« -parce que ça te dérange pas toi ? De faire que ça ? » Abby avait l’impression qu'il ne prenait jamais de temps pour lui. Que seul son boulot comptait. Il faisait chaud. Ils avaient chaud. Ils n’étaient que tous les deux alors une petite pause pouvait être sympa. Bon la conversation était étrange. Elle ouvrit de grands yeux, étonné de l'aveu qu'il venait de faire. « -bah fallait simplement le dire Seth. Plutôt que de mourir de chaud là haut. » pourquoi se taire ? Et pourquoi reparler de ce baiser ? Il le hantait tant que ça ? Bon elle n’allait pas dire qu’elle n’y avait jamais repensé. Mais Seth semblait presque en lutte contre lui-même, alors Abby décida de l’aider un peu.

Manteau, écharpe elle descendit avec un sourire taquin sur les lèvres. « -quoi ? J’essaie de t’aider ! » S’amusa Abby qui souriait toujours avant de laisser tomber la veste. Non impossible de tenir plus longtemps. Mais elle avait décidé de mettre un débardeur. « -roh t’as finit de râler ! Et puis c’est trop tentant désolé ! » Un petit haussement d’épaules et un air innocent avant de le regarder laver sa tasse. Pourquoi est ce qu’il avait parlé de ce baiser sérieux ? Maintenant ça faisait son chemin dans l’esprit de Abby. « -non ça me fait rire ! C’est tout ! » Enfin non, c’était un peu déstabilisant aussi. Un léger rire quand il lui envoya de l’eau. « -hé si je mets un débardeur t’es gentil tu sors pas tes abdos en guide de vengeance. » puis elle ouvrit la bouche et resta sans voix. Il avait envie d’elle. Et il balançait ça comme ça ! « -hé non mais ça va aller. C’est un moment d’égarement à cause de la chaleur. Tu vas survivre. C’est pas non plus le pire truc qui puisse t’arriver. » elle s’était approché, avait posé ses mains sur ses épaules comme pour le consoler puis elle avait ajouté en saisissant la douchette du robinet : « -faut juste te changer les idées. Te les rafraîchir ! » A ce mot elle ouvrit l’eau et aspergea Seth en riant. L’eau froide ne pourraient que leur faire du bien. Elle passerait la serpillière après.

« Ce que tu ne connais pas, n’a aucune raison de te manquer ». Cela faisait des années qu’il agissait de la sorte, faisant de son travail, le centre même de toute son existence. Ses amis le lui avait régulièrement reproché, mais il avait fait la sourde oreille à chaque fois qu’ils formulaient un tel reproche à son encontre. Quant à Abigail… Elle parvenait à le sortir de sa chambre de temps à autre, ne serait-ce que le temps d’un café ou d’une discussion. Cette dernière n’en avait peut-être pas conscience, mais elle était presque parvenue à faire l’impossible en l’espace de quelques semaines. Mais il n’en dit rien. En cet instant, il avait d’autres préoccupations, et elles se résumaient en une seule : Le corps de la jeune femme. Pourquoi aujourd’hui, pourquoi aussi soudainement. Seth n’en avait pas la moindre idée, mais c’était ainsi. « Qu’est-ce que tu aurais fait ? Tu t’aurais recouverte d’un drap ? C’est le plus gêné qui s’en va ». Et dans le cas d’espèce, c’était lui qui devait partir pour reprendre ses esprits, pour reprendre contenance. Finalement, ces quelques heures en solitaire dans sa chambre n’avaient eu aucun effet sur le trentenaire et la preuve était là. Son regard s’était plus souvent posée sur les fesses rebondies de sa colocataire que sur ses yeux. Au moins cet aveu avait pour effet d’amuser Abigail qui décida de se moquer gentiment de lui en redescendant vêtue d’un épais manteau et d’une écharpe, cachant ainsi l’ensemble de son corps. Seth ne souriait pas « Non, tu te fous de ma gueule là ! » répliqua-t-il en la désignant de la main. Elle ne pouvait pas le contredire, parce que c’était bel et bien ce qu’elle était en train de faire.

« Je suis ravi de voir que je parviens quand même à te faire rire » par son seul comportement. Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ?! Depuis quand il fantasmait autant sur la jeune femme ?! En tournant le dos à cette dernière, Seth parvenait à regarder autre chose que son corps et reprenait peu à peu contenance alors qu’il nettoyait la vaisselle, puis finit par se retourner en sa direction « Je vois ça » et s’essuya le visage avec l’aide de son débardeur déjà bien humide de sueur. Il la fixa un instant lorsqu’elle désapprouva son geste, puis esquissa un sourire « Je ne vois pas pourquoi on ne jouerait pas à armes égales ?! » en soulevant son débardeur un peu plus haut. Après tout, elle s’était bien moquée de lui. Il finit par laisser retomber le bout de tissu et enfoui son visage entre ses mains après avoir avoué, à voix haute, qu’il avait envie d’elle. Autant le dire. Il la désirait et c’était presque plus fort que lui. Il redressa la tête et posa ses mains sur l’établi derrière lui, sur lequel il était appuyé « Ce n’est pas agréable pour autant. C’est comme si tu n’avais pas bu des jours durant, et que soudainement, tu voyais une fontaine d’eau fraiche apparaître devant toi, mais que tu ne pouvais pas y toucher parce que c’était un mirage » et poussa un soupir « La chaleur me fait disjoncter sur tous les plans, ça va me passer » répliqua-t-il en baissant le regard sur le sol jusqu’à ce qu’Abigail n’approche, ses mains sur ses épaules. Elle ne l’aidait pas en se rapprochant ainsi. Il ne comprit pas immédiatement les mots qui suivirent, jusqu’à sentir l’eau froide sur sa peau, lui coupant presque la respiration alors qu’il cria de surprise ! « Tu vas voir ! » et se rua jusqu’aux réfrigérateur pour sortir une bouteille d’eau qu’il ouvrit en toute hâte et la déversa sur la jeune femme dans un éclat de rire « Ça t’a rafraichi les idées à toi aussi ? », tout en tentant de se cacher derrière l’ilot central. A court d’eau, le trentenaire se précipita jusqu’à Abigail pour lui retirer la douchette des mains, s’arrosant mutuellement tout en riant. Il n’avait jamais autant rit ces dernières années, et il avait la sensation d’être comme tout le monde. Aucun poids sur les épaules. Pas de travail. Juste un instant de quiétude.

« -attends ça veut dire que t'as jamais eu de vie sociale ? » Abby avait quelque peu bloqué sur l’information. « -tu devrais essayer. » elle se promis de revenir sur le sujet. Travailler c’était bien mais ça ne faisait pas tout. « -heureusement que je suis là pour te changer les idées ! » elle ne croyait pas si bien dire ! Seth n'avait quelle en tête et de son côté elle n'avait rien remarqué. Abby avait vraiment classé ce moment de tension sexuelle entre eux, dans la case : erreur. Il avait été clair, il ne voulait pas de cette possible relation. Et de son côté, Abby tentait de se prendre en main pour avancer. Elle avait tenu tête à sa mère. C’était un premier pas. « -bah j’aurai pu mettre autre chose oui. » avait répondu la blondinette, trouvant cela dommage de ne pas passer ce temps de travail ensemble. Elle aurait pu mettre une robe. Elle n’avait pas pensé que cela puisse gêner son colocataire.

La jeune femme prit plaisir et se foutre de lui. « -généralement tu y arrive assez bien. Tout comme me faire crier. » elle posa rapidement une main devant sa bouche. « -c’est pas ce que je voulais dire, enfin je parlais de nos engueulades. Enfin tu avais compris n’est ce pas ? » N'importe quoi ! Elle allait bien l’aider avec ça. Mais ce fut Seth qui en rajouta un peu plus encore en sortant ses abdos. « -Hé ça c’est quoi ? » Ajouta Abby en montrant le débardeur qu’elle avait enfilé pour lui. « -oui, enfin je suis bien réelle. » mirage. Ça va elle était pas une hallucination de son esprit. Abby décida de jouer, et de l’aider à se rafraîchir les idées. Il ne fut pas long à répliquer, et elle a finir tremper à son tour. Elle riait de bon cœur et se debattit du mieux qu’elle pu lorsqu’il voulu lui prendre son arme. « -non ! Non ! A moi ! » Riant encore et encore. Plaquer entre Seth et le meuble de la cuisine, le souffle court, complètement trempée, elle lui souriait. Elle n’avait pas envie que ça s’arrête. Son regard s’accrocha au sien, et elle lui dit : « -embrasses moi. » elle en avait envie. Et lui aussi. De bien plus qu’un baiser même. S’ils passaient le stade fantasme, alors ça irait mieux non ? C’était une idée pourrie, Abby le savait, mais là, elle avait envie de lui. De lui retirer son débardeur, qu'il la soulève du sol…

La jeune femme aurait sûrement été séduite par l’homme qu’il avait été quelques années auparavant. Celui qui parvenait encore dissocier vie personnelle et vie professionnelle, qui aimait camper avec ses amis pour le week-end au bord d’un lac ou qui faisait du skateboard sur le bord des plages californienne. Puis il y avait eu cet ordre de mission pour l’Afghanistan. On lui avait dit que ça ne serait que pour un mois tout au plus. Il y était resté posté pendant plus d’un an, était tombé amoureux de la traductrice native de Tarin Kot, proche de Kandahar où elle était revenue après quelques années aux États-Unis pour étudier les relations internationales. Et elle s’était fait tuer par sa faute. A son retour à Washington, Seth n’avait plus du tout était le même homme. Sa vie professionnelle en avait pâti tout autant que sa vie sociale. Donc entendre Abigail lui demander s’il avait déjà eu une vie sociale, il ne put répondre autrement qu’en lui soufflant « Si, dans une autre vie », en espérant que ça lui suffirait, parce qu’il ne comptait pas en débattre davantage. Un sourire à son conseil et aux mots qui suivirent, murmurant à lui-même « Tu y parviens très bien ». Oui, elle était réellement douée pour lui changer les idées, et tout particulièrement aujourd’hui. Sa tenue ne laissait guère de place à l’imagination, et sans raison particulière, leur baiser de la fois dernière ne cessait de le hanter, comme un appel silencieux pour le pousser à aller plus loin, à découvrir son corps qui semblait si parfait à ses yeux. Mais c’était pour éviter que son esprit se focalise sur ses formes affriolantes que Seth était retourné à l’étage pour travailler « Tu n’as pas à te changer parce que j’ai l’esprit vagabond aujourd’hui ». Il ne manquait plus que cela ! Il faisait une chaleur éprouvante, et elle avait le droit de se vêtir aussi peu pour parvenir à la supporter.

Au moins, sa manière de réagir eut pour effet de la faire rire, et c’était toujours cela de pris. Toutefois, il haussa les sourcils en l’entendant faire un lapsus qui ne l’aidait guère à apaiser ses pulsions, et esquissa un petit sourire en coin en la voyant creuser son trou toute seule « Non, pas vraiment ». Oui, il avait compris, mais il avait seulement envie d’échanger les rôles pour une fois aujourd’hui. Pourquoi serait-il le seul à ramer avec pagailles dans cette histoire ?! Il décida donc de s’armer à hauteur de la jeune femme en montrant son torse musclé et émit un petit rire « C’est pour tout à l’heure », avant de se confier sur sa situation actuelle qui était pour le moins désagréable. Néanmoins, Seth ne s’était pas attendu à une telle réponse de la part d’Abigail. Que devait-il comprendre par-là ?! Il resta interdit jusqu’à ce qu’elle le surprenne avec de l’eau froide qui l’en coupa la respiration. Voilà comment ils se retrouvèrent à faire une bataille d’eau au beau milieu de l’appartement, tels deux enfants un soir d’été. Ils riaient aux éclats, comme si plus rien n’avait d’importance. Ils se mirent à se chamailler la douchette de la douche, se mouillant mutuellement dans cette lutte de pouvoir, puis leurs regards s’accrochèrent et Seth resta complètement interloqué par les mots prononcés par Abigail, avant de lui retirer la douchette des mains avec lenteur, sans la quitter des yeux. Son regard ancré dans le sien, il fit glisser ses doigts sous ses cuisses et la hissa sur l’établi, sentant son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine à chaque seconde. La fixant avec intensité, Seth approcha ses lèvres des siennes, les effleurant dangereusement et esquissa un sourire alors qu’il lisait le désir dans le regard de sa colocataire, puis prit finalement possession de ses lèvres avec avidité, alors que ses mains se glissèrent sous son débardeur trempé, qu’il lui retira d’un geste, le laissant tomber à leurs pieds. Ses hanches contre les siennes, il se sentait soudainement à l’étroit dans son short en jean qui lui collait à la peau. Le trentenaire délaissa ses lèvres pour embrasser sensuellement son cou alors qu’ils s’attelaient à défaire les boutons du short de son amante.

Mais Seth fit brusquement un pas en arrière, se cognant presque les reins contre l’ilot central lorsque les voix de leurs colocataires se firent entendre au moment où ils poussèrent la porte d’entrée pour pénétrer dans l’appartement. Le trentenaire se plaça dos à ces derniers le temps que sa masculinité se détende, et s’approcha de l’évier, s’arrosant à coup d’eau froide pour faire redescendre la pression au plus vite. Il échangea un regard avec Abigail. Il aurait préféré que ça n’arrive pas. La frustration qu’il éprouvait en cet instant était bien plus forte que l’envie qu’il avait eu d’elle quelques minutes auparavant. « Qu’est-ce que vous avez fait ?! » répliqua Kim en délaissant les sacs à quelques mètres d’eux « On a fait une bataille d’eau » « Vous auriez pu attendre, j’ai ramené une piscine gonflable ! » répliqua Chris « On n’a pas pu… » souffla Seth en échangeant un regard avec sa colocataire, et il ne parlait pas d’eau en cet instant.

« -si je pourrais. » appuya Abby. Elle pouvait parfaitement mettre autre chose et supporter la chaleur ainsi. Bien entendu elle était mieux ainsi, mais elle pouvait faire l'effort pour Seth. Enfin, Abby ne fut pas très longue à le rejoindre dans ses délires d'envies. Il venait tout de même de lui avouer de vive voix avoir envie d'elle. Ça ne laissait pas indifférent. Surtout venant du type avec qui il y avait déjà eu un dérapage. C’est vrai que ce baiser avait un goût de trop peu. Qu'elle en aurait voulu plus. En découvrir plus. Peut-être qu’elle avait réagit bêtement le lendemain matin sur la terrasse, en pensant directement à un couple. Elle avait mit les coups d’un soir de côté, se disant que ce n’était pas pour elle. Mais avec lui… ça pouvait peut-être être différent. Comme elle l’avait dit. Plusieurs soirs… enfin fallait il encore qu’ils en parlent mais c’était un peu délicat. Abby préféra inonder la cuisine en riant aux éclat. Elle adora entendre Seth en faire de même. La joie lui allait bien.

Comme la dernière fois, mais pas tout à fait dans les mêmes conditions, leurs regards s’étaient accrochés. Mais cette fois, Abby avait formulé sa demande à voix haute. Son cœur s’accéléra lorsque Seth colla son corps au sien avant de la soulever du sol comme si elle n’était qu’une plume. La petite blonde goûta aux lèvres de son colocataire sans la moindre retenue. Elle lui retira rapidement son débardeur, comme si ce qui allait suivre était une urgence. Elle poussa un soupire de bien-être lorsqu’il glissa dans son cou. Et puis… la voix de Kim, le rire de Chris, le vide entre ses cuisses. Abby sauta rapidement au sol avec un : « -déjà de retour ? » Elle suivit l’échange et ajouta un : « -c’était plus fort que nous. Il faisait trop chaud. Mais on va tout essuyer promis ! » Kim les traita de gamins en riant, à deux doigts de glisser. « -aller vous occuper de votre piscine. On remets de l’ordre et on arrive. » lança Abby afin qu’ils débarrassent le plancher. La petite blonde partie a la recherche de serpillières dans le placards sous l’évier. Lorsque Kim et Chris furent sortis, elle osa un regard pour Seth. Elle avait seulement envie de reprendre ou ils s’étaient arrêtés. Et en même temps, le moment de folie était passé... elle se pinça les lèvres entre elles, comme pour retenir ce goût de lui. Quelle frustration. « -ça va ? » Demanda la jeune femme en essorant son débardeur. Deux fois qu’ils étaient couper dans leur élan, c’était peut-être le signe qu’ils ne devaient pas aller plus loin…

Sa demande n’était plus silencieuse cette fois-ci. Ses yeux n’étaient pas les seuls à l’appeler à elle. Elle lui demanda de l’embrasser et la réponse de Seth fut sans appel. Il la souleva du sol comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une plume et la déposa sur l’établi, se glissant entre ses jambes et l’embrassa avec une envie non dissimulée. Ce n’était pas un secret d’État. Il lui avait dit la désirait, et il le lui prouvait en cet instant. C’était une envie de son corps, de ses lèvres. Un désir presque animal auquel il se devait d’y répondre au plus vite, et il ne semblait pas le seul au vu de la hâte qu’elle mit pour lui ôter son débardeur. Et alors qu’il l’entendit soupirer de plaisir sous ses lèvres qu’il déposait sensuellement dans son, appréciant le goût de sa peau, la voix de leurs colocataires les poussèrent à reprendre contenance en l’espace d’une fraction de seconde. Seth avait reculé précipitamment jusqu’à se cogner le dos dans l’ilot central, et tourna le dos à Chris et Kim le temps que sa virilité s’apaise. Il se baissa pour récupérer son débardeur qu’il remit d’un geste lent tout en échangeant avec les deux fouteurs de trouble et échangea un regard avec Abigail avant d’ouvrir le placard de sous l’évier pour en sortir un chiffon qu’il posa au sol, ne relevant les yeux que sur la jeune femme lorsqu’elle envoya leurs deux colocataires sur la terrasse du toit. Il baissa de nouveau le regard sur ce qu’il entreprenait, le relevant qu’une seconde pour croiser les prunelles claires d’Abigail qui se pinçait les lèvres. Il lui offrit un maigre sourire, et continua d’essuyer le sol quand elle lui demanda comment il allait.

Seth releva alors de nouveau la tête en sa direction et répondit un « Ça va » peu convaincu et peu convaincant. Il n’allait pas particulièrement bien. Il se sentait frustré, et il n’était sûrement pas le seul dans cette histoire. Cela faisait deux fois qu’ils étaient interrompus par leurs colocataires. Devait-il y voir un signe ?! Sans mot dire, le trentenaire termina d’essuya le sol humide avec Abigail, et ajouta en s’approchant des marches « Je vais me changer » d’une voix blanche, et gravit les marches jusqu’à sa chambre. Il se laissa choir sur le rebord du lit, puis finit par s’y allonger, les bras en croix et les jambes hors du lit. Un long soupir et resta ainsi quelques minutes, à repenser aux baisers d’Abigail, à sa manière de lui ôter le débardeur. Il ôta ses vêtements humides pour des secs, et en sortant de son antre, il rata de peu de foncer dans la jolie blonde « Désolé, je ne t’avais pas entendu… » et fit un pas en direction des marches avant de se retourner vers cette dernière « Et toi, ça va ? ». Parce qu’il ne le lui avait pas demandé après tout.

La bataille d'eau : du grand n’importe quoi. S’envoyer en l'air dans la cuisine avec Seth. Ça aussi c’était à classer dans du grand n’importe quoi non ? Alors pourquoi intérieurement, elle voulait presque à Kim et Chris d’être rentré à l’appartement ? D'accord, il y avait la frustration sexuelle, à proprement parler. Mais il y avait plus que ça non ? Une sorte de malaise… deux fois. C’était arrivé deux fois. Et cette fois, elle lui avait demandé à voix haute. Pourquoi est ce qu'elle avait envie de retrouver cette alchimie et qu’il l’embrasse à nouveau ? Pourtant, elle n’avait pas osé un geste vers lui. Elle avait commencé à essayer le sol en parvenant seulement à lui demande un petit ça va. C’était quoi cette question ! Et bien sur que la réponse serait un ça va sans plus de précision. C’était à Seth qu’elle s’adressait. Pour le coup, cette fois, il y avait comme une gêne. Elle avait levé les yeux pour le voir gravir les marches. Puis Abby avait terminé de ranger la cuisine, avant de grimper à son tour l’escalier pour changer de vêtements. Elle ralenti devant la porte de Seth, hésita à frapper, puis se resigna. Mauvaise idée.

Quand ll sortie de sa chambre, elle l’évita de justesse. « -c’est rien » avait répondu d’un ton peut être un peu trop précipiter ils ne s’étaient pas touché. Donc tout allait bien, tout était sous contrôle. Abby fut surprise de la question. Et répondit en haussant les épaules avec lenteur. « -pas vraiment. » elle pouvait au moins être sincère. « -mais ça va passer. » elle ne parlait pas de sa frustration physique. Là elle parlait de son moral. Elle se sentait mal. Comme si elle avait presque provoqué ce moment, que son attitude avait été déplacée. Et que maintenant, et bien le mal être était entièrement de sa faute. Abby montra la porte de sa chambre des deux pouce et dit « -je vais me… j’arrive. » elle devait changer de vêtements avant de rejoindre la terrasse. Que dire de plus ? Qu’elle était désolée ? Elle n’y était pour rien si Kim et Chris leur avaient voler ce moment de folie. Elle n’y était pour rien si à son tour, elle avait eut envie de lui ? Ça ne se contrôlait pas vraiment ce genre de truc. Abby fila dans sa chambre, dont elle ferma la porte. Ils faisaient quoi maintenant ? Ils repartaient à se faire la tronche pendant deux mois ? Ils évitaient d’être ensemble et sans surveillance ? Elle choisit une robe, avant de se laisser tomber sur son lit. Eh merde.

Lorsqu’Abigail lui demanda comment il allait, il s’était montré distant dans sa manière de lui répondre. Il n’était pas au mieux de sa forme, il était frustré et fatigué d’être continuellement interrompu par leurs colocataires. Seth resta le temps de nettoyer la cuisine, puis décida de prendre de recul, d’imposer une nouvelle distance entre eux quelques minutes. Le temps de reprendre ses esprits. Il en avait besoin. Le trentenaire s’autorisa donc quelques minutes rien que pour lui, pour se reconnecter à la réalité, et délaissa ses vêtements humides pour des vêtements secs. En sortant de sa chambre, il évita de peu la jeune femme. Un maigre sourire, fit quelques pas en direction de l’escalier, mais se ravisa en lui demandant comment elle allait elle. Il la fixa sans mot dire, l’observant jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière la porte de sa chambre. Ça allait donc être comme ça entre eux à compter d’aujourd’hui ? Presque incapable de se regarder dans les yeux ?! L’agent descendit aux salles communes où il croisa Chris, des bières dans la main « Vous nous rejoignez ?! ». Il hésita et répliqua « On va retourner travailler » « Fini la récréation ? » « Exactement » répondit Seth avec un sourire de convenance qui disparu au moment même où Chris quitta l’appartement.

Le trentenaire leva les yeux sur le plafond et monta les marches, se retrouvant ainsi rapidement devant la porte de la chambre d’Abigail. Son poing resta un instant en suspens, et se ravisa, laissant retomber son bras le long de son corps. Un soupir et décida d’ouvrir la porte sans demander l’autorisation. Il la trouva allongée sur son lit et referma la porte derrière lui, ses mains sur le bois de la porte et son dos posé tout contre « J’ai dis à Chris qu’on allait travailler. Vu le nombre de bières qu’il a pris, nous sommes tranquille un petit moment ». Il observa la chambre et s’avança jusqu’à elle d’un pas lent « Pousse toi » et prit place à ses côtés, ses mains sur son torse, à fixer le plafond « Tu m’as demandée la dernière fois de ne plus nous imposer un silence de deux mois… » et tourna la tête vers elle « Alors s’il te plaît, ne nous l’impose pas à ton tour ». Il l’observa en silence et avoua « Je ne regrette rien de ce qui s’est passé tout à l’heure. OK ?! Je regrette juste que Chris et Kim soient rentrés aussi tôt. Ils m’emmerdent vraiment ». Il fixa à nouveau le plafond quelques minutes, et sans mot dire, l’attira à lui, la serrant dans ses bras, comme s’il sentait que c’était nécessaire pour apaiser il ne savait quelle pensée qui torturait son esprit.

Abby avait été incapable de dire qu'elle allait bien. Ce n’était pas le cas. Elle se sentait mal. Elle avait l’impression d'avoir fait un faux pas et d'avoir briser ce qu'ils étaient parvenu à construire en quelques semaines. Pas totalement une amitié, mais une sorte de belle entendre qui faisait du bien. Avec ce moment de faiblesse, ils avaient déplacé la limite. Comment pouvaient ils se définir ? Est-ce que c’était vraiment ça qui la gênait ? Est-ce qu’ils devaient forcément se définir ? Elle se changea rapidement enfilant une robe légère et longue. Comme si elle devait cacher son corps. Puis elle n’avait pas trouvé la force de sortir de sa chambre malgré la chaleur. Elle s’était laissée tomber sur le lit, en travers, les pieds touchant le sol. Le regard sur le plafond, elle soupira. Elle ne savait pas ce qu’ils étaient. Mais ce dont elle était certaine, c’est qu’elle ne voulait pas de retour en arrière. Pas maintenant.

Abby se redressa légèrement les coude en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir. Elle lui adressa un léger sourire, avant de s’allonger à nouveau. « -ok… » elle l’entendit approcher, et sourit un peu plus à sa demande pleine de politesse. Abby se décala, lui laissant un peu de place à ses côtés. Super maintenant ses draps allaient avoir son parfum…ça allait vachement l’aaider. Elle l’écouta, puis tourna la tête vers lui pour répondre. « -c’est pas ce que je fais, ni ce que je veux. » elle regarda à nouveau le plafond. « -j’avais juste besoin d’un moment seule. » elle tourna de nouveau le visage vers Seth et resta silencieuse devant sa franchise. « -d’accord… » souffla Abby avec douceur. Elle le laissa la prendre dans ses bras toujours silencieuse. Puis elle soupira de nouveau : « -tu crois que c’est parce que ça doit pas se faire ? » Ça faisait deux fois déjà qu’ils étaient coupés dans leur élan par un élément extérieur. Alors peut-être qu’ils ne devaient pas coucher ensemble tout simplement. « -et si ça arrive ? Ça fera quoi de nous ? » Elle soupira et se détacha légèrement : « -on se tient trop chaud ! » Avec un sourire. « -je le pose trop de questions hein ? »

Plusieurs options s’étaient offertes à Seth alors qu’il remontait les marches de l’appartement. Il aurait pu rejoindre ses colocataires sur la terrasse, les observant patauger dans la piscine gonflable qu’ils avaient acquis un peu plus tôt dans la journée, patientant le retour d’Abigail à leurs côtés. Il aurait pu également retourner travailler dans la chaleur étouffante de sa chambre jusqu’à tard le soir, sans croiser âme qui vive durant des heures. Pour autant, Seth n’avait opté pour aucune d’entre elles, et avait plutôt poussé la porte de la chambre de la jeune femme, la trouvant allongée dans une jolie robe sur son lit. Même s’il savait Chris et Kim sur le toit, il prit soin de fermer la porte derrière lui et la rejoignit sur les draps, prenant place à ses côtés. Les pieds dans le vide, les mains sur son torse, Seth fixa le plafond quelques instants avant de tourner la tête en sa direction. Il lui demanda de ne pas leur imposer la moindre distance, le moindre silence. Il ne le souhaitait pas. Seth l’observa quelques secondes alors que la jolie blonde le rassura sur ses attentions. Elle ne comptait pas se renfermer comme il le faisait lui pour les prochains mois. Elle désirait juste un instant « Oh… Alors je suis peut-être de trop » constata-t-il sans pour autant partir. Il était bien ici, et il avait la sensation qu’ils devaient parler. Ce fut l’agent qui prit parole en lui confiant qu’il ne regrettait rien de ce qui s’était déroulé dans la cuisine. Il avait apprécié cet instant volé, si bref et pourtant si exaltant. Il hocha lentement de la tête en continuant de l’observer, puis détourna le regard pour observer de nouveau le plafond, avant de venir la serrer dans ses bras, comme pour effacer tout soupçon de gêne entre eux. Rien n’avait changé pour lui.

De nouveau silencieux, Seth baissa les yeux sur Abigail blottie contre lui et souffla un « Je… Je ne sais pas » peu convaincant. Parce qu’il ne savait pas comment considérer l’intervention de leurs colocataires à chaque fois qu’ils se laissaient entrainer par l’instant présent, par l’envie de l’autre. Sans la quitter des yeux, il répété son « Je… Je ne sais pas » à la question qui suivit, et la laissa s’écarter légèrement de lui. Elle avait raison, ils se tenaient bien trop chaud et esquissa un sourire à sa remarque avant de plier son bras sous sa tête « Elles sont légitimes » et ajouta « Tu n’es pas prête pour une relation sérieuse, et je ne suis pas l’homme qu’il te faut, alors je pense que si ça se produit, ça n’arrivera qu’une unique fois. Ou peut-être que tu rencontreras un autre homme qui te fera m’oublier et la vie reprendra son cours » et posa ses bleus sur elle en lui adressant un maigre sourire « Si tu ne l’avais pas constaté, je ne suis pas particulièrement très doué en relation humaine » et afficha une légère moue, puis fixa de nouveau le plafond « Chris et Kim ont fini de remplir la piscine si tu veux y aller » et après un bref silence, souffla « Ou tu peux rester ici avec moi ».