Nous nous retrouvons, l'un contre l'autre, le souffle court et la peau recouverte d'une fine pellicule de sueur. Il n'y a probablement pas meilleure preuve de réussite au monde, en tout cas… Dans ce domaine bien précis. Sa remarque m'arrache un sourire. Effectivement, lorsque l'on joue à ce point avec l'intensité, mieux vaut éviter d'avoir de petits témoins…

– C'est une idée, je raille gentiment avant de déposer un baiser sur son front.

Lorsqu'il me libère, je m'empresse de me rhabiller. Il ne manquerait plus que Max descende pour boire un verre dos et qu'ils
nous trouve totalement nus sur le canapé. Mieux vaut éviter de lui créer ce genre de traumatisme.

– Tu sais ce qui serait bien ? Qu'on parte un weekend, juste toi et moi, je ronronne contre ses lèvres. Je me fiche bien de la destination, tant que l'hôtel est confortable et suffisamment bien insonorisé…

C'est peut-être un peu stupide de prendre un hôtel simplement pour s'envoyer en l'air lorsqu'on habite ensemble, mais c'est aussi un bon moyen de s'évader un peu… De laisser les soucis et les responsabilités derrière nous, ne serait-ce que pour un week-end… De changer de paysage, de voir autre chose. Et de nous retrouver, nous et seulement nous. Les occasions de vivre notre vie de couple sont plutôt rares… Et pour moi, c'est important de préserver cela d'autant plus que nous n'avons jamais réellement pu vivre une vie à deux… Nous avons toujours été trois dans cette histoire après tout.

– Allez viens… Je pense qu'une bonne douche est nécessaire, je lui lance en souriant.

Le lendemain, nous reprenons notre train-train quotidien. Nous sommes dimanche aussi pouvons-nous profiter de ce temps-là en famille. Max et moi sommes occupés à préparer ses valises pour New-York lorsque le téléphone d'Adam se met à sonner. Comme nous sommes en plein weekend, je suis certaine qu'il s'agit d'un appel personnel… Mais la réalité est toute autre.

– Bonjour monsieur Collins, Maître Macdonald à l'appareil. Nous avons réussi à joindre votre ex-compagne. Je lui ai conseillé de prendre un avocat à son tour pour que nous puissions organiser une entrevue. Elle m'a parut ouverte à la discussion. Quand seriez-vous disponible ?

J’étais à bout de souffle mais comblé comme pas possible. Mais je devais sérieusement faire garder mon chenapan si je voulais éviter un traumatisme de plus. Me relevant j’enfilais mon boxer au moins pour cacher ma nudité masculine quand Jane vint me proposer une idée des plus alléchante contre mes lèvres. Un sourire étire les miennes tandis que je hausse un sourcil malicieux.

- Mais c’est que madame veut me pervertir… je garde l’idée en tête jolie rouquine.

Le ton était suave mais quelque part, pourquoi pas? Ne serait-ce qu’aller dans la ville voisine, juste question de changer d’air. Quoique je pourrais nous préparer une petite escapade amoureuse juste elle et moi, une petite surprise tiens. Hum… ouais il faut que je regarde ça loin de ses yeux curieux, elle le mérite vraiment ce week-end. Je la suivis dans la douche pour mieux m’endormir dans ses bras. Le lendemain j’avais monté les valises pour les préparer pour notre voyage en répétant au moins vingt fois à Max que non on ne pouvait pas apporter tous ses jouets. J’avais pris mes dispositions pour que le gym roule en mon absence et je promis même un souvenir pour Stan qui me sourit en me disant simplement d’en profiter.

- Max, je t’ai dis 2 jouets pour le vol…

- Oui mais pourquoiiiiiiiii?

Je soupirai en roulant des yeux à deux doigts de vraiment perdre patience.

- Le Père-Noël va aussi à New York Max.

- Oui mais s’il ne sait pas où me trouver? J’aurais juste deux jouets, c’est nul!

Non mais sérieusement il le faisait exprès! Je pinçai les lèvres fortement pour vraiment éviter d’hurler d’impatience. C’est ce moment que choisi mon téléphone pour sonner. MERCI! Au moins le temps que je parlerais à quelqu’un ça me calmerait. Bah… non en fait. C’était mon avocat. Je poussai un soupir en baissant le regard et me frottant le front. Cependant mon être entier se figea quand il m’avoua avoir réussi à la joindre et qu’elle semblait ouverte à la discussion.

- Pardon? dis-je soudainement sur mes gardes. Vous avez dit qu’elle…

Je tournai le regard et jetai un coup d’oeil à Jane et un à Max qui était aussi figé que moi. Je leur fis signe de l’index que j’en avais pour une minute. Je préférai m’éloigner le temps de cet appel parce que pour vrai, je doutais même de cette phrase.

- Vous êtes sérieux quand vous me dites ça?... je me méfie oui, beaucoup. Écoutez on va à New York samedi. En fait notre vol est samedi après je peux vous rencontrer… Lundi… euh… ouais ça peut le faire.

Je raccrochai et poussai un soupir en m’appuyant sur le comptoir. Je penchai la tête me demandant quand j’aurais la putin de paix. Ouais bon c’est clair que pas tout de suite vu les procédures de garde. Mais juste des vacances tranquilles c’était pas trop demandé je pense. Je sentis mon bas de chandail tirer et ouvrit les yeux pour voir Max la tête levée vers moi.

- Ok, je vais juste en apporter deux jouets promis…

Je lui fis un sourire et le prit pour l’asseoir sur le comptoir en prenant ses petites mains dans les miennes

- Je ne suis pas en colère contre toi Microbe. Disons que j’en ai beaucoup à penser en ce moment et ce n’est pas tes jouets qui sont le problème. C’est des choses d’adultes.

- C’est moche être un adulte alors…

- Ouais, des fois c’est bien moche. Tiens si on faisait une entente toi et moi. Je te donne la permission d’apporter un livre en plus de tes deux jouets et moi je vais être plus patient ça te vas?

- Hum… dit-il en se tapotant le menton, juste si tu viens jouer dehors avec moi.

- Marché conclu.

On se fit un “high five” et je le reposai au sol alors qu’il grimpait les escaliers en courant. J’attendis qu’il soit hors de vue avant de rejoindre Jane et pour une rare fois depuis que j’étais avec elle, je ne dis rien sauf la prendre dans mes bras parce que j’avais vachement besoin de sa force en ce moment. Je nichai mon nex dans son cou en fermant les yeux, l’odeur de son parfum chatouillant mes narines avait cet effet apaisant. Je restais simplement comme ça contre elle le temps que je me sentes… rassuré? Je relevai la tête vers elle et fouillai son regard avant de prendre la parole.

- Je dois rencontrer mon avocat lundi. Il semblerait qu’elle soit ouverte à la discussion… j’en doute fortement mais je dois le rencontrer. je fis une petite pause en prenant ses mains, Après promis, je met ça de côté et on profite de notre séjour.

Je l’embrassai tendrement et ce fut ce moment choisi par mon petit bout qui dévala les escaliers pour sauter dans son habit de neige en me disant de me dépêcher. Je donnai un baiser rapide à Jane en lui disant de se reposer le temps que j’aille dégourdir mon plein d’énergie. La semaine se déroula quand même bien si ce n’est que Max était excité comme une puce et là je ne parle pas de notre route pour aller à l’aéroport. Le temps d’attente, la validation des billets et il posait mille questions que je ne savais même pas moi-même. On prit nos places avec Max calé entre nous, non sans avoir demandé ses jouets et son livre, et on attendit le départ. Somme toute c’était court comme trajet et la vu du hublot était tout simplement magnifique et Max ne se gêna pas pour grimper sur Jane pour en admirer la vue. Je n’étais pas mécontent d'atterrir pour que Max puisse se dégourdir les jambes. J’allais au carrousel à bagages attendant la venue de nos valises Max restant proche de nous vu le nombre de personne se pressant autour.

- Tes parents venaient nous chercher ou on doit prendre un taxi?

– Je dois rencontrer mon avocat lundi. Il semblerait qu’elle soit ouverte à la discussion… j’en doute fortement mais je dois le rencontrer… Après promis, je mets ça de côté et on profite de notre séjour.
– Ouverte à la discussion, vraiment ? je répète, un peu surprise. Ce serait génial.

Je maintiens que l'idéal pour Max serait que ses deux parents s'entendent autour d'une garde alternée. Ainsi, il pourrait profiter des deux sans restriction, sans crainte de les voir disparaître soudainement. Ce pauvre petit gars mérite d'avoir ses parents à ses côtés. Il en a besoin pour son développement… Moi, je ne suis finalement que la compagne de son père, jamais je ne pourrai remplacer sa mère et puis … Honnêtement, je ne le voudrais pas non plus. Ce n'est pas mon rôle après tout. Cheryl, bien que défaillante, reste sa mère. C'est elle qui l'a porté et mise au monde… Et je sais que malgré tout, elle doit aimer ce petit garçon, même si elle s'y prend vraiment très mal.

– Fais au mieux… Et ne te braque pas surtout, lui dis-je en venant le serrer dans mes bras avant de le voir disparaître avec son fils.



Le samedi suivant, nous embarquons dans le vol 839 en partance pour New-York. Le voyage dure plusieurs heures et je suis pourtant surprise de voir à quel point Max sait se montrer patient. Il faut dire que le tout premier vol est toujours un peu exceptionnel. Le décollage ressemble beaucoup au départ d'un manège et la vue des nuages est tout simplement magique.

– Tes parents viennent nous chercher ou on doit prendre un taxi? me demande Adam après avoir récupéré les bagages.
– Ils sont là, regarde, je réponds en désignant un couple soigneusement emmitouflés dans d'épais vêtements. Ils n'ont jamais su se faire à l'humidité du coin.

En les retrouvant, nous échangeons quelques embrassades. Mon père saisit Max au vol et le serre contre lui. Je sais que mes parents l'aiment très sincèrement. Ils l'ont rapidement accepté comme leur petit-fils, faisant fi des liens du sang.

Après nos salutations, nous rejoignons le parking dans lequel nous attend la voiture de mes parents. Durant le trajet, nous discutons de tout et de rien, évoquant brièvement le repas de Noël que mes parents organisent. Visiblement, mon frère et sa femme seront également de la partie, pour mon plus grand plaisir.

La maison de mes parents se trouve à Brooklyn, sur Eastern Pkwy. C'est une bâtisse en briques rouges construite sur deux étages coincée entre deux immeubles. La petite cour, très fleurie au printemps, est pour l'heure recouverte de neige. Ma mère nous installe dans mon ancienne chambre, à présent destinée à accueillir les invités, tandis que Max prend place dans celle de mon frère. Nous y déposons nos affaires avant de descendre pour prendre un repas léger. Tandis que nous discutons autour de la table, Max part s'allonger sur le canapé où il s'endort paisiblement.

– Ça me fait plaisir de vous avoir ici, tous les trois, nous lance ma mère. Nous vous avons d'ailleurs attendus pour décorer le sapin. On s'est dit que ça plairait au petit.

Je me méfiais de cette soudaine ouverture de la part de mon ex. Pendant deux ans j’avais apporté mille solutions, je m’étais montré plus que clément avec elle et ses départs et jamais elle n’avait voulu entendre raison et là subitement oui? Non ça sentait le truc pourri, bien bien pourri. Quand Jane me dit que ça serait génial, je ne partageais pas spécialement son avis. Cependant je m’abstint de tout commentaire pour ne pas pourrir notre journée et je voulais vraiment qu’on passe une belle journée. Ne pas me braquer… avec elle je ne le fais pas sinon c’est clair que tout tourne au cauchemar.

Enfin le samedi suivant on prend l’avion apr`s avoir tut vérifier mille fois, aller demander aux voisins de veiller sur la maison, que j’ai fais mes mille recommandations pour le gym et malgré tout Max fut quand même patient, sûrement trop occupé à vérifier les alentours et poser un millions de questions. Baptême de l’air pour mon fils moi ça remontait un peu mais depuis mon arrêt de la boxe, je le prenais plus. Enfin toujours est-il  qu’après le décollage, la lecture, la vue du hublot et tout ce qui englobe un vol d’avion on arriva pour prendre les bagages alors que je demandais pour mes beaux-parents. À la réponse de Jane, je prit la dernière valise et les vie bien emmitouflé dans leur manteau, la tuque enfoncé jusqu’au oreilles.

- Pourtant l’hiver de McCall est quand même froid parfois.

Bien sûr ce fut ce moment aussi que Max choisi pour courir vers eux ne me laissant pas le temps de l’arrêter. J’étais ravi que les parents de Jane l’acceptent aussi bien. Les parents de Cheryl demeurant en Floride ne le voyait que très peu mais ils prenaient des nouvelles plus ou moins souvent. Je suis content de savoir que le frère de Jane sera là, ça fait très longtemps que je l’ai vu et je m’étais toujours bien entendu avec lui. Je me demande d’ailleurs ce qu’il est devenu. Une fois arrivé on nous désigne une chambre et celle de Max et je l’aide à l’ouvrir quand je m’aperçois qu’il a apporté sa veilleuse et qu’il me dit que ce n’est pour pas avoir peur dans le noir. Une fois branchée je lui dis également que je ne serais pas loin mais je ne m’inquiète pas. Le vol, l’excitation de la journée et en prime les jeux avant le repas auront bien raison de lui. Après avoir mangé, Max va au salon alors qu’on discute autour de la table je souris doucement à Barbara.

- Je suis content d’être ici aussi. Max sera enchanté de décorer la sapin. Il a même fallu qu’on lui répète que le Père-Noël venait aussi à New York sinon c’est tout son coffre à jouet que j’aurais apporté.

Je me tournai vers le salon pour l’appeler mais je le vis bien endormi sur le canapé, roulé en boule comme un chaton. Bon bien… c’est maintenant que le sommeil aura eu raison de lui. On continua de discuter encore, les mains autour d’une tasse de café alors que ses parents prenaient de nos nouvelles. Beaucoup de leur fille comme ils c’étaient inquiété lors de son passage à tabac. Je sais qu’elle ne voulait pas les inquièter et même si elle tentait aussi de me le cacher, sa main la dérangeait. Je pouvais le voir à sa posture, son regard ou même le soupir qu’elle faisait. Je me montrais compatissant, je lui apportait du support mais on savait tout les deux que seul le temps aiderait.

- Et tes parents Adam? Comment vont-ils?

Je me passai la langue sur les lèvres une seconde serrant légèrement mes mains autour de ma tasse.

- Ils vont bien. Ils… Je leur donne une chance de se rapprocher ne serait-ce que pour Max. Ce n’est pas… disons tout à fait naturel mais je pense que cette fois ça sera la bonne.

- Je vous le souhaite. Vraiment.

Je savais que c’était plus une formule de politesse qu’autre chose. Les Wilson connaissaient bien mes parents. Hautain, distant, froids et toujours à être bien présentable et n’acceptant rien de moins que la perfection. Enfin… la réussite qui apporte l’argent. Des rêves bien capitalistes qui ne me rejoignait pas nécessairement. C’est la raison pourquoi j’aimais mieux aller chez Jane je pouvais souffler, être moi-même et ses parents avaient toujours été cool avec moi.

- J’ai une petite demande à vous faire. Serait-ce possible de garder Max, juste une journée? On serait de retour le soir.

Bien sûr il acceptèrent et je tournai mon regard vers Jane et lui sourit doucement.

- Disons que ça sera ton cadeau de Noël. Une journée juste toi et moi.

La demande d'Adam arracha un grand sourire à mes parents. Les deux échangèrent un regard entendu avant d'acquiescer.

– "Bien-sûr, nous pourrions faire visiter une partie de la ville à ton garçon. La municipalité a prévu bien des choses pour les enfants en cette période," rétorqua ma mère avec bonne humeur.

Une journée entière, juste lui et moi ? L'idée ne pouvait évidemment que me plaire. Nous n'avions que rarement l'occasion de nous retrouver… Et pourtant nous en avions cruellement besoin. Au fond, même en vivant sous le même toit, nous ne nous connaissions pas vraiment. Il nous fallait encore apprendre à nous connaître, de bien des manières mais le temps nous manquait cruellement. Vivre une vie de famille et une vie de très jeune couple, ce n'était clairement pas la même chose…

–" As-tu contacté Daphnée ?" me lança mon père en souriant. "Je sais qu'elle est très impatiente de te voir… Et elle ne cesse de parler de la galerie."
– Je ne l'ai pas encore appelé, mais c'est prévu. Je nous laisse juste un peu le temps de nous remettre du voyage…"
– "Tu as raison, avec une tornade pareille, mieux vaut se mettre en condition."

J'aidais ensuite ma mère avec la vaisselle et le rangement de la cuisine. Comme à son habitude, elle avait prévu assez de nourriture pour nourrir tout un régiment de soldats affamés… L'on profita également de ce moment pour discuter entre filles. Elle me parla de la grossesse de Roxane, ma belle sœur, m'annonçant par la même que le futur petit Wilson était un garçon. Et elle semblait si heureuse de pouvoir ainsi évoquer la future naissance de ce premier petit-fils… Elle qui se voyait déjà grand-mère, entourée de quatre ou cinq petits-enfants…

– "Et pour Adam et toi, c'est pour quand ?"
– Quand on se sentira prêts, tous les deux… pouffais-je en rangeant le plat que je venais d'essuyer. Pour l'instant, nous prenons notre temps.

Le soir venu, nous décidons de sortir pour admirer les décorations lumineuses de Manhattan. Le sapin du Rockefeller Center se trouvait bien à sa place, brillant de mille feux. Partout dans les rues résonnaient des chansons de Noël. Les vitrines savamment décorées étaient justes magnifiques et les yeux du petit garçon ne cessaient de briller.

Nous décidâmes de nous arrêter dans une pizzeria pour prendre notre repas juste avant la toute première surprise de Max. En effet, il était prévu que nous allions voir cette fameuse comédie musicale portant sur son superhero préféré.

– J'adore New-York, s'écria-t-il après avoir engouffré sa troisième part. On fait quoi après ?!