L'exercice ne semble pas être des plus difficiles, au contraire. Faire confiance à Andy pour la rattraper est tout ce qu’il y a de plus simple. Lisa sait qu’elle peut se laisser tomber à la renverse sans risque, que le jeune homme ne la laissera pas tomber. Pas seulement parce qu’il sait que si elle se fait mal, Aayden n’hésitera pas à traverser la glace pour venir lui en coller une, mais parce qu’il n’a surtout aucune envie de lui faire du tort. Aucune envie de lui faire du mal. Elle sait qu’elle peut y aller les yeux fermés. Et c’est exactement ce qu’elle fait, se laissant tomber à la renverse en sentant bientôt les mains d’Andy glisser sous ses épaules, la soutenant tandis qu’elle continue de descendre progressivement au plus proche de la glace, leurs regards se croisant alors.

”- Ouai…” souffle Lisa tandis qu’Andy propose d’échanger, maintenant.

Un grand bruit se fait entendre, sans particulièrement déranger Lisa. Des hockeyeurs, sur leur glace, viennent probablement de se rentrer dedans, rien de plus classique. C’est un bruit si normal, si habituel pour elle, que Lisa n’y fait pas attention le moins du monde, se redressant pour passer à la suite de l’exercice et réceptionner Andy à son tour quoiqu’elle appréhende un peu. Ce n’est que le discours de leur coach qui lui fait remarquer qu’il s’est passé quelque chose, qui lui fait comprendre ce que son cerveau a complètement occulté, par habitude.

”- Pourquoi j’ai l’impression d’avoir loupé un épisode ?” demande-t-elle au brun en riant, avant de se mettre en place.

Andy devant elle, Lisa appréhende un peu. Aura-t-elle la force de le soutenir, de le rattraper ? Elle n’a jamais travaillé dans l’optique de patiner en duo et si elle a une musculature correcte pour son art, elle n’est pas sûre, en revanche, de pouvoir maintenir Andy en portés, même si ces derniers sont relativement peu nombreux à être effectués dans ce sens. Elle espère que le poids, les muscles, du jeune homme ne la prendront pas au dépourvu. Elle s’en voudrait de réduire ses chances à néant pour ça au moins autant qu’elle s’en voudrait de l’avoir laissé tomber, de lui avoir montré qu’il ne pouvait pas avoir confiance en elle comme elle pouvait avoir confiance en lui.

Elle essaie de contrôler sa respiration, fixant le dos d’Andy comme un point de repère, se préparant déjà à le rattraper, ses mains cherchant déjà les points d’appuis stratégiques qu’elle pourrait trouver. Et, quand il se laisse tomber en arrière, elle se place naturellement sur ses omoplates, soutenant son buste tandis qu’il descend à son tour, frôlant presque la glace tandis qu’elle le maintient, lui adressant un grand sourire. Parce qu’elle le sait. Ils ont réussi cet exercice. Et cette réussite signifie qu’ils vont pouvoir continuer les prochains exercices ensemble. Cette réussite signifie qu’ils ont encore une chance et cette perspective est des plus douces.

Cornelia observe Beverly comme elle s’éloigne en ne semblant pas la croire et pousse un petit soupir. Au moins, elle aura essayé de la prévenir. Elle aura essayé de la mettre en garde. Si la brune ne veut pas l’écouter, ne veut pas la croire, alors même qu’elle connaît Andy mieux que n’importe qui sur cette patinoire, c’est son problème. Ce n’est plus de son ressort.

S’échauffant, Cornelia poursuit ses exercices, étirant son corps dans tous les sens non sans surveiller son meilleur ami et Lisa du coin de l'œil, soucieuse de voir s’ils s’en sortent dans leur exercice de confiance. Évidemment, Lisa se laisse faire sans problème, partant en arrière rapidement, sans même vraiment se poser la question, Andy la rattrapant comme un chef avant de la maintenir encore tandis qu’elle descend jusqu’à la glace. Cornelia laisse son regard s’attarder sur elle, sur le gainage de son ventre, que son espèce de brassière laisse voir, révélant tous ses abdos dans l’effort. Ok. Lisa est sûrement plus forte et musclée que Cornelia ne l’a jamais réalisé jusque là.

Un grand bruit la fait sursauter et lui fait tourner la tête en direction de l’autre glace. Son cœur, lui, bat la chamade. Deux joueurs viennent de percuter la barrière, lui rappelant à quel point ils ne sont pas vraiment en sécurité. Elle se souvient parfaitement qu’elle a bien failli se prendre un palet en pleine tête il n’y a pas si longtemps et qu’ils n’ont pas de casques, eux, pour se protéger des mauvais coups et autres dangers du hockey. Et cette idée ne manque pas de résonner dans son esprit, plus encore quand elle voit Jo en train de s’entraîner un peu plus loin comme si de rien n’était, comme s'il n’avait pas failli la tuer il n’y a pas si longtemps.

Elle se place sur le sol tandis qu’Andy et Lisa continuent leur exercice, Lisa s’employant à rattraper Andy cette fois. Ils semblent s’en sortir et cela fait naître un sourire sur ses lèvres. Si seulement ils pouvaient être un peu moins aveugle, tous les deux… Ce ne serait pas un mal. La jeune femme pousse un soupir, se reconcentrant sur son exercice, glissant jusqu’au sol dans un grand écart parfait avant de s’étirer le long de sa jambe. Un petit bruit répétitif contre la vitre, toutefois, attire son attention et elle remarque une silhouette de hockeyeur de l’autre côté. Aayden Sachs. Qu’est-ce qu’il veut ? Il désigne le duo plus loin et elle suit son regard. Ouai, ça se passe bien pour eux.

"- Si ça pouvait un peu leur ouvrir les yeux... " elle souffle avant de hausser les épaules. "Pour l'instant, on s'échauffe juste."

Tu déglutis en voyant le regard de la patineuse. Peut-être que c’était trop tôt, peut-être que tu la dérangeais. Tu laisses ta crosse au sol, sans relever ton casque. Avec les abrutis derrière toi, tu n’étais pas à l’abri de recevoir un palet dans la tête. Et tu ne voudrais pas refaire la scène du mois dernier avec elle. Normalement, Jo avait compris le message, mais les autres…. Tu te pinces alors les lèvres, attendant qu’elle réponde, te grattant comme tu pouvais le bras. C’est qu’avec les gants ce n’est pas simple. Tu rigoles nerveusement et hoches la tête, baissant le regard pour éviter de croiser les billes sombres de l’adolescente.

C’est devenu malheureusement plus simple de l’approcher avec Andrew et Lisa autour. Seuls, c’est encore un peu compliqué. La dernière fois, elle est juste passé à ta porte pour sa serviette et malgré le fait que tu avais essayé d’entamer la conversation, elle était partie sans demander son reste. Tu as cru que c’était de ta faute, encore, que tu avais dit quelque chose qui n’allait pas… Et peut-être qu’en fait, c’est juste qu’elle est toujours craintive que tu puisses faire ou dire quelque chose de blessant. Tu le sais. Tu essayes de ne pas y penser, maintenant et hoches la tête, observant un peu les autres solistes. Tu pouffes nerveusement.

- T’es encore la seule qui prend ça bien au sérieux…

Tu souffles ça, comme une évidence. Pas la première fois que tu avais déjà vu les entraînements de cette dernière. Tout comme toi, elle se donne à chaque instant. Elle utilise son temps libre pour parvenir à ce qu’elle désire. Tu sais qu’elle a passé son été à s’entraîner, encore et encore, quand toi, tu faisais tes longueurs et tes tests de réflexes. Tu le sais. Tu soupires en entendant un nouveau plaquage contre une des vitres et baisses la tête.

- Et désolé pour eux… J’vais essayer d’les canaliser pour pas trop vous déranger… Je...

Que tu clames avant de voir qu’il fallait que tu y retournes. Tu grimaces avant de te retourner de nouveau vers elle, une question qui ne passe pas tes lèvres. Tu hésites. Encore. Tu es là, à la regarder sans rien dire alors que ton mental pèse le pour et le contre. Mais ton cœur refuse. Tu baisses la tête et fait signe.

- Je… j’file… Bon entraînement.

Rien de plus, l’envie qui crève le regard alors que tu patines à reculons, croisant une dernière fois le sien. Tu aurais aimé lui demander, encore une fois, si vous rentreriez ensemble après… Mais tu le sais… Tu connais sa réponse… Pourquoi te faire du mal comme ça ? C’est quoi ce pincement au cœur d’un coup ? Tu soupires et t’apprêtes à repartir de ton côté, sans oser, jetant un coup d’oeil et un sourire en direction de Lisa, pour qui tout semble aller.

Tu rigoles avec l’adolescente quand elle te dit qu’elle a peut-être loupé un épisode. Toi, tu penses qu’elle est surtout très habituée au bruit que doivent faire ces abrutis quand ils se chahutent. C’est tout de même assez impressionnant, tu dois l’avouer. Tu vois bien que certains ne portent pas tellement de protection que ça… À se demander pourquoi les gardiens doivent l’être… Et puis au final… Quand tu les vois s’échauffer… Bon… Ça tombe sous le sens. Tu hausses alors les épaules et te laisses tomber doucement, sentant les mains de la blonde sur tes omoplates. Tu souris comme un imbécile avant d’ouvrir les yeux pour croiser ceux de ta partenaire.

Vous avez réussi. Tu lèves les pouces avant de te redresser, te tournant pour la prendre dans tes bras en souriant. Tu manques de sautiller sur place en la soulevant de la glace doucement.

- Et bien. Au moins un duo de fait. Recommencez et commencez ensuite à vous échauffer ensemble.

Tu te redresses et recules avant de faire un espèce de salut militaire raté. Tu coinces ta langue entre tes dents, un peu tendu d’un coup.

- Bien m’dame !

Que tu dis, voyant que cela lui arrache aussi un sourire avant qu’elle ne commence à faire tourner les autres, voyant que certains et certaines ne semblent pas autant en accord que vous. Tu pouffes et te tournes vers Lisa en souriant.

- On a réussi…

Que tu souffles avant de sursauter de nouveau en entendant un nouvel impact. Tu secoues la tête, te disant que les hockeyeurs faisaient aussi peut-être pour vous embêter, mais vu le sérieux sur les visages… Finalement. Tu tournes ensuite encore un peu la tête et fronces les sourcils.

- Tient… Qu’est-ce qu’il fait avec Corny ?

Tu montres ensuite les hockeyeurs, encore en train de se foncer dedans, sur la glace cette fois et regarde Lisa.

- Sont toujours aussi… Bourrins ou ils veulent tester notre nervosité et la solidité des plaques ?

Quand leur coach affirme qu’un moins un duo est formé pour l’instant, quoiqu’ils doivent encore poursuivre les essais, Lisa dessine sur ses lèvres un grand sourire, conscience qu’ils ont passé la première épreuve. Ce qui ne veut pas encore dire qu’elle va patiner avec Andy à l’avenir mais qui veut déjà au moins dire qu’aujourd’hui, elle ne devrait pas le voir faire les essais avec une autre. Qu’au moins, pour aujourd’hui, elle l’aura pour elle. Tout proche. Et cette idée fait battre son cœur plus rapidement, plus violemment dans sa poitrine.

”- Oui !!!” jubile-t-elle comme lui quand il affirme qu’ils ont réussi.

Un grand bruit se fait entendre et Lisa ne tourne la tête que pour suivre le regard d’Andy, lequel s’arrête sur Aayden et Cornelia un peu plus loin, séparés par une vitre, semblant discuter ensemble. Lisa fronce les sourcils, étonnée de voir la brunette s’être arrêtée en plein échauffement. Habituellement, Corny est plutôt concentrée, dans sa bulle et imperturbable. Qu’Aayden puisse lui parler pendant ses échauffements… Elle veut croire que c’est plutôt bon signe. Et quelque part, ça l’est sûrement. Il y a encore peu, elle l’aurait jeté, ne lui aurait probablement même pas accordé son attention. Elle sait qu’Aayden ne voit probablement pas le positif là, tout de suite, qu’il ne réalise pas vraiment que c’est une bonne chose. Mais elle, elle le sait.

”- Je sais que je suis très proche de lui mais… On ne partage pas encore le même cerveau !” elle rit.

Evidemment, elle peut comprendre Den mieux que quiconque et le connait mieux que personne, ils sont parfois même capables de finir les phrases de l’autre mais, pour autant, elle ne partage pas encore le même cerveau que son meilleur ami, non, et ne peut pas dire, en chaque seconde, ce qu’il peut bien faire ou penser, même si elle en a une petite idée.

”- Mais c’est plutôt chouette qu’il arrive à lui parler parce que… Corny est plutôt focus en général…”

De tous les patineurs, elle est sûrement celle qui a le plus d’ambition, celle qui rêve le plus de médailles et qui n’envisage pas sa vie sans une carrière sportive. Elle sait depuis un moment qu’elle sera patineuse artistique, alors même que Lisa s’est posé la question de ne garder son sport que comme passe-temps, afin de s’orienter en droit, un choix que Cornelia n’aurait probablement jamais pu ni faire, ni comprendre.

”- Ils sont toujours aussi bourrins. C’est dans leur nature.” elle rit en répondant à la question de son interlocuteur. ”Mais ils ne sont pas… si méchants. Disons… Qu’il s’est passé quelque chose à l’époque des pères d’Aayden et Cornelia, je ne sais pas quoi mais… L’animosité est restée. Certains enfants, comme Aayden, ont été élevés dans celle-ci. La seule chose que je sais, c’est que le père de Corny et le père de Den sont directement impliqués. D’autres pères ont juste… pris partis.”

”- Peut-être que je suis la seule ici qui veut vraiment décrocher une médaille olympique.”

La réponse de Cornelia ne se fait pas attendre, simple, précise. Oui, elle est sûrement celle qui s’investit le plus, qui s’entraîne le plus et qui prend très au sérieux chacune des minutes qu'elle passe sur la glace, même si elle n’oublie pas pour autant de s’amuser, n’oublie pas son plaisir. La glace, le patinage, c’est sa raison d’être. C’est ce qu’elle veut faire plus que tout au monde. Ses espoirs de médailles brûlent en elle ardemment. Elle sera championne, ce n’est pas possible autrement et elle sait que c’est une chose qui se prépare maintenant. Elle sait qu’à son âge, il y a des Russes qui ont déjà achevé la plupart des objectifs qu’elle s’est fixés. Si ça n’était pas moins ancré dans la culture américaine, elle aurait suivi le même chemin.

Un grand bruit leur fait tourner la tête et Aayden s’excuse rapidement pour ça, quand bien-même ce n’est pas lui qui menace à tout moment de faire exploser les barrières de protection entre leurs glaces. Comme s’il y pouvait quelque chose, alors même que ce n’est pas lui qui fait tout ce boucan mais ses coéquipiers. Cornelia les observe quelques instants, avant de reporter son regard sur Aayden, le teint un peu plus pâle qu’il y a cinq minutes encore.

”- Y’a pas de risques qu’ils pètent la barrière ?”

Elle ne tient pas à voir la vitrine voler en éclats. Elle ne tient pas à être touchée par l’impact. Et elle ne tient pas non plus à recevoir un palet lancé à toute vitesse encore une fois. Elle y a échappé une première fois, sûrement pas deux. Surtout que cette fois, le goalie n’est pas juste à côté d’elle avec ses gants, prêt à lui sauver la vie, mais sur sa propre glace, de l’autre côté de la vitre. Cornelia déglutit à cette pensée. Cette fois, si un palet vole… Elle ne donne pas cher d’elle-même ou du patineur qui sera dans sa trajectoire.

”- … Toi aussi.” souffle-t-elle, un peu surprise, comme il lui souhaite un bon entraînement, la laissant reprendre ses échauffements avant qu’elle ne commence à enchaîner ses triples et quadruples sauts pour les retravailler, quoiqu’elle ne sorte pas d’un break estival, contrairement à beaucoup de ses camarades.

- Ah bon ? Vous êtes pas en télépathie genre, h vingt-quatre ?

Que tu clames en réponses à Lisa quand elle affirme qu’elle ne partage pas du réseau cérébral avec le hockeyeur apparemment déjà reparti pour aller de son côté, faire son propre entraînement. Au moins, tu vois qu’il y a léger mieux, depuis le temps que les deux se rapproche lentement. Du moins, un peu aussi avec votre aide. D’eux-mêmes, ce n'est pas encore la joie. Tu te mets aussi à l’écouter, la jeune blonde quand elle parle des bourrins d’ailleurs. Tu souris, avalant ses paroles et hochant la tête.

- Ouais… J’vois...

Que tu dis en prenant sa main pour commencer à patiner en synchronisation avec elle, continuant comme ça les essais. Une belle excuse pour avoir la main de la belle dans la sienne, en vérité. Tu hoches un peu la tête en profitant pour échauffer tes chevilles, regardant un peu le terrain de hockey sur l’autre patinoire. Certains ont l’air concentré, d’autre un peu ailleurs. Sachs, lui… Semble un peu les deux à la fois, tournant la tête de temps en temps vers peut-être quelqu’un d’autre, quelqu’un qui occupe ses pensées.

- Tu crois qu’un jour, on saura ? Je veux dire… Qui aurait pu être témoin de tout ça ?

Que tu demandes, te demandant bien à quelle époque, cela a pu arriver, pourquoi et qui serait témoin. Tu te grattes la tempe et accélères un peu pour aller dans le dos de Lisa pour lui tenir les hanches, pouvant suivre ses mouvements plus facilement.

- Tu crois que les mères sont au courant ? Je veux dire… Ils se connaissent aussi depuis le lycée ou le collège… Donc… Y a moyen..

Tu souris un peu et passes ta tête à côté de la sienne en souriant.

- Mais hey… J’y pense… Si on est en duo… Va falloir qu’j’te porte non ? Tu m’fais confiance hein ?

"- Je sais c'est super étonnant mais non !"

Elle rit comme Andy fait mine de s'étonner d'apprendre qu'elle n'est pas en connexion télépathique permanente avec Aayden. Ce serait bien, pratique même, surtout pour lui faire penser à prendre ses médicaments mais... Non, ça n'est pas le cas. Ce serait beaucoup trop simple sinon. Et puis, il y a sûrement des points pour lesquels elle est reconnaissante de ne pas partager le même cerveau que celui d’Aayden. Notamment pour penser tranquillement à Andy. Elle n’est pas sûre que son meilleur ami ait envie d’avoir les mêmes images qu’elle. Pas sûre, surtout, qu’elle assumerait qu’il les visualise aussi. D’ailleurs, une grimace fugace vient ombrer un instant son visage avant qu’elle ne la chasse, pour se focaliser sur la sensation délicieuse de patiner avec lui, mains dans la mains, sous couvert de passer leurs essais.

Que s’est-il passé autrefois pour que les Sachs et les Hardt se détestent autant encore aujourd’hui ? Elle n’en sait rien, pas plus qu’Andy, pas plus que les concernés non plus. C’est une question qu’elle s’est posée plusieurs fois, consciente que la réponse aurait pu lui être utile pour arranger les choses entre les deux camps, ne plus avoir l’impression d’être déchirée entre les deux. Mais elle n’avait jamais trouvé de réponse à ça. Personne ne semblait vouloir en parler et ça n’était pas à elle de poser les questions à ceux qui auraient pu leur en apprendre plus.

"- Peut-être qu'on saura mais... Je me dis que si on ne sait toujours pas c'est que ça doit être quelque chose d'un peu sordide et... Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de savoir, du coup." Elle tourne la tête en direction de la surface allouée au hockey et pousse un soupir léger. "Parce que je ne sais pas s'il pourrait vraiment le supporter, selon ce que c'est..."

Pour qu’un tel secret soit gardé aussi longtemps, il faut forcément que ce soit quelque chose de lourd, de terrible, non ? Pour que la rancœur soit encore aussi vive tant de temps après les faits, pour qu’ils ne soient toujours pas près à se pardonner, pour qu’ils inculquent cette même haine de l’autre à leurs enfants… Elle ne sait pas ce que ça peut être, mais ça ne lui dit rien qui vaille.

Il pose ses mains sur les hanches de Lisa et un léger frisson la parcourt, tandis que son cœur manque un battement avant de s’affoler. Son parfum, la sensation de ses mains sur ses hanches, leur proximité… Comme dans la piscine d’Aayden il y a quelques jours à peine, Lisa a l’impression de vaciller, alors qu’elle reste suspendue au son de la voix de l’homme dans son dos.

"- Probablement ? Je pense que c'est le genre de choses que l'on doit se dire, dans un couple. Et surtout le genre de questions que l'on doit poser. Enfin... Si j'avais quelqu'un... et qu'il vouait une haine viscérale à quelqu'un d'autre... Je crois que je voudrais savoir pourquoi... Comprendre ce qui s'est passé..."

Sa tête qui se place à côté de la sienne, le menton appuyé sur son épaule… Lisa n’est plus sûre de savoir ce qu’ils font là, tout de suite. Plus sûre qu’ils soient dans leur essais. Tout ça lui semble au contraire très naturel, trop naturel. Juste eux. Ce qu’ils sont. Ce qu’ils ont l’habitude d’être.

"- Plus qu'à n'importe qui dans cette patinoire..." souffle-t-elle avant d'entendre le fracas d'une collision à quelques mètres, côté hockeyeurs, qui lui fait tourner la tête, cette fois. "Hormis lui..." admet-elle en regardant Den qui semble pensif.

"- Hampton, Myers !" La voix de la coach la fait sursauter et elle tourne rapidement la tête vers elle. "Vous patinerez ensemble. Exercez-vous à vos sauts en vous synchronisant."

Oh bon sang. Est-ce qu'elle a bien comprit ce que la coach vient de dire ?

Alors que vous étiez en train de parler tranquillement, essayant de creuser la question de la guerre sous-jacente entre vos deux groupes, vous vous rapprochez naturellement. Vous êtes là, à patiner tranquillement côte à côte, tes mains sur ses hanches, faisant quelques tours pour vous échauffer, commençant alors à votre rythme votre routine d’entraînement. Tu en profites pour lui demander si elle est prête à te faire confiance. Tu gardes ce sourire idiot alors qu’elle est dans tes bras, ta tête sur son épaule. Tu te redresses cependant, entendant un nouveau coup contre la vitre avant d’entendre sa réponse qui te fait un bond dans le coeur.

Bien sûr, qu’oubliant le hockeyeur, cela te rendait un peu fier de savoir que tu étais figure de confiance pour la jeune demoiselle. Tu suis son regard, voyant le goalie qui ne joue pas, se contentant de suivre l’action en sifflant de temps en temps dans son objet du diable qui résonne un peu dans toute la patinoire. Pourquoi ne joue-t-il pas ? Tu lèves un sourcil avant de te redresser complètement avant d’être coupé dans ton élan. Tu te retournes en entendant la voix de la coach. Tu écarquilles les yeux en croisant le regard de Lisa. Pardon ? Choisis, là comme ça ? Sur quoi ? Basé sur votre maigre essai ?

Tu t’en fiches bien pour le moment, c’est juste une grande nouvelle. Tu regardes la blonde et fait signe pour que vous commenciez votre entraînement au saut.

- Vas-y, je te suis.

Que tu lui dis, sans plus, manquant même de rigoler quand tu manques de tomber suite à une mauvaise réception, surtout excité par le fait que ça y est… Cette année, tu patineras avec elle jusqu’à la fin. C’était un rêve devenu réalité. Un rêve de gosse amoureux… Puis tu t’es remis à te concentrer pour réussir à suivre le rythme, synchronisant tes sauts avec la belle avant que la coach ne s’approche de vous.

- Oui m’dame ?

Elle vous sourit simplement et hoche la tête.

- C’est bien pour un début, il y a du potentiel. Mais je ne viens pas pour ça. J’ai quelque chose à vous proposer. Avec Bob, nous faisons de temps en temps un programme de collocation à l’année pour améliorer la confiance en nos élèves et leur donner un peu d’indépendance pour vous préparer à la vie universitaire. Nous proposons un appartement pour quatre avec livraison de repas et aide aux courses pour qu’ils puissent se concentrer sur les entraînements et l’école. Chaque appartement sera pour un duo de patineur, un soliste et un hockeyeur ou un autre soliste. Les parents sont autorisés à venir, vous rendrez visite, mais l’intérêt est aussi de se couper de la famille un temps. Je voulais savoir si cela vous intéresse.

Attends quoi ? Trop d’info en même temps. Tu clignes des yeux lentement, essayant de réentendre les mots…

- Quoi ?
- Vous avez le temps d’y réfléchir. Nous proposons ça avant la rentrée scolaire pour pouvoir nous accorder après avec les cours, selon la distance, si les élèves sont véhiculés ou non. Réfléchissez-y.

Qu’elle rajoute avant de repartir, gueulant presque contre quelques patineurs qui semblent un peu laxistes sur leur propre échauffement. Tu restes là, comme un con, à regarder Lisa pour savoir ce qu’elle en pensait.

Ils vont pouvoir patiner ensemble toute cette année et cette nouvelle fait bondir son petit cœur dans sa poitrine. C'est une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle. Déjà parce qu'elle ne le verra pas simuler la passion avec la première venue, ensuite parce que ça veut dire qu'ils vont passer beaucoup de temps ensemble, vraiment beaucoup de temps. Et cette idée lui est délicieuse. Une merveilleuse occasion de passer beaucoup plus de temps avec lui, l'air de rien, sous couvert de renforcer leurs liens pour leur art. C'est vraiment le meilleur qu'elle aurait put espérer. Elle n'aurait pas pu rêver mieux, n'aurait pas pu s'attendre à mieux.

Elle commence à patiner avec lui, enchaînant leurs sauts pour s'exercer, chercher la synchronisation, décidant de compter les temps pour leur permettre de s'entendre. Avec le temps et la pratique, ça deviendra naturel. Surtout quand ils auront connaissance de la chorégraphie. Mais pour le moment... Pour le moment, ça semble plutôt pas mal. D'ailleurs, quand la coach revient les voir, elle semble être plutôt satisfaite, même si elle ne s'attarde pas spécialement sur ce qu'elle a pu voir, pour leur faire une proposition à laquelle elle ne s'attendait pas.

Le bug. C'est le cas de le dire. Lisa reste sans voix face à la proposition qui est faite, quand elle analyse ce que ça veut dire. Quand elle réalise ce qui se passe. Une colocation. Eux. Et deux autres personnes mais... Andy et elle... Vivant sous le même toit. Ok, son cerveau est déjà en train de griller alors qu'elle visualise la situation. C'est trop d'informations d'un coup. D'un côté c'est tentant. De l'autre, elle réalise que ça veut dire laisser sa mère seule. Et forcément... C'est une idée un peu difficile. Mais elles en parleront toutes les deux de toute façon. Elle a bien un peu de temps avant de donner une réponse, non ?

La coach les plante là, leur laissant un peu de temps pour réfléchir et le regard de Lisa se porte vers Den, par automatisme. Ok. Elle a besoin de lui parler. Tout de suite. Pour autant, elle ne peut pas abandonner Andy, d'autant qu'elle ne sait pas encore ce que lui en pense.

"- Qu'est-ce... qu'il vient de se passer ?!" demande-t-elle, encore sous le choc. "J'dois en parler à maman..."

Non, elle ne prendra aucune décision sans être sûre que c'est ok pour sa mère, sans être sûre que Julia est prête pour ça, prête pour laisser sa raison de vivre voler de ses propres ailes. Ce n'est pas rien. C'est un gros bouleversement pour l'une comme pour l'autre.

"- Tu crois qu'on peut avoir un chien ?!"

Parce que, partir sans Lady... Remarque, ce serait un peu de compagnie pour sa maman mais... Lisa sait que sa petite boule de poil lui manquerait beaucoup trop. Elle sait qu'elle a besoin de retrouver la truffe de sa petite peluche tous les soirs. D'un autre côté... L'idée de laisser sa mère totalement seule est difficile. A moins qu'elle lui prenne un chien aussi ? Ce serait une idée. Lisa reste pensive un instant.

"- Je reviens !"

Elle patine rapidement, retrouvant la coach un peu plus loin. A mesure qu'elle assimile les informations délivrées par la coach, il apparaît un point évident dans tout ça. Un point qu'elle a besoin d'évoquer avec l'entraîneuse, avant même de se soucier d'elle-même.

"- Coach, coach !!!" elle s'arrête devant cette dernière en un arrêt net, tout droit sorti du hockey. "Est-ce que vous allez proposer le programme à Aayden ? Il faut lui proposer. S'il vous plaît c'est... C'est vraiment important..." souffle Lisa, l'air sérieux. "Pas forcément avec moi, même si ce serait sûrement mieux, je pourrais surveiller qu'il prenne bien ses médicaments et qu'il n'oublie pas ses rendez-vous mais... S'il vous plaît... Mettez-le dans le programme..."

Parce que si pour elle quitter sa maison n'est pas une urgence, elle réalise que ce programme de colocation est peut-être l'opportunité pour Aayden d'avancer, d'enfin se libérer de l'emprise de son père et du comportement toxique de ce dernier, des coups, de la peur. Elle réalise qu'elle doit tout faire pour qu'il ait droit à ce programme. Et si pour ça elle devait supplier leurs coachs... Elle le ferait.

La nouvelle est tombée comme un grand caillou dans la mare, éclaboussant tout sur son passage, sans faire attention si tout était mouillé ou non-autour. Il y a un blanc durant quelques secondes entre vous avant que vous ne réalisiez l’ampleur des mots qu’elle venait de sortir. Le temps que vous imaginiez pendant quelques secondes la prochaine année qui compte s’écouler si vous deviez la passer dans le même appartement. Croiser tous les jours Lisa ? Dans son habitat naturel ? Sortir de sa chambre en pyjama ? Au petit-déjeuner ? La croiser quand elle va à la salle de bain ? La voir se préparer pour aller en cours ? L’amener ?

Tu bug et hoches la tête en répondant à cette dernière et pense aussi à Cornelia. Peut-être que cela pourrait l’aider aussi à se concentrer sur ses compétitions sans avoir la pression des voisins, surtout le père d’un certain voisin. Tu soupires et te grattes la tempe et pouffes.

- Faudra demander pour l’chien. J’me doute que jamais tu laisses Lady derrière toi.

Tu réfléchis un peu avant de sursauter en la voyant partir d’un coup pour aller vers la coach.

- Hein ? Lisa ?

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Lydia s’avance vers ses élèves, le dos droit, essayant de réarranger leur posture pour leurs permettre d’éviter les mauvaises chutes, les blessures superficielles, surtout un premier jour de reprise après les vacances estivales. Elle sait que sa manière de procéder n’est peut-être pas la bonne pour tous, mais elle sait que cela a fait ses effets avec d’autres. Elle se rend bien compte que son prédécesseur commençait à être laxiste sur certains échauffements et que beaucoup en avaient profiter pour se laisser aller. Elle secoue la tête avant d’entendre la voix d’Hampton derrière elle. Elle se retourne, voyant l’arrêt de l’adolescente qui est tout sauf académique pour sa discipline, bien plus logique pour celle de son compagnon de l’autre côté de la patinoire, en train de siffler sur ses garçons.

- Hampton ?

Qu’elle demande avant de recevoir un monologue, la détermination dans le regard de la demoiselle. Elle lève un sourcil, se tournant pour regarder les hockeyeurs.

- Aayden ? Sachs ?

Question plutôt rhétorique. Il n’y avait qu’un Aayden dans le listing. Le regard sur le jeune gardien qui suit le mouvement en tant qu’aide arbitre. Mains sur les hanches, l’ancienne championne secoue la tête.

- Je ne peux rien promettre en ce qui concerne les hockeyeurs. Il faudra voir ça avec Bob. Mais j’ai ouï dire que ce sera facile pour vous, ayant vos passe-droits avec eux, n’est-ce pas ?

Un sourire qui en dit long, comme si elle comprenait parfaitement pourquoi la blonde en face d’elle faisait cela.

- Voyez avec lui après l’entraînement. En attendant, allez rejoindre votre partenaire pour continuer le vôtre.

Qu’elle rajoute sans un mot, repartant pour voir peut-être la soliste la plus motivée du groupe.

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Revenant vers Lisa, tu attends de voir la coach partir avant de demander à la jeune adolescence si tout allait bien. Tu poses une main sur son épaule, et retournes face à elle.

- Qu’est-ce que tu lui a demandé ?

Pour savoir si elle peut éventuellement amener Lady dans la colocation, il faut qu’elle pose la question aux coachs. Eux seuls pourront lui dire ce qu’il en est. Peut-être que ce n’est pas toléré par les propriétaires des résidences ou que pour des questions de sécurité, on autorise pas à prendre leurs animaux avec eux. Evidemment, même dans l’optique où ils diraient que oui, c’est possible, cela restera sûrement soumis à l’acceptation des autres colocataires et, si elle ne se fait pas trop de soucis pour Andrew, elle ne sait pas encore avec quels autres patineurs elle pourrait atterrir et ne peut gager qu’ils seraient conciliants et compréhensifs. Dans l’immédiat, il faut déjà qu’elle s’assure que ce soit une possibilité et pas un non pour tous et dans tous les cas de figure.

”- J’aurais du mal mais d’un autre côté ça ferait de la compagnie pour maman. Si je quitte la maison, ça risque d’être difficile pour elle mais un compagnon à quatre pattes pourrait combler le vide, l’occuper et être une présence quotidienne auprès d’elle pour combler la solitude…” souffle-t-elle, préoccupée. ”Mais je peux aussi offrir un chien à maman et emmener Lady avec moi, s’ils m’y autorisent.”

Mais pour l’instant, elle a tout autre chose en tête. Si elle avance vers la coach rapidement, s’arrêtant à deux pas de cette dernière, ce n’est pas pour s’inquiéter de la possibilité de mener ou non son animal dans cette colocation mais pour savoir s’il y a une possibilité qu’Aayden aussi ait cette chance, cette opportunité. Pour elle, la colocation est un luxe dispensable. Sa mère s’occupe d’elle, prend soin d’elle et la soulage autant que possible pour qu'elle se concentre sur ses études, elle n’a pas à se plaindre. Elle est heureuse et bien traitée. Mais son meilleur ami, lui… On ne peut pas dire qu’il ait autant de chance, loin de là. Et cette colocation pourrait être sa chance, justement, d’échapper au comportement toxique et violent d’un père abusif. Lisa a besoin qu’ils autorisent son meilleur ami à entrer dans le programme, lui aussi.

”- C’est ça, Aayden Sachs.” confirme la demoiselle comme la coach pose la question.

Elle ne peut rien promettre et Lisa pousse un soupir léger, un rien contrariée. Ce n’est pas la réponse qu’elle attendait. Ce n’est pas la réponse qu’elle espérait. Elle pince ses lèvres l’une contre l’autre, bien qu’elle comprenne que sa coach ne puisse rien faire à ce niveau là, même si Lisa aurait espéré qu’elle puisse en toucher un mot à l’entraîneur de Hockey. Elle sait que si elle demandait quelque chose à Aayden, à leur place, il se plirait en quatre pour lui offrir une réponse favorable. Peut-être que ces deux-là n’ont pas le même genre d’amitié, toutefois.

”- D’accord…” souffle-t-elle en hochant la tête. ”Je lui demanderai après l’entraînement, merci !”

Elle aurait aimé un oui ferme et définitif, immédiat, mais elle peut bien attendre la fin des entraînements du jour pour aller réitérer sa demande à l’entraîneur de son meilleur ami. Pour le moment, elle doit se concentrer sur ses propres exercices, comme l’a suggérée sa coach, et ne pas priver son nouveau partenaire de son propre entraînement. Dire qu’elle a la chance de pouvoir patiner avec lui toute l’année.

”- Je voulais lui parler d’Aayden.” souffle-t-elle, la voix basse. ”Mais elle ne peut rien me dire pour le moment, c’est son collègue qui s’en occupe. Et nous, on doit s’entraîner, pour reprendre ses mots. Alors on y va ?”

La jeune femme semble déçue. Tu ne sais pas encore pour toi avant qu’elle ne dise ce qu’elle a sur le cœur. Tu te grattes la tempe et la récupères par l’épaule pour patiner plus loin pour éviter de tomber sur d’autres collègues. Tu souris un peu en la berçant.

- Hey… Ça va aller. Si elle a parlé du programme pour nous, le coach de hockey a dû en parler aux joueurs, non ?

Tu y crois, comme ça, elle pourrait ne plus y penser. Tu fais signe.

- Tu pourras aller le voir après au pire. J’t’accompagnerais. Aller, viens ma Belle.

Que tu dis pour pouvoir finir ce que vous aviez à faire, les sauts, la course, les exercices de confiance… Étrangement, tout semblait naturel pour vous. Une bonne chose pour la suite de l’année… Pour ton plus grand bonheur.

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Patinant tranquillement autour des élèves, Lydia sourit, heureuse de voir que les duo choisis semblent être sur la bonne voie en cours d’entraînement. Les solistes se reprennent et elle profite alors de s’approcher de la frontière avec la patinoire des hockeyeurs en silence. Il ne faut pas beaucoup de temps pour que Robert la remarque en souriant et avance vers elle.

- Bah alors ? Tu abandonnes déjà ?
- Non. Je venais au jus de ton côté. Tout va bien.

Un soupir de la part de l’ancienne star du hockeyeur avant de rigoler doucement, comme si ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait. Il hausse les épaules, montrant les joueurs en plein étirement et en train de faire des allers-retours le long de la patinoire pour faire un test de vitesse.

- La reprise est dure. Sauf pour certains, mais je pense que pour toi, c’est pareil.
- Exact. D’ailleurs, j’ai parlé du programme à certains. À voir qui acceptera. D’ailleurs. Hampton veut une faveur.

Mouvement de la tête vers sa petite amie avant de pouffer. Il secoue la tête avant de se redresser, s’adossant à la barrière de la patinoire tout en restant concentré sur ce qui se passait chez ses joueurs.

- Elle aura pas attendu le deuxième entraînement. Elle veut me demander quoi ?
- D’intégrer rapidement Sachs au programme de collocation.
- AH !

Il éclate de rire et elle sourit, sachant très bien ce que cela voulait dire. Elle pose ses mains sur ses hanches et pouffe à son tour.

- C’était déjà prévu hein ?

Il faut un temps pour qu’il se calme, faisant signe avant de se redresser.

- J’cuisine le père pour qu’il signe le contrat et après, on colle Sachs avec Hampton avant d’avoir des problèmes. Elle est en duo non ? Donc il manquera juste une soliste. Tu as déjà une idée ?

Sourire qui s’élargit avant que l’entraîneuse ne se tourne vers son propre côté, regardant les solistes et une en particulier. Elle hoche doucement la tête, avant de se détacher tranquillement de la barrière...

- Oh oui… Je crois que j’ai une idée qui pourrait décoincer une vieille histoire pour l’enterrer pour de bon...

Il y a un nouveau rire. Elle se retourne et pouffe en voyant son compagnon taper la barrière, hilare.

- Faire des plans que les gens détestent pour se rendre compte que c’est bénéfique pour eux ! Là j’te reconnais bien ma chérie.
- Aller… File t’occuper de tes garçons… J’ai des solistes à bouger moi...
- Oui m’dame !

Qu’elle rajoute en partant de son côté, gardant un œil sur une potentielle future médaillée d’or… Une pépite comme on n'en rencontre qu’une fois par génération...