Petit à petit, je sens qu’elle se débat de moins en moins, que l’aura de colère qui émane d’elle diminue. Je ne réduis pas pour autant ma prise, pas temps que je sens une résistance.
Finalement, elle cesse de s’agiter, comme si elle s’affaissait contre moi avant de dire, d’une voix rauque, qu’elle allait vomir.

Sans la lacher complètement, je l’aidais à se mettre à quatre pattes, prenant soin de me placer entre la falaise et elle, laissant une main sur son épaule. Je la laissais expulser ce qu’elle avait à expulser.
Évidemment, je craignais l’accueil que lui réserverait ses proches. Allaient-ils la rejeter comme ils l’avaient fait pour moi ? J’espérais que non, elle allait avoir besoin de tout le soutien possible et, dans l’état actuel des choses, si j’étais peut-être le plus à même de l’aider, je doutais fort qu’elle accepte mon assistance.

Tandis qu’elle finissait de cracher, je l’aidais à se relever. L’or avait quitté ses yeux, laissant place à un désespoir immense.

Viens, tu as besoin de te reposer… Dis-je avec douceur en l'entrainant par les épaules en direction de ma cabane. Je restais silencieux et vigilant, conscient qu’elle risquait à tout moment d’essayer de me fausser compagnie.

Rendre le contenu de mon estomac m'apporte un étrange sentiment de liberté… L'espace d'un instant, j'ai l'impression que tout est fini, que l'Autre est partie. Mais je réalise bien vite que ce n'est pas le cas. Ma colère est toujours là, même si je suis beaucoup trop fatiguée pour manifester quoi que ce soit. Je me contente simplement de repousser Roland une nouvelle fois lorsque sa main se pose sur mon épaule.

Pour l'heure, je me sens comme sa prisonnière et c'est une chose que je ne peux supporter. Malgré tout, je sais que dans mon état je ne peux rien contre lui… Alors je m'efforce de me montrer un tant soit peu docile ou au moins coopérative.

Je le suis jusqu'à chez lui et m'empresse de m'isoler dans un coin, en lui tournant le dos. Je ne peux peut-être pas disposer de ma vie comme je l'entends, mais je suis toujours déterminée à le détester. Depuis qu'elle a bu son sang, l'Autre semble l'apprécier davantage. Elle ronronnerait presque, cette garce… Une raison de plus pour la repousser avec autant de virulence. J'ai beau être épuisée, je refuse de dormir… En réalité, j'espère qu'il s'endorme rapidement… Ainsi, je pourrai en profiter pour m'enfuir.

Je la laisse se recroqueviller dans un coin. J’ai bien compris que je n’étais plus rien pour elle et que, si elle se laissait faire, ce n’était que par résignation lié à l’épuisement.
Je ne m’approche d’elle que deux fois, pour déposer une couverture et une gourde d’eau. J’imagine qu’après avoir vomi tripes et boyaux elle doit avoir soif. Je ne prononce pas un mot, ramassant sa dague pour la poser sur la table avant de m’installer sur le banc pour simplement attendre.

Je ne peux pas m’endormir, je dois la surveiller pour m’assurer qu’elle va “bien”, qu’elle ne fuit pas ou ne cherche pas à faire une bêtise qui nous mettrait en danger, elle ou moi.
Alors la nuit s’étire et nous sommes comme deux inconnus isolés, c’est comme si nous étions seuls ensemble, un paradoxe dérangeant.
A quelques reprises, je surprends un bref coup d'œil, preuve qu’elle guette un éventuel endormissement de ma part.
Sauf que tout comme je ne devais pas la lâcher, je ne dois pas m’endormir. Je ne peux pas, pour sa propre sécurité et la mienne.
Je ne dois pas dormir !
Je dois veiller sur elle !
Je le lui dois !

La fatigue a beau être présente, je n'ai pas la moindre intention d'y céder… Sauf que, visiblement, lui non plus. Je n'ai aucunement besoin de sa couverture, j'ai bien trop chaud malgré mes vêtements mouillés. Et puis, avec un peu de chance, je pourrai crever des suites d'une pneumonie ou de déshydratation. Je ne compte pas toucher à son eau non plus. Si c'est la seule solution qu'il me reste, alors soit… À moins que je ne parvienne à l'énerver suffisamment pour le pousser à me tuer. Après tout, s'il doit se défendre… Si je le place devant le fameux choix fatidique : lui ou moi… Peut-être que…

– Je ne comprends pas ton entêtement, je lui lance, mauvaise. Ou alors, tu as fait ça exprès. Je sais pas, pour avoir une compagne qui sait… T'attends peut-être de moi que je ponde tes louveteaux…Pathétique…

Je me lève en m'étirant. L'Autre continue de ronronner dans un coin de ma tête, mais je préfère l'ignorer.

– La solitude était si difficile à supporter ? Ou alors tu pensais que ce serait plus facile avec moi… Après tout, j'étais gentille avec toi… Si naïve, autrefois… Tu savais parfaitement ce que tu m'avais fait… C'est pour ça que tu es là, n'est-ce pas ? Tu m'as suivi jusqu'ici… Écoeurant !

Puisqu'il ne veut ni dormir, ni me laisser partir, autant déverser mon venin. Ça me soulage, quelque part. Cette colère est toujours là et je sais parfaitement que je ne pourrai pas m'en débarrasser avant un moment. Et tout ça, c'est de sa faute à lui… Et j'ai bien l'intention de lui faire payer son erreur.

Elle finit par desserrer les lèvres et, à peine sa première phrase passée, je savais que ce que j’allais entendre ne serait pas agréable.
Naturellement, elle avance le fait que j’ai fait cela exprès, imaginant que je voulais fonder une meute avec elle. Je l’observe s’étirer sans rien dire, alors elle poursuit.
Ne supportant plus la solitude, j’aurais volontairement agis de la sorte pour m’assurer sa présence à mes côtés, l’imaginant toujours aussi gentille et naïve qu’avant. Je l’aurais suivie jusqu’ici depuis le Chêneraie pour récolter mon oeuvre…

Évidemment, l’entendre débiter tout cela faisait atrocement mal. Tout était faux et j’étais certain qu’elle le savait. Elle refusait de le croire, mais j’étais convaincu qu’elle ne croyait pas en ses propres mots. Elle était ivre de trouille et de rage, ce que je pouvais comprendre.

J’aurais voulu faire cela exprès, je n’aurais pas attendu douze ans que tu deviennes une chasseuse Alaïs, je l’aurais fait alors que tu étais encore la douce jeune-femme que je connaissais… Fis-je remarquer calmement.

Malgré tout, j’imaginais bien que nous n’étions qu’au début de ses propos. Elle allait me cracher toute sa haine à la tronche, cela ne faisait aucun doute.
Après tout, le caractère que je lui ai découvert lorsqu’elle est venue chez-moi la première fois au Chêneraie était déjà bien trempé. Nul doute qu’avec ce qui lui arrive, il était devenu trempé, acide et acéré.

– Ah oui ? Quand ça ? Avant ou après avoir fuit la queue entre les jambes ? je lui demande, les bras croisés.

Avait-il seulement la possibilité de savoir ce que j'allais devenir ensuite ? Évidemment que non. Seuls les hommes deviennent des chasseurs, les femmes n'étant bonnes qu'à gérer la maisonnée et la marmaille. J'étais moi-même destinée à cette vie-là, du moins avant que ma mère ne se fasse assassiner. Aujourd'hui je préfère encore crever la bouche ouverte que de mener ce genre d'existence.

Mais qu'importe, il reste calme et c'est tout bonnement insupportable.

– Tu l'as fait volontairement ! Pourquoi avoir mêlé ton sang souillé avec le miens sinon ? Et n'ose pas encore me dire que tout ce que tu voulais c'était m'aider… C'est totalement faux… Tu es là aujourd'hui, le monde est pourtant vaste… Tu es juste venu récolter ce que tu as semé !

L'Autre s'agite de nouveau. Elle frétille… Quelque chose me dit qu'elle aime les conflits. Quelle saleté.

– C'était quoi alors ? Une question de facilité ? Tu pensais que je serais d'accord et que j'accueillerai ça avec joie ? Pourquoi m'as-tu embrassé ? Tu espérais plus ?!

Après, profitant que tu sois seule devant mon ancienne maison à m’attendre, profitant de ton soulagement de me revoir pour te faire accepter cela par toi-même ! Merde Alaïs ! Grondais-je. C’est ridicule ! Même toi, tu n’y crois pas !

Je commençais à sentir monter ma colère. Sauf que là, il s’agissait bien de la mienne, pas de la nôtre. Seulement de la mienne. Autant, je comprenais sa rage et sa haine, mais je ne supportais pas de la voir balayer notre passé comme si j’avais, depuis toujours, imaginé un plan pour la posséder.
J’encaissais, je l’écoutais me cracher au visage, rejetant les explications que je lui avais donné, pulvérisant mon humanité.
Elle alla jusqu’à me renvoyer mon maladroit baiser dans les dents, comme s’il s’agissait là d’une énième manœuvre.
Elle piétinait maintenant mes sentiments.
Alors, je perdis mon sang-froid, me faisant engloutir par la pression que me collait cette histoire. Il se retira, me laissant pleinement le champ libre.

Je me levais soudain pour avancer vivement vers la rouquine. Je la collais au mur en la toisant d’un regard vert chargé d’amertume.

Je t’ai embrassé parce que je t’aime depuis mes treize ans Alaïs ! Parce que j’ai été surchargé d’émotions tout à l’heure et que cela m'a rappelé cet amour, alors, j'ai eu ce geste que je regrette ! Je n’espérai rien, parce que douze ans sépare ceux que nous étions et ceux que nous sommes. Si j’avais réfléchi, je me serais rendu compte que tu n'étais plus la même et que cet amour avait probablement évolué, alors je ne l’aurais pas fait, pas sans ton accord ! Hurlais-je sans la quitter des yeux.

Je la relâchais alors, reculant d’un pas. Cela n’a rien à voir avec cet échange de sang, rien du tout ! Je n’ai jamais été comme ça et tu le sais, même si tu refuses de t’en souvenir. Ajoutais-je d’une voix grinçante.

Oui, ce que je t’ai fait est horrible ! Bordel, oui je regrette à un point que tu n’imagines même pas ! S’il y avait un remède, je serais déjà à le chercher pour te retirer ce mal. Si ma mort pouvait te délivrer, on ne se parlerait déjà plus ! Mais cela n’a rien à voir avec ce baiser ! Ca, c’était un vieux rêve que j’aurais dû garder pour moi et je m’excuse de ne pas l’avoir fait. Grondais-je finalement.

Je n'aime pas spécialement ce que je suis en train de faire, mais force est de reconnaître que cela commence à fonctionner. Roland perd enfin patience et, quelque part, cela me soulage. Il est peut-être encore un peu humain après tout.

Personne ne peut supporter d'entendre de tels propos. Qu'ils soient fondés ou non. Pour ma part, je ne sais même pas ce que je raconte. Je ne le connais plus… Celui qu'il était autrefois est mort et enterré pour moi. J'en ai fait mon deuil et j'ai énormément souffert pour ça. Aujourd'hui, c'est un inconnu que j'ai face à moi, même s'il arbore un visage aux traits vaguement familier. Il est donc plus aisé d'écraser ce qu'il est avec quelques mots, aussi abjects soient-ils.

Je me retrouve alors plaquée contre le mur et je sens monter en moi un élan de satisfaction. Voilà… Qu'il me déteste maintenant, qu'il abandonne et me laisse partir… Ou mieux encore, qu'il me tue qu'on en finisse. L'Autre s'agite encore un peu plus, je suis presque sûre qu'elle est en train de rire… Elle s'impatiente aussi…

"Je t’aime depuis mes treize ans, Alaïs."

Je ne m'attendais pas à entendre ça… Non, certainement pas. Je prends sur moi pour ne rien montrer parce qu'il est hors de question que je me sente touchée par cet aveu. J'aurais nettement préféré qu'il trouve autre chose pour justifier ce baiser… Une envie soudaine… De m'avoir confondu avec une autre femme… N'importe quoi, mais autre chose.

– Sornettes…

Je n'ai pas d'autres arguments à avancer et il est hors de question pour moi de parler de mes propres sentiments… Du moins, de ceux que j'éprouvais à l'époque.

Il finit par me relâcher et l'Autre se met à grogner…

– Non Roland, je ne suis plus la même, comme toi tu n'es plus le gamin qui j'ai connu. Le temps passe, les gosses grandissent, ils changent. Je n'ai plus aucune idée de qui tu es…À part le gars qui a gâché toute ma vie par pure connerie !

Cette fois, c'est moi qui m'avance en lui lançant un regard noir. Je n'ai pas la moindre envie de l'entendre se lamenter sur ses regrets et encore moins sur ce fameux "vieu rêve" stupide. Ce que je veux maintenant, c'est qu'il me déteste pour de bon.

– Arrête ça ! J'en ai strictement rien à faire de tes regrets, ils sont inutiles… Je t'ai demandé ton aide, tu me l'as refusée pour je ne sais quelle raison grotesque, mais je doute que ce soit pour mon bien. Tu es un égoïste, Roland… Tu ne penses qu'à toi. Tu te fiches bien de savoir ce que je pense ou ce que je ressens… C'est tout ce que je constate d'après tes actes. Il y a un remède et tu le sais, il suffirait de me tuer, mais tu n'as même pas les couilles pour ça…Et tu dis m'aimer ?! Connerie !

Il frémit !
Il a sentis quelque chose.
Puis, il se rendort lorsqu’il comprend qu’elle vient, une nouvelle fois, de balayer d’un seul mot tout ce que je viens de dire. Qu’elle rejette ainsi tout ce que je viens de dire comme si je n’avais pas ouvert la bouche, je me fige. L’espace d’un instant, j’ai envie de laisser tomber.
Il gronde et il a raison. J’ai suffisamment souffert de mes premières transformations, seul face à ce que je ne comprenais pas pour la laisser affronter la même chose. Au final, c’est la seule chose que je peux faire, l’accompagner.
La tuer est hors de question. Ni lui ni moi ne le voulons. Elle fait presque autant partie de ses souvenirs que des miens.

Alors, je m’assois, encaissant sans broncher jusqu’à ce qu’elle me laisse la parole.

Depuis que tu m’as retrouvé, tu n’as même pas essayé de savoir qui j’étais devenu… Je peux le comprendre, mais ne me reproche pas de ne pas savoir. Soupirais-je.

Je l’observe alors, avancer sur moi d’un pas décidé, une lueur jaune sombre dans les yeux. Alors, elle crache sur mes regrets, me traitant d’égoïste, arguant que je me fous de son ressenti, évoquant encore le fait de la tuer.

Demande à Alaric, à son père, à sa mère… Demande au forgeron et au curé de la Bastide, au vieil homme à l’auberge, celui pour lequel tu m’as traité d’imbécile… Demande à Léo… Demande leur s’ils me trouvent égoïste ! Dis-je d’une voix calme mais légèrement enrouée. Je me détestais de dire cela, de lui lancer au visage des preuves, pour certaines tangibles et vérifiables, du fait que je ne pensais pas qu’à moi. Je voyais cela comme un coup bas alors qu’elle n’était clairement pas en état de réfléchir réellement.

Je relevais ensuite sur elle un regard glacial sans pour autant bouger de mon banc.

Tu ne veux pas de mes regrets, de mes excuses, je comprends. En revanche, c’est bien parce que j’ai des sentiments pour toi que je suis là ! Parce que si je ne peux pas inverser le processus et qu’il m’est impossible de te tuer, je peux t’aider à ne pas affronter seule ce qui t’attend. Grondais-je. Tu penses que je n’ai que faire de ce que tu penses ou de ce que tu ressens ? Mais alors exprime-toi ! Dis-moi ce que tu penses et ce que tu ressens ! Je t’écoute depuis tout à l’heure, mais tu ne me donnes rien à part ta haine !

J’écartais les bras pour montrer que j’étais tout disposé à l’entendre, mais, avant, j’ajoutais quelques mots d’une voix étonnamment calme.

Tu as peur ! Tu as peur et tu m’en veux terriblement. Tu crains ce qui t’attend, tu crains la souffrance, tu crains le rejet, tu crains d’avoir mal et de faire du mal. Tu te crains toi-même… Sans doute ressens-tu et penses-tu d’autres choses en plus, mais sur ces points-là, je suis certain de moi, car je l’ai déjà vécu ! Rappel toi de ce que je t’ai raconté de ma première transformation, alors tu me diras si je suis égoïste, tu me diras si, en effet, je mens lorsque j’ai dit t’avoir aimé !

J’avais envie de vomir. Si j’étais certain d’avoir raison, je venais de faire allusion à la mort de sa mère et à ce que j’avais fait à son meurtrier.
Aller ! Prenons les paris ! Combien vous mettez pour ceux qui pensent qu’elle va me dire que je suis un menteur et que c’est moi qui ai tué sa mère ?
N’empêche, je me dégoute.
Mais, Il avait raison, elle me pousse à bout, alors je me canalise en ripostant verbalement, car je ne peux pas et ne veux pas lu faire de mal. Pas à elle.

Mon regard est noir, assassin, pourtant je garde le silence pendant un moment. Je le laisse parler, je l'écoute même… Je pioche dans ses propos pour trouver ceux qui pourraient le blesser réellement.

– Non, tu as raison. Je n'ai pas voulu savoir ce que tu es devenu… je rétorque en plissant les yeux. Tout simplement parce que j'ai largement eu le temps de faire mon deuil.

Le pire, c'est que ça, c'est la stricte vérité. Tout ce que je vois à présent, c'est un inconnu qui ressemble très vaguement à un vieil ami.

– Pardon, tu préfères qualifier ça d'héroïsme, je peux le comprendre… Mais tu sais très bien que ce n'est pas la vérité.

S'il a sauvé Alaric, ce n'était que pour ne pas avoir à affronter sa mort. Je ne saurais dire pour les autres, je ne les connais pas… Mais je me doute bien qu'il doit bien y avoir une raison cachée derrière. Une raison qui n'a vraiment rien à voir avec l'héroïsme… Ça, ça n'existe pas.

Mais je sais que ce ne sera jamais suffisant pour le blesser… Non, l'opportunité vient lorsqu'il me demande d'exprimer ce que je ressens, que je lui explique le fond du problème.

– Évidemment que j'ai peur ! Regarde-moi, bordel… J'ai passé les douze dernières années à débarrasser le monde des monstres que je croisais sur ma route… Et maintenant je m'apprête à devenir l'un d'eux parce qu'un idiot a jugé son intervention indispensable ?! Je me sens souillée, Roland ! Toi, tu es né comme ça, c'est ta nature … Moi je ne suis qu'une simple humaine qui se retrouve avec du sang de Lycan et une chose écoeurante qui grouille en elle. Je ne sais même pas ce que je vais devenir… Et le pire, c'est que tu ne le sais pas non plus ! Mais tu es tellement égoïste que tu préfères prendre le risque de laisser la chose se faire plutôt que de me tuer et tout ça… Pourquoi, bon sang ?! Par amour ? Connerie… Si tu m'aimais vraiment, jamais tu ne laisserais une telle chose arriver…