« -me réponds pas comme ça. » répliqua Abby. Elle n’avait pas sous-entendu qu’il ne l’était plus. Elle avait surtout comprit que c’était vieux de plusieurs années pas de quelques mois. « -et t’as pas envie d’en refaire ici ? » avait elle demandé à nouveau. « -les autres sports ? Comme quoi ? » oui, ba elle voulait qu’il parle de lui, alors elle voulait savoir. Et ça lui évitait de parler d’elle, donc ça lui allait très bien. Pour une fois c’était à lui de prendre la parole. « -ça te manque » elle ajouta : « -le basket je veux dire. Et aussi la vie là-bas. » après tout, vivre à New York c’était différent. Ce n’était pas facile parfois de se déraciner. Enfin… il n’était pas très sociable alors peut-être que ça ne gênait pas tant que ça.

Abby haussa les sourcils : « -tu m’invites à diner ? » elle était presque choquée. « -comme ça y’a que moi qui meurt si c’est pas bon ? » ironisa Abby avec un sourire, plutôt que de sortir une connerie du genre : tu seras le dessert ? ça lui avait traversé l’esprit quelques secondes. Tout comme le fait que c’était étrange qu’il veuille cuisiner pour elle. Il en faisait déjà beaucoup non ? Et puis bon, ils couchaient ensemble alors lui faire la cuisine… est ce que ça ne laissait pas la place à autre chose ? Dont il ne voulait pas d’ailleurs ! Bon il parla de randonné et ainsi Abby se concentra sur ça plutôt que de penser de travers. Il appréciait également sa compagnie. Elle fit à nouveau de l’humour. « -c’est vrai qu’on était plutôt mal parti quand même… » souffla la jeune femme avec un sourire en coin en repensant à son emménagement.

Un silence, et elle lui confia qu’elle ne resterait pas ainsi longtemps. Qu’elle allait avancer, tourner la page et reprendre sa vie en main. Pas certain qu’il se faisait du souci à son sujet, mais elle voulait qu’il sache qu’elle n’allait pas se laisser aller à la déprime. Qu’il n’aurait pas besoin de jouer les consolateurs pendant des mois. Un léger rire : « -faudrait déjà écrire un truc pour que les gens me lisent… » avant de réaliser qu’elle venait de lui confier son petit secret. Elle bossait dans l’informatique, mais elle était une amoureuse des livres. Elle avait beaucoup d’imagination, il avait pu le constater. Alors l’idée d’écrire un roman n’était pas si folle que ça. « -un espion ? Pourquoi est ce qu’il vivrait en coloc ? » demanda Abby en se prenant directement au jeu. « -et un espion de quoi ? Genre 007 ? » elle avait du mal à visualiser. « -et du coup, il ferait quoi exactement ? ça serait quoi sa mission ? » elle lui sourit : « -fallait pas commencer ! » oui, maintenant qu’il avait lancé le sujet. « -et ça tombe amoureux les espions ? Je veux dire, y’a pas de clause dans les contrats qui dit : vous êtes lié à votre job à la vie à la mort. Vous pouvez baiser mais pas vous attacher ? » un petit rire : « -et elle ? Parle moi d’elle… »

« Et pourquoi ?! » demanda-t-il alors qu’Abigail le reprenait sur sa manière de lui répondre, comme si cela avait été déplacé de confirmer qu’il détenait toujours un bon niveau au basket-ball, même si cela faisait plusieurs mois qu’il ne pratiquait plus. À New York, tout était différent. Il était en mission. Ce n’était que pour quelques mois et ensuite il disparaîtrait pour retourner retrouver sa vie de tous les jours dans la capitale « Je suis un peu pris par le travail si tu ne l’avais pas constaté par toi-même ». Enfin, il parvenait à trouver du temps pour aller courir dans les rues de la Grosse Pomme ou encore pour être avec Abigail, mais c’était différent. C’était bref et il pouvait tout arrêter d’un instant à l’autre pour retourner à sa mission. En amoureux du basket comme il était, il ne voulait pas quitter le match au beau milieu, sans explications. Les gens ne détenaient pas la même compréhension de la jeune femme qui était, ce soir, d’une particulière curiosité « J’ai pratiqué le tennis, le parachutisme, l’escalade, la plongée sous-marine, le karaté. Je me suis essayé au saut à la corde, à la parapente et au surf, mais je n’ai pas particulièrement aimé ». Un regard pour la jeune femme qui ne posa pas réellement de question. Qui faisait un simple constat. « Oui » souffla-t-il. Il n’allait pas mentir, mais ajouta en la fixant « On va dire que je commence aussi à apprécier ma vie ici ». Depuis l’arrivée d’Abigail au sein de la colocation, son quotidien avait prit un rythme diamétralement différent. C’était une tournure intéressante.

La réaction de la jolie blonde ne l’interpella pas particulièrement. Sa proposition était surprenante en elle-même, mais confirma tout de même avec une réponse courte et sans appel, comme à son habitude « Oui », puis leva les yeux au ciel « Je suis un très bon cuisinier. Seulement, je n’ai pas envie de répondre à l’interrogatoire de Kim et Chris durant le dîner. Ça te va comme explication ? ». Ce qui était vrai, en finalité. Seth afficha un sourire amusé en repensant au jour de leur rencontre pour le moins compliqué « On en a fait du chemin ». Les disputes étaient toujours présentes, mais ce n’était plus un quotidien. Ils parvenaient à communiquer autrement. Soit au travers du sexe, soit comme ce soir, en discutant tout simplement. Avec les mois, ils s’étaient rapprochés, de sorte que la jolie blonde n’hésita pas un instant pour poser sa tête sur ses jambes comme si ce geste était pour le moins naturel entre eux deux. Elle lui confia son souhait d’écrire un roman. Pour lui, il n’y voyait pas d’inconvénients et ne partageait pas les craintes d’Abigail concernant la critique à l’issue « Généralement, un livre commence par une idée, oui » rétorqua-t-il en se foutant ouvertement de sa gueule cette fois-ci. Il lui proposa donc une idée sur un espion qui tombait amoureux de sa voisine de palier « Je parlais plutôt voisin d’appartement. Elle vit en face. Il la croise chaque matin. Elle vient lui demander de temps à autre du sucre, du lait ». Elle prend goût à le déranger alors qu’il travaille. « Oui. Il peut être britannique, français ou américain ». Seth se prêta au jeu de ce roman « Ils pourraient tenter de… Je ne sais pas… Empêcher un attentat russe contre une organisation internationale, telle que le siège de l’ONU ou à l’aéroport JFK ou pourquoi pas la Maison Blanche ». Il proposait plusieurs idées.

Au moment où Abigail évoqua l’impossibilité, pour les espions de tomber amoureux, Seth se mit à la fixer durant quelques secondes, et finit par répondre « Je suppose que certains sont mariés ». Ce qui était le cas de certains de ses collègues « Et le cœur ne se commande pas. Je pense que certains doivent avoir peur de tomber amoureux et de mettre la personne qu’ils aiment en danger à cause de leur métier… ». C’était son cas. Une réalité qu’il avait vécu avec Inaya. Tout fin de compte, il n’avait pas seulement peur que des serpents… « Elle ? ». Il l’observa tout en venant caresser ses cheveux, l’observant alors qu’il réfléchissait « Elle… Elle peut être agaçante à certains moments, un peu naïve également et quelque fois… Je dirais dans son monde » et se mit à sourire avant de reprendre « Mais elle est aussi douce et bienveillante. Elle pense peut-être trop aux autres avant de penser à elle-même, mais c’est qui le fait tomber amoureux malgré lui. Il apprécie qu’elle vienne le déranger pour des inepties. En réalité, il finira par n’attendre que cela. Qu’elle vienne frapper à la porte, avec son sourire qui éclaire même la plus sombre des journées. Je la vois pétillante et pleine de vie, qui donne l’impression de se moquer de tout et de l’avis de tout le monde, alors qu’en réalité, ce n’est qu’une façade. Il lui apprendra à se trouver belle dans son regard, et à s’aimer autant qu’il finira par l’aimer lui… » et se racla la gorge en articulant un « Enfin, c’est ton roman et ton personnage, tu agrémenteras à ta sauce ».

« -ba j’avais compris que c’était y’a longtemps. Pas seulement un abandon de quelques mois. » avait répondu Abby. « -quand on veut on peut. » avait elle ajouté avant de reprendre : « -et puis tu travailles trop. Trop souvent et trop tout le temps. Ça te devrait te faire du bien de reprendre le basket. » enfin c’était une idée, il faisait bien ce qu’il voulait après tout. Mais son job était toujours une excuse pour tout. Elle ouvrit de grands yeux. « -rien que ça ! » ah oui quand même, la liste était longue. « -pourquoi t’as pas aimé ? Tu n’es pas adepte des sensation fortes ? » elle ne l’était pas du tout de son côté. Elle baissa les yeux à son oui. Forcement que ça devait lui manquer. Bravo Abby ! Comme ça il allait faire un petit coup de nostalgie. « -ça doit pas être évident… » de changer du tout au tout. « -tu l’apprécierais d’autant plus si tu reprenais le basket. » avait elle ajouté avec conviction, sans se douter qu’il parlait d’elle en réalité.

Il l’invitait à diner. Ok… elle était surprise. Enfin agréablement surprise. Elle avait hâte de voir ça. « -vantard. » commenta Abby en marmonnant. « -tu ne les apprécies pas vraiment n’est ce pas ? » demanda la jeune femme avec un touche de douceur dans la voix, un peu comme si elle était navrée de ce constat. « -je pense qu’ils ont comprit que ça servait à rien d’être trop curieux avec toi. » chose qu’elle était pourtant ce soir. Mais c’était différent. « -oui, ça c’est certain ! » le premier jour, elle n’aurait jamais imaginé passer la soirée à pleurer dans ses bras ou à discuter ainsi installé sur le canapé. Encore moins coucher avec lui !

« -ahah mort de rire ! » commenta Abby. En vérité, elle appréciait vraiment la tournure de la conversation et de pouvoir penser à autre chose. Ça lui faisait du bien. Vraiment. « -ah ouais, donc c’est une quiche qui sais pas faire les courses convenablement. Ou alors c’est des excuses parce qu’elle le trouve canon depuis le début ?! » Seth venait d’activer l’imagination de la belle blonde. « -Américain. Je vais pas me lancer sur un terrain que je connais pas. » oui, elle aurai déjà une base. « -ou là ! Si part là dedans, je vais avoir besoin de toi pour m’expliquer les rouages du monde et les conflits de la planète ! » histoire que l’histoire soit bien crédible. « -il peut être divorcé ? ça n’a pas fonctionné parce qu’il ne pouvait pas être sincère avec sa femme. Trop de mystère. » Abby souriait « -oui j’imagine que ça ne doit pas être évident quand on risque sa vie à chaque instant et qu’on doit gardé le secret sur tout ça. » enfin pur supposition, elle n’allait pas pouvoir rencontré un espion pour lui poser des questions. « -oui elle ? » avait ajouté Abby en levant les yeux sur Seth : « -j’aime bien… continue. » marmonna Abby comme si elle était déjà plongée dans le roman. Elle l’écouta avec attention, et elle finit par se demander de qui il pouvait bien s’inspirer pour parler ainsi. Comme s’il avait déjà réfléchit au sujet. « -j’aime bien… » souffla Abby en le regardant avec tendresse. « -on dirait presque que tu parles d’une femme que tu connais et que tu apprécies. » c’était attendrissant et amusant. Elle ne faisait pas du tout de rapprochement. « -et lui alors niveau caractère ? Il est genre froid et distant ? Mystérieux ? Solitaire ? Il a quand même un peu de sens de l’humour ? » elle fronça les sourcils comme pour mieux réfléchir: "-je suis sur que c'est une tête de con."

« Mais ça me paraît être une éternité, tu sais » rétorqua alors le trentenaire sur le ton de la taquinerie. Pour Abigail, c’était simple de reprendre le sport, et ça lui permettrait de quitter son antre de temps à autre. Ce n’était pas nouveau qu’elle trouve qu’il travaillait trop. Elle le lui rappelait assez régulièrement « Je dois y réfléchir ». Parce que ce n’était pas simple. S’il passait autant de temps à exercer son métier, ce n’était pas pour rien. C’était parce que c’était nécessaire, pour la survie de tous. Un petit sourire étira ses lèvres face à sa réaction concernant la liste des activités et sport qu’il avait pratiqué par le passé « Oui… ». Son oncle voulait faire de lui un homme actif et débrouillard. Il y était parvenu, au détriment du temps passé à vivre sa vie d’adolescent. Un petit rire à la question qui suivit. Ne pas aimer les sensations fortes. C’était son quotidien. Mais il répliqua un « Ça doit être ça » peu convainquant et ajouta « Je n’aimais juste pas cela ». Aussi simple que cela. « Je ne suis pas malheureux pour autant » affirma ce dernier pour remettre les choses dans leur contexte. Il trouvait peu à peu son équilibre à New York. Un regard pour la jeune femme qui ne semblait pas discerner le message sous ses sous-entendus aujourd’hui. Il trouvait que cela avait un certain charme « Sûrement ».

Il lui proposa donc un dîner en sa compagnie où il cuisinerait pour elle. « Faut reconnaître le talent lorsqu’il est présent ». Oui, bon, il était peut-être un peu vantard finalement. Un soupir « Ils mettent leur nez dans la vie de tout le monde et va m’agace ». Puis ce n’était pas avec eux qu’il souhaitait passer du temps. « Je leur fait peur » répliqua ce dernier comme pour énoncer une vérité. En tout cas c’était le cas de Chris. Qui aurait cru toutefois que leur relation prendrait une telle tournure ? Un sourire pour seule réponse et laissa Abigail poser sa tête contre ses jambes avant d’évoquer son projet de roman. Un petit rire alors qu’elle réagit à sa moquerie. Seth commença à dessiner les contours du probable futur livre de cette dernière. Ce n’était pas difficile de trouver l’inspiration, il suffisait d’écrire sur eux. Un sourire amusé étira les lèvres du beau brun « Au début, c’est parce qu’elle est uniquement dans son monde. Ensuite, c’est qu’elle tombe sous son charme ». Sinon pourquoi viendrait-elle le déranger aussi régulièrement alors qu’il travaillait ? « Si tu veux ». Il n’était pas contre l’idée à l’aider à rédiger ce livre, à lui soumettre des idées. Elle en ferait ce qu’elle en voudrait.

Peu à peu, Abigail se prenait également au jeu « Oui, pourquoi pas ». Divorcé. Ça donnerait du relief au personnage. « Non, ça ne doit pas l’être ». Ça ne l’était pas, mais c’était un sacrifice qu’ils étaient tous prêts à faire. Puis elle lui demande de décrire cette femme donc cet agent finirait tôt ou tard par tomber amoureux. Ce n’était pas difficile. Le modèle se trouvait sous ses yeux. Il la décrivit donc comme il la percevait. Elle aimait bien. L’ironie de la situation le fit sourire et quand elle évoqua sa théorie, il rétorqua « Qui sait » énigmatique. Le sujet dévia ensuite sur lui, ou plutôt sa version dans le roman. Il l’écouta énumérer des adjectifs et cela le fit sourire, et même rire à sa dernière idée « Un peu de tout cela ». Elle aussi avait un modèle réel devant lui. Sa main caressant sa chevelure blonde, il ajouta « Ils tomberaient amoureux en même temps, mais ne s’en rendrait pas compte. Il se mettrait des barrières à cause de son métier et elle, parce qu’elle ne veut pas souffrir… ». Pas encore.

« -t’es pas bien ici ? » demanda Abby en relevant les yeux sur lui. Sur le coup, elle eut l’impression de lui parler comme si il avait tout juste 16ans et qu’il était au milieu d’un divorce merdique. « -enfin, je veux dire New York t’aime pas ? » elle n’était pas objective. C’était sa ville. Elle adorait vivre ici. Et ne se voyait pas vivre ailleurs. « -tu sais, je pourrais te faire visiter si tu veux bien d’accorder un peu de temps libre. » proposa la jolie blonde avec sincérité. Ça l’aiderait peut-être à se sentir un peu mieux ici. « -t’es pas obligé de faire des compétitions. Simplement aller jouer, rencontrer d’autres personnes, passer un bon moment. » elle ne voyait pas ce qu’il y avait de compliqué. Mais s’il avait besoin de prendre quinze jours pour réfléchir à ça, alors c’était son souci. « -j’ai pas pensé que tu étais malheureux. Je trouve ça dingue d’avoir tester autant de sport… d’être passé du tennis au… t’as dis quoi… saut en parachute ? » elle plissa les yeux en cherchant. « -c’est quand même pas les mêmes sports ! ça demande pas le même… » elle fit un moulinet avec sa main. « -courage ? » elle n’était pas certaine que ça soit le bon mot.

Abby pouffa de rire. « -très bien. Je reconnais certaine de tes talents. » et ajouta : « -tu m’as déjà montré certaine compétence en cuisine… enfin dans la cuisine surtout… » elle grimaça en plissant les yeux, amusée de ses propres mots. « -mais ! Mais je serais ravie que tu fasses à diner pour moi. » ça c’était vrai et sincère. « -ça j’avais compris. » commenta Abby. « -je crois que… je crois simplement qu’ils vivent de façon différentes. Rien de plus. » Chris et Kim n’avaient pas du tout la même manière de gérer leurs vies. « -n’importe quoi ! T’as les yeux d’un petit chaton ! » ironisa Abby. « -bon d’accord, à Chris certainement un peu… » pour ce qui était de Kim, elle en doutait.

« -elle se sent peut-être seule… » souffla Abby en imaginant sans mal cette jeune femme. Un sourire sincère lorsqu’il accepta de l’aider. « -enfin j’en sais rien… parce que du coup, il a déjà vécu tout ça. Et il dois pas avoir envie de recommencer… ça doit même lui faire peur. » elle parlait presque toute seule à cet instant. Seth avait une manière bien à lui de dépeindre cette femme. Comme s’il l’avait déjà croisé ou déjà imaginé. Abby aimait sa vision des choses. Cela lui donnait des pistes… ça l’aiderait peut-être à avancer et écrire quelque chose. « -roh c’est moche… » souffla Abby en grimaçant. Mais ça pouvait faire une excellente base. Elle réalisa alors que Seth était en train de lui caresser les cheveux. Abby réprima un bâillement. « -on devrait peut-être aller se coucher. » et en même temps, elle n’avait pas du tout envie de bouger. « -enfin en en a déjà pour 30 minutes rien qu’à souffler les bougies ! » s’amusa-t-elle. Elle se tourna légèrement pour regarder par les fenêtres. « -on dirait que ça se calme un peu dehors non ? » elle faisait quoi là ? Elle trouvait tous les arguments pour que Seth décide d’aller dormir dans sa propre chambre ? Elle se redressa même, posant les pieds sur le sol, glissant ses cheveux derrières son oreille.

« Ce n’est pas ce que j’ai dit » rétorqua le trentenaire tout en penchant légèrement la tête. Il disait seulement que son dernier match de basket-ball sur le terrain en bas de son appartement à Washington lui paraissait bien loin ce soir. Toutefois, il apprenait à se faire à la vie New-Yorkaise, avec ses avantages et ses inconvénients « Je commence à m’y faire ». Quand on est issue de Boston, avec son influence européenne bien marquée, il est assez difficile de s’acclimater aux autres villes américaines. Néanmoins, au fil du temps, il apprenait à aimer la Grosse Pomme avec son parc imposant et sa population hétéroclite. Durant un instant, il resta silencieux, réfléchissant à sa proposition. Se demandant si c’était judicieux de lui consacrer davantage de temps, et finit par abdiquer face à ses propres mises en garde « Je veux bien ». Le trentenaire lui accordait déjà du temps, alors il n’était pas contre l’idée de lui en consacrer davantage. Néanmoins, il n’était pas certain de vouloir le faire pour le basket-ball, mais les arguments de la jolie blonde étaient pertinents. Après tout, qu’est-ce que ça lui coûterait de se rendre sur un terrain de temps à autre et de jouer avec des inconnus vivants dans le même quartier « J’y réfléchirais ». Il était sincère. Il allait y réfléchir. Un petit sourire étira les lèvres du beau brun « C’est parce que lorsque j’étais adolescent, on a souhaité que je pratique différentes activités pour me diversifier » et qu’il ne devienne pas excellent dans un unique domaine, mais qu’il apprenne à en dompter plusieurs. Il ne visait pas l’excellence dans chacun des domaines, mais il avait su les appréhender tour à tour pour devenir bon dans chacun des domaines.

Un petit rire résonna dans le salon quand Abigail évoqua leurs ébats sexuels dans la cuisine avec un sous-entendu en toute subtilité « Je te remercie ». C’était toujours agréable à entendre, même s’il ne doutait pas de ses capacités en la matière au vu de sa manière de réagir lorsqu’ils couchaient ensemble « Alors je ferais à dîner pour toi ». Toutefois, il n’aspirait pas à cuisiner pour l’ensemble de la colocation, et Abigail avait bien comprit que leur présence n’était pas particulièrement appréciée par le trentenaire qui ne supportait pas leur ingérence dans ses affaires. Il acquiesça, avant d’oser demander « Tu souhaites qu’ils soient présent au dîner ? ». Il pencha ensuite la tête sur le côté pendant qu’Abigail se moquait de lui « Chris est un homme, il craint que je lui mette une droite s’il ne me cherche de trop. Quant à Kim, elle en a sûrement plus dans le pantalon que ce dernier ». Puis c’était une femme. Même s’il s’emportait de manière vive, il ne la toucherait jamais, alors que Chris… Il n’aurait sûrement pas cette même chance.

La description que Seth fit de la future héroïne du livre semblait plaire à la jeune femme, et il esquissa un petit sourire alors qu’il sentit dans sa voix qu’elle se sentait soudainement proche de cette inconnue qu’il avait décrit. Peut-être finirait-elle par comprendre qu’il n’avait fait que de s’aspirer d’elle, de la manière dont il la percevait. Puis ce fut à son tour de se sentir particulièrement proche de cet agent dont ils avaient brièvement dessiné la personnalité « Oui… Il n’a pas envie d’avoir encore mal et de perdre la femme qu’il aime… ». C’était pour cela qu’il ne désirait pas succomber. Perdre Inaya avait été bien trop douloureux… Un petit sourire et rétorqua un « Un peu » à son commentaire. Pourquoi leur chemin à eux aussi ne serait pas jonché d’obstacles après tout ?! Lorsque la jeune femme réprima un bâillement, il arrêta machinalement de lui caresser les cheveux, quelque peu surprit de sa manière de mettre fin à cette conversation « Oh… Oui ». Un regard pour les bougies, puis pour les fenêtres « Ça m’en a tout l’air » pendant qu’Abigail se redressait. Seth finit donc par se lever « Va te coucher, je m’occupe d’éteindre les bougies » et lui sourit avec douceur « Bonne nuit Abigail », et se chargea d’éteindre chacune des bougies une par une. Dans une totale pénombre, le trentenaire attendit quelques secondes pour que ses yeux ne s’habituent à l’obscurité et finit par monter à l’étage. Il posa la main sur sa poignée de chambre, resta ainsi quelques secondes, et finalement se résigna et rejoignit celle d’Abigail, se dirigea jusqu’au lit sur lequel il prit place, se blottissant tout contre elle, son bras autour de sa taille et sa tête contre la sienne, puis souffla un « Tu as vraiment sommeil ou tu as voulu t’éloigner de moi ? ».

« -oh ! » lança Abby surprise qu’il accepte sa proposition ? « -t’es sérieux ? Tu serais d’accord ? » lança la jeune femme ravie de l’apprendre. « -je vais tout te faire découvrir ! Et je te parle pas des trucs attrape touriste hein ! Je suis née ici ! New York c’est ma ville ! Tu vas voir, tu voudras plus jamais repartir ! » elle était soudainement comme redevenu elle-même, pleine d’enthousiasme et de gaité. « -oh et on pourrait aller voir un match un soir non ?! Bon faudra que tu m’expliques un peu avant, je voudrais pas être agaçante et poser des questions tout le temps. Mais ça peut être une idée sympa je pense ! » elle s’emballait peut-être un peu. Après tout, il s’agissait de Seth… donc elle se calma et ajouta : « -enfin… enfin c’est comme tu veux. Enfin voudra… » oui voilà, un peu plus modéré. « -ah ba dans le genre diversifié… mais au moins tu sais ce que t’aime, c’est bien… » un léger haussement d’épaule.

Un sourire en coin lorsqu’il la remercia avant qu’il ne se fasse plus doux. Pour elle… il voulait cuisiner pour elle et uniquement elle. « -non. Si tu ne le souhaite pas, je respecte ça. » et elle ajouta : « -et je dois dire que j’apprécie les moments que tous les deux… » il n’y avait pas de sous-entendu là-dessous. C’était simplement la vérité. Elle aimait passer du temps avec lui, autant à s’envoyer en l’air, qu’à discuter comme ils le faisaient là. « -mouais, je suis d’accord avec toi sur ce point. » grimaça Abby alors qu’il parlait des couilles de Kim.

Elle adora imaginé les personnages d’un probable roman avec lui. Elle avait l’impression d’être dans une sorte de bulle. L’imagination prenait le dessus, elle ne fit même pas le rapprochant entre elle et la femme qu’il décrivait. « -et pourquoi est ce que ça devrait mal tourner ? » demanda Abby en s’interrogeant vraiment. Elle trouvait cela moche, comme elle l’avait dit à voix haute. « -j’imagine qu’il a peut-être peur qu’elle soit… une obstacle à son travail ou une sorte de distraction… » en disant cela, Abby réalisa que… et bien que c’était ce qu’elle était pour Seth. Son sourire s’envola parce qu’elle n’aimait pas cette pensée. Elle préférait la vision d’amitié… c’était sans doute la mauvaise journée qui reprenait le dessus. Ou la fatigue. Sans compter Seth qui caressait ses cheveux. Elle se redressa et souffla un : « -ok… » avant de se lever. « -dors bien… » avait elle ajouté avant de remonter rapidement afin qu’il y avait encore un peu de lumière. C’était complètement con comme idée ! Mais qu’est ce qui venait de lui prendre ?!

Elle avait rapidement fermé les paupières, essayant de faire abstraction du noir ambiant. Elle entendit la porte, les pas de Seth, et elle ne bougea pas lorsqu’il vint se blottir contre elle comme si c’était un geste des plus naturel. « -j’ai pas sommeil… » répondit Abby. « -et je… je sais pas… c’est pas ça. » commença la jeune femme avant de tourner pour lui faire face. « -c’est juste que… tu en as vraiment fait beaucoup pour moi aujourd’hui… vraiment. Même jouer le jeu de la conversation à trois heures du mat’ pour me remonter le moral. » elle sourit en ayant envie de caresser sa joue : « -et ça à marcher. Vraiment… » mais… parce que c’était le mot qu’elle allait ajouter : « -mais je… je crois que c’est tes caresses dans mes cheveux qui… qui me déstabilisent… » elle avait chuchoté le dernier mois avec une légère grimace. Comme pour éviter de mettre de sérieux là-dedans. « -y’a eut beaucoup d’émotions aujourd’hui, et je voudrais pas tout mélanger parce que je suis vulnérable et triste ! » un petit ton mélodramatique en disant cela avant un léger rire. « -excuses moi… » puis elle posa son front sur le torse de Seth : « -rah non pardon faut pas que je m’excuse c’est vrai ! »

Aussi surprenant que cela puisse être, Seth venait d’accepter la proposition de sa colocataire. Il était prêt à libérer du temps pour elle, pour qu’elle lui fasse découvrir sa ville. Si surprenant que la jeune femme n’était pas certain qu’il soit sérieux sans sa démarche, alors il confirma par un unique « oui » qui se suffisait à lui-même. Un sourire étira ses lèvres au fur et à mesure qu’il observa Abigail se prendre au jeu, enthousiasmée par la simple idée de lui faire découvrir la ville. Celle où elle était née et où elle avait grandi. Elle souhaitait également voir un match de NBA en sa compagnie. Puis, soudainement, elle s’apaisa comme si elle craignait que trop d’enthousiasme le fasse subitement fuir ou le fasse changer d’avis « Pourquoi tu te calmes soudainement ? Tu craint que je prenne peur ? » en souriant davantage, son regard sur elle et rétorqua à la suite « J’aimerais beaucoup faire tout ça avec toi. J’essaierais sincèrement de libérer du temps pour ça ». Le trentenaire voyait une manière de lier également l’utile à l’agréable. Mieux il connaîtrait la ville, mieux il parviendrait à contrôler son environnement et son travail n’en serait que meilleur. Puis il souhaitait passer davantage de temps en compagnie d’Abigail, apprendre à la connaître. Concernant les sports qu’il avait pratiqué, il acquiesça tout en répondant simplement un « Oui » comme à son habitude. Et dans ce qu’il aimait, il y avait également la cuisine, et il lui confia vouloir cuisiner pour elle, pour un dîner en tête-à-tête. Rien que tous les deux. Même s’il hésita que son envie soit partagée avec Abigail lorsqu’elle évoqua Chris et Kim. Elle accepta son invitation et lui avoua apprécier ces moments rien que tous les deux, ce qui le fit sourire avec douceur « Moi aussi ». Il se montra moins doux et bienveillant à l’encontre de Chris et Kim. Enfin plus particulièrement Chris. « Même toi tu le penses ».

Ils se mirent ensuite à dessiner les prémices du livre d’Abigail, sans rencontrer la moindre difficulté pour les personnages. Il suffisait de les observer tous les deux. C’était leur histoire qu’elle allait écrire, mais avec un dénouement différent « Parce que les histoires d’amour finissent rarement bien » souffla-t-il avec un certain pessimisme. Il décrivait un homme qui avait peur et elle souleva une remarque qui lui fit froncer les sourcils « Non… Il aime ça… Il a peur qu’elle se fasse tuer par sa faute ou qu’elle n’aime pas l’idée qu’il soit parfois payé pour tuer… ». C’étaient ses craintes également à lui. Ce fut Abigail qui mit fin à cette conversation en évoquant la fin de l’orage et l’idée d’aller rejoindre les bras de Morphée. Il accepta, à contrecœur, sa proposition et prit le temps d’éteindre chacune des bougies éparpilles dans le salon. Lorsque ce fut chose faite, Seth gravit les marches jusqu’à sa chambre, mais se résigna à dormir seul cette nuit et retrouva Abigail dans l’obscurité de sa chambre. Il se glissa derrière elle sans arrière-pensée. Il ne souhaitait pas ce genre de nuit avec elle. Pas ce soir. Pas après leur conversation. Il voulait seulement être là avec elle, et uniquement cela. Blottit tout contre cette dernière, il voulait toutefois savoir.

Son cœur se serra aux premiers mots. Elle n’avait pas sommeil. C’était donc lui qu’elle désirait fuir. Lentement, Seth retira son bras de sa taille et elle lui fit face dans la pénombre de la chambre « Je n’ai pas joué » souffla-t-il alors qu’elle parlait toujours. Pourquoi pensait-elle toujours qu’il jouait un rôle en sa présence ?! C’était inimaginable, à ses yeux, qu’il puisse simplement avoir envie d’être avec elle ?! Les sourcils froncés, il tenta de comprendre le sens de son discours sans l’interrompre, lui prêtant toujours une oreille attentive. Il voulait savoir. Elle ne voulait pas tout mélanger. Il la laissa poser son front contre son torse quelques secondes, puis se recula légèrement et de ses doigts, lui fit lever le visage vers lui « Je ne joue pas avec toi. Je ne joue pas tout simplement. C’est moi devant toi » et laissa glisser sa main jusqu’à sa joue « Mais tu l’as dit, je ne suis pas celui qu’il te faut… » et pourtant, en cet instant, il aurait aimé que ça soit le contraire. Il déposa ses lèvres contre les siennes avec douceur et mit lentement fin au baiser, déposant son front contre le sien « Qu’est-ce que tu éprouves pour moi Abigail ? ».

« -pour rien ! » répondit Abby du tac au tac. « -non ! Enfin… si un peu. » elle se pinça les lèvres et ajouta : « -t’as un emploi du temps chargé et je… je sais que… et bien que tu prends déjà là-dessus, comme aujourd’hui tu vois pour être un peu avec moi. Alors ba peut-être que tu veux ou peux pas plus… c’est tout. Et arrête de sourire on dirait que tu te fou de ma gueule. » elle avait répondu cela en mode Abby, rapidement sans prendre le temps de structurer. Elle parlait normalement, presque en s’excusant d’avoir eu des idées comme ça sans savoir si ça pouvait lui faire. Mais contre toute attente, Seth appuya sur le fait qu’il aimerait prendre du temps pour qu’elle lui fasse découvrir la ville. Abby le fixa du regard. Puis elle esquissa un sourire, un peu à retardement, heureuse d’entendre ça. Comme si ces paroles avaient un impact sur elle.

S’imaginer les personnages d’un roman avec lui fut un très beau moment. Elle aima ses idées, le fait qu’il ne se moque pas d’elle également. Elle n’en avait jamais parlé à personne, de cette idée de publier un roman. Et pourtant, ça faisait bien dix ans que c’était dans sa tête… Elle n’avait jamais osé. Tout simplement. « -c’est vrai… » souffla Abby. Et c’était aussi ce qu’aimait le publique. Enfin les lecteurs. « -attends quoi ? Il aime quoi ? Avoir peur ? » elle ne suivait plus là. « -j’avais pas vu ça comme ça… » souffla la jeune femme pensive. « -finalement j’y connais pas grand-chose en espion… » commenta la belle blonde. « -après… si elle l’aime, elle peut parfaitement comprendre l’intérêt de son job. » oui, enfin c’était aussi s’attacher au mauvais.

Abby décida de mettre fin à la soirée. De façon un peu précipité d’ailleurs, mais la fin de la conversation, et surtout les caresses de Seth dans ses cheveux, avait fait remonter des questionnements. Lorsqu’il vint s’allonger à côté d’elle, Abby passa aux aveux. Elle était fatiguée, et elle avait peur de tout mélanger. Elle releva le visage vers lui, et écouta ce qu’il avait à répondre. « -je n’ai pas dit ça… » souffla Abby d’une voix blanche. « -c’est toi qui l’a dit l’autre jour… » Il déposa ses lèvres sur les siennes. Forcement elle répondit à son baiser. Son front contre le sien, elle sourit : « -là tout de suite… » elle sourit : « -j’ai très envie de toi… » ce n’était sans doute pas ce qu’il voulait entendre. Ça n’allait rien résoudre. Mais c’était elle qui mélangeait tout, incapable de débrancher son cerveau convenablement. C’était bien ce qu’ils avaient là. Amitié et sexe. Donc pas besoin de changer les choses ! « -tu veux bien qu’on arrête de parler ? » demanda la jeune femme en glissant ses mains sous le tshirt de Seth, avant de chercher ses lèvres. Il n’était pas un grand bavard de base, ça ne devrait pas lui poser de problème. Ils reprendraient cette conversation une prochaine fois, quand elle aurait les idées claires. Il fallait seulement qu’elle compartimente bien, histoire de ne pas se faire surprendre par des sentiments. C’était une relation étrange qu’ils avaient. Et après ?

Seth se retrouva à hausser les sourcils en entendant sa colocataire déblatérer à toute vitesse pour justifier son changement de comportement. L’enthousiasme s’était soudainement éteint, comme par crainte qu’il prenne peur face à sa réaction. Il se mit lentement à sourire au fil de ses explications et leva sa main libre, lui faisant signe de s’apaiser « Doucement ! Je t’ai dit que j’en avais envie et que j’essaierais de me libérer du temps pour toi. Que veux-tu que je dise de plus pour te convaincre ? ». Parce que si elle lui demandait de lui faire un grand disclaimer, c’était peine perdue. Ce n’était pas un grand bavard, sauf lorsqu’ils évoquèrent le roman d’Abigail. Cette fois-ci, le trentenaire trouva les mots pour décrire les personnages, l’histoire. Enfin, il n’avait pas besoin de chercher bien loin, il suffisait seulement d’observer leur propre histoire… Il espérait seulement que leur histoire aurait une fin différente de la leur. Après tout, c’était peut-être encore le seul endroit où les histoires pouvaient encore avoir une belle fin, heureuse. « Sa compagnie » corrigea par la suite l’agent alors qu’il venait de perdre Abigail dans les explications et hocha lentement de la tête avant de sourire « C’est ce qui fait leur charme ». C’était aussi cela qui poussait les types dans son genre à s’engager en tant qu’analyste à la CIA. Tout ce mystère qui enveloppait ce métier, ces secrets constants « C’est peut-être plus facile à dire qu’à faire. Tu ne penses pas ? ». C’était toujours simple à dire. À vivre… Ça l’était beaucoup moins.

Enfin, ça ne concernait que les héros du livre. Quant à eux, ils n’avaient pas besoin de se poser la question. Enfin, même si un doute persistait dans l’esprit de Seth qui avait donc décidé de rejoindre la jeune femme dans sa chambre. Il voulait savoir pourquoi cette fin brutale à la soirée. « Et si je me trompais ? » souffla-t-il avant de l’embrasser avec douceur, son front rejoignant ensuite le sien pour poursuivre la conversation. Il voulait connaître ses sentiments à son encontre, si sentiments il y avait… Très envie de lui. Ce n’était pas la réponse que l’agent attendait cette nuit, dans cette chambre, dans cette pénombre, après cette longue conversation dans le salon et cette journée digne des montagnes russes. Elle ne voulait plus parler et seulement lui faire l’amour. Ses lèvres contre les siennes et ses mains sur sa peau, le trentenaire lui saisit les poignets pour les retirer de sous son haut et se recula pour croiser son regard « Je n’en ai pas envie… Le sexe ne résous pas tout Abigail. Tu … » et émit un petit rire nerveux « Tu fuis pratiquement le salon parce que tu as peur de je-ne-sais-trop-quoi me concernant, et maintenant, tu es prête à t’envoyer en l’air avec moi dans l’unique but de nous faire taire ? » et s’extirpa du lit, se passant une main lasse sur le visage. Plus d’un mec aurait trouvé sa réaction conne. Un rien suffisait à allumer son envie de lui, et il n’avait plus qu’à la faire sienne sans rien demander. Un soupir alors que ses mains finirent leur course dans ses cheveux court « Je… » et ne finit par sa phrase, quittant la chambre de la jeune femme et rejoignit la sienne. Il se laissa tomber sur le lit, et grogna contre son oreiller.