Étendu dans le bain je racontais ce que Max m’avait dit en laissant l’eau couler sur sa peau. J’ajoutais qu’il devait penser que c’était comme un cadeau qu’on posait sous l’arbre. Je la laissai poser sa tête sur mon épaule en lui souriant doucement, c’est vrai qu’un enfant était comme un cadeau. Je déposai un baiser sur sa tempe et coller ma tête à la sienne en reprenant mon manège tranquillement en regardant les gouttelettes rouler sur sa peau. Je riais doucement quand elle énuméra les “désavantages” de la vie de bébé.  Je la regardais se laver les jambes avec un sourire.

- Il y aussi de bons côtés. Voir sa bouille, le premier sourire, le premier maman et papa, ses premiers pas, les câlins, les bisous, le premier rire. Voir le visage de la maman rempli d’amour ça aussi c’est très beau. dis-je en parcourant sa nuque de baisers. Puis je serais là, tu ne seras pas toute seule à tout gérer.

Je bécotais son cou et son épaule tendrement.

- Mais pour le moment, les entraînements c’est bien. J’adore les entraînements. Est-ce que tu le vois dans ton futur très proche ou non?

Je mordillais son oreille, ma main glissant son bras pour aller saisir le savon de sa main. je m’occupais de la savonner bien comme il faut avant de le poser sur le rebord du bain.

- Dans mon avenir très très proche, moi je sens qu’on va avoir besoin encore d'entraînement et je suis plutôt en forme je te dirais.

 

 

Couché sur le dos je la laissais couchée contre mon torse tentant de revenir dans le réel. Mes doigts glissaient sur son dos nu et mon nez farfouillait sa tignasse comme un chaton en mal d’amour. Répondant à ses baisers quand elle m’en donnait, j’étais l’homme le plus heureux sur cette terre. Non dans cette galaxie.

- Je t’aime ma petite louve…

Dis-je simplement. Comme si tout était parfaitement normal. Je fermai les yeux juste pour profiter de ce moment de pur bonheur, un sourire d’homme béat d’amour flottant sur mes lèvres, mes doigts continuant d’effleurer sa peau douce.

J'aimais ce moment par-dessus tout. Celui où l'on se retrouvait dans les bras, l'un de l'autre, le corps encore chaud et le souffle court. J'aimais cet instant de tendresse pure où l'on s'enfermait dans notre petite bulle hermétique. Pour quelques minutes ou quelques heures, nous étions seuls au monde…

– Je t’aime ma petite louve…

Enfermée dans cet état de béatitude, j'avais vraisemblablement fermé les yeux. Je ne m'en étais même pas aperçu, sans doute à cause de la fatigue. La journée fut longue après tout. Malgré cela, les douces paroles d'Adam me poussèrent à les rouvrir. "Petite louve". J'aimais bien ce nouveau surnom. Je le trouvais tellement plus à propos et recherché que "ma reine". Je me reconnaissais bien mieux dans ce dernier et il m'en inspira un autre.

– Et moi je t'aime, mon ours.

Je ris, un peu malgré moi. Je n'usais que très rarement de surnom, hormis les plus classiques. "Mon amour", "mon chéri". Des surnoms assez impersonnels, il est vrai… Mais ceux-ci me venaient instinctivement avec lui. Seulement avec lui d'ailleurs. Je n'ai jamais utilisé le moindre sobriquet avec Nate. Je n'en ai jamais ressenti l'envie et encore moins le besoin. Sans doute parce que, au fond, je ne l'ai jamais vraiment aimé. Ou alors parce que nous n'avons jamais été suffisamment complices pour cela… Qui sait ? Mais au fond, quel surnom donner à son bourreau ? Là, comme ça, rien de bien glorieux ne me vint à l'esprit.

– Comptes-tu rappeler ta mère ? lui demandais-je en affichant une moue des plus innocentes. Juste savoir si je dois sortir l'argenterie des cartons…

Nous n'avions évidemment rien de tel. Cette dernière question tenait surtout lieu de plaisanterie.

– J'ai pris nos billets pour New-York. Et, figure-toi, que j'ai réussi à dégoter des places pour la comédie musicale "Flash"... Je ne suis pas certaine que ce soit un spectacle très plaisant pour les adultes… Mais il paraît que les enfants adorent.