Ça me faisait rire d’entendre sa mère pour un éventuel mariage mais surtout occulter tout le romantisme d’une demande ou même ce que ça représentait. Je ris un peu plus en entendant la réponse de Jane Quand elle raccrocha je lui demandais ce qu’elle avait mis sur sa liste et je n’étais pas plus surpris que ça quand elle me dit… rien. Est-ce que ça me surprenais? Plus ou moins en fait, c’était même prévisible.

- Pourquoi ça ne m’étonne pas?

Je trouverais bien un petit quelque chose pour elle. Pas quelque chose de clinquant mais quelque chose qui lui ressemblerait. Mais quand elle me renvoya la question, je me trouvais à chercher ce que je voulais et pour vrai… je n’en avais aucune foutue idée! Il y a quand même plusieurs années que je n’avais rien. Bon en vrai c’est faux Stan ou même mes jeunes me donnaient quelque chose mais c’était souvent des carte-cadeaux, un morceau de vêtement.

- Pour être honnête, je n’ai aucune idée mais tant que tu es là. Moi ça me convient parfaitement. AH! J’ai peut-être un petit quelque chose! Qu’on soit enfin dans notre petit nid.

J’avais vraiment hâte qu’on soit dans notre maison et enfin installé. C’était encore un peu irréel pour moi même si j’allais régulièrement peindre ou aller porter quelque chose. On dirait que ce n’était pas encore très réel encore, peut-être quand enfin on serait bien installé. Quand Max arriva en nous dévisageant tour à tour, je haussai un sourcil et bien sûr LA question! Qu’est-ce qu’on mange!

- Hé! Au départ c’était Tambouille de mlle l’artiste! dis-je faussement offusqué.

Après le repas et qu’on est tout rangé on se colla et câlina mon mini humain jusqu’à son bain et on en profita pour se coller et que je la serre doucement contre moi jusqu’à ce que Max revienne jusqu’à son histoire. Pendant ce temps, j'en profitais pour faire le lunch de Max, ce qui ne me demandait pas trop de temps en fait, pour retourner sur le canapé et écouter plus l’histoire que ce qui se passait à la télé. En fait c’était un film bien ennuyant alors ça ne me dérangeait pas d’en manquer des bouts. quand elle revint je lui fis un sourire et la laissai se lover contre moi en soupirant d’aise. C’était ces petits moments que j’aimais, ces moments ou on n’avait pas besoin de rien dire, juste rester là tranquille.

- Je vais avoir besoin de toi pour faire le gros éclair sur le mur de la salle de jeu. dis-je doucement, Pas maintenant, mais juste les traits je vais m’occuper du reste.

Je lui souris doucement, presque comme un gamin qui tente de faire le mignon pour obtenir ce qu’il veut.

- Pas obligé que se soit demain non plus… mais comme je suis assez nul en dessin…

Allez un peu plus de minaudage pour qu’elle dise oui. Comme si elle allait refuser tiens! Mais je tenais à ce qu’elle ne se lance pas là-dedans et qu’elle s’épuise. Je me calai dans le canapé et prit sa main, comme tout les soirs, et la massai doucement en retournant mon attention sur la télévision.

- J’ai pensé offrir le chien à Max pour Noël, enfin plus à notre retour qu’est-ce que tu en penses?

Max dormait paisiblement et nous étions à présent tous deux installés sur le canapé. Adam massait doucement ma main, une habitude qu'il avait prise après ma dernière opération. Je n'étais pas certaine que cette attention fut utile à son rétablissement, mais je ne crachais certainement pas sur cet instant de tendresse qu'il m'offrait, chaque soir. Je ris lorsqu'il prit son air de chien battu pour me demander de venir peindre un vulgaire petit éclair.

– J'irai demain, inutile de prendre cet air là, pouffais-je avant de fermer les yeux.

En réalité, je pouvais tout aussi bien peindre la fresque en entier. Cela ne me posait pas le moindre problème puisqu'il ne s'agissait pas d'un motif compliqué et que cela ne nécessitait aucun travail de précision.

– J’ai pensé offrir le chien à Max pour Noël, enfin plus à notre retour qu’est-ce que tu en penses?

– Euh… Non ? rétorquais-je en ouvrant brusquement les yeux. On parle d'un être vivant là, pas d'une peluche, Adam. Ce n'est pas un cadeau…

Ok, mon ton était peut-être un peu sec, mais lorsqu'on parlait des animaux, je ne pouvais m'empêcher de me soucier de leur bien-être.

– L'adoption d'un chien vient avec son lot de responsabilités. Je tiens à m'assurer que Max en ait parfaitement conscience avant l'arrivée de l'animal. C'est un nouveau membre de la famille que l'on se prépare à accueillir et je veux que cela se fasse dans de bonnes conditions.

J'expliquais alors à Adam que j'aimerais inscrire Max dans une session junior de bénévole dans un refuge. Il y apprendrait tout ce qu'il y a à savoir sur les chiens, leur nature, leurs besoins… À mon sens, tous les adoptant devraient être ainsi formés, les refuges ne seraient pas tant débordés.

– Leur programme est extrêmement intéressant et tous les enfants ressortent de là avec un petit diplôme et un badge. J'ai trouvé ça génial. J'ai imprimé leur dépliant tout à l'heure. Il est dans mon sac, je voulais justement te le montrer pour qu'on en discute. Pas de chien pour Noël, mais un stage dans un refuge… Qu'est-ce que tu en penses ?

L'idée me plaisait peut-être beaucoup, mais n'étant pas la mère de Max, je ne pouvais pas prendre ce genre de décision sans l'accord de son père.

– Après cela, on pourra rechercher notre futur chien, tous ensembles.

Je ne voulais pas qu’elle fatigue sa main plus qu’elle ne la fatiguait déjà douc de là ma bouille de gamin en peine. Elle accepta bien sûr et je souris plutôt content qu’elle accepte. En même temps je ne connaissais pas beaucoup de gens qui était aussi douée qu’elle en dessin, et si moi je m’y mettais Max serait le gamin leplus déçu des talents artistique de son père. Puis je voulais juste un gros éclair sur un mur pour son éternel super-héros. D’ailleurs profitant de ce moment de calme je lui exposai mon idée de prendre un chien à notre retour de voyage. Quand elle refusa, je haussai les sourcils un peu surpris. C’est bien elle qui avait fait mutinerie avec Max pour un chien non?

- Non ce n’est pas ce…

Elle m’interrompit en me disant qu’un chien avait son lot de responsabilités et que Max devait en être parfaitement conscient. Oui bon je savais ça, mais Max avait quand même un enfant et je savais bien que je devrais m’occuper bien plus du chien que mon fils. Cependant je l’écoutais attentivement, son idée n’était pas folle en effet. Je dirais même que ça avait du sens. Ça pourrait être quelque chose d’intéressant justement pour que Max voit que ce n’était pas juste un compagnon de jeu.

- Je trouve l’idée plutôt pas mal. Mais quand je disais prendre un chien il y a aussi des adoptions progressives dans les refuges mais en allant voir le chien sur une base régulière justement pour nous connaître. Je lirais la brochure, ça pourrait être un beau cadeau pour Max.

Puis rien n'empêche de faire les deux. Justement pour ne pas choisir un chien sur un coup de tête, s’assurer qu’il soit bon avec les enfants tout en étant protecteur. Enfin on verrait bien quand viendra le moment. Je la serrai tendrement contre moi en grognant de bonheur. Je relevai son visage vers le mien et l’embrassais tendrement. Je rompis le baiser et fouillait ses prunelles vertes avec un sourire tendre sur les lèvres.

- Tu sais que j’ai de la chance de t’avoir dans ma vie toi? Je pourrais même te montrer comment je suis chanceux.. Ajoutais-je avec un visage espiègle.

Comme promis Jane était venue me tracer l’éclair sur le mur et j’ai même fait un travail de moine pour ne pas saboter son travail, que ce soit… parfait simplement. J’avais reçu les modules pour ranger les jouets de Max et je finissais de les monter alors que Max aidait Jane à défaire quelques cartons. Enfin Jane le retenait en-haut le temps que je termine. Plusieurs fois Max me criait des escaliers savoir s’il pouvait descendre et à chaque fois je lui disais d’être patient. Je montais le dernier module et le plaçait contre le mur et sourit de voir le résultat final. J’étais vachement fier de la salle de jeux.

- Max? Tu peux venir là…

Il ne se le fit pas dire deux fois alors que j’entendais ses pas sur le plancher et riait doucement en l’entendant dévaler les escaliers et figer au bas de ceux-ci. son visage valait tout l’or du monde! Les yeux écarquillés de surprise, la bouche entrouverte de stupeur alors que ses iris bleu ciel se promenait sur l’ensemble de la pièce.

- Alors? Tu en penses quoi?

- C’est trop cool papa!! dit-il en se ruant vers moi, Tu as tout fait tout seul?

Je le serrait contre moi en souriant doucement.

- Jane fait le gros éclair tu sais bien que je ne suis pas très bon.

- C’est vrai que tu n’es pas bon… dit-il en se tortillant et se ruer sur Jane, Merci Jane c’est trop cool!! Je peux ranger tout mes jouets?

- Tu veux qu’on t’aide?

- Non. Je veux le faire tout seul.

Je lui dis que s’il avait besoin, qu’on serait en-haut et de ne pas aller plus loin que la salle de jeux. Pas que c’était dangereux, mais il y avait encore du ménage à faire au sous-sol et je ne voulais pas qu’il se blesse en prime. Revenu à la cuisine, je pris un grand verre d’eau pas peu fier du résultat de la salle de jeux.

- Je crois qu’il va plus jouer que ranger mais bon, s’il est content c’est l’important. Maintenant si on rangeait les effets de la cuisine? Plus vite c’est rangé, plus vite on pourra emménager.

Ainsi donc on défit les cartons un à un, rangeai les chaudrons, les marmites et autre effets que nous aurons besoin. On avait presque terminé quand je vis une voiture entrer dans l’allée. Je la connaissais trop bien et je sentis mes muscles se tendre sous ma peau. Je rinçai mes mains rapidement ne quittant pas la voiture du regard.

- Reste ici.

Je sortis de la maison et descendit les escaliers de la grande véranda pour voir mes parents sortir de la voiture lentement. Mais qu’est-ce qu’ils foutaient ici? Je m’arrêtai à bonne distance et croisai les bras sur moi. Ok ça me donnait une stature autoritaire mais pour dire vrai, c’était plutôt un mécanisme de protection en ce moment.

- Maman, papa… Je peux savoir ce que vous faites ici? dis-je le plus poliment possible.

- Un avocat nous a appelés pour nous parler. dis mon père avec ce ton d’homme d’affaire que j’ai toujours détesté, tu aurais pu nous avertir.

- Je ne pensais pas qu’il allait vous appeler.

- Tu as mis ta mère dans tous ses états Adam.

Je jettai un oeil à ma mère qui semblait plutôt bien portante et je retournai mon regard vers mon père et le toisait longuement en prenant une grande inspiration.

- Si vous me disiez exactement ce que vous voulez. Vous n’êtes pas parti de Willbay pour me dire ça. Tu m’aurais appelé, allez pourquoi vous êtes ici?

- Tu veux vraiment en discuter dehors, devant tout le monde?

Je ne voulais pas les faire entrer mais mon père avait raison. Je n’avais pas envie que mon nouveau voisinage sache tout de ma vie. Je pris une inspiration et tournai les talons remontant les escaliers jetant un regard agacé à Jane avant de passer la porte. Je les fis donc entrer et leur offrit de s’asseoir sur les rares chaises que nous avions emporté ce matin-là. Mes parents saluèrent Jane poliment alors que je m’accotais au comptoir de la cuisine les bras toujours croisé sur mon torse.

- Alors, c’est quoi la vraie raison de votre venue ici? Puis… comment vous avez su?

- On a passé à ton gym Adam. Mr. Robbins nous as dit où te trouver. dis ma mère dans le plus grand des calme.

Ils avaient dû prétendre un truc bien pourri pour qu’il accepte de dire où j’étais. Il savait que je tenais mes parents le plus loin possible. J’étais sur mes gardes parce que je tentais de comprendre pourquoi ils s’étaient tapés 4 heures de route pour un simple appel de mon avocat. Est-ce qu’ils étaient venus me dire qu’ils m’apportaient tout leur support? J’étais plutôt content que Max soit au sous-sol plus occupé à jouer qu’à ranger. Ils me parlèrent de l’appel, des questions qu’il avait demandé, le but de l’appel des trucs que je me doutais mais qui n’expliquait pas leur visite. Faisait chier d’avoir des parents qui bossaient dans les affaires, ils avaient un talent de dingue de tout entouré de belles paroles. Mais soudain je compris, ils n’étaient pas ici pour m’apporter soutient!

- Vous êtes ici pour voir si je serais en mesure de bien m’occuper de Max. Donc vous êtes venu voir si la maison est assez bien pour mon fils… non attendez… pour que vous me supportiez dans ma démarche. C’est ça?

- Adam comprends-nous… c’est notre petit-fils. On doit voir à sa sécurité et à son bien-être. dis ma mère le plus candidement du monde.

Entendre ça et avoir un coup à la gorge était la même chose. Voir à sa sécurité et son bien-être? Elle se foutait de moi! Je les regardais tour à tour profondément agacé et à deux doigts de les mettre à la porte moi-même.

- Ça fait deux ans que je m’occupe de Max quand sa mère fout le camp et je ne vous ai rien demandé. Ça fait un an que vous ne l’avez pas vu et même pas téléphoné et vous venez me dire que vous veillez sur sa sécurité et son bien-être? Vous n’avez jamais aimé Cheryl je ne vois pas pourquoi maintenant ça vous préoccupe.

- Ta situation c’est amélioré si tu as été capable d’acheté une maison Adam. dis mon père encore avec son ton d'affaire

- Je n’ai pas à répondre à ça, dis-je en roulant des yeux. Mais comme je n’aurais pas le choix, on l’a acheté à deux.

Le regard de ma mère se posa dans celui de Jane comme si elle l’étudiait. En vrai mes parents avait vu Jane plus jeune mais ils trouvaient ses parents “beaucoup trop permissifs et ils ne poussaient pas leur fille à avoir une vie prospère” en gros: Si elle ne faisait pas de fric, elle ne valait pas la peine qu’ils s’attardent à mes amours de gamin.

- Et vous faites quoi dans la vie Jane?

Je fermai les yeux en penchant la tête. Voilà! On y était! Ils allaient ensuite décider s’ils revenaient dans ma vie si “elle en valait la peine” qu’elle connerie…

– Et vous faites quoi dans la vie Jane?

J'avais suivi la conversation en me tenant à l'écart… Non pas que cela me convenait, mais je sentais bien qu'ils ne tenaient pas à m'inclure dans la conversation… Pas plus que dans leur vie d'ailleurs. Après tout, en guise de salutations après vingt ans, j'avais eu droit à un simple hochement de tête… Décidément, eux non plus n'avaient pas franchement changé. Je me demandais même comment Adam avait su se construire aussi bien avec des parents aussi toxiques que peuvent l'être ces deux-là.

Alors, lorsque j'entendis cette question et surtout en voyant l'air dédaigneux avec lequel ils m'observaient, je ne pus que croiser les bras adoptant ainsi une attitude clairement fermée. Je ne leur devais strictement rien. Je n'aimais pas leur discours et encore moins le ton qu'ils employaient pour s'adresser à Adam. En sommes, ils commençaient méchamment à m'agacer.

– Ça dépend des jours, rétorquais-je en leur offrant un grand sourire. Je pensais que vous vous seriez déjà renseigné d'ailleurs…Voilà qui m'étonne.

Je savais pertinemment qu'ils ne m'aimaient pas. C'était déjà le cas avant, alors que mes parents avaient de l'argent et que j'étais encore une petite fille bien sage qui ramassait toutes les bonnes notes… Alors comment pouvaient-ils m'apprécier maintenant ? Non, autant dire que c'était peine perdue et puis… Franchement, j'en avais strictement rien à faire.

– C'est mon compte en banque que vous voulez voir ? leur demandais-je finalement en haussant les sourcils. Prenant un peu d'avance, je récupérais même mon téléphone dans ma poche, prête à ouvrir l'application de ma banque. Sinon, on peut aussi poursuivre sur les questions indiscrètes…Vous voulez peut-être mon extrait de casier judiciaire ? Un test urinaire ? Une analyse ADN ?

Je sais, il suffisait de répondre à leur question. Mais à quoi bon ? Je savais pertinemment que ce ne serait pas suffisant à leurs yeux… Et puis, je ne voulais pas du tout leur offrir la moindre satisfaction. Pas même une toute petite.

Je n’aimais pas savoir mes parents ici et en prime pour s’assurer que mon fils soit bien alors que je me dbrouillais tout seul depuis deux ans sans rien leur demander pour éviter de leur devoir quelque chose. Ils étaient ici simplement pour s’assurer que j’offrais une bonne vie à mon fils et qu’il était dans un environnement sain et stable. Cependant quand ma mère demanda à Jane ce qu’elle faisait dans la vie, je penchai la tête en soupirant. Mais ce ne fut rien quand je l’entendis répondre à ma mère. Je relevai la tête et tournai mon regard vers elle un vent de panique se levant dans le fond de mon ventre. Le regard de mon père alla sur elle alors que celui de ma mère restait dans le sien sans sourciller. Enfin jusqu’à ce que Jane enchaîne en sortant son téléphone, ajoutant si elle voulait voir son casier judiciaire, faire un test d’urine, une analyse d’ADN. Je fini par poser une main sur son bras plantant mon regard dans le sien en secouant la tête doucement. Je ne voulais pas de dispute de plus, je n’en voulais plus en fait. J’avais déjà la garde de Max qui me demanderait toute mon énergie, si je pouvais éviter d’en avoir davantage avant ça serait apprécié.

- Elle a un bon emploi c’est tout ce que vous avez à savoir. Max l’aime et moi aussi. Ensemble on donne une belle vie à Max et c’est tout ce qu’il y a à savoir. Maintenant je peux compter sur vous ou vous allez me nuire? J’aimerais le savoir avant.

Mon père se redressa, mettant les mains dans ses poche de pantalons bien pressé et se racla la gorge avant de parler. Bien qu’on se ressemblait sur le côté physique mon père et moi, autant on était opposé quand à ce qui était “une bonne vie”.

- Tu es notre fils Adam, bien sûr que nous serons de ton côté.

- Je voulais m’en assurer, comme vous avez pris le temps de voir l’environnement de Max. dis-je sérieusement.

Je toisai mon père avec assurance et surtout de ne rien ajouter de plus alors que j’entendis les pas rapide de Max gravir les escaliers.

- Papa! Jane j’ai tout rangé et je me…

Max s’interrompit en voyant ses grand-parents Collins. Je détachai mon regard de mon paternel et fis signe à Max de venir nous rejoindre ce qu’il fit timidement en se cachant derrière ma jambe et allant timidement aller chercher la main de Jane. Je relevai le regard vers mes parents tout en sentant la menotte de Max sur ma jambe.

- Est-ce qu’il y a autre chose que vous vouliez demander? Parce que nous on a une maison à aménager.

Un bref regard échangé entre eux et ils secouèrent la tête doucement. Quand ils demandèrent à mon fils de venir les voir, il se colla un peu plus entre nous et quelque part je pouvais le comprendre. Il n’avait pas vu ses grand-parents depuis un an mais en bon petit il répondit aux questions mais sans rien ajouter de plus. Répondant simplement. Mes parents ne restèrent pas longtemps, une heure tout au plus, et ils quittèrent nous saluant gentiment en nous souhaitant bonne chance pour notre emménagement et qu’ils étaient là au besoin. J’étais sur la véranda regardant la voiture s’éloigner.

- Papa? Est-ce que ça va?

Je me tournai vers lui en souriant doucement et me mettant à sa hauteur.

- Bien sûr que ça va.

- Tu avais l’air fâché…

- Je n’étais pas fâché, juste… disons agacé. Mais tu sais ce qui me rendrait encore mieux? Un gros câlin.

Il ne se fit pas prier, et avec un grand sourire, ses petits bras entourant mon cou qu’il serra de toute ses petites forces. Quand il me demanda si j’allais mieux je lui assurait que oui et lui donnant la permission d’aller jouer dans sa cabane comme il avait bien travaillé. J’attendis qu’il soit parti pour me tourner vers Jane et lui prendre la main doucement.

- Ça va toi? Je sais qu’ils te gonflent mais reste qu’ils n’ont pas tellement changé. Il faut juste éviter d’allumer le feu…

Je savais parfaitement que j'avais eu tort. Ce n'était certainement pas le bon moment pour sauter à la gorge de Madame Collins. Mais cette femme m'insupportait au plus au point. Pourtant, ce n'était pas le cas au début. Quand elle pensait que Adam et moi n'étions que de simples camarades de classe, tout allait très bien. Je me souviens encore très clairement du jour où elle m'avait dit que j'avais une très bonne influence sur son fils… Sur ses notes, son comportement en classe. Ça, c'était avant qu'elle apprenne que nous sortirons ensemble. Les regards qu'elle me lançait alors étaient chargés d'amertume. C'était comme si je l'avais trahi quelque part. Je n'avais pourtant pas changé entre-temps. J'étais restée la même Jane…

Mais ce n'était pas tout ce que je reprochais à cette femme… Adam se confiait à moi, je savais à quel point ses parents le faisaient sentir misérable. Je connaissais leurs exigences à son égard… Et je n'appréciais pas du tout que les êtres qui devaient pourtant l'aimer plus que tout lui fassent ressentir tant de tristesse…

Alors, cette fois, quand je l'ai vu poser son regard méprisant sur lui, sur notre maison, notre vie… Je n'ai pas pu rester sans rien dire. Hors de question. Je ne pouvais pas laisser faire. Je ne voulais pas voir le regard d'Adam se ternir à cause de ces gens-là… Même s'il s'agissait de ses parents. Pourtant, lorsque ce dernier posa sa main sur mon avant-bras, toute colère sembla m'abandonner. Il était las et inquiet. La contrariété causée par leur présence chez nous n'était en rien comparable au tracas causé par toute cette histoire de garde…

Je lui souris alors avant de poser une main apaisée sur la sienne… Je décidais donc de garder le silence, chose qui me parut bien plus aisée maintenant que ses parents semblaient plus disposés à se montrer raisonnables.

Ce fut le moment que choisit Max pour nous rejoindre. Le regard qu'il lança à ses grands-parents me prouva alors qu'il ne les connaissait pas… Max est un gamin entier. Il aime les gens, il les aime sincèrement et parfois même avec exubérance ce qui, à mes yeux, le rend d'autant plus attachant… Pourtant, il se comportait avec eux comme s'il se trouvait en présence d'inconnus et, quelque part, cela me brisa le cœur. Et je n'étais clairement pas la seule à me sentir aussi triste. Le regard de madame Collins se chargea de regrets…

Ils partirent peu après, nous laissant enfin à notre rangement. Max semblait inquiet pour son père et avait grand besoin d'être rassuré. Je me mis volontairement en retrait, me contentant de sourire tendrement.

– Ça va toi? Je sais qu’ils te gonflent mais reste qu’ils n’ont pas tellement changé. Il faut juste éviter d’allumer le feu… me lança-t-il une fois que l'enfant eut regagné sa chambre.
– Je suis désolée, Adam, rétorquais-je en soupirant. Je n'ai pas aimé leur façon de te parler et encore moins l'expression qu'ils ont fait naître dans ton regard…Je n'ai simplement pas pu me retenir. C'était… plus fort que moi.

C'est dans ma nature de montrer les crocs dès que l'on blesse une personne que j'aime… Adam et Max, en particulier.

– Ça fait vingt ans que ta mère me déteste sans raison valable… Je viens simplement de lui en offrir une.

Je ne m'inquiétais pas le moins du monde de ce qu'ils pouvaient dire. Leurs paroles ne feraient pas grand poids dans la balance vu le peu d'importance qu'ils avaient dans la vie d'Adam et de son fils. Ils ne connaissaient pas Max. Ils ne savaient strictement rien de lui.

– Ce qui est triste c'est de constater que Max est bien plus enjoué avec mes parents qu'avec ses propres grands-parents… Il n'était même pas heureux de les voir… Ça ne leur fait vraiment rien ? Cela ne leur donne pas envie de s'impliquer un peu plus dans sa vie ?

Je sais que Jane voulais bien défendre son environnement bec et ongles… enfin plus crocs et griffes mais je savais aussi que jouer cette carte serait en ma défaveur. Bien que mes parents étaient comment dire… superficiels, quelque part j’espérais toujours qu’ils montrent un soupçon d’humanisme. Je me tenais loin de mes parents parce que pour eux que Max aille à l’école publique alors qu’ils pourraient aisément payer pour des études dans un école privée et “prestigieuse”, c’était une aberration! Que je vive dans un petit appartement au-dessus d’un gym poussiéreux c’était un sacrilège! Ma mère a failli faire une syncope quand elle a appris la clientèle qui fréquentait mon gym. Mais j’essayais que mes parents redescende sur terre un peu pour qu’il connaisse mon fils. Pour qu’il voit quel petit garçon brillant et dégourdi il était. Ce n’était pas un bibelot, et la dernière fois que nous avions été chez mes parents, il avait touché à peu près tout ce qu’il pouvait toucher. Prenant chaque chose qu’il pouvait prendre. Mais depuis un an, c’est moi qui avait mis une distance quand je me suis aperçu que mes parents tentaient de faire de lui entrer dans le crâne que l’argent était le pouvoir.

Après un câlin réparateur je laissais Max aller jouer alors qu'il avait bien travaillé et j’en profitais pour me rapprocher de Jane et de prendre sa main. Je fis un petit sourire attendrit en entendant sa réponse. Je me rapprochai un peu plus en passant un bras autour de sa taille et ris doucement quand elle ajouta qu’elle venait de lui offrir une belle occasion de la détester. Je chassai une mèche de son front en souriant doucement.

- Ça va je te connais aussi. Mais ne t’inquiète pas pour moi, ils sont comme ils sont. Puis ma mère ne te déteste pas, enfin… pas vraiment. Elle ne comprends pas pourquoi je ne veux pas rouler dans la richesse et continuer de me vautrer dans une vie de petit peuple. Tu es une vraie petite louve toi…

Je passai mon autre bras autour d’elle en souriant doucement. Louve… c’était pas trop mal ça non comme surnom? Je mis ça au fond de ma tête et le ressortir en temps et lieu. Quand elle parla de leur absence dans la vie de Max, je pinçai les lèvres et baissai le regard une seconde. Je me détachai d’elle, enfin ne restant pas trop loin mais assez pour me mordre la lèvre et me passer une main dans les cheveux. Je fini par relever mon regard vers elle avant de parler.

- En fait, c’est moi qui ai mis une distance. La dernière fois qu’on y a été Max a été… bien… Max quoi. Tu sais comment ils sont fan d’oeuvre d’art et de choses rares? Max a tout touché, tout prit il a même failli casser un vase en porcelaine chinoise je crois enfin je ne sais plus trop mais il vaut une blinde. donc tu t’imagines bien que mes parents m’ont rapidement reproché d’élever un petit sauvageon.

Je mis mes mains dans mes poches en m’appuyant au comptoir.

- C’était la première fois que je levai le ton sur eux. dis-je en tournant mon regard vers elle, et là je ne parle pas de simplement parler fort. J’ai carrément explosé et je leur ai dit que tant qu’il auront ce discours et qu’il ne verront que le potentiel de fric sur mon fils ils n’étaient plus les bienvenus. Je regrette d’avoir explosé devant Max, il a eu la peur de sa vie. Mais je ne pouvais pas laisser mes parents dire ça de Max, surtout pas quand il montrait un réel intérêt sur les oeuvres d’art.

Je pouvais être doux oui, être compréhensif mais si on s’attaquait à mon fils et à Jane, jamais je n’hésiterais à crier et frapper s’il le fallait. Enfin, Jane en avait été malheureusement témoin.

- Enfin ils m’ont même proposé de lui payer des études dans une école privé et j’ai refusé, je ne veux rien leur devoir tu comprends? Je me suis toujours débrouillé pour qu’on ne manque de rien et je préfère continuer comme ça plutôt que de ramper devant eux. Enfin… Aujourd'hui je suppose que c’est une tentative aussi de se rapprocher mais ils ne savent tout simplement pas comment.

Je lui fis un sourire tendre et prit ses mains entre les miennes les portant à mes lèvres.

- Puis tes parents sont tout simplement adorable avec Max. Tout comme leur fille d’ailleurs. dis-je en relâchant une main pour la poser sur sa joue rose, Tes parents je les ai toujours trouvés bien plus cool que les miens. Il m’acceptait pour qui j’étais et non pour celui que je devrais être. C’est ça que Max sent aussi avec tes parents.

Je ne m'inquiétais pas vraiment pour Adam. Après tout, il avait réussi à se construire de la plus merveilleuse des manières et ce malgré ses parents défaillants et toxiques. Je l'admirais pour cela et l'en aimait que plus encore. Je trouvais simplement dommage que leur bêtise les empêche de réellement connaître leur fils… Bon sang, s'ils prenaient le temps de le regarder vraiment, ils ne pourraient que réaliser à quel point Adam était un homme merveilleux. Ils avaient de quoi être fiers et, pourtant…

– L'argent ne fait pourtant pas tout, rétorquais-je en haussant les épaules.

Durant toute mon existence, je suis passée par plusieurs phases. J'ai grandi dans un environnement modeste mais confortable. Sans être riches, mes parents nous avaient offert une enfance des plus agréables où l'on ne manquait jamais de rien. Plus tard, lorsque je fus en âge de voler de mes propres ailes, ce fut une toute autre histoire. Je comptais mes petites pièces pour la moindre dépense jusqu'à décrocher mes tout premiers contrats. Après cela, ma situation s'était grandement améliorée… Puis j'ai rencontré Nate et l'argent ne fut plus un problème, contrairement à tout le reste. Mon divorce m'a rapporté énormément d'argent… Mais aussi et surtout des blessures , des cicatrices et de très mauvais souvenirs contre lesquels l'argent ne pourrait jamais rien… Ma main en était même la preuve. Tout l'argent du monde ne suffirait pas à me rendre ce que j'avais perdu dans cette histoire… Mais j'avais gagné quelque chose de bien plus précieux… Enfin, plutôt quelqu'un. Et cette personne me tenait précisément dans ses bras et me parlait des raisons qui l'avaient poussées à s'éloigner de ses parents.

– À eux de prendre conscience que c'est un enfant que tu élèves, dis-je en le serrant dans mes bras. Un enfant curieux qui s'intéresse à tout un tas de choses différentes… Ce qui, en soi, est une grande qualité. Dans ces cas-là, on évite simplement de tenir accessible tout ce qui peut être brisé facilement…

Pour le reste, il me semblait surtout que ses parents étaient… Extrêmement maladroits. Ils voulaient le meilleur pour leur fils comme pour leur petit-fils. Une chose que je trouvais finalement très admirable… Encore fallait-il pouvoir leur faire comprendre que le meilleur n'était peut-être pas ce qu'ils imaginaient.

– Aujourd'hui je suppose que c’est une tentative aussi de se rapprocher mais ils ne savent tout simplement pas comment.

Hm… intéressant. Je pris alors une moue plus pensive. Adam marquait clairement un point.

– Dans ce cas… Pourquoi ne pas les inviter à souper ? proposais-je. Nous sommes pratiquement installés et, ici, il n'y a strictement rien à casser. Ce serait peut-être une façon de repartir du bon pied, qu'en penses-tu ?

Je n'étais pas certaine que cela changerait quoique ce soit dans leur point de vue, mais autant nous montrer tel que nous sommes réellement. Et puis… Même si Adam et moi n'étions pas mariés, nous vivions sous le même toit alors, les Collins ressemblaient fort à des beaux-parents. Autant faire quelques efforts surtout si nous devons agrandir cette famille…

– Et puis, ce serait mieux qu'ils voient en moi autre chose qu'une furie…

Elle et moi on savait que l’argent ne faisait pas tout et j’en avais mêm la preuve devant moi. Mariée oui mais elle avait été malheureuse, et brisée l’argent n’avait servit à rien pour aller mieux. Lui expliquer pourquoi mes parents étaient de parfaits étranger pour Max me rendait un peu mal à l’aise. S’attaquer à mon fils me changeait un peu en papa ours protégeant son territoire. J’avais été très protecteur, très en colère aussi au point qu’une fois qu’on eut quitté, les yeux de Max c’était rempli de larmes et s’en voulant d’avoir tout toucher et presque casser un vase. J’ai pris un temps de fou à le calmer, à le rassurer que je n’étais pas fâché contre lui je pense que c’est pour cette raison qu’il avait peur que je sois encore fâché, il devait avoir eu cette crainte que j’explose une nouvelle fois. Néanmoins, une fois mon récit terminé, Jane se montra rassurante en me serrant dans ses bras ce qui calma mon malaise en même temps. Je lui souris doucement mon regard fouillant le sien un petit moment finissant pas donner un baiser sur son front.

- Tu sais que tu es une femme exceptionnelle toi?

Je passai mes bras autour d’elle enchaînant sur le fait que mes parents tentaient peut-être aussi de se rapprocher mais étant qui ils étaient… soit ils ne savaient pas comment, soit ils étaient vachement maladroit. Cependant quand elle me demanda de les inviter à souper je me retrouvais muet. Qu’est-ce que j’en pensais… euh… non? Je ne répondis pas tout de suite. Pas que je ne voulais pas répondre mais parce que quelque part je voulais éviter d’être déçu de leur attitude encore une fois. Combien de fois j’avais espéré que mes parents se montre un peu humain, juste une fois et qu’à chaque fois je me pétait le nez dans le mur et solidement en plus. Je voulais protéger Max de leurs remarques, de leurs jugements. Qu’il voit quel adorable petit c’était. J’aimais ce gamin au point que je donnerais ma vie pour lui et que je ne voulais que du beau autour de lui, il en avait besoin. Quand elle ajouta que se serait mieux qu’ils voient autre chose qu’une furie, je souris doucement en la serrant contre moi tendrement.

- J’aime bien moi quand tu es une furie.. dis-je taquin et allant chercher ses lèvres pour un baiser rapide, Je vais y penser d’accord? Je ne dit pas non mais j’ai besoin d’y penser.

Parce que quoiqu’on en dise, même si j’étais un homme il y avait quelque part ce petit garçon qui espérait voir un peu d’attention de ses parents et je dois dire que pour le moment… ils échouaient admirablement le test.

- Et si on finissait ses cartons? terminais-je en lui donnant un baiser rapide et retourner à ma boîte.

J’avais besoin d’occuper mon esprit à quelque chose de concret pour ne ps me lisser envahir et que mon esprit s’embrouille. On termina de ranger la cuisine, mettre les cartons dans le recyclage et on sauta dans la minivan pour aller manger en ville. J’étais trop claqué pour faire le repas puis ça faisait du bien de sortir aussi. Une fois le bain, la collation, l'histoire et les câlins de bonne nuit fait, j’allais nous faire couler un bain question de détendre nos muscles durement éprouvés. Je ne parlais pas beaucoup mon esprit se mettant à vagabonder. Même une fois dans le lit, Jane contre moi et massant sa main, je fixais le plafond.

- J’ai peur d’être déçu encore en les invitant… dis-je comme ça de but en blanc.

Mon regard rencontra le sien et doucement je posai sa main sur mon torse. Je me mordis la lèvre une seconde, pensif et tentant de rassembler mes mots.

- Je sais que je ne suis pas mauvais. Je m’en tire vachement bien. Max est heureux, il ne manque de rien et que je me débrouille plutôt pas mal avec lui. Même avec toi je le vois que… que tu es bien, que je ne suis pas trop mal. Mais je sais pas…

Je poussai un soupir en me frottant le front un instant.

- J’ai toujours peur quand ils tentent de se rapprocher. Qu’ils disent ou fassent LA chose qu’il ne faut pas pour mieux tout foutre en l’air.

Je retournai mon regard au plafond tentant de réfléchir convenablement mais j’avais quand même cette inquiétude que tout foire encore une fois, que malgré tout les efforts que je mettais je serais inévitablement déçu. Peu importe le scénario que j’avais en tête il finissait toujours en une déception amère. Peut-être avais-je une rancune car au moment ou j’avais eu le plus besoin d’eux ils ne m’avait dit qu’un simple “Tu en trouveras une autre.” qui m’avait fait l’effet d’un coup de poing. Je resserrai mon étreinte autour de Jane en soupirant doucement, j’avais une alliée, on allait faire équipe.

- Je vais y réfléchir sérieusement promis.

–Tu sais que tu es une femme exceptionnelle toi?
– Je le sais… rétorquais-je en souriant à pleine dent, avec l'intention évidente de le taquiner. Figure-toi que je me le répète chaque matin en me regardant dans le miroir. C'est bon pour le moral.

Je resserrais mes bras autour de sa taille avant de déposer un baiser sur sa joue. Je savais parfaitement que cette conversation avec ses parents l'avait ébranlée. Et il avait de quoi… Je lui fis donc une proposition inattendue, sachant pertinemment qu'il refuserait. Je trouvais cela fort dommage, mais je savais toutefois que les relations familiales pouvaient parfois être très compliquées.
–J’aime bien moi quand tu es une furie… affirme-t-il contre mes lèvres, écrasant par la même un sourire que je savais espiègle. Je vais y penser d’accord? Je ne dis pas non mais j’ai besoin d’y penser.

Ce n'était donc pas un refus catégorique. Tant mieux. Je décidais donc de lui laisser l'espace et le temps nécessaire à une réflexion de qualité. Je ne cherchais pas à l'influencer, ni même à comprendre ce que cachaient ses hésitations. S'il voulait en parler, il savait parfaitement où me trouver, mais ce n'était pas à moi de décider du quand et du comment. Alors quand il se saisit d'un carton avec la ferme intention d'avancer dans notre emménagement, je me contentais d'acquiescer en m'affairant de mon côté.

La soirée s'écoula plus ou moins paisiblement. Nous prîmes un bon repas pris dans un restaurant familial puis l'on reprit le chemin de leur appartement. Le reste suivit son cours habituel, jusqu'à ce que nous pûmes nous retrouver seuls, dans le lit.

– J’ai peur d’être déçu encore en les invitant… finit-il par avouer tandis qu'il relâchait ma main pour venir la poser sur son torse.

Je pouvais sentir les battements de son cœur pulser sous ma paume et je ne pouvais m'empêcher de me sentir en colère. Au fond, il restait ce petit garçon bafoué par des parents trop exigeants, trop sévères. J'étais triste pour lui mais je ne pouvais que l'admirer davantage.

Je le laissais parler. C'était son moment. Il avait besoin de se confier et pas de m'entendre parler. Je ne cherchais donc pas à le rassurer… A la place, je lui assurais mon soutien en venant me lover contre lui, laissant ma main errer sur son torse.

Heureusement pour lui, Adam avait parfaitement conscience du chemin qu'il avait parcouru et de toutes ces belles choses qu'il avait accompli. Il s'en tirait merveilleusement bien, autant dans sa vie professionnelle que personnelle et ce, malgré tous les bâtons que la vie plaçait continuellement dans ses roues.

–J’ai toujours peur quand ils tentent de se rapprocher. Qu’ils disent ou fassent LA chose qu’il ne faut pas pour mieux tout foutre en l’air.
– Que crois-tu qu'ils puissent "foutre en l'air," lui demandais-je en relevant légèrement la tête pour plonger mon regard dans le sien.

Il manquait encore beaucoup d'éléments pour réellement comprendre ce qui le tracassait dans cette histoire. Je n'attendais pas vraiment une réponse immédiate à ma question… En réalité, il s'agissait surtout d'une piste de réflexion. Ou alors, peut-être gardait-il simplement cette information pour lui. Il n'est jamais aisé de révéler ses faiblesses, plus particulièrement devant la personne qui partage notre vie. On veut tellement lui faire bonne impression, paraître infaillible… On oublie trop facilement que nous ne sommes que de pauvres êtres humains imparfaits.

–Je vais y réfléchir sérieusement, promis.
– D'accord, conclus-je en venant déposer un baiser sur ses lèvres avant de lui souhaiter une bonne nuit.

Le lendemain, il était prévu qu'un camion vienne récupérer les quelques meubles que nous avions décidé de garder tandis qu'un autre s'occuperait de livrer notre nouveau lit ainsi que plusieurs grosses pièces. Notre nouveau chez nous commençait réellement à ressembler à un foyer dans lequel il faisait bon vivre.

Je laissais Adam gérer tout ce qui nécessitait une grande manutention alors que je m'occupais d'indiquer aux livreurs où allait quoi. Nous étions donc seuls, Max et moi dans la nouvelle maison. Il y avait suffisamment de choses à faire pour nous tenir occupés entre les va-et-vient des différents camions. Quand le nouveau lit fut placé au centre de notre chambre, je ne pu résister à l'envie de me jeter dessus. Il était même suffisamment robuste pour jouer au trampoline… Alors, Max et moi, l'on ne se priva pas. Je veillais simplement à ce que ce petit garnement saute bien au milieu de ce dernier, juste histoire de ne pas prendre le risque de tomber.

– Dis… C'est quand qu'on emménage pour de bon ? me demanda-t-il, allongé les bras en croix comme s'il cherchait à dessiner un ange dans la neige.
– Hm… D'ici un ou deux jours, je dirai…Il faut encore aérer les nouveaux matelas, on ne peut pas encore dormir dessus.
– Pourquoi ?

Je lui expliquais alors le pourquoi du comment quand un nouveau livreur sonna à la porte.

– C'est pour quoi cette fois ?
– Peut-être pour le canapé ?

Nous nous précipitâmes dans les escaliers pour aller ouvrir la porte et… Et bien, ce n'était pas du tout un livreur mais Madame Collins en personne.

– Bonjour Jane… Est-ce que… Adam est ici ? me demanda-t-elle, l'air gêné, le regard dirigé vers l'enfant qui venait de se cacher dans mon dos.
– Pas encore… rétorquais-je sur le même ton tout en essayant de rassurer Max en posant une main sur le sommet de son crâne.
– D'accord… Écoutez, je tenais d'abord à vous présenter des excuses pour mon comportement d'hier je…

"Je … suis sur le cul", me dis-je. Rose Collins portait des vêtements étrangement simple. Elle qui préférait d'ordinaire se vêtir de manière à ce que l'on devine le prix de sa tenue en un seul coup d'œil arborait un manteau des plus ordinaire ainsi qu'un simple pantalon plat, sans pinces… Dans ses mains, elle tenait une sorte de plat à tarte qu'elle me tendit en souriant légèrement.

– Je n'aurais pas dû me montrer aussi inquisitrice à votre égard. J'ai été très surprise de vous revoir auprès de mon fils après toutes ces années…
– Je… Vous l'accorde, soufflais-je en souriant. Ce n'était certainement pas la première ni la dernière personne à ressentir cette même surprise. Je vous dois également des excuses, je n'aurais pas dû m'emporter.
– Je suis heureuse que nous puissions repartir de bon pied toutes les deux… lança-t-elle en m'offrant un sourire des plus radieux. Je suis contente d'avoir pu te voir, Max… Enfin, presque…

Curieux, le petit garçon osa un bref coup d'œil avant de regagner sa cachette.

– Tout va bien, petit chat… le rassurais-je. Tu peux aller jouer si tu le souhaite.

Il secoua la tête… A l'évidence, il préférait rester tout de même.

– Vous semblez bien vous entendre, déclara Rose, toujours aussi souriante.
– Normal, on a adopté Jane, bougonna l'enfant dans mon dos.
– Vraiment ?

Pour toute réponse, je me contentais de hausser les épaules… C'est le moment que choisit Adam pour se garer devant la maison.