, ni à l’autre, ou même ne serait-ce qu’un regard. Il avait besoin d’un café pour réveiller son esprit, et tant que ce n’était pas chose faite, il avait davantage de difficultés à échanger de banalités qu’à son habitude. Ce fut qu’à l’éloignement de Kim que le trentenaire porta son attention sur la jeune femme qui mangeait les céréales à même la boite « Oui » fut sa réponse, et glissa le jus d’orange sous son bras alors que ses mains étaient chargées par la tasse de café et les verres empilés l’un sur l’autre. Arrivé sur la terrasse, Seth inspira l’air frais du matin à plein poumon, puis déposa le tout sur la table et prit place. Pas un mot ne fut prononcé avant sa première gorgée, et lorsque ce fut chose faite, il posa son regard sur Abigail « Pourquoi as-tu menti à Kim ? » demanda-t-il sans le moindre jugement dans sa voix. Il posait simplement la question, par pure curiosité. Une nouvelle gorgée et piqua quelques céréales à la main dans le paquet, les enfilant dans la bouche l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’il laissa son geste en suspens « Je suis désolé de t’avoir ignoré tout ce temps. Je ne pensais pas mal faire », puis reprit la dégustation de ses céréales sans lait jusqu’à terminer sa poignée, et croisa ses bras sur le rebord de la table « Tu veux qu'on en parle ? », parce que c’était pour cela qu’ils étaient ici, pour qu’ils puissent parler.

Abby avait sourit avec douceur en l’entendant lui confier qu’il avait également passé une bonne nuit. Elle était totalement différente de celle qu’ils avaient passé ensemble deux mois plus tôt. Totalement différente également de celle qu’ils auraient pu passer sans l’intervention de Kim. Si leur colocataire n’était pas venue frapper à la porte, ils seraient allés bien plus loin qu’un simple baiser. Ils en avaient eu envie l’un comme l’autre. Seulement ce matin, ils avaient les idées plus claires et ils savaient parfaitement qu’ils devaient en parler. Abby respecta la demande de Seth, elle n’était pas prête à mettre le sujet sur le tapis à peine levée.

Une fois en bas, elle évoqua sa soirée avec Kim, lui mentant sur les faits. Une fois sur la terrasse, Abby prit place sur l’une des chaises, remontant ses jambes en tailleurs, le paquet de céréale entre ses cuisses. Elle en avala quelques-uns, sans rien dire, sans regarder Seth non plus. Lorsqu’il prit la parole, elle releva le visage, et esquissa un léger sourire. D’un ton de voix posé, elle répondit : « -pour éviter qu’elle ne pose plus que de question et qu’elle veuille m’apporter son aide. » une légère grimace. « -en lui faisant croire que ça c’était mal déroulé avec… je sais même plus son prénom… elle me fichera la paix avec ses plans pourries de rencontres. » en tout cas, Abby l’espérait. « -ça évite aussi les questions à ton sujet, enfin à notre sujet. Ça ne la regarde pas. » ils ne savaient déjà pas où ils en étaient eux même… « -et moi je suis désolée pour mon comportement d’hier soir. J’avais pas à te parler ainsi. » voilà ils commençaient par des excuses. C’était déjà pas mal.

« -c’est pas forcement que je veuille, c’est qu’on doit en parler. » elle savait parfaitement que s’ils n’ouvraient pas le dialogue maintenant, ils allaient à nouveau prendre de la distance. Et ça, elle ne le souhaitait pas. « -alors déjà… » elle hocha lentement la tête en se pinçant la lèvre du bas : « -je ne t’en veux pas. Pour… pour le baiser je veux dire. » elle avait dit ces mots plus rapidement. « -j’en avais très envie aussi et… » un sourire et un peu d’humour : « -et t’embrasse très bien ! » elle prit une gorgée de café, délaissant les céréales sur la table. « -si c’est possible, je veux pas de gêne entre toi et moi… » elle ajouta rapidement : « -je veux plus de cette distance. » elle inspira, soupira et ajoutant : « -mais… je sais pas si c’est une bonne idée… » elle fit un va et viens avec sa main entre elle et lui : « -toi et moi je veux dire. » elle espérait qu’en disant tout ça, Seth n’éprouvait pas de déception ou de colère face à des faux espoirs. « -tu l’as dit toi-même hier soir, je suis pas prête à laisser entrer un autre homme dans ma vie. Et je veux pas te blesser plus que je ne l’ai déjà fait. » voilà… c’était dit.

Cette matinée avait une saveur particulière alors qu’ils étaient tous les deux installés sur la terrasse, après avoir passé la nuit blotti l’un contre l’autre. Ils avaient repris tous les deux leurs esprits et la colère de la veille s’était dissipée. Seth ne souhaitait pas que les évènements de la soirée se répètent. Il ne souhaitait plus de dispute, que des mots dépassant la pensée soient prononcés. Ils avaient tous les deux eux mal, et ils n’avaient pas besoin de cela dans leur quotidien aujourd’hui. Ils avaient avant tout besoin de renouer le contact et de trouver un allié dans la personne de l’autre. En tout cas, c’était le désir de Seth. Alors il commença la conversation par une question qui lui piquait sa curiosité. L’explication de la jeune femme le fit hocher lentement de la tête alors qu’il prenait une gorgée du breuvage sombre tout en réprimant un petit rire amusé « Je n’ai pas envie non plus de subir leur interrogatoire à la con » répliqua-t-il en levant son regard sur elle « C’était Kim qui avait organisé ton rencard d’hier soir ? » demanda-t-il tout en se disant que Kim avait une tendance bien particulière à s’ingérer dans les relations sentimentales et sexuelles des autres. Elle avait essayé avec lui à son arrivée dans la colocation, mais elle s’était bien vite retrouvée confronté à un mur. Il porta sa tasse de café à ses lèvres avant de la reposer sur la table, et s’excusa sincèrement pour la distance qu’il avait mis entre eux durant ces deux mois. Il n’avait pas envisagé, une seule seconde durant, que sa décision puisse être aussi douloureuse pour Abigail. Il esquissa un maigre sourire tout en baissant les yeux sur le breuvage sombre qui stagnait au fond de sa tasse « Tu avais besoin de hurler et j’étais présent… Ça nous a permis de parler aussi ». Puis l’issue de leur dispute n’avait pas été désagréable, bien au contraire.

Une tournure de relation qu’ils n’avaient d’autres choix que d’aborder « J’essayais de mettre les formes » se justifia alors Seth devant la reprise sémantique de la jeune femme. Ses bras croisés sur le rebord de la table, il fronça légèrement les sourcils, trahissant toute l’attention qu’il lui portait, puis se mit rapidement à sourire en l’entendant évoquer le baiser qu’elle avait désiré et apprécié également « Je te retourne le compliment ». Il n’allait rien démentir. Lui aussi en avait eu envie et avait savouré l’instant… Électrisant… Authentique… Ils savaient tous les deux qu’ils ne se seraient pas arrêtés à un baiser si Kim n’étaient pas intervenus. Seth perdit son sourire alors qu’ils retournaient au sérieux de la conversation « Tu trouves qu’il y a une quelconque gêne ce matin ? » demanda-t-il alors qu’il n’en éprouvait aucune. Il l’avait embrassé, il l’avait désiré, il avait passé la nuit avec la jolie blonde blottie dans ses bras et avait apprécié chacun de ces moments. « Je ne te promets pas que parfois, je n'en mettrais pas, mais… D’accord ». Son métier allait le pousser à s’isoler certains jours. Certaines missions à disparaître également des radars des jours durant. Parfois, il n’aurait pas l’humeur au beau fixe, mais il allait fournir les efforts nécessaires pour qu’elle ne se sente pas mise de côté comme il l’avait fait par le passé.

La suite de la conversation ne surprit pas Seth qui s’attendait à cette issue. Elle n’était pas encore guérie de Josh, du mal qu’il lui avait fait, alors entamer une nouvelle relation, de surcroît avec lui… Ce n’était pas l’idée du siècle. « J’avais compris » rétorqua-t-il alors qu’elle trouva pertinent de justifier qu’elle parlait d’eux deux. D’ici quelques mois, il repartirait à Washington, et elle finirait par l’oublier, ou penserait à lui de temps à autre comme le colocataire qui l’avait embrassé un soir, après une dispute un peu trop houleuse. Il reprit une gorgée de café, et hocha de la tête alors qu’il reposait le récipient sur la table « Je sais tout ça Abigail, et je comprends » répliqua-t-il avec douceur en relevant ses yeux bleus sur elle « Tu dois tourner la page avant de trouver cet homme qui saura te regarder avec tendresse… C’est ce que tu as dit, non ? », bon, il la taquinait un peu et ça s’entendait à sa voix « Celui qui entrera dans ta vie sera chanceux. Souviens-toi s’en quand tu te trouveras pathétique ou nulle. Et s’il n’est pas convenable avec toi, tu as mon numéro » en faisant référence à l’appel qu’elle avait passé la veille au soir.

L’espace de quelques secondes, Abby eut peur que Seth lui reproche son mensonge. Un genre de : t’assume jamais rien ! Mais il semblait apprécié au final. « -ouais… » souffla la blondinette. « -une appli soit disant plus sérieuse vu que je veux pas faire dans les coups d’un soir. » c’était les mots de Kim. « -le pauvre type il a rien du comprendre. Maintenant je le fais passer pour un chelou alors que c’est moi qui suis névrosée. » n’importe quoi ! Enfin bref… ça évitait les questions et avec ça, Kim devrait lui foutre la paix un petit moment. « -parler je sais pas si c’est vraiment le bon mot mais bon… » s’amusa Abby qui se souvenait plus avoir crier qu’autre chose. Mais Seth avait raison, au milieu de cette conversation chaotique, ils étaient parvenu à renouer une espèce de lien. Petit dérapage en prime.

Elle décida de prendre la parole. Seth n’était pas un grand bavard, alors autant qu’elle s’y colle. Elle commença avec un peu d’humour, parlant du baiser échangé. Rien que de l’évoquer, elle avait la sensation de revivre la scène et… elle fit un bel effort pour fixer son café. « -ah heu… non. Même s’il est clairement classique de se réveiller coller serrer à son colocataire… » autant en rire. « -non t’as raison ça va." Elle ne voulait plus de distance. « -non mais ça va, je suis au courant qu’avec toi c’est pas le monde merveilleux des petits poneys ! » elle avait commencé à cerner son caractère. « -je te demande pas de passer tous notre temps ensemble. Seulement… seulement des moments de qualité. » elle mit des guillemets sur ce mot. « -quand on est ensemble. » elle prit une gorgée de café et ajouta : « - genre vraiment conversation. Repas ensemble de temps à autre… » elle n’avait pas d’autres idées précises mais elle ne voulait pas revivre la distance étrange de ces deux derniers mois. « -après tu me dis juste : pas ce soir Abby, j’ai besoin d’être seule sinon je ne serais pas capable de te résister et puis voilà ! » lança la jeune femme en riant, avant de le regarder tendrement.

Elle en vint au fait qu’eux deux, ça n’était pas franchement une bonne idée. Simplement parce qu’elle n’était pas prête pour ça, et qu’elle ne voulait pas le faire souffrir plus encore. Un certain soulagement lorsqu’il dit comprendre. Bon ba c’était déjà ça. « -ouais… un truc comme ça. » avec un sourire en coin. Abby prit sa tasse et cacha son visage derrière. Enfin, le fait que son sourire se soit quelque peu effacé. Le message était claire. Il n’était pas candidat… En même temps, elle pouvait comprendre. Il avait été témoin de l’ampleur des dégâts. Forcement ça donnait pas envie d’aller plus loin. « -je crois que le prochain va devoir attendre un peu… » souffla Abby après avoir prit une longue gorgée de café. « -j’ai du travail à faire sur moi-même. » oui, y’avait du boulot ! Elle reprit la boite de céréale et clama un : « -ba c’était pas si compliqué de ça finalement cette discussion ! » avant de lui sourire. En piochant dans la boite, elle ajouta avec sincérité : « -merci d’avoir été là hier soir en tout cas. » elle plissa les yeux : « - et tant qu’on y ait, ça te dirait pas de m’accompagner la prochaine fois que ma mère organise un repas ? » elle sourit : « -je sais, à elle aussi faut que je lui parle… » en levant les yeux au ciel.

Seth apprécia que la jeune femme ait menti à leur colocataire pour ne pas avoir à subir son indiscrétion sur leur relation, quelle qu’elle soit. Ça ne concernait qu’eux et s’était bien assez complexe pour épiloguer dessus parce que Chris et Kim ne parvenaient pas à faire taire cette petite voix dans leur tête qui les poussait à poser une multitude de questions qui ne les concernait nullement. Ils s’ingéraient d’ores et déjà bien suffisamment dans la vie privée d’Abigail qu’elle s’était retrouvée dans ce restaurant avec cet inconnu, sans avoir particulièrement envie « Elle a vraiment un souci à se mêler ainsi de la vie privée des autres » répliqua le trentenaire alors qu’il se disait que leur colocataire devrait envisager une reconversion dans le développement d’un site de rencontres plutôt que d’être hôtesse de l’air. Dans tous les cas, elle s’enverrait en l’air. « Il s’en remettra. Tout ce que l’on ignore ne nous tue pas » rassura Seth alors que la jeune femme semblait presque s’inquiéter pour l’inconnu qu’elle avait brusquement délaissé au restaurant. L’agent émit un petit rire « C’est notre manière de communiquer ». Il n’avait pas tort. Ils n’avaient pas souvent échangés cordialement depuis son arrivée dans la colocation. Leurs conversations s’apparentaient davantage à des montagnes russes. Un instant, tout se déroulait pour le mieux et la seconde d’après, ils se disputaient. C’était ce qui s’était passé hier, et finalement, ils étaient parvenus à enterrer la hache de guerre en fin de soirée.

Le baiser qu’ils avaient échangé était sûrement pour beaucoup dans leur réconciliation, ainsi que la nuit passée dans les bras l’un de l’autre comme s’ils partageaient plus qu’une relation cordiale. Seth pencha légèrement de la tête, esquissant un petit sourire en coin « Ça n’avait pas l’air de te déplaire si mes souvenirs sont exacts ». Il se souvenait parfaitement bien de sa main serrant la sienne lorsqu’il était venu la rejoindre au milieu des draps, ou encore de son visage contre son torse au petit matin. Un hochement de tête alors qu’elle acquiesça. La gêne n’était pas réellement présente entre eux deux ce matin. Pourquoi après tout auraient-ils dû être gênés ? Ils s’étaient embrassés parce qu’ils en avaient eu envie tous les deux. Ils avaient appréciés l’instant. Il n’y avait aucun regret à avoir. Seth n’en éprouvait pas. Toutefois, il n’était pas prêt à lui promettre que parfois, il ne se montrerait pas distant avec la jeune femme. Cela faisait partie dorénavant de sa personnalité et il ne pouvait pas le renier ainsi, aussi facilement. Seth éprouva presque un soulagement lorsqu’Abigail fit preuve de compréhension à son égard. Elle savait qu’il aurait besoin d’être seul, de s’isoler et elle était prête à l’accepter. Il se mit même à sourire lorsqu’elle lui expliqua sa manière de percevoir leur relation « Je peux faire en sorte que ça se déroule ainsi ». Il en avait même envie. « Si mes souvenirs sont bons, ce sont tes yeux à toi qui m’ont supplié de t’embrasser hier soir » et lui fit un clin d’œil avant de porter sa tasse à ses lèvres.

Lorsqu’Abigail s’engagea davantage dans la conversation en évoquant leur futur à deux, le trentenaire s’était presque attendu à cette issue et ne s’en offusqua pas. Elle avait besoin de se reconstruire pour accueillir un homme dans sa vie, mais ça ne serait pas lui. Il n’était pas celui qui lui fallait. Elle l’avait dit, même si ça avait été sous la colère. Il savait qu’elle n’avait pas tort. Pas parce qu’il était capable de la faire souffrir comme Josh l’avait fait, mais parce qu’il savait que son métier était dangereux pour lui, mais aussi pour elle. Il n’était pas prêt à lui faire courir le moindre risque, alors il laissait la place à un autre, capable de l’aimer et de la protéger. « Il n’y a pas d’urgence » répliqua-t-il avec douceur et acquiesça « Tu n’es pas seule ». Il serait là si elle avait besoin. Il se mit à rire légèrement, discrètement, comme s’il avait perdu l’habitude de rire « Oui. Je trouve aussi », et acquiesça sans mot dire. Il avait envie de lui dire qu’il serait toujours là pour elle, mais se retint. Ça ne serait peut-être pas toujours le cas. Il fronça les sourcils, interloqué par sa question, puis répliqua avec un sourire en coin « On a passé une nuit ensemble et tu veux déjà me présenter à ta mère ?! » et ajouta « Quand est-ce qu’il a lieu ce dîner ? ».  

« -oui c’est vrai… » approuva Abby. Ils fonctionnaient comme ça depuis qu’elle avait posé ses valises dans l’appartement. Parfois c’était calme et pour un rien, ça pouvait partir en furieuse engueulade. Elle n’allait pas le dire tout haut, mais ça ne lui déplaisait pas. Depuis le départ d’ailleurs. Elle évoqua la possible gêne qu’il pouvait y avoir entre eux et Seth la fit sourire jusqu’aux oreilles. Prise en faute, elle hocha la tête : « -je plaide coupable. J’ai autant apprécié le baiser que ta façon de me plaquer contre la porte, que cette nuit dans tes bras. » et elle allait se taire. Parce que clairement, elle réalisait que pour le moment, il était encore facile de réveiller cette envie de lui. Et il ne valait peut-être pas compliqué plus les choses. S’ils couchaient ensemble, elle ne pouvait assuré qu’il n’y aurait pas gêne. Alors elle allait faire avec sa frustration. « -top… » conclue la jeune femme avant d’ouvrir la bouche puis de rire. « -ok ! Ok ! C’est vrai. Je sais pas vraiment ce qui m’a pris… c’était… je saurais pas l’expliquer. Vraiment… » elle ne passait pas son temps à penser à lui ou à fantasmer sur son corps. C’était la situation, la tension entre eux à force de se hurler dessus, qui avait provoqué ses aveux et aussi ce moment de faiblesse. Ou d’envie. Autant assumer après tout. C’était arrivé. Ils étaient adultes. Alors ça allait bien se passer.

De toute manière, ça ne se reproduirait pas de si tôt. Et il n’y aurait pas de eux au sens couple du therme. Seth fut assez claire sur ça. Il passait son tour. Mais c’était mieux qu’elle sache tout de suite, avant de trop s’attacher ou pire de tomber amoureuse ! Pour dédramatiser tout ça, elle fit de l’humour et elle en profita pour caler une demande de service. Après tout, elle lui avait sauver la vie ! C’était pas rien ! « -ah ba comme ça tu prends directement tes jambes à ton cou ! » elle avala à nouveau des céréales et ajouta : « -y’a pas de date fixé mais comme ça fait deux fois que je n’y vais pas, forcement elle va revenir à la charge. » pour le plus grand bonheur d’Abby. « -non mais laisse tomber, tu vas m’en vouloir à vie si je te traine à un truc comme ça. En plus je devrais plutôt l’affronter plutôt que de lui faire croire que j’ai un nouveau mec et qu’elle me lâche. » c’était une demande merdique et ça ne fonctionnerait pas. « -après si t’es présent, ça me donnera peut-être la force de lui dire d’aller se foutre avec ses conseils et que Josh était un connard. » une légère grimace. Mouais… c’était une hypothèse.

Mais elle n’eut pas le temps d’élaborer de plan. Une semaine plus tard, alors qu’elle venait de frapper à la porte de Seth pour savoir s’il voulait faire une pause-café, ou mettre fin à sa journée puisqu’il était déjà plus de 18h, elle entendit frapper à la porte de l’appartement. « -t’attends quelqu’un ? » demanda la jolie blonde dans un froncement de sourcils. « -je vas voir. » elle ouvrit des grands yeux lorsque et fut incapable de sourire en lançant un : « -maman ?! » Seth était dans la cuisine en train de faire le café. « -qu’est ce que… qu’est ce que tu fais là ? » demanda Abby en espérant que Seth aurait eu le temps de prendre ses jambes à son cou.

Lorsqu’Abigail se remémora la veille à voix haute, évoquant ce baiser fiévreux et cette manière qu’il avait eu de la plaquer contre la porte de sa chambre, Seth prit conscience que le désir qu’il avait éprouvé pour elle n’était toujours pas éteint. Il se pinça la langue sur les lèvres comme pour se souvenir du goût de leur baiser, alors qu’il la dévorait presque du regard, ainsi assis de l’autre côté de la table « Si Kim n’était pas arrivé, la nuit aurait été bien différente » lui confia-t-il sans la moindre gêne. Ce n’était pas un secret d’État. Sans l’intervention de leur colocataire, leur nuit ensemble aurait été bien moins calme. Mais c’était derrière eux dorénavant, et il allait devoir vivre en se demandant comment ça aurait pu être. La conversation l’aida à reprendre contenance, jusqu’à ce qu’il lui rappelle que c’était elle qui l’avait appelé silencieusement à l’embrasser. Un sourire alors qu’il suivait presque le fil de ses pensées « La tension était palpable… Ça s’est fait naturellement ». C’était peut-être ça qui était le plus dangereux finalement. Ce naturel. Rien de calculé. Ils n’avaient pas cherché à se séduire. En réalité, ils passaient leur temps à vaciller entre les ententes cordiales et les disputes. Rien n’aurait pu les amener à s’embrasser ainsi ce soir-là et pourtant, c’était arrivé. Mais Seth décida de faire comprendre, à sa manière, qu’il ne serait pas un prétendant. Sa vie était bien trop complexe pour envisager une relation sérieuse avec Abigail, puis il était engagé de son côté. Et même s’il comptait mettre fin à leur relation au tour de mission de sa petite-amie, il n’était pas un cœur à prendre. Pour sa sécurité à elle, avant tout, et la sienne également.

Malgré cet éclaircissement, Seth fut surpris de la proposition que formula la jeune femme. Elle le conviait à un dîner avec sa mère. Il préféra tourner cela à la dérision plutôt que de prendre la proposition trop au sérieux dans l’immédiat, mais Abigail était sérieuse dans sa demande « Pour le moment, je n’en ai pas envie » répliqua-t-il avec assurance tout en la fixant. Elle comprenait ce qu’elle voulait dans ses mots. « Ta mère est si horrible que cela ?! » et ajouta « Je ne vais pas contredire, tu devrais lui parler et t’émanciper de ses diktats que tu subis. Tu as le droit de mener ta vie comme tu l’entends ». Il était sincère. Abigail était adulte et si elle ne voulait pas se marier et avoir des enfants, c’était son droit. Ça ne faisait pas d’elle une vieille fille prête à remplacer l’amour d’un homme par l’affection d’un chat. « Alors j’accepte ton invitation » répliqua-t-il en levant sa tasse en sa direction. Si sa seule présence à ses côtés pouvait lui permettre d’éclaircir quelques points avec sa mère, alors il viendrait. Même si les conventions sociales n’étaient pas particulièrement sa tasse de thé.

Enfin, de toute manière, la question ne se posa pas de la date du dîner car alors qu’il arriva dans la cuisine pour partager un café en compagnie d’Abigail, on frappa à la porte « Tu me poses réellement la question ?! » demanda-t-il en penchant la tête alors que le trentenaire n’avait aucune visite depuis son arrivée à New York. Il fronça les sourcils tout en restant à l’affût, mais lorsqu’elle prononça le nom de la personne qui se trouvait derrière la porte, Seth se demanda s’il n’aurait pas préféré la venue inopinée des russes à son appartement. Il termina toutefois de servir les cafés et se tourna en direction d’Abigail, ne sachant pas réellement quelle posture adopter. Il finit par faire les quelques pas qui le séparait des deux femmes et serra la main de la mère d’Abigail « Bonjour, je suis Seth et vous vous êtes la maman d’Abigail… Enchanté » tout en lançant un regard à la jeune femme, piochant dans ses bonnes manières d’antan, puis désigna la machine à café « Vous désirez un café ? » et ajouta à l’attention d’Abigail « Tu viens m’aider en cuisine », laissant son regard lui faire comprendre qu’elle n’avait pas d’autres choix que de le suivre « Je peux te laisser seule avec l’abominable marâtre ou tu as besoin de moi ? ».