« -non, c’est très bien que tu sois venu. » elle n'avait pas pensé qu'il le ferait maintenant qu'il était là, elle n'avait pas du tout envie de le chasser. De plus elle apprécia sa franchise et sa façon de la rassurer. Il ne regrettait pas. Bien au contraire, il aurait aimé la suite. Ça viendrait. Abby en était certaine, ça finirait par arriver. Mais tout comme la fois précédente, là tout de suite, lls étaient incapables de reprendre où ils en étaient avant la venue de Chris et Kim. Abby aima également ce câlin qu'il lui offrit avec douceur. Une sorte de je suis là, toujours là, silencieux. De son côté, son cerveau turbinait et elle osa poser les questions. Seth n’avait pas plus de réponses quelle. Peut être qu’elles étaient inutiles.

Abby se détacha de Seth, juste parce qu’ils mourraient de chaud ici. Elle justifia son geste d’ailleurs. Puis elle écouta le discours de Seth et finit par sourire au plafond. « -on est pas obligé de se défini de tout manière. » il avait sans doute raison, une fois le pas franchit, ça s’arrêterait là. Mais il n’y avait aucun doute que ça leur ferait dui bien à tout les deux. Abby décida de rester sans le dire et demanda : « -ça fait combien de temps que tu n’as pas couché avec quelqu’un ? » Elle répondit avant lui, comme assez souvent d’ailleurs. « - pour moi, un peu plus d’un an. » elle n’avait eu personne depuis son ex. Ce n’était pas une question importante. Juste une info comme ça. Ils étaient restés silencieux durant quelques minutes puis elle s’était redressée « -tu vas vraiment retourner travailler ? » Franchement il avait la tête à ça ? « -viens, on va boire une bière en mettant les pieds dans la piscine. » elle lui tendit la main pour l’entrainer avec elle. « -s’te plait. » avait elle ajouter pour qu’il accepte. Ils avaient passé une agréable soirée entre colocataires, avant de dormir sur la terrasse tous les quatre.

Une semaine plus tard, Abby venait de boucler sa valise. Elle partait. Un peu d’éloignement ne pouvait lui faire que du bien. Comme souvent, elle avait ouvert la porte de la chambre de Seth sans frapper : « -j’espère que t’es pas à poil ! » Avait elle chantonner. Avant demander : « - tu seras sage ? » Elle partait pour 2 semaines de formation. Deux semaines à l’hôtel, loin de la coloc. Loin de lui aussi

En entendant Abigail lui confier vouloir s’octroyer un instant seule avec elle-même, le trentenaire s’interrogea sur la pertinence de sa présence à ses côtés. Mais en quelques mots, cette dernière lui ôta tout doute et parvint également à le faire sourire avec douceur. Elle appréciait sa présence à ses côtés. Un sentiment réciproque qui le poussa même à l’étreindre quelques minutes, jusqu’à ce que la chaleur les poussent à prendre de la distance. Elle n’empêchait pas pour autant Abigail à s’interroger sur eux, sur leur relation, sur ce qu’elle deviendrait si jamais ils franchissent le pas. Seth n’avait aucune réponse à lui fournir. Lui aussi était un peu perdu face à tout cela, face à cette attirance physique qu’il éprouvait pour la jeune femme et qui mettait son corps et son esprit dans tous leurs états. Ce qui était certain, et c’était la seule réponse qu’il fut capable de formuler, c’était que leur relation resterait purement sexuelle. Abigail n’était pas encore prête à offrir son cœur à un homme, et il ne serait pas cet homme-là. Il n’était celui qui lui fallait. Elle l’avait dit elle-même et il le savait, même si ce soir-là, ces mots lui avait fait mal. Le trentenaire baissa son regard sur la jolie blonde à ses côtés « Nous ne sommes pas obligés, non » confirma-t-il. Après tout, ils n’étaient pas certains que ça arriveraient. Ils finiraient par se raisonner, en se disant que tout cela était inepte, et finiraient par tourner la page. Lui grâce à son travail omniprésent, et Abigail parce qu’elle aura fini par accepter l’idée qu’une nuit avec un inconnu n’avait pas que du mauvais.

Le regard rivé sur le plafond, Seth fut presque surprit par la question indiscrète de la jeune femme sur qui il posa son regard bleu et fut d’autant plus interloqué en entendant qu’elle n’avait pas connu d’homme depuis un peu plus d’un an « Je ne dois pas vraiment t’aider avec mon comportement alors… » souffla-t-il avant de répondre à son tour « Onze mois ». Ce qui remontait au jour du départ d’Aubrey pour le Soudan. Il l’avait accompagné jusqu’à l’aéroport où attendait un avion de l’armée qui avait été affrété tout particulièrement pour l’agent de la CIA afin qu’elle rejoigne les soldats postés sur place. Elle savait qu’elle partait pour plusieurs mois, et avait éprouvé une soudaine et insatiable envie de lui à quelques minutes du départ, que Seth s’était tenu de combler avant de lui dire au revoir sur le tarmac. Et jusqu’à la venue d’Abigail, le trentenaire s’était tenu à sa ligne de conduite selon laquelle, il devait resté focaliser sur la mission et uniquement la mission. Mais voilà, la jeune femme avait quelque perturbé son quotidien, et tout particulièrement à compter du baiser qu’ils avaient échangé. Cela avait comme réveillé son appétit sexuel, et dorénavant, il n’aspirait qu’à aller plus loin avec la jeune femme. Néanmoins, il devait s’abstenir. Après tout, Abigail n’avait peut-être pas tort. Et si le fait d’avoir été interrompu à chaque fois était un signe finalement ?! Il devait réellement retourner travailler « J’ai besoin de m’occuper l’esprit » et se redressa sur le lit avant d’entendre l’invitation de la jeune femme, sonnant telle une supplique. Il lui saisit alors la main et abdiqua. Après tout, ce n’était qu’une soirée… Et une soirée qu’il apprécia. Il s’était même surprit à rire de temps un autre. Un rire timide, mais qui était aussi la preuve que peut-être, il n’était pas totalement mort au fond…

La semaine qui suivit ne plus pas des plus jovial pour Seth qui avait appris que la jeune femme s’absentait durant deux semaines, et si cela ne suffisait pas, Tom lui avait annoncé des nouvelles plutôt pessimistes concernant sa mission… Deux raisons qui l’avait poussé à ne pas quitter son antre de la semaine. Puis la porte de sa chambre s’était ouverte sur Abigail, ce qui ne surprenait plus vraiment le trentenaire qui avait dû réaménager sa chambre afin de faire dorénavant face à sa porte de chambre « Tu ne rêves que de ça » souffla-t-il tout en se levant de son siège pour venir à sa rencontre. Il poussa la porte de sa chambre pour la fermer derrière elle et glissa ses mains dans les poches de son short « Je resterais tapi dans ma chambre tout le long de ton absence, tu le sais bien » et l’observa un instant avant de rétorquer « Tu as mon numéro si jamais tu te sens seule, ou que tu rencontres un type un peu lourd ». En d’autres termes, elle n’aurait qu’à l’appeler et il serait présent.

« - Eh ça va, c’est pas ta faute si je suis trop canon ! » avait ironisé Abby lorsqu’il parla de son comportement. C’était humain non ? D’éprouver de l’attirance physique pour quelqu’un. Ça arrivait à tout le monde. Elle avait presque l’impression qu'il s'excusait. C’était elle qui lui avait demandé de l’embrasser. « -ahhh j'aurais dis plus ! » elle le charriait, vu son côté tête de con et son amour pour les liens sociaux. Abby ne voulait pas voir apparaitre de la distance. Encore moins de la gêne ou du contrôle. Voilà l’attirance était là. Ça arriverait. Ils verraient bien. La blondinette fut ravie qu’il accepte la soirée. Vraiment. Et elle apprécia les efforts fournis avec Chris et Kim. Ils avaient passé une belle soirée tous ensemble.

« -même pas vrai. Déjà vu. » répliqua la jeune femme avec un sourire taquin. Il râlait moins. Elle trouvait cela étrange. Même si cette semaine il avait très peu quitté sa chambre. Deux semaines de distance. Deux semaines à sortir de l’appart. « Mais non, t’as rien compris. Continu de tisser du lien doucement avec les autres. Je peux pas être ton unique porte de sortie » elle savait très bien que c’était beau de rêver. Abby avait froncé les sourcils tout en souriant. « -moh t’es mignon ! » Clama la jeune femme en lui pinçant gentiment la joue. « -tu sais, va sûrement n’y avoir que des geeks alors les types étranges… ba y’en aura des tonnes. » oui en fait ils allaient tous être chelous. « - je t’enverrai un message pour que tu penses à sortir la tête de ton pc » elle regarda sa valise, regarda Seth et sourit. Elle repensa forcément à leur rencontre. « -je me demerde toute seule, je sais. » s’amusa Abby avait de descendre sa valise en faisant un max de bruit dans l’escalier. Une fois en bas, elle vérifia qu’elle avait tout ce qu’il fallait, avant de regarder Seth. Kim et Chris étaient déjà parti depuis un moment. « -tu vas avoir tout l’appart pour toi tout seul. Tu vas être tranquille ! Pendant deux semaines. Seulement ! Prends pas trop tes aises, je reviens vite ! ou la faut que je me bouge ! » Elle embrassa la joue de Seth vraiment savoir pourquoi et quitta l’apparemment en criant un bisous !

Ce fut les deux semaines les plus longues de sa vie. Le formateur était mou et ennuyant. Heureusement, elle s’était trouvé un petit jeu pour rester éveillé. Envoyer des messages à Seth. Juste pour le faire chier. Ça avait commencer par un ça va ? Puis elle avait enchaîner par un : je te manque pas trop ? Puis avec un : tu dois avoir moins chaud… deux semaines de distance. Elle était incapable de la mettre. Elle aimait lire ses réponses de gros râleurs. Laisse moi bosser. Commence pas. Ça la faisait rire et c’était beaucoup plus amusant que la formation.

Le regard de Seth glissa sur la silhouette allongée de la jeune femme à ses côtés, puis recroisa son regard « Je ne vais pas dire le contraire ». Après tout, c’était également pour cela qu’il éprouvait ce désir pour elle. Il ne provenait pas uniquement de sa personnalité. Elle était attirante, et c’était un fait. Peut-être que ce qui entrait également en ligne de compte, c’était le temps d’abstinence qu’il avait au compteur. Il approchait grandement des un an sans avoir touché le corps d’une femme à l’exception de celui d’Abigail, et cela lui manquait. La jeune femme ne pouvait pas l’ignorer, elle était dans le même cas de figure que lui. Un petit sourire étira les lèvres du trentenaire « Je suis un con charmant, alors ça me facilite les choses ». Il ne pouvait pas lui dire qu’en l’absence de petite-amie, le compteur aurait indiqué des années d’abstinence. Son charisme et son charme ne contrebalançaient pas toujours son mauvais caractère et sa rudesse. Si Aubrey avait succombé, c’était uniquement parce qu’il ne contestait pas son choix de carrière et ses départs à l’étranger, mais également parce qu’il était indépendant et n’avait pas besoin d’une femme à ses côtés au quotidien pour survivre dans le monde actuel. Pour ce qui était d’Abigail, il l’ignorait, et n’allait pas lui poser la question. Ça ne ferait que germer d’autres interrogations dans l’esprit de la jeune femme, qui se posait déjà bien assez de questions à leur encontre…

Aussi surprenant que cela puisse être, Seth ne réprimanda pas la jeune femme de pénétrer ainsi dans sa chambre, sans autorisation. Peut-être parce qu’il savait que c’était le jour de son départ et que l’idée de se retrouvait sans elle durant deux semaines l’emmerdait. Il pencha la tête sur le côté « Tu n’as pas tout vu ». Il se reprocha presque d’être resté enfermé toute la semaine durant dans sa chambre, mais son travail l’y contraignait. Cette fois-ci, il fixa Abigail en lui faisant comprendre qu’elle racontait n’importe quoi « Tu prends tes rêves pour la réalité Abigail ». Toutefois, il trouva cela utile de lui rappeler qu’il était présent si jamais elle avait besoin. Si elle s’ennuyait ou encore si elle rencontrait un homme malintentionné. Il fronça les sourcils en reculant le visage tout en grognant lorsqu’elle lui pinça la joue « Qui sait, tu trouveras peut-être l’homme de ta vie là-bas » tout en affichant un sourire, fier de sa connerie. Il glissa ses mains dans les poches tout en acquiesçant « Tu sais que je vais survivre en ton absence ». Il posa son regard sur la valise, puis sur la jeune femme et se mit à sourire « Exactement. Je ne suis pas Chris ». D’autant plus que ce dernier n’était pas présent. Il leva les yeux au ciel en l’entendant glisser la valise sur les marches, créant un bruit assourdissant qui l’irritait déjà. Finalement, ça lui fera peut-être des vacances ces quelques jours. Il n’eut le temps de répliquer quoi que ce soit qu’elle posa ses lèvres sur sa joue, ce qui le fit sourire presque avec douceur et souffla un « Bisou… » tout en levant la main pour la saluer, et resta quelques secondes derrière la porte close, avant de remonter travailler.

Durant les deux semaines qui suivirent, Seth avait passé le plus clair de son temps à l’extérieur des murs de l’appartement. Tom l’avait informé de l’arrivée de deux autres russes sur le territoire américain, proche du pouvoir en place en Russie, ainsi que d’Andreï Lermakov, considéré comme le probable commanditaire des futurs attentats de New York. Il avait donc suivi ce dernier dans les rues de la Grosse Pomme des jours durant, voire certaines de ses nuits. Musés, organisation internationale, ballet, ou encore soirée de poker clandestine. Lorsqu’Andreï avait fini par rencontrer les deux nouveaux contacts arrivés aux États-Unis, le trentenaire en avait informé Tom, et donc la CIA, qui lui avait demandé de se faire discret. À trop le voir dans les parages, il allait attirer les soupçons. En parallèle, il devait également gérer l’ennui mortel que ressentait Abigail durant sa formation. Elle l’assommait à coup de messages auxquels il répondait tour à tour des : Laisse-moi bosser ! Ne commence pas ! ou encore des Tu n'as pas une formation à suivre ?! ou bien Tu as conscience que je vais te faire vivre un Enfer à ton retour à l’appartement ?!

« -heu… non je crois pas ! » avait répondu Abby. « -ça fait partie de ma liste de critères sélectif. Il doit pas faire le même job que moi. Trop chiant, trop ennuyant de parler du même sujet tout le temps. » hors de question d'avoir un petit ami geeks. « -et à la base j'y vais pour bosser. » oui techniquement c’était l’idée, même si elle s'ennuya à mourir durant ces deux semaines. Elle s’était occupée à emmerder Seth à distance. Ça fonctionnait plutôt bien. Elle l'énervait et pourtant il répondait. Toujours. Sors la tête de ton pc. Tu fais quoi ? T’as mangé quoi à midi ? J’m’en fou, ça changera pas bien de d’habitude. Tu fais chier, j’arrive pas à te virer de ma tête. Ici aucune raison d’avoir chaud. Les trois derniers jours de formation, elle avait arrêtée son cirque. Elle était censée la valider cette formation donc elle s’était mise à bosser un peu. Elle voulait voir aussi si Seth allait écrire à son tour ou non. Ce qui était débile. Bien sur qu’il n’allait pas le faire. Elle rêva de lui et surtout d’une nuit torride.

La formation en poche, elle avait reprit l’avion, retour maison. A laquelle elle était rentrée énerver au possible. Un appel de sa sœur, lui demandant ce qui s’était passé avec maman. Visiblement celle-ci clamait qu’Abby l’avait rejeté, qu’elle avait dépassé les bornes des limites. Enfin tout un blabla de conneries qui eurent raison des nerfs d’Abby. Heureusement lorsqu’elle rentra à l’appartement, elle était seule. La blondinette issa sa valise dans sa chambre en faisant tout le bruit qu’elle voulait. Elle mit une lessive en marche, tomba sur les affaires de Seth. Son odeur sur le tissus la troubla. Elle décida d’aller prendre une douche, histoire de se délasser après le voyage et surtout de decriser de ce coup de téléphone. Une fois sous l’eau chaude, elle soupira de bien être. Elle était seule à l’appartement, elle s’autorisa un petit plaisir solitaire, chose qui était rare. Lorsque le visage de Seth s’imposa à elle, Abby s’arrêta net. Voilà, elle l’avait bien cherché. Elle ouvrit la porte de la salle de bain, le corps entouré d’une serviette, et totalement frustrée

Seth se souvenait parfaitement des mots prononcés par la jeune femme avant son départ. Elle se rendait à cette formation pour travailler. Pourtant, il se mit à douter de son investissement lorsqu’il fut inondé de messages du matin au soir. Si le silence n’était pas aussi prépondérant dans l’appartement, il aurait presque cru qu’elle était dans l’appartement. Il n’avait eu de cesse que de répondre : Tu devrais peut-être te concentrer ! Je n’ai pas encore mangé alors qu’il était 14 heures passé Tu n’as qu’à travailler et tu seras surprise alors qu’elle lui confia ne pas parvenir à le sortir de son esprit Tu pourrais être conciliante, j’ai du travail moi et tu me distraits ! Et pas qu’un peu. Il avait rêvé d’elle à plusieurs reprises durant les deux semaines. Parfois, ça se résumait à voir Abigail débarquer dans sa chambre sans prévenir pour discuter de tout et de rien, ou encore recevoir un nombre incalculable de messages au cours de la journée, et auxquels il ne parvenait plus à répondre. Puis il y avait eu cette nuit un peu différente des précédentes durant laquelle il s’était réveillée en sueur au milieu des draps, se retrouvant à chercher Abigail du regard avant de soulever le drap pour constater qu’il était toujours vêtu. Même extirpé des bras de Morphée, il avait pu sentir les lèvres et la langue habile de la jeune femme tout contre sa virilité tendue, allant et venant tout en le dévorant des yeux. Ce jour-là, il avait remercié l’employeur de cette dernière de l’avoir éloigné de lui durant deux semaines, parce qu’il aurait été incapable de croiser son regard de la journée. Après cette nuit-là, les cauchemars avaient fait leur grand retour, et il les apprécia presque.
Lorsque la jeune femme ne lui envoya plus le moindre message vers la fin de sa formation, il put enfin se concentrer sur son travail sans être sans cesse dérangé. Il en éprouva l'envie, mais c'était jouer avec le feu que de prendre l'initiative de renouer le contact. Il avait besoin de prendre ses distances avant son retour afin d'éviter qu'ils commettent l'irréparable à son retour.

Cela faisait deux semaines qu’Abigail avait quitté l’appartement pour sa formation, mais entre la filature et ses emplois, Seth avait perdu la notion du temps, et dans son esprit, il était seul dans la résidence lorsqu’il rentra de sa course quotidienne de 5km dans les rues de New York. Il avait gravit les marches à pas de course, et ôté son t-shirt dans le couloir, s’essuyant le visage dégoulinant de sueur avec ce dernier, tout en se rendant jusqu’à la salle de bain. Il sursauta presque en voyant la porte s’ouvrir sur Abigail, nue sous la serviette qu’elle portait autour du corps « Qu’est-ce que tu fais là ?! » avant de se souvenir qu’elle devait rentrer aujourd’hui « Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu rentrerais ce soir ? ». Comme si il lui aurait organisé une soirée de bon retour. Il resta devant elle avant d’ajouter « Je ne te demande pas si ta formation était intéressante. C’était du harcèlement à ce stade Abigail ! J’en ai même rêvé ! Je ne parvenais plus à suivre le cours de la conversation », puis ajouta « Tu vas te décider à te pousser pour que j’aille prendre ma douche ?! » et entra dans la salle de bain, se délectant d’une douche fraiche après son petit marathon sous la canicule New-yorkaise, enfila seulement une serviette autour de la taille et rejoignit sa chambre où il enfila un boxer avant de partir en quête d’un short et d’un t-shirt léger pour la soirée.

Seth s’était incrusté dans son esprit. Elle n'arrivait plus à penser à autre chose. Son subconscient n'aidait pas. Rêve exotique, et maintenant elle pensait à lui sous la douche en se donnant du plaisir. Non mais stop ! Et en même temps elle avait chercher les ennuis toute seule. Maintenant elle fallait qu'elle trouve une solution. Il l'avait trouvé lui vu qu'il n'avait pas écrit. En sortant de la salle de bain, elle resta bloqué sur place. Abby se pensait seule. Le ton employé par Seth lui fit répliquer au tac au tac : « -j’habite ici au cas où t’es pas au courant » il aurait pu dire bonjour. Au lieu de ça il était là devant elle, torse nu, en sueur… « pourquoi tu allais me préparer une fête surprise ? » Il n’avait pas prévu de venir la chercher. Elle savait prendre un taxi toute seule pour rentrer de l’aéroport. « -hé ça va t’as fini de m’agresser sérieux ? » C’était quoi son problème. « -fallait couper ton portable, ou m’ignorer. » répondit Abby. Après tout il avait répondu encore et encore. Il aurait très bien pu bloquer son numéro. Mais il ne l’avait pas fait. « -c’est toi qui bloque le passage ! Pousses toi ! » Avait râler la jeune femme en essayant de ne surtout pas le toucher en passant.

Elle claqua la porte de sa chambre, et laissa tomber la serviette pour enfiler une robe légère qui lui arrivait aux genoux. Elle avait oublié son téléphone dans la salle de bain. Alors lorsqu’elle fut certaine que Seth soit sorti, elle retourna le chercher et mit les deux pieds dans l’eau. Elle serra les dents. Et deboula dans la chambre de Seth sans frapper : « -je me tire deux semaines et tu sais déjà plus essuyer la flotte en sortant de la douche ?! » roh non ! Il était seulement en boxer. Elle fit demi tour et gagna sa chambre, attachant ses cheveux rapidement avec l’idée d’aller sur la terrasse, histoire de mettre de la distance entre eux.

En rentrant en cette fin d’après-midi de son footing quotidien, Seth se pensait seul dans l’appartement. Il avait alors ôté son t-shirt dans le couloir, bien décidé à prendre une douche. C’était sans compter le retour d’Abigail dans le courant de l’après-midi. Avec les évènements des derniers jours, il en avait oublié qu’elle rentrait ce jour. Apparemment, l’accueil qui lui réserva ne fut pas au goût de cette dernière qui chercha rapidement l’altercation « Oh c’est bon ! J’avais juste oublié que tu rentrais aujourd’hui ». Et voilà ! Il ne fallait pas plus que quelques minutes ensemble dans une même pièce pour qu’elle l’excède avec quelques mots « Et puis quoi encore ! Tu rentres pas d’un voyage en Australie de trois ans ! » répliqua-t-il alors que l’idée lui semblait saugrenue de lui préparer une soirée de bon retour à l’appartement. C’était le travail de Kim et Chris qui étaient absents pour la soirée. « Je ne t’agresse pas, c’est toi qui prend tout comme une agression. Je n’y suis pour rien si ta formation était merdique » avant de froncer les sourcils « Je rêve ou tu es en train de me reprocher de t’avoir répondu ?! » et émit un petit rire nerveux. Elle se moquait de lui, ce n’était pas possible autrement ! Il se décala à sa demande « Une minute que tu es là et tu m’emmerdes déjà ! » rétorqua-t-il avant de se rendre dans la salle de bain, claquant volontairement la porte, et prit sa douche en quelques minutes.

Par chance, Abigail ne fut pas dans le couloir à sa sortie de la salle de bain, sinon elle aurait pu le reprendre sur sa tenue légère. Il retourna hâtivement jusqu’à sa chambre et n’eut le temps que d’enfiler un boxer lorsque la jeune femme fit irruption dans sa chambre sans s’annoncer « Tu as le droit de frapper ! » répliqua-t-il en faisant face à cette dernière « Tu t’en remettras ! » et la laissa s’éloigner, mais c’était sans compter sur l’agent de la CIA qui n’en avait pas fini et la suivit jusqu’à la chambre « Tu peux me dire ce que je t’ai fait pour que tu sois si… si… emmerdante ce soir ?! » tout en s’approchant d’elle « Je ne pense pas que l’eau dans la salle de bain soit la seule raison, alors vas-y ! Balance ce que tu as sur le cœur ! » et ajouta avec tout autant d’agacement « Je préfère la Abigail qui est venue me sucer dans mon rêve, au moins elle, elle avait la bouche occupée et ne m’emmerdait pas ! La preuve qu’on est jamais mieux servi que par son subconscient ! » et avant de quitter la chambre pour retourner dans la sienne afin d’enfiler un débardeur, il rétorqua un « Tu as gagné 100$, contente ?! » et claqua la porte. Lui qui pensait passer une soirée dans le plus grand des calmes, à travailler en compagnie d’une assiette de sushi, il s’était bien fourvoyé !

« -tu pouvais simplement commencer par salut Abby, ça va Abby, t'as fait bon voyage Abby. » elle s'en foutait de savoir s'il se souvenait de sa date de retour ou non ! « -je déteste ça de toute façon les fêtes surprises. » marmonna Abby. Et puis pourquoi ils se prenaient la tête pour ça ? « -ah ba oui, forcément c’est moi le problème ! » renchéri la jeune femme alors qu'il la faisait passer pour l'hystérique de service. « -non ! C’est toi râle à cause de mes messages, je te dis seulement que si ça t'avait vraiment saoulé tu aurais trouvé une solution. » il avait répondu encore et encore. « -j’étais là avant ! Et je t’emmerde Seth. » rah mais quelle tête de con ! Comment est ce que son cerveau faisait une fixette sur ce type ? Comment avait elle pu rêvé de lui de cette façon ? La blondinette l’avait laissé passer avant de rejoindre sa chambre.

Mais rapidement , elle ouvrit la porte de la chambre de Seth en lui criant dessus pour l’eau sur le sol de la salle de bain. Demi tour et de nouveau sa chambre. « -mais c’est toi qui as commencé là ? Tu pouvais pas juste dire bonjour ! » Râla Abby en le désignant des deux mains. « -deux semaines de formation de merde, ma sœur qui me gave à cause de ma mère et maintenant toi qui râle pour rien ! » A la base elle était contente de renter et de le retrouver. « -quoi ? Quoi ? Tu veux savoir quoi ? C’est toi qui a commencé ! » non mais sérieux il se foutait vraiment de sa gueule ?! « -quoi ?! » demanda la jeune femme en ouvrant de grands yeux. Abby resta sans voix. Elle voulait bien qu’il rêve d’elle de cette façon mais pour le reste il allait trop loin. Hors de question elle le talonna dans sa chambre et la gifle partie toute seule. « -va te foutre Seth ! Si mes messages te dérangeaient tellement, fallait pas répondre. Si je t’emmerde tant que ça dit le et je le casserais définitivement ! C’est pas possible d’avoir deux faces comme ça ! J’arrive plus à suivre ! Une fois tu peux plus me voir et je suis qu’une emmerdeuse, jne fois t’as seulement envie de me retirer mes fringues et de me baiser dans la cuisine ! » Ils allaient où comme ça ? « -sérieux c’est quoi ton problème ? »

En rentrant épuisé et en sueur de sa course à pied dans les rues de New York, Seth avait envisagé de prendre une douche, puis de reprendre le travail en dégustant des sushis et une bière fraiche pour conclure la journée. Mais c’était sans compter le retour pour le moins contrariant de la jeune femme. Oui, il avait oublié qu’elle rentrait aujourd’hui de sa formation, mais était-ce une raison de s’adresser à lui de cette manière ?! « J’ai été surpris de te voir, je ne m’attendais pas à te voir ici. J’ai le droit d’être surpris, non ?! » répliqua-t-il avec un certain agacement. Il n’avait pas fallu plus que quelques minutes pour qu’elle le sorte de ses gongs. C’était devenue presque une habitude avec le temps. Il fronça les sourcils, en ne comprenant pas réellement ce qu’elle marmonnait et se passa les deux mains sur le visage brièvement « Ce soir, oui ! » rétorqua-t-il alors qu’il était hors de question pour lui d’assumer des torts qui n’étaient pas les siens. Seth était prêt à fournir des efforts, mais pas ce soir alors qu’à ses yeux, il ne considérait pas sa réaction comme exagérée. « Non mais je n’allais pas t’ignorer non plus ! » et poussa un soupir. Ce genre de soupir qui l’empêchait de se laisser emporter davantage par la colère et répliqua un « Moi aussi ! » tout en claquant la porte de la salle de bain lorsqu’elle se décida enfin d’en sortir.

La douche froide parvint à apaiser quelque peu le trentenaire qui retourna dans sa chambre, ne disposant qu’assez de temps pour enfiler un boxer avant qu’Abigail ne surgisse dans sa chambre sans prévenir pour se plaindre de ses pieds trempés. Ce n’était pas possible d’être aussi irritante en l’espace de quelques minutes ! Et voilà qu’elle quittait la pièce comme si la conversation était terminée. Enfin conversation… Dispute serait plus juste. Le trentenaire se hâta alors jusqu’à la chambre de cette dernière « Je suis fatigué et tu me prends la tête pour un « bonjour » Abigail ! ». Voilà comment ils en étaient parvenus à se disputer. C’était insignifiant et Seth eut encore cette amer sensation qu’il était le destinataire d’une colère qui ne lui était pas destinée. Abigail lui donna raison en évoquant sa formation et ses proches « Je ne suis pas ton punching-ball à chaque fois que ta vie part en couille Abigail ! ». Il allait être rapidement fatigué de tenir ce rôle-là. Elle le pensait peut-être impassible et immuniser contre la vie elle-même, mais il avait aussi ses failles, et n’était pas fait pour endurer tous les maux du monde. Il avait bien assez à faire avec les siens. « Je t’ai juste demandé ce que tu faisais là parce que j’avais simplement oublié que tu devais rentrer ce soir ! » rétorqua-t-il en haussant la voix avant de se montrer blessant, juste pour qu’elle finisse par se taire. Pour que cette dispute cesse. Au moment de franchir le seuil de la porte, Seth s’en voulu aussitôt d’avoir prononcé ses mots, mais aucun retour en arrière était possible dorénavant et trouva alors refuge dans sa chambre le temps que les tensions s’apaisent.

C’était sans compter sur l’entêtement d’Abigail qui le suivit jusqu’à son antre pour le gifler avec force. Cela eut pour effet de réduire Seth au silence alors qu’il posa ses doigts sur sa joue endolorie. Il l’avait mérité celle-ci… Il croisa le regard de la jeune femme qui déchargea toute la colère qu’elle pouvait éprouver à son encontre et qui était légitime. Il venait de lui manquer de respect ce soir. Il la fixa tout le long de son monologue et pour seule réponse, il resta silencieux quelques secondes avant de fondre sur elle, l’embrassant avec une envie certaine, la plaquant contre la porte de sa chambre qui se referma sous le poids de leurs corps. Il se hâta à lui ôter sa robe qu’il jeta dans un coin de la pièce, alors que sa langue cherchait avidement la sienne, et la souleva du sol comme si elle était aussi légère qu’une plume, pour venir l’allonger sur le lit. Ses lèvres délaissèrent les siennes pour venir embrasser sensuellement son cou, jouant de sa langue contre sa peau dont il savourait le goût alors qu’il retira son boxer en toute hâte, suivi des sous-vêtements d’Abigail qui atteignirent bien vite le sol de sa chambre. Ses mains sur ses hanches, il la bascula sur le ventre et la pénétra d’un coup de rein vigoureux, soufflant à son oreille « Je n’ai pas envie que tu partes » avant de mordiller son lobe d’oreille, et d’embrasser son cou, et se redressa sur jambes, ses mains sur ses hanches, commençant les vas-et-viens avec une intensité presque animale.