Deux jours… ça avait été court, trop court, mais intense. Un peu comme lors de leur weekend. Ils avaient passé plus de temps nu qu’habillé. Plus de temps à gémir, crier de plaisir qu’à réellement parler. Ils avaient de se retrouver sur le plan physique et lorsqu’Angy était rentrée chez elle, la jeune femme était de nouveau heureuse, rassurée, plus confiante. Elle avait décidé de se retrousser les manches et de reprendre sa carrière en main. Un plan d’action avait été établi avec Flynn, afin de glisser peu à peu vers d’autres projets. Ils avaient ponctué les semaines suivantes avec des messages d’urgence de ce voir, des moments charnelles passionnés, tout en ponctuant cela de discussion sur leur journées loin l’un de l’autre. Une question revenait à chaque fois : est ce qu’il en avait parlé à Ava. Elle avait prit quelques congés, ce n’était pas le bon moment, il n’avait pas trouvé le temps… Angy voulait rester confiante et se concentrait sur le fait qu’il avait définitivement rayé Bethany de sa liste. C’était le plus rassurant pour elle. Elle n’avait pas envie de gérer ses décisions à sa place. Elle lui avait toujours qu’il était maitre de sa vie et qu’elle ne s’imposait pas dans son esprit. Alors elle gardait cette ligne de conduite, même si ce n’était pas ce qu’elle désirait réellement.

Cela faisait une semaine qu’ils ne s’étaient pas vu. Une semaine à seulement s’échanger des messages. Un bref appel… Il lui manquait. Elle lui manquait. Ce soir, c’était soirée de gala. Il serait là. Elle aussi. Elle avait prévu d’être sublime. Et elle l’était en descendant de la voiture. Flynn était à ses côtés. Ils firent une entrée digne de star, bien déterminé à redorer son blason et faire remonter sa côte. Eddy lui avait expressément demandé de ne pas laisser tomber. Alors elle affichait de nouveau cette image de femme forte, confiante, sur d’elle, qui déplaisait tant à certains hommes. Photo, conversation, business… Angy alimenta ses réseaux, souriante, profitant de la fête. Champagne, petit four, elle partagea cela avec sa communauté, expliquant pourquoi il y avait ce gala ce soir.

Plusieurs fois elle avait jeté des regards à Edward qui était présent également. De loin, elle lui sourit, avant de s’éclipsa quelques minutes soit disant pour se repoudrer le nez. Lorsqu’elle revint, elle se dirigea vers Eddy et fit mine de la saluer. « -Edward, je suis contente de te voir… » elle lui serra la main, lui glissant ainsi en toute discrétion, une petite télécommande. Un sourire en coin, quelques blabla puis elle s’éloigna avec son verre de champagne à la main, et un regard mutin. Eddy savait ce que c’était…

Ces deux jours à New Bedford avait été salutaire pour leur relation. Cela leur avait permis de se retrouver intimement, comblant ainsi ce besoin sexuel qui s’était accru au cours de ces trois dernières semaines. Edward n’avait pas souvenir de s’être aventuré, ne serait-ce qu’une minute, hors de la demeure de son ami. Toutefois, ils avaient arpenté chacune des pièces de la résidence, se donnant l’un à l’autre sans la moindre retenue. Ils avaient répondu à leurs plus bas instincts de manière animale, même sauvage. Ils ne s’étaient offert que peu de répit entre les orgasmes à profusion, et avaient ensuite repris la route pour New York. Dès leur retour, ils avaient tous deux appris de leurs erreurs et s’autoriser à s’appeler lorsque le manque de l’autre était insurmontable. Un appel qui menait toujours à des étreintes charnelles passionnées, puis par le corps d’Angie blottie dans le creux de ses bras, discutant ainsi de longues heures durant, jusqu’au levé du jour. Lorsque la jeune femme était présente à ses côtés pour la nuit, Edward ne s’autorisait pas à rejoindre les bras de Morphée dans l’immédiat, affectionnant bien davantage la présence de sa moitié auprès de lui. Parce qu’ils avaient tous deux consciences que ces moments ensemble étaient privilégiés. Ils avaient la saveur de l’urgence et du trop peu à la fois. À tout moment, leur carrière respective pouvait les contraindre à ne plus se côtoyer des jours durant. Alors ils savouraient ces brefs instants de bonheur.

La preuve en était que lorsqu’Edward gravit les marches du lieu de réception, vêtu d’un smoking trois pièces sur-mesure, aux boutons de manchettes gravés de ses initiales, une semaine s’était écoulée loin de la jeune femme. Les messages et ce bref appel en fin de journée n’avaient pas suffit à combler le manque laissé par son absence. Il avait dès lors exigé de sa personne, qu’elle soit présente ce soir au gala de charité organisé en faveur du service pédiatrique visité quelques semaines auparavant. Le maire avait tout mis en œuvre et convié les plus grandes fortunes de Manhattan pour que l’hôpital bénéficie de dons importants. Tout autant porteur de ce projet que le maire de New York, le digne héritier de la famille Wyler ne pouvait se dérober à l’exercice des poignées de mains et des longues conversations frivoles.

Toutefois, sa soirée prit une tournure soudainement plus intéressante quand son attention fut accaparée par l’arrivée d’Angelica. Il put sentir ses prunelles azurées glisser sur sa silhouette affriolante, mise en exergue par une somptueuse tenue de soirée. Elle était la quintessence de la féminité en cet instant, et lui n’avait d’yeux que pour elle. Sans la voix d’Howard Steirn à ses côtés, probablement qu’il aurait voué le reste de sa soirée à seulement l’observer évoluer dans l’imposante salle de réception. « Qu’en pensez-vous Monsieur Wyler ? » « Vous disiez ? » renchérit-il en détournant à contrecœur son regard de sa moitié, tout en portant son verre de whiskey à ses lèvres, s’autorisant un instant pour reprendre contenance. « Je parlais du nouveau terrain de golfe ». Cet échange était aussi fade que ses interlocuteurs. Je ne pratique pas le golfe, se retint-il de répondre pour clore toute discussion au sujet du nouveau terrain de 50 hectares qui bordait la ville, mais n’en fit rien. « Très bel investissement » se contenta-t-il donc de répondre, avant de porter son verre à ses lèvres, ingurgita le fond dans une seule gorgée.

Peu importe où Edward était conduit afin d’échanger avec de futurs adhérents à son parti politique ou à la cause qu’il défendait ce soir, il veillait à ne jamais s’éloigner du regard d’émeraude de sa partenaire. Depuis qu’elle avait franchi le seuil du Metropolitan Opera, il n’aspirait qu’à la dérober à ses convives, et poursuivre cette soirée dans l’un ou l’autre de leur appartement. Il comprit que cette idée n’avait pas seulement effleuré son esprit, mais également celui d’Angelica qui lui confia discrètement une télécommande « Plaisir partagé » renchérit-il, quelque peu distrait par ce qu'elle venait de glisser entre ses doigts. Il observa le petit objet dans la paume de sa main, puis releva dangereusement son regard ardent sur l’intéressée et se mordit la lèvre inférieure avec délectation. Cette simple télécommande, qui n’était pas plus grande que la paume de sa main, guidait les vibrations, ainsi que les mouvements, du jouet qui était inséré entre ses cuisses. Il avait pour ainsi entier contrôle sur son plaisir ce soir, à la vue de tous ici présent. Comment avait-elle pu craindre qu’il soit intéressé par une autre femme qu’elle ?! Cette femme était parfaite, et particulièrement joueuse. Il appuya sur la télécommande, timidement, tout en l’observant au loin et son sourire s’élargit. Angie voulait sa mort. Il délaissa le petit objet pour interpeller un serveur « Un whiskey s’il vous plaît », et reporta toute son attention sur la jolie rousse, accentuant les vibrations, puis cessa tout soudainement, pour réitérer plus doucement, et tout arrêter brusquement. La voir ainsi lutter contre son plaisir était délectable au possible. Elle venait de confier un grand pouvoir à nulle autre que le Diable en personne.

Impossible pour Angy de ne pas apparaitre à ce gala de charité, destinée à service de pédiatrie de l’hôpital. Elle portait une robe d’une jeune créatrice, afin d’en faire la promotion. Une robe qui lui allait comme un gant et qui mettait en avant ses courbes. Il y avait également le maquillage qu’elle portait, le parfum, le sac à main. Placement de produit, mise en avant de nouvelles marques, toutes issues de talents féminins. Ce soir, la jeune femme retrouvait le gout de son métier. Et ça faisait du bien. Portable en main, elle faisait suivre à ses internautes ce qui se déroulait au gala, tout sourire. Elle fit une dédicace à Rory, avant de ranger son téléphone dans son sac. Mission accomplie. Elle pouvait maintenant seulement profiter de la soirée et du champagne.

Au loin, elle avait vu Edward qui avait une élégance incroyable dans son smoking. Qu’est ce qu’il était beau… Ils avaient convenu de garder leur distance. Mais Angy avait son idée derrière la tête pour pimenter la soirée. C’était pour cela qu’elle s’était rapprochée afin de le saluer et qu’elle lui confia au passage, la télécommande du sex-toys qu’ils avaient acheté mais qu’ils n’avaient pas encore testé. C’était l’occasion. C’était grisant et amusant à la fois. Elle ne lui en avait pas parlé, c’était une petite surprise, rien que pour lui. Elle lu l’interrogation dans son regard et lui adressa un sourire taquin, son regard rempli de désir. Après quelques mots, elle s’était de nouveau éloignée. Flynn avait déjà quitté la soirée, il avait d’autres projets. La fin de soirée n’était pour Angy, consacrée qu’à Edward. Et à son plaisir.

Cependant, elle ne s’était pas attendu à le trouver en compagnie d’une jeune femme, quelques seulement après la porte. Le regard de la belle blonde se posa sur elle, alors qu’Angy, refermait la porte avec lenteur. Oups… elle n’était pas mal à l’aise pour autant. Elle se demanda qui était cette femme, la réponse arriva rapidement puisqu’elle se présenta à elle : « -Angelica Gordon… je suis… ravie de faire votre connaissance. » Angy haussa les sourcils : « -Je suis Bethany… » « -ho… » commenta Angy avant de lui adresser un sourire forcé. « -je dois bien vous avez que je ne suis pas toute à fait aussi ravi que vous. » même si techniquement Edward et elle n’étaient plus en couple, Angy n’avait pas la moindre envie de faire de cette femme son amie. Elle lui tenait toujours rancune d’avoir voulu embrassé Edward.