Lavoir paniquer, entendre les machines bipper éveilla un souvenir de la veille que je ne voulais pas revivre. Je me précipitais à ses côtés prenant sa main et lui demandant de respirer avec moi et je pris le temps qu’il fallait pour la calmer. Pour que ses machines de l’enfer cesse leur bruits incessants et lentement, elle y arriva. Quand elle s’excusa, je lui fis un sourire tendre et caressai ses cheveux.

- Ce n’est pas ta faute Jane…

Dis-je en plantant mon regard dans le sien. Ce n’était pas sa faute si son connard d’ex avait réussi à la retrouver. Ce n’était pas sa faute s’il était cinglé au point de lui foutre une raclée. Je lui proposais de rester à ses côtés le temps de l’interrogatoire mais elle refusa net. Je hochai la tête lentement.

- Promis je t’appelle aussitôt que je suis avec lui.

Quand James me demanda à me parler, je relevais un regard vers lui et lui sourit. Je donnai un dernier baiser à Jane et sortit avec James. Aussitôt sortit, aussitôt deux policiers entrèrent faisant monter ma nervosité. Cependant James me fit reporter l’attention sur lui. Je l’écoutais mais juste la perspective qu’elle aille à New York pendant des semaines me rendait fou de panique.

- Je vais m’occuper d’elle James. Mon appartement est au-dessus de mon gym et il y a toujours du monde si jamais il y a quelque chose. Puis avec Max, il voudra prendre soin d’elle aussi. Elle sera bien entouré je vous en fait la promesse.

N’ayant plus rien à faire ici, je le saluai et allai faire quelques courses et passai par l’appartement de Jane mais Clara m’avisa qu’on ne pouvait y aller la police l’ayant fermé l’accès pour scène de crime. Je poussai un soupir long comme ma vie et retournai à l’épicerie pour aller lui chercher les soins corporel de base à défaut qu’elle ai des vêtements à elle. Je revins donc chez-moi pour voir mon gym plein de jeunes qui arrêtèrent leur entraînement. Inutile de savoir pourquoi. Stan et Ben ont dû leur parler. Je les rassurais sur l’état de la jeune femmes et le pourquoi de la patrouille devant le gym et leur dit de ne rien faire sinon c’est eux qui seraient dans le pétrin. Je montai et rangeai les courses et m’étendit sur le canapé en fixant le plafond. Je devais dormir un peu, une migraine était sur le point de se manifester. Je mis mon cadran pour être réveillé pour aller chercher Max. Je dormis… plutôt bien. Enfin plus que la nuit précédente en fait. Quand mon cadran sonna, j’étendis une main molle et l’éteignit. Je m’étirais un peu courbaturé vu où je m’étais couché. Je me passai les mains au visage et descendit avec ma veste. Stan m’arrêta avec une main sur le torse plantant son regard sombre dans le mien.

- Ben va t’accompagner.

- Ça va je suis pas un bébé..

- Il est dangereux Adam et fatigué comme tu es c’est toi qui va se retrouver au sol.

Il avait raison, c’était une chose que je répétais à mes jeunes et je sentis le regard de tout le monde sur moi. Je hochai la tête lentement et direction l’école. Ben me parla, probablement me changer les idées et mettre mon énergie ailleurs que sur Jane à l’hôpital.

- Il ne passera pas. Pas avec tout le monde qu’il y a au gym.

- Ben,il c’est introduit chez Jane le soir après qu’elle soit partie d’ici.

- Je vais rester jusqu’à ce qu’on l’attrape alors.

- Tu dois veiller sur ta mère. Ton père…

- Elle l’a foutu à la porte. On est tranquille.

- Mais qu’est-ce que… dis-je en ralentissant et me penchant sur le volant

Mon coeur s’arrêta une grosse minute quand je reconnu la veste de Max et un homme accroupi devant lui. Merde… non! Je sortis de la voiture en disant à Ben de rester là. J’avais rejoins mon fils en quelques enjambées.

- Papa! Regarde! Le monsieur m’a donné ça! dit monfils en me brandissant une BD de superhéros.

- Va dans l’auto, dis-je en lui arrachant la BD des mains

- Mais… papa….

- Dans l’auto j’ai dit! dis-je fermement en lui faisant un regard lourd.

Le visage de Max se durcit mais il alla à la voiture, ses petite bottines claquant sur l’asphalte. Ben était sortit et nous regarda. Je savais qu’il était alerte, prêt à agir s’il le fallait. Je lui jetai un regard pour qu’il appelle les flics. Je me tournai vers l’homme et le toisai du regard alors qu’il me regardait comme un minable moucheron. Le visage dur, les lèvres pincées je lui plaquai la BD durement sur le torse.

- Si je te vois encore proche de mon fils, de moi, de mon gym ou même de Jane, c’est moi qui t’envoie à l’hôpital et je te jure que tu vas manger de la purée pendant un long moment.

J’enlevai ma main la BD tombant au sol dans une flaque d’eau alors qu’il fit un rire de mépris. Je lui jetai un dernier regard et le contournai.

- Hé! Il est adorable ton petit Max… je ferais attention à ce qu’il ne se promène pas seul. On ne sait pas ce qui peut arrivé une fois le soir tombé…

Une flambée de colère monta en moi et je le pris par le collet et le plaquai durement sur le mur du magasin de vêtements mon regard bleu acier dans le sien.

- Ne t’avise jamais de toucher à quelqu’un. Tu vas me trouver sur ton chemin

Sans que je m’en sois rendu compte Ben c’était rué vers moi et me tirait vers l’arrière en me disant de le lâcher. Il me dit une simple phrase “Max te vois…”. Je relâchai lentement le collet de l’homme et m’éloignai. Ben avait appelé la police mais je savais qu’ils n’arriveraient pas à temps. J’allais dans la voiture et me murer dans un mutisme complet encore tremblant de rage. comme on le pensait, la police arriva bien trop tard il avait eu le temps de s’enfuir. Il prirent la déposition de Max et la mienne. Je leur dit tout appuyé sur le capot de la voiture les bras croisé.

- Vous l’avez menacé?

- Il parlait à mon fils, il a battu ma copine. Vous vouliez que je fasse quoi? qui sait ce qui serait arrivé si je ne serais pas arrivé à temps?

- Il pourrait porter plainte pour menace et même coups puisque vous l’avez rentrer dans le mur.

- Ce sera sa parole contre la mienne monsieur l’agent. Serait-ce possible que Jane ne soit pas au courant. Elle a besoin de se reposer et si elle le sait, elle s’inquiètera.

Il me promit qu’il ne le dirait pas et me laissai aller. Je retournai à la maison et on fila dans mon appartement et je m’assied avec Max pour lui demander pourquoi il ne m’avait pas attendu. Il voulait simplement arriver plus tôt parce qu’il avait passé une mauvaise journée et l’homme l’avait arrêté en lui disant qu’il me connaissait et que je lui avais demandé de venir le chercher.

- Max, tu sais que si ce n’est pas moi c’est Stan ou Ben qui vient. Il ne faut pas parler à des gens qu’on ne connais pas. Même s’il nous donne un cadeau, c’est dangereux. Je m’excuse de t’avoir crier dessus, mais j’ai eu très peur tu sais.

- Je voulais pas te faire peur… dit-il tout bas, est-ce que c’est le monsieur méchant qui a fait mal à Jane?

- Je… je ne sais pas. Peut-être. Donc on va faire un truc toi et moi. On va se donner un mot de passe Stan de Ben le saurons. Si quelqu’un vient te dire qu’il vient te chercher il va falloir qu’il te dise le mot de passe.

- S’il le sait pas?

- Tu cries très très fort À l’aide. Compris?

On choisi le mot “Mr. Poulpe” sa peluche. Je voulais un truc facile pour lui mais pas trop pour que tout le monde le sache. Il vint donc se coller contre moi en s’excusant et je le serrais contre moi en lui assurant que ça va. Je lui proposai d’appeler Jane, ce qui le ravit mais je lui dis qu’il ne fallait pas parler de l’homme.

- On va lui mentir?

- Pas lui mentir. Elle est encore très fatiguée et si on lui en parle, elle sera nerveuse et elle ne se reposera pas tu comprends.

Je composai le numéro du téléphone de Jane et attendit qu’on réponde.

- Allô Jane, tout va bien Max est avec moi. Je pensais aller te voir après le souper…

- Allô Jane! Je m’ennuie de toi… j’ai pas eue une bonne journée à l’école. Je pensais à toi fort. Papa t’a donné mes cadeaux?

On parla encore un moment… enfin plus Max que moi parce qu’il avait sûrement ce besoin de se faire rassurer.

- Jane? Est-ce que je vais pouvoir aller te voir bientôt?

La journée fut longue et harassante. Une fois que les deux hommes eurent quitté ma chambre, ce fut le ballet des soignants qui prit le relais. Je passais de nouveaux examens, prise de sang, radio, scanner. L'on m'interrogea sur l'origine de mes vieilles fractures, guéries depuis des lustres et je dus leur parler de mon merveilleux mariage avec un homme violent et toxique. Ce n'était pas mon premier passage à tabac, même s'il restait le plus grave. L'hématome dans mon crâne semblait vouloir se résorber, tant mieux. La pression qu'il exerçait sur mes méninges finirait donc par s'estomper et je n'aurais plus mal à la tête. Je dormis une partie de l'après-midi, après avoir picoré les œufs que Adam m'avait apportés. Je n'avais pas trop faim, mais ma mère insistait très lourdement pour que je me nourrisse.

Le chirurgien qui m'avait opéré la main passa me rendre visite. Il me parla de l'état de ma main et du protocole opératoire qu'il avait mis en place pour la suite… Trois opérations, voilà ce qu'il me faudrait subir pour espérer fermer ma main… De ce qu'il me dit, je ne pourrais plus compter sur ma motricité fine et, par conséquent, je ne pourrais plus jamais tenir un pinceau. Ma mère s'effondra, moi pas. Les médecins se trompaient régulièrement, pas par méconnaissance de leur technique et encore moins en raison d'une incompétence… Mais seulement parce qu'ils ne savaient rien de la volonté de leurs patients. Pour ma part, je refusais tout simplement de prendre en compte son avis. La peinture représentait toute ma vie et il était hors de question que j'abandonne aussi facilement. Cela prendra le temps nécessaire, je n'aurais peut-être plus la même technique, le même niveau, mais j'y parviendrais forcément.

Le plus usant en réalité était de devoir sans cesse rassurer ma mère… Et de subir sa présence constante. J'avais eu l'autorisation de me lever pour me rendre aux toilettes… Et elle m'avait suivi jusque dans la salle de bain… Pitié…

Lorsque mon téléphone sonna, je ne pus m'empêcher de sourire. Enfin le soleil semblait se lever. La voix d'Adam m'apaisa, celle de Max m'apporta une certaine joie. J'étais heureuse de pouvoir les entendre tous les deux.

– Oui, il me les a apportés ce matin. Je les adore, merci beaucoup petit chat, lui répondis-je, plus joyeuse. Je suis désolée que tu aies passé une mauvaise journée. La mienne n'était pas terrible non plus. Vous me manquez beaucoup, ton papa et toi.

Je lui expliquais alors que les médecins m'avaient offert un gant très laid et très inconfortable. Ce dernier était accroché à une barre qui le maintenait en l'air. J'avais demandé à ma mère d'accrocher le dessin et la peluche à la barre et que je le trouvais bien plus joli comme ça. Et puis… Il me suivait partout.

– Pas tout de suite. Les enfants ne sont pas autorisés dans mon service. Mais d'ici quelques jours, je serai autorisée à quitter ma chambre. On pourra se voir dans le jardin de l'hôpital, répondis-je. Dis, est-ce que tu pourrais me faire d'autres dessins ? Ils sont tellement jolis, ils me donnent le sourire quand je les regarde.


Plusieurs jours passèrent… Plusieurs semaines en réalité. L'ennui commençait sérieusement à me taper sur le système. Je ne supportais plus la présence de ma mère, elle passait tout son temps à pleurer. Mon père m'apportait un peu plus de réconfort, avec des blagues notamment. Elles n'étaient pas toujours très drôles, mais elles parvenaient néanmoins à me changer les idées. La police avait levé les scellés sur mon appartement et mes parents s'y étaient installés. Mon frère m'avait rendu visite avec sa petite chérie, Justine. Une française très timide et très enceinte. J'étais plutôt mécontente d'apprendre cette nouvelle en voyant son ventre bien rond, mais je n'en dis rien et me contentais de me réjouir pour eux.

Je pouvais me lever à présent. Et je ne m'en privais pas. Je parcourais tout le service et discutais avec les autres patients, allant même jusqu'à les visiter dans leur chambre. Et si au début la présence d'un policier semblait les gêner, ils apprirent bien vite à ne plus y prêter la moindre attention.

Nathan ne s'était plus manifesté. En tout cas, c'est ce que les flics m'affirmaient même si j'en doutais. Cela ne lui ressemblait pas et je commençais à me dire que l'on me cachait des choses… On ne me donnait plus aucune nouvelle de l'enquête et ça, ce n'était pas vraiment normal.

Ce jour-là, il faisait beau. On m'autorisa donc à me rendre dans le parc. Je pouvais enfin voir Max et cette nouvelle me réjouissait. J'attendis patiemment que les Collins me rendent visite. Ma seconde opération devait avoir lieu le lendemain ce qui signifiait aussi que je pourrais sortir de cet endroit d'ici quelques jours. Mon cœur débordait donc de joie et d'impatience.

– Jane ! S'écria une petite voix.
– Hey ! Voilà les deux hommes que j'aime le plus au monde !

J'étais tellement heureuse de les voir. J'embrassais tendrement le père avant de serrer fort le petit bonhomme dans mes bras.

– Tu as sacrément grandi toi. Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas vu ? Dix ans ?
– Mais non ! Mais ça fait longtemps.

Je m’étais retenu de ne pas lui flanquée la raclée de sa vie. Pas que je n’en était pas capable mais surtout pour lui servir un sérieux avertissement et je jurai sur la tête de tout les dieux que la prochaine fois je ne me retiendrais pas. Je voulais taire cet événement à Jane pour éviter qu’elle panique. La police était au courant, on avait renforcé la surveillance autour de chez-moi et j’accompagnais Max tous les jours. J’avais même avisé l’école que Max ne quitte pas la cour d’école sans un des adultes autorisés. Max était tellement heureux de parler à Jane même si c’était simplement au téléphone et non en vidéo. Juste le son de sa voix semblait l’apaiser alors que je le tenais sur main-libre. Max n’avait pas eu une bonne journée et Jane non plus et ça me crevait le coeur parce que même si je voulais qu’il soit bien, ce passage a tabac avait ébranlé la rouquine et moi-même. La bouille déçu de Max de ne pas aller la voir se changea rapidement en sourire éclatant. Oui il allait être patient et je sens que je manquerais de papier pour ses dessins.

*****************

Les semaines passèrent et Max faisait un dessin par jour à la rouquine. Elle allait avoir un roman de dessin quand elle sortira d’ici! Elle s’ennuyait et je pouvais comprendre, il n’y avait pas grand chose à faire. Je tentais de lui apporter un peu de lecture, des revues surtout, qu’elle pourrait lire à son rythme et elle n’aurait pas besoin d’utiliser ses deux mains. D’ailleurs ça me surprenait de voir l’aplomb qu’elle avait par rapport à sa main bousillée. Si au départ j’avais été anéanti pour elle, elle affichait un aplomb qui boosta ma propre confiance en elle. L’humain était surprenant parfois et on sous-estime trop la volonté de quelqu’un. Donc je ne doute pas qu’elle déjouera les dires du docteur. J’avais rencontré son frère que je n’avais pas vu depuis leur départ et sa copine enceinte, très enceinte même. Ils étaient tout simplement charmants et adorables. Quand Max vint la voir la première fois, j’avais dû le préparer un peu comme elle avait des ecchymoses au couleurs de l’arc-en-ciel au visage. Le prévenir et le voir c’était deux. Il avait figé dans la porte avec son dessin mais une fois sur le lit, il retrouva son énergie… et ses questions.

De mon côté, je me remis à l’entraînement de la boxe. Pas parce que je voulais reprendre mes combats, mais être prêt si je devais défendre ma famille. Oui je mettais Jane dedans même si elle était “la pièce rapportée”. Stan m’aida et je lui avais demandé de ne pas me faire de quartier et je dois dire que j’avais oublié à quel point il pouvait être dur. Je me battais contre Ben et quelques jeunes pour peaufiner ma technique. En gros, je suais comme un porc et je dormais bien parce que complètement épuisé.

D’ailleurs je fis une surprise à Max en disant qu’on irait voir Jane après l’école si ça pouvait aider à ce qu’il passe une belle journée alors soit! Et il avait fait une grosse carte signée des élèves de Jane et il avait une mission: la donner à leur professeur. Est-ce utile de dire qu’il refusa même que je porte la carte? On arriva donc au jardin et aussitôt mon petit bout détala comme un lapin me faisant sourire doucement.

- Bonjour ma petite reine..

Un baiser plus tard et je m’assied à leur côté en souriant doucement. J’aimais leur complicité et Max l’adorait! D’ailleurs il s’empressa de donner la carte en précisant bien que c'était de TOUUUUUUUUUT le monde de l’école, bien sûr il donna ses dessins en regardant par-dessus son épaule et disant ce que le dessin représentait. 90% du temps il y avait un Flash pour qu’elle guérisse vite, comme si ça pouvait aider mais si ça le rassurait…

- Tu es nerveuse pour demain? Au fait, j'attendais que tu ailles mieux mais, j’ai dis à ton père que je prendrais soin de toi. Je ne sais pas s’il t’en a parlé mais je voulais te le dire. Donc tu viendras chez-moi et tu me laisseras te traîter comme une petite reine.

- Oui!! Et moi je vais pouvoir te faire pleins de câlins, te lire des histoires et même te chanter des chansons si tu veux. Mais… je ne connais pas beaucoup de chansons par exemple.

Oui j’avais quand même pris le temps d’en parler à Max pour qu’il soit d’accord et que ça ne le dérange pas. Je lui avais expliqué que oui Jane dormiras avec moi, que oui elle allait devoir rester avec nous le temps qu’elle aille mieux. Je fis un sourire à Jane et allait l’embrasser pour, quelque part, l’empêcher de rouspéter.

- Papa! Il va falloir donner le mot de passe à Jane aussi!

- Euh oui mais pas tout de suite… quand elle sera à la maison.

- Oui… mais… si le monsieur vient lui parler à elle aussi? Elle va faire comment pour crier fort à l’aide?

Mon sang quitta mon corps à ce moment même. Je voulais mourir sur place. J’avais l’impression que la Terre venait d’arrêter de tourner et le monde se figer. Mon regard quitta Max pour tomber dans celui de Jane.

- Attends… je t’explique. dis-je doucement, Il y a un homme qui est venu parler à Max. Il lui avait donné une BD. J’ai appelé la police, ils ont notre déposition. La police a renforcé sa garde autour du gym. Ben est à la maison tous les jours. Max ne va pas à l’école seul et il ne quitte pas la cour dis-je en plantant mon regard dans celui de Max.

Je relevai le regard vers Jane et lui fit un sourire désolé.

- Je n’ai pas voulu te le dire, parce que tu avais besoin de repos et je ne voulais pas que tu t’inquiètes pour nous.

- Je suis désolé papa… je voulais pas le dire. Ça sortit tout seul…

- Ça va Max, il fallait le dire à un moment ou un autre. Je suis désolé…

Oui bon ça c’était dans les faits. Maintenant… est-ce que Jane m’en voudrait? J’espérais qu’elle puisse comprendre pourquoi je l’avais fait et que ce n’était pas pour lui cacher quoique ce soit mais juste pour qu’elle se repose. Je me sentais vraiment mal à l’aise et je voulais me volatiliser loin.

Je me sentais particulièrement émue devant cette carte, si jolie… Et me dire que mes élèves l'avaient faite juste pour moi… Waouh. Ça vous réchauffe l'âme et le cœur. Les dessins de Max, quant à eux, m'arrachèrent une petite larme reconnaissante. Je doutais fort de mériter autant d'attention et de tendresse de sa part, mais je me sentais néanmoins très reconnaissante.

– Merci mon grand, je les aime énormément.

Adam me demanda si je me sentais nerveuse pour le lendemain… Pour cette nouvelle intervention qui, même si elle ne m'enchantait guère, allait me permettre de me débarrasser de ce gant de plâtre devenu trop lourd à porter. Mais je n'eu pas le temps de répondre puisqu'il enchaîna aussi sur une annonce qui me laissa pantoise.

– Euh… Non, il ne m'a rien dit. Mais j'aurais aimé que l'on me demande mon avis quand même…

Reconnaissante, certes, mais plutôt contrariée que l'on me traite comme une gamine qui n'a pas son mot à dire. À dire vrai, sans leur engouement, je pense que je me serais clairement énervée. Mais ils semblaient si joyeux tous les deux… Même si je me demandais très clairement si cette situation leur convenait réellement. J'avais l'impression de m'imposer à eux, comme un énorme poids à porter et je détestais cela.

– Tu es sur ? Enfin, je peux très bien me débrouiller toute seule… Il me manque qu'une seule main, il me reste celle-ci, dis-je en agitant ma main gauche.

Je décidais de prendre cela à la rigolade même si ce fut pour une durée extrêmement courte… Parce que ce qu'il m'apprit ensuite manqua de me faire défaillir.

– Attends… Quoi ?

Mon visage devait être blême à présent. Je me sentais nauséeuse… Et j'eu un mal fou à dissimuler mes tremblements.

– Max… Est-ce que tu peux aller avec le policier là, juste derrière, s'il te plait… J'ai à parler à ton père.

Inquiet, je petit garçon lança un regard désolé à son père, cherchant son aval, probablement. Néanmoins, il ne discuta pas et se leva pour rejoindre l'homme en uniforme.

– Tu comptais attendre combien de temps pour me le dire ? Bon sang Adam, tu crois vraiment que je viendrai chez toi en sachant cela ? Il est hors de question que ma présence vous mette en danger tous les deux.

Je ne voulais pas faire d'esclandre, cela ne faisait pas partie de mon tempérament. Mais cette fois, je devais prendre sur moi pour ne pas simplement exploser ou fondre en larmes.

– Il vaudrait peut-être mieux que vous ne veniez plus… Qu'il pense que c'est terminé entre nous… Regarde tout ce que vous avez à subir à cause de moi… Je ne peux pas accepter ça, Adam. Je t'aime… J'aime ton fils et je refuse de vous causer le moindre problème à tous les deux…

Des problèmes, justement, ils en avaient bien assez. Et je m'en voulais de ne leur apporter que malheur et inquiétude.

Max était ravi de donner ses présents et il c’était bien acquiter de sa mission. De mon côté je lui demandais si elle était nerveuse pour le lendemain et je lui disais pour ce que son père m’avait demandé certain qu’il lui en avait parlé depuis le temps et je commis une bourde. Je lui dis qu’elle serais traité en petite reine et Max renchérit immédiatement trop content qu’il était qu’elle soit parmi nous. Il avait déjà établi un grand programme pour la jeune femme même si je l’avais avisé qu’elle aurait besoin de calme et de repos.

- Désolé, j’étais certain qu’il t’en avait parlé. Il se doutait que tu refuserais de retourner avec eux.

Max releva ses grands yeux vers elle et même s’il ne disait rien, je savais fort bien qu’il s’inquiétait déjà de ne pas la voir à la maison. Quand elle me montra sa main libre, je ris doucement.

- Je suis certain. Puis même s’il te reste une main… tu ne te nourriras pas seulement de pain.

- Dis oui Jane! S’te plaîîîîîîîîît!

Comment refuser avec une bouille pareille? Je n’avais pas pris une semaine pour parler à Max. Deux jours tout au plus pour bien lui expliquer et qu’il ai le temps de me bombarder de questions. Ce fut bien sûr avant que Max échappe cette information que je ne voulais pas qu’elle sache. Enfin pas de cette manière. Max était mal à l’aise, honteux même mais bon c’était dit autant expliquer jusqu’au bout. Je lui dis pourquoi je ne l’avais pas fait aussitôt. Je lui dis également toutes les précautions que j’avais prises et celle en place. Quand elle demanda à Max d’aller voir le policier son regard triste rencontra le mien, je fis un petit signe de tête pour qu’il y aille. Se levant lentement je vis qu’il prenait toute la responsabilité sur ses petites épaules alors que c’est moi qui lui avait demandé de se taire. Quand je fus seul avec Jane je voyais bien qu’elle se retenait de ne pas m’exploser la gueule. Cependant quand elle refusa net de venir chez-moi j’entrouvris la bouche pour protester mais elle ne me laissa pas la chance enchaînant rapidement. Elle ajouta de ne plus venir tout ça pour qu’il pense que c’est terminé. Je jetai un coup d’oeil à Max qui était plus loin en me demandant comment je lui expliquerais ça. Il adorait Jane, il avait mis toute sa confiance en elle. Il serait anéanti en sachant cela et là je ne parle même pas du chemin à refaire pour regagner sa confiance. De mon côté, je refusais net sa solution. Hors de question que je fasse ça! Jamais de la vie!

- Jane, si je te l’avais dit au début est-ce que tu te serais reposée? Non, tu te serais inquiéter sans cesse pour nous. Peut-être que tu m’aurais fait la même demande et je t’aurais fait la même réponse: Hors de question.

Je plantai mon regard dans le sien en me rapprochant d’elle, prenant sa main gauche dans la mienne et la serrant doucement.

- Je t’ai perdu une fois Jane. J’ai eu la peur de ma vie de te perdre encore une fois. Te voir dans cet état… j’étais fou d’inquiétude et je me suis juré de te protéger coûte que coûte. Et avec ce connard qui rôde encore tu crois vraiment que je vais te laisser seule dans ton appart? Ou même te laisser partir pour New York le temps que tu ailles mieux? C’est hors de question.

J’étais sérieux. TRÈS sérieux.

- Je n’ai pas mis des semaines à parler à Max. Deux jours à tout casser, il veut t’avoir avec nous. Il se fait même une joie de te recevoir. Il a confiance en toi, il t’aime beaucoup. Et moi… moi je t’aime comme un fou. Ne fais pas ça Jane,surtout pas ça.

Je fouillai son regard un moment. Juste l’idée de se “séparer” même pour les apparences ça me déchirait le coeur.

- Tu ne nous cause pas de problème. Mon devoir est de protéger ma famille et si tu as peur, je t’assure qu’il y a toute une petite armada de jeunes qui sont prêts à m’aider. Parce que pour eux, même si tu les as entrevu, tu es de leur famille Jane. Même Ben est prêt à dormir dans le gym pour s’assurer qu’il ne se passe rien. Je suis là Jane, tu n’es plus seule et je ne te laisserais pas filer encore une fois.

Je passai ma main sur sa joue en fouillant son regard un moment.

- J’ai fais une bêtise, mais ce n’était pas pour mal faire. Tu sais que je ne te cacherais rien, je ne t’ai jamais rien caché non plus. Là c’était… nécessaire. Ne me demande pas ça parce que cette fois je ne le ferais pas.

Je l’embrassai doucement, tendrement avant de la relâcher et tourner mon regard vers Max espérant qu’il ne c’était pas approché pour tout entendre fouine qu’il est. Heureusement non, il devait questionner le policier en ce moment et j’admirais sa patience parce que Max pouvait être pire qu’une police.

- Je veux vraiment que tu viennes chez-nous et…

- PAPA!! dis Max en revenant au pas de course, le policier m’a fait essayer les menottes! Il est trop cool le policier Jane!

Il grimpa sur moi, peut-être encore mal à l’aise de sa bourde et regarda Jane.

- Tu es encore fâchée Jane? Je ne voulais pas que tu sois fâchée. Mais tu sais papa il a des gros muscles! Si le monsieur revient il va sortir ses gros muscles!

Je relevai le regard vers Jane et lui fit un petit sourire désolé. Il avait tellement peur qu’elle soit en colère contre lui alors qu’il n’était en rien fautif.

Toute cette histoire me plaçait irrémédiablement devant ma propre impuissance. Je connaissais Nate pour son tempérament explosif et, la plupart du temps, irréfléchi. Mais, de temps à autre, il lui arrivait de s'organiser. Il voulait me blesser et ce, par n'importe quel moyen. Il savait que m'attaquer directement ne servirait à rien, sauf à calmer ses nerfs sur l'instant. Je n'étais pas du genre à m'apitoyer sur mon sort et ça, il en avait parfaitement conscience. En revanche, se rapprocher de Max, attaquer Adam ou bien les parents, ça, ça me toucherait profondément. Je les aimais, il le savait et je ne doutais pas que sa jalousie maladive nourrisse une certaine imagination. Et bon sang… Je crevais de peur.

Je savais bien que l'on me cachait quelque chose. Mais j'espérais que les informations ainsi dissimulées concernaient une nouvelle intrusion de mon domicile, des lettres anonymes ou que sais-je… Mais certainement pas une tentative de quoi que ce soit envers un gosse. J'en étais malade.

Alors, tout naturellement, je demandais à Adam de s'éloigner de moi afin de mettre son fils à l'abri. De lui donner l'illusion d'une séparation brutale… Mais il refusa de but en blanc, s'emparant de ma main pour la serrer doucement. Ce qu'il exprima ensuite me brisa le cœur. Je n'étais pas la seule à être inquiète, il l'était tout autant me concernant. Il avait eu peur, peur de me perdre encore une fois… De me perdre pour de bon. Il voulait me protéger, ça, je n'en doutais pas un instant. Je l'aimais pour cela aussi… Je l'aimais énormément et malgré tout, je pouvais encore sentir mes sentiments pour lui croître encore un peu plus en cet instant.

Je lui rendis son baiser en essayant tant bien que mal de me maîtriser un minimum. J'aurais tant voulu qu'il me serre dans ses bras… Mais nous n'étions pas seuls et le petit Collins ne tarda pas à nous rejoindre.

– Je ne suis pas fâchée, Max, lui dis-je en souriant. J'ai juste eu très très peur pour toi et ton papa. Parce que je vous aime très fort, tous les deux et que je ne veux pas que vous ayez le moindre problème. Tu vois… Moi, je n'ai pas de muscles pour vous protéger. Mais d'une manière ou d'une autre, je me battrai toujours pour vous…

Je lui caressais la joue avant de me redresser pour embrasser son petit front.

– Tu n'as rien fait de mal, Max. Je te remercie de m'avoir dit la vérité, même si tu n'as pas fait exprès.

Astrid, l'infirmière dotée du plus mauvais caractère qu'il m'ait été donné de voir vint nous rejoindre à ce moment-là. Les bras croisés et le regard sévère, elle se planta devant moi avant de grommeler entre ses dents :

– Mademoiselle Wilson, vous devriez être au lit, il me semble.

Oups.

– Ah bon ? Pourtant il me semblait que le directeur Monroe m'avait autorisé cette sortie.
– Certainement pas… C'est une intervention lourde que vous subirez demain. Il vous faut du repos… Et surtout, pas de microbes, dit-elle en posant son regard noir sur le petit garçon.
– Vous devriez arrêter le café, cela ne vous réussit pas beaucoup, soufflais-je avant de me relever.

Me souciant bien peu de son opinion ou de ses conseils, je me penchais pour les embrasser tous deux, allant même jusqu'à chuchoter un "sors-moi de là" à l'oreille d'Adam.

– On se verra plus tard. Soyez sages, d'accord ?

Je me fis ensuite escorter jusqu'à ma chambre… Pièce que je ne fus plus autorisée à quitter ensuite.

Cette nouvelle intervention s'avéra un peu plus complexe que la précédente. Mon organisme, ce grand comique, fit une étrange réaction à l'anesthésique… Mon cœur s'arrêta deux fois. Visiblement, il avait envie de les taquiner un peu. Heureusement pour moi, ils avaient réussi à le refaire partir mais ne purent pas achever le travail… Au moins, le gant fut remplacé par une attelle bien plus confortable.

Une fois bien réveillée, le chirurgien et l'anesthésiste prirent le temps de tout m'expliquer correctement. Je voyais bien qu'ils n'étaient pas très confiants pour mon avenir artistique, mais je décidais de ne pas m'en préoccuper. Je devrais subir une nouvelle intervention un mois plus tard, mais cette fois, sous anesthésie locale car ils refusaient de prendre le risque de m'endormir encore une fois. Chouette… En attendant, je pourrais quitter cet hôpital deux jours plus tard, le temps de s'assurer que tout allait bien pour moi et que mon coeur ne déciderait pas de lâcher encore une fois. Ils programmèrent des séances de kinésithérapie tous les jours jusqu'à la prochaine intervention… Re-chouette.

Deux jours plus tard, je rassemblais mes affaires sous le regard attentif de ma mère…

– Tu devrais revenir à New-York avec moi… On a de meilleurs chirurgiens là-bas… De meilleurs kiné aussi… et…
– Plutôt crever, maman, lui dis-je en souriant à pleine dents.
– Mais …

Mais rien. Elle avait dû comprendre que ce sourire, même innocent, voulait dire que j'étais tout à fait sérieuse. Je ne voulais plus entendre parler de New-York. Plus jamais. McCall était ma maison, Adam mon foyer… Et maintenant que je les avais retrouvés, il était hors de question que je m'éloigne encore une fois.

 En aucun temps je voulais me séparer d’elle même pour une séparation ficitve. Je n’aurais jamais l’esprit tranquille soit de la savoir seule, soit qu’elle soit à des milliers de kilomètres de moi. J’avais pris mes dispositions et même si je n’avais pas parlé tant que ça à mes jeunes, Ben et Stan s’en était occupé en disant simplement que “Jane et Adam vont avoir besoin de nous tous pour la protéger d’un malade”. Ce que j’eus droit à mon retour au gym fut une bande de jeunes qui m’ont simplement dit “On est là M’sieur C” donc elle n'avait rien à craindre. Je l’avais perdu une fois et presque une deuxième alors hors de question que ça arrive encore. Oui je m’étais remis à l’entraînement pour être plus rapide certes mais aussi plus endurant si jamais. C’est ce que je tentais de lui faire comprendre. Elle était aimée, adorée et je ne voulais surtout pas que mon fils pense à un autre abandon. D’ailleurs parlant de mini moi, il ne tarda pas à nous rejoindre tout content avant de demander à Jane si elle était encore fâchée contre elle.

- Mais c’est pas grave si tu as pas de muscles! Papa en a des gros gros! Moi aussi regarde!

J’étouffais un rire car même s’il avait de mini muscles, on s’entend qu’il ne ferait pas le poids contre un homme en colère. Cependant il sembla rassuré par ce que Jane dit et en prime il avait eu un bisou sur le front. De quoi le ravir! Si on était plus détendu, ce fut cependant l’arrivée de l'infirmière qui plomba l’ambiance. Ouais… elle était aussi accueillante qu’une gardienne de prison. Quand elle dit que Jane devait être au lit, je me tournai vers la rousse en haussant un sourcil. Elle était sortie sans permission? Pourquoi ça ne m'étonnais pas? Cependant quand elle dit qu’elle devait se reposer et qu’elle devait éviter les microbes en jetant un regard à mon fils, je fronçai les sourcils franchement agacé.

- J’ai pas de microbes!! s’exclama Max profondément insulté

Je n’avais pas été rapide sur ce coup là mais elle l’avait chercher. Je le “réprimandais” doucement alors qu’il croisa ses bras avec une moue tentant de faire le gros dur. Max lui colla un gros bec sur la joue tournant son regard bleu acier sur l’infirmière et de mon côté… bien je prolongeait un peu plus le baiser et je souris doucement à ça phrase en lui chuchotant à mon tour un “Bientôt ma petite reine”. On la laissa aller et Max de décolérait pas, trop insulté qu’il avait été. Je pris sa main et me tournai vers lui en souriant doucement.

- Tu sais que ce n’est pas vrai j’espère.

- Elle est trop bête et elle aime personne. Elle n’arrête pas de gronder Jane…

Deux jours plus tard on avait fait le ménage de l’appart, rempli le frigo et on se préparait à aller chercher Jane. Heureusement c’était le week-end donc Max pouvait venir avec moi et il se faisait une joie de venir. Il avait tenu à s’habiller tout beau. Une belle petite chemise rouge, des pantalons de coton beige et même un nœud papillon dans les mêmes teintes que son pantalon.

- Je suis tout beau là?

- Si tu arrêtes de bouger, je vais pouvoir ajuster ton nœud papillon. Allez on va s’habiller sinon on va vraiment être en retard.

On arriva donc à l’étage et je devais retenir Max pour ne pas qu’il court dans le couloir. Je lâchais sa main et il entra en trombe dans la chambre tout content et grimpa sur le lit.

- Tiens si ce n’est pas le beau Max! Mais tu es bien beau! Un vrai petit homme!

- Bonjour madame! C’est papa qui m’a aidé pour le nœud papillon!

- Et tu es très beau. Un vrai petit gentleman.

Je suivais pas loin derrière en souriant doucement. J’embrassai Jane sur la joue  et allai embrasser Barbara lui demandant comment elle allait ainsi que son mari.

- Je vous sens inquiète. Ça va aller je vous promet. Max a même tout un programme, j’espère que tu es prête Jane…

- Oui j’ai des histoires dans ma tête. On va même dessiner.. bien…  moi. Euh… des chansons aussi. OH! Et écouter Petit ours Brun aussi! C’est cool hein?

Je haussai un sourcil en direction de Jane en souriant. Elle finirait par s’enfuir si je ne l’arrêtait pas. Tant qu’il ne mettait pas Peppa cochon on devrait survivre.

- Mais on ne fera pas tout ça ce soir. Hein Microbe? Je passai une main dans les cheveux de mon fils en souriant doucement. Vous reste encore quelques jours ou vous repartez aujourd'hui? demandais-je à Barbara

Je finissais de ranger, avec soins, les dizaines de dessins offerts par Max durant le temps qu'avait duré cette maudite hospitalisation. Ma mère gardait le silence depuis ma dernière remarque, mais je pouvais sentir son regard soucieux sur moi. Il m'était impossible de lui en vouloir. Je savais très bien qu'elle ne pensait pas à mal. Elle était seulement inquiète pour son enfant, chose que je pouvais comprendre.

– Hey, vous deux ! lançais-je aux Collins à leur arrivée. Qu'est-ce que tu es beau Max !

Le petit garçon semblait fier. Il bomba le torse en souriant. Je lui fis donc une confidence, le rouge était ma couleur préférée.

–Je vous sens inquiète. Ça va aller je vous promet, lança Adam à ma mère. Max a même tout un programme, j’espère que tu es prête Jane…

Madame Wilson lui fit tout de même un petit sourire même s'il était évident que la situation ne l'enchantait pas vraiment. À dire vrai… Je n'étais pas plus rassurée qu'elle, même si les raisons différaient totalement… Mais je prenais sur moi pour chasser ces idées noires. Max m'y aida, en énumérant toutes ces petites choses qu'il avait prévu pour moi.

– Très bon programme, Max, dis-je en lui offrant un tope-là, de la main gauche, évidemment. Ça me changera des rendez-vous chez les différents spécialistes.

J'avais des rendez-vous à l'hôpital tous les jours, sauf les weekends où j'étais autorisée à me reposer.

–Vous reste encore quelques jours ou vous repartez aujourd'hui?
– Non, mon vol est dans deux heures. Je reviendrai pour la prochaine opération de Jane.
– Maman… Je t'ai déjà dit que c'était inutile.
– Tu plaisantes, j'espère. Tu es mon enfant !
– D'accord, d'accord, je n'insisterai pas, rétorquais-je en levant les deux mains en l'air, signe de reddition de ma part.


Une heure plus tard, je franchissais la porte du gym d'Adam… Jamais auparavant je n'avais vu cette salle aussi pleine. Je ne connaissais pas la plupart des visages ici présents, mais eux savaient parfaitement qui j'étais. Ils m'accueillirent chaleureusement. Je les remerciais, même si ma gêne devait être parfaitement évidente… Puis Max m'entraîna à l'étage où il décida de m'offrir un tour du propriétaire…

– Tu sais que je suis déjà venue, n'est-ce pas ?
– Oui, mais c'est pas pareil !
– D'accord, pouffais-je tout en le suivant.
– Et c'est là que tu vas dormir ! Me lança-t-il en ouvrant la porte de la chambre de son père…

C'est là que je réalisais vraiment que je venais de m'imposer dans son intimité. Je me tournais vers Adam, l'air désolé.

– Tu es sur ? Je veux dire… Vraiment sur ?

Est-ce que je pouvais dire comment j’aimais ce petit bout qui arrivais à ce faire aimer de tous? Il avait une bouille adorable et il avait cette innocence que tout les enfants avaient et qu’on perdait en grandissant. Même le programme qu’il avait tout pensé venait d’être approuvé à sa plus grande joie. Les parents de Jane partaient dans deux heures et je sens que j’aurais souvent des téléphones moi. Enfin toujours est il qu’une heure plus tard on sortait de l’hôpital et on alla au gym ou elle eut droit à un comité d’accueil. Même moi je ne m’attendais pas à ça. Ils l’accueillirent chaleureusement alors que je les remerciais gentiment. On monta donc à l’étage et bien sûr il lui fit faire le tour du propriétaire me faisant rire. Petit amour. Quand il ouvrit la porte de ma chambre en disant que c’est là qu’elle allait dormir elle ce tourna vers moi le regard désolé.

Je m’avançai vers elle avec son sa petite valise au bout du bras que je posai dans la chambre. Pour venir devant elle, passer un bras autour de sa taille en souriant.

- Je n’ai jamais été aussi certain de toute ma vie. dis-je doucement mon regard dans le sien, Je vais prendre soin de toi, je vais te gâter et en prime…

J’allais chuchoter à son oreille

- Tu sauras ce que c’est passé la nuit avec moi.

Je me redressai et fouillai son regard un sourire tendre aux lèvres avant d’aller l’embrasser tout aussi tendrement. On passa une belle journée et c’est un Max complètement épuisé qui se coucha se soir-là après que je lui ai fais promettre de ne pas venir sauter dans le lit le lendemain. Appuyé sur le cadre de porte de sa chambre, les bras croisé je le regardais dormir. Il avait l’air d’un ange quand il dormait ainsi.

- Il est complètement épuisé le pauvre. je me tournai vers Jane et passai un bras autour d’elle, toi ça va pas trop fatigué? J’ai une proposition pour toi…

Dis-je avec un sourire en coin.

- Est-ce que ça te dirait un bon bain chaud rempli de bulles avec votre humble serviteur? Après on ira se coucher… ou écouter la télé… ou autre chose que tu as en tête.

Il semblait confiant et cela me rassurait un peu… Tout du moins, suffisamment pour que je puisse sourire à ses paroles avant d'accepter ce nouveau baiser qui fut, encore fois, ponctué d'un "Yerk" qui deviendrait bientôt très familier.

La journée fut paisible et agréable. Max avait beaucoup de choses à me montrer et à me raconter. On s'occupa une partie de l'après-midi à l'élaboration d'une bande dessinée avec un tout nouveau super héros, tout droit sorti de son imagination. J'essayais de saisir un crayon de ma main droite, mais ne pouvant toujours pas pincer correctement, ce dernier chuta sur le sol. Cela m'ébranla quelque peu, mais je préférais en rire afin de ne pas inquiéter le petit dessinateur.

Le soir venu, le petit Collins était si bien fatigué qu'il alla se coucher sans demander son reste. Attendrie par la vision du père qui observait son enfant dormir, je ne pus m'empêcher de me joindre à lui. Je me lovais contre lui, souriant à sa charmante proposition… Non, je n'étais absolument pas fatiguée.

– Hm… C'est très très tentant… Mais je n'ai pas encore le droit de mouiller cette vilaine, dis-je en relevant ma main toujours prisonnière d'un épais bandage. Mais je n'ai rien contre le fait de jouer les voyeuses…

Je l'embrassais avec malice. Au fond… Je pouvais très bien me baigner avec lui, il suffisait de garder la vilaine hors de l'eau. Ainsi, je lui saisis la main en silence pour le conduire dans la salle de bain. Je fis couler l'eau, ajoutant les sels… Avant de venir passer ma main sous son t-shirt pour l'aider à le retirer. Cela faisait des semaines que nous nous étions pas vraiment frôlés… Où nos baisers se devaient de rester chastes parce que nous n'étions jamais seuls… Or là, la porte était fermée et la pièce se remplissait peu à peu de vapeur…

– Tu m'aides ? lui lançais-je en désignant mes vêtements et ma main qui, cette fois, ne me dérangeait absolument pas. Peut-on mêler le bain et… Tout ce que j'ai en tête, selon toi ?